Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (5 – 11 septembre 2012)

Poursuite des tirs de roquettes

• Les tirs de roquettes sur le Sud d'Israël continuent. Quatre engins à longue portée se sont abattus en territoire israélien cette semaine, près de Netivot et de Beersheba :

• Le 7 septembre, deux impacts de roquettes ont été signalés près de Netivot. Les engins se sont abattus dans des terrains vagues et n'ont fait ni blessés ni dégâts.
• Le 9 septembre, deux roquettes Grad se sont abattues en territoire israélien, dont à Netivot, provoquant d'importants dégâts à deux maisons. Aucun blessé n'a été signalé mais plusieurs résidents ont été choqués. Un autre engin s'est abattu dans un terrain vague près de Beersheba (Porte-parole de Tsahal, 9 septembre 2012).

• Les réseaux affiliés au jihad mondial ont revendiqué la plupart des tirs de roquettes. Ces réseaux continuent à défier l'administration de facto du Hamas, qui a apparemment des difficultés à leur imposer sa "politique de retenue", à trouver les responsables des tirs et à rétablir un calme sécuritaire relatif dans la bande de Gaza (Al-Quds, 9 septembre 2012).

Riposte de Tsahal

• Tsahal a œuvré à contrecarrer les tirs de roquettes et a riposté aux tirs sur Netivot et Beersheba. Dans ce contexte :

• Le 5 septembre, un appareil de l'armée de l'aira attaqué une équipe terroriste au Centre de la bande de Gaza alors que ses membres s'apprêtaient à tirer des roquettes sur Israël. La cellule avait déjà été impliquée dans le tir de roquettes sur Israël (Porte-parole de Tsahal, 5 septembre 2012). Les médias palestiniens ont rapporté que trois Palestiniens ont été tués et un autre gravement blessé dans l'attaque. Les médias ont également annoncé qu'un des tués était un haut commandant de la branche armée des Comités de Résistance Populaire et l'un des chefs de son unité d'artillerie (Agences de presse Safa et Maan, site Internet des Brigades de Jérusalem, 6 septembre 2012).
• Le 6 septembre, des forces de Tsahal ont visé une équipe terroriste qui déposait unengin piégé près de la barrière de sécurité au Nord de la bande de Gaza (Porte-parole de Tsahal, 6 septembre 2012). Selon des rapports palestiniens, trois Palestiniens ont été tués et un autre a été gravement blessé (Agences de presse Safa et Maan, 6 septembre 2012).
• tunnel de contrebande au Sud (Porte-parole de Tsahal, 10 septembre 2012). Des agences de presse palestiniennes ont annoncé qu'une base de l'armée de l'air du Hamas avait été frappée dans l'attaque et qu'un incendie avait éclaté sur place (Agences de presseMaan et Wafa, 10 septembre 2012). Les médias palestiniens ont annoncé que deux enfants ont été légèrement blessés dans l'attaque du tunnel de contrebande au Sud de Gaza (Agences de presseMaan et Safa, 10 septembre 2012).

• Ismail Haniya, le responsable de l'administration de facto du Hamas, a condamné les ripostes israéliennes et a souligné que l'administration du Hamas est "responsable d'assurer la défense des résidents de la bande de Gaza" (Felesteen Al-Yom, 6 septembre 2012).

Tirs de roquettes depuis début 2011^[1]

Attentat terroriste entre Oranit et Elkana

• Lior Farhi, l'agent de sécurité de la localité de Sha'arei Tikva, a été écrasé et tué entre Oranit et Elkana alors qu'il tentait d'empêcher l'entrée de Palestiniens clandestins en Israël. Dans l'après-midi du 9 septembre, l'agent de sécurité s'est dirigé vers la route afin d'arrêter un véhicule qui faisait entrer illégalement des Palestiniens en Israël. Alors qu'il se tenait au milieu de la route, le véhicule a continué à rouler et l'a intentionnellement frappé et l'a tué. Le conducteur, un résident de Kfar Kassem, s'est enfui de la scène avant d'être arrêté.La police et l'armée israélienne enquêtent sur les circonstances de l'incident.

Assaut sur un détachement de Tsahal près de Hébron

• Le 10 septembre, des cocktails Molotov ont été lancés sur une force de Tsahal près du quartier juif de Hébron. Les soldats ont riposté, blessant gravement un des Palestiniens qui avait lancé les cocktails. Il a été transféré à l'hôpital à Jérusalem.

Actes d'accusation contre une cellule terroriste de Naplouse

• Des actes d'accusation ont été déposés au tribunal militaire de Samarie contre une cellule terroriste composée de cinq Palestiniens qui avaient tenté de frapper un détachement de Tsahal. Les membres de l'équipe avaient placé trois engins piégés près d'un camp militaire dans la région de Naplouse. Les engins piégés devaient être activés à distance par un téléphone portable. Quand les membres de la cellule ont vu des soldats arriver, ils ont commencé à activer les engins piégés. Les engins ont explosé à plusieurs mètres du détachement de Tsahal, sans faire de blessés (Porte-parole de Tsahal, 10 septembre 2012).

Manifestations aux points de friction

• Comme chaque semaine, des manifestations ont été organisées aux points de friction habituels en Judée-Samarie. Les manifestants ont lancé des pierres sur les forces de Tsahal, qui ont riposté dans plusieurs cas par des mesures anti-émeute. Par ailleurs, à plusieurs occasions, des pierres et des cocktails Molotov ont été lancés sur des véhicules civils et des véhicules des forces de sécurité.

Les terminaux

• Le vendredi 7 septembre, le ministère de l'Intérieur de l'administration de facto du Hamas a annoncé que les autorités égyptiennes avaient décidé d'ouvrir exceptionnellement le terminal de Rafah des deux côtés. C'est la première fois en plus de dix-huit mois que le terminal ouvre un vendredi. Le responsable de l'autorité des terminaux de l'administration de facto du Hamas a précisé ignorer si le terminal restera dorénavant ouvert tous les vendredis, ajoutant que l'Égypte doit encore mettre en œuvre ses promesses de faciliter le passage par le terminal (Agence de presse Safa, 8 septembre 2012).

Poursuite des tensions entre le Hamas et le jihad mondial

• Suite aux tirs de roquettes, les rapports tendus continuent entre l'administration de facto du Hamas et les réseaux affiliés au jihad mondial dans la bande de Gaza. Un responsable d'un réseau a déclaré que les services de sécurité du Hamas les poursuivaient "de maison en maison de rue en rue" et qu'ils ont arrêté des douzaines d'activistes. Il a ajouté que les interrogatoires des détenus se concentrent principalement sur l'obtention d'informations sur les sources de leur équipement et l'identité du réseau appelé "Le conseil de la Shura des combattants du Jihad dans les environs de Jérusalem"^[2](Al-Sharq Al-Awsat, 6 septembre 2012).

Soutien iranien au gouvernement du Hamas à Gaza

• Le ministère de la Jeunesse et des Sports de l'administration de facto du Hamas a publié un communiqué officiel selon lequel suite à la visite en Iran du ministre de la Jeunesse et des Sports Mahmoud Al-Madhoun et ses rencontres avec des responsables du régime iranien, un accord de coopération a été signé avec l'Iran. Selon l'accord, l'Iran parrainera l'établissement d'institutions culturelles dans la bande de Gaza, des bibliothèques, un complexe de cinéma et un musée de commémoration de la "résistance en Palestine". L'Iran aidera aussi l'administration de facto du Hamas à produire et à distribuer des films (Felesteen Al-Aan, 9 septembre 2012).

Défilé du JIP à Rafah

• Le 6 septembre, le Jihad Islamique Palestinien a organisé un rassemblement à Rafah en mémoire des membres de l'organisation, principalement Ahmed al-Scheik Khalil.^[3]Les responsables de  l'organisation ont assisté à l'événement, ainsi que les familles des victimes et des représentants d'autres organisations terroristes palestiniennes. Les émissaires de la branche armée du JIP ont organisé une parade militaire et ont défilé en piétinant le drapeau israélien (Akhbar Felesteen, 7 septembre 2012).

Visite de Mahmoud al-Zahar au Sud-Liban et en Iran

• Une délégation du Hamas menée par Mahmoud al-Zahar, un des hauts responsables du mouvement dans la bande de Gaza, s'est rendue au Sud-Liban et en Iran. Pendant leur séjour au Liban, les membres de délégation ont rencontré des activistes du Hezbollah et ont visité un mémorial construit par l'organisation après la seconde guerre du Liban. À la fin de la visite, Al-Zahar a souligné "l'adhésion à l'option de résistance contre l'agression sioniste dans la région et en Palestine" (Al-Khabar Press, Liban,6 septembre 2012).
• Après le Liban, les membres de délégation se sont rendus en Iran, où ils ont rencontré le Président Ahmadinejad, qui a souligné que son pays se tenait aux côtés des Palestiniens (Agence de presseSafa, 9 septembre 2012). Al-Zahar aussi rencontré le Président du Parlement Ali Larijani qui a appelé à faire entendre plus fort "la voix de la résistance" dans la région. Al-Zahar a déclaré apprécier l'Iran pour son soutien à "la résistance" islamique en Palestine et a ajouté que "personne ne peut ignorer la signification de l'Iran et sa place importante dans la question palestinienne" (Al-Intiqad, Liban,6 septembre 2012).

Vague de protestation en Judée-Samarie sur fond économique

• Depuis une dizaine de jours, des protestations publiques violentes ont été organisées en Judée-Samarie, avec des centaines de manifestants descendus dans la rue pour protester contre le coût de la vie. Les manifestants ont appelé à la chute du gouvernement de Salam Fayyad et à la diminution immédiate des prix. Les manifestations ont eu lieu dans la plupart des villes de Judée-Samarie et dans les camps de réfugiés. Les manifestants ont bloqué des routes principales, ont incendié des pneus, ont paralysé le système de transports en commun et ont boycotté les études dans plusieurs universités et écoles (Agence de presse Maan, 9 septembre 2012). Le 10 septembre, les manifestants ont attaqué le bâtiment de la municipalité de Hébron et un bâtiment de la police à Naplouse, où plusieurs douzaines de protestataires ont été blessés (Felesteen Al-Aan, 10 septembre 2012).
• Les responsables de l'Autorité Palestinienne tententde faire preuve de compréhension et de sympathie avec la détresse du public et cherchent à canaliser la pression publique et la colère contre Israël, l'accusant d'être responsable de la situation économique en Judée-Samarie.Ci-après un extrait des propos des responsables de l'AP :

• Mahmoud Abbasa écrit sur sa page Facebook qu'il comprend les résidents qui font face à des difficultés économiques. Ila accusé principalement "l'occupation",disant que le gouvernement œuvrait à d'améliorer la situation (Page Facebook de Mahmoud Abbas, 4 septembre 2012).
• Nabil Shaath, membre du comité central du Fatah, a affirmé que Salam Fayyad faisait des efforts considérables pour résoudre la crise actuelle. Selon Shaath, si Salam Fayyad démissionnait comme le demandent les manifestants, rien ne changerait parce que la raison de la pauvreté des Palestiniens est "l'occupation et pas Fayyad". Il a ajouté : "Nous devons retourner à la lutte, aux instances internationales et à la résistance pacifique et retourner notre lutte contre l'occupation plutôt que contre Fayyad" (Agence de presse Maan,8 septembre 2012).
• Nabil Abu Rudeina, le porte-parole de la présidence, a annoncé que le comité central du Fatah s'était réuni à Ramallah le 8 septembre pour discuter de la situation économique. Selon Abu Rudeina, le comité central a décidé que la crise économique sera seulement résolue par "la fin de l'occupation et l'établissement d'un Etat palestinien" (Agence de presse Maan, 8 septembre 2012).
• Tawfiq al-Tirawi, membre du comité central du Fatah, a affirmé que la crise actuelle ne pouvait pas être résolue par la direction de Salam Fayyad. Il a dit que la solution sera trouvée en coopérant et en consultant des experts économiques et des institutions diverses de la société palestinienne. Il a appelé les résidents à adresser leur protestation contre "l'occupation et sa politique d'oppression" et contre la division palestinienne interne (Agence de presse Maan, 10 septembre 2012).
• Le comité politique du conseil national palestinien s'est réuni à Amman le 10 septembre pour discuter les derniers développements sur la scène palestinienne. Selon le communiqué final, "la boussole de la colère palestinienne doit se diriger vers l'occupation israélienne" (Agence de presse Wafa, 10 septembre 2012).

• Pendant les manifestations, certains responsables de l'AP ont appelé à supprimer l'Accord de Paris.^[4]Dans ce contexte, Abu Mazen a ordonné à Hussein al-Scheik, le ministre des Affaires civiles de l'AP, de transmettre un message officiel à Israël disant que les Palestiniens exigent la révision de l'accord (Agence de presse Maan, 9 septembre 2012). Taysir Khaled, membre du comité exécutif de l'OLP, a déclaré que l'Accord de Paris était la raison principale du coût élevé de la vie. Selon Khaled, cet accord représente une reddition à Israël et la poursuite de l'exploitation du côté palestinien (PNN, 5 septembre 2012).

Appel palestinien à l'ONU

• Les 5 et 6 septembre, le comité de contrôle arabe de suivi du processus de paix s'est réuni au Caire en présence des ministres des Affaires étrangères et de Mahmoud Abbas. Selon le communiqué final de la conférence, la décision a été prise de soutenir l'appel palestinien à l'ONU en vue de la modification de son statut à celui de non-membre (Agence de presse Wafa, 6 septembre 2012). Riyad al-Maliki, le ministre palestinien des Affaires étrangères, a déclaré que la conférence avait été l'occasion de décider d'entamer les contacts et les consultations en vue de l'appel. Selon Al-Maliki, la demande d'adhésion sera soumise une fois que les consultations seront terminées. Al-Maliki a souligné quel'appel à l'ONU était final et qu'il n'y aurait aucune marche arrière malgré la pression exercée par les États-Unis (Agence de presse Maan, 6 septembre 2012).
• Après l'annonce du comité, Mahmoud Abbas a déclaré durant une conférence de presse organisée à Ramallah le 8 octobre que la direction palestinienne avait décidé de s'adresser à l'Assemblée générale de l'ONU le 27 septembre 2012. Cependant, il a souligné que la direction devait encore fixer une date pour l'appel (Radio Voix de la Palestine, 8 septembre 2012).

Conférence internationale sur la résistance islamique en Iran

• La troisième conférence internationale sur la résistance islamique a été organisée à Ispahan en Iran du 5 au 7 septembre, en présence des représentants de 25 pays et organisations, y compris du Hezbollah, d'Amal, du Hamas et du JIP, ainsi que de responsables du régime iranien. Les questions abordées ont inclut "la stratégie de réveil islamique", "la façon de détruire l'entité sioniste après l'écroulement des dictatures en Égypte et en Tunisie", "l'unité des Palestiniens et le droit au retour des réfugiés". Les participants à la conférence ont souligné l'importance du soutien à la résistance islamique contre "l'agression sioniste", ainsi qu'à la lutte palestinienne contre Israël.
• Cheik Mohammad Hassan Akhtari, le président de la conférence, a déclaré que "Khomeiny était celui qui a exprimé l'idée de résistance", et de fait, la résistance en Palestine et au Liban est enracinée dans l'Iran de Khomeiny. Selon Akhtari, les victoires enregistrées par la résistance ces dernières années ont placé Israël dans une situation politique, militaire et économique difficile (Al-Intiqad, Liban, 8 septembre 2012).