Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (2-8 janvier 2013)

• Le Hamas et les autres organisations terroristes de Gaza continuent d'honorer l'accord conclu à la fin de l'Opération Pilier de Défense. Depuis le 21 novembre à 23h, aucune roquette ni aucun mortier n'ont été tirés en territoire israélien.

Poursuite des violences

• Au cours de la semaine écoulée, les confrontations et les frictions entre Palestiniens d'une part et forces de sécurité israéliennes et résidents des implantations de l'autre se sont poursuivies. Ci-après les principaux incidents (Ynet) :

• Le 5 janvier,une confrontation a opposé 200 Palestiniens à 30 résidents de l'avant-poste d'Esh Kodesh (Nord de Ramallah). Les forces de sécurité israéliennes arrivées sur place ont utilisé des mesures anti-émeute pour séparer les deux côtés. Une Israélienne a été blessée et évacuée pour traitement médical.
• Le 3 janvier, des gardes-frontières israéliens venus effectuer une arrestation à Jenine ont été attaqués par des pierres, des cocktails Molotov et des pneus incendiés. Des forces de Tsahal arrivées en renfort ont utilisé des mesures anti-émeute pour évacuer les gardes frontières.
• Le 2 janvier, des dizaines de résidents des implantations se sont révoltés dans le village de Jaloud (près de Ramallah). Ils ont  brisé les fenêtres de l'une des maisons et frappé trois résidents palestiniens.  

• Les porte-parole palestiniens continuent d'inciter à des "activités populaires" (avec violence) :

• Adnan al-Dmeiri, le porte-parole des services de sécurité de l'Autorité Palestinienne, a déclaré que la "résistance populaire" devait être intensifiée et élargie afin que le monde fasse pression sur Israël pour qu'il cesse ses "actes d'agression" (Radio Mawtini, du service d'information du Fatah, 3 janvier 2013).
• Salah al-Khawaja, coordinateur de la campagne populaire contre les implantations et la barrière de sécurité, a déclaré qu'à son avis, les Palestiniens ne doivent pas se contenter d'activités de protestation locales, comme à Ni'lin et Bila'in, mais doivent plutôt arriver à des "confrontations politiques importantes". Il a déclaré que dans un proche avenir, les Palestiniens emploieront une nouvelle politique en confrontant les résidents des implantations, ce qui créera une nouvelle situation sur le terrain (Radio Voix de la Palestine, 2 janvier 2013).

Rassemblement à Gaza à l'occasion de l'anniversaire de la fondation du Fatah

• Le 4 janvier 2013, un rassemblement de masse a été organisé pour marquer le 48^ème anniversaire de la fondation du Fatah. Le rassemblement a eu lieu place Al-Saraya dans la ville de Gaza, en présence de centaines de milliers de Gazouites,^[3]et s'est transformé en une manifestation de force du Fatah. Le rallye a été très surveillé par les services de sécurité du Hamas. Plusieurs hauts responsables du Fatah de Judée-Samarie étaient présents après que le Hamas ait autorisé leur entrée dans la bande de Gaza, dont Nabil Chaath et Jibril Rajoub, tous deux membres du comité central du Fatah, et Oussama al-Qawasmeh, porte-parole du Fatah en Judée-Samarie (Agences de presse Ma'an et Shihab, 3 et 4 janvier 2013).
• Le rassemblement a débuté par un discours enregistré par Mahmoud Abbas, projeté sur écran géant. Le discours a souligné la lutte continue du Fatah pour libérer la Palestine et Jérusalem (la "capitale éternelle des Palestiniens") et la nécessité de l'unité palestinienne sous l'autorité de l'OLP, "le représentant unique et exclusif du peuple palestinien".
• Le rassemblement s'est terminé plus tôt que prévu, immédiatement après le discours de Mahmoud Abbas. Selon Yahya Rabah, membre du comité supérieur du Fatah dans la bande de Gaza, il a été écourté en raison de "problèmes techniques et logistiques" résultant, entre autres, du nombre important de participants.Des sources du Hamas ont affirmé que l'événement a été écourté suite à des heurts qui ont éclaté entre les organisateurs du rallye et des supporters de Muhammad Dahlan^[4], qui ont exigé de laisser un de leurs représentants prononcer un discours. Ils ont également défilé dans les rues de la ville de Gaza chantant des slogans qualifiant Muhammad Dahlan de prochain Président de l'Autorité Palestinienne (Filastin Al-'An, 5 janvier 2013).

• Douze réseaux militaro-terroristes du Fatah dans la bande de Gaza (sous la bannière des Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa) ont publié un communiqué à l'occasion de l'anniversaire de la création du Fatah. Le texte soulignait la fidélité des membres du Fatah dans la bande de Gaza à Mahmoud Abbas, le Président de l'Autorité Palestinienne, et l'engagement des militants du Fatah aux décisions de la direction. Il a également appelé à faire avancer la réconciliation palestinienne interne, et à accélérer l'union de tous les réseaux [militaires] du Fatah dans la bande de Gaza sous l'égide des Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa avec un quartier général militaire conjoint. (Al-Ahad, 7 janvier 2013).

Fin de la formation des services de sécurité palestiniens

nLe ministère de l'Intérieur de l'administration de facto du Hamas a organisé une cérémonie à l'occasion de la fin de laformation en sécurité et protection au nom de Salah al-Din al-Ayubbi. A la fin de la cérémonie, à laquelle a assisté Ismail Haniya, le chef de l'administration de facto du Hamas, la simulation du détournement d'un hélicoptère et des exercices de sécurité de personnalités ont été présentés (Site Internet Shihab, 2 janvier 2013). Le 3 janvier, une cérémonie a également été organisée à l'occasion de la fin de la formation pour hommes et femmes de la police du Hamas à Gaza. La cérémonie comprenait un défilé militaire et un défilé des membres de la police navale à Gaza (Filastin Al-'An et Al-Rai online, 3 janvier 2013).

Gauche : Défilé des officiers de la police (Filastin Al-'An, 3 janvier 2013). Droite : Simulation de détournement d'un hélicoptère pendant la cérémonie de fin de formation des agents de sécurité (Site Internet Shihab, 2 janvier 2013)

Saisie par les forces de sécurité égyptiennes d'armes destinées à la bande de Gaza

• Les services de sécurité égyptiens dans le Sinaï ont pris d'assaut un dépôt d'armes au Sud d'El-Arish. Ils y ont trouvé six missiles antichars et anti-aériens sophistiqués et leurs lanceurs. Les missiles et d'autres équipements avaient apparemment été transférés en contrebande depuis la Libye à travers la péninsule du Sinaï et étaient destinés à la bande de Gaza (Agence de presse Ma'an, 4 janvier 2013). Selon nous, ceci témoigne du fait que les organisations terroristes palestiniennes dans la bande de Gaza font de nouveaux efforts de renouveler la contrebande d'armes afin de reconstruire leurs arsenaux endommagés dans l'Opération Pilier de Défense.

Interview du porte-parole de la branche armée du JIP

• nInterviewé par Al-Sharq, Abou Ahmed, porte-parole des Brigades de Jérusalem, la branche armée du Jihad Islamique Palestinien (JIP), a abordé les résultats del'Opération Pilier de Défense (Al-Sharq, 2 janvier 2013). Il a répété les slogans de propagande visant à corroborer le "récit de victoire" du JIP et des autres organisations terroristes dans la bande de Gaza :

• L'opération a créé la "nouvelle équation" d'un "coup pour coup" : Israël a frappé Ahmed al-Jaabari et immédiatement après, il a porté atteinte aux [arsenaux de] roquettes. En réponse, le JIP a utilisé des roquettes à moyenne portée pour frapper les habitants de Tel-Aviv.
• Une partie considérable des capacités militaires du JIP a été utilisée et certaines des roquettes ont servi pour la première fois. Cependant, Abou Ahmed a affirmé que l'organisation aurait pu résister à Israël durant plusieurs mois.
• Le JIP a réussi dans la "bataille de l'information". Il a affirmé que pour la première fois, 5.000 téléphones portables israéliens avaient été piratés et des informations importantes acquises sur les soldats et les bases de Tsahal.
• L'accalmie actuelle dans les combats prendra fin quand "Israël fera quelque chose de stupide". Toute violation israélienne des accords qui ont conduit à la fin de l'Opération Pilier de Défense sera portée à l'attention de l'Egypte.
• La plupart des armes du JIP ont été fabriquées localement, par conséquent, les difficultés dans la contrebande d'armes dans la bande de Gaza n'influenceront pas le réarmement de l'organisation.

Publication de décrets présidentiels ordonnant la mention "Etat de Palestine"

• Suite à la modification du statut de l'AP à l'ONU à celui d'Etat non-membre observateur, Mahmoud Abbas a publié des décrets présidentiels ordonnant des mesures concrètes indiquant le caractère étatique de l'AP. Dans ce cadre, (Agence de presse Wafa, 4, 5, 6 janvier 2013) :

•  Le ministère des Affaires étrangères de l'AP a reçu l'instruction d'envoyer des circulaires à ses délégations du monde entier leur ordonnant d'utiliser le terme "État de Palestine" au lieu "d'Autorité nationale palestinienne".
•  Le terme "État de Palestine" doit être utilisé sur tous les documents officiels.
•  Les passeports, cartes d'identité, documents relatifs à l'état individuel,permis de conduire, immatriculation des véhicules, timbres-postes et timbres fiscaux porteront la mention "État de Palestine".

• Riyad al-Maliki, le ministre des Affaires étrangères de l'AP, a déclaré que le décret présidentiel serait appliqué dès sa publication. Il a ajouté que la décision était également pertinente pour les pays ayant voté contre la résolution à l'ONU ou qui se sont abstenus. Toutefois, a-t-il dit, la résolution n'est pas suffisante parce que les différents pays doivent autoriser le changement de nom (Radio Voix de la Palestine, 6 janvier 2013).
• L'édit a suscité les réactions suivantes :

• Mark Regev, porte-parole du bureau du Premier ministre israélien, a rejeté le changement de nom de l'AP et a qualifié la mesure "d'inutile". Selon lui, "au lieu de chercher des artifices, les Palestiniens devraient négocier avec Israël pour parvenir à la fin du conflit", a-t-il dit. "Cela va conduire à une situation de deux Etats pour deux peuples" (USATODAY, 7 janvier 2013).
• Victoria Nuland, porte-parole du département d'Etat américain, a exprimé son opposition à l'utilisation du terme "État de Palestine" actuellement. Elle a affirmé que les Etats-Unis continueraient à utiliser le terme "Autorité Palestinienne" jusqu'à ce qu'il y ait un accord négocié pour un Etat avec des frontières. Selon elle, "vous ne pouvez pas créer un Etat par la rhétorique et des étiquettes. Vous ne pouvez créer un état dans ce contexte que par des accords bilatéraux et des négociations". Elle a également qualifié la décision de Mahmoud Abbas de "mauvaise idée" et de "mesure provocatrice" qui ne change rien pour le peuple palestinien, et s'ils veulent vraiment changer les choses pour le peuple palestinien, ils doivent revenir à la table des négociations" (Site Internet du Département d'Etat américain, 7 janvier 2013).
• Saeb Erekat, membre du comité exécutif de l'OLP, a déclaré que le nouvel emblème serait utilisé dans la correspondance avec les pays qui ont reconnu un
• État de Palestine. Il a suggéré qu'il n'y aurait pas de changement dans les passeports ou d'autres documents palestiniens pour le déplacement via les terminaux israéliens (USATODAY, 7 janvier 2013).

Anniversaire de la fondation du Fatah en Judée-Samarie

• Dans toute la Judée-Samarie, des événements ont été organisés pour marquer le 48^ème anniversaire de la fondation du Fatah le 1^er janvier. Les principaux événements ont été organisés dans les grandes villes, dont Ramallah, Bethléem, Hébron et Qalqiliya. Les événements ont également eu lieu dans d'autres endroits.
• Certains de ces événements ont été l'occasion d'arborer des symboles militaires et les participants étaient masqués, arborant des modèles de roquettes et armés de fusils factices, de matraques et de couteaux. Deux événements se sont particulièrement distingués :

• Dans le camp de réfugiés de Dheisheh(près de Bethléem), des membres du Fatah ont organisé le 1^er janvier un défilé militaire en présence de dizaines d'hommes masqués arborant des modèles de roquettes, des haches et des matraques. Ils ont arboré les portraits de Yasser Arafat, de Mahmoud Abbas et d'autres responsables du Fatah, ainsi que des photos de "chahids" et de terroristes emprisonnés en Israël (Blog du journaliste Najib Faraj, 2 janvier 2013 ; site Internet Qudsnet, 1^er janvier 2013).

• Le 5 janvier, le Fatah a organisé un rassemblement et un défilé militaire à l'Université de Beir Zeit, en présence d'étudiants masqués armés de fusils, de couteaux factices et de matraques (Agence de presse Wafa, 5 janvier 2013).