Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (9-15 janvier 2013)

• Le Hamas et les autres organisations terroristes de Gaza continuent d'honorer l'accord conclu à la fin de l'Opération Pilier de Défense. Depuis le 21 novembre à 23h, aucune roquette ni aucun mortier n'ont été tirés en territoire israélien.

Incidents sur le terrain

• Au cours de la semaine écoulée, des Palestiniens locaux se sont rassemblés près de la barrière de sécurité afin de provoquer les forces de Tsahal à deux reprises. Pendant les événements, les soldats de Tsahal ont été forcés de tirer en direction des Palestiniens. Selon les médias palestiniens, deux Palestiniens ont été tués :

·       Le 11 janvier, des dizaines de Palestiniens se sont rassemblés près de la barrière de sécurité dans une zone fermée. Les soldats qui sont arrivés sur place leur ont demandé de rebrousser chemin. Lorsqu'ils ont refusé d'obtempérer, les soldats ont tiré des coups de semonce pour disperser les manifestants (Ynet, 11 janvier 2013). Les médias palestiniens ont annoncé qu'un Palestinien avait été tué et un autre blessé par les tirs de Tsahal, affirmant que les deux étaient des agriculteurs travaillant sur place (Agence de presse Safa, site Internet Paltoday, 11 janvier 2013).

·       Le 14 janvier, des soldats de Tsahal ont tiré des coups de semonce sur un groupe de Palestiniens rassemblés près de la barrière de sécurité au Nord de la bande de Gaza, près de Beit Lahia. Les médias palestiniens ont rapporté qu'un civil palestinien a été tué sur des terres agricoles au Nord de Beit Lahia (Site Internet des Brigades de Jérusalem, 14 janvier 2013).

Découverte d'un tunnel d'attaque

• Le 14 janvier, un détachement de Tsahal engagé dans des activités opérationnelles à proximité de la barrière de sécurité au Sud de la bande de Gaza a découvert l'entrée d'un tunnel d'attaque près de la localité de Nir Oz. L'armée enquête sur le tunnel, y compris sur la date à laquelle il a été creusé (Porte-parole de Tsahal, 15 janvier 2013). Le tunnel s'est effondré, apparemment suite aux fortes pluies qui sont tombées la semaine précédente. Selon des sources sécuritaires, le tunnel aurait dû être utilisé par des terroristes pour une attaque en territoire israélien.

Poursuite des violences

Au cours de la semaine écoulée, les confrontations et les heurts ont continué entre Palestiniens d'une part et forces de sécurité israéliennes et résidents des implantations de l'autre à divers endroits en Judée-Samarie, avec, cependant, une légère diminution de la portée des événements. Ci-après les principaux incidents :

·         Le 12 janvier, un détachement de Tsahal a identifié un individu qui tentait de franchir la barrière de sécurité dans la zone du point de passage de Meitar (Sud d'Har Hébron), en provenance du village de Daharia. Les soldats ont tiré des coups de semonce en direction de l'individu. Ce dernier a tenté de s'enfuir et a été visé par les soldats. Il a plus tard succombé à ses blessures à l'hôpital de Beersheba (Ynet, 12 janvier 2013).

·         Dans la nuit du 13 janvier, des soldats de Tsahal ont arrêté un Palestinien près du village de Migdal Oz (dans le Gush Etzion, au Sud-Ouest de Bethléem), qui avait tiré en direction de la localité depuis quelques dizaines de mètres. Le Palestinien arrêté est un résident du village de Beit Fajar, non loin de Migdal Oz. Il a utilisé une arme improvisée, et l'on ignore s'il a participé à d'autres fusillades (Porte-parole de Tsahal, 14 janvier 2013).

• Selon un rapport des services de sécurité générale,au cours du mois de Décembre 2012, 81 attaques ont été signalées en Judée-Samarie et 30 à Jérusalem. La plupart des attaques étaient des tirs de cocktails Molotov (les tirs de pierres ne sont pas comptabilisés). Le rapport indique également qu'il s'agit du deuxième mois consécutif de hausse des attaques en Judée-Samarie et à Jérusalem (Site Internet des services de sécurité générale, 13 janvier 2013).

Démantèlement de cellules à Bethléem et Naplouse

Dans le cadre d'activités sécuritaires de routine, les forces de sécurité israéliennes ont récemment arrêté deux cellules terroristes (Porte-parole de Tsahal, 9 janvier 2013) :

·         Les membres d'une cellule démantelée en Novembre 2012 étaient de jeunes Palestiniens de Bethléem qui ont lancé des pierres sur des véhicules israéliens. Une Israélienne avait été grièvement blessée dans l'une de leurs attaques dans la région de Beitar Illit.

Mahmoud Abbas nomme Ahmed Nasr au poste de secrétaire général du Fatah dans la bande de Gaza

• Le 7 janvier, Mahmoud Abbas, le Président de l'Autorité Palestinienne, a officiellement nommé Ahmed Nasr au poste de secrétaire général du Fatah dans la bande de Gaza. Il a également été nommé adjoint de Nabil Chaath, responsable de l'enrôlement et de l'organisation du mouvement. Ahmed Nasr, recommandé par Nabil Shaath, remplacera Yahya Rabah, qui a temporairement servi  de secrétaire général du Fatah dans la bande de Gaza (Sites Internet Shihab, Ma'an, Filastin al-'Aan et Fatah al-Yawm, 8 janvier 2013). Sa nomination a été sévèrement critiquée par les responsables du Fatah dans la bande de Gaza, qui ont affirmé qu'elle était illégale et qu'ils n'avaient pas été consultés (Site Internet Alresala.net, Al-Sharq, Arabie saoudite, 9 janvier 2013).
• Ahmed Abd al-Fatah Nasr (Abou Nasr) est considéré comme l'une des personnalités les plus militantes au sein du Fatah dans la bande de Gaza aujourd'hui, et il a un lourd passif terroriste. Né le 27 septembre 1954 dans le camp de réfugiés de Khan Yunis, il a rejoint le Fatah en 1969. Il a été arrêté par Israël et 1970 et en 1975, date à laquelle il a été condamné à 25 ans de prison pour des activités terroristes menées en Israël. Il a été libéré dans le cadre de "l'accord Jibril" en 1985.
• Après sa libération, il a repris la direction du mouvement de jeunesse Shabiba dans la bande de Gaza. En 1987, il a été expulsé vers la Jordanie sur ordre du ministre israélien de la Défense et du chef du commandement Sud. En Jordanie, il a travaillé dans une institution vouée aux familles des tués et des détenus de l'OLP. Au cours de la première Intifada, il était actif au sein du comité de Gaza et était en contact permanent avec les réseaux du Fatah dans la bande de Gaza. Les services secrets jordaniens étaient à sa recherche pour cette raison. En 1993, il est retourné dans la bande de Gaza, et en 2002, il a été nommé secrétaire général du Conseil Législatif Palestinien. Aujourd'hui, il est membre du comité révolutionnaire du Fatah. En Mai 2009, il a été arrêté par l'administration de facto du Hamas dans la bande de Gaza et libéré après 11 jours.

Une délégation du ministère de l'Intérieur du Hamas se rend au Soudan

• Une délégation du ministère de l'Intérieur du Hamas, dirigée par Fathi Hamad, le ministre de l'Intérieur, a effectué une visite officielle au Soudan. La plupart de la visite a été consacrée à l'étude de la défense civile, la doctrine de combat et les méthodes utilisées par les Soudanais. Il a été convenu que le Hamas enverrait une délégation de membres de sa défense civile au Soudan pour y suivre une formation (Site Internet du ministère de l'Intérieur du Hamas, 8 janvier 2013).

Les délégations arabes et internationales continuent d'affluer à Gaza

• Depuis la fin de l'Opération Pilier de Défense, les délégations de soutien arabes et internationales continuent d'affluer dans la bande de Gaza. Selon Alaa 'al-Bata, le coordinateur chargé de l'accueil des délégations étrangères œuvrant au nom du ministère des Affaires étrangères de l'administration de facto du Hamas,à ce jour, plus de 150 délégations sont arrivées dans la bande de Gaza (Agence de presse Safa, 13 janvier 2013).

Convoi euro-arabe

• Le 8 janvier, un convoi d'aide euro-arabe est arrivé dans la bande de Gaza. Baptisée "Al-Wafa 5" [loyauté], il était composé de dizaines de militants de 15 pays et dirigé par Mohammad Hannoun, président de l'Association des Palestiniens en Italie (API). Les membres du convoi ont rencontré Ismail Haniya, le chef de l'administration de facto du Hamas dans la bande de Gaza, qui leur a remis des plaques (Site Internet Qudsnet, 9 janvier 2013). Ils ont également rencontré Ahmed Bahar, le vice-président du Conseil Législatif Palestinien, qui les a appelés à œuvrer à la mise en place d'un comité chargé de juger les officiers de Tsahal ayant commis des "crimes de guerre" contre les Palestiniens et d'un comité chargé d'œuvrer à la libération des députés du Hamas emprisonnés en Israël (Site Internet Alresala.net, 8 janvier 2013).

Convoi soudanais

• Le 12 janvier, Ismail Haniya a rencontré les membres d'une délégation soudanaise qui a visité la bande de Gaza pendant plusieurs heures. Le convoi était mené par Qatabi Mahdi Ahmed, conseiller du Président du Soudan, et comprenait des parlementaires et des dignitaires religieux. Haniya a accueilli la délégation et a béni ce qu'il a qualifié de "visite historique" d'une délégation de hauts fonctionnaires soudanais. Il a souligné les liens étroits liant les Palestiniens et les Soudanais, en disant que "le Soudan était également un partenaire de Gaza dans l'Opération Pilier de Défense" (Filastin Al-'Aan, 12 janvier 2013).
• Le Fatah a condamné la visite du Soudan dans la bande de Gaza, affirmant qu'elle n'avait pas été coordonnée avec l'Autorité Palestinienne. Une telle visite, a affirmé le Fatah, nuit à la légitimité de l'Autorité Palestinienne, notamment après la modification de son statut à l'ONU, et perpétue le schisme interne palestinien (Agence de presse Wafa, 12 janvier 2013).

Convoi turc

• Le 13 janvier, une délégation turque est arrivée dans la bande de Gaza représentant le Barreau international. L'objectif de cette visite était de recueillir des preuves des soi-disant "crimes de guerre" commis par Israël contre les Palestiniens. La délégation comprenait dix avocats dont sept de Turquie, deux d'Egypte et un d'Arabie saoudite (Filastin al-Yawm, 13 janvier 2013). La délégation a rencontré de hauts responsables du ministère de la Justice de l'administration de facto du Hamas. Oussama Saad, le chef de l'autorité de documentation de l'administration du Hamas (Al-Tawthiq) a fait référence aux "crimes de guerre" d'Israël dans les Opérations Plomb Durci et Pilier de Défense. Il a également passé en revue les activités de l'autorité de documentation dans la collecte des témoignages et la préparation des dossiers juridiques. Selon le chef de la délégation, l'autorité doit rédiger un rapport sur la situation dans la bande de Gaza et le délivrer à des responsables turcs. Si la délégation trouve des preuves suffisantes, elle entamera des poursuites judiciaires contre Israël (World Bulletin, 14 janvier 2013). 

Reprise des pourparlers au Caire

• Après un gel d'un an, le 9 janvier 2013, des délégations du Fatah et du Hamas, dirigées par Mahmoud Abbas et Khaled Mechaal, se sont réunies au Caire pour discuter de la réconciliation palestinienne interne. Après les réunions, des sources du Fatah ont exprimé leur satisfaction au sujet du renouvellement des pourparlers. Selon Azzam al-Ahmed, membre du comité central du Fatah et responsable du portefeuille de la réconciliation, les côtés ont accepté de renouveler la mise en œuvre des articles de l'accord de réconciliation à partir du point où ils ont été arrêtés. Ils ont également convenu de renouveler l'activité du comité central des élections dans la bande de Gaza et de tenir des consultations sur la formation du gouvernement (Agence de presse Ma'an, 9 janvier 2013).Saeb Erekat a rapporté que les chefs des mouvements se réuniront à nouveau au Caire début Février afin de poursuivre leurs activités.
• En dépit de l'atmosphère optimiste, des difficultés ont apparemment émergé dans la promotion de la réconciliation palestinienne interne, principalement sur l'accord du Hamas de renouveler l'activité de la commission électorale dans la bande de Gaza. Par ailleurs, les négociations ont failli échouer en raison de la question sécuritaire, alors que le Hamas a critiqué les arrestations politiques de ses militants en Judée-Samarie (Site Internet Palinfo, 13 janvier 2013). Le responsable du Hamas Salah al-Bardawil a déclaré que les remarques de Mahmoud Abbas étaient en contradiction avec ce que le Fatah et le Hamas ont convenu au Caire et a ajouté que le Fatah n'était pas sérieux au sujet de la mise en œuvre de la réconciliation. Il a dit que les côtés ont convenu de mettre en œuvre toutes les questions liées à la fin du schisme (Site Internet Palestine on line, 10 janvier 2013). 

Affrontement avec des individus armés dans les camps de réfugiés

• Au cours de la semaine écoulée, des affrontements ont opposé des membres du Fatah aux services de sécurité de l'Autorité Palestinienne dans deux camps de réfugiés en Judée-Samarie. Les confrontations ont survenu lors de manifestations organisées par des individus masqués qui ont également tiré des coups de feu en l'air. Les protestations étaient dirigées contre les services de sécurité de l'AP, tout en soulignant la fidélité à Mahmoud Abbas. Plusieurs manifestants ont été arrêtés.
• Le 10 décembre, des douzaines d'individus masqués et armés du Fatah ont organisé une conférence de presse dans lecamp de réfugiés de Balata (Est de Naplouse) et ont annoncé la création de "l'Association des Fils nobles du Fatah". Ils ont annoncé qu'ils étaient fidèles à Mahmoud Abbas en tant que Président du peuple palestinien et ont vilipendé le commandant du service de sécurité nationale pour la série d'arrestations à leur encontre. Après la conférence de presse, les activistes ont organisé un défilé militaire au cours duquel ils ont tiré des dizaines de coups de feu en l'air (Agence de presse Ma'an, 10 janvier, site Internet Alresala.net, 12 janvier 2013).
• Le 13 janvier, dans le camp de réfugiés de Jénine, un groupe d'hommes armés s'étant identifiés comme des membres des Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa ont tiré des coups de feu en l'air et protesté contre les activités des services de sécurité de l'AP à leur encontre. Ils ont exprimé leur soutien à Mahmoud Abbas et ont appelé à la mise en place d'une commission d'enquête chargée d'examiner les attaques des services de sécurité à leur encontre. Ils ont également exigé le retour de leurs armes, affirmant qu'elles étaient destinées à "l'autodéfense et à défendre les civils palestiniens".

Poursuite du processus étatique de l'Autorité Palestinienne

• Safa Nasseredin, ministre de l'Information de l'Autorité Palestinienne, a annoncé que des timbres fiscaux de différentes valeurs seraient émis sous l'inscription "État de Palestine" au lieu de l'appellation "Autorité palestinienne nationale". Les timbres, qui sont imprimés à Bahreïn, seront utilisés par les délégations de l'AP à travers le monde. Nasseredin a déclaré que son cabinet et le gouvernement palestinien étaient prêts à lutter contre Israël afin de concrétiser les aboutissements de la direction palestinienne dans la promotion de l'AP au statut d'Etat non-membre observateur à l'ONU (Agences de presse Safa et Ma'an, 8 janvier 2013).

Modèle d'une roquette M75 sur le Mont du Temple

• Suite à la tempête de neige qui a frappé Israël au cours de la semaine écoulée, des musulmans ont réalisé une roquette M75 du Hamas en neige sur le Mont du Temple. La roquette M75 est une roquette de moyenne portée fabriquée localement dans la bande de Gaza. Elle a été utilisée par les organisations terroristes palestiniennes dans l'Opération Pilier de Défense et est devenue un symbole. 

Erection d'un avant-poste illégal par des Palestiniens

• Environ 200 manifestants palestiniens, renforcés par des militants d'extrême-gauche du monde entier, ont érigé un camp de tentes dans la zone E1 (entre Jérusalem et Maale Adumim). Le camp de 50 tentes, érigé à l'initiative des comités populaires de résistance à la barrière [de sécurité], a été baptisé Bab al-Shams ("la Porte du Soleil"). Dans un communiqué, les manifestants ont annoncé avoir décidé d'ériger le camp après qu'Israël a annoncé son intention de construire 4000 unités d'habitation dans la zone E1. Ils ont également dit qu'il s'agissait d'une expression de "résistance populaire" (Agence de presse Ma'an, 11 janvier 2013).
• De nombreux responsables palestiniens ont essayé d'atteindre le camp de tentes en signe  de solidarité avec les activistes palestiniens mais leur entrée a été empêchée par les forces de Tsahal dans le secteur du barrage d'Al-Zaim. Parmi les responsables qui n'ont pas été autorisés à entrer figuraient Saeb Erekat, membre du comité exécutif de l'OLP et chef de l'équipe de négociation palestinienne, Hanan Ashrawi, membre du comité exécutif de l'OLP, Ahmed Majdalani, ministre du Travail de l'AP, et Majida al-Masri, ministre des Affaires sociales de l'AP (Al-Hayat Al-Jadeeda, 13 janvier 2013).
• Aussitôt après l'érection du camp de tentes, Israël a lancé un ultimatum aux manifestants, affirmant qu'ils devaient évacuer le site de leur plein gré ou que la force serait utilisée pour les expulser. Des avocats arabes ont déposé plainte à la cour suprême israélienne pour empêcher l'expulsion. Les manifestants ont déclaré dans un communiqué que s'ils étaient expulsés, ils feraient preuve de résistance passive face aux forces de sécurité (Ynet, 11 janvier 2013). Dans la nuit du 12 janvier, l'avant-poste a été évacué par les forces de sécurité israéliennes. Au début de la réunion hebdomadaire du gouvernement, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a fait l'éloge de la police israélienne, "avec le soutien de l'armée israélienne, pour son opération rapide et déterminée", ajoutant : "Dès que j'ai été informé du rassemblement palestinien, j'ai ordonné son évacuation immédiate..." (Site Internet du cabinet du Premier ministre, 13 janvier 2013)