Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (30 janvier – 5 février 2013)

• Le Hamas et les autres organisations terroristes de Gaza continuent d'honorer l'accord conclu à la fin de l'Opération Pilier de Défense. Depuis le 21 novembre 2012 à 23h, aucune roquette ni aucun mortier n'ont été tirés en territoire israélien.

Incidents sur le terrain

• Au cours de la semaine, lesrésidents locaux ont continué à se rassembler près de la barrière de sécurité séparant Israël de la bande de Gaza. Les médias palestiniens ont annoncé que six Palestiniens de la bande de Gaza avaient été blessés par des tirs de Tsahal dans deux incidents au Nord de la bande de Gaza :

• 1^er février 2013- Deux jeunes gens de Gaza ont été blessés par des tirs de Tsahal au Nord de Jabaliya. Blessés aux jambes, ils ont été emmenés à l'hôpital (Agence de presse Safa et site Internet Alresala.net, 1^er février 2013).
• 29 janvier 2013- Un travailleur de Gaza a été blessé par des tirs de Tsahal dans le secteur de Beit Hanoun (Nord de la bande de Gaza) (Agence de presse Ma'an et Quds News, 29 janvier 2013).

Poursuite des violences

• Au cours de la semaine écoulée, les confrontations et les heurts ont continué entre Palestiniens d'une part et forces de sécurité israéliennes et résidents des implantations de l'autre à divers endroits en Judée-Samarie.
• Le 29 janvier 2013, un Israélien de 17 ans a été poignardé au carrefour Tapuah alors qu'il patientait à un arrêt d'autobus. Il a été gravement blessé et a reçu des soins sur place avant d'être évacué à l'hôpital. Un soldat de Tsahal arrivé sur place par hasard s'est lancé à la poursuite de l'assaillant et a appelé des gardes-frontières qui l'ont finalement appréhendé (Porte-parole de Tsahal, 29 janvier 2013).

Arrestations de Palestiniens recherchés

• Les forces de sécurité israéliennes continuent d'arrêter des terroristes palestiniens en Judée-Samarie. Dans la nuit du 1^er février 2013, elles ont arrêté 25 suspects recherchés pour leur implication dans des activités terroristes (Porte-parole de Tsahal, 2 février 2013). Les médias palestiniens ont rapporté que parmi les personnes arrêtées figuraient huit hauts responsable du Hamas, dont trois membres du Conseil Législatif Palestinien (Al-Quds et Al-Mayadeen, 2 février 2013).
• Salam Fayyad, le Premier ministre palestinien, a condamné l'arrestation des députés palestiniens et a déclaré que ces arrestations représentaient la suite de la politique de détention d'Israël dont l'intention est de nuire aux institutions politiques palestiniennes et à leur statut (Agence de presse Wafa, 2 février 2013). Le Fatah a déclaré dans un communiqué que les arrestations violaient les accords signés et étaient illégales au regard du droit international (Agence de presse Wafa, 4 février 2013). Des sources du Hamas ont affirmé que les arrestations avaient pour but de porter un coup à l'activité du Hamas en Judée-Samarie et de saboter la réconciliation palestinienne interne. Le Hamas a appelé l'Autorité Palestinienne à mettre un terme à sa coordination sécuritaire avec Israël (Agence de presse Safa, 4 février 2013).

Démantèlement d'une cellule qui s'apprêtait à effectuer un enlèvement en Israël^[3]

• Le 1^er janvier, les forces de sécurité israéliennes ont arrêté près du point de passage Eyal (Est de Kfar Saba) une cellule de trois terroristes du JIP. Le démantèlement de la cellule a permis d'empêcher l'enlèvement d'un soldat de Tsahal ou d'un civil israélien destiné à être utilisé comme monnaie d'échange. Des câbles, du ruban adhésif, des cagoules, un cutter et un faux pistolet destinés à être utilisés dans l'enlèvement ont été trouvés dans le véhicule utilisé par les terroristes. Deux des trois terroristes étaient des résidents de Jénine et le troisième était un Arabe israélien de Qalansuwa (Est de Netanya).

Droite : Le véhicule utilisé par les trois terroristes. Gauche : Le matériel trouvé dans le véhicule indiquant les intentions de la cellule d'enlever un Israélien (Services de sécurité générale, 3 février 2013)

• Les enquêteurs de la police ont découvert le véhicule suite à des informations. Dans leur interrogatoire, les terroristes ont déclaré avoir observé au cours des jours précédents les diverses stations de bus de la région du Centre où les soldats font généralement de l'auto-stop et ont précisé avoir proposé à plusieurs soldats et civils de les prendre mais tous ont refusé. Après avoir échoué dans ce projet, ils ont ensuite prévu d'enlever un civil de retour d'une fête du nouvel an. Après un nouvel échec, ils ont passé la nuit dans la voiture près du carrefour Eyal, dans l'intention de poursuivre leurs tentatives d'enlever un Israélien le lendemain.
• Leur plan était de transporter l'otage israélien à Jénine puis de négocier sa libération à l'aide de la carte d'identité israélienne appartenant à l'arabe israélien.Leur interrogatoire a conduit à l'arrestation de huit habitants de Jénine, tous membres de l'infrastructure du JIP. En outre, un résident d'Umm al-Fahm, dans la maison duquel les terroristes avaient dormi, a également été arrêté.
• L'enquête a révélé que les terroristes avaient été financés et dirigés par un membre du JIP de Jénine qui avait autrefois été en prison, et par un autre activiste purgeant actuellement encore une peine dans une prison israélienne. Le chef de l'équipe s'est rendu aux services de sécurité de l'Autorité Palestinienne.

Tentative du Hamas d'établir un siège régional à Hébron^[4]

• Les forces de sécurité israéliennes ont récemment arrêté près de 20 activistes du Hamas dans le secteur de Hébron, membres d'une cellule qui prévoyait de commettre des attaques terroristes, notamment des enlèvements afin de négocier la libération de terroristes emprisonnés en Israël. Les activistes s'apprêtaient à réaliser un enlèvement. Ils avaient cherché une cachette et avaient contacté un citoyen israélien chargé de leur servir de chauffeur. Au moment de leur détention, plusieurs armes ont été trouvées en leur possession et devaient être utilisées pour l'enlèvement.

• La plupart des détenus avaient déjà purgé de longues peines de prison en Israël, principalement pour leur implication dans des activités terroristes. Ils étaient en contact avec des membres du Hamas en dehors de Judée-Samarie pour obtenir un soutien, des instructions et un financement. Les contacts se déroulaient principalement avecHusam Badran, un terroriste du Hamas libéré de prison dans le cadre de l'échange de prisonniers contre Gilad Shalit. En 2004, Badran a été condamné à 17 ans de prison pour son implication dans des attentats-suicide pendant la deuxième Intifada. Libéré en Octobre 2011, il a été expulsé vers le Qatar.

Défilé de la branche armée du JIP

• Les Brigades de Jérusalem, la branche armée du JIP, ont organisé un défilé militaire dans le camp de réfugiés de Nuseirat (Centre de la bande de Gaza) le 28 janvier 2013. L'événement a été organisé en mémoire de Jihad al-Sus, haut responsable de l'unité d'artillerie des Brigades de Jérusalem dans le bataillon des camps de réfugiés du Centre de la bande de Gaza. Al-Sus a été tué récemment dans une "action du jihad". Pendant le défilé, les terroristes ont appelé à la poursuite du jihad jusqu'à l'annihilation d'Israël (Site Internet des Brigades de Jérusalem, 29 janvier 2013).

• Le 2 février 2013, des affrontements ont opposé dans la bande de Gaza des membres de la branche armée du JIP à des membres de la branche armée du Hamas et des services de sécurité intérieure de l'administration du Hamas. Les affrontements, qui ont compris des échanges de tirs, ont été provoqués par une tentative du JIP d'ériger un centre de formation militaire. Après les affrontements, des membres des services de sécurité du Hamas ont dressé des barrages pour empêcher les activistes d'arriver sur place. Deux membres du JIP ont été tués dans les affrontements (Al- Qods, 2 février 2013).

Déclarations de Khaled Mashaal

• Après sa troisième visite en Jordanie, Khaled Mashaal, le chef du comité exécutif du Hamas, a été interviewé par la télévision jordanienne. Ci-après les sujets abordés (Télévision jordanienne, 2 février 2013) :

• Accord avec Israël- Khaled Mashaal accepte un programme basé sur un dénominateur commun palestinien et arabe comprenant les éléments suivants : l'accord des frontières de 1967, Jérusalem comme capitale de l'Etat palestinien, la mise en œuvre du "droit au retour" et un Etat palestinien avec une véritable souveraineté.
• Reconnaissance d'Israël- Le Hamas ne reconnaît pas Israël. Sa position à ce sujet est ferme mais une décision au sujet d'une position à l'égard d'Israël sera entre les mains de l'Etat palestinien, quand il sera créé.
• Relations avec la Jordanie- Sa visite a été une réussite et les rencontres avec le roi de Jordanie et d'autres responsables ont permis de plébisciter les relations du Hamas avec la Jordanie et la construction d'une base commune pour d'autres activités.
• Entrée du Hamas dans l'OLP- Le Hamas veut faire partie de l'OLP et l'a accepté dans le cadre de l'accord de réconciliation palestinienne interne. Cependant, il ne veut pas assurer le leadership de l'OLP ni bousculer un autre acteur [cf., le Fatah]. L'OLP doit devenir une source d'autorité pour toutes les organisations palestiniennes [cf., les organisations terroristes].
• Résultats des élections israéliennes- Les résultats indiquent que les Israéliens tendent à droite, mais que la division entre la droite, la gauche et le centre n'est pas liée à la position de l'opinion publique israélienne sur la question palestinienne.

Enseignement de l'hébreu dans les écoles de la bande de Gaza

• L'administration de facto du Hamas s'efforce de diffuser l'enseignement de l'hébreu dans les écoles de Gaza. Selon Samih al-Nakhaleh, le directeur des programmes d'enseignement au ministère de l'Education du Hamas, l'objectif est de donner aux élèves la capacité de connaître la "langue de l'ennemi" et "son mal et sa fourberie", et d'accroître leur familiarité avec "l'ennemi israélien". Jusqu'à présent, le programme a été mis en place dans les classes de Troisième et sera étendu à d'autres classes à partir de l'année prochaine (Reuters, 30 janvier 2013).

L'UNRWA achève la première phase d'un projet saoudien d'habitation à l'Ouest de Rafah

• Le 4 février 2013, l'UNRWA a organisé une cérémonie officielle pour marquer la fin de la première phase d'un projet saoudien de logement à l'Ouest de Rafah (dans le quartier de Tel Sultan). La cérémonie s'est déroulée en présence de responsables de l'UNRWA et d'une délégation saoudienne menée par Yusuf al-Bassam, le président du Fonds de développement saoudien (Filastin al-'Aan et Al-Hayat Al-Jadeeda, 4 et 5 février 2013).
• La construction du projet d'habitation, estimée à 113 millions de dollars, a été financée par l'Arabie saoudite et est réalisée par l'UNRWA. Le projet comporte trois phases. La première phase comprend la construction de 752 unités d'habitation, quatre écoles, une mosquée et une clinique. Il a débuté en 2012 après qu'Israël ait autorisé l'entrée de matériaux de construction à cette fin. La deuxième phase est actuellement en cours et devrait inclure la construction de 1080 nouveaux logements. Selon les prévisions, les deuxième et troisième phases seront achevées au cours de l'année à venir (Agence de presse Ma'an, 4 février 2013).

Droite : Cérémonie marquant la fin de la première phase du projet de construction saoudien à l'Ouest de Rafah en présence de responsables de l'UNRWA dans la bande de Gaza et de représentants saoudiens. Gauche : Le projet d'habitation (Filastin Al-'Aan, 4 février 2013)

Le Hamas et l'Iran signent un accord de soutien au cinéma palestinien

• Le ministère de la Culture de l'administration de facto du Hamas a signé un accord avec le ministère de la Culture iranien selon lequel les films iraniens sur les activités de "l'occupation israélienne" seront projetés dans les salles de Gaza. Ils seront présentés à l'occasion du festival du film "Journées de la Résistance", dont l'objectif est de soutenir les films traitant de la "résistance" et de les diffuser. Muhammad al-Madhoun, le ministre du Sport et de la Culture du Hamas, a déclaré que le cinéma palestinien avait besoin d'un "vent fort" pour  être en mesure de présenter l'histoire palestinienne et d'influencer l'opinion publique à travers des films (Agence de presse Ma'an, 21 décembre 2012).

Soutien turc à la bande de Gaza

• L'ambassadeur turc en Israël est entré dans la bande de Gaza le 28 janvier 2013 par le terminal d'Erez pour surveiller deux projets (la réhabilitation des "blessés de guerre" et la construction d'un hôpital universitaire turc à l'Université Islamique). Les deux projets sont réalisés grâce à un financement de l'Agence turque de développement et de coopération internationale (TIKA), qui dépend du gouvernement turc (Agence de presse Al-Anadolu, 29 janvier 2013).
• Dans le cadre de l'aide fournie par la Turquie à la bande de Gaza, Hani al-Agha, le directeur de l'organisation turque Yardim Eli ("une main secourable") dans la bande de Gaza^[5] a annoncé la distribution de couvertures et de viande fraîche aux familles nécessiteuses de la bande de Gaza (Site Internet de l'organisation, 27 et 29 janvier 2013). Al-Agha a également déclaré que son organisation avait récemment versé une aide financière à 2660 familles après l'Opération Pilier de Défense (Agence de presse Al-Anadolu, 30 janvier 2013).

Entrée du convoi Miles of Smiles 19 dans la bande de Gaza

• Le 2 février 2013, le convoi Miles of Smiles 19 est entré dans la bande de Gaza par le terminal de Rafah avec 155 militants, la plupart d'Egypte, d'Arabie saoudite et de Bahreïn. Au cours de leur séjour, les membres ont visité la bande de Gaza et ont rencontré Ismail Haniya, le chef de l'administration de facto du Hamas (Filastin Al-'Aan, 2 et 4 février 2013).

Ismail Haniya, le chef de l'administration de facto du Hamas, reçoit les membres du convoi Miles of Smiles 19 (Filastin Al-'Aan, 4 février 2013)

Une commission d'enquête de l'ONU, hostile à Israël, publie un rapport intérimaire sur les implantations

• Une commission d'enquête du Conseil des droits de l'homme, organisme hostile à Israël, a examiné la question de l'influence des implantations sur les droits des Palestiniens en Judée-Samarie et a publié un rapport intérimaire (le rapport a été rendu public le 31 janvier 2013, le rapport final sera publié en Mars). Le rapport critique sévèrement la politique d'Israël et affirme qu’un nombre important de droits de l’homme des Palestiniens sont violés de manières et de façons diverses en raison de l’existence de ces implantations. Le Conseil a appelé les gouvernements et les entreprises privées du monde entier à envisager d'imposer des sanctions politiques et économiques à Israël en raison de la poursuite de la construction dans les implantations (Site Internet ohchr.org, 31 janvier 2013).
• L'Autorité Palestiniennea salué les conclusions provisoires et a appelé les pays du monde à mettre en œuvre les décisions. Le Hamas a également salué les conclusions du rapport. Le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zuhri a déclaré que le rapport était un pas dans la bonne direction mais que des mesures pratiques étaient nécessaires afin d'obliger Israël à mettre en œuvre les recommandations, puisque les appels et les rapports seuls ne suffisent pas (Filastin Al-'Aan, 31 janvier 2013). En parallèle, l'AP organise actuellement des activités visant à accroître la sensibilisation mondiale sur les conclusions de la commission. Riyad al-Maliki, le ministre des Affaires étrangères de l'Autorité Palestinienne, a annoncé que son ministère prévoyait d'organiser une conférence dans une capitale européenne afin de mettre au point un programme visant à convaincre les pays du monde à voter en faveur du rapport sur les implantations (Radio Voix de la Palestine, 2 février 2013).

Réconciliation palestinienne interne

• Mahmoud Abbas a annoncé que les consultations concernant la mise en place d'un gouvernement d'union nationale commenceront avec le début des activités du comité des élections centrales dans la bande de Gaza. Il a également dit que dès que le comité des élections aura annoncé la fin des préparatifs des élections, un édit présidentiel sera publié appelant à la tenue d'élections générales. Hana Nasser, le président de la commission électorale centrale, ainsi que l'administration du Hamas, ont annoncé qu'il avait été convenu que le comité des élections commencerait ses travaux après une pause de plusieurs mois (Al-Hayat Al-Jadeeda, 2 février 2013). 

Poursuite de la campagne des avant-postes

• Les Palestiniens continuent d'ériger des avant-postes, et le 2 février 2013, selon les estimations, 200 Palestiniens ont érigé un nouvel avant-poste, le troisième en un mois, semblable aux deux premiers. L'avant-poste a été érigé dans larégion de Burin (Sud de Naplouse) et baptisé Al-Manatir ("Quartier des gardes") ou Bab al-Hurriya ("Porte de la Liberté"). Sept tentes et des charpentes ont été mises en place. Après l'érection de l'avant-poste, des affrontements ont éclaté avec les forces de sécurité israéliennes, qui ont tenté de démonter les tentes, et avec des résidents israéliens de Har Brakha. En conséquence, la région a été déclarée zone militaire fermée. Selon les organisateurs de l'avant-poste, leur objectif était de protester contre la destruction de l'avant-poste précédent et de protéger le terrain de la construction d'une implantation (Agence de presse Ma'an, 2 février 2013).
• Mahmoud al-A'aloun, membre du comité central du Fatah, du bureau d'enrôlement et d'organisation et partisan enthousiaste du projet des avant-postes, était présent au moment de l'érection de l'avant-poste. Il a utilisé les médias pour encourager d'autres militants à venir sur le site. Il a affirmé que la "résistance populaire" voulait intensifier la lutte en construisant chaque jour un nouvel avant-poste dans une zone différente (Radio Voix de la Palestine, 2 février 2013).