Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (20 mars – 2 avril 2013)

Tirs de roquettes sur Israël

• Le matin du 21 mars 2013 (durant la deuxième journée de la visite du Président Barack Obama au Moyen-Orient),cinq roquettes ont été tirées sur Israël depuis la bande de Gaza. Deux engins ont été identifiés en territoire israélien, dont une roquette qui s'est abattue dans la cour d'une maison dans la ville de Sderot, causant des dégâts à la maison. L'autre engin s'est abattu dans un terrain vague. Un réseau de la bande de Gaza affilié au jihad mondial appelé "Le Conseil de la Choura des combattants du jihad" a revendiqué la responsabilité de l'attaque. Selon le communiqué publié par le groupe, son objectif était de faire comprendre au "chien des Byzantins" (cf., Barack Obama) qu'Israël ne profitera pas de la sécurité et que rien n'empêchera le jihad (Site Internet du groupe, 21 mars 2013).
• En réponse, le Premier ministre israélien et le ministre de la Défense ont temporairement fermé le terminal de Kerem Shalom au passage des marchandises dans la bande de Gaza, ont limité l'activité au terminal d'Erez aux cas humanitaires et ont réduit la taille de la zone de pêche de la bande de Gaza de six à trois miles (Porte-parole de Tsahal, 21 mars 2013). Le 28 mars, les terminaux ont été rouverts, mais jusqu'à présent, la zone de pêche fait toujours l'objet de restrictions (Porte-parole de Tsahal, 28 mars 2013).
• Des sources du Hamas ont affirmé ne rien savoir au sujet des tirs de roquettes, les  qualifiant "d'invention israélienne". Par ailleurs, les forces de sécurité de l'administration de facto du Hamas auraient arrêté plusieurs activistes salafistes au Centre de la bande de Gaza (Agence France Presse, 22 mars 2013). Nimr Hamad, le conseiller politique de Mahmoud Abbas, a déclaré qu'Abbas condamnait la violence contre des civils quelle qu'en soit l'origine, y compris les tirs de roquettes, et que l'Autorité Palestinienne (AP) était en faveur d'une accalmie mutuelle dans la bande de Gaza (Agence de presse Wafa, 31 mars 2013).

Démantèlement de cellules terroristes

• Suite aux activités antiterroristes des forces de sécurité israéliennes, plusieurs cellules terroristes palestiniennes ayant commis des attaques contre des Israéliens ont été démantelées. Les attaques ont inclus des tirs de pierres, des tirs et la pose d'engins piégés :
• Le 24 mars, les forces de sécurité israéliennes ont arrêté des Palestiniens qui avaient lancé des pierres près de la ville d'Ariel, provoquant un accident de voiture dans lequel sept Israéliens ont été blessés, dont une fillette âgée de trois ans, gravement blessée. Cinq jeunes Palestiniens âgés de 16-17 ans du village de Haras en Samarie ont été arrêtés. Ils ont reconnu leur responsabilité (Site Internet NRG, 24 mars 2013). Le 25 mars, des Palestiniens qui avaient incendié des pneus dans la région de Beit El, au Nord de Ramallah, ont également été arrêtés.
• Le 28 mars, les forces de sécurité israéliennes ont arrêté les membres d'une cellule du Fatah/Tanzim dans le village de Beit Fajar (région de Bethléem). Les terroristes avaient lancé des cocktails Molotov et tiré avec des armes improvisées sur la localité israélienne de Migdal Oz et sur un autobus israélien qui circulait dans la région, et avaient déposé un engin piégé à proximité de l'entrée de la localité. Six armes et un engin piégé ont été trouvés en possession des terroristes. Leur arrestation a permis la capture de 30 autres Palestiniens, tous résidents de Beit Fajar et impliqués dans des activités terroristes.

Elections au sein du Hamas

• Le Conseil de la Choura du Hamas s'est réuni au Caire et a annoncé qu'il prolongeait le mandat de Khaled Mashaal à la tête du bureau politique du mouvement. Selon le communiqué publié, la direction du Hamas est unanime quant à la nécessité de reconduire Khaled Mashaal à la tête du bureau politique pour un autre mandat (Filastin Al-A'an, 31 mars  2013).
• Durant le séjour en Egypte de la direction du Hamas, Khaled Mashaal et Ismaïl Haniya, le chef de l'administration de facto du Hamas, ont rencontré Rafaat Shehata, le responsable des renseignements égyptiens. Ils ont discuté de la promotion de la réconciliation interne palestinienne, de l'accord d'accalmie avec Israël et des relations entre le Hamas et l'Egypte (Agence de presse Safa, 31 mars 2013).

Poursuite des activités contre-terroristes de l'Egypte

• L'Egypte poursuit ses activités de prévention dans la péninsule du Sinaï. Des sources des forces de sécurité égyptiennes ont signalé que les activités de l'armée, de la police et des forces de sécurité ont permis de déjouer 25 tentatives d'infiltration de membres du Hamas et des réseaux affiliés au jihad mondial et à Al-Qaïda du Nord de la péninsule du Sinaï au Sud. Des activistes ont été appréhendés en possession d'armes, d'appareils de communication satellite, de cartes et de croquis des installations vitales de la Péninsule du Sinaï, ainsi que d'informations sur les lieux d'embuscade de la police et de l'armée (Al-Ra'i, Koweït, 24 mars 2013). En outre, il a été signalé que les renseignements généraux égyptiens ont arrêté plusieurs membres du Jihad Islamique Palestinien, ce qui a accru les tensions entre l'Egypte et la direction du JIP (Al-Sharq Al-Awsat, 27 mars 2013).
• Dans une interview au journal égyptien Al-Ahram Al-Arabi, Mahmoud al-Zahar, membre du bureau politique du Hamas, a rejeté les accusations de l'Egypte quant à l'implication du Hamas dans des attaques contre l'Egypte. Il a déclaré que les médias égyptiens tentaient de "diaboliser le Hamas" en raison de ses relations avec les Frères Musulmans (Al-Ahram Al-Arabi, 25 mars 2013).

Tensions entre le Hamas et les groupuscules salafistes

• Les réseaux salafistes de la bande de Gaza ont accusé les forces de sécurité de l'administration de facto du Hamas de persécuter et d'enlever leurs activistes (Qods News, 19 mars 2013). En réponse, le porte-parole du Hamas Sami Abu Zuhri a déclaré que les salafistes de la bande de Gaza étaient libres et que pas un seul d'entre eux n'était en prison (Site Internet Al-Monitor, 19 mars 2013).
• A l'occasion d'une rencontre avec des dirigeants salafistes dans la bande de Gaza, la journaliste d'Al-Monitor Osama al-Ghoul a déclaré que de nombreux salafistes avaient quitté la bande de Gaza pour combattre en Syrie parce que "la porte du jihad dans la bande de Gaza leur est fermée et qu'en Syrie, une voie s'est ouverte pour combattre l'ennemi". Il a également été signalé que la plupart de ceux qui ont quitté la bande de Gaza auraient rejoint le groupe affilié à Al-Qaïda, Jabhat al-Nusra.

Campagne du Hamas pour son retrait de la liste des organisations terroristes

• Le Hamas a récemment lancé une campagne pour que son nom soit retiré de la liste des organisations terroristes de l'UE. Dans ce cadre, Ismail Haniya, le chef de l'administration de-facto du Hamas, a déclaré que l'inclusion du Hamas dans la liste portait atteinte à "la résistance du peuple palestinien", malgré le fait que la "résistance" est légitime selon le droit international et la religion. Il a ajouté que des efforts étaient menés pour corriger "l'erreur historique" auprès des délégations européennes en visite dans la bande de Gaza. Toutefois, a-t-il ajouté, faisant référence aux conditions fixées par le Quartet international, la reconnaissance d'Israël représente pour le Hamas "une ligne rouge", et le Hamas ne renoncera jamais à un centimètre de territoire palestinien (Al-Ahram Al-Arabi, 25 mars 2013).

Fin de cours d'officiers du Hamas à Gaza

• Ismail Haniya, le chef de l'administration de facto du Hamas, etFathi Hamad, le ministre de l'Intérieur, étaient présents à la cérémonie de fin de formation d'officiers du Hamas dans la bande de Gaza. Durant la cérémonie, des balles réelles ont visé une cible représentant une étoile de David et ornée des photos des responsables du gouvernement israélien, dont le Premier ministre, les ministres entrant et sortant de la Défense et l'ancien ministre des Affaires étrangères (Site Internet Shihab, 19 mars 2013).

Réactions à la visite d'Obama

• Le Hamas a vivement critiqué la visite du Président américain, notamment en raison de son "parti-pris flagrant en faveur d'Israël" (Page Facebook d'Izzat al-Rishq, membre du bureau politique du Hamas, 20 mars 2013). Ci-après d'autres réactions :

•  Ismail Haniya, le chef de l'administration de facto du Hamas, a déclaré que l'objectif de la visite était de renforcer Israël en vue des changements stratégiques régionaux et de la victoire de "la résistance palestinienne et islamique", ceci afin de perpétuer l'occupation des terres palestiniennes et l'existence des implantations. Il  a ajouté que la visite avait également eu pour but de retarder la réconciliation palestinienne interne (Al-Aqsa, 22 mars 2013).
• Salah al-Bardawil, membre de la direction du Hamas, a répondu aux remarques de Barack Obama lors de la conférence de presse organisée avec Mahmoud Abbas. Il a affirmé que la "résistance" [cf., le terrorisme] était le seul moyen d'accomplir les "droits des Palestiniens", dont la libération de la Palestine, le retour des réfugiés et la libération des prisonniers (Al-Hayat Al-Jadeeda, 22 mars 2013).

• Le Hezbollah a publié une condamnation de la visite d'Obama, affirmant qu'elle marquait "l'apogée de la collaboration entre les États-Unis et Israël et l'engagement continu de l'Amérique à Israël". Il a également déclaré que les remarques d'Obama montraient qu'il n'est pas concerné par "les droits du peuple palestinien", qu'il a adopté l'entreprise sioniste et tente d'imposer des diktats aux Arabes (Al-Ghad, 22 mars 2013).

Visite de Mahmoud Abbas

• Le 31 mars, Mahmoud Abbas a effectué une visite en Jordanie, accompagné de Mahmoud al-Batash, le ministre palestinien des Affaires religieuses. Abbas a rencontré le Roi Abdallah de Jordanie et les deux dirigeants ont signé un accord de "protection de Jérusalem et des lieux saints", quireconfirme que la Jordanie joue un rôle majeur dans la préservation des lieux saints musulmans et chrétiens à Jérusalem (Agence de presse Petra, Jordanie, 31 mars 2013). 

Inculpation d'un activiste du Hezbollah à Chypre

• Un tribunal de Chypre acondamné l'activiste du Hezbollah Hossam Taleb Yaacoub à cinq des huit accusations portées contre lui, dont la participation à une entreprise criminelle, la préparation d'un acte criminel [l'attaque de touristes israéliens] et trois chefs d'accusation de complot. Il a admis qu'il était membre du Hezbollah et qu'il avait été formé à l'utilisation d'armes et avait effectué des missions pour le compte de l'organisation. Le tribunal a rejeté son affirmation selon laquelle il n'avait aucune idée de la raison pour laquelle ses responsables lui avaient demandé de surveiller les arrivées de vols en provenance d'Israël (New York Times, 21 mars 2013).
• Hossam Taleb Yaacoub, à la double nationalité suédoise et libanaise, a été arrêté le 7 juillet 2012 par les autorités chypriotes à Limassol. Selon l'acte d'accusation, il s'est rendu à Chypre pour recueillir des informations sur l'arrivée de touristes israéliens. Il était en possession d'un passeport libanais et d'un passeport suédois, ainsi que de documents indiquant qu'il avait surveillé les mouvements des Israéliens sur l'île (Agence France Presse et AP, 14 juillet 2012).
• Israël a salué la décision du tribunal et a appelé à inclure le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes de l'UE. Le ministère israélien des Affaires étrangères a appelé à "l'application de sanctions contre l'organisation et ses terroristes" (Site Internet du ministère israélien des Affaires étrangères, 24 mars 2013). 

Journée de la Terre

• Le 30 mars 2013, la 37^ème Journée de la Terre a été marquée en Judée-Samarie et dans la bande de Gaza, ainsi que par les Arabes israéliens. Les événements de cette année ont été relativement discrets et ont regroupé peu de participants (plusieurs dizaines à chaque emplacement), concentrés aux points de friction traditionnels. Les principales manifestations de Judée-Samarie ont eu lieu en face de la prison d'Ofer, près de Ramallah et au point de passage de Qalandia au Nord de Jérusalem.
• Le comité exécutif de l'OLP a publié un communiqué officiel à l'occasion de la Journée de la Terre, soulignant l'importance de la "résistance populaire", dont l'objectif est de placer la question palestinienne à l'ordre du jour international et israélien. Les Palestiniens ont été appelés à agir "avec une responsabilité nationale extrême" pour la défense du projet national palestinien. Le Fatah a publié un communiqué officiel soutenant la "résistance populaire" dans le cadre de la Journée de la Terre, jusqu'à ce que toutes les terres palestiniennes soient "libérées" et que les réfugiés palestiniens retournent dans leurs foyers (Agence de presse Wafa, 30 mars 2013).
• Ci-après les principaux évènements de la Journée de la Terre :

• A Ramallah, des arbres ont été plantés aux noms des chahids. L'événement a été organisé par la municipalité d'Al-Bireh.
• Au point de passage de Qalandia, plusieurs dizaines de Palestiniens et de militants de gauche ont organisé une manifestation. Selon des rapports palestiniens, plusieurs manifestants ont été blessés par l'inhalation de gaz lacrymogène lors d'affrontements avec les forces de sécurité israéliennes (Radio Voix de la Palestine, 30 mars 2013).
• À ​​Bethléem, près du Tombeau de Rachel, des affrontements ont opposé des manifestants palestiniens aux forces de sécurité israéliennes.
• A l'avant-poste de Bab al-Shamsen zone E1 (territoire israélien entre Jérusalem et Maaleh Adumim), Salam Fayyad, a participé à une cérémonie de plantation d'arbres (Agence de presse Ma'an, 30 mars 2013).

• Le Hamas a publié un communiqué à l'occasion de la Journée de la Terre indiquant que la résistance à "l'occupation israélienne" [cf., la campagne anti-terroriste israélienne] continuera à être le choix stratégique du peuple palestinien et que toute autre option est vouée à l'échec. Dans la bande de Gaza, la Journée de la Terre a été marquée par quelques rares événements. Au Nord de la bande de Gaza, une manifestation a été organisée durant laquelle les participants ont planté des arbres. Pendant l'événement, des Palestiniens se sont approchés de la barrière de sécurité dans le but de provoquer les forces de Tsahal positionnées sur place (Site Internet Palestine info, 30 mars 2013).

Réactions aux excuses présentées par Israël aux Turcs

• Après les excuses présentées par Benyamin Netanyahu au Premier ministre turc, Bülent Yildirim, le chef de l'IHH (qui a organisé la flottille du Mavi Marmara dans la bande de Gaza) a organisé une conférence de presse dans laquelle il a qualifié la mesure d'important succès politico-diplomatique. Il a ajouté que les Turcs exigeaient également la levée du "siège" maritime de la bande de Gaza. Au sujet du procès par contumace de hauts responsables israéliens qui se déroule actuellement à Istanbul, Yildirim a affirmé queles excuses ne signifiaient aucunement l'annulation du processus juridique, qui traite de crimes internationaux et ne peut être interrompu par décision politique. Il a ajouté que même si le gouvernement israélien versait des compensations aux victimes du Mavi Marmara, le procès se poursuivrait (Site Internet de l'IHH, 22 mars 2013).
• Le Hamas et l'Autorité Palestinienne ont été prompts à saluer le Premier ministre turc :
• Khaled Mashaal, le responsable du bureau politique du Hamas, s'exprimant au nom du Hamas et du peuple palestinien, a félicité la Turquie pour la "victoire" et la "grande réussite" d'avoir imposé des conditions à Israël (Site Internet du bureau d'information du Hamas, 22 mars 2013). Dans une interview, il a affirmé que les excuses d'Israël étaient en contradiction avec son comportement habituel et qu'il n'y avait pas de doute que les dirigeants turcs ont forcé Israël à s'excuser. Il a dit que les tentatives de faire lever le "siège" de la bande de Gaza (et en Judée-Samarie) devaient continuer (Qods news, 27 mars 2013).
• Mahmoud Abbasa salué la position turque, affirmant que les Turcs qui ont été tués sont morts pour la cause palestinienne et le droit du peuple palestinien de vivre en liberté et dans le respect (Agence de presse Wafa, 22 mars 2013).

L'avant-poste Afhad Yunis

• Le 20 mars 2013, des dizaines de Palestiniens et de militants étrangers ont  érigé un nouvel avant-poste appelé Ahfad Yunis ("les descendants de Yunis")^[1]. Ses 15 tentes ont été érigées à Al-Azariya, en face de Maaleh Adumim (en zone E1). Selon les organisateurs, Ahfad Yunis est un quartier de Bab al-Shams, avant-poste fondé en Janvier 2013. Les militants ont brandi des drapeaux palestiniens et des pancartes contre Barack Obama et liens partisans des Etats-Unis envers Israël (Shihab, 20 mars 2013). Des responsables du Fatah ont participé aux activités (Agence de presse Ma'an, 20 mars 2013).
• Selon les organisateurs, l'avant-poste, qui a été érigé durant la visite du Président américain en Israël et dans l'Autorité Palestinienne, avait pour but de protester contre la politique américaine, qui accepte les actions d'Israël et verse à Israël une aide militaire annuelle (Site Internet de l'ISM, 21 mars 2013). Dans la nuit du 23 mars, les forces de sécurité israéliennes ont évacué l'avant-poste sans événement exceptionnel.