Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (18-23 avril 2013)

• Les tirs sporadiques de roquettes se poursuivent sur le Néguev occidental :

• Le 18 avril, vers 23h30, deux roquettes ont été découvertes dans des terrains vagues et n'ont fait ni blessés ni dégâts.
• Dans la nuit du 20 au 21 avril, une roquette a été découverte dans le Conseil régional d'Eshkol. Il n'y a eu ni blessés ni dégâts.

• L'identité des organisations responsables des tirs de la semaine écoulée demeure inconnue. Selon nous, la plupart des tirs sont l'œuvre d'organisations "rebelles", notamment celles proches du jihad mondial. Leurs activités représentent un challenge sécuritaire et idéologique pour le Hamas qui se considère comme astreint par l'accord de cessez-le-feu conclu après l'Opération Pilier de Défense^[1].

Evénements de "résistance populaire"

• Cette semaine encore, les violences "populaires" se sont poursuivies dans divers foyers de Judée-Samarie, avec notamment des manifestations violentes aux points traditionnels de friction près de la barrière de sécurité, le tir d'une grenade improvisée sur le Tombeau de Rachel et des tirs de pierres sur des véhicules israéliens.

Jeunes Palestiniens, certains masqués, confrontant des gardes-frontières durant une manifestation hebdomadaire à Kfar Qadoum (région de Qalqilya) (Agence de presse Wafa, 19 avril 2013)

Démantèlement de cellules terroristes

Aperçu général

• Les services de sécurité générale ont démantelé au mois de Mars 2013 des cellules terroristes à Naplouse et à Jérusalem Est qui prévoyaient de commettre des attentats contre les forces de sécurité et des civils israéliens. Leur démantèlement prouve une fois encore que les organisations terroristes, notamment le Hamas, tentent de promouvoir le terrorisme en Judée-Samarie, ce avec l'implication croissante des détenus libérés dans le cadre de l'accord Shalit et expulsés dans la bande de Gaza, qui de là dirigent des cellules terroristes en Judée-Samarie, violant ainsi l'accord de libération conclu par médiation égyptienne. A cette fin, l'Arabie saoudite et la Jordanie sont utilisées comme lieux de rencontre entre les résidents de Judée-Samarie et leurs responsables de la bande de Gaza (Site Internet des services de sécurité générale, 23 avril 2013).

Arrestation d'un résident de Naplouse opérant sur les ordres d'un membre du Hamas

• Au mois de Mars 2013, Amir Barakat, né en 1988, résident de Naplouse, a été arrêté à son retour d'un pèlerinage à Mecque en Février 2013. Durant son interrogatoire, Barakat a reconnu avoir rencontré en Arabie saoudite Amir Dukan, terroriste de Naplouse, libéré dans le cadre de l'accord Shalit et expulsé vers la bande de Gaza. Dukan lui a proposé de commettre une fusillade sur la route de Naplouse ou de tirer une grenade sur le point de passage de Hawara, en échange d'une somme de 60 000 dollars. A son retour, Barakat est entré en contact avec Dukan et lui a annoncé qu'il était prêt à commettre l'attaque et s'est mis à la recherche d'une arme.

Arrestation d'un résident de Naplouse recevant ses ordres de Gaza

• Les forces de sécurité israéliennes ont arrêté en Janvier et Février 2013 un émissaire du Hamas et son responsable, qui avaient tenté d'introduire en Judée-Samarie des fonds du Hamas pour financer le terrorisme. Les deux individus appréhendés sont des frères du camp de réfugiés de Far'a dans la région de Naplouse. Près de 10 000 euros et 900 dollars ont été découverts dans les outils de l'émissaire, dissimulés dans des paquets de cigarettes.
• Durant leur interrogatoire, un des frères a reconnu s'être rendu en Jordanie sur l'ordre de son frère dans le but de transférer des fonds du Hamas pour le financement du terrorisme. L'argent lui a été remis en Jordanie par un émissaire d'Amir Dukan, membre du Fatah/Tanzim. Dukan a été libéré dans le cadre de l'accord Shalit et expulsé dans la bande de Gaza où il est entré en contact avec diverses organisations, y compris le Hamas. Par ailleurs, l'émissaire a reconnu qu'il devait recevoir d'autres sommes d'argent du responsable du Hamas Saleh al-Aruri, qui séjourne hors de Judée-Samarie. Le 13 mars, des actes d'accusation ont été déposés contre les deux frères au tribunal militaire de Samarie.
• Saleh al-Aruri est l'un des fondateurs de la branche armée du Hamas en Judée-Samarie. Né en 1969 dans le village d'Arura (Nord-Ouest de Ramallah), il a été emprisonné en Israël pendant 15 ans et libéré en 2007 après avoir purgé sa peine. Al-Aruri estmembre du bureau politique du Hamas et responsable du dossier des prisonniers du Hamas et aurait été impliqué dans l'accord Shalit. Aux dernières élections, il a été réélu au bureau politique du Hamas.

Démantèlement à Jérusalem Est d'une cellule qui prévoyait d'enlever et de tuer un Juif

• En Mars 2013, les services de sécurité générale et la police israélienne ont arrêté sept terroristes, résidents de Jérusalem Est (Ras al-Amoud, vieille ville et A-Tur), qui prévoyaient d'enlever un Juif et de le tuer dans le but de voler son arme. Les membres de la cellule prévoyaient également de dérober des armes à des policiers israéliens à A-Tur. Les membres de la cellule se sont rendus à plusieurs reprises à A-Tur afin de repérer des cibles. A une occasion, ils ont fait monter un Juif dans leur véhicule mais l'ont libéré car il ne possédait pas d'arme.
• Le responsable de la cellule, Nur Shahadeh Ahmed Hamdan, résident de Ras al-Amoud, a reconnu durant son interrogatoire avoirégalement planifié une opération terroriste sur l'Esplanade des Mosquées "dans le but de protéger la Mosquée al-Aqsa", en s'inspirant de vidéos publiées sur Youtube sur des attentats commis à Jérusalem, notamment l'attentat de la yeshiva Merkaz Harav (dans lequel 8 personnes ont été tuées en Mars 2008). A cette fin, il s'est tourné vers un réseau des Brigades des Martyrs d'al-Aqsa du Fatah dans la bande de Gaza et à Naplouse et leur a demandé de recevoir un soutien pour commettre unefusillade sur les forces de sécurité israéliennes sur le Mont du Temple. Ahmed Hamdan a recruté plusieurs résidents de A-Tur en vue de l'attaque, les a formés au tir au pistolet et prévoyait de se rendre à Naplouse récupérer des armes et des fonds d'un membre local du Fatah/Tanzim. 

Evènements de la Journée du prisonnier palestinien

• Depuis le 17 avril, les Palestiniens célèbrent la Journée du prisonnier palestinien en Judée-Samarie et dans la bande de Gaza. Dans ce cadre des événements ont été organisés sans incident particulier aux points de friction traditionnels avec les forces de Tsahal. A Gaza, le Hamas et les autres organisations terroristes ont organisé des événements. Le 18 avril, les services de sécurité du Hamas ont violemment dispersé une manifestation de soutien organisée par le Fatah de Gaza. La presse palestinienne en Judée-Samarie et dans la bande de Gaza a largement couvert les événements de la Journée.

Droite : Allumage de torches à Bethléem en signe de soutien aux détenus palestiniens emprisonnés en Israël (Wafa, 22 avril 2013). Gauche : Manifestation à Qalqilya à l'occasion de la Journée du prisonnier (Wafa, 17 avril 2013)

Internalisation de la question des prisonniers

• Les 23 et 24 avril, une conférence internationale devrait avoir lieu à la Haye sur le statut juridique des prisonniers palestiniens. Issa Qaraqa, ministre des Affaires des prisonniers de l'Autorité Palestinienne, a déclaré que des organismes palestiniens des droits de l'homme participeront à l'évènement. Selon lui, la position juridique sur la question des prisonniers sera présentée à la conférence et sera suivie d'actions intentées sur la scène internationale et auprès des institutions des droits de l'homme.

Accord de libération d'un détenu palestinien en grève de la faim

• Les médias israéliens et palestiniens ont annoncé qu'un accord avait été conclu sur la libération du terroriste Samer Issawi, emprisonné en Israël et observant une grève de la faim depuis 8 mois. Selon l'accord (22 avril) conclu entre le procureur militaire et l'avocat Jawad Bulous, également responsable de la section juridique du club du prisonnier palestinien, l'autorisation sera soumise au tribunal militaire. Selon l'accord, Issawi mettra fin à sa grève et sera libéré dans 8 mois (Haaretz, Shihab, Ma'an, 23 avril 2013).
• Le terroriste Issawi a été libéré dans le cadre de l'accord Shalit et ré-arrêté en Juillet 2012 après avoir enfreint les conditions de sa libération, réintégré le cycle de la violence et être entré en Judée-Samarie. Issawi, membre du Front Démocratique du village d'Issawiya à l'Est de Jérusalem, a été condamné en 2002 à 26 années de prison pour ses activités terroristes (Haaretz, 23 avril 2013). Récemment, les médias palestiniens mènent une campagne pour sa libération. Par ailleurs, des activistes arabo-israéliens ont lancé une campagne de soutien à Issawi, dans le cadre de laquelle ils ont écrit son nom sur des billets de banque israéliens et des euros, dans le but d'accroître la prise de conscience au sujet de son état (Palpress, 21 avril 2013).

Le nom du terroriste Samer Issawi, qui observe une grève de la faim dans une prison israélienne, sur des billets de banque israéliens et des euros dans le cadre d'un campagne de soutien (Filastin al-A'an, 22 avril 2013)

Propos d'incitation d'un activiste salafiste

• Abu al-Inaa' al-Ansari, responsable salafiste dans la bande de Gaza, a déclaré dans une interview que le "jihad ne cessera pas" en dépit des pressions et des menaces. Selon lui, les groupes jihado-salafistes (de la bande de Gaza) continueront le jihad sans considération pour la position du Hamas ou de l'Egypte. Il a ajouté queles groupes jihado-salafistes ne sont pas astreints à l'accord d'accalmie dans la bande de Gaza. Al-Ansari a accusé l'Egypte et le Hamas de lutter contre les salafistes de manière coordonnée. Il a souligné qu'à ce jour, 30 salafistes sont détenus par le Hamas dans la bande de Gaza. Selon lui, la plupart des arrestations dans la bande de Gaza ont été effectuées sur décision égyptienne. Il a ajouté que certains salafistes ont été interrogés dans la bande de Gaza par des officiers des renseignements égyptiens (Al-Sharq al-Awsat, 18 avril 2013).
• Les propos d'al-Ansari sont une nouvelle expression des tensions qui règnententre le Hamas et les groupes jihado-salafistes dans la bande de Gaza, sur fond des tirs de roquettes effectués par le "Conseil de la Shura des combattants du jihad" sur Israël en parallèle à plusieurs annonces menaçantes et représentent une menace sécuritaire et idéologique pour le Hamas.

Visite d'Ismail Haniya au Qatar

• Ismail Haniya, le chef de l'administration de facto du Hamas dans la bande de Gaza, s'est rendu au Qatar, où il a rencontré (21 avril) l'héritier du trône du Qatar cheikh Tamim ben Hamed, et a abordé la question de la réhabilitation de la bande de Gaza. L'héritier du trône a offert 11 millions de dollars pour la construction d'un tribunal à Gaza en plus du soutien qatari à la réhabilitation de la bande de Gaza (Filastin al-A'an, 21 avril 2013).

• Le 20 avril 2013, Mahmoud Abbas a effectué une visite de deux jours en Turquie, où il a rencontré le Président, le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères (Al-A'alam, 20 avril 2013). Par ailleurs, Abbas a rencontré en Turquie le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le ministre égyptien des Affaires étrangères Mohamed Amr (Wafa, 21 avril 2013).
• La visite de Mahmoud Abbas en Turquie et la venue prochaine dans la bande de Gaza du Premier ministre turc ont fait remonter à la surface les tensions qui règnent entre l'Autorité Palestinienne et le Hamas. Selon Ziyad al-Zara, vice chef de l'administration de facto du Hamas dans la bande de Gaza, Mahmoud Abbas ne représente pas le peuple palestinien ni l'AP puisque son mandat a pris fin en 2009. Il a ajouté que le Premier ministre turc Erdogan avait largement soutenu le peuple palestinien et que le Hamas est prêt à l'accueillir dans la bande de Gaza de manière appropriée (Filastin al-A'an, 20 avril 2013). D'autre part,Yahya Rabah, un des responsables du Fatah dans la bande de Gaza, a déclaré que les visites de personnalités effectuées dans le passé dans la bande de Gaza avaient des fins de propagande uniquement et n'avaient pas aidé le peuple palestinien à faire lever le "siège" et à faire avancer le processus de réconciliation interne (Paltoday, 20 avril 2013).
• Des "sources officielles turques" ont déclaré au journal londonien Al-Sharq al-Awsat qu'Erdogan n'avait aucunement l'intention de repousser sa visite dans la bande de Gaza, prévue fin Mai 2013, la date de la visite coïncidant, selon ces sources, avec l'anniversaire des événements du Mavi Marmara. Ces sources ont ajouté que les propos d'Abbas sont pris en considération et qu'Erdogan pourrait également se rendre à Ramallah (Filastin al-A'an, 22 avril 2013).

Mahmoud Abbas et le Premier ministre turc Erdogan (23 avril 2013)