Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (19-25 juin 2013)

Tirs de roquettes à la frontière Sud

• Dans la nuitdu 23 au 24 juin, après près de six semaines de calme, cinq roquettes ont été identifiées au Sud d'Israël. Trois se sont abattues dans le Conseil régional de Hof Ashkelon et deux engins ont été interceptés par le système de défense aérienne Dôme de Fer. Il n'y a eu ni victimes ni dégâts. Il s'agit de la plus importante salve de roquettes tirée sur Israël depuis la fin de l'Opération Pilier de Défense (Novembre 2012).
• Lesroquettes ont été tirées par le JIP (Porte-parole de Tsahal, 24 juin 2013). Les tirs font suite à un différendacerbe entre le JIP et le Hamas après la mort d'un responsable du JIP. Selon nous, les roquettes ont été tirées en signe de mépris du Hamas et de sa politique de retenue (Voir ci-après).

Réaction israélienne

• En réponseaux tirs de roquettes, l'armée de l'air israélienne a frappé deux entrepôts d'armes au Centre de la bande de Gaza. Les appareils israéliens ont également frappé unerampede lancement de roquettes et un foyer d'activité terroriste au Sud de la bande de Gaza(Porte-parole de Tsahal, 24 juin 2013). En outre, le ministre israélien de la Défense a ordonné la fermeturedes terminaux d'Erez et de Kerem Shalom au passage des personnes et des marchandises.
• Selon les médias palestiniens,l'un des objectifs visés était une position de la branche armée du JIP. Il n'y a pas eu de victimes (Agences de presse Safa et Ma'an, Paltoday, 24 juin 2013).

Poursuite des activités violentes

• Cette semaine encore, les affrontements entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes se sont poursuivis aux points de friction habituels dans le cadre des activités de "résistance populaire".

Palestiniens lançant des pierres sur les forces de Tsahal durant la manifestation hebdomadaire dans le village de Qadoum (près de Qalqiliya) (Wafa, 21 juin 2013)

Arrestation des responsables de l'attentat du Tombeau de Joseph en 2011

• En Mai2013, les forces de sécurité israéliennes ont arrêté trois membres des services de sécurité de l'Autorité Palestinienne (AP) impliqués dans une fusillade près du Tombeau de Joseph en Avril 2011. Ben-Yossef Livnat avait été tué et cinq autres personnes avaient été blessées dans l'attaque. Jusqu'à récemment, les trois individus étaient détenus dans une prison palestinienne et ils ont été arrêtés par les forces de sécurité israéliennes après leur libération.
• Immédiatement après lafusillade en 2011, les trois individus ont été arrêtés par l'AP et ont été jugés pour avoir "tiré en l'air" et ont été condamnés à deux ans de prison. Pendant leur interrogatoire en Israël, les troisont avoué que tous les coups de feu n'avaient pas été tirés en l'air et que certains avaient visédes véhicules israéliens. L'interrogatoire a révélé que, après la fusillade, ils ont placé des pierres sur la route afin de faire croire que des projectiles avaient été lancés dans leur direction et de prétendre ainsi qu'ils avaient tiré en état de légitime défense. Par ailleurs, il s'avère qu'avant leur interrogatoire par l'AP, ils ont coordonné leur version des événements. En outre, à l'initiative de l'agent responsable de la sécurité dans la prison palestinienne où ils étaient détenus, la jambe de l'un des détenus a été blessée afin de donner de la crédibilité à leur mensonge (Porte-parole de Tsahal, 19 juin 2013).

Tensions entre le Hamas et le JIP

• Les tirs de roquettes sur Israël ont été provoqués par un différend entre le Hamas et le Jihad Islamique Palestinien, dont l'élément déclencheur a été la mort, le 23 juin, de Raed Bassem Jundia, un haut responsable de la branche armée du JIP, tué dans le quartier de Sajaiya par les forces de sécurité du Hamas qui tentaient de l'interpeller (Site Internet des Brigades de Jérusalem, 23 juin 2013).
• Selon la police du Hamas et le ministère de l'Intérieur de l'administration de facto du Hamas, la police est venue l'arrêter parce qu'il était recherché pour être interrogé suite à une plainte pour enlèvement d'un résident du camp de réfugiés de Shati. Il a refusé d'accompagner les policiers, a ouvert le feu et a été grièvement blessé. Selon les membres de la famille, il a été blessé par des tirs de la police. Sa famille a également affirmé que la police a tenté de l'arrêter en raison de sa participation à une "mission de sécurité" de la branche armée du JIP (Al-Ayam, 22 juin 2013).
• Les Brigades de Jérusalem, la branche armée du JIP, ont publié un communiqué affirmant que la police du Hamas était responsable de sa mort et accusant la police de violer des accords antérieurs relatifs à la coordination entre les différents niveaux de sécurité et de politique des deux organisations (Al-Ayam, 22 juin 2013).
• Des milliers de Gazaouites ont participé à l'enterrement de Raed Jundia, au cours duquel de violents affrontements ont éclaté entre le JIP et le Hamas. Après ces événements, le JIP a annoncé la rupture de ses relations avec le Hamas (Paltoday, 23 juin 2013).
• Ismail Haniya, le chef de l'administration de facto du Hamas, s'est déclaré désolé de la mort de Jundia, affirmant que les relations étroites entre le Hamas et le JIP sont fondées sur "l'activité pour le bien de la Palestine dans l'esprit du jihad et de la résistance". Faisant allusion aux tirs de roquettes non autorisés, il a déclaré que le conflit interne ne devait pas devenir une activité "irresponsable" dans le conflit avec Israël (Télévision Al-Aqsa, 24 juin 2013).
• Après les événements, le ministère de l'Intérieur du Hamas a annoncé la nomination d'un comité d'enquête. Ses membres devraient inclure des représentants du JIP et de la famille de Jundia. Le ministère s'est également engagé à mettre en œuvre les conclusions du comité (Site Internet du ministère de l'Intérieur du Hamas, 24 juin 2013).

La situation aux terminaux

• En prévision demanifestations anti-policières, l'Egypte a augmenté le déploiement au Nord de la Péninsule du Sinaï et dans la région des tunnels à Rafah. En conséquence, les travailleurs des tunnels ont affirmé que l'utilisation de nombreux tunnels a été gelée et que les activités de ceux qui sont encore en fonctionnement sont limitées. Ils ont ajouté que la situation a conduit à une pénurie de marchandises, en particulier de matériaux combustibles et du bâtiment, et que les prix ont augmenté de façon significative (Al-Ayam, 22 juin 2013).

Visite d'une délégation du Hamas en Turquie

• Unedélégation du Hamas dirigée par Khaled Mashaal, le chef du bureau politique du Hamas, s'est rendueen Turquie pour une visite. Le 18 juin 2013, la délégation a rencontré le Premier ministre turc Erdogan à Ankara (Agence de presse Anadolu, Turquie, 19 juin 2013). Erdogan a exprimé son désir de se rendre dans la bande de Gaza (Filastin al-'Aan, 19 juin 2013). Khaled Mashaal et Ismail Haniya ont profité de l'occasion pour rencontrer des terroristes libérés et expulsés en Turquie dans le cadre de l'accord d'échange contre Gilad Shalit (Filastin al-'Aan, 22 juin 2013).
• AhmedYousef, ancien conseiller politique d'Ismail Haniya, a déclaré que le Hamas avait récemment accru sa coordination avec l'Egypte et la Turquie en ce qui concerne la crise en Syrie, et a ajouté que des délégations de hauts responsables du Hamas en Egypte et en Turquie faisaient partie de cette coordination (Site Internet Palpress, 19 juin 2013).

Droite : La délégation du Hamas rencontre le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères turcs (Palestine Info, 19 juin 2013). Gauche : Khaled Mashaal et Ismail Haniya rencontrent des terroristes libérés dans le cadre de l'accord Shalit (Filastin Al-'Aan, 22 juin 2013)

Propos de Ghazi Hamad, vice-ministre des Affaires étrangères du Hamas

• A l'occasion d'une rencontre avecla presse à Gaza, GhaziHamad, le vice-ministre des Affaires étrangères de l'administration de facto du Hamas, a évoqué les questions suivantes (Filastin al-'Aan, Reuters, Ma'an, 19 juin 2013) :

• Les tentatives de rayer le Hamasde la liste des organisations terroristes –Selon Hamad, des responsables du Hamas auraient rencontré des ambassadeurs et des consuls européens et des diplomates américains dans le but de rayer le Hamas de leurs listes des organisations terroristes. Il a déclaré que les rencontres s'étaient déroulées dans plusieurs capitales arabes.
• L'aide dela Syrie et de l'Iran- Hamad a admis que la crise en Syrie avait nui auxrelations du Hamas avec l'Iran et la Syrie. Il a affirmé que le Hamas avait bénéficié d'un soutien politique et financier important de l'Iran et de la Syrie mais l'avait perdu en raison de sa position sur le soulèvement syrien.

Démission du nouveau Premier ministre

• Rami Hamdallah, le nouveau Premier ministre de l'AP, a remis sa démission au chef de cabinet de Mahmoud Abbas le 20 juin 2013, après seulement deux semaines à ce poste. Selon les rapports, sa démission est liée au fait que ses deux députés, nommés par Mahmoud Abbas, sapaient son autorité (Agence de presse Ma'an, 20 juin 2013). En dépit des tentatives de médiation de plusieurs responsables de l'AP, Mahmoud Abbas n'a pas réussi à convaincre Hamdallah de demeurer à son poste (Al-Quds Al-Arabi, 22 juin 2013).

• Le 23 juin 2013, le porte-parole de la présidence Nabil Abu Rudeina a déclaré que Mahmoud Abbas avait accepté la démission de Rami Hamdallah et l'avait nommé à la tête d'un gouvernement intérimaire jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement (Agence de presse Wafa, 23 Juin 2013). Le gouvernement intérimaire restera en place pour une durée de quelques semaines et aura pleins pouvoirs jusqu'à ce que le nouveau gouvernement soit formé (Radio Voix de la Palestine, 23 juin 2013). Jusqu'à présent, le nom du remplaçant de Hamdallah n'a pas été rendu public.

• Les responsables du Hamas ont profité de la démission de Rami Hamdallah pour critiquer Mahmoud Abbas et le gouvernement de l'AP :

• Le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a déclaré que la démission était la preuve des graves crises qui affligent les institutions de l'AP et qui résultent de luttes de pouvoir. Il a ajouté que c'était aussi la raison du retard dans la réconciliation palestinienne interne (Alresala.net, 23 juin 2013).
• Le porte-parole du Hamas Sami Abu Zuhri a déclaré que la démission reflète la situation difficile de l'AP, ajoutant que la seule solution est un accord de réconciliation avec le Hamas (Site Shihab, 23 juin 2013).
• Le haut responsable du Hamas Salah al-Bardawil a déclaré que la démission de Hamdallah souligne les désaccords internes de la direction de l'AP et corrobore la position du Hamas selon laquelle le gouvernement Hamdallah n'était pas légal car il n'avait pas reçu le vote de confiance du Conseil législatif palestinien (Quds Press, 23 juin 2013).

Appel de l'AP aux organisations internationales

• Depuis que l'ONU a voté la modification du statut de l'AP à celui d'observateur non-membre, diverses sources palestiniennes ont exprimé leur désir d'adhérer à des organisations et conventions internationales afin de renforcer le combat politique et juridique de l'AP contre Israël dans l'arène internationale :

• Saeb Erekat, membre du comité exécutif de l'OLP, a déclaré que le gouvernement de l'AP avait l'intention de faire appel à des institutions internationales dans un proche avenir alors qu'Israël pénètre en zone A sur une base quotidienne. Il a affirmé que la direction palestinienne devait revoir sa stratégie et réagir aux actions d'Israël en faisant appel aux institutions internationales pour "défendre Jérusalem" de la "judaïsation" (Radio Voix de la Palestine, 19 juin 2013).
• Le ministre des Affaires étrangères Riyad al-Maliki a déclaré dans une interview que l'AP n'hésiterait pas à faire appel à la Cour pénale internationale (CPI) dans l'avenir, mais que le meilleur timing devait être examiné car un tel appel ne peut être efficacement exploité qu'à une seule reprise (Télévision Al-Mayadeen, Liban, 20 juin 2013).