Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (4-10 décembre 2013)

Tirs de roquettes

• Le calme a persisté cette semaine à la frontière Sud d'Israël. Aucune roquette ni aucun obus de mortier n'ont été identifiés en territoire israélien.

Résumé des attentats du mois de Novembre 2013^[3]

• Au cours du mois de Novembre 2013, le nombre d'attaques terroristes en Judée-Samarie et à Jérusalem a augmenté, la plupart ayant été commises dans le cadre de la "résistance populaire". 160 attaques terroristes (contre 131 en Octobre 2013) ont été recensées. 107 ont été commises en Judée-Samarie (99 en Octobre) et 53 à Jérusalem (32 en Octobre). La plupart étaient des tirs de cocktails Molotov (135 attaques), des engins piégés (21 attaques) et des tirs d'armes légères (deux attaques).
• Deux attaques à l'arme blanche ont été commises à l'intérieur du territoire israélien. Le 13 novembre 2013, un soldat de Tsahal a été poignardé à mort dans la ville d'Afula. Le 22 novembre 2013, une soldate a été légèrement blessée.^[4] En outre, trois civils ont été blessés : un bébé de deux ans a été blessé par une pierre lancée sur la voiture familiale à proximité du quartier d'Armon Hanatziv à Jérusalem, et un mari et sa femme ont été légèrement blessés par un cocktail Molotov lancé sur leur voiture près de Tekoa (Nord du désert de Judée).

Poursuite des violences et tentatives d'attaques

• Les violences continuent en Judée-Samarie dans le cadre de la "résistance populaire". Des pierres et des cocktails Molotov ont été lancés sur les forces de sécurité israéliennes et sur des civils israéliens et plusieurs tentatives d'attaques ont été signalées aux principaux carrefours de Judée-Samarie.
• En outre, plusieurs affrontements ont opposés des Palestiniens à des policiers israéliens sur le Mont du Temple :

• Le 4 décembre 2013, les forces de sécurité israéliennes ont fait irruption sur l'esplanade du Mont du Temple après que plusieurs dizaines de Palestiniens ont lancé des pierres et des grenades lacrymogènes sur des policiers (Ynet, 6 décembre 2013).
• Le 6 décembre 2013, après la prière du vendredi, des pierres ont été lancées à partir de la Mosquée Al-Aqsa sur des policiers israéliens stationnés à la Porte des Maghrébins. La police a fait irruption sur le Mont du Temple et a évacué les Palestiniens, dont certains ont été blessés. Trois individus soupçonnés d'avoir lancé des pierres ont été arrêtés.

• Après les affrontements, Ismail Haniya, le chef de l'administration de facto du Hamas dans la bande de Gaza, a annoncé qu'une "nouvelle Intifada" était sur ​​le point de débuter. Selon lui, la situation actuelle est similaire à celle qui a conduit à "l'Intifada des pierres" de 1987. Il a affirmé que les fidèles de la mosquée Al-Aqsa forment avec les résidents [bédouins] du Néguev un front défensif de protection du peuple palestinien (Agence de presse Safa, 4 décembre 2013).

Un jeune palestinien tué dans le camp de réfugiés de Jelazoun

• Selon des informations parues dans les médias palestiniens, le 7 décembre 2013, un jeune palestinien de 15 ans a été tué dans des affrontements avec des soldats de Tsahal dans le camp de réfugiés de Jelazoun, près de Ramallah. Il a été blessé et transporté à l'hôpital de Ramallah, où il est mort de ses blessures. Des sources de Tsahal ont déclaré que les forces opéraient dans le secteur du camp de réfugiés de Jelazoun et qu'une plainte déposée à ce sujet par l'administration de coordination et de liaison et était en cours d'examen (Ynet, 8 décembre 2013).
• L'Autorité Palestinienne a accusé Israël de la mort de l'adolescent, déclarant que le gouvernement d'Israël était responsable de "terrorisme organisé" contre les enfants et que la politique d'Israël détruisait le processus de paix (Al-Hayat Al-Jadeeda, 8 décembre 2013). Les funérailles du garçon, Waji al-Ramhi, ont eu lieu dans le camp de réfugiés Jelazoun, en présence d'activistes du Fatah armés et masqués. Après les funérailles, des Palestiniens se sont révoltés à l'entrée du camp de réfugiés (Agences de presse Ma'an et Safa, 8 décembre 2013).

Les funérailles de l'adolescent palestinien dans le camp de réfugiés de Jelazoun en présence d'activistes du Fatah armés et masqués (Agence de presse Wafa, 8 décembre 2013)

Activité au terminal de Rafah

• La semaine dernière, le terminal de Rafah a continué de fonctionner de façon intermittente. Après avoir été fermé pendant neuf jours, le 8 décembre 2013, les autorités égyptiennes l'ont ouvert pendant trois jours, mais uniquement pour les cas humanitaires. Des attroupements de personnes désireuses de quitter la bande de Gaza ont été signalés. Maher Abu Sabha, le chef de la direction des terminaux de l'administration de facto du Hamas, a déclaré qu'environ 500 personnes utilisent le terminal chaque jour par rapport à 1200 personnes par jour dans le passé. Il a ajouté que l'administration du Hamas œuvrait en collaboration avec les autorités égyptiennes pour étendre ses heures d'ouverture. Il a dit que l'Egypte fermait le terminal "pour des raisons de sécurité", malgré le fait que la situation sécuritaire en Egypte s'est stabilisée (Qods.net, 8 décembre 2013).

Droite : Résidents de la bande de Gaza patientant au terminal de Rafah. Gauche : Autobus rempli de voyageurs quittant le terminal de Rafah (Qudsnet, 8 décembre 2013)

Crise de l'énergie dans la bande de Gaza

• La crise de l'énergie dans la bande de Gaza se poursuit, avec des pannes de courant et de graves perturbations des infrastructures. Adnan Abu Hasna, le porte-parole de l'UNRWA dans la bande de Gaza, a déclaré qu'Israël avait accepté de livrer des matériaux de construction pour cinq des dix projets actuellement menés par l'UNRWA (Agence de presse Sama, 2 décembre 2013) Jamal al-Khudari, le chef du comité populaire contre le siège, a déclaré que la mesure israélienne ne satisfaisait pas les Palestiniens et que des matériaux de construction pour tous les secteurs devaient être livrés sans limitations (Agence de presse Safa, 3 décembre 2013). Durant une rencontre à  Ramallah avec Robert Serry, le coordinateur des Nations unies pour le processus de paix, le Premier ministre de l'AP Rami Hamdallah a déclaré que son gouvernement menait des contacts intensifs avec les acteurs pertinents, notamment le Qatar, pour trouver une solution à la crise [de l'énergie] dans la bande de Gaza (Agence de presse Safa, 5 décembre 2013).

Khaled Mashaal souligne l'adhésion du Hamas à la "résistance" (cf., la violence et le terrorisme)

• Khaled Mashaal,actuellement en Malaisie, a prononcé un discours à l'Université islamique sur la "résistance palestinienne". Il a déclaré que l'expérience de la bande de Gaza dans deux confrontations avec Israël [l'Opération Plomb Durci et l'Opération Pilier de Défense] avait montré que la "résistance" était la bonne voie et le "droit naturel" du peuple palestinien. Il a ajouté que la solution à la cause palestinienne n'était pas la paix ou les négociations car si l'on compare les résultats de la "résistance" aux résultats des négociations, cela montre clairement que la "résistance" a permis de libérer la bande de Gaza, les prisonniers palestiniens dans l'échange contre Gilad Shalit, le Sud Liban, etc. Au sujet de la "résistance populaire", il a déclaré que l'expérience du passé avait montré qu'elle avait contraint Israël à utiliser des moyens plus destructeurs et meurtriers (Agence de presse Safa, 4 décembre 2013).

Rassemblement à l'occasion du 46^ème anniversaire de la fondation du FPLP

• Le 7 décembre 2013, un rassemblement a eu lieu au centre-ville de Gaza pour marquer le 46^ème anniversaire de la fondation du Front Populaire de Libération de Palestine en présence de personnalités et de représentants d'autres organisations terroristes, y compris du Hamas, du Fatah et du Jihad Islamique Palestinien. L'événement a débuté par un discours de Jamil al-Majdalawi, haut responsable du FPLP dans la bande de Gaza, qui a appelé à la fin de la division interne palestinienne, qui, selon lui, cause de graves dommages au peuple palestinien, et qui a exhorté l'Autorité Palestinienne à se retirer des négociations et à continuer toutes les formes de la "résistance" à la place (Site Internet du FPLP, 7 décembre 2013).
• Lors du rassemblement, Abd al-Rahim Mallouh, vice-secrétaire général du FPLP, et d'autres responsables de l'organisation ont présenté leur démission de la direction de l'organisation en vue de son "rafraîchissement" et afin de donner une chance à la jeune génération (Agence de presse Ma'an, 6 décembre 2013). Des sources palestiniennes ont affirmé que la véritable raison de la démission de Mallouh était son appartenance au Comité exécutif de l'OLP, et les négociations en cours entre Israël et les Palestiniens (Filastin Al-Aan, 9 décembre 2013).

Droite : Drapeau syrien et photo du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah arborés lors du rassemblement (Forum du Hamas, 7 décembre 2013). Gauche : Activiste du FPLP masqué revêtu du drapeau syrien (Page Facebook du FPLP, 7 décembre 2013)

Une tentative d'attaque contre les forces égyptiennes déjouée

• Un porte-parole des forces armées égyptiennes a rapporté que l'armée égyptienne avait déjoué une attaque par des extrémistes de la bande de Gaza. Ils avaient l'intention d'utiliser des télécommandes pour faire exploser 50 kg d'explosifs contre la tour d'observation des gardes-frontières égyptiens à la frontière entre l'Egypte et Rafah. Le ministère de l'Intérieur de l'administration de facto du Hamas a nié les informations. Selon Islam Shawan, porte-parole du ministère, il s'agit de la suite de "la politique de mensonge organisée contre la bande de Gaza pour justifier le blocus" (Site Internet Palinfo, 4 décembre 2013).

Poursuite des négociations

• Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est rendu dans la région les 5 et 6 décembre afin de promouvoir les négociations. Il a rencontré le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et le Président de l'AP Mahmoud Abbas. A son départ, Kerry semblait optimiste, disant qu'Israël et les Palestiniens sont plus proches d'un accord de paix qu'ils ne l'ont été pendant des années. Il a également déclaré que les négociations avaient fait des progrès et que les deux parties étaient encore engagées à l'objectif final. Il a ajouté que la question de la sécurité d'Israël était un élément principal dans les négociations et que les dispositions sécuritaires seront prises en compte lors du processus afin de donner à Israël une sécurité globale (Site Internet du Premier ministre israélien, 5 décembre 2013).
• Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a déclaré à Kerry qu'Israël était prêt pour un accord de paix historique basé sur deux Etats pour deux peuples. Il a dit qu'Israël continue d'honorer tous les accords intervenus dans les négociations antérieures et ferait un effort pour combler les clivages historiques et assurer la sécurité. Il a dit qu'Israël était complètement engagé en vue de cet effort et a exprimé son espoir que les Palestiniens y sont également engagés (Site du cabinet du Premier ministre israélien, 5 décembre 2013).

• Mahmoud Abbasa rencontré John Kerry à Ramallah, et lui a dit que l'objectif des négociations était d'accomplir la paix sur le concept de deux Etats et la création d'un Etat palestinien basé sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. Selon lui, la construction dans les implantations, en particulier à Jérusalem, que le gouvernement d'Israël est déterminé à mener à bien, vise à détruire les efforts de l'administration américaine et à empêcher les négociations d'atteindre un résultat positif (Agence de presse Wafa, 5 décembre 2013). Selon un responsable palestinien, la question sécuritaire la plus importante discutée par John Kerry et Mahmoud Abbas portait sur la présence militaire israélienne dans de grandes régions telles que la vallée du Jourdain. Mahmoud Abbas a demandé la reconnaissance des frontières de l'Etat palestinien avant la tenue d'une discussion sur les mesures de sécurité (Al-Hayat, 6 décembre 2013).
• Saeb Erekat, membre du comité exécutif de l'OLP et chef de l'équipe de négociation palestinienne, a déclaré que la situation était encore "difficile et compliquée". Il a ajouté que les Etats-Unis n'avaient pas encore élaboré de programme pour les dispositifs de sécurité en Judée-Samarie dans le cadre du plan sur le statut final. Cependant, il a affirmé que les informations selon lesquelles les Palestiniens auraient rejeté les propositions de Kerry ne sont pas vraies et que les négociations se poursuivent avec toutes les questions en cours de discussion (Al-Hayat Al-Jadeeda, 8 décembre 2013). Yasser Abd Rabbo, secrétaire du comité exécutif de l'OLP, a déclaré que John Kerry était intéressé à contenter Israël au détriment des Etats-Unis. Selon lui, une telle mesure conduira à l'échec des tentatives des Etats-Unis de promouvoir le processus de paix entre Israël et les Palestiniens (Qudsnet, 9 décembre 2013).

Manifestation du FPLP contre les négociations de paix

• Le 1^er décembre 2013, lors d'une conférence à l'Université arabo-américaine de Jénine en présence de Saeb Erekat, le chef de l'équipe de négociation palestinienne, des étudiants du FPLP ont manifesté contre les négociations avec Israël. Ils ont scandé des slogans anti-israéliens et ont brûlé des drapeaux israéliens (Page Facebook officielle du FPLP, 7 décembre 2013).

Vidéo publiée sur Youtube montrant des étudiants incendiant des drapeaux israéliens (Page Facebook officielle du FPLP, 7 décembre 2103)

Un engin piégé explose à la frontière israélo-syrienne

• Le 7 décembre 2013, un engin explosif improvisé déposé à côté de la barrière de sécurité du côté syrien de la frontière israélo-syrienne a explosé près d'une patrouille de Tsahal occupée à des activités sécuritaires de routine. Il n'y a pas eu de victimes, mais la vitre arrière d'un véhicule de Tsahal a été endommagée. La bombe a été déposée entre Majdal Shams et le Poste 105, où l'armée israélienne gère un hôpital de campagne pour la population syrienne des hauteurs du Golan (Ynet, 8 décembre 2013). C'est la première fois qu'un engin piégé explose à la frontière israélo-syrienne depuis la guerre de Yom Kippour en 1973.