Le phénomène des volontaires étrangers en Syrie

Volontaires étrangers rejoignant les rangs du jihad en Syrie (http://nl.media.rbth.ru)

Volontaires étrangers rejoignant les rangs du jihad en Syrie (http://nl.media.rbth.ru)

Un volontaire américain baptisé Abu Dujana al-Amriki, tué dans les combats en Syrie.

Un volontaire américain baptisé Abu Dujana al-Amriki, tué dans les combats en Syrie.

Unité de combattants étrangers composée principalement de Tchétchènes (channel4.com, 14 juin 2013). Des activistes d'autres pays arabo-musulmans combattent également dans ses rang. Au centre, avec une barbe rousse,

Unité de combattants étrangers composée principalement de Tchétchènes (channel4.com, 14 juin 2013). Des activistes d'autres pays arabo-musulmans combattent également dans ses rang. Au centre, avec une barbe rousse, "Abu Omar le Tchétchène".

Photos de 32 volontaires étrangers tués dans les combats contre le régime syrien publiées sur la page Facebook qui leur est dédiée

Photos de 32 volontaires étrangers tués dans les combats contre le régime syrien publiées sur la page Facebook qui leur est dédiée

Combattants étrangers en Syrie (Sana, 19 juin 2013)

Combattants étrangers en Syrie (Sana, 19 juin 2013)


L'année écoulée a été marquée par une hausse de l'implication des étrangers dans les combats contre le régime syrien. La plupart ont rejoint les organisations affiliées à Al-Qaïda et au jihad mondial, ont suivi une formation militaire et un processus de radicalisation islamique et pourraient importer le terrorisme et la subversion dans leur pays d'origine à leur retour ("modèle afghan")
Importance du phénomène des volontaires étrangers

1.   Cette étude analyse le phénomène des combattants étrangers participant aux combats en Syrie, la plupart dans les rangs des organisations affiliées à Al-Qaïda et au jihad mondial.Elle examine les caractéristiques du phénomène, son importance dans les principaux pays d'origine des combattants étrangers, dresse leur portrait et illustrele potentiel terroriste et subversif qu'ils représentent à leur retour dans leur pays d'origine. Il s'agit de la suite de l'étude du Centre d'Information sur les Renseignements et le Terrorisme de Septembre 2013[1] sur le Front Al-Nusra et les autres organisations en Syrie affiliées à Al-Qaïda et au jihad mondial. Une analyse du phénomène dans les différents pays sera prochainement publiée.

2.   Dans la guerre civile en Syrie, qui dure depuis près de trois ans, deux principales
organisations affiliées à Al-Qaïda et au jihad mondial ont pris pied, et la plupart des combattants étrangers les rejoignent. La plus importante est le Front Al-Nusra
(Jabhat al-Nusra), une branche d'Al-Qaïda en Syrie, sous la direction d'Ayman al-Zawahiri. Son principal concurrent est une organisation jihadiste appelée l'État islamique en Irak et dans la Grande Syrie, une branche d'Al-Qaïda en Irak. En Décembre 2013, les deux organisations avaient un effectif total de quelque 9.000 combattants. Des organisations salafistes jihadistes non affiliées à Al-Qaïda opèrent également en Syrie. Elles collaborent avec le Front Al-Nusra et l'État islamique dans la lutte contre le régime syrien au niveau logistique et administratif dans les zones gérées par les rebelles (les "zones libérées").
 

3.   Le nombre de combattants étrangers en Syrie est selon nous de 6.000 à 7.000. Ils sontoriginaires de dizaines de pays,[2] et leur nombre augmente sans cesse.La plupart d'entre eux (environ 6.000) restent en Syrie et participent aux combats, principalement dans les rangs du Front Al-Nusra et de l'État islamique. D'autres (environ 1.000) sont renvoyés dans leur pays d'origine ou ont été tués ou blessés dans les combats, ou capturés par l'armée syrienne. Nous estimons le nombre de combattants étrangers tués à environ 500-700, soit entre 8% et 10 % du total.


4.   La plupart des volontaires étrangers viennent du monde arabe. Nous estimons leur nombre à environ 4.500. Ils viennent de Libye, de Tunisie, de Jordanie, d'Irak, d'Egypte et d'Arabie saoudite. D'autres viennent d'Europe occidentale et d'autres pays occidentaux, en particulier des jeunes hommes issus de la deuxième et parfois la troisième génération d'immigrés musulmans (en particulier les Européens d'origine marocaine). Nous estimons leur nombre à plus de 1.000.[3] La plupart d'entre entre eux viennent de Belgique, de Grande-Bretagne, de France, de Hollande et d'Allemagne. Un troisième groupe est constitué de combattants despays musulmans et des régions musulmanes d'Asie, et leur nombre est estimé à 500. Parmi à eux figurent des activistes qualifiés, certains dotés d'une expérience militaire et terroriste acquise en Tchétchénie et au Pakistan.

5.   Il y a encore relativement peu d'Arabes israéliens et de Palestiniens qui se battent en Syrie. 15-20 sont des Arabes israéliens, des dizaines de volontaires sont originaires de labande de Gaza, et ce nombre a fortement augmenté, plusieurs dizaines proviennent du Liban et de Syrie (en particulier du camp de réfugiés d'Eyn al-Hilweh au Sud du Liban), et quelques volontaires individuels de Judée-Samarie. Parmi les combattants de Jordanie, ceux d'origine palestinienne prédominent. La plupart des combattants palestiniens rejoignent le Front Al-Nusra et les autres organisations jihadistes.

Un volontaire américain baptisé Abu Dujana al-Amriki, tué dans les combats en Syrie.
Un volontaire américain baptisé Abu Dujana al-Amriki, tué dans les combats en Syrie. Il apparaît dans une vidéo de l'État islamique, la branche d'Al-Qaïda en Irak, avec derrière lui le drapeau d'Al-Qaïda. Il déclare :"…Ceci est un message aux Occidentaux de la part des combattants du jihad en Syrie. Nous sommes venus de diverses nationalités pour défendre notre terre, cette terre islamique, afin de diffuser la charia d'Allah sur la terre et de sacrifier nos vies et nos âmes pour le jihad. Nous sommes venus pour tuer tous ceux qui se tiennent sur notre chemin. Ce drapeau [d'Al-Qaïda] flottera sur les capitales des pays du monde. Avec cette arme simple, [montrant son fusil], nous allons libérer nos terres et nos gens et diffuser la loi islamique afin qu'elle règne sur toute la terre…" (Site Internet Weaselzippers.us)

Les dangers inhérents au phénomène des volontaires étrangers

6.   Les volontaires étrangers qui combattent dans les rangs du Front Al-Nusra et de l'État islamique sont unemenace potentielle pour la sécurité internationale. Certains d'entre eux, après avoir acquis une expérience militaire et des compétences de combat, et après avoir suivi durant leur séjour en Syrie un processus de jihadisation et de radicalisation islamique, sont susceptibles de revenir dans leur pays d'origine. Une partie pourrait y mettre en place des cellules terroristes et subversives. D'autres pourraientrejoindre des réseaux terroristes déjà existant dans leur pays et représenter un facteur contribuant au processus de radicalisation dans les pays arabo-musulmans ou dans les communautés musulmanes des pays occidentaux. Les volontaires de retour dans leur pays peuvent être manipulés par Al-Qaïda et des organisations du jihad mondial sur la base des relations personnelles établies en Syrie avec d'autres combattants. Cependant, il est possible que seul un petit nombre de combattants étrangers de retour soient enrôlés dans les rangs du jihad mondial et tentent de promouvoir le terrorisme et la subversion dans leur pays d'origine. Cependant, selon nous, cela suffit à placer au service d'Al-Qaïda et du jihad mondial un réseau de main-d'œuvre qualifiée chargé de mener à bien des attaques terroristes, comme cela s'est produit après la guerre d'Afghanistan.

7.   L'analyse du phénomène indique que le niveau de danger potentiel est plus élevé pour les pays d'Europe occidentale (en particulier ceux possédant d'importantes communautés d'immigrants musulmans). La raison est liée au nombre relativement important de volontaires d'Europe occidentale, à l'hostilité envers l'Occident et ses valeurs dont ils sont abreuvés durant leur séjour en Syrie (et qui rejoint souvent leurs propres sentiments de privation et de frustration), à la proximité géographique de la Syrie avec l'Europe occidentale, à la facilité logistique et opérationnelle relative de maintenir le contact entre les dirigeants des organisations en Syrie et les réseaux terroristes et subversifs en Europe et aux difficultés juridiques, politiques et sociales rencontrées dans la lutte contre le terrorisme islamique sur le sol européen.En outre, Al-Qaïda et le jihad mondial sont susceptible de manipuler les "vétérans" de la guerre en Syrie en vue d'actes terroristes, non seulement en Europe elle-même, mais dans d'autres pays occidentaux aussi, comme les États-Unis (comme cela a été le cas aux États-Unis le 11 septembre 2001).

8.   Une autre menace potentielle est posée par le fait que les volontaires étrangers soient utilisés à des fins terroristes et subversives dans les pays arabes ou musulmans (en particulier au Moyen-Orient et en Asie centrale) à leur retour dans leur pays d'origine. Il s'agit de certains groupes de pays : les pays arabes non encore touchés par les bouleversements régionaux (tels l'Arabie saoudite, la Jordanie, le Golfe persique), qui soutiennent les rebelles, les pays arabes qui ont été touchés, mais qui ne sont pas contrôlés par des organisations islamistes et qui n'ont pas une administration centrale efficace (Egypte, Libye, Tunisie) et les pays et les zones où les braises du jihad islamiste couvent encore (Tchétchénie et diverses communautés musulmanes sous domination russe).

9.    L'Etat d'Israël est également susceptible d'être exposé à de telles menaces, même si pas nécessairement dans un avenir proche (la priorité d'Al-Qaïda et des organisations du jihad mondial étant de renverser le régime d'Assad). Ceci est dû au fait qu'un nombre limité d'Arabes israéliens et de Palestiniens de la bande de Gaza et de Judée-Samarie prennent part aux combats en Syrie. Les volontaires ayant combattu en Syrie pourraient mettre Israël en danger de la manière suivante : les Arabes israéliens ayant combattu en Syrie pourraient être appelés à prendre part à des activités d'espionnage, de subversion et de terrorisme ; les Palestiniens de la bande de Gaza et de Judée-Samarie pourraient entreprendre des missions subversives et terroristes (les jihadistes de retour dans la bande de Gaza pourraient mettre en danger à la fois l'administration de facto du Hamas et l'Egypte), et la présence de vétérans de la guerre syrienne pourrait augmenter les capacités opérationnelles des réseaux terroristes affiliés à Al-Qaïda le long des frontières d'Israël (Jordanie, péninsule du Sinaï, Liban et bande de Gaza).

10. Le phénomène des combattants étrangers est devenu un problème mondial partagé par l'Occident, Israël et le monde arabo-musulman. Les pays occidentaux qui, dans le passé, ont subi le traumatisme des "anciens d'Afghanistan" exploités par Al-Qaïda à des fins terroristes sont conscients des dangers, mais jusqu'à présent, ils n'ont pas développé de méthodes efficaces pour y faire face (dans les domaines de la surveillance, de la prévention, de la législation et de la répression). Les volontaires étrangers de retour sont une bombe à retardement qui peut seulement être désamorcée par la coopération internationale et des systèmes communs pour neutraliser leur potentiel terroriste subversif.

 

Remarques méthodologiques

11. Cette étude est un examen complet du phénomène des volontaires étrangers en Syrie, et est basée sur une analyse et sur le recoupement d'une grande quantité d'informations provenant de diverses sources ouvertes arabes et occidentales. Quelques-unes des sources traitent de la guerre civile syrienne en général et certaines portent sur les détails spécifiques de chacun des différents pays impliqués. Dans notre étude, nous avons utilisé les publications de groupes de recherche et d'experts des pays occidentaux, principalement des États-Unis et de Grande-Bretagne. Les articles du Dr Aaron Y. Zelin du Washington Institute, qui contrôle le phénomène des volontaires étrangers en Syrie et qui gère le site Internet "Jihadology", nous ont été particulièrement utiles. Nous avons trouvé des informations pertinentes sur les sites Internet recensant les combattants étrangers tués en Syrie, en particulier les sites affiliés à Al-Qaïda et au jihad mondial. L'analyse des volontaires étrangers tués en Syrie a également fourni de précieuses informations sur les volontaires étrangers en général.

12. De nombreuses difficultés ont toutefois été rencontrées dans l'analyse du phénomène des volontaires étrangers :

1) La dynamique : La guerre civile syrienne est loin d'être terminée et les données sur les combattants étrangers ne sont pas statiques. Au cours de la deuxième moitié de 2013, une hausse importante du nombre de volontaires étrangers ayant rejoint les rebelles a été signalée. D'autre part, des groupes d'étrangers ayant terminé les combats et étant retournés dans leur pays ont été remplacés par de nouveaux groupes, tandis que d'autres volontaires ont été tués, blessés ou capturés.

2) Le contrôle : Les autorités des pays d'origine, principalement d'Occident, sont confrontées à de nombreuses difficultés dans le contrôle du mouvement des volontaires à destination et en provenance de Syrie (difficultés de surveillance, juridiques, politiques et sociales). Parfois, les informations n'arrivent qu'après que les volontaires étrangers ont été tués.

3) Le secret : Les combattants étrangers et les réseaux qui les soutiennent tentent généralement de cacher le fait qu'ils sont allés en Syrie, en particulier pour combattre dans les rangs du Front Al-Nusra et d'autres organisations affiliées au jihad mondial. Le Front Al-Nusra et les autres organisations jihadistes prennent généralement soin de ne pas révéler la véritable identité des combattants et dans la plupart des cas, ils utilisent des pseudonymes ou de faux noms. Dans de nombreux cas, les volontaires ne disent pas à leurs familles la vraie raison pour laquelle ils ont vraiment quitté le pays, que ce soit pour des raisons personnelles ou de sécurité (dans certains cas, la famille ne découvre la destination du volontaire qu'après sa mort dans les combats).  

4) La répartition des volontaires dans différentes unités : En général, les  volontaires sont répartis entre les nombreuses unités opérant dans les diverses zones géographiques. Toutefois, il existe une unité organique composée de plusieurs centaines de membres, tchétchènes pour la plupart, commandée par un jihadiste tchétchène (Abu Omar le Tchétchène). Il s'agit d'un exemple exceptionnel d'une concentration de combattants étrangers au sein d'une même unité.[4] De nombreuses unités regroupent des volontaires de différents pays ainsi que des combattants syriens locaux.

5) Le transfert entre les unités militaires : Une partie des volontaires étrangers rejoignent les rangs du Front Al-Nusra ou d'autres organisations salafistes jihadistes. Dans d'autres cas, ils rejoignent l'Armée syrienne libre et d'autres organisations syriennes nationalistes ou passent d'un cadre à l'autre durant leur séjour en Syrie. Un grand nombre d'entre eux se retrouvent en fin de compte dans des organisations proches d'Al-Qaïda et du jihad mondial pour des raisons diverses : idéologie extrémiste plus attrayante, meilleures "conditions de service" (salaire plus élevé), meilleures capacités militaires (par rapport aux autres organisations rebelles), influence des "vétérans" d'autres zones de combat islamiques, motivation et moral plus élevés.

6) Un grand nombre de pays : Les volontaires étrangers proviennent de dizaines  de pays (nous en avons compté près de cinquante, mais selon une autre estimation, ils seraient plus de soixante-dix). Cependant, le noyau dur provient du monde arabo-musulman, avec des combattants issus des communautés musulmanes d'Europe occidentale et d'autres pays du monde. Dans certains cas, on trouve des volontaires étrangers isolés de chaque pays, et parfois plusieurs centaines, voire plus d'un millier.

Terminologie

13. D'une manière générale, les médias occidentaux se réfèrent aux jeunes gens qui rejoignent les rangs des rebelles par le terme combattants étrangers, combattants du jihad, ou volontaires étrangers. Nous avons préféré les appeler dans cette étude volontaires étrangers puisque la majorité (et non tous) sont des volontaires et non des combattants "professionnels". La plupart se rendent en Syrie pour des raisons religieuses, sectaires ou idéologiques. Il ne s'agit pas de "mercenaires" dans le sens classique du terme, puisqu'ils ne sont pas payés ni ne perçoivent de prestations extraordinaires.

14. Cependant, le Front Al-Nusra et d'autres organisations jihadistes utilisent leur propre terminologie islamique dont la connotation remonte aux débuts de l'islam:

 

1) Al-Ghurabaa : Littéralement, les étrangers (singulier : al-Gharib). Le terme vient de la tradition orale islamique de Mahomet (hadiths), selon laquelle "l'islam
a commencé comme un étranger dans un espace non-musulman et il sera à nouveau un étranger [pour éclater à nouveau]. Bénis soient les étrangers". Le sens est que les premiers musulmans étaient une infime minorité, des étrangers parmi les masses des non-musulmans, avec le temps, leur nombre a augmenté, et ainsi l'islam éclatera à nouveau quand il redeviendra un étranger parmi les masses de non-musulmans. Selon le hadith, "Bénis soient les étrangers [al-Ghurabaa]," laisse entendre que le paradis sera leur récompense. Selon l'exégèse islamique, le renouvellement de l'islam est l'un des signes que la fin des temps est proche, quand l'hérésie prend de l'ampleur et que l'islam s'affermit. Ainsi, le terme Ghurabaa se réfère aux combattants en Syrie comme à l'avant-garde de l'islam renouvelé. L'analogie entre les premiers musulmans et les étrangers qui combattent en Syrie est à la gloire des volontaires étrangers, considérés comme les pionniers du renouveau de l'islam (Site Internet ar.islamway.net).

 

2) Al-muhajirun/muhajirin : Littéralement, les immigrants. Le terme se réfère au premier petit groupe de croyants musulmans qui ont soutenu le prophète Mahomet et ont migré avec lui de la Mecque à Médine, et sont le noyau de la
Nation islamique. Actuellement, dans le sillage de l'influence de l'idéologue jihadiste Sayyid Qutb, qui a été exécuté en Egypte en 1966, le terme a acquis une signification supplémentaire, selon laquelle les islamistes qui quittent la société musulmane pour fonder une nouvelle nation au motif que les autres musulmans ne sont pas suffisamment orthodoxes sont dans les faits des infidèles. Par voie de conséquence, les étrangers qui combattent en Syrie sont comme les premiers musulmans qui ont lancé la propagation de l'islam.

3) Al-Ansar : Littéralement, les partisans. Le terme se réfère à ceux qui ont soutenu Mahomet à Al-Madinah et se sont tenus à ses côtés quand il a émigré de la Mecque. Ils sont comptés parmi les premiers convertis à l'islam et ont joué un rôle dans la propagation de l'islam. Dans le contexte syrien, al-Ansar se réfère à l'avant-garde qui va aider à répandre l'islam en Syrie et au-delà.

Structure de l'étude

15. Cette étude contient les sections suivantes :

1) Racines du phénomène des volontaires étrangers dans les arènes de confrontations islamiques

2) Estimation du nombre de volontaires étrangers :

i) Estimation globale

ii) Estimations des centres de recherche et des experts occidentaux

iii) Suivi des décès

3) Profil général des volontaires étrangers :

i) Aperçu général

ii) Motivation

iii) Préparation pour le jihad en Syrie

iv) Capacités militaires

v) Attentats suicide

vi) Pays d'origine

vii) Le centre par rapport à la périphérie

viii) Age

ix) Religion

x) Education

4) Arrivée des volontaires en Syrie :

              i) Recrutement

              ii) Arrivée

              iii) Durée de séjour

              iv) Réparation des volontaires

              v) Retour au pays d'origine

              vi) Difficultés de contrôle et de surveillance

16. Dans cette section de l'étude, nous avons rassemblé les résultats du phénomène des volontaires étrangers dans les divers pays. Des études individuelles sur le phénomène des étrangers dans leur pays d'origine sont en préparation et seront publiées enquatre sections dans un proche avenir :

1)    Les pays occidentaux

2)    Le monde arabe

3)    Les pays musulmans et non-musulmans en Asie

4)    Les arabes israéliens et les Palestiniens

[1]Pour une analyse détaillée des organisations proches d'Al-Qaïda et du jihad mondial prenant part aux combats contre le régime syrien, voir l'étude du 22 septembre 2013 intitulée : "Le Front al-Nusra ("Jabhat Al-Nusra") est un réseau jihadiste salafiste d'Al-Qaïda qui occupe une place centrale au sein des groupes rebelles en Syrie", à l'adresse http://www.terrorism-info.org.il/fr/article/20573
[2]Notre examen personnel des volontaires étrangers révèle près de 50 pays. Selon l'estimation d'Aaron Y. Zelin (17 décembre 2013), ils proviennent de 74 pays différents.
[3]Selon d'autres estimations, le nombre de combattants européens en Syrie est de 1.500-2.000. Ces nombres sont selon nous exagérés.
[4]Une telle unité est appelée katibat al-mouhadjirines ("bataillon d'immigrants", c'est-à-dire combattants étrangers). Comme l'unité a augmenté en nombre, elle a été rebaptisée kataib al-mouhadjirines ("bataillons d'immigrés") et finalement Jaish almuhajirin wal-Ansar (l'armée des immigrants et des supporters). Dans cette étude, ce cadre sera appelé "Unité des immigrants". Selon Aaron Y. Zelin, cette unité militaire est liée à l'Etat islamique, mais selon nous, également au Front Al-Nusra.