Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (1er- 7 janvier 2014)

Tirs de roquettes

• Le 2 janvier 2014, une roquette a été découverte dans le Néguev occidental. L'engin s'est abattu dans un terrain vague du Conseil régional de Sdot Haneguev, sans faire ni blessés ni dégâts.

Opérations de l'armée de l'air

• En réponse au tir de roquette, l'armée de l'air israélienne a frappé dans la nuit du 3 janvier 2014 trois lance-roquettes chargés au Nord de la bande de Gaza et une infrastructure terroriste au Centre (Porte-parole de Tsahal, 3 janvier 2014). Les médias palestiniens ont annoncé que trois sites, dont une position de la branche armée du Hamas, avaient été visés et ont précisé qu'il n'y avait pas eu de blessés (Site Internet des Brigades Izz al-Din al-Qassam, Al-Resalah.net, 3 janvier 2014).

Un attentat déjoué dans la localité de Migdal Oz

• Le 5 janvier 2014, un détachement de Tsahal a arrêté quatre Palestiniens près de la barrière de sécurité entourant la localité de Migdal Oz (Gush Etzion). Ils étaient en possession de couteaux, d'outils de travail, d'une arme improvisée et d'artifices. L'arrestation des quatre hommes, résidents de Beit Fajar, près de Migdal Oz, a apparemment permis de déjouer un attentat dans la localité (Porte-parole de Tsahal, 5 janvier 2014).

Arrestation des terroristes responsables de l'attentat contre un autobus à Bat-Yam ^[3]

• Les forces de sécurité ont récemment arrêté les membres d'une cellule terroriste responsables de la pose d'un engin piégé dans un autobus de la ligne 240 à Bat-Yam. Grâce à la vigilance des passagers et du conducteur, l'engin n'avait explosé qu'une fois les passagers descendus. Les membres de la cellule sont résidents de Bethléem, membres du Jihad Islamique Palestinien.
• Deux frères figurent parmi les terroristes arrêtés :Shehadeh Muhammed Shehadeh Ta'mari, né en 1989, emprisonné en Israël dans le passé et son frère Hamdi Muhammad Shehadeh Ta'mari, né en 1992, également emprisonné en Israël dans le passé et cadet dans la formation d'officiers de la police de l'Autorité Palestinienne à Jéricho. Par ailleurs, Sami Omar Sami Harimi, né en 1993, a également été arrêté. Il séjournait en Israël de manière illégale et travaillait dans un restaurant israélien. Yusuf Nasser Yusuf Salameh, né en 1991, et dix autres individus ont également été appréhendés.

Membres de la cellule. De droite à gauche :Hamdi Ta'mari, Shahadeh Ta'mari et Sami Harimi (Service de sécurité générale, 3 janvier 2014)

• Ci-après les premiers éléments de l'enquête :

• Préparation de la charge – Après que la cellule a décidé de commettre un attentat de masse en Israël, les deux frères ont préparé la charge. A cette fin, ils ont utilisé deux kilos d'explosifs improvisés, des clous et des vis. Le système d'activation de la charge a été ajusté à un téléphone portable afin que la charge soit activée à distance.
• Pose de la charge –La charge improvisée a été transférée par Sami Harimi dans un sac à main noir. Le matin de l'attaque, Harimi s'est rendu avec la charge au Sud d'Har Hébron où il a pénétré en Israël par une fissure de la barrière de sécurité. Il est monté dans le véhicule d'un bédouin israélien servant de chauffeur aux clandestins qui l'a conduit, à sa demande, à Jaffa. Par la suite, Sami Harimi est monté dans l'autobus de la ligne 240, a déposé la charge au centre du bus, est descendu après quelques minutes et a appelé le téléphone portable ajusté à la charge afin d'activer cette dernière.

• Dans son interrogatoire, Harimi a déclaré que la cellule prévoyait de commettre un autre attentat de masse dans la région de Tel-Aviv Jaffa. L'attaque a été déjouée par l'arrestation des membres de la cellule. Il a également révélé aux enquêteurs l'emplacement de 20 kilos d'explosifs dissimulés près de son domicile.
• En réponse à l'arrestation de suspects, Khaled al-Batash, haut responsable du JIP, a déclaré que l'organisation saluait l'action mais n'en revendiquait pas la responsabilité. Il a ajouté qu'Israël continuait sa politique d'arrestation et que "la lutte est ouverte et la résistance continuera" (Paltoday, 3 janvier 2014).

Arrestation d'un suspect qui a avoué avoir poignardé une fillette à Psagot

• Les forces de sécurité ont arrêté Abdallah Shehadeh Abu Qbieta, résident d'Al-Bireh, né en 1992, soupçonné d'avoir poignardé une fillette dans la localité de Psagot le 5 octobre 2013. Son interrogatoire a révélé qu'il s'agissait d'un acte criminel et qu'il avait pénétré dans la localité afin de voler des armes. Alors qu'il se trouvait dans la localité, il a croisé la fillette, l'a poignardée à l'épaule et s'est enfui vers Ramallah (Services de sécurité générale, 6 janvier 2014).

Poursuite des violences en Judée-Samarie

• Les violences continuent en Judée-Samarie dans le cadre de la "résistance populaire". Des pierres et des cocktails Molotov ont été lancés sur les forces de sécurité israéliennes et sur des civils israéliens et plusieurs tentatives d'attaques ont été signalées aux principaux carrefours de Judée-Samarie.

• Ci-après les principaux événements :

• Le 6 janvier 2014, une charge improvisée a été lancée sur une base de Tsahal près de Bethléem sans faire ni blessés ni dégâts.
• Le 6 janvier 2014, un tuyau piégé a explosé au Caveau de Rachel près de Bethléem. Un civil israélien a été légèrement blessé.
• Le 5 janvier 2014, des Palestiniens ont lancé des pierres sur un véhicule et un autobus près du Caveau des Patriarches à Hébron. Selon plusieurs témoignages, les lanceurs de pierres étaient dissimulés derrière un véhicule des forces du TIPH (la force de l'ONU positionnée à Hébron) (Agence de presse Tazpit, 5 janvier 2014).

Scène de l'incident à Hébron. Le véhicule blanc est celui de la force du TIPH (Agence de presse Tazpit, 5 janvier 2014)

Nouvelle tentative de création d'un avant-poste dans le cadre de la résistance populaire

• Des activistes des Comités de résistance contre la barrière et les implantations ont tenté d'ériger cette semaine un nouvel avant-poste près de la Mer Morte, baptisé "Kfar Canaan 9", afin de protester contre la décision d'Israël d'annexer la Vallée du Jourdain. Les forces de sécurité israéliennes les ont empêchés d'arriver sur les lieux. Le porte-parole des Comités pour le Sud de la Judée-Samarie a vilipendé Israël pour les avoir empêchés de se rendre sur place et a appelé l'Autorité Palestinienne à mettre un terme immédiat aux négociations avec Israël (Safa, Ma'an, 1^er janvier 2014).

• Salah al-Khawaja, coordinateur de la campagne populaire contre la barrière et les implantations, a déclaré dans un entretien que les activités de résistance populaire devaient passer en 2014 "de la protestation à la confrontation". Selon lui, il faut planifier un plan national général en coordination avec tous les acteurs officiels et populaires. Il a ajouté que suite à la proposition israélienne de légiférer sur l'annexion de la Vallée du Jourdain, les comités de résistance allaient prévoir des activités "à influence politique" dans cette région afin de souligner la présence palestinienne (Radio Voix de la Palestine, 1^er janvier 2014).

Israël accusé de la situation humanitaire dans la bande de Gaza

• Dans la bande de Gaza, Israël continue d'être accusé de la situation humanitaire. Khalil al-Haya, haut responsable de la direction du Hamas, a déclaré qu'Israël allait payer le prix fort pour le "blocus" imposé à la bande de Gaza, ajoutant que "l'occupation est le principal responsable du blocus et il paiera la facture". Il a également déclaré que l'Egypte n'était pas responsable du blocus et l'a appelé à collaborer à alléger la souffrance et à trouver une solution (Chaîne Al-Aqsa, Safa, 31 décembre 2013).

Israël est derrière les actions de l'Egypte contre la bande de Gaza (Caricature du journal du Hamas Felesteen, 4 janvier 2014)

Les négociations avec Israël

• Le secrétaire d'Etat américain John Kerry est arrivé dans la région pour une nouvelle série de rencontres avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et le Président de l'Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas afin de promouvoir "un accord cadre". A la fin de son séjour, Kerry a déclaré que des progrès avaient été réalisés dans les discussions et a ajouté qu'il y a encore beaucoup de travail (Al-Hayat al-Jadeeda, 5 janvier 2014).
• Durant sa rencontre avec Kerry, le Premier ministre Benyamin Netanyahu a salué ses efforts de promouvoir les négociations et a accusé Mahmoud Abbas et l'Autorité Palestinienne pour leur politique d'incitation à la haine que l'AP mène contre Israël depuis le début des négociations (Site Internet du cabinet du Premier ministre, 2 janvier 2014).

• Les responsables de l'AP continuent de se déclarer pessimistes au sujet du sort des négociations. Ainsi, Saeb Erekat, membre du comité exécutif de l'OLP et principal négociation palestinien, a déclaré qu'aucun document américain n'avait été présenté et que les pourparlers se trouvaient encore à l'étape des idées seulement (Télévision palestinienne officielle, 4 janvier 2014). Dans un entretien, Erekat a déclaré que depuis le 5 novembre 2013, aucune réunion conjointe n'avait été organisée entre les parties et que les contacts se déroulaient au niveau palestino-américain et israélo-américain. Selon lui, les Palestiniens n'accepteront pas de prolonger la période des négociations au-delà des neuf mois alloués. En cas d'échec des négociations, il faut agir à trois niveaux selon lui : rejoindre la convention de Genève, les pays du monde doivent boycotter les implantations et l'Europe doit reconnaître l'Etat de Palestine (Al-Sharq al-Awsat, 3 janvier 2014).

Discours virulent d'Abbas à l'occasion de l'anniversaire du Fatah

• A l'occasion de l'anniversaire de la création du Fatah, Mahmoud Abbas a prononcé un discours virulent dans lequel il a critiqué Israël, soulignant l'adhésion de l'AP à ne pas renoncer aux territoires et a menacé de se tourner vers les instances internationales. Ci-après les principaux points de son allocution (Al-Hayat Al-Jadeeda, 31 décembre 2013) :

• Les Palestiniens n'accepteront pas la poursuite de l'expansion du "cancer des implantations" notamment à Jérusalem et utiliseront leur droit comme Etat obser
• vateur à l'ONU pour lancer un processus diplomatique et juridique pour arrêter la construction dans les implantations.
• L'AP est en négociations avec Israël afin d'arriver à une solution qui mènera immédiatement à la création d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967 et à une "solution juste" au problème des réfugiés.
• La direction palestinienne est opposée à toute présence militaire israélienne dans les territoires de "l'Etat de Palestine indépendante" et elle soutient son adhésion à la souveraineté palestinienne totale sur tout son territoire, ses ressources naturelles, ses frontières et ses terminaux frontaliers.
• Les Palestiniens mènent des négociations sur fond d'escalade "démente" d'Israël sur tous les fronts. L'armée israélienne multiplie ses agressions, les "actes d'agression" continuent contre la Mosquée Al-Aqsa et les actes d'occupation contre les Palestiniens à "Jérusalem occupée".

Propos virulents de Jibril Rajoub sur Israël

• A l'occasion de l'anniversaire de la fondation du Fatah, Jibril Rajoub, membre du comité central du Fatah, a accordé plusieurs interviews dans lesquelles il a vilipendé Israël. Le 31 décembre 2013, invité par la chaîne de télévision officielle palestinienne, il a déclaré souhaiter que le 50^ème anniversaire du mouvement soit l'année de concrétisation de la souveraineté territoriale de l'Etat palestinien et de "l'extraction de la racine de l'occupation", qui est un "cancer représentant un danger" pour l'équilibre de toute la région. Au sujet des négociations avec Israël, il a déclaré qu'il était clair qu'il n'y avait aucune étincelle d'espoir positif pouvant mener à la paix avec "l'occupation fasciste…modèle laid de nazisme" (Chaîne de télévision officielle palestinienne, 2 janvier 2014).
• Dans un autre entretien, Rajoub a appelé à intensifier la "résistance populaire". En réponse à une question portant sur les informations publiées dans le journal israélien Yediot Aharonot selon lesquelles le Hamas tente d'enlever des soldats, Rajoub a déclaré "qu'ils les enlèvent… Je crois que les Israéliens doivent comprendre que l'enlèvement est un exemple clair, c'est la langue qu'ils comprennent. Nous avons encouragé [le Hamas] et quand ils ont enlevé Shalit, nous les avons salués, et quand l'affaire Shalit a réussi, alors que nous avions des doutes, nous les avons malgré tout salués".

Attentat du jihad mondial au Liban

• L'Etat islamique en Irak et dans la Grande Syrie a revendiqué la responsabilité de l'attentat à la voiture piégée à Dahia dans la banlieue chiite au Sud de Beyrouth le 2 janvier 2014 (Forum de l'Etat islamique, 4 janvier 2014). L'attaque, commise à proximité de plusieurs institutions centrales du Hezbollah, a fait quatre morts et plus de 66 blessés. Selon les rapports, le terroriste suicide étaitQateiba Muhammad al-Satem, un étudiant de 20 ans de la localité de Wadi Khaled à la frontière syro-libanaise. Selon les rapports, dans le passé, ila combattu dans les rangs du Front Al- Nusra en Syrie (Al-Quds Al-Arabi, 4 janvier 2014). L'attaque est un autre exemple des retombées de la confrontation sunnite-chiite au Liban.
• A Beyrouth l'armée libanaise a arrêté Majed al-Majed, le commandant des Brigades Abdullah Azzam, pour son rôle dans les activités du jihad mondial au Liban, y compris l'attaque contre l'ambassade d'Iran à Beyrouth. Selon les rapports, Majed al-Majed a passé du temps dans le camp de réfugiés d'Ein al-Hilweh et a quitté la Syrie il y a plusieurs mois pour rejoindre le Front Al-Nusra (Al-Monitor et LBC, 1^er janvier 2014). Majed al-Majed est mort alors qu'il était emprisonné, apparemment en raison d'une maladie. Les Brigades Abdullah Azzam ont été impliquées dans des attaques contre le Hezbollah au Liban et dans des tirs de roquettes sur Israël^[4].

Le ministre de la Défense déclare le CEPR illégal

• Le 16 décembre 2013, le ministre israélien de la Défense Moshe Yaalon a déclaré illégal le Conseil des relations palestino-européennes (Council for European Palestinian Relations - CEPR)sur la base des directives de défense en cas d'urgence (Site Internet du ministère de la Défense, 6 janvier 2014). La mesure signifie qu'Israël peut confisquer les fonds de l'organisation et juger ses membres et/ou les personnes qui lui fournissent des services.
• Le CEPR est basé à Bruxelles et se présente comme une ONG vouée à améliorer le dialogue entre l'Europe et les Etats arabes. Dans les faits, il sert de représentant officiel du Hamas en Europe. Il est dirigé par Arafat Madi Shoukri, qui vit à Londres et est également l'un des chefs du Centre du Retour Palestinien, un centre de propagande anti-israélienne à Londres, et l'un des leaders de la Campagne européenne contre le siège de Gaza (ECESG), réseau européen voué à l'envoi de flottilles de la bande de Gaza^[5] .Un autre membre de la direction de l'organisation est Rami Abda, qui vit dans la bande de Gaza.
• En réponse à la décision du ministre israélien de la Défense, Abda a déclaré qu'il s'agissait d'une campagne israélienne basée sur des mensonges et qu'Israël réagit de manière hystérique à chaque fois que les droits du peuple palestinien reçoivent un soutien (Al-Quds, 4 janvier 2014).

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