Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (3-9 septembre 2014)

Activités politiques et déclarations sur l'accord de cessez-le-feu

• Deux semaines après l'annonce de cessez-le-feu, le calme perdure tandis que les parties s'apprêtent à renouveler le cessez-le-feu, à permettre l'entrée d'aide humanitaire dans la bande de Gaza et à reprendre les négociations indirectes. Dans ce cadre, une source égyptienne a annoncé qu'une délégation égyptienne officielle s'était rendue à Ramallah et en Israël afin d'y rencontrer les parties (Al-Misri Al-Yom, 4 septembre 2014). Un responsable du Hamas a déclaré que le mouvemente et les autres organisations palestiniennes attendaient l'invitation officielle de l'Egypte pour la reprise des négociations indirectes avec Israël au sujet des détails de l'accord de cessez-le-feu. Selon ce responsable, l'Egypte n'a pour l'instant contacté aucune des parties mais des contacts sont en cours entre des responsables du Hamas, les renseignements généraux égyptiens et l'Autorité Palestinienne (AP) (Quds News, 6 septembre 2014).
• Dans un entretien, Khaled Mashaal, le chef du bureau politique du Hamas, a critiqué les propos de Mahmoud Abbas selon lesquels le Hamas aurait pu éviter la mort de milliers de Palestiniens s'il avait accepté l'initiative égyptienne plus tôt. Il a affirmé son adhésion à la mise en œuvre de la réconciliation et a déclaré qu'il avait été décidé que le gouvernement de consensus national commencerait dans l'immédiat à remplir son rôle dans la bande de Gaza. Par ailleurs, il a ajouté qu'il avait été décidé que les décisions concernant la guerre et la paix devaient dépendre du gouvernement et être prises en commun (Al-Arabi Al-Jadeed, 3 septembre 2014).
• Les responsables du Hamas continuent de clamer leur satisfaction face aux résultats de la confrontation. Les porte-parole de l'organisation ont souligné qu'ils camperaient sur l'application du cessez-le-feu mais qu'ils n'accepteraient pas les propositions telles la démilitarisation de la bande de Gaza ou l'envoi d'une force internationale de contrôle. Ci-après plusieurs déclarations :

•  Ismail Haniya, le chef adjoint du bureau politique du Hamas, a appelé à profiter des accomplissements de la "victoire" dans le cadre de la "conférence du futur de la question palestinienne après la victoire de Gaza". Selon lui, les résultats de la guerre ont démontré que les hypothèses d'Israël étaient erronées. Haniya a salué la "résistance" qui a duré 51 jours. Il a appelé à mettre en place un comité composé de représentants des organisations palestiniennes chargé du suivi des conclusions de l'accord de cessez-le-feu avec Israël (Chaîne Al-Aqsa, 7 septembre 2014).
•  Mahmoud al-Zahar, membre du cabinet politique du Hamas, a rejeté la possibilité qu'Israël renouvelle la guerre tout en menaçant que si Israël tentait d'échapper à l'application des arrangements conclus dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu, il en "paierait le prix". Selon lui, le Hamas et les autres organisations palestiniennes ont la capacité de dissuader Israël (Chaîne Al-Quds, 2 septembre 2014).
•  Mussa Abu Marzouk, membre du cabinet politique du Hamas, a déclaré que le cessez-le-feu perdurerait de manière illimitée. Selon lui, le Hamas respectera toutes les conditions tant qu'Israël fera de même. Il a ajouté que la marge de manœuvre du gouvernement israélien dans les négociations sera réduite sur les points irrésolus, notamment la création d'un aéroport, d'un port et la question des prisonniers (Al-Resalah.net, 6 septembre 2014).
•  Salah al-Bardawil, haut responsable du Hamas, s'est déclaré opposé à l'envoi de forces internationales de l'ONU dans la bande de Gaza. Selon lui, le Hamas ne coopérera avec aucune proposition qui ne répondra pas aux aspirations du peuple palestinien de se libérer de l'occupation israélienne et l'essence même de cette proposition est de "remplacer l'occupation par une autre" (Al-Raï, 7 septembre 2014).
•  Ismail Radwan, haut responsable du Hamas, s'est déclaré opposé à l'envoi de forces internationales dans la bande de Gaza. Selon lui, le Hamas considèrera ces forces comme une nouvelle occupation (Palpress, 7 septembre 2014).
• Khalil al-Haya, membre du bureau politique du Hamas, représentant du Hamas aux négociations indirectes, a appelé le gouvernement de consensus national à prévoir des mesures de construction d'un aéroport. Selon lui, il faut unifier les efforts de reconstruction et obliger Israël à faire entrer des matériaux de construction dans la bande de Gaza. D'après lui, la "résistance" possède encore l'initiative, la force et les armes et n'acceptera pas que le blocus soit réimposé sur la bande de Gaza (Palestine Info, 6 septembre 2014).

Frictions au sein du gouvernement de consensus national après l'Opération Bordure Protectrice

•  Dans son discours devant des journalistes égyptiens, le Président de l'Autorité Palestinienne (AP) Mahmoud Abbas a vivement critiqué le Hamas pour son comportement durant l'Opération Bordure Protectrice. Il s'est déclaré étonné que le Hamas ait été pris par surprise par les combats dans la bande de Gaza alors qu'il a enlevé, tué et tiré des roquettes. Selon lui, durant l'Opération, plus de 120 Palestiniens ont été tués après avoir violé le couvre-feu et l'assignation à résidence qui leur avaient été imposés. De même, 30-40 Palestiniens ont été mis à mort. Abbas a affirmé que cinquante membres du Hamas ont été tués contre 861 membres du Fatah (Note : Dans les faits, selon nous, des centaines de membres du Hamas ont été tués. Abbas a selon nous cité un faux nombre dans le cadre de la campagne de propagande visant à minimiser les pertes).
•  Abbasa souligné que l'AP n'acceptera aucune coopération avec le Hamas tant que la situation dans la bande de Gaza perdure telle quelle. Selon lui, la coopération avec le Hamas dépend de la remise des armes à l'Etat palestinien et les décisions concernant la guerre ou la paix doivent être prises à l'unisson. Abbas a ajouté que le Hamas gère un "gouvernement de l'ombre" composé de 27 ministres-adjoints ce qui selon lui complique la tâche du gouvernement de consensus national dans la bande de Gaza (Paltoday, 6 septembre 2014).

•  Les responsables du Hamas ont vilipendé les propos d'Abbas :

• Mussa Abu Marzouk, membre du cabinet politique du Hamas, a appelé à la création d'un nouveau gouvernement de consensus national, affirmant que le gouvernement actuel a échoué à gérer les crises internes. Selon lui, des responsables du Fatah soutiennent cette idée (Al-Resalah.net, 7 septembre 2014).
• Sami Abu Zuhri, porte-parole du Hamas, a déclaré que les propos d'Abbas étaient injustifiés et que les chiffres présentés étaient inexacts et infondés et non corroborés par le ministère de la Santé. Il a qualifié ses propos "d'injustice" faite au peuple palestinien et à la "résistance", qui a permis une grande victoire. Il a appelé Abbas à cesser de s'exprimer via la presse et à donner une chance aux débats et à la compréhension réciproque entre le Hamas et le Fatah (Page Facebook de Sami Abu Zuhri, Ma'an, 7 septembre 2014).
• Salah al-Bardawil, haut responsable du Hamas, a déclaré qu'Abbas s'occupait de choses insignifiantes sans importance politique et a ajouté qu'il devait laisser les débats aux porte-parole dans la presse (Quds Press, 7 septembre 2014).
•  Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas, a déclaré que l'agression d'Abbas contre le Hamas était une "élimination ciblée et une atteinte à la résistance et à l'unité du peuple palestinien". Selon lui, les menaces d'Abbas de démanteler le gouvernement de consensus déçoivent et servent les intérêts des Etats-Unis et d'Israël (Safa, 8 septembre 2014).