La “résistance populaire” (le “terrorisme populaire”) en Judée-Samarie et à Jérusalem s’est organisée au cours de l’année écoulée


Jeep de la police des frontières en feu dans le quartier d'A-Tur à Jérusalem après le tir d'un cocktail Molotov (Page Facebook Qudsnet, 26 août 2015). Le véhicule de pompiers arrivé sur place pour éteindre l'incendie a été lapidé.
Jeep de la police des frontières en feu dans le quartier d'A-Tur à Jérusalem après le tir d'un cocktail Molotov (Page Facebook Qudsnet, 26 août 2015). Le véhicule de pompiers arrivé sur place pour éteindre l'incendie a été lapidé.

Aperçu général

1.Les tirs de pierres, de rochers et de cocktails Molotov sont le principal modus operandi de la "résistance populaire" (cf., le "terrorisme populaire"), qui est la principale stratégie anti-israélienne de l'Autorité Palestinienne (AP) et du Fatah au cours des six dernières années. Les tirs de pierres et de cocktails Molotov sur les forces de sécurité israéliennes et les civils israéliens ont augmenté au cours de l'année écoulée, particulièrement dans la vieille ville de Jérusalem, à Jérusalem-Est, sur les routes principales et contre le tramway. L'AP et le Fatahoffrent un soutien politique et médiatique à la "résistance populaire", la qualifiant de non-violente auprès de la communauté internationale.

2. L'AP et le Fatah représentent habituellement la "résistance populaire" comme spontanée et populaire. Toutefois, au cours de l'année écoulée, il est devenu évident que dans plusieurs cas, les tirs de pierres et de cocktail Molotov étaient organisés, bien que la plupart d'entre eux ne le sont toujours pas. Cela s'exprime par le passage d'attaques solitaires à des attaques réalisées par des réseaux locaux "spécialisés" dans les tirs de pierres et de cocktails Molotov. Le démantèlement de ces réseaux indique que certains d'entre eux ont fait des préparatifs avant les attaques, ont décidé de méthodes, ont choisi des cibles importantes et ont tenté de trouver le moyen de résoudre les problèmes de financement et d'approvisionnement en armes (cocktails Molotov et feux d'artifice).

Caractéristiques de la "résistance populaire" (le "terrorisme populaire")

3. La "résistance populaire" (le "terrorisme populaire") est la principale stratégie employée par l'AP et le Fatah au cours des six dernières années (depuis qu'elle a été adoptée par la sixième conférence du Fatah en Août 2009). L'AP et le Fatah utilisent la "résistance populaire" pour maintenir un niveau constant et contrôlé de tension dans leurs relations avec Israël, exerçant une pression violente sur Israël en fonction de leurs intérêts.[1]

4. La "résistance populaire" n'est pas la protestation pacifique et non-violente que l'AP présente à la communauté internationale. Elle consiste en une utilisation massive et systématique d'armes blanches et de cocktails Molotov et vise non seulementles forces de sécurité israéliennes mais également les civils israéliens. Son principal modus operandi repose sur les tirs de pierres, de cocktails Molotov et de feux d'artifice, dont l'utilisation s'est multipliée au cours de l'année écoulée, en particulier dans et autour de Jérusalem et sur les principal routes de Judée-Samarie. En outre, le terrorisme populaire emploie également des attaques à l'arme blanche et à la voiture bélier, dont l'utilisation est également en augmentation. L'AP accorde un soutien politique et médiatique à la "résistance populaire", même lorsque les attaques visent des civils israéliens.[2]

5. Selon des données publiées par le ministère de la Construction qui gère un service de sécurité dans la vieille ville de Jérusalem, des centaines d'incidents de tirs de pierres et de cocktails Molotov ont été signalés aux mois de Juin et Juillet 2015 dans la vieille ville de Jérusalem. Selon les données, durant ces deux mois, 580 incidents violents contre des civils et des représentants des forces de sécurité israéliennes ont été signalés. La plupart des incidents (447) ont impliqué des tirs de pierres sur des véhicules et 28 des cocktails Molotov sur des véhicules et des maisons juives. En Juillet 2015, 221 incidents violents ont été signalés, soit moins qu'en Juin (359 incidents) mais leur nombre reste élevé (Ynet, 26 août 2015). Ces données ne font pas référence aux tirs de pierres et de cocktails Molotov dans les quartiers arabes de Jérusalem Est.[3]

6.La plupart des attaques menées par les Palestiniens en Judée-Samarie au cours des dernières années ont été des attaques de "terrorisme populaire". Toutefois, elles ont été accompagnées d'une hausse des fusillades, qui n'ont rien à voir avec la " résistance populaire" et peuvent plutôt être caractérisées comme des activités terroristes organisées. Certaines des fusillades ont provoqué la mort de civils israéliens (fusillades près de Dolev et près de la localité de Shvut Rachel, dans lesquelles deux civils israéliens ont été tués).[4]

Tirs organisés de pierres et de cocktails Molotov

7. Depuis que les Palestiniens ont adopté la stratégie du "terrorisme populaire", des pierres et des cocktails Molotov sont lancés par des individus isolés, dans le cadre d'actions spontanées et locales, dirigées contre les forces de sécurité israéliennes, des civils israéliens et des véhicules israéliens sur les routes de Judée-Samarie et dans les quartiers arabes de Jérusalem. Dans la plupart des cas, les assaillants sont de jeunes Palestiniens, parfois des lycéens et des jeunes enfants, agissant généralement aux foyers "classiques" de friction entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes, voire dans divers endroits à travers la Judée-Samarie et Jérusalem.

8. En dépit du caractère spontané et populaire de la "résistance populaire", il s'avère au cours de l'année écoulée que les tirs de pierres et de cocktails Molotov sont devenus plus organisés, même si seulement dans une minorité de cas. L'analyse des attaques et l'interrogatoire des membres des réseaux démantelés indiquent que dans plusieurs cas, les attaques ont été menées par des réseaux locaux qui avaient fait des préparatifs avant les attaques, optant pour un modus operandi particulier (tirs de cocktails Molotov et attaques des camions de pompiers dépêchés sur place).[5] Il est également évident que les lanceurs de pierres et de cocktails Molotov choisissent des cibles significatives plutôt que des objectifs aléatoires, par exemple, des véhicules israéliens circulant sur les routes de Judée-Samarie, y compris les véhicules d'urgence, en particulier surla route 443, reliant Modiin à Jérusalem, le tramway de Jérusalem, devenu cible de prédilection pour les lanceurs de pierres, les résidences juives de la vieille ville et à proximité des quartiers arabes de Jérusalem Est.

Jeep de la police des frontières incendiée dans le quartier d'A-Tur à Jérusalem après le tir d'un cocktail Molotov (Page Facebook Qudsnet, 26 août 2015).  Le véhicule de pompier arrivé sur place a été lapidé.
Jeep de la police des frontières incendiée dans le quartier d'A-Tur à Jérusalem après le tir d'un cocktail Molotov (Page Facebook Qudsnet, 26 août 2015).  Le véhicule de pompier arrivé sur place a été lapidé.

9. Ci-après des exemples d'informations obtenues avec l'interrogatoire de membres de réseaux palestiniens locaux à Jérusalem et en Judée-Samarie, ayant lancé des pierres et des cocktails Molotov (Site Internet des services de sécurité générale) :

a) Fin Août 2015, une cellule palestinienne de Beit Hanina a été démantelée. Ses membres avaient lancé des cocktails Molotov sur des véhicules israéliens, blessant trois civils israéliens. Deux des membres étaient détenteurs de cartes d'identité israéliennes. Deux d'entre eux étaient mineurs, âgés de 16 et 17 ans. Au cours de leur interrogatoire, ils ont reconnu avoir planifié les attaques pour se venger de la mort de l'enfant palestinien du village de Duma (Services de sécurité générale, 23 août 2015).

b) Fin Août 2015, une cellule de Palestiniens du village de Beita (Sud de Naplouse) a été appréhendée. Ses membres avaient lancé des cocktails Molotov à partir leur véhicule sur des voitures israéliennes et lancé des pierres sur les forces de sécurité israéliennes. Un des membres de la cellule, âgé de 21 ans, était actif au sein du Front Démocratique de Libération de la Palestine (FDLP) (Services de sécurité générale, 25 août 2015).

c) Les forces de sécurité israéliennes ont arrêté un réseau terroristeresponsable de plusieurs attaques dans la région de Neve Tsuf (Nord-Ouest de Ramallah). Le réseau comptant six membres, tous de Bayt Rima (Nord de Ramallah). La plupart de leurs activités concernait le tir de bombes artisanales et des cocktails Molotov en Janvier et Février 2015 (Services de sécurité générale, 27 août 2015).

d) Un réseau palestinien d'une dizaine de terroristes a été démantelé dans le quartier d'Abu Tor à Jérusalem-Est. Ses membres avaient lancé des cocktails Molotov, des engins piégés, des pierres et des pétards et avaient tiré sur les forces de sécurité israéliennes et sur des résidents locaux juifs. Leurs opérations étaient organisées. Leur objectif était d'attaquer des résidents juifs et les forces de sécurité israéliennes à Abu Tor et de réaliser des actes de vandalisme. Le réseau était dernièrement dirigé par le terroriste du Fatah Bakr Abd al-Mughrabi, responsable du financement du réseau, de la fabrication d'engins piégés et de l'approvisionnement en cocktails Molotov et en feux d'artifice (Services de sécurité générale, Février 2015).

Approvisionnement en armes de la "résistance populaire"
  • 10. Le 26 juillet 2015,un magasin de jouets qui vendait des pétards du genre de ceux utilisés contre les forces de sécurité israéliennes durant des émeutes a été découvert dans le village de Bartaa en Samarie. Trois Palestiniens ont été arrêtés. Selon les soupçons, les trois auraient vendu des centaines de caisses de pétards utilisés par les émeutiers contre les forces de sécurité israéliennes en Judée-Samarie et à Jérusalem Est. Par ailleurs, les explosifs utilisés dans les pétards ont servi à préparer des charges improvisées. Des pistolets utilisés pour tirer des billes de fer ont également été trouvés dans le magasin. Le phénomène des tirs de pétards sur les forces de sécurité israéliennes s'est accru en 2015, en plus des tirs de pierres et de cocktails Molotov et représente un danger mortel (Page Facebook de la police israélienne, 26 juillet 2015).
  • 11. L'approvisionnement organisé en cocktails Molotov et en feux d'artifice au réseau terroriste d'Abu Tor, et la découverte de centaines de caisses de feux d'artifice dans le village de Bartaa destinés aux émeutes de Judée-Samarie et de Jérusalem, témoignent selon nous du caractère organisé des émeutes spontanées de la "résistance populaire".

Caisses de pétards découvertes dans le magasin du village de Bartaa utilisés dans le cadre  de la "résistance populaire" (Porte-parole de la police, 26 juillet 2015)
Caisses de pétards découvertes dans le magasin du village de Bartaa utilisés dans le cadre  de la "résistance populaire" (Porte-parole de la police, 26 juillet 2015)

[1]A ce sujet, voir notre article du 20 mai 2013 intitulé "La résistance populaire palestinienne et la violence employée dans ce cadre", à l'adresse http://www.terrorism-info.org.il/fr/article/20515
[2]A ce sujet, voir notre article (en anglais) du 4 juin 2015 intitulé "How the Palestinian Authority and Fatah Respond to Vehicular Attacks."
[3]Les données concernent trois des quatre quartiers de la vieille ville, le Mont des Oliviers et la Cité de David. Elles ne comprennent pas les violences de Juin et Juillet 2015 dans les quartiers de Jérusalem-Est, dont Shuafat, Beit Hanina, Issawiya, Jabel Mukaber (Ynet, 26 août 2015).
[4]La fusillade la plus récente remonte au 30 août 2015, près de la localité de Kedumim, à l'Ouest de Naplouse. Le conducteur israélien a été blessé.
[5]Par exemple, le 26 août 2015, un cocktail Molotov a été lancé sur un véhicule de la police des frontières dans le quartier A-Tor à Jérusalem. Il a pris feu, et le véhicule de pompier arrivé sur place a été lapidé (10ème chaîne israélienne, 27 août 2015). Selon nous, il ne s'agit pas d'une action spontanée mais d'une opération planifiée à l'avance.