Pleins feux sur le jihad mondial (7-13 janvier 2016)

Principaux points

nEn Syrie, aucun changement significatif n'a été signalé sur le terrain cette semaine. En Irak, les forces de sécurité continuent de nettoyer la ville de Ramadi, qu'elles ne contrôlent pas encore entièrement. L'armée irakienne tente également de profiter de son succès à Ramadi pour établir son contrôle sur les villes et les villages le long de l'Euphrate, dans le cadre de la reprise du contrôle sur toute la province d'Al-Anbar. L'armée irakienne a publié les noms de trois hauts responsables de l'Etat islamique, y compris le commandant de la zone de Haditha et le porte-parole de l'organisation, qui ont été tués dans des frappes aériennes. Cette information doit être vérifiée. nJoseph Dunford, le chef d'état-major des armées des Etats-Unis, s'est rendu cette semaine en Irak. Il a salué les réalisations des Irakiens dans la lutte contre l'Etat islamique après la reprise de Ramadi, les opérations militaires dans la province d'Al-Anbar, le contrôle des installations pétrolières dans Baiji, et la rupture des voies d'approvisionnement de l'organisation du Sud vers Sinjar. Dunford a appelé les forces irakiennes à une utilisation plus efficace de l'appui aérien fourni par les pays de la coalition. nMalgré les pressions dont il est l'objet, l'Etat islamique continue de mener des attaques  terroristes. A Bagdad, l'organisation a revendiqué la responsabilité d'une attaque dans un centre commercial situé à l'Est de la ville, au cours de laquelle des dizaines de personnes ont été prises en otages (et ont été libérées par une unité anti-terroriste irakienne). A Istanbul, un attentat suicide a été réalisé contre un centre touristique majeur, tuant 10 touristes, dont neuf Allemands. Le Premier ministre turc a blâmé l'Etat islamique, qui n'a pas (encore?) revendiqué la responsabilité de l'attaque.

 

La campagne internationale contre l'Etat islamique

Frappes des Etats-Unis et des pays de la coalition

• Cette semaine, les forces américaines et les pays de la coalition ont poursuivi leurs frappes aériennes contre des objectifs de l'Etat islamique. Pendant la semaine, des dizaines de raids aériens ont été effectués au moyen d'avions de chasse, d'avions de combat et de drones. Selon un rapport américain, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et d'autres pays ont intensifié leurs frappes aériennes contre des cibles de l'Etat islamique en Syrie et en Irak au cours des derniers jours. Selon les rapports, des attaques aériennes ont été effectuées quasiment toutes les heures (The Mirror, 8 janvier 2016).
• Ci-après les principales attaques :

• En Syrie– Les frappes aériennes ont été concentrées dans les régions d'Ain Issa (Nord de Al-Raqqah), Manbij (Nord-Est d'Alep), Al-Raqqah, Abu Kamal, Deir al-Zor, et Marea (Nord d'Alep). Les frappes aériennes ont notamment visé des positions de combat, des sièges, des membres, des sites de production, des installations pétrolières et gazières, des bunkers et des bâtiments de l'Etat islamique.
• En Irak– Les frappes aériennes ont été concentrées dans les régions suivantes : Al-Qaim, Haditha, Erbil, Kisik, Mossoul, Ramadi, Sinjar, Sultan Abdullah, Al-Baghdadi, Albu Hayat et Habbaniyah. Les frappes aériennes ont notamment visé des membres de l'Etat islamique, des positions de combat, des pièces d'artillerie, des entrées de tunnels, des zones de rassemblement de membres, des bunkers, des positions de commandement et de contrôle, des installations de raffinage de pétrole, des sites de fabrication de voitures et d'engins piégés et des positions de tireurs d'élite.

• CNN a fait état d'une frappe de l'armée de l'air américaine dans le Centre de Mossoul.Le raid aérien visait un bâtiment de la ville oùl'Etat islamique stockait une grande quantité d'argent pour le financement de ses activités. On ignore quelle somme était stockée dans le bâtiment mais le montant est estimé à plusieurs millions. Les États-Unis ont annoncé leur intention d'attaquer d'autres centres financiers de l'organisation (CNN, 11 janvier 2016).
• La frappe contre le bâtiment où l'argent était stocké est une continuation de la politique de la coalition dirigée par les États-Unis, ainsi que de la Russie, consistant ànuire aux capacités économiques de l'Etat islamique. A cette fin, des frappes aériennes massives ont été réalisées ces derniers mois, ciblant des camions citernes, des sites de production de pétrole et des convois de transport de pétrole à la vente (en particulier à la Turquie). Selon des estimations américaines,les revenus du pétrole et des produits pétroliers de l'Etat islamique ont diminué d'environ 40% à la suite de ces frappes aériennes.
• Selon un rapport du Commandement central des forces aériennes des États-Unis, un UAV se serait écrasé le 7 janvier 2016 près d'Al-Qaim (près de la frontière irako-syrienne), après avoir perdu le contrôle. L'Etat islamique a annoncé que ses membres avaient abattu l'appareil et a publié des photos de ses restes (Aamaq, 8 janvier 2016 ; Spoutnik, 9 janvier 2016). 
• Deux jets Tornado allemands ont décollé de la base d'Incirlik pour mener à bien trois heures de mission de collecte de renseignements aériens au-dessus de la Syrie et de l'Irak. Selon le porte-parole de l'armée allemande, les deux appareils effectueront désormais un vol par jour. Selon le porte-parole, la Turquie aura accès aux informations recueillies, mais l'objectif des missions de collecte de renseignements est l'Etat islamique, et non pas les Kurdes (RT, 9 janvier 2016).

Implication de la Russie dans la guerre civile en Syrie

• Cette semaine, l'aviation russe a attaqué des cibles dans les endroits suivants : Daraa, Alep, Lattaquié, Deir al-Zor, Damas, Hama, Idlib etc. Les responsables américains continuent à critiquer la politique des frappes aériennes russes. Au sujet des frappes aériennes en Syrie, un haut responsable américain qui a requis l'anonymat a déclaré que seul un tiers des frappes aériennes de la Russie visent des objectifs de l'Etat islamique. Ce responsable a ajouté que les Russes ont effectué plus de 5.000 frappes aériennes depuis le 30 septembre 2015, mais que 70% d'entre elles ont été dirigées contre les groupes opposés au Président Assad. Il a ajouté que la Russie utilise des bombes inexactes, causant des dommages aux maisons des civils. Selon lui, ces frappes aériennes inexactes forcent la population à fuir, ce qui a conduit à une importante augmentation du nombre de réfugiés (Télévision Al-Arabiya, 9 janvier 2016).
• Dans un article résumant l'année 2015, le magazine Atlantic Monthly, publié à Washington DC, mentionne l'implication de la Russie dans les combats en Syrie dans les trois derniers mois de 2015. Selon le magazine, les réalisations de la Russie en Syrie comprennent :

• Le soutien à l'armée syrienne contre les organisations terroristes, pour la première fois en quatre ans.
• La libération de 80 villes et villages, et d'une zone de plus de 500 km2, des mains des organisations et leur retour à l'armée d'Assad.
• L'activité de la force aérienne russe a permis aux forces de l'armée syrienne de "prendre une pause" après avoir combattu en continu pendant cinq ans.

Principaux développements en Syrie

Aperçu général

• Cette semaine, il n'y a eu aucun changement significatif sur le terrain : au Sud-Est de Homs, l'armée de l'air syrienne a attaqué des positions et des fortifications de l'Etat islamique dans la zone d'Al-Qaryatayn, une ville qui est maintenant dans le collimateur de l'armée syrienne. Dans la région du barrage de Tishreen, récemment reprise par les forces kurdes, et dans la région de l'Est d'Alep, l'Etat islamique continue de mener une guérilla contre les forces kurdes et l'armée syrienne (explosion de voitures piégées, tirs de roquettes et d'obus de mortier).
• Sur leur site officiel, les forces kurdes (GPJ) ont publié un document intitulé "L'équilibre du pouvoir dans la guerre contre les groupes hostiles au Nord de la Syrie en 2015". Dans un commentaire résumant les combats en 2015, les forces kurdes affirment avoir réalisé 453 opérations durant l'année. Dans ces opérations, 5.875 personnes ont été tuées, la plupart des membres de l'Etat islamique. Le commentaire détaille également les armes saisies par les forces kurdes pendant les combats. Selon le rapport, 680 combattants kurdes ont été tués dans ces combats (Site officiel des GPJ, 9 janvier 2016).

Le barrage de Tishreen

• Les combats ont continué entre l'Etat islamique et les forces kurdes dans le Nord de la province d'Alep, près du barrage de Tishreen, qui a été récemment repris par les Kurdes (avec l'appui des forces locales). Treize combattants des GPJ kurdes auraient été tués dans des affrontements avec l'Etat islamique près du barrage (Khatwa, 8 janvier 2016).

La base aérienne militaire de Kuweyres

• L'armée syrienne poursuit ses efforts pour établir son contrôle sur la région à l'Est d'Alep. Depuis sa base de pouvoir de la base aérienne militaire de Kuweyres, l'armée syrienne fait pression sur l'Etat islamique et avance vers le Nord, afin de reprendre la ville d'Al-Bab. L'Etat islamique, pour sa part, continue de mener une guérilla contre les forces armée syriennes. Cette semaine, l'organisation a fait exploser un camion piégé contre les soldats de l'armée syrienne dans le village d'Aïcha, au Nord de la base aérienne.

La province de Homs : la région d'Al-Qaryatayn

• Après avoir repris le village de Mheen, l'armée syrienne a commencé à faire pression sur les forces de l'Etat islamique dans la ville d'Al-Qaryatayn, au Sud-Est de Homs. Cette semaine, des affrontements ont opposé l'armée syrienne à l'Etat islamique. Les deux côtés ont subi des pertes (Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), 8 janvier 2016). Selon l'agence de presse syrienne, l'armée syrienne aurait tué au moins 13 membres de l'Etat islamique et détruit des véhicules (SANA, 8 janvier 2016). L'activité de l'armée syrienne a été soutenue par l'armée de l'air syrienne, qui a attaqué les positions et fortifications de l'Etat islamique (Twitter, 10 janvier 2016).

Principaux développements en Irak

Aperçu général

• Joseph Dunford, chef des états-majors des armées américaines,s'est rendu en Irak cette semaine. Pendant son séjour, il a rencontré le Premier ministre irakien  Haider al-Abadi, l'ambassadeur des États-Unis en Irak, et le commandant de la coalition internationale contre l'Etat islamique en Syrie et en Irak. Selon Dunford, les Irakiens ont la main haute dans les combats contre l'Etat islamique, comme le montrent leur emprise de Ramadi, leurs opérations militaires dans la province d'Al-Anbar, leur contrôle permanent des installations pétrolières à Baiji, et les opérations réussies visant à couper les voies d'approvisionnement de l'organisation au Sud du Sinjar. Selon Dunford, les Irakiens sont désormais plus confiants dans leur capacité à faire face à l'Etat islamique. Il a ajouté que les forces irakiennes ont compris comment fonctionner plus efficacement en utilisant le support aérien qui leur est fourni par les pays de la coalition (Site Internet du Département d'État américain, 9 janvier 2016).
• Le Premier ministre irakien a affirmé que l'Irak est le pays qui réalise la plupart des frappes aériennes contre l'Etat islamique en Irak. Selon lui, les pays de la coalition sous commandement américain n'ont procédé qu'à environ 40% de toutes les frappes aériennes. Toutefois, il a noté que l'Irak a encore besoin du soutien étranger (Spoutnik, 11 janvier 2016). Dans ce contexte, il a été signalé que le Département d'Etat américain a approuvé la vente de 800 millions de dollars de matériel militaire à Irak. Les armes envoyées en Irak comprennent des missiles anti-chars, des missiles sol-air, et de l'équipement auxiliaire. Les armes sont destinées aux combats contre l'Etat islamique (Defence Talk, 11 janvier 2016).

La province d'Al-Anbar

La ville de Ramadi

• Le porte-parole du conseil de la province d'Al-Anbar a affirmé le 11 janvier 2016 que toute la ville de Ramadi avait été reprise des mains de l'Etat islamique après de violents combats contre les derniers bastions de l'organisation dans la ville (Al-Sharq Al-Awsat, 11 janvier 2016). D'autre part, selon des responsables de la sécurité en Irak, les forces de sécurité irakiennes continuent de progresser et de nettoyer la ville, qui n'est toujours pas pleinement contrôlée par le gouvernement irakien. Il a été rapporté que la plupart des résidents ont été évacués de la ville, afin de ne pas être blessés au cours des combats contre l'Etat islamique. Parmi les civils qui ont été évacués, 11 membres de l'Etat islamique ont été arrêtés alors qu'ils tentaient de s'enfuir de la ville avec les familles évacuées (Al-Hayat, 10 janvier 2016).

La région de Haditha

• Dans la région de la ville de Haditha, au Nord-Ouest de Ramadi, les combats se poursuivent entre l'Etat islamique et l'armée irakienne. Les forces irakiennes auraient pris le contrôle de la zone d'Al-Sha'i, au Sud de Haditha. Selon un porte-parole du Conseil de la province d'Al-Anbar, au cours des derniers jours, des dizaines de membres de l'Etat islamique ont été tués dans les combats dans les zones de Haditha, Al-Baghdadi et Barwana (Al-Sharq Al-Awsat, 11 janvier 2016). Il semble, par conséquent, que l'armée irakienne tente d'établir le contrôle des villes et des localités le long de l'Euphrate comme une étape préliminaire pour reprendre le contrôle de la province d'Al-Anbar (voir la carte).
• Selon un rapport de l'armée irakienne, plusieurs dirigeants de l'Etat islamique auraient été tués dans des frappes aériennes menées dans la région de Barwana, près de Haditha :

• Le 6 janvier 2016, l'armée irakienne a annoncé la mort de Thamer Mohammed Matlub Hussein al-Mahlawi, qualifié de "ministre de la Guerre" de l'Etat islamique, qui aurait été tué avec trois de ses escortes, y compris un autre responsable de l'organisation dans la province d'Al-Anbar, appelé Abu Adwan al-Rawi al-Mahlawi. Thamer al-Mahlawi était un ancien membre d'Al-Qaïda qui a combattu aux côtés d'Abu Moussab al-Zarqaoui. Il a récemment été nommé par le chef de l'Etat islamique Abu Bakr al-Baghdadi au poste de commandant de la région de Haditha (alarabiya.net, 6 janvier 2016 ; Russia al-Youm, 6 janvier 2016).

• Le 8 janvier 2016, l'armée irakienne a annoncé la mort du porte-parole de l'Etat islamique Abu Muhammad al-Adnani (Al-Sumaria, 7 janvier 2016). À ce stade, ce rapport n'a pas été vérifié. Taha Subhi Falaha, alias Abu Muhammad al-Adnani al-Shami, était un Syrien qui a combattu sous Abu Bakr al-Baghdadi contre l'armée américaine en Irak. Il a été arrêté par les Américains et emprisonné de 2005 à 2010. Début 2013, il a été nommé à la tête des opérations et a apparemment également  servi de membre du Conseil de la Choura de l'organisation. Il est actuellement le porte-parole officiel de l'Etat islamique. Al-Adnani était celui qui avait annoncé (le 29 juin 2014) la création des califats islamiques dans les territoires conquis par l'Etat islamique en Syrie et en Irak. Selon un rapport du 2 novembre 2014, il avait été blessé dans un raid aérien de l'armée irakienne dans le quartier Al-Qaim, dans la province d'Al-Anbar (All 4 Syrie, 2 novembre 2014).

• Selon un rapport du 10 janvier 2016, Assi Ali Mohammed Nasser al-Obeidi, alias Abu Omar al-Obeidi, a été tué dans un raid aérien de l'armée de l'air irakienne. Il a servi en tant que commandant militaire de la région d'Al-Jazeera (la région désertique entre la Syrie et l'Irak) et second adjoint du chef de file de l'Etat islamique, Abu Bakr al- Baghdadi. Assi al-Obeidi aurait récemment séjourné en Syrie pour participer aux combats dans la région de Haditha. Al-Obeidi était un colonel dans la Garde républicaine irakienne sous le règne de Saddam Hussein. Il a fait la connaissance d'Abu Bakr al-Baghdadi quand les deux hommes ont été incarcérés dans la même prison américaine. Après s'être échappé de prison, il a rejoint les rangs de l'Etat islamique (Agence de presse Al-Naba, 9 janvier 2016 ; RT, 10 janvier 2016).

Bagdad

• L'activité terroriste de l'Etat islamique à Bagdad et ses environs se poursuit.Cette semaine, une voiture piégée a explosé près d'un centre commercial dans le quartier d'Al-Ghadir, dans l'Est de Bagdad. Selon les rapports, 18 personnes ont été tuées et des dizaines ont été blessés. Des clients du centre commercial auraient été pris en otages par l'Etat islamique. Des combattants de la force anti-terroriste irakienne ont ​​fait irruption dans le bâtiment, tué deux membres de l'Etat islamique et libéré les otages. Certains des auteurs de l'attaque ont réussi à échapper (Al-Arabiya, BBC; Aamaq; Reuters, 11 janvier 2016).
• Dans la région d'Al-Miqdadiyah, au Nord-Est de Bagdad,  deux attaques ont été signalées. Par conséquent, plusieurs dizaines de personnes ont été tuées et environ 50 autres ont été blessées. Une attaque a été réalisée par un terroriste suicide armé d'une ceinture piégée et l'autre à l'aide d'une voiture piégée (Al-Ahed ; Al-Sumaria, 11 janvier 2016). L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité des attaques.

L'Egypte et la péninsule du Sinaï

• Pendant la semaine, l'Opération Droit du Martyr a continué, avec une activité intense des forces de sécurité égyptiennes contre des cibles de l'Etat islamique. Selon une source de sécurité, l'armée égyptienne aurait détruit un entrepôt dans le Sud de Rafah contenant de grandes quantités d'armes (Al-Watan, 7 janvier 2016). Les forces de sécurité égyptiennes ont également tué plusieurs membres de la Province du Sinaï de l'Etat islamique dans le Sud de cheikh Zoweid, arrêté 25 membres et confisqué une grande quantité de matériel et d'armes. Dans le Sud de Rafah, les forces de sécurité ont tué Mohammed Ramzi Al-Aati, un Palestinien membre de l'Etat islamique qui s'était infiltré à partir de la bande de Gaza dans le Sinaï à travers les tunnels afin de rejoindre l'Etat islamique (Portail Veto, 8 janvier 2016).
• Malgré l'intense activité, la Province du Sinaï de l'Etat islamique a poursuivi ses activités de guérilla contre les forces de sécurité égyptiennes, dont certaines ont été déjouées :

• Le 11 janvier 2016, les forces de sécurité égyptiennes ont fait exploser deux engins piégés sur la route de l'aéroport, dans le Sud d'Al-Arish (Twitter, 11 janvier 2016).
• Le 9 janvier 2016, un officier et quatre soldats ont été blessés dans l'explosion de deux APC de police dans le Centre et le Sud de Al-Arish (Sky News, 9 janvier 2016).
• Le 8 janvier 2016, un officier et un soldat ont été blessés dans l'explosion d'un APC dans l'Ouest de Rafah (Al-Watan, 8 janvier 2016).
• Le 8 janvier 2016,des membres de l'Etat islamique ont fait exploser un engin explosif improvisé contre un APC de l'armée égyptienne près de Karam al-Kawadis, à l'Est d'Al-Arish (Akhbar al-Muslimeen, 9 janvier 2016).

• Le 8 janvier 2016, les forces de sécurité égyptiennes ont annoncé avoir empêché une attaque terroriste à l'aide une voiture piégée dans un village au Sud de Rafah (Al-Watan, 8 janvier 2016).
• Le 7 janvier 2016, le principal gazoduc d'Al-Arish, dans la partie Ouest de la ville, a été dynamité. Selon l'enquête initiale, la Province de Sinaï de l'Etat islamique était derrière l'explosion. Il n'y a pas eu de victimes (Al-Youm al-Sabea, 7 janvier 2016). La Province du Sinaï de l'Etat islamique a plus tard publié une revendication de responsabilité pour l'explosion du pipeline (Compte Twitter affilié à la Province du Sinaï de l'Etat islamique, 7 janvier 2016).
• Le 7 janvier 2016, l'armée égyptienne a déjoué une tentative d'attaque contre un avant-poste de l'armée au Sud de Rafah. Trois hommes armés ont été tués et huit autres ont été blessés (Sky News, 7 janvier 2016).
• Le 7 janvier 2016, des membres de l'Etat islamique ont tiré plusieurs roquettes sur une patrouille de l'armée égyptienne à Al-Arish (Akhbar al-Muslimeen, 8 janvier 2016). L'Etat islamique a filmé l'incident (Site Internet de partage de fichiers shortwiki.org, 8 janvier 2016).

• Le 5 janvier 2016, la Province du Sinaï de l'Etat islamique a revendiqué la responsabilité du meurtre du journaliste Alaa Ahmed Salim, dans le Nord du Sinaï. Le journaliste avait été enlevé par l'Etat islamique quelques jours plus tôt. Son corps a été retrouvé avec des signes de blessures par balles à l'Est d'Al-Arish (Portail Veto, 5 janvier 2016).

• En Egypte et dans le sud du Sinaï, plusieurs attaques ont visé des touristes et des membres des forces de sécurité. L'Etat islamique était apparemment derrière ces attaques :

• Le 7 janvier 2016, environ 15 hommes armés et masqués ont ouvert le feu sur un bus de touristes arabes israéliens (d'Um al-Fahm, Kafr Qassem et Jaffa), qui visitaient la région de Gizeh en Égypte. Le bus était vide. Aucune victime n'a été signalée. Certains des terroristes ont été arrêtés par les autorités égyptiennes. La Province de l'Egypte de l'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque contre l'autobus. Selon un communiqué publié par l'organisation, l'attaque a été menée en réponse à l'appel du chef de l'Etat islamique, Abu Bakr Al-Baghdadi, d'attaquer des Juifs partout dans le monde (Aamaq, 8 janvier 2016 ; Akhbar al-Muslimeen, 8 janvier 2016 ; Al-Youm al-Sabea, 7 janvier 2016).
• Le 9 janvier 2016,Ahmed Fahmy, chef de la police de la circulation à Al-Munib (Sud de Gizeh) et un autre policier ont été tués par des coups de feu  tirés sur leur voiture (Al-Masri Al-Youm, 9 janvier 2016). La Province d'Egypte de l'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque (Compte Twitter affilié à l'Etat islamique, 9 janvier 2016).
• Le 9 janvier 2016, deux hommes armés sont entrés dans l'hôtel Bella Vista à Hurghada, dans le Sud du Sinaï, et ont tiré sur les touristes qui se trouvaient là. Deux touristes du Danemark et d'Allemagne auraient été blessés (Sky News, 9 janvier 2016). Les deux hommes armés ont été tués par les forces de sécurité. Les hommes armés portaient des ceintures d'explosifs (Al-Arabiya, 9 janvier 2016). Selon des sources de sécurité, les terroristes avaient un drapeau de l'Etat islamique en leur possession et ont scandé Allah Akbar en pénétrant dans l'hôtel (Sky News, 9 janvier 2016).

Le jihad mondial dans d'autres pays

Libye

• Au moins 70 personnes ont été tuées et plus de 200 ont été blessées dans un attentat à la voiture piégée dans un camp de formation de la police dans la ville de Zliten (située entre Tripoli et Misrata dans le Nord-Ouest de la Libye). La Province de Tripoli de l'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque.
• Un terroriste suicide au volant d'un véhicule piégé s'est fait exploser à l'entrée du camp durant l'appel du matin. Dans un communiqué revendiquant la responsabilité de l'attaque, l'Etat islamique a précisé que l'attaque avait été commise par Abdallah Al-Mouhajer, et que les attaques continuerontjusqu'à ce que toute la Libye soit conquise (Al-Wasat, 7 janvier 2016 ; site Internet du ministère libyen de l'Intérieur, 7 janvier 2016 ; aljazeera.net, 7 janvier 2016 ; Akhbar Libya 24, 7 janvier 2016 ; Akhbar Dawlat al-Islam, 8 janvier 2016).

Benghazi

• L'Etat islamique a publié une vidéo du crash d'un avion de chasse de l'armée libyenne, qui soutient le gouvernement de Tobrouk, dans la ville de Benghazi. L'organisation affirme avoir abattu l'avion le 4 janvier 2016, avec des tirs antiaériens (Aamaq, 6 janvier 2016).

Turquie

• Le 12 janvier 2016, une puissante explosion a retenti place Sultan Ahmet à Istanbul, près de la Mosquée Bleue. Selon les premiers rapports, 10 personnes, toutes des touristes, ont été tuées dans l'explosion, et 15 autres ont été blessées. Neuf des morts étaient allemands. Jusqu'à présent, aucune organisation n'a revendiqué la responsabilité de l'attaque. Selon le Premier ministre turc, l'attaque a été commise par un terroriste suicide de l'Etat islamique. Selon les services de sécurité turcs, le terroriste était Nabil Fadli, 28 ans, citoyen saoudien qui vivait en Syrie. Il avait récemment traversé la frontière de la Syrie à la Turquie en tant que réfugié. Ahmet Square est l'une des plus célèbres attractions touristiques d'Istanbul, avec de nombreux sites touristiques, et il est bondé la plupart des heures de la journée.

France

• Le 7 janvier 2016, un homme à l'identité inconnue est entré dans un poste de police du 18^ème arrondissement de Paris, en agitant un couperet à viande et en criant Allah Akbar. Craignant qu'il porte une ceinture d'explosifs, la police a tiré et l'a tué. Après qu'il a été abattu, une équipe qui l'a examiné a déterminé que la ceinture d'explosifs qu'il portait n'était pas réelle.Une lettre avec un drapeau de l'Etat islamique a été retrouvée dans ses affaires, accompagnée d'une note en arabe revendiquant la responsabilité de l'attaque. Il pourrait s'agir de la dernière d'une longue série d'attaques locales menées en France et dans d'autres pays occidentaux, inspirées par l'Etat islamique mais non réalisées par l'organisation.

Etats-Unis

• Sur un passage-piétons à Philadelphie, un homme vêtu d'une longue robe blanche a pris d'assaut une voiture de police conduite par un officier de police et a ouvert le feu avec un pistolet. L'officier de police a réussi à tirer sur l'agresseur et à le blesser. Après son arrestation, l'assaillant a déclaré qu'il avait agi pour le compte de l'Etat islamique. Selon les rubans de sécurité, il avait apparemment l'intention de tuer le policier (CNN, 9 janvier 2016). Cette attaque peut également avoir été inspirée par l'Etat islamique.

Bangladesh

• Selon un communiqué de l'Etat islamique publié le 7 janvier 2016, ses membres ont poignardé un missionnaire chrétien à mort dans la province de Jhenaidah, à environ 132 km au Sud-Ouest de la capitale Dhaka (Aamaq, 7 janvier 2016).

Activités de contre-terrorisme

Etats-Unis

• Le Président américain Barack Obama a approuvé la création d'une force de mission particulière chargée de combattre la machine de propagande de l'Etat islamique via Internet. Le groupe de travail sera appelé Countering Violent Extremism Task Force. La mise en place de la force a été annoncée après que le Président Obama a déclaré à l'Assemblée générale des Nations Unies que l'activité de propagande de l'Etat islamique devait être arrêtée et que l'organisation devait être empêchée de recruter des membres. La somme de 5 millions de dollars a été allouée au programme (Daily Star, 9 janvier 2016). Des responsables de la Maison blanche et de l'équipe chargée de la sécurité intérieure du Président des États-Unis se sont réunis avec des experts de la Silicon Valley pour discuter des moyens de lutter contre le terrorisme et l'extrémisme violent sur Internet (Site Internet de la Maison Blanche, 8 janvier 2016).
• La police fédérale a arrêté deux Palestiniens nés en Irak accusés d'avoir des liens avec l'Etat islamique en Syrie. Un a été arrêté en Californie et l'autre au Texas. L'un d'eux avait de l'expérience dans la lutte contre le régime d'Assad en Syrie et avait immigré aux États-Unis en 2012. Il a ensuite quitté les Etats-Unis pour se battre et est retourné aux États-Unis en Janvier 2014. L'intention des deux hommes était de se rendre en Syrie. On ignore comment ils se sont rencontrés. Pour ce faire, ils ont fait usage des réseaux sociaux (AP, 8 janvier 2016).
• John Kelly, chef du Commandement Sud de l'armée américaine,a déclaré que l'an dernier,environ 150 activistes islamiques radicaux ont quitté les Caraïbes pour rejoindre les combats dans les rangs de l'Etat islamique en Irak et en Syrie. Certains d'entre eux ont été tués. Il a exprimé sa préoccupation à propos de l'impact que ces membres pourraient avoir à leur retour dans leurs foyers. Selon lui, il suffit qu'un petit nombre d'entre eux commettent des attaques terroristes. Il a ajouté que le danger dans la région des Caraïbes est plus grand en raison de l'absence d'organismes d'application de la loi comme aux États-Unis. Il a précisé que les Etats-Unis s'efforcent d'aider ces pays (caribbean360.com, 10 janvier 2016).

Turquie

• L'enquête de l'attaque menée par des membres de l'Etat islamique à Ankara en Octobre 2015, dans laquelle 102 personnes sont mortes, a révélé que 450 personnes ont rejoint les rangs de l'organisation à partir de la seule ville d'Ankara. Environ une centaine d'entre eux ont été formés pour fabriquer des engins piégés. L'enquête a également révélé que huit escadrons terroristes agissaient en parallèle à Ankara et s'apprêtaient à commettre des attaques contre des centres de loisirs, contre le complexe résidentiel du quartier général de la Marine, l'académie militaire, la mosquée de la secte Jafari, et ailleurs. Deux membres ont été arrêtés, soupçonnés d'avoir recueilli des informations sur des lieux de divertissement pour le réveillon du Nouvel An dans l'intention d'effectuer une attaque à ce moment-là (sozcu.com.tr, 9 janvier 2016).
• Dans une opération de police menée par les forces de sécurité turques dans la province de Mersin dans le Sud de la Turquie (après l'attaque d'Istanbul), 31 personnes ont été arrêtées, soupçonnées d'avoir des liens avec l'Etat islamique, dont 25 Syriens (Today Zaman, 13 janvier 2016).

Etats arabes unis

• Selon un rapport du 10 janvier 2016, la Cour de sûreté d'Etat d'Abu Dhabi a imposé la peine de mort à un citoyen des Etats arabes unis qui avait rejoint l'Etat islamique. Deux autres citoyens ont été condamnés à sept ans de prison pour l'avoir aidé à rejoindre l'Etat islamique. Un quatrième accusé a été condamné à trois ans de prison (Al-Arabiya, 10 janvier 2016).

Activités de propagande

Al-Qaïda menace d'attaques en Occident

• Le 7 janvier 2016, la province Andalus d'Al-Qaïda (cf., Espagne) a publié une vidéo montrant ses membres qui menacent de commettre des attaques à Naples, Rome et Madrid. La vidéo montre plusieurs attaques suicide commises par des membres d'Al-Qaïda. Elle comprend également des sermons encourageant les téléspectateurs à mourir pour Allah et à réaliser l'hégire, à rejoindre les rangs d'Al-Qaïda là où l'organisation est implantée (Page Twitter affiliée à Al-Qaïda, 9 janvier 2016).

L'Etat islamique publie un guide en ligne pour les jeunes intéressés à rejoindre ses rangs

• Selon un rapport du 7 janvier 2016, un membre de l'Etat islamique appelé Abu Saeed al-Baritani a publié un guide en anglais pour les personnes désireuses de rejoindre l'organisation. Le guide est appelé : "Conseils pour ceux qui font la Hijrah." Il contient une grande quantité d'informations sur divers sujets, notamment les premiers secours, l'entraînement physique, l'apprentissage de l'arabe, et conseille aux lecteurs de ne rien dire à leurs parents sur leur intention de rejoindre l'Etat islamique, et de leur dire seulement après l'avoir fait (foreigndesknews.com, 7 janvier 2016). 

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