Pleins feux sur le jihad mondial (17-23 mars 2016)

Pleins feux sur le jihad mondial

Pleins feux sur le jihad mondial

Les deux terroristes suicide filmés par les caméras de sécurité de l'aéroport.

Les deux terroristes suicide filmés par les caméras de sécurité de l'aéroport.

La revendication de responsabilité en arabe et en français publiée par l'Etat islamique

La revendication de responsabilité en arabe et en français publiée par l'Etat islamique

Le terroriste suicide Mehmet Öztürk (haber7.com, 20 mars 2016)

Le terroriste suicide Mehmet Öztürk (haber7.com, 20 mars 2016)

Le terroriste filmé par la caméra de sécurité du restaurant  (Radikal, 21 mars 2016).

Le terroriste filmé par la caméra de sécurité du restaurant (Radikal, 21 mars 2016).

Le Président russe reçoit les combattants (Site Internet du ministère russe de la Défense www.eng.mil.ru)

Le Président russe reçoit les combattants (Site Internet du ministère russe de la Défense www.eng.mil.ru)

Le Président russe Vladimir Poutine remet des certificats de mérite aux combattants rentrés de Syrie lors d'un événement au Kremlin.

Le Président russe Vladimir Poutine remet des certificats de mérite aux combattants rentrés de Syrie lors d'un événement au Kremlin.

Des soldats de l'armée syrienne se déplaçant à pied et en véhicule dans la région montagneuse surplombant Al-Qaryatayn (Agence de presse Sana, Youtube, 19 mars 2016)

Des soldats de l'armée syrienne se déplaçant à pied et en véhicule dans la région montagneuse surplombant Al-Qaryatayn (Agence de presse Sana, Youtube, 19 mars 2016)

: Le commandant de la troisième division de l'armée syrienne, qui participe à l'attaque de Palmyre. L'interview a eu lieu à Jabal Jubail, à environ 6 km au Sud d'Al-Qaryatayn, après sa reprise des mains de l'Etat islamique.

: Le commandant de la troisième division de l'armée syrienne, qui participe à l'attaque de Palmyre. L'interview a eu lieu à Jabal Jubail, à environ 6 km au Sud d'Al-Qaryatayn, après sa reprise des mains de l'Etat islamique.

Les forces armées irakiennes se déplacent vers la ville d'Hit (Al-Sumaria, 19 mars 2016)

Les forces armées irakiennes se déplacent vers la ville d'Hit (Al-Sumaria, 19 mars 2016)

Les cinq personnes exécutées par l'Etat islamique dans la ville d'Hit sur des accusations de collaboration avec les autorités irakiennes

Les cinq personnes exécutées par l'Etat islamique dans la ville d'Hit sur des accusations de collaboration avec les autorités irakiennes

Appel à témoins lancé par la police française pour aider à trouver Salah Abdeslam (Compte Twitter de la police française, 15 novembre 2015)

Appel à témoins lancé par la police française pour aider à trouver Salah Abdeslam (Compte Twitter de la police française, 15 novembre 2015)


Aperçu général

  • La semaine a été marquée par une série d'attaques menées par l'Etat islamique qui témoigne des capacités opérationnelles de l'infrastructure terroriste et de guérilla établie par l'organisation en dehors de la zone centrale de sa domination en Syrie et en Irak. Des branches et des réseaux locaux de l'Etat islamique ont été impliqués dans les attaques qui ont été menées en Turquie, en Belgique, en Egypte et en Libye. Cela peut indiquer un effort délibéré de mener des attaques au moment où la pression monte sur l'organisation en Syrie et en Irak.
  • Rue Istiklal, au cœur d'Istanbul, un terroriste suicide s'est fait exploser parmi un groupe de touristes (quatre morts, dont trois Israéliens, et 39 blessés, dont 11 Israéliens). A l'aéroport international de Bruxelles, deux terroristes suicide se sont fait exploser et, à peu près en même temps, une explosion a retenti à la station de métro près des institutions de l'Union européenne (les deux attaques ont tué au moins 34 personnes et blessé au moins 250). Au Nord de la péninsule du Sinaï (Al-Arish, Rafah), une attaque a été menée contre un barrage et un camp militaire des forces de sécurité égyptiennes (18 morts).
  • En Syrie, le cessez-le-feu continue avec ses caractéristiques familières pour la quatrième semaine. En même temps, les efforts de l'armée syrienne pour reprendre la ville de Palmyre des mains de l'Etat islamique se poursuivent, avec l'appui de l'armée de l'air russe. En Irak, l'armée irakienne a lancé une opération pour libérer la ville d'Hit, sur les rives de l'Euphrate, à environ 70 km au Nord-Ouest de Ramadi (où les forces de sécurité irakiennes continuent de nettoyer la zone). A Mossoul, le cœur du régime de l'Etat islamique, les moyens de communication de l'organisation ont été endommagés dans une frappe aérienne de l'US Air Force. 

 

Attentats terroristes à Bruxelles
(Premier état des lieux)
  • Le 22 mars 2016 dans la matinée, des attaques terroristes ont été menées dans deux endroits de la ville de Bruxelles. Les attaques ont tué plus de 34 personnes et blessé plus de 200 :
  • Vers 9h, deux terroristes suicide se sont fait exploser, l'un après l'autre, dans le hall des départs de l'aéroport international de Bruxelles. Un terroriste s'est fait sauter avec une ceinture d'explosifs près d'une succursale de banque et l'autre près d'un café. Onze personnes ont été  tuées et plusieurs dizaines ont été blessées. Un fusil d'assaut Kalachnikov a été trouvé à côté de l'un des terroristes morts. Une ceinture d'explosifs non enclenchée a également été retrouvée (il est possible que la ceinture était censée être déclenchée par un troisième terroriste, mais quelque chose a mal tourné). Selon des témoins, avant l'explosion, un homme a crié en arabe.
  • Environ une heure plus tard (vers 10h), une autre attaque (par un terroriste suicide ?) a été commise à la station de métro près du siège de l'Union européenne. Plus de 20 personnes ont été tuées et plusieurs ont été blessés. L'explosion a eu lieu dans l'un des wagons.
  • La branche information de l'Etat islamique a publié une déclaration sur les médias sociaux revendiquant la responsabilité de l'attaque. Selon la déclaration, les attaques en Belgique ont été effectuées en réponse à l'implication de la Belgique dans la guerre contre l'Islam. Selon la déclaration, les attaques ont été effectuées en utilisant des ceintures explosives, des engins explosifs improvisés, et des mitrailleuses. La déclaration souligne que les sites de l'attaque ont été soigneusement sélectionnés dans le but de tuer des "croisés" (cf., les chrétiens, les Européens). Le communiqué faisait également référence à de futures attaques.
  • Immédiatement après les incidents, la Belgique a élevé son niveau d'alerte et d'autres pays européens ont adopté des mesures d'urgence. La police belge a publié des images des caméras de sécurité de l'aéroport montrant trois hommes. Il s'agit probablement de deux terroristes suicide et d'un troisième homme qui a apparemment changé d'avis et qui s'est enfui. Ils sont arrivés à l'aéroport en taxi avec des explosifs cachés dans leurs valises. Les deux terroristes ont été identifiés comme les frères Al-Bakraoui, connus des services de sécurité locaux. Les forces de sécurité belges mènent une chasse à l'homme pour retrouver le troisième terroriste. Les forces de sécurité ont lancé un assaut dans un quartier du Nord-Est de Bruxelles, où unengin piégé contenant des clous a été retrouvé à côté d'un drapeau de l'Etat islamique.
Attentat suicide de l'Etat islamique en Turquie
  • Le 19 mars 2016 dans l'après-midi,un attentat suicide a été réalisé rue Istiklal, l'une des principales rues d'Istanbul, en Turquie, fréquentée par de nombreux touristes. Un terroriste portant une ceinture explosive s'est fait exploser parmi un groupe de touristes israéliens qui marchaient dans la rue. Quatre personnes ont été tuées dans l'attaque, trois Israéliens et un Iranien. En outre, 39 personnes ont été blessées, dont 11 Israéliens.
  • Selon le ministre de l'Intérieur turc Efkan Ala, un test ADN a révélé que l'attentat suicide a été réalisé par Mehmet Öztürk, citoyen turc âgé de 24 ans, de la ville de Gaziantep, dans le Sud de la Turquie. Selon les médias turcs, il est connu des autorités comme membre de l'Etat islamique ayant séjourné en Syrie (Sky News, Daily Sabah, 19 mars 2016). Le père et le frère du terroriste ont été arrêtés. Le père a affirmé qu'il avait signalé la disparition de son fils à la police en 2013. Il s'avère que cette année-là, il s'est rendu en Syrie et a rejoint l'Etat islamique. Il est retourné en Turquie en 2015, probablement sous une fausse identité (Hürriyet, 20 mars 2016).
  • Une analyse des images des caméras de sécurité du restaurant où les Israéliens ont déjeuné avant leur mort indique que le terroriste attendait à l'extérieur de l'établissement. Quand les Israéliens ont quitté le restaurant, il s'est approché d'eux et a fait exploser sa ceinture explosive. Selon plusieurs rapports de la presse turque, le terroriste a suivi le groupe israélien du moment où il a quitté l'hôtel jusqu'à ce qu'il arrive au restaurant (Habertürk, 21 mars 2016).[1]À ce stade, cette information n'a pas été vérifiée. Les forces de sécurité turques tentent de localiser trois autres membres qui envisageraient de mener une attaque en Turquie (Sabah; Hürriyet, 21 mars 2016). Des rapports ont également fait état d'arrestations par les forces de sécurité turques suite à l'attaque.
  • Jusqu'à présent, l'Etat islamique n'a pas revendiqué la responsabilité de l'attaque.Selon des informations publiées dans les médias turcs, l'attaque a été planifiée et menée par un réseau de l'organisation opérant en Turquie et composé de plusieurs membres (contre lesquels une chasse à l'homme est en cours). Ce réseau a fourni au terroriste suicide la logistique nécessaire à l'exécution de l'attaque, y compris la ceinture d'explosifs. Selon nous, l'attaque visait un site touristique afin de dissuader la Turquie de lutter contre le terrorisme de l'Etat islamique. Quant à la cible de l'attaque, il y a deux possibilités : l'une est que le choix d'un groupe de touristes était aléatoire. Si l'information selon laquelle le terroriste a suivi le groupe d'Israéliens à partir du moment où ils ont quitté l'hôtel est vérifiée, cela augmenterait la probabilité qu'il se soit fait exploser délibérément contre des Israéliens.

     L'accord de cessez-le-feu – Etat des lieux 

  • L'accord de cessez-le-feu est entré dans sa troisième semaine. La semaine dernière aussi, il a été maintenu avec ses caractéristiques familières, à savoir, une diminution significative de l'intensité des affrontements, des violations locales et insignifiantes, la poursuite des frappes aériennes contre l'Etat islamique et d'autres organisations qui ne sont pas incluses dans le cessez-le-feu, et la poursuite de l'offensive de l'armée syrienne contre l'Etat islamique à Palmyre, avec le soutien de l'armée de l'air russe. Le respect continu du cessez-le-feu a permis la reprise des pourparlers de Genève pour résoudre la crise en Syrie (14 mars 2016).
  • Le commandant du centre de coordination russe de Hmeymim a déclaré qu'il n'y avait aucune violation conséquente du cessez-le-feu. Le centre de coordination a également transféré de l'aide humanitaire à divers endroits en Syrie (Spoutnik, 19 mars 2016). Une moyenne de 5-10 violations du cessez-le-par jour a été enregistrée dans les rapports quotidiens publiés par le Ministère russe de la Défense la semaine dernière. Le centre a rapporté que 43 "groupes armés" ont adhéré à l'accord de cessez-le-feu jusqu'ici (RT, 21 mars 2016).[2]

L'implication russe dans la guerre en Syrie

  • Selon un rapport du 16 mars 2016, des avions supplémentaires ont quitté la base de Hmeymim et sont retournés en Russie (RT, 16 mars 2016). Le ministre russe de la Défense a rapporté qu'après le retrait d'une grande partie de la force russe, la force russe restant à la base de Hmeymim est composée de 20 avions de combat et de bombardiers, d'un système de défense aérienne S-400, et de 2.000 membres du personnel. Les objectifs de la force restée sur place sont la guerre contre le terrorisme, le soutien au Président syrien Bachar al-Assad et la surveillance du cessez-le-feu (Spoutnik, 20 mars 2016).
  • Dans un discours aux soldats rentrés de Syrie, le Président russe Vladimir Poutine a clairement indiqué que la Russie n'a pas complètement abandonné l'arène syrienne. Selon lui, la Russie va continuer à attaquer les organisations terroristes en Syrie, conformément à la définition du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il a ajouté que la Russie n'attaquera pas ceux qui ont adhéré à l'accord de cessez-le-feu. Selon Poutine, l'objectif principal de la Russie est la promotion des pourparlers [à Genève] (Agence de presse TASS, 17 mars 2016).
  • Selon Poutine, suite à l'accord de cessez-le-feu, le nombre de frappes aériennes a chuté de 60 à 80 par période de 24 heures à 20-30. Cela a permis à la Russie de réduire le nombre d'avions stationnés en Syrie. Selon lui, l'étape a été coordonnée avec le Président syrien Bachar al-Assad. Les forces russes restant dans la zone surveilleront le cessez-le-feu et aideront l'armée syrienne dans le domaine de la planification opérationnelle, des renseignements, au niveau de la formation, de la défense des bases russes et des frappes aériennes contre des cibles de l'Etat islamique et du Front Al-Nusra. Le Président russe a souligné quela Russie pourrait accroître la mesure de sa force en Syrie en quelques heures, en fonction des évolutions.

Principaux développements en Syrie

La province de Homs
Poursuite de l'offensive de l'armée syrienne à Palmyre
  • La campagne de l'armée syrienne pour reprendre la ville de Palmyre des mains de l'Etat islamique, qui a débuté le 4 mars 2016, se poursuit pour la troisième semaine. Les efforts de l'armée syrienne et des forces qui la soutiennent sont concentrés sur la reprise du secteur de Palmyre et l'encerclement de la ville (l'encerclement n'a pas encore été achevé). Les combats ont fait des victimes des deux côtés. L'Etat islamique a envoyé des dizaines de renforts d'Al-Raqqah à Palmyre et œuvre à remonter le moral de la population locale.
  • L'Etat islamique accompagne l'offensive sur Palmyre d'une campagne de propagande destinée aux forces combattantes et à population locale de Palmyre. À cette fin, la branche information de l'Etat islamique a publié une vidéo comparant la situation de Palmyre avant et après sa conquête par l'organisation ("émergeant de l'obscurité à la lumière.") La vidéo contient également des scènes de la campagne de l'armée syrienne pour reconquérir la ville. La vidéo se termine en disant que Palmyre sera le "cimetière des Russes, de Bachar [Assad] et ses alliés."
L'implication de la Russie dans l'offensive sur Palmyre
  • Selon Sergueï Rudskoy, chef de la direction opérationnelle de l'état-major russe, des avions de combat russes effectuent 20-25 sorties par jour contre des cibles à Palmyre en soutien à l'armée syrienne (Agence de presse TASS, 18 mars 2016). Le 17 mars 2016, l'Etat islamique a annoncé que ses membres avaient tuéun conseiller de l'armée russe dans la région d'Al-Dawa [3](la zone rurale à l'ouest de Palmyre). La machine de propagande de l'Etat islamique a publié une vidéo montrant le corps et les armes du conseiller (Aamaq, 17 mars 2016). L'Etat islamique a précédemment  rapporté le meurtre de quatre soldats russes dans la région de Qasr al-Hallabat, à environ 15 km au Sud-Ouest de Palmyre (le Président russe Vladimir Poutine a déclaré dans son discours que quatre soldats russes ont été tués en Syrie).
Implication du Hezbollah dans l'offensive sur Palmyre
  • Selon les rapports des médias syriens,une force du Hezbollah participe activement à la bataille sur Palmyre. Selon les rapports, la force Radwan du Hezbollah (unité d'élite du Hezbollah) lutte dans la région (Al-Durar al-Shamiya, 17 mars 2016). L'Etat islamique aurait tué 10 membres du Hezbollah dans la région de Palmyre (Syria Mubasher, 18 mars 2016). L'Etat islamique a indiqué avoir fait exploser une voiture piégée et avoir réussi à détourner les membres du Hezbollah vers un champ de mines dans la région d'Al-Dawa, à l'Ouest de Palmyre. Selon l'Etat islamique, 10 membres du Hezbollah ont été tués et 20 autres blessés (Aamaq, 17 mars 2016).
  • Un responsable du Hezbollah a démenti les rumeurs rapportées dans les médias selon lesquelles le Hezbollah aurait quitté la Syrie après le désengagement russe. Naim Qassem, secrétaire général adjoint du Hezbollah, a déclaré que le retrait partiel de la Russie n'aura pas d'incidence sur la force du Hezbollah soutenant le régime syrien dans la lutte contre l'Etat islamique, le Front Al-Nusra et les organisations qui les soutiennent. Selon lui, le Hezbollah est toujours dans la région et n'a pas l'intention de revoir ses plans (Al-Ahed, 18 mars 2016).
La vile d'Al-Qaryatayn
  • Dans le secteur de la ville d'Al-Qaryatayn, au Sud-Est de Homs, les affrontements se poursuivent entre l'armée syrienne et l'Etat islamique. L'organisation, qui contrôle Al-Qaryatayn, a réussi à prendre le contrôle de plusieurs zones stratégiques à l'Est de la ville (Al-Durar al-Shamiya, 20 mars 2016). L'armée syrienne a également saisi des secteurs stratégiques dans la région et a pris le contrôle des routes menant d'Al-Qaryatayn à Palmyre et de Palmyre à Damas (Dimashq al-Aan, 20 mars 2016).
Affrontements dans les autres provinces de Syrie
  • Dans les autres provinces de Syrie, y compris les provinces où le cessez-le-feu est appliqué et celles où il ne l'est pas, les affrontements locaux ont continué entre les différentes forces, sans changement significatif sur le terrain :
  • Province d'Alep: Dans la zone rurale au Nord d'Alep, des affrontements locaux ont opposé des membres de l'Etat islamique à des organisations rebelles.
  • Province d'Al-Hasakah : Des heurts locaux ont continué dans la région de la ville d'Al-Shadadi (qui a été reprise par les forces kurdes) et le long des routes menant à la ville. L'Etat islamique a continué à mener des actes de guérilla contre les forces kurdes, en faisant exploser une moto piégée et plusieurs voitures piégées (Comités locaux de coordination, 19-20 mars 2016).
  • Hama– Le long de la périphérie Est de Hama,  des affrontements ont opposé des membres de l'Etat islamique à l'armée syrienne (Dimashq al-Aan, 17 mars 2016). Le Front Al-Nusra aurait subi des pertes à la suite des affrontements avec l'armée syrienne (Page Twitter de Hussein Mortada, 17 mars 2016).
  • Deir al-Zor: Les affrontements se sont poursuivis dans la zone de la base aérienne militaire. L'armée syrienne a déjoué une attaque près de la base aérienne. L'armée de l'air syrienne a attaqué des cibles dans les quartiers Nord et Sud de Deir al-Zor (Observatoire syrien des droits de l'homme, 18 mars 2016).
  • La zone de Daraa et le Sud du Golan: Les affrontements ont continué dans la zone entre les forces rebelles, dont le Front Al-Nusra, et les Brigades des Martyrs d'Al-Yarmouk, affiliées à l'Etat islamique. L'objectif des groupes rivaux est d'établir leur contrôle sur la région frontalière entre Israël, la Syrie et la Jordanie. Les Brigades des Martyrs Al-Yarmouk ont affirmé avoir fait des progrès, mais il semble que la situation sur le terrain n'a pas encore été résolue.

Principaux développements en Irak

La province d'Al-Anbar
La campagne pour la libération de la ville d'Hit
  • L'armée irakienne a lancé une opération pour libérer la ville d'Hit, sur la rive Ouest de l'Euphrate, à environ 70 km au Nord-Ouest de Ramadi,[4]dans le cadre de la stratégie de l'Irak, qui cherche à libérer la province sunnite d'Al-Anbar des mains de l'Etat islamique.
  • De graves affrontements ont opposé l'armée irakienne et l'Etat islamique autour de la ville d'Hit. Selon les rapports de sources militaires irakiennes, l'armée irakienne a pris le contrôle de la région d'Al-Muhammadi, à environ 13 km au Sud-Est d'Hit (Al-Jazeera, 18 mars 2016). L'armée irakienne a également repris la ville de Kabisa, à l'Ouest de la ville (Al-Hayat, 20 mars 2016). L'Etat islamique, pour sa part, a réalisé deux attentats suicide contre l'armée irakienne dans la région d'Hit (Agence de presse Aamaq, 20 mars 2016). En même temps, l'Etat islamique a annoncé qu'il avait exécuté cinq collaborateurs des autorités irakiennes dans la ville d'Hit (Agence de presse Aamaq, 18 mars 2016).
Ramadi
  • Cette semaine encore, l'Etat islamique a continué à mener des actes de guérilla contre l'armée irakienne dans et autour de la ville de Ramadi, à l'aide de voitures piégées :
  • Le 21 mars 2016,l'armée irakienne a annoncé avoir déjoué une tentative de l'Etat islamique de faire exploser quatre véhicules piégés contre les forces irakiennes à l'Est de Ramadi. Une "source sécuritaire" a ajouté qu'une voiture a explosé, blessant sept soldats (Al-Sumaria, 21 mars 2016).
  • Le 20 mars 2016, l'Etat islamique a annoncé avoir fait exploser une voiture piégée conduite par un terroriste suicide contre un avant-poste de l'armée irakienne dans la région d'Al-Hamidhiyah, au Nord-Est de Ramadi. Selon l'organisation, 20 soldats irakiens ont été tués dans l'explosion (Agence de presse Aamaq, 20 mars 2016).
  • Le 19 mars 2016, un raid aérien de la coalition internationale contre l'Etat islamique dirigée par les États-Unis a détruit deux voitures piégées à l'Ouest de la ville de Ramadi (Al-Sumaria, 19 mars 2016).
Province de Ninive
Mossoul
  • Cette semaine, l'armée de l'air américaine a attaqué des cibles de l'Etat islamique dans le Centre de Mossoul (Al-Jazeera, 20 mars 2016). Selon l'organisation, les avions de l'armée de l'air américaine ont attaqué sept de ses infrastructures de communication dans la ville (Agence de presse Aamaq, 17 mars 2016). Deux jours plus tard, l'Etat islamique a publié une vidéo de propagande montrant John Cantlie, le journaliste britannique enlevé par l'organisation et utilisé pour sa machine de propagande. John Cantlie, parlant de Mossoul, a ridiculisé les frappes aériennes, en disant que cinq milliards de dollars ont été investis dans un raid aérien sur les installations de communication. Cela indique, selon Cantlie, que les Américains sont tellement désespérés que ce sont les seules cibles de l'État islamique que leurs renseignements peuvent détecter (Isdarat al-Dawla al-Islamiyya, 19 mars 2016).

L'Egypte et la Péninsule du Sinaï

  • Au cours de la semaine, les forces de sécurité égyptiennes ont poursuivi leurs activités contre la Province du Sinaï de l'Etat islamique, principalement dans les régions de Cheikh Zoweid, Al-Arish et Rafah. Selon des rapports, des membres de la Péninsule du Sinaï de l'Etat islamique ont été tués et plusieurs autres ont été blessés. Des membres auraient été détenus et des armes et des matériaux de fabrication d'armes ont été confisqués. Dans le même temps, les membres de l'Etat islamique ont poursuivi leurs actes de guérilla contre les forces de sécurité égyptiennes.
  • Le 17 mars 2016, des membres de la Province du Sinaï de l'Etat islamique ont réalisé deux attaques terroristes :
  • Treize membres des forces de sécurité égyptiennes ont été tués, dont quatre officiers, et plus de 10 ont été blessés, dans une attaque terroriste combinée menée par des membres de l'Etat islamique au barrage d'Al-Safa au Sud d'Al-Arish. L'attaque a débuté lorsque des terroristes armés ont tiré des obus de mortier sur une position de la police. Immédiatement après, une voiture piégée a explosé à l'entrée de la station de police. Des coups de feu ont également été tirés sur les ambulances et les véhicules de police venus évacuer les blessés. La Province du Sinaï de l'État islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque.
  • Cinq soldats égyptiens ont été tuéset 10 ont été blessés dans uneattaque contre un camp militaire à Rafah. Des obus de mortier ont été tirés sur le camp. La Province du Sinaï de l'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque. La revendication de responsabilité précise que deux engins explosifs improvisés posés près du camp ont explosé, tuant 10 membres des forces de sécurité égyptiennes (Compte Twitter affilié à l'Etat islamique, 17 mars 2016).
  • Suite à l'attaque contre le barrage d'Al-Safa, des experts égyptiens sur les questions de sécurité ont mis en évidence plusieurs défaillances de sécurité aux points de contrôle dans le Sinaï et au niveau de la coordination entre l'armée et les forces de police. Le Président égyptien a ordonné aux forces de sécurité de prendre des mesures immédiates pour améliorer la sécurité à tous les points de contrôle dans le Nord de la péninsule du Sinaï. Le chef de la Division du génie des forces militaires a indiqué que les points de contrôle seraient équipés de moyens techniques sécurisés visant à les protéger des tirs de roquettes et d'obus de mortier (Al-Masry al-Youm, 21 mars 2016).
  • En Egypte, les services de sécurité de Port-Saïd ont démantelé deux cellules composées de neuf terroristes. L'objectif des équipes terroristes était de recruter des jeunes en Egypte et de les convaincre de mener des attaques contre la police, l'armée et les institutions de l'Etat et des églises dans toute l'Egypte.Leur interrogatoire a révélé qu'ils avaient l'intention de se rendre en Libye pour y suivre une formation et rentrer en Egypte illégalement (Al-Youm al-Sabea, 20 mars 2016).

Le jihad mondial dans d'autres pays

Libye
Préparatifs pour une attaque contre une infrastructure pétrolière ?
  • Selon des sources libyennes, un convoi de l'Etat islamique comptant environ 30 véhicules équipés de drapeaux de l'organisation a quitté la ville de Syrte vers le Sud (Bawabat Al-Wasat, 19 mars 2016). Des sources de la ville de Bin Jawad, située à 120km à l'Est de Syrte et contrôlée par l'Etat islamique, ont déclaré que l'organisation concentre ses membres des villes de Bin Jawad et An-Nawfaliyah à Bin Jawad, ainsi que les véhicules et les armes, en préparation d'une attaque planifiée sur les infrastructures pétrolières d'As-Sidr et Lanuf (Portail Al-Wasat, 17 mars 2016). Selon un rapport du 16 mars 2016, un engin piégé apparemment déposé par l'Etat islamique sur la route principale entre Ras Lanuf et Ben Jawad a été neutralisé (Bawabat Ifriqya al-Ikhbariya, 16 mars 2016).
Benghazi
  • L'armée libyenne sous le commandement de Khalifa Haftar s'efforce toujours de nettoyer la ville de Benghazi de la présence de l'Etat islamique et d'autres milices islamiques. Les combats font rage dans les quartiers de la ville et autour de la ville. Selon le commandant de la salle des opérations de l'armée de Haftar à Benghazi, l'armée de l'air du gouvernement de Tobrouk a attaqué une embarcation au large des côtes de Benghazi qui était arrivée de l'Ouest de la Libye. Sur l'embarcation, il y avait 15 chars et véhicules blindés, des combattants et trois conteneurs de munitions. Selon les rapports, la cible a été touchée avec précision. Les personnes qui se trouvaient à bord et qui ont tenté de fuir dans des canots pneumatiques ont été abattues (Agence de presse libyenne, 18 mars 2016 ; page Facebook du siège de l'armée de l'air de l'armée de Haftar, 19 mars 2016). À ce stade, l'identité du destinataire des armes est toujours inconnue.
Attaque sur une centrale électrique au Sud d'Ajdabiya
  • À la mi-Mars 2016, des membres de l'Etat islamique ont attaqué la centrale de Sarier (ou la station de projet de rivière artificielle), située à 320 km au Sud d'Ajdabiya. Des hommes armés sont arrivés de la région d'Ajdabiya, au Nord du Centre de la Libye, où l'Etat islamique est engagé dans les luttes de pouvoir contre l'armée libyenne et des milices rivales. Ils ont brûlé les réserves de carburant de l'usine et les installations et les véhicules qui s'y trouvaient. Selon le commandant d'un bataillon stationné dans la région, un terroriste suicide a tenté de se faire sauter à la porte de la centrale. L'attaque a causé des dommages à l'alimentation en électricité des pompes du "projet de rivière artificielle" qui alimente en eau l'Est de la Libye. Après l'attaque, un niveau d'alerte élevé a été déclaré sur tous les champs de pétrole dans le Sud de la Libye (Bawabat Al-Wasat, 15 mars 2016 ; site de la société pétrolière libyenne nationale, 17 mars 2016; Akhbar Libya 24, 15-16 mars 2016).Droite : Le site de l'attaque de l'Etat islamique du 14 mars 2016 (Wikimapia). Gauche : Les résultats de l'attaque de l'Etat islamique sur la centrale (Page Facebook de la compagnie pétrolière Waha Dahra, 15 mars 2016)

Activités de contre-terrorisme

Russie
  • Dans le Sud de la République du Daghestan, la police russe a arrêté trois membres de l'Etat islamique qui avaient l'intention de mener des attaques sur le sol russe. Selon le Comité antiterroriste national (NAK), les trois détenus ont révélé l'emplacement d'une cache d'armes dans une maison abandonnée à la périphérie d'un village. Les autorités y ont trouvé une tonne d'explosifs et cinq kilogrammes de TNT, destinés à la fabrication artisanale de bombes (RT, 17 mars 2016).
Belgique
  • Le 18 mars 2016 dans la soirée, Salah Abdeslam, membre du réseau qui a perpétré les attentats terroristes à Paris le 13 novembre 2015, a été arrêté dans le quartier de Molenbeek de Bruxelles. Il a été arrêté près de la maison de sa famille. Son premier interrogatoire a révélé que, selon la planification préliminaire, il était censé se faire sauter au stade de football Stade de France, mais a changé d'avis à la dernière minute. Les autorités françaises devraient demander son extradition.
  • Salah Abdeslam, citoyen français né en Belgique, s'est enfui après l'attaque de Paris et a été arrêté pour être interrogé près de la frontière avec la Belgique. Il a été libéré après quelques heures, apparemment en raison d'un manque de coordination entre les diverses agences de sécurité.Depuis, il séjournait dans la région de Bruxelles, en alternance entre plusieurs maisons sûres organisées pour lui par des jihadistes, ses partenaires dans le réseau terroriste de l'Etat islamique.
  • Le quartier de Molenbeek à Bruxelles, où Salah Abdeslam a été arrêté, est un bastion jihadiste de premier ordre en Belgique, et apparemment en Europe. Certains des terroristes qui ont participé à l'attaque de Parisvenaient de Molenbeek, et quelques collaborateurs qui ont été impliqués dans les attentats de Paris ont pris la fuite vers le quartier. Ce quartier abrite une importante population musulmane d'où sont issus les terroristes belges qui ont quitté le pays pour combattre dans les rangs de l'Etat islamique.[5] De nombreux individus sont revenus dans le quartier durant l'année écoulée après avoir combattu dans les rangs de l'organisation et les collaborateurs recrutés par l'Etat islamique y opèrent également.[6] Il semble donc qu'il existe une infrastructure jihadiste à Molenbeek qui opère en Belgique et qui pourrait avoir été impliquée dans l'attaque terroriste de Bruxelles le 22 mars 2016.

[1]Selon le témoignage d'une blessée israélienne, le terroriste a suivi le groupe d'Israéliens pendant un certain temps : "... Je me souviens l'avoir regardé et m'être dit : Qu'est-ce qu'il fait là? Pourquoi est-il si proche de nous ? ..." (Quotidien israélien Haaretz, citant le rapport d'un témoin oculaire révélé par la deuxième chaîne de télévision, 23 mars 2016).
[2]Selon le chef du Comité antiterroriste national de Russie, la Russie ne passera pas sous silence les cas de terroristes déguisés en organisations d'opposition modérée affirmant qu'ils ont rejoint le cessez-le-feu (Spoutnik, 21 mars 2016).
[3] Riad Haddad, l'ambassadeur de Syrie en Russie, a déclaré qu'un groupe de soldats russes était resté en Syrie pour soutenir les opérations terrestres menées par l'armée syrienne pour la libération de Palmyre. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskova déclaré en réponse que l'opération de reprise de Palmyre est menée de façon indépendante par l'armée syrienne et que l'armée russe n'y prend pas part (Spoutnik, 18 mars 2016).
[4]La ville d'Hit a une population d'environ 75.000 personnes, avec 50.000 autres dans ses environs. La population est composée de tribus sunnites. L'Etat islamique a conquis la ville en Octobre 2014 et la contrôle depuis.
[5]Selon une estimation du ministère belge de l'Intérieur datée de Novembre 2015,un total de 270 personnes ont quitté la Belgique pour combattre dans les rangs de l'Etat islamique (Correspondant du quotidien Haaretz à Bruxelles, 16 novembre 2015).
[6]Bin Ali Salih, militant local dans l'organisation "parents impliqués", est la mère de Sabri, qui est allé en Syrie en 2013 pour rejoindre les rangs des jihadistes. Elle a déclaré aux journalistes qu'en 2013, quand son fils est allé en Syrie, "les autorités ont autorisé les jeunes comme lui à s'y rendre. Elles pensaient ôter la charge de leurs épaules, que leurs problèmes étaient en train de décoller pour la Syrie via la Turquie avec un billet aller et ont estimé qu'ils ne reviendraient jamais. Mais tout cela a changé en 2015, quand ils ont commencé à revenir. Maintenant, les autorités commencent enfin à réagir... Mais seulement parce que cela les touche directement" (Haaretz, 22 mars 2016).