Pleins feux sur le jihad mondial (7-13 avril 2016)

 Aperçu général

En Syrie, le cessez-le-feu est entré dans sa septième semaine, avec ses caractéristiques familières. En même temps, les combats se poursuivent dans les différentes zones de combat qui ne sont pas incluses dans l'accord. Les affrontements locaux sont concentrés dans la région d'Alep. Le porte-parole du Département d'Etat américain a déclaré que les Etats-Unis étaient préoccupés par l'intention [de l'armée syrienne] de reprendre la ville d'Alep. Selon lui, la reprise de la ville est susceptible de porter atteinte à la prochaine série de pourparlers à Genève. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a déclaré que les attaques du régime syrien dans la région d'Alep et à l'Est de Damas mettaient en péril l'accord de cessez-le-feu. Le régime irakien tente toujours de s'imposer dans la province sunnite d'Al-Anbar. Des milliers de personnes qui avaient quitté Ramadi ont commencé à revenir suite à l'amélioration de la situation sécuritaire. Dans le même temps, l'armée irakienne tente de compléter sa reprise de la ville d'Hit, à environ 70 km au Nord-Ouest de Ramadi. En Syrie, le régime s'efforce de rétablir la vie normale à Palmyre et Al-Qaryatayn, qui ont été récemment libérées de l'Etat islamique. Un éditorial publié dans l'organe de l'État islamique Al-Naba (6 avril 2016) affirme que le Sinaï sera bientôt le théâtre de combats entre l'Etat islamique et Israël et l'Egypte, suite aux attaques récemment menées contre l'organisation dans la péninsule du Sinaï, que l'auteur attribue à Israël. Un article d'opinion publié par l'agence de presse Al-Haqq, affiliée à l'Etat islamique (31 mars 2015) a récemment appelé à ouvrir de nouveaux fronts contre "l'ennemi juif" depuis le Sinaï et les hauteurs du Golan.

 

L'accord de cessez-le-feu

• Le cessez-le-feu est entré dans sa septième semaine, avec des caractéristiques similaires à celles des semaines précédentes. Selon le ministère russe de la Défense, le centre de coordination de Hmeymim a enregistré une moyenne de 4-6 violations journalières du cessez-le-feu (contre environ huit la semaine dernière). Selon certaines sources, le nombre de villes qui ont rejoint le cessez-le-feu est maintenant de 60, contre 53 la semaine dernière (Ministère russe de la Défense, 10 avril 2016).
• Lors d'une séance d'information, le lieutenant-général Sergueï Rudskoy, chef de la direction des opérations à l'état-major général des forces armées russes, a déclaré que, malgré les violations, le cessez-le-feu reste sous contrôle. Selon lui, aucun opération militaire n'est menée en Syrie en dehors des opérations contre le Front Al-Nusra et l'Etat islamique (Page Facebook du ministère russe de la Défense).
• Mark Toner, porte-parole adjoint du Département d'Etat américain,a déclaré qu'afin que le cessez-le-feu continue d'être respecté, ses signataires doivent renoncer aux attaques ou aux reprises de territoires. Selon Toner, les États-Unis sont préoccupés par l'intention [de l'armée syrienne] de reprendre Alep alors qu'il est clair qu'il y a des organisations de la région qui participent à la trêve. Il a ajouté que la reprise de la ville d'Alep avant la prochaine série de pourparlers à Genève pourrait saper les pourparlers (Reuters, 11 avril 2016). En outre, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a déclaré que les attaques menées par le régime syrien et ses alliés dans la région d'Alep et dans la zone rurale à l'Est de Damas compromettent l'accord de cessez-le-feu (Reuters, 12 avril 2016).

La campagne internationale contre l'Etat islamique

• La coalition internationale menée par les Etats-Unis continue de mener des attaques en Irak et en Syrie contre des cibles de l'Etat islamique. Pendant la semaine, les avions des pays de la coalition ont effectué plusieurs dizaines de frappes aériennes. La grande majorité des frappes aériennes ont été menées en Irak, principalement dans les secteurs de Fallujah, Hit, Kirkouk, Mossoul et Kisik. Les frappes aériennes en Syrie ont été concentrées principalement dans la région d'Al-Raqqah (Site Internet du Département d'Etat américain). Le porte-parole du commandement central de l'armée américaine a signalé l'arrivée de bombardiers stratégiques B-52 américains à la base de l'armée de l'air au Centre du Qatar, chargés de rejoindre les frappes aériennes de la coalition internationale contre l'Etat islamique en Irak et en Syrie.
• Lors d'une visite en Irak, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a déclaré que les bastions de l'Etat islamique à Al-Raqqah et Mossoul devraient être repris d'ici fin 2016. Selon le ministre, 2016 devrait être un tournant marquant le début de la chute de l'Etat islamique (AFP, 11 avril 2016).
• Selon des "sources jordaniennes", une formation sera bientôt ouverte en Jordanie pour former un bataillon destiné à mener des opérations militaires spéciales contre l'Etat islamique. La formation sera supervisée par les Britanniques. Selon les sources, le bataillon comprendra 900 combattants de divers pays voisins de la Jordanie qui seront formés à effectuer des opérations de commando (Liban 24, 6 avril 2016).

Implication de la Russie dans les combats en Syrie

• Les avions russes ont poursuivi leurs frappes aériennes dans toute la Syrie contre des cibles de l'Etat islamique et les organisations qui ne sont pas incluses dans le cessez-le-feu. Les Russes ont attaqué des cibles dans et autour d'Alep, Idlib, Deir al-Zor, Damas, Al-Raqqah et autres. Le ministre russe de la Défense a confirmé que des hélicoptères russes Ka-52 et Mi-28 étaient arrivés en Syrie. Selon le ministre, les hélicoptères de combat soutiendront l'armée syrienne dans ses attaques dans la ville de Palmyre, et prendront part à l'attaque prévue sur Deir al-Zor (Russia Insider, 10 avril 2016).

Principaux développements en Syrie

Palmyre et ses environs

• Suite à la reprise de la ville, les Russes aident le régime syrien à supprimer les grandes quantités de mines et d'engins explosifs improvisés laissés dans la ville et ses environs par l'Etat islamique. Selonla porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, les démineurs russes ont détruit plus de 1.500 engins explosifs improvisés pendant les opérations de déminage effectuées cette semaine dans la ville (Spoutnik, 8 avril 2016). Le lieutenant-général Sergueï Rudskoy, chef de la direction des opérations à l'état-major des forces armées russes, a déclaré que jusqu'à présent, six kilomètres de routes, plus de 200 dunams (20 hectares) et trois bâtiments de la vieille ville de Palmyre ont été vérifiés. En outre, à Al-Qaryatayn, les soldats du génie syrien ont déminé 17 km de routes, quarante rues et des bâtiments publics (Page Facebook du ministère russe de la Défense).

• Selon des rapports, les travaux de rénovation ont commencé à Palmyre, et les habitants qui avaient fui la ville ont commencé à revenir. Selon un rapport du 9 avril 2016, environ 2000 habitants qui avaient fui Palmyre pour Homs ont regagné leur domicile. Les résidents ont également commencé à retourner dans leurs foyers à Al-Qaryatayn (Agence de presse Sana, 9 avril 2016).

Les affrontements à travers la Syrie

• Dans les autres provinces à travers la Syrie, y compris les provinces où le cessez-le-feu est appliqué et les zones où il ne l'est pas, des affrontements locaux ont continué entre les différentes forces :

• La zone rurale d'Alep: Des affrontements locaux ont continué dans la zone rurale au Sud d'Alep. L'armée syrienne a concentré des troupes au Sud d'Alep, dans le but de reprendre le village d'Al-Eis, qui a été occupé par le Front Al-Nusra et les organisations rebelles le 1^er avril 2016. Les organisations rebelles prétendent avoir repoussé une tentative d'attaque des forces syriennes, qui ont subi des pertes sévères (12 avril 2016). Entre autres, des membres du Hezbollah et des combattants chiites dirigés par l'Iran ont été tués. Selon le lieutenant-général Sergueï Rudskoy, chef de la direction des opérations à l'état-major général des forces armées russes, le Front Al-Nusra concentre des forces et des armes dans le Sud-Ouest d'Alep. Il estime que 8.000 membres du Front Al-Nusra sont déployés dans la région, et environ 1500 au Nord d'Alep (Page Facebook du ministère russe de la Défense).
• La zone près de la frontière turque: Le 7 avril 2016, cinq roquettes ont été tirées sur la ville de Kilis en Turquie, à partir du territoire contrôlé par l'Etat islamique en Syrie. Quatre personnes ont été blessées (Anatolia, 11 avril 2016). En réponse, l'armée turque a attaqué des positions de l'organisation en Syrie. Selon un rapport de l'agence de presse de l'Etat islamique, Aamaq, l'artillerie turque a tiré 45 obus sur le village d'Al-Raesh, près de la frontière turque (Akhbar al-Aan, 7 avril 2016).
• La zone de Deir al-Zor: Les affrontements se sont poursuivis entre les membres de l'Etat islamique et l'armée syrienne dans la région de la base aérienne militaire. Des membres de l'Etat islamique ont essayé de prendre le contrôle du secteur de Daghim, à l'Est de la base aérienne, mais ont été repoussés par l'armée syrienne, avec le soutien aérien. L'armée syrienne a attaqué des cibles de l'Etat islamique dans plusieurs quartiers de la ville de Deir al-Zor.
• Idlib– Un nouvel accord a été conclu entre les organisations rebelles (Jaysh al-Fatah) et le régime syrien sur le départ d'environ 500 blessés et leurs escortes des villes chiites de Kafraya et Fu'ah, au Nord-Est d'Idlib^[1] (Dimashq al-Aan, 9 avril 2016).
• Al-Raqqah– Les forces de la coalition, la Russie et l'armée syrienne ont effectué des frappes aériennes contre des cibles de l'Etat islamique dans la région d'Al-Raqqah, fief de l'organisation. Les cibles attaquées comprenaient la base aérienne d'Al-Tabqa et des cibles dans un quartier au Sud de la ville (Dimashq al-Aan, 7 avril 2016).
• Al-Hasakah– L'Etat islamique poursuit ses opérations de guérilla contre les forces kurdes : une voiture piégée de l'organisation a explosé au Sud de la ville d'Al-Shadadi, tuant 21 combattants kurdes (Zaman al-Wasl, 10 avril 2016). Selon une annonce de l'Etat islamique, six membres des forces kurdes ont été tués par des engins explosifs improvisés déposés dans la région de Tell Hamis, au Nord-Est d'Al-Hasaka (Aamaq, 9 avril 2016).
• La zone de Damas– Dans la zone rurale à l'Est de Damas, des affrontements ont opposé l'armée syrienne aux organisations rebelles. Parallèlement, des affrontements ont opposé l'Etat islamique au Front Al-Nusra dans le camp de réfugiés d'Al-Yarmouk au Sud de Damas.
• La zone de Dumeir (Est de Damas)– Les affrontements ont continué dans et autour de la ville de Dumeir entre l'armée syrienne et les forces rebelles. Plus de 300 civils syriens, employés d'une usine de ciment dans le secteur de Dumeir, ont été capturés lorsque l'Etat islamique a pris d'assaut l'usine. Après des négociations, 100 ouvriers ont été libérés et sont arrivés à Dumeir. 140 autres ont réussi à échapper. Les gardes armés de l'usine et des militants fidèles au régime syrien n'ont pas été libérés. Selon l'Etat islamique, ils seront jugés selon la loi islamique (Observatoire syrien des droits de l'homme, 9 avril 2016).

Principaux développements en Irak

• Lors d'une conférence de presse au cours d'une visite en Irak, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a déclaré que des membres de l'Etat islamique n'avaient pas effectué d'attaques [significatives] en Irak depuis plusieurs mois. Selon Kerry, l'Etat islamique perd du territoire, de l'argent et des membres sur une base quotidienne et est maintenant sur la défensive. Kerry a noté que les forces de la coalition avaient détruit plus de 1.200 champs de pétrole de l'organisation et frappé d'autres cibles liées à son système financier. Selon lui, la coalition internationale contre l'Etat islamique prévoit d'augmenter la pression sur l'organisation, en coopération avec l'Irak. Kerry a déclaré que l'opération de la libération de Mossoul est clairement une opération irakienne, qui aura le soutien de la coalition internationale (Sky News, 8 avril 2016).

Province d'Al-Anbar

Hit

• Cette semaine, les combats ont continué dans la ville d'Hit, contrôlée en grande partie par l'armée irakienne. L'Etat islamique tente d'empêcher l'armée irakienne de terminer la reprise de la ville. La plupart des combats ont eu lieu dans le centre-ville (Al-Jazeera, 9-10 avril 2016). Selon une "source sécuritaire" irakienne, 75 morts et corps de membres de l'Etat islamique de la bataille de Hit sont arrivés dans les hôpitaux de Mossoul (Al-Sabah al-Jadid, 9 avril 2016).

Ramadi

• Après la stabilisation de la situation sécuritaire dans la région de Ramadi, les résidents qui avaient fui ont commencé à revenir. Jusqu'à présent, plus de 9000 familles sont retournées dans la région (Al-Sumaria, 9 avril 2016). Cependant, il y a encore des affrontements dans la ville entre les membres de l'Etat islamique restés sur place et l'armée irakienne.

La province de Ninive et la ville de Mossoul

• Selon un rapport publié par l'Etat islamique le 10 avril 2016, les communications terrestres dans la ville de Mossoul se sont effondrées en raison de frappes aériennes sur les centraux téléphoniques du centre-ville par des avions de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis (Aamaq, 10 avril 2016).
• L'Etat islamique a publié une vidéo de propagande qui vise à démentir les rapports des médias irakiens selon lesquels les tribus sunnites de la province de Ninive qui soutiennent le régime irakien seront le fer de lance de la campagne pour libérer la ville de Mossoul. La vidéo montre le chef de la tribu Albu Hamad (une des tribus vivant près de Mossoul) disant qu'il reconnaît l'État islamique et ne reconnaît pas le régime du gouvernement irakien. D'autres chefs de tribu apparaissent dans la vidéo, prêtant allégeance au chef de l'Etat islamique Abu Bakr al-Bagdadi et exprimant leur soutien à l'organisation dans sa lutte contre le gouvernement irakien (archive.org, 7 avril 2016).

La province de Kirkouk

• Des membres de l'Etat islamique auraient attaqué la ville de Taza, au Sud de Kirkouk, avec des roquettes contenant apparemment du gaz toxique. Trois personnes ont été tuées et près de 1500 blessées par les émissions de gaz, qui ont provoqué des détresses respiratoires. Le type de gaz utilisé par l'Etat islamique n'a pas encore été identifié, mais il s'agit vraisemblablement de gaz moutarde (The Daily Mail, 9 avril 2016).

L'Egypte et la péninsule du Sinaï

• Au cours de la semaine, les forces de sécurité égyptiennes ont poursuivi leurs activités intensives contre la Province du Sinaï de l'Etat islamique dans les secteurs de Cheikh Zoweid, Al-Arish et Rafah. Les forces de sécurité ont imposé un couvre-feu et effectué des recherches approfondies dans plusieurs secteurs. De nombreux suspects ont été arrêtés et des armes ont été confisquées. Les forces ont également rapporté la découverte et l'explosion de plusieurs tunnels, y compris d'un tunnel de contrebande au Sud de Rafah, près de la frontière avec la bande de Gaza (Al-Watan, 9 avril 2016).
• Dans le même temps, les membres de l'Etat islamique ont poursuivi leurs activités de guérilla contre les forces de sécurité égyptiennes, principalement avec des engins explosifs improvisés. Ainsi, le 7 avril 2016, la Province du Sinaï a indiqué avoir fait exploser cinq engins improvisés près des forces de sécurité égyptiennes, causant la mort d'environ 18 membres des forces de sécurité et détruisant plusieurs véhicules (Aamaq, 7 avril 2016). La Province du Sinaï de l'Etat islamique a également revendiqué la responsabilité de la tentative d'assassinat de Yasser al-Hafez, le chef adjoint de la direction de la sécurité du Sinaï, qui a été grièvement blessé par un engin improvisé qui a explosé près de sa voiture à l'Ouest d'Al-Arish (Compte Twitter affilié à la Province du Sinaï de l'Etat islamique, 7 avril 2016).
• Un éditorial publié dans l'organe Al-Naba de l'État islamiquea fait référence aux attaques récemment menées contre l'organisation dans la péninsule du Sinaï, que l'auteur attribue à Israël. Selon l'article, dans un avenir proche, le Sinaï deviendra le théâtre de combats entre l'Etat islamique et Israël et l'Egypte. L'article note que les récents événements du Sinaï auront une vaste influence et vont progressivement conduire à une détérioration de la coopération entre Israël et l'Egypte en raison de la violation continue des accords de Camp David (Al-Naba, 6 avril 2016).

Le jihad mondial et les autres pays

Libye

Syrte

• Selon les rapports des médias libyens, l'armée libyenne se prépare à libérer la ville de Syrte, bastion de l'Etat islamique en Libye. À cette fin, elle aurait déployé des dizaines de tireurs d'élite sur les toits de grands bâtiments de la ville et posé des mines dans plusieurs secteurs de la  ville et ses environs (Agence de presse libyenne, 9 avril 2016 ; Al-Bayan, 11 avril 2016).

Benghazi

• Dans la ville de Benghazi, les combats se poursuivent entre l'armée libyenne sous le commandement de Khalifa Haftar et l'Etat islamique et le Conseil de la Shura des Révolutionnaires de Benghazi, bien que l'intensité des combats soit relativement faible. Selon le ministère de l'Intérieur de Benghazi, les forces de sécurité ont arrêté quatre membres de l'Etat islamique qui ont admis au cours d'un interrogatoire que des combattants étrangers de Tunisie et du Yémen servaient dans les rangs de l'organisation. Les détenus ont affirmé que l'Etat islamique reçoit l'aide de Misrata par le port d'Al-Marisa (Akhbar Libya 24, 10 avril 2016; Bawabat Ifriqya al-Ikhbariya, 5 avril 2016).

L'Etat islamique convoite les champs de pétrole en Libye

• L'unité de protection du bassin Maradah-Zala, qui est subordonné à l'armée libyenne du gouvernement Tobrouk, a annoncé l'évacuation des employés des champs de pétrole d'Al-Beda, Tebsti et Samah, au Sud de Maradah, suite aux attaques récurrentes de l'Etat islamique dans la région, et après des renseignements selon lesquels l'Etat islamique concentrerait ses forces près du champ de pétrole d'Al-Mabruk, situé à 220 km au Nord-Ouest de Maradah (Portail Al-Wasat, 9 avril 2016; Akhbar Libya 24, 7-9 avril 2016).

Activités de contre-terrorisme

Allemagne

• Dans un entretien à Die Welt, Hans-Georg Maassen, directeur de l'Office fédéral de protection de la Constitution allemande, a déclaré que l'Etat islamique cherche à commettre une attaque en Allemagne ou à agir contre les intérêts allemands. Selon lui, il n'y a pas d'informations précises sur la cible de l'attaque, mais les cibles potentielles sont les gares, les aéroports et les festivals en plein air. Des sources allemandes ont estimé que 800 Allemands se sont rendus en Syrie pour combattre dans les rangs de l'Etat islamique et environ 150 sont retournés en Allemagne en 2015 (RT, 10 avril 2016).

Belgique et France

• Le 9 avril 2016, la Belgique a déposé des actes d'accusations contre quatre personnes soupçonnées d'être impliquées dans les attentats terroristes de Bruxelles (22 mars 2016, 32 morts). Les deux principaux suspects sontMuhammad Abrini, qui a été filmé par les caméras de sécurité à l'aéroport de Bruxelles portant un chapeau, et un autre appelé Usamah Krayim. Les deux hommes sont soupçonnés de faire partie du réseau terroriste de l'Etat islamique en Europe, responsable de la mort de 130 personnes à Paris en Novembre 2015 et de 32 autres personnes dans les attentats de Bruxelles (AFP, 9 avril 2016).
• Selon le procureur belge, l'interrogatoire des suspects indique que leur plan initial était de mener des attaques à Paris et non à Bruxelles. Selon lui, la cible de l'attaque a été modifiée après que la police a arrêté des suspects à Bruxelles quelques jours avant la date prévue pour l'attaque (The Mirror, 10 avril 2016). En outre, le journal français Libération a rapporté que des membres du réseau de l'Etat islamique responsables des attaques en France et à Bruxelles avaient prévu de mener des attaques contre les matchs de football de l'Euro 2016 qui aura lieu cet été. Muhammad Abrini aurait divulgué cette information à ses enquêteurs, et les autorités françaises tentent maintenant de la vérifier (CNN, 11 avril 2016).

Bosnie Herzégovine

• Selon un expert américain sur les Balkans, près de 200-300 musulmans radicaux ont quitté la Bosnie-Herzégovine pour rejoindre les rangs de l'Etat islamique ou du Front Al-Nusra en Syrie et en Irak. Ils comprennent deux des terroristes les plus recherchés du monde: Bajro Ikanovic, ancien commandant du plus grand camp d'entraînement de l'Etat islamique au Nord de la Syrie pendant plusieurs années et Nusret Imamovic, membre important du Front Al-Nusra en Syrie. Selon l'expert, par rapport à la taille de la population en Bosnie-Herzégovine, il s'agit du plus grand nombre de membres de tous les pays d'Europe (Der Spiegel, 5 avril 2016).

Russie

• Les services de sécurité russes (FSB) ont arrêté cinq membres de l'Etat islamique qui tentaient de recruter des combattants russes. Ces membres avaient l'intention de mener des attaques terroristes dans la province de Volgograd, au Sud de la Russie. Des armes, des explosifs, des produits chimiques, des engins piégés et du matériel de propagande ont été trouvés en leur possession (RT, 8 avril 2016).

^[1]En Septembre 2015, un cessez-le-feu a été déclaré pour une période de six mois, qui comprenait Al-Zabadani et les villes chiites de Kafraya et Fu'ah. L'accord portait sur l'évacuation de 10.000 civils de ces villages en échange du départ de 500 militants des organisations rebelles.

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