Pleins feux sur le jihad mondial (17-23 novembre 2016)

 Principaux événements

Plus d'un mois après le début de la campagne de Mossoul, la situation est la suivante : L'armée irakienne avance lentement dans les quartiers orientaux de la ville et vers l'aéroport au Sud de Mossoul, faisant face à une résistance féroce de la part de l'Etat islamique. Les milices chiites et l'armée irakienne ont repris l'aéroport de la ville de Tal Afar, à l'Ouest de Mossoul, et coupé la route principale entre l'Irak et la Syrie. L'Etat islamique aurait commencé à utiliser des routes alternatives. L'Etat islamique continue de mener une guérilla urbaine à Mossoul, utilisant des voitures piégées conduites par des terroristes suicide. Selon le Département américain de la Défense, plus de 60 voitures et camions piégés ont été détruits jusqu'ici dans la campagne de Mossoul. Parallèlement aux combats dans la région de Mossoul, l'Etat islamique poursuit ses actes de terrorisme et de guérilla. Cette semaine, les attaques étaient concentrées surBagdad et ses environs, visant les forces de sécurité irakiennes et la population civile. Les médias de l'Etat islamique continuent d'appeler les supporters de l'organisation à commettre des attentats terroristes là où ils vivent. L'édition récente du magazine de l'organisation présente des informations détaillées sur la façon de mener une attaque à la voiture bélier. A Alep, des affrontements ont été signalés entre l'armée syrienne et les organisations rebelles dans plusieurs quartiers desbanlieues Est et Nord de la ville. Les combats terrestres ont été accompagnés d'attaques aériennes massives des avions syriens et russes, causant de nombreusespertes et des dommages considérables aux infrastructures de l'Est d'Alep (tous les hôpitaux de l'Est de la ville auraient été touchés et rendus inutilisables). L'armée syrienne a de nouveau appelé les habitants à quitter les quartiers Est de la ville et les organisations rebelles à remettre leurs armes, vraisemblablement avant "l'offensive stratégique" annoncée par le régime syrien la semaine dernière.

 

La campagne de reprise de Mossoul

L'effort de guerre à l'Est

• La campagne de reprise de Mossoul dure depuis plus d'un mois. L'armée irakienne, et en particulier sa force antiterroriste, continue de progresser dans les quartiers orientaux de la ville, faisant face à une résistance féroce de la part de l'Etat islamique. Le porte-parole du ministre irakien de l'Intérieur a annoncé que plus d'un tiers des quartiers orientaux de Mossoul avaient été libérés (Press TV, 16 novembre 2016). Le Centre d'Information de Ninive, qui publie des données sur les combats dans la région de Mossoul (en coordination avec l'armée irakienne), a indiqué que dans la plupart des secteurs repris au cours des deux dernières semaines, les forces irakiennes ont réussi à reprendre le contrôle total (Page Facebook du Centre d'information de Ninive, 20 novembre 2016).
• Le 16 novembre 2016, il a été signalé que les forces irakiennes, avec la coalition menée par les Etats-Unis, ont pénétré dans le quartier d'Al-Tahrir à Mossoul (AP, 16 novembre 2016). Durant les jours qui ont suivi, la force antiterroriste irakienne a repris les quartiers d'Adan et d'Al-Akha. Selon le commandant des forces irakiennes, Marwan Hamed Salah al-Hayali, le gouverneur de l'Etat islamique (Wali) dans le quartier d'Aden, a été tué (Al-Alam, 20 novembre 2016).

• Le 21 novembre 2016, l'Etat islamique a publié la vidéo de la destruction d'un des ponts reliant l'Est et le Sud de Mossoul. Selon l'organisation, le pont a été détruit par une attaque aérienne des avions de la coalition dirigée par les États-Unis (Aamaq, 21 novembre 2016). Si l'affirmation de l'organisation est avérée, il semble que la destruction du pont était destinée à isoler l'Est de la ville et à empêcher l'Etat islamique de livrer des fournitures, des membres et des voitures piégées de l'Ouest à l'Est de la ville, où ont lieu la plupart des combats.

L'effort de guerre au Sud

• Cette semaine, aucun progrès substantiel de l'armée irakienne n'a été signalé au Sud. Dans la région de Hamdaniya, à environ 20 km au Sud-Est de Mossoul, les forces irakiennes ont découvert un atelier de fabrication d'armes de l'Etat islamique. L'atelier abritait une grande quantité d'équipement, des lance-roquettes mobiles et stationnaires, et des mortiers. L'unité des sapeurs des forces irakiennes a indiqué que l'organisation avait utilisé des produits chimiques pour fabriquer des roquettes à têtes chimiques (Akhbar al-Aan, 20 novembre 2016).

L'effort de guerre à l'Ouest

• Au cours de la dernière semaine, les milices chiites ont repris l'aéroport de la ville de Tal Afar (Al-Alam, 16 novembre 2016). Une force de l'armée irakienne participe à la campagne de Tal Afar. Un officier supérieur de l'armée irakienne a signalé que les forces ont libéré 17 villages dans la région de Tal Afar (Anatolie, 21 novembre 2016). Les milices chiites et l'armée irakienne entourent maintenant la ville et se préparent à y entrer.
• Les forces participant à la campagne de Tal Afar ont annoncé le 19 novembre 2016 avoir réussi à couper la région de Tal Afar de la Syrie (Al-Mayadeen, 19 novembre 2016). Après la coupure de la route principale desservant l'Etat islamique entre l'Irak et la Syrie, l'organisation aurait opté pour un nouvel itinéraire, dont une route reliant Tal Afar à Sinjar. De là, la route continue dans la région rurale de Hasakah, avant d'atteindre Al-Raqqah, la "capitale" de l'Etat islamique en Syrie (Observatoire syrien des droits de l'homme, Al-Arabiya al-Hadath, 20 novembre 2016).

• L'Etat islamique continue d'affirmer que la vie est retournée à la normale dans les zones attaquées. Le 21 novembre 2016, l'organisation a publié une vidéo montrant le retour à la vie normale dans la ville de Tal Afar (Haqq, 21 novembre 2016).

Tactiques de combat de l'Etat islamique

• Les membres de l'Etat islamique continuent d'employer la guérilla urbaine à Mossoul, en utilisant diverses tactiques de combat. La plus remarquable est l'utilisation de voitures ou de camions piégés conduits par des terroristes suicide. Ci-après les principales attaques terroristes de la semaine :

• Le 20 novembre 2016, l'Etat islamique a revendiqué une attaque terroriste dans le quartier d'Al-Tahrir à Mossoul. L'attaque a été réalisée par un résident de Mossoul, Abu Maryam al-Moslawi (Haqq, 20 novembre 2016).
• Le 21 novembre 2016, l'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'explosion d'une voiture piégée dans le quartier d'Al-Tahrir, à l'Est de Mossoul, tuant des soldats de l'armée irakienne. L'attaque a été réalisée par un membre de l'organisation baptisé Abu Zubayr le Syrien (Haqq, 21 novembre 2016).
• Le 21 novembre 2016, l'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'explosion d'une voiture piégée dans le quartier d'Adan, à l'Est de Mossoul, tuant 27 militaires irakiens. L'attaque a été menée par un membre de l'organisation baptisé Abu Osama le Syrien (Haqq, 21 novembre 2016).

• Selon un communiqué de presse du Département américain de la Défense, plus de 60 véhicules piégés ont été détruits lors de l'attaque de Mossoul. Le colonel John Dorrian, porte-parole de l'opération, a montré aux journalistes la photo d'un véhicule saisi avec des engins piégés à l'intérieur. Ce véhicule a été transmis aux forces kurdes des Peshmergas pour les former. Selon le colonel Dorrian, le véhicule est blindé, permettant au conducteur de pénétrer dans une foule de soldats et de se faire exploser (Site Internet du Département américain de la Défense, 16 novembre 2016).
• En parallèle aux combats à Mossoul, l'Etat islamique poursuit ses actes de terrorisme et de guérilla à Bagdad et dans ses environs. Pendant la semaine, un engin piégé a été activé contre une patrouille de l'armée irakienne dans la région de Tawitha, au Sud-Est de la ville. Des engins piégés ont également été détonés sur des marchés de l'Est et du Sud-Ouest de Bagdad. Huit personnes ont été tuées dans ces attaques et 31 autres ont été blessées (Sawt al-Iraq, 20 novembre 2016; Al-Quds al-Arabi, 21 novembre 2016).

Les attaques russes

• Le 17 novembre 2016, le ministère russe de la Défense a annoncé que la Russie a tiré des missiles de croisière depuis le porte-avions Admiral Kuznetsov (situé à une distance de 11 000 km) sur des cibles de l'Etat islamique et du Front Al-Nusra en Syrie. Selon les médias russes, toutes les attaques menées étaient fondées sur des renseignements fiables et vérifiés. Des postes de commandement et des dépôts de munitions auraient été touchés, ainsi que des équipements militaires et des installations de fabrication d'armes (Spoutnik, 17 novembre 2016).

Principaux développements en Syrie

La campagne d'Alep

• Cette semaine, des affrontements ont eu lieu dans plusieurs quartiers de l'Est et du Nord d'Alep entre l'armée syrienne et les organisations rebelles, bien que les forces syriennes ne soient pas encore au cœur de la ville. Des avions syriens et russes ont effectué des frappes aériennes massives contre des cibles militaires et civiles dans l'Est d'Alep, causant une destruction massive de l'infrastructure civile (tous les hôpitaux de l'Est de la ville auraient été touchés et mis hors service). Il s'agit vraisemblablement demesures préalables au principal effort militaire du régime syrien pour reprendre l'Est d'Alep des rebelles (cf., l'attaque stratégique annoncée par le régime syrien la semaine dernière).
• Cette semaine, les forces syriennes sont arrivées dans plusieurs quartiers à l'Est et au Nord d'Alep. L'armée syrienne aurait repris le cimetière islamique, le secteur de Cheikh Najjar et les bâtiments de Hananou à l'Est Alep. Les rebelles ont attaqué les forces de l'armée syrienne dans la zone industrielle de Cheikh Najjar au Nord-Est d'Alep ainsi qu'à Al-Malah, au nord de la ville.
• En parallèle aux combats sur le terrain,les raids aériens de la Syrie et de la Russie continuent dans l'Est d'Alep. Des frappes aériennes ont également été signalées au Nord et à l'Ouest. Plus de 100 personnes seraient mortes dans ces attaques, et de nombreuses autres auraient été blessées. L'Organisation mondiale de la santé a annoncé le 18 novembre 2016 que les hôpitaux de l'Est de la ville ont été mis hors service. Susan Rice, conseillère en sécurité nationale du Président américain Barack Obama a condamné les attaques et appelé la Russie à y mettre fin (Halab al-Youm, 18 novembre 2016).

• Le 22 novembre 2016, l'état-major général syrien a publié une annonce appelant les organisations rebelles dans l'Est d'Alep à permettre aux résidents de quitter le secteur via des passages désignés. L'annonce appelait les rebelles à retirer les mines des passages (entre l'Est et l'Ouest) et à remettre leurs armes (Agence de presse syrienne, 22 novembre 2016).

La campagne de libération d'Al-Raqqah

• Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont repris cette semaine la zone de Tell Al-Saman, à environ 26 km au Nord d'Al-Raqqah. Depuis le début de la campagne d'Al-Raqqah (Opération Colère de l'Euphrate), les forces des FDS auraient repris 47 villages et postes dans la zone rurale au Sud d'Ain Issa (Observatoire syrien des droits de l'homme, 19 novembre 2016).
• Le porte-parole de l'opération internationale contre l'Etat islamique, John Dorrian, a déclaré que lors d'une attaque aérienne menée par les avions de la coalition dirigée par les Etats-Unis à Al-Raqqah le 12 novembre 2016, Abdel Basset al-Iraqi a été tué. Il était en charge des réseaux externes de l'Etat islamique au Moyen-Orient. Il était notamment responsable de la planification et de la réalisation d'attaques terroristes contre des cibles européennes au Moyen-Orient. En outre, il avait été chargé du recrutement d'activistes et de leur transfert en Syrie, ainsi que du financement et de l'acquisition d'armes (Site Internet du Département américain de la Défense, 16 novembre 2016).

La zone à l'Ouest de l'Euphrate

• Les forces de l'armée syrienne libre et d'autres organisations rebelles continuent de purifier la zone rurale autour de la ville d'Al-Bab avant d'attaquer la ville. Cette semaine, des avions turcs ont attaqué des cibles de l'Etat islamique dans le Nord-Est d'Al-Bab (Anatolie, 21 novembre 2016). En outre, l'armée syrienne libre a repris la ville de Qabasin (8,5 km au Nord-Est d'Al-Bab) ainsi que deux villages près de la ville. De son côté, l'Etat islamique a commis des attentats suicide, affirmant avoir tué 15 combattants turcs et syriens (Aamaq, 18 novembre 2016).

• Le 16 novembre 2016, les forces kurdes des GPJ ont annoncé leur intention de se retirer de Manbij et de sa zone rurale, afin de se déplacer vers l'Est de l'Euphrate et de participer à la campagne d'Al-Raqqah. Le 22 novembre 2016, le Président turc Tayyip Erdoğan a annoncé que les forces armées turques et l'armée syrienne libre commenceraient une opération pour chasser les combattants kurdes de Manbij (Spoutnik, 22 novembre 2016). Un éventuel retrait des forces kurdes de la ville importante de Manbij ou sa reprise par des forces soutenues par la Turquie représente une augmentation de l'influence turque dans la zone située à l'Ouest de l'Euphrate, et la renonciation (temporaire?) des Kurdes à leurs aspirations dans la région.

La péninsule du Sinaï

• Les forces de sécurité égyptiennes ont indiqué qu'elles avaientrepris le principal centre d'information de la péninsule du Sinaï, qui se trouvait à l'intérieur d'un village dans la région de Sheikh Zuweid. Dans l'école, les forces ont trouvé un drapeau de l'Etat islamique, des ordinateurs, des dispositifs de communication, des caméras, une antenne parabolique et une antenne. Elles ont également pris le contrôle d'un autre centre de l'Etat islamique, destiné au commandement et à l'espionnage des forces égyptiennes. Dans ce centre, elles ont trouvé des dispositifs de communication, des jumelles, un télescope et d'autres types d'équipement (Al-Bawaba News, 18 novembre 2016).
• 292 membres de la Province du Sinaï de l'Etat islamique ont été traduits en justice devant un tribunal militaire égyptien. Ils sont accusés d'appartenir à des  escadrons terroristes de l'Etat islamique et d'avoir mené des dizaines d'attentats terroristes contre les forces de sécurité égyptiennes dans la Péninsule du Sinaï et en Égypte. Ils sont également accusés de deux tentatives d'assassinat du Président égyptien Abdel Fattah el-Sisi. L'enquête a montré que l'un des escadrons avait tenté d'assassiner le Président pendant qu'il séjournait en Arabie saoudite. Une autre escouade, composée d'agents de police licenciés, avait prévu une tentative d'assassinat tout en assurant le défilé du Président (Al-Youm al-Sabea, 20 novembre 2016).

Le jihad mondial dans d'autres pays

Libye

• Plus de six mois après le début de la campagne de reprise de Syrte, les membres de l'Etat islamique contrôlent toujours certaines parties du quartier marin de la ville. Selon le général Thomas D. Waldhauser, responsable du commandement de la zone Afrique de l'armée américaine, environ 200 membres de l'Etat islamique demeurent dans plusieurs bâtiments de la ville. Il a précisé que des combats se déroulent de maison en maison dans la ville, avec un réseau de tunnels, des engins piégés et des mines qui compliquent le nettoyage de la ville. Aucun raid aérien n'a été mené cette semaine par des avions des forces américaines et de la coalition.

Al-Qaïda dans le Sud de la Libye

• Le sort d'Abdel Muneim Belhaj al-Hasnawi, alias Abu Talha al-Libi (cf., le Libyen), haut responsable d'Al-Qaïda au Maghreb (AQMI), n'est toujours pas clair. Selon des rapports (qui sont encore à vérifier), il aurait été tué dans une attaque aérienne par un avion non identifié le 14 novembre 2016, dans le Nord de la ville de Sabha, auSud de la Libye. Le 16 novembre 2016, le porte-parole du Pentagone a affirmé que les États-Unis n'ont pas mené l'attaque. Abu Talha était un commandant supérieur d'Al-Qaïda en Afghanistan au cours des années 1980. Il est revenu plus tard en Libye et a fait de la prison pour son appartenance à Al-Qaïda et son implication dans la tentative d'assassinat de Muammar Kadhafi.

• Une force libyenne (dont l'identité nous est inconnue) a réussi à arrêterla femme de Mokhtar Belmokhtar, haut responsable d'Al-Qaïda en Afrique du Nord. Après une enquête préliminaire, elle a avoué qu'il étaitencore vivant, et séjournait dans le Sud de la Libye (Akhbar al-Aan, 21 novembre 2016). Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Abu al-Abbas, est un citoyen algérien, personnage clé pour les jihadistes en Afrique du Nord. Il était le chef d'Al-Murabitun, qui opère au nom d'Al-Qaïda dans les pays du Maghreb islamique. Mokhtar Belmokhtar a été impliqué dans l'attentat terroriste contre l'hôtel Radisson Blu au Mali, où 19 personnes ont été tuées (20 novembre 2015). Dans le passé, des rumeurs avaient affirmé qu'il avait été tué dans une attaque aérienne et s'étaient avérées fausses.

Afghanistan

• Le 16 novembre 2016, un terroriste à moto a effectué une attaque suicide contre un véhicule de l'unité de sécurité VIP à Kaboul. Au moins cinq personnes ont été tuées et 11 autres ont été blessées.Le porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur Sadiq Siddiqui a rapporté que le terroriste suicide avait mené l'attaque alors que le véhicule circulait dans le centre de Kaboul, dans une zone abritant de nombreux bâtiments gouvernementaux et sécuritaires, dont le Palais présidentiel (Afghanistan Times, 16 novembre 2016). L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque. La Province du Khorasan de l'Etat islamique a annoncé que l'attaque a été effectuée par un terroriste appelé Talha al-Khorasani. Selon la revendication de responsabilité, il conduisait une moto et a fait exploser son gilet piégé près d'un autobus transportant du personnel de renseignement afghan (Haqq, 16 novembre 2016).

Activités préventives

Soudan

• Les autorités soudanaises ont arrêté Moez bin Abdel Qader, alias Abu Nassim, haut responsable de l'Etat islamique qui opérait à Tunis. Il a été arrêté sur la base d'un mandat d'arrêt international délivré par le système judiciaire italien. Il devrait être extradé vers l'Italie. Abu Nassim s'est infiltré au Soudan depuis la Libye. En Août 2015, il a été signalé qu'il était à la tête d'un réseau opérant dans la région de Milan. L'existence du réseau de Milan avait été dévoilée dans des documents de l'Etat islamique saisis à Syrte (Al-Hayat, 16 novembre 2016).

Hollande

• Selon le coordonnateur national néerlandais pour la lutte contre le terrorisme, Dick Schoof, les experts du renseignement estiment que l'Etat islamique compte entre 60 et 80 membres en Europe prêts à mener des attaques. Il a précisé que l'organisation a appelé ses membres à concentrer leur activité sur l'Europe. Ils sont invités à mener des attaques terroristes en Europe plutôt qu'à voyager pour rejoindre les combats en Syrie ou en Irak. Il a ajouté que, bien que les Pays-Bas ne souffrent pas d'attaques terroristes comme la France ou la Belgique, "la possibilité d'attaques aux Pays-Bas est réelle". Selon le coordinateur néerlandais contre le terrorisme, 294 personnes ont quitté les Pays-Bas pour combattre en Syrie et en Irak, et 190 ne sont toujours pas revenues. Il estime qu'entre 4 000 et 5 000 Européens se battent actuellement dans les rangs de l'Etat islamique (Fox News, 19 novembre 2016).

Activités de propagande

Réponse de l'Etat islamique aux combats de Mossoul

• En parallèle aux combats à Mossoul, l'Etat islamique mène une guerre de propagande destinée aux habitants de Mossoul, aux membres de l'organisation défendant Mossoul, et aux partisans de l'organisation autour du monde. Chaque public cible fait l'objet d'une propagande spécifique :

• Les membres de l'Etat islamique dans la ville de Mossoul: Afin d'accroître leur motivation, la branche information de l'Etat islamique a publié des vidéos présentant l'organisation comme offensive plutôt que défensive. Les vidéos montrent la défaite de l'armée irakienne et des forces armées qui combattent avec elles et des images des armes saisies (entre autres, dans des endroits comme Shirqat qui sont tombés entre les mains de l'armée irakienne). Dans le fond, on entend des appels à ne pas faire preuve de faiblesse puisque le vainqueur ira au paradis.
• Les résidents sunnites de Mossoul: Les vidéos visent à renforcer la confiance des habitants de la ville. Les vidéos montrent les victoires de l'Etat islamique dans les combats à Mossoul et la défaite de ses ennemis.
• Les supporters de l'Etat islamique à travers le monde: Les vidéos visent à les mobiliser à la campagne en reliant les combats à Mossoul à une guerre totale contre l'Occident (les "Croisés"). Dans ce contexte, les dirigeants de l'organisation appellent les membres qui sont en dehors des scènes de batailles à contribuer à l'effort de guerre en menant des attaques terroristes dans leurs pays de résidence ou où ils séjournent actuellement.
• Vis-à-vis du public syrien et irakien, ainsi que de ses publics cibles dans le monde arabe ou musulman, l'Etat islamique présente une façade de "business as usual". L'intention est de prouver que les attaques n'ont pas porté atteinte à l'État islamique et que la vie quotidienne se poursuit comme d'habitude dans la ville. Dans ce contexte, l'organisation diffuse des vidéos de la vie quotidienne à Mossoul (ainsi que d'autres villes contrôlées par l'Etat islamique, qui sont actuellement menacées, comme Tal Afar).

Appel à commettre des attaques à l'étranger

• Le troisième numéro du magazine Rumiyah de l'Etat islamique a été publié le 11 novembre 2016. Le magazine est publié par la branche information de l'organisation. Il a été publié en anglais, français, allemand, russe, turc, turkmène, indonésien et pachtou.
• Dans un article intitulé "Just Terror Tactics", l'auteur spécifie comment effectuer des attaques à la voiture bélier (comme l'attaque terroriste à Nice, en France). L'auteur précise notamment d'utiliser des camions lourds, raisonnablement rapides, des poids lourd, assurant la destruction de tout ce qu'ils touchent, à double-roues, donnant aux victimes moins de chances de s'échapper. Par ailleurs, l'auteur précise au sujet de la planification qu'il faut faire l'évaluation technique du véhicule, le remplir d'une quantité suffisante de carburant, préparer l'itinéraire de l'attaque, recueillir des informations détaillées sur la route et le cas échant, s'équiper d'armes (blanches ou à feu).
• L'auteur note également les événements "idéaux" pour commettre des attaques à la voiture bélier, comme des célébrations en plein air, des rues piétonnes, des marchés, des festivals, des défilés, des rallyes politiques (p. 10-12). Un autre article (pp. 2-3) appelle à mener des attaques terroristes en Turquie, pays que l'Etat islamique considère comme une cible de choix pour les attaques. 

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