Pleins feux sur le jihad mondial (8- 14 décembre 2016)

Aperçu général

Les forces syriennes, avec le soutien aérien de la Russie, achèvent progressivement la reprise de l'Est d'Alep des mains des organisations rebelles.Les forces rebelles se sont effondréesmais détiennent toujours unpetit territoire au milieu de la ville. Les médias ont fait état d'exécutions massives, demassacres et de pillages perpétrés par les forces syriennes etles milices chiites contre des civils non armés. Entre-temps, les négociationssur un accord de cessez-le-feucontinuent, en vertu duquel les rebelles et/ou les résidents de l'Est d'Alep seront évacués à partir du 14 décembre au matin.La Syrie a annoncé que l'accord a été reporté en raison de divergences d'opinions. La chute attendue d'Alep auxmains du régime d'Assad après quatre années de combatsreprésente un accomplissement substantiel pour le régime syrien et devrait affaiblirles organisations rebelles qui ont défendu Alep, en particulier le Front Fateh al-Sham (anciennement leFront Al-Nusra), qui représentait un élément majeur de la coalitiondes rebelles à Alep. La reprised'Alep devait également renforcer la position de la Russie, de l'Iran etdu Hezbollah,les alliés du régime syrien, et affaiblir la position des États-Uniset des organisations rebelles (Qassem Soleimani a été prompt à faire sentir sa présence dans les zones de combat à Alep). Alors que l'armée syrienne achève sa reprise del'Est d'Alep, l'Etat islamique a lancé une offensivesurprise sur la ville de Palmyre et ses environs.Une grande force de l'organisation(des milliersde membres et desvéhicules blindés) rassembléedans l'Est de la Syrie aattaquéla ville de Palmyre, l'a conquiseet a pris le contrôle d'une grande zone à l'Ouest dela ville(jusqu'à l'aérodrome T-4 et la ville de Qaryatayn). L'attaque surprise de Palmyre représente une initiative militaire inhabituelle de la part de l'Etat islamique, qui a connu une série de reversau cours des deux dernières années et a été forcé de recourir à unestratégie défensive en Syrie eten Irak. La mesure témoigne de la confiance en soi de l'Etat islamique malgré la pression dont il fait l'objet et de sa capacité à mobiliser une grande force militaire pour un mouvement offensif tout en créant la surprise au niveau des renseignements. Du point de vue de l'Etat islamique, cette mesure visait à reprendre l'importante région de Palmyre,avec ses atouts militaires et économiques, à détourner légèrement l'attention d'Alep et de Mossoul età faire savoir à ses partisans et à ses opposants que l'organisation conserve ses capacités militaires (la machine de propagande de l'Etat islamique a lancé une campagne de propagande pour capitaliser son opération de Palmyre). D'autre part, il s'avère que les forces de l'armée syrienne et des alliés de la Syrie ne sont pas suffisantes face à des besoins offensifs et défensifs en même temps dans les différentes zones de combat en Syrie et l'effort offensif à Alep a coûté la chute de Palmyre à l'armée syrienne.

 

Principaux développements en Syrie

Fin de la campagne de reprise d'Alep

• Les forces syriennes, avec le soutien aérien de la Russie, achèvent progressivement la reprise de l'Est d'Alep des mains des organisations rebelles. La résistance organisée des forces rebelles s'est apparemment effondrée, même si elles conservent encore un petit territoire au cœur dela ville. Les médias ont fait état d'un cessez-le-feu en vertu duquel les civils seront évacués, ou, selon une autre version, les rebelles seront également évacués d'Alep. Les rebelles devraient être évacués vers Idlib, alors que les réfugiés seront transférés dans lesenvironsde la frontière turque. Entre-temps, les cas de massacreset de pillages de civils résidant dans les quartiers repris par l'armée syrienne se multiplient.
• Cette semaine, les forces syriennes ont continué leur avancée dans le Sud et le Centre d'Alep,ont franchi les lignes de défense des rebelles et ont repris la plupart des quartiers de l'EstAlep. L'armée syrienne a notamment repris la vieille ville Alep et le secteur de la Citadelle d'Alep. Le 12 décembre 2016, le ministère russe de la Défense a fait savoir queles forces syriennes contrôlaient 95% du territoire de la ville(Sky News, 12 décembre 2016). Dans le Centred'Alep, il reste un petit territoire sous le contrôle des rebelles, qui est entouré par les forces syriennes. Cependant, le régime syrien n'a toujours pas annoncé publiquement et officiellement la finde la campagne. Une telle annonce pourrait être publiée dans les prochains jours (Al-Nashra; SkyNews, 13 décembre 2016).

• Après la reprise par les forces syriennes de la plupart des quartiers de l'Est d'Alep,des organisations des droits de l'homme, des responsables des Nations  Unies et des résidents locauxont fait état d'exécutions de civils non armés, y compris de femmes et d'enfants (100 000 civils sont toujours bloqués à l'Est d'Alep). Des bandes armées circuleraient dans les zones occupéeset commettraient des meurtres et des pillages. De vastes zones dans la partie orientale de la ville et desinfrastructures civiles (y compris des hôpitaux) ont subi de nombreux dégâts, compliquant le quotidien et la reconstruction de la ville.

• L'armée syrienne a réussi à sécuriser la route menant d'Alep à l'aéroport international au Sud-Est de la ville(Télévision syrienne, 11 décembre 2016). Bassam Mansur,le directeur de l'aéroport international d'Alep, a informé que les préparatifstechniques d'opération de l'aéroport dans la période à venir avaient été achevés. Les forces syriennes qui ontrepris le contrôle de la zone aéroportuaire peuvent maintenant assurer le mouvement des avions à l'aéroport (DimashqAl-Aan, 8 décembre 2016).

L'accord de cessez-le-feu à Alep

• Selon les médias syriens, un accord de cessez-le-feu a été conclu.Selon l'accord, les civils seront évacués d'Alep. Des sources syriennesont informé le site syrien Al-Durar al-Shamiya que l'objectif de l'accordest d'évacuer 70 000 civils assiégés à Alep.Les civils sont censéspartirle matin du 14 décembre 2016 vers les régions rurales de l'Ouest d'Alep, avec l'aide de la Turquie (Al-Durar al-Shamiya, 13 décembre 2016). Selonune version russe, les hommes armés seront évacués plutôt que lescivils (voir ci-dessous). Cependant, le gouvernement syrien a nié les rapports d'un cessez-le-feuà Alep (Al-Ahed, 13 décembre 2016).

• L'ambassadeur de Russie à l'ONU Vitaly Churkina déclaré devant le Conseil de sécurité de l'ONUqu'un accord avait été signé pour permettre aux hommes armés de quitterAlep en quelques heures. Selon Churkin, lorsque les hommes armés quitteront laville, Alep sera sous le contrôle du régime d'Assad, donc le départ des résidents ne serapas nécessaire(RT, 13 décembre 2016). Churkin a déclaré que les hommes arméspourront quitter Alep avec leurs familles pour tout endroit qu'ils choisiront, y compris Idlib(Spoutnik, 13 décembre 2016). Churkin a ajouté que les combats en Syrie avaient cessé et que le gouvernement syrien avait obtenu le plein contrôle à l'Est de la ville aprèsl'accord sur le retrait des hommes armés (RT, 13 décembre 2016).
• Selon nous, les différentes versions sur la nature de l'accord reflètentles différents intérêts – parfois même opposés – des différents acteurs impliqués dansla campagne d'Alep et de la mise en œuvre de l'accord. Par conséquent, il faut attendre et voir si et comment l'accord va être mis en œuvre sur le terrain.Néanmoins, l'évacuation de l'Est d'Alep a été reportée, et dans l'intervalle,les frappes aériennes russes ont repris.

Reprise de la région de Palmyre

 Etat des lieux

• Le 10 décembre 2016, l'Etat islamique a lancé une attaque surprise sur la ville de Palmyre etles positions de l'armée syrienne environnantes. L'objectif de l'attaque, selon une vidéopubliée par l'organisation, était de reprendre la ville, d'occuper l'aérodrome T-4 à l'Ouest de la ville(voir la carte), et d'atteindre Homs (Aamaq, 12 décembre 2016). L'armée syriennequi défendait la ville et ses environsn'a pas répliqué avec une résistance efficace,et ses forces se sont retirées vers l'Ouest. Le 12 décembre 2016, l'Etat islamique a annoncé la victoire en affirmant : "Nous reviendrons dans les territoires dont nous nous sommes retirés."
• Le centre de coordination russe de Hmeymim a rapporté que 4 000 membres de l'Etat islamiques'étaient regroupés et, avec l'aide de chars apportés d'Al-Raqqah etde Deir al-Zor, ont lancé une attaque pour reprendre la ville de Palmyre (RT, 11 décembre2016). Les médias russes ont déclaré (11 décembre 2016) que l'Etat islamique avaitrepris la banlieue de la ville et la citadelle de la ville(la Citadelle Fakhr al-Din al-Maani). Par la suite, l'organisation semble avoir réussi à s'emparer de toute la ville, et l'armée syrienne présente sur place s'est retirée vers le village de Tiyas, à environ 55 km à l'Ouestde Palmyre, et à l'aérodrome T-4, à proximité. Des avions russes et syriens ont apporté leur soutien aérien aux forces syriennes en retrait.
• Après la reprise de Palmyre,les forces de l'Etat islamique ont continué leur avancée vers l'Ouest.Elles ont repris les champs de gaz de Jihar et d'Al-Mahr, sont arrivées à la zone de l'aéroport T-4 et au village de Tiyas,et ont repris le carrefour d'Al-Qaryatayn (voir la carte).Dans le secteur de l'aéroport, les membres de l'organisation luttent contre les forces syriennes déployées sur place. L'Etat islamique a annoncé avoir détruit trois avions de chasse dans l'aérodrome. Selonun autre rapport, l'organisation a repris un bataillon de défense aérienne au Sud du T-4 (Orient News,13 décembre 2016).

Campagne de propagande de l'Etat islamique

• L'Etat islamique a célébré à Al-Raqqah la reprise de Palmyre (Aamaq, 12 décembre 2016).C omme d'habitude, l'organisation a été prompte à tirer le maximum de sa victoireà des fins de propagande. Ses médias ont diffusé des vidéos et des photosdes combats, du contrôle de l'organisation sur la ville, des grandes quantités d'armes etd'équipement prises à l'armée syrienne et de la conquête des champs de gaz.
• Le 12 décembre 2016, l'Etat islamique a publié des chiffres sur les pertes de l'armée syriennedans la campagne pour Palmyre: Un total de 352 soldats de l'armée syrienne ont été tués et 22autres ont été faits prisonniers. De nombreuses armes ont été saisies : 44 chars, 7 APC,7 canons de 130 mm, 14 canons de 23 mm montés sur VTT, des armes automatiques,des véhicules militaires et des munitions.

L'Etat islamique annonce avoir occupé une base de l'armée russe

• Le 13 décembre 2016, l'Etat islamique a publié une vidéo montrant un ebase de l'armée russeà Palmyre conquise par l'organisation. La vidéo montre l'installation, les tentes,les quartiers des officiers et des soldats et des armes saisies (de nombreux fusils Kalachnikov, des canons antiaériens de 23 mm et de nombreuses caisses de munitions) (Haqq, Aamaq, 13 décembre 2016).

Frappe aérienne à Palmyre

• Selon un rapport américain du 8 décembre 2016, un total de 168 camions citernesont été détruits près de Palmyredans ce qui a été décrit comme la plus grande frappe aérienne menée jusqu'à présent par la coalition dirigée par les États-Unis. Selon un porte-parole américain,la frappe aérienne était destinée à empêcher l'Etat islamique d'amasser des liquidités et de frapper son économie.Le porte-parole a estimé les dommages causés à l'organisation par le raid aérien à 2 millions de dollars(Inherentresolve.mil, 8 décembre 2016).

Préparatifs en vue de la reprise d'Al-Bab

• L'Armée syrienne libre, avec l'appui de l'armée turque, continue depurifier la zone de la ville d'Al-Bab et se prépare à prendre le contrôle de la ville.L'Armée syrienne libreaurait réussi à percer les premières lignes de défense de l'Etat islamique au Nordd'Al-Bab (Halab al-Youm, 9 décembre 2016). Le 9 décembre 2016, l'Armée syrienne libre, avec l'appui de l'armée turque, aurait reprisl'autoroutemenant d'Al-Bab à Al-Manbij (Aamaq, 9 décembre 2016).
• L'armée turque aurait envoyé 300 soldats de ses forces spéciales enrenforcement de l'opération Bouclier de l'Euphrate, avant la reprise d'Al-Bab. Les avions turcs qui ont effectué des frappes aériennes ont déclaré avoir touché des dizaines de cibles de l'Etat islamiquedans la région d'Al-Bab (Reuters, Khatwa, 10 décembre 2016). Les avions turcsont distribué des tracts appelant les habitants d'Al-Bab à fuir la ville vers des endroits sûrs (Al-Nashra, 12 décembre 2016).

Faible avancée vers Al-Raqqah

• Les Forces démocratiques syriennes (FDS), avec le soutien aérien des États-Unis et de la coalition,ont annoncé le début de la deuxième phase de la campagne pour libérer Al-Raqqah des mains de l'Etat islamique (Opération Bouclier de l'Euphrate). Pendant la semaine, les affrontements se sont  poursuivisdans la zone rurale au Nord et à l'Ouest d'Al-Raqqah, où les forces des FDS ontrepris plusieursvillages. Cependant, il semble que pour l'instant, l'avancée vers Al-Raqqah se fait lentement car la quantité des forces attaquant Al-Raqqah est troprestreinte.
• Le secrétaire américain à la Défense Ashton Cartera déclaré lors d'une conférence à Manama, au Bahreïn,que 200 soldats américains supplémentaires seront envoyés au front à Al-Raqqah pour soutenir les combattants (cf., des FDS) dans leur combat contre l'Etat islamique. Les soldatscomprennent des forces spéciales qui rejoindront 300 soldats qui ont été qualifiés pour cela plus tôt.Les soldats américains seront principalement impliqués dans l'organisation, la formation et le conseildes forces rebelles (FDS) dans leur lutte contre l'Etat islamique (AP, 10 décembre 2016).

Principaux développments en Irak

La campagne de Mossoul

L'effort de guerre à l'Est

• Après une lente progression au cours des dernières semaines, les forces irakiennes ont fait état de plusieurssuccès dans les quartiers Sud-Est de Mossoul. Le 10 décembre 2016, les forces anti-terroristes ont annoncé avoir libéré des mains de l'Etat islamique les quartiersd'Al-Qadisiyah, d'Al-Qadisiyah al-Ula et d'Al-Murur(Al-Sumaria, 10 décembre 2016).Le 11 décembre 2016, des combats ont été signalés au cœur du quartier d'Al-Falahat (Page Facebook du Centre d'Information de Ninive, 11 décembre 2016). Les forces de sécurité irakiennes ont annoncé contrôler environ 55%des quartiers orientaux de la ville.

• En dépit de ces rapports, il semble que, pour l'instant, l'avancée des forces irakiennesdans l'Est de Mossoul aurait été freinée en raison de la résistance féroce de l'Etat islamique. La résistance de l'organisation s'exprime non seulement dans les combats au front mais aussi dans les attaquesdans les quartiers qui ont déjà été libérés des mains de l'Etat islamique. L'organisationcontinue de recourir intensément à des terroristes suicide et des voitures piégées, qui ont coûté à l'armée irakienne des dizaines de morts cette semaine. Selon l'armée irakienne, l'Etat islamique aurait piégé des trottoirs, des clôtures et des maisons civiles (Page Facebook du Centre d'information de Ninive, 10-11 décembre 2016). Un haut responsable des forces anti-terroristes de l'armée a rapporté le 12 décembre 2016 que ses forces avaient geléles opérations militaires menées dans l'Est de la ville, afin dereprendredes quartiers des mains de l'Etat islamique(Anatolia, 12 décembre 2016).

Situation des civils à Mossoul

• L'Etat islamique continue de diffuser des photos de Mossoul destinées à attester du retour à la normale dans la ville. Le 1^er décembre 2016, une nouvellevidéo a été publiée montrant un marché ouvert bondé (Aamaq, 11 décembre 2016). Nous ignorons où et quand la vidéo a été filmée.

• La propagande de l'Etat islamique contredit les rapports des Nations Unies, selon lesquelsla situation humanitaire dans la ville s'est détériorée.Environ 82 000 réfugiésauraient quitté la ville jusqu'à présent, en plusdes centaines de milliers d'autres qui ont fui de lapériphérie de la ville(Al-Jazeera, 8 décembre 2016). Il a également été signalé que la famineprévaut dans la ville (Al-Arab, 12 décembre 2016). Les résidents restant dans la ville sonttraités durement par les membres de l'Etat islamique. Ainsi, par exemple, des membres de l'organisation auraientexécuté des résidents qui refusaient de laisser leurs maisons être utilisées pour les combats (Centre d'information de Ninive, 10 décembre 2016).

Terrorisme et guérilla de l'Etat islamique en Irak

• L'Etat islamique continue à mener des actes de terrorisme et de guérillaen Irak, recourant à des engins et des véhicules piégés activés par des terroristes suicide. Ci-après plusieurs attentats terroristes perpétrés cette semaine :

• Le 7 décembre 2016, quatre engins piégés ont explosé dans quatre véhicules dans diversquartiers de l'Est de Bagdad. Quatre personnes ont été tuées et 22 autres ont été blessées (Sada al-Balad, 7 décembre 2016, Al-Hurra, 7 décembre 2016).
• Le 11 décembre 2016, un homme a été tué et cinq autres personnes ont été blesséesdans l'explosion d'un engin piégé sur une route principale de l'Est de Bagdad. Un autre homme a été tuéet huit personnes ont été blessées dans l'explosion de deux engins piégés sur un marché ouvertdans le Sud de la ville(kurdistan24.net, 11 décembre 2016).
• Deux voitures piégées ont explosé dans la ville de Falloujah. Au total, 13 personnes ont ététuées et un nombre inconnu d'autres ont été blessées. La première voiture a exploséprès d'un poste de contrôle de la police irakienne et l'autre près d'un café bondé (Al-Hurra,11 décembre 2016; Al-Alam, 11 décembre 2016). L'Etat islamique a revendiquéla responsabilité de l'attaque.

L'Egypte et la Péninsule du Sinaï

• Le 12 décembre 2016, une explosion s'est produite dans une cathédrale copte du quartier d'Al-Abbasiyah au Caire. Au moins 25 personnes ont été tuées et 38 autres ont été blessées.Des sources de sécurité égyptiennes ont informé le quotidien Al-Hayat que la Province duSinaï de l'Etat islamique était derrière l'attentat terroriste. Le terroriste suicide était probablement MahmudShafiq Mohammad Mostafa, alias Abu Dajanah al-Kanani, 22 ans, qui avait rejoint la Province du Sinaï de l'Etat islamique il y a environ deux ans et avait pris part à plusieurs attentats. Quatresuspects ont été arrêtés à la suite de l'attaque (Al-Hayat, 12 décembre 2016).

• Le 13 décembre 2016, l'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque de l'église au Caire.Selon l'annonce de l'organisation, un terroriste suicide a fait exploser une ceinture piégée parmi une foule de "croisés" (cf., des chrétiens). Selon l'annonce,l'attaque était destinée à faire savoir que : "… l'Etat du Califatcontinue de répandre le sang et de brûler les corps [des "croisés" et des "infidèles" quiont quitté l'Islam] jusqu'à ce que toute la religion appartienne à Allah" (Haqq, 13 décembre 2016).La revendication de responsabilité a été émise au nom de "l'Égypte" et non de la "Province du Sinaï" de l'Etat islamique.

Le jihad mondial dans d'autres pays

Libye

• Le chef du Conseil présidentiel du gouvernement libyen de consensus national FaizAl-Sarajs'est réuni le 7 décembre 2016 avec des commandants et des officiers dans la salle d'opération de reprise de Syrte. Après la réunion, une annoncea été publiée annonçant la fin des combats à Syrte et le début d'un programme pour restaurerla sécurité dans la ville. Le programme comprend la neutralisation des mines, la recherche de membres de l'Etat islamique qui se cachent encore dans les quartiers de la ville et la préparation de la ville au retour de ses résidents. Il a été convenu qu'à la fin de cesactions, la libération de Syrte sera officiellement annoncée (Page Facebook du bureau d'informationd'Al-Saraj, 7 décembre 2016).
• Le centre d'information de l'opération de Syrte a indiqué que depuis la findes combats dans le quartier de la Marine, le dernier bastion de l'Etat islamique à Syrte, près de 500 corpsde membres de l'organisation ont été retirés des lieux. Le 8 décembre 2016, trois membres de l'organisation qui s'étaient cachés ont été retrouvés. Deux d'entre eux ont été capturés, tandis que le troisièmes'est fait exploser sans causer de victime (Page Facebook de l'opération pourSyrte, 8 décembre 2016).

• Selon des sources occidentales, environ 6 000 membres de l'Etat islamique se trouvaient àSyrte(The Guardian, 9 juin 2016). Selon le gouvernement libyen de consensus national, plus de 2 500 membres de l'organisation auraient été tués dans l'opération (Al-Hayat,10 décembre 2016). Plusieurs centaines d'individus, voire plusieurs milliers, auraient réussi à fuir la ville, la plupart vers le désertdu Sud de la Libye, hors du contrôle du gouvernement.
• De hauts responsables libyens et des chercheurs traitant de la question libyennecraignent qu'après la perte de Syrte, l'Etat islamique tente de réorganiser ses rangs et de reprendre les combats, notamment dans les régions au Sud de Syrte. Selon diverses estimations,des centaines de membres de l'organisation se sont enfuis dans cette zone avant même le déclenchement des bataillesà Syrte, lors des premières étapes de la campagne de reprise de la ville. Selondifférents rapports, en Septembre 2016, Jalal al-Din le Tunisien a été nomméémir de Libye (en remplacement de l'émir précédent, été tué dans les combats à Syrte).Selon un chercheur expert en Libye, il s'agit d'un des leaders quipréparent la prochaine vague d'attaques de l'Etat islamique au Sud de Syrte (Reuters, 9 décembre 2016).
• Mohammed bin Salem al-Ayouni, aliasJalal al-Din le Tunisien, est né en 1982dans l'Est de la Tunisie. De Tunisie, il s'est installé en France, où il a obtenu la citoyenneté française. Pendant les années 2011-12, il a pris contact avec un groupe de jihadistesopérant à la frontière tuniso-libyenne et les a persuadés de prêter serment d'allégeance au chef de l'Etat islamique. En 2013-2014, il s'est rendu en Syrie et en Irak où il a rejoint l'organisation. Ilest apparu dans les médias (2014) dans un film sur "la suppression des frontières" entre l'Irak etla Syrie. Le 27 septembre 2016, le dirigeant de l'Etat islamique l'a nommé nouvel émir de Libye,en remplacement d'Abu Habib al-Jazrawi, tué dans des combats à Syrte. 

Activités de contre-terrorisme

Pays-Bas

• Agissant sur la base de renseignements, des policiers de Rotterdam ont arrêté unhomme âgé d'une trentaine d'années soupçonné d'avoir planifié une attaque terroriste inspirée par l'Etat islamique aux Pays-Bas.Un fusil Kalachnikov, deux chargeurs,quatre caisses de feux d'artifice, un téléphone cellulaire, une grosse somme d'argent et une large photo du drapeau de l'Etat islamique ont été trouvés dans l'appartement du suspect (Reuters, 9 décembre 2016).

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