Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (28 décembre – 3 janvier 2017)

Tirs de roquettes sur Israël

• Aucune roquette n'a été tirée sur Israël au cours de la semaine écoulée.

Arrestation d'un membre de la branche armée du Hamas en Israël

• Le 27 décembre 2016, Bilal al-Razayna, 24 ans, membre de la branche armée du Hamas, a été arrêté par les forces de sécurité israéliennes après avoir traversé la clôture de sécurité. L'interrogatoire a permis de révéler son rôle dans la branche armée du Hamas (sniper, impliqué dans le creusement des tunnels et garde de sécurité). Il accompagnait également son frère Mustafa al-Razayna, chef des forces de sécurité intérieure du Hamas au Nord de la bande de Gaza (Site Internet des services de sécurité israéliens, 28 décembre 2016).
• Au cours de l'interrogatoire, il a transmis des informations sur les positions militaires du Hamas, sur les tunnels creusés dans le Nord de la bande de Gaza et les méthodes de creusement du Hamas. Il a aussi révélé l'existence d'un tunnel sous sa maison conduisant à de nombreux tunnels à proximité, utilisés, entre autres, pour le stockage d'armes. Il a également affirmé que durant l'Opération Barrière de Protection, son frère et d'autres hauts responsables du Hamas se sont cachés dans l'hôpital Kamal Adwan dans la bande de Gaza et de là ont dirigé les combats. Il a lui-même servi de courrier pour transmettre des messages à son frère et à des responsables du mouvement. Il a également fourni de nombreuses informations sur la manière dont le Hamas utilise les civils pour mener des attaques terroristes (Site Internet des services de sécurité israéliens, 28 décembre 2016).
• L'hôpital Shaheed Kamal Adwan est situé dans le Nord de la bande de Gaza, dans la région de Beit Lahia. Selon des informations en notre possession, pendant l'Opération Plomb durci, le Hamas a utilisé les installations de l'hôpital et en a fait le centre des activités de la police et des forces de sécurité du Hamas dans le Nord de la bande de Gaza. Une salle d'opérations du Hamas a été improvisée à l'hôpital et des terroristes chargés de transférer des armes ont séjourné à l'hôpital habillés en civil. Lorsque les forces terrestres de Tsahal ont pénétré dans la bande de Gaza, les forces armées du Hamas se sont rassemblées à l'hôpital. Apparemment, le haut responsable du Hamas Fathi Hamad (plus tard nommé ministre de l'Intérieur) a lui aussi séjourné à l'hôpital pendant l'opération.^[3]

Annonce à l'occasion du 8^ème anniversaire de l'Opération Plomb Durci

• Le Hamas a marqué le huitième anniversaire de l'opération Plomb durci en annonçant que la "résistance armée" continuera à diriger la campagne contre l'occupation israélienne. En outre, le Hamas a affirmé qu'Israël avait échoué à atteindre ses objectifs dans la bande de Gaza. Cependant, le Hamas ne se précipitera pas vers une guerre, mais si Israël lance l'offensive, il sera "surpris et vaincu" (Site Internet du Hamas, 27 décembre 2016).

Relations Hamas-Egypte

• Musa Abu Marzouq, membre du bureau politique du Hamas, s'est réuni au Caire avec des personnalités égyptiennes pour discuter de sujets tels que l'ouverture du terminal de Rafah et de questions de sécurité liées à la frontière entre Gaza et l'Egypte. Après la réunion, il a affirmé que le Hamas avait "tourné la page" dans ses relations avec l'Egypte et que les relations entre le Hamas et l'Egypte étaient aussi bonnes que possible (Al-Ghad, 29 décembre 2016). Selon des articles d'opinion publiés dans les journaux, l'Egypte et le Hamas devraient redéfinir leurs relations, l'Egypte ayant fait savoir au Hamas qu'elle souhaite améliorer ses relations afin de renforcer sa sécurité face aux menaces de la péninsule du Sinaï (Arabi 21, 30 décembre 2016).

Le Hamas face aux salafistes de la bande de Gaza

• Le 31 décembre 2016, les forces de sécurité du Hamas ont arrêté Muhammad Armilat, représentant de la Province du Sinaï de l'Etat islamique dans la bande de Gaza (Watan24, 31 décembre 2016). D'autre part, des sources salafistes dans la bande de Gaza ont rapporté qu'un cocktail molotov a été lancé sur le domicile d'Ayman Noufal, officier supérieur des Brigades Izz al-Din al-Qassam dans le camp de réfugiés d'al-Bureij. Selon les rapports, l'engin a été lancé alors que de hauts responsables du Hamas se trouvaient à l'intérieur, dont Tawfiq Abu Na'im, commandant des forces de sécurité (Compte Twitter de Tameh le Gazaouite, 29 décembre 2016).
• Des sites Internet affiliés au Fatah ont rapporté que l'Etat islamique dans la Péninsule du Sinaï avait recruté dans ses rangs Mahmoud Tabasi, un haut responsable des forces de sécurité internes du Hamas, membre de l'unité d'élite nukhba du Hamas, et sniper. Selon le rapport Tabasi est en possession d'informations sensibles sur la branche armée du Hamas, et le Hamas s'inquiète de la défection des Brigades Izz al-Din al-Qassam vers l'Etat islamique, qui a récemment augmenté (Watan24, 31 décembre 2016).

Décès dans la branche armée du Hamas en 2016

• La branche armée du Hamas a annoncé que 29 de ses membres des systèmes de formation, de préparation et de combat ont été tués en 2016. Vingt et un d'entre eux ont été tués dans des tunnels, deux en formation et six dans la lutte contre Israël, d'autres ont été tués par Israël (alresala.net, 1^er janvier 2017).

Réactions au discours de John Kerry

• Le 28 décembre 2016, John Kerry, le secrétaire d'État américain sortant, a prononcé un long discours consacré au conflit israélo-palestinien, présentant la position de l'administration Obama. Il a également fait référence à la décision des États-Unis d'autoriser le Conseil de sécurité à adopter la Résolution 2334. Il a affirmé que les Etats-Unis ne sont pas à l'origine de la résolution, formulée par les Palestiniens et l'Egypte.
• Les membres de l'AP se sont déclarés satisfaits du discours, qui critique la politique israélienne, bien qu'il contienne également des éléments que les Palestiniens jugent inconfortables (comme la définition d'Israël comme un État juif). Ci-après les principales réactions :

• Jibril Rajoub, membre du Comité central du Fatah, a affirmé que le discours de Kerry était "un acte d'accusation" de la politique israélienne menée par le gouvernement "fasciste, raciste". Il a ajouté que le discours contenait des éléments reliant la stabilité et la paix à l'établissement d'un Etat palestinien indépendant, dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. Il a ajouté que le leadership palestinien considère le discours comme un message à la communauté internationale, l'obligeant à revenir sur ses positions, à accentuer sa prise de conscience au sujet de la conduite du gouvernement israélien et à mettre en œuvre l'initiative arabe pour la fin du conflit (al-Arabiya, 28 décembre 2016).
• Taysir Khaled, membre du Comité exécutif de l'OLP, a salué le discours, affirmant qu'il n'aurait pas été possible d'empêcher le gouvernement d'Israël de mettre en œuvre ses politiques si l'administration américaine avait respecté le droit international et ne défendait pas politiquement et diplomatiquement Israël alors qu'il viole les droits des Palestiniens (Dunia al-Watan, 29 décembre 2016).

• D'autre part, Riyad al-Maliki, ministre des Affaires étrangères du gouvernement palestinien de consensus, a déclaré qu'il n'y avait rien de nouveau dans le discours de Kerry exception faite de la tentative "dangereuse" d'amener les Palestiniens à reconnaître Israël comme un Etat juif, idée rejetée par les Palestiniens. Il a souligné que les Palestiniens ne devraient pas s'occuper de la reconnaissance d'un État juif ni accepter les arrangements et les besoins sécuritaires israéliens adoptés aux dépends des terres et des droits palestiniens. Il a également affirmé que dans la première partie de son discours, Kerry a tenté de présenter des excuses pour la façon dont la Résolution 2334 a été votée, et dans la deuxième moitié, a répété les idées politiques dont il parle depuis des années (Ma'an, 28 décembre 2016).

Nouvelles réactions palestiniennes à la Résolution 2334

• L'AP a commencé à utiliser la Résolution 2334 pour lancer des mesures contre Israël auprès des institutions internationales, comme la CPI à La Haye.Selon Ahmed Majdalani, membre du Comité exécutif de l'OLP, l'Autorité Palestinienne va déposer auprès de la CPI un dossier sur les implantations la dernière semaine de Janvier 2017. Selon lui, des contacts sont déjà en cours avec le bureau du Procureur général de la CPI pour lancer une enquête internationale sur la question des implantations (alresala.net, 1^er janvier 2017).
• Riyad Mansour, l'envoyé palestinien aux Nations Unies, a envoyé une missive au Secrétaire général de l'ONU, au président du Conseil de sécurité et au président de l'Assemblée générale appelant à l'application immédiate de la Résolution 2334 afin que son influence se fasse ressentir. Il a appelé à la fin de la construction dans les implantations, qui selon lui, viole le droit international (Ma'an, 30 décembre 2016).

Commentaires palestiniens sur la Conférence de Paris

• Les Palestiniens ont fait les commentaires suivants sur la conférence de paix prévue le 15 janvier 2017 à Paris :

• Mahmoud Abbas, interviewé par la télévision palestinienne à l'occasion de l'anniversaire de la fondation du Fatah, a souligné l'importance de la conférence. Il
• a mentionné la "victoire historique" au Conseil de sécurité et a dit espérer la mise en place d'un mécanisme de supervision de la résolution. Il a également déclaré qu'il s'attendait à ce qu'un calendrier soit fixé pour mettre un terme à l'occupation et à la déclaration d'un Etat.
• Salman al-Herfi, ambassadeur de l'AP en France, a déclaré que des invitations avaient été envoyées à 70 pays en vue de la conférence internationale de paix prévue le 15 janvier 2017. Il a affirmé que les Palestiniens et les Israéliens ne seront pas présents en raison du refus d'Israël de participer (Sawt Filastin, 2 janvier 2017).
• Saeb Erekat, secrétaire du Comité exécutif de l'OLP, a déclaré que la direction palestinienne avait investides efforts pour garantir le succès de la conférence. Il a affirmé que la direction palestinienne s'adresserait à la communauté internationale une nouvelle fois au sujet d'une demande d'adhésion à part entière à l'ONU. Il a souligné que le refus d'Israël de participer à la conférence témoigne de son manque de respect pour la communauté internationale (Dunia al-Watan, 28 décembre 2016).
• Ahmed Majdalani, membre du Comité exécutif de l'OLP, a déclaré que la non-participation d'Israël à la conférence de Paris pourrait conduire à son isolement, notamment suite à la Résolution 2334. Il a affirmé que la décision d'Israël conduira les pays à reconnaître l'Etat palestinien. Il a dit que dans l'intervalle, les contacts avec la CPI se poursuivent afin de coordonner le mouvement palestinien et de permettre l'ouverture d'une enquête sur la question des implantations (alresala.net, 1^er janvier 2017).

Anniversaire de la fondation du Hamas

• Le Fatah a célébré son 52^ème anniversaire avec une série d'événements. À Ramallah,le Président de l'Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, a prononcé un discours dans lequel il a déclaré que la 7^ème conférence du Fatah avait été un succès national et international et a exigé qu'Israël mette fin à toutes les activités au niveau des implantations. Il a affirmé que 2017 serait l'année de la reconnaissance de la Palestine (Raya.ps, 31 décembre 2016).

Gauche : Ahmed Hilles, membre du Comité central du Fatah, allume une torche à Gaza. Droite : Mahmoud Abbas allume une torche lors de la cérémonie du 52^ème anniversaire de la fondation du Fatah (Wafa, 31 décembre 2016)

Gauche : Terroristes armés du Fatah devant le mémorial des chahids lors d'un rassemblement dans le camp de réfugiés de Dheisheh à Bethléem. Droite : Membres du Fatah armés et masqués lors d'un rassemblement organisé dans le camp de réfugiés de Jilazoun, au Nord de Ramallah (Page Facebook du Fatah, 30 décembre 2016)

• Un défilé a été organisé dans les rues de Bethléem avec la participation de responsables du Fatah. Les participants arboraient des drapeaux du Fatah, des photos de chahids et des pays qui ont voté en faveur de la Résolution 2334 du Conseil de sécurité de l'ONU. Le Comité central du Fatah a allumé des torches et une minute de silence a été observée en mémoire des chahids (PNN et page Facebook du Fatah, 1^er janvier 2017).

Gauche : Photos de Mahmoud Abbas et de Yasser Arafat. Au centre on aperçoit Dalal al-Mughrabi, la terroriste qui a participé au massacre de la route côtière en 1978 et est devenue un symbole palestinien. Droite : Procession dans les rues de Bethlehem (Page Facebook Fars, 1^er janvier 2017)

• Dans la bande de Gaza, des membres des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa du Fatah ont organisé un défilé militaire. Un porte-parole des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa a déclaré que l'organisation adhérait à l'option de la "lutte armée" comme seule voie vers la libération de la Palestine (Quds Press, 31 décembre 2016).

Mort de l'archevêque Hilarion Capucci

• La semaine dernière, l'archevêque Hilarion Capucci est mort à l'âge de 94 ans. Entre 1965 et 1974, il était l'archevêque orthodoxe grec de Césarée. En 1974, il a été arrêté par les forces de sécurité israéliennes alors qu'il transportant des armes dans son véhicule pour le Fatah, profitant de son statut diplomatique. Il a été condamné à une peine de 12 ans de prison, mais en 1978, le pape a demandé au Président israélien Ephraim Katsir d'obtenir sa libération. À sa libération, il a été expulsé. En 2010, il a participé à la flottille du Mavi Marmara. Lors d'une visite à Rome en 2013, Mahmoud Abbas lui a décerné "l'Etoile de Jérusalem ".
• Dans la déclaration publiée après la mort de l'archevêque Hilarion Capucci, Mahmoud Abbas l'a qualifié de "grand guerrier" (Wafa, 1^er janvier 2017). Yusuf al-Mahmoud, porte-parole de l'AP, a déclaré que sa mort laissait un grand vide dans le cœur des Palestiniens en raison de ses positions et de sa lutte pour le bien du peuple palestinien (Wafa, 1^er janvier 2017). Al-Hayat al-Jadeeda, l'organe officiel de l'AP, a publié un éditorial qualifiant Capucci de "héros" de qui il est possible d'apprendre à intégrer la religion dans une lutte nationale (al-Hayat al-Jadeeda, 3 janvier 2017).

Gauche : Armes cachées dans le véhicule de l'archevêque Hilarion Capucci pour le Fatah (Site Internet des services de sécurité générale). Droite : Mahmoud Abbas remet à l'archevêque Hilarion Capucci "l'Etoile de Jérusalem" pour son action pour le peuple palestinien (Wafa, 16 octobre 2016)