Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (15-21 février 2017)

Tirs de roquettes de la péninsule du Sinaï

• Le 20 février 2017, deux roquettes ont été tirées en territoire israélien depuis la péninsule du Sinaï et se sont abattues dans une zone inhabitée près de la frontière israélo-égyptienne dans le Néguev occidental, sans faire ni victime ni dégât. Le 21 février 2017, l'Etat islamique a revendiqué le tir de deux missiles Grad sur Israël (Amaq, 21 février 2017). La veille de l'attaque, la Province du Sinaï de l'Etat islamique a déclaré qu'un drone israélien a frappé un véhicule dans un village au Sud de Rafah, tuant cinq membres de l'organisation (Amaq, 19 février 2017). Selon nous, les tirs de roquettes ont été effectués en représailles à l'attaque réalisée au Sud de Rafah, que l'organisation attribue à Israël. C'est la deuxième fois ce mois-ci que la Province du Sinaï de l'Etat islamique tire des roquettes depuis la péninsule du Sinaï. L'objectif de l'organisation est de dissuader Israël de ce qu'il considère comme une collaboration avec l'Egypte dans la campagne contre le groupe.

Election d'une nouvelle direction du Hamas

• Ismail Haniyeh a rencontré Yahya Sinwar, le président nouvellement élu du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza, et le haut responsable du mouvement Rawhi Mushtaha, également élu au bureau politique. La réunion a eu lieu en prévision du remplacement de la direction du Hamas dans la bande de Gaza. Les trois ont souligné que toutes les élections des institutions du Hamas étaient démocratiques et reflétaient l'unité des différentes parties du mouvement. Ils ont également noté que les membres qui ont été remplacés ne cesseront pas de servir le peuple palestinien. La réunion s'est terminée en affirmant que la Palestine est la priorité absolue du Hamas et que sa "boussole est dirigée vers Jérusalem" (Site Internet du Hamas, 20 février 2017).

Le terminal de Rafah

• Le 18 février 2017, le terminal de Rafah a ouvert, à titre exceptionnel, plusieurs heures dans une seule direction, vers l'Egypte. Environ 500 personnes ont quitté la bande de Gaza, la plupart des membres de la délégation de Dahlan, qui étaient en route pour assister à une conférence au Caire (Ministère de l'Intérieur du Hamas, 18 février 2017).

Déclarations de responsables du Hamas au sujet de la lutte contre Israël

• Khaled Mashaal, chef du bureau politique du Hamas, a prononcé un discours à l'occasion d'une conférence organisée par le Centre d'études et de consultations d'Al-Zaytouna à Beyrouth. Il a déclaré que l'AP et le Hamas ont des approches différentes au sujet de la "résistance". Le Hamas, a-t-il dit, soutient la "résistance" sous toutes ses formes, ce à quoi l'AP est opposée. Cependant, la "résistance populaire" est une forme d'action partagée par l'Autorité Palestinienne et le Hamas. Il a appelé les Palestiniens à participer à la "résistance populaire", car, selon lui, si les forces palestiniennes s'unissent dans la "résistance populaire" à Jérusalem et en Judée-Samarie, Israël disparaîtra (al-Aqsa, 16 février 2017).

• Le haut responsable du Hamas Musheir al-Masria prononcé un discours lors d'un rassemblement commémoratif organisé par la branche armée du Hamas à Khan Yunis pour l'un de ses membres tués dans l'effondrement d'un tunnel. Il a affirmé que le message des "martyrs des préparatifs" en vue d'un futur conflit militaire avec Israël était clair. Il a ajouté que le lexique des Brigades Izz al-Din al-Qassam ne comprend pas la "trêve dans les combats" en restant assis les bras croisés mais en enrôlant des dizaines de milliers de membres pour des activités sur terre, sous terre et en mer. Le message à Israël, a-t-il conclu, est que la bande de Gaza est un sujet tabou pour Israël (Site Internet des Brigades Izz al-Din al-Qassam et télévision al-Aqsa, 19 février 2017).

Formulation d'un document politique fondamental du Hamas

• Lors de la "Conférence d'évaluation stratégique 2016-2017" organisée à Beyrouth, Khaled Mashaal a révélé quel'année dernière, le Hamas a formulé un document au sujet de ses fondements politiques fondamentaux, y compris ses positions et son héritage. Il a affirmé que le document était prêt et que la version finale était sur le point de voir le jour et sera rendue publique dans les prochaines semaines. Il a ajouté que ses principes ne diffèrent pas des principes et de la stratégie antérieurs du Hamas (Site Internet du Hamas et Youtube, 15 février 2017)
• Selon des sources du Hamas, le document, formulé par la direction du mouvement à l'étranger, inclut les idées et les principes politiques du Hamas, définit la nature des liens du Hamas avec les partis palestiniens, régionaux et internationaux; et les moyens pratiques utilisés pour mettre en œuvre les objectifs du mouvement. Selon les sources, le document ne remplacera pas la charte du Hamas, mais sera plutôt un plan politique réaliste pour réglementer les méthodes du mouvement.

Conférence sur la coordination sécuritaire avec Israël

• Des représentants de diverses organisations palestiniennes se sont réunis dans la bande de Gaza pour discuter de la coordination sécuritaire de l'AP avec Israël. Des représentants du Hamas, du Jihad Islamique Palestinien (JIP), du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) et d'autres organisations étaient présents, et ont exprimé leur vive opposition à la poursuite de la coopération (Compte Twitter Paldf, 18 février 2017).
• Ci-après les principales remarques :

• Le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, a déclaré que des dizaines d'attentats ont été empêchés par les forces de sécurité de l'AP, ce qui prouve que la coordination nuit à la "résistance". Il a ajouté que des dizaines de positions dans la bande de Gaza ont été endommagées, des vies perdues et des biens altérés à cause en raison des informations transmises par des individus de la bande de Gaza aux services généraux de l'AP.
• Khader Habib, responsable du JIP, a qualifié la coordination de crime impardonnable qui nuit au peuple palestinien. Selon lui, l'AP ne peut y mettre un terme puisqu'il s'agit du fondement de son existence.

Réactions à l'interview d'Avigdor Lieberman

• Le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a été interviewé par le site Internet en arabe du coordonnateur des activités du gouvernement israélien dans les territoires. Il a déclaré que si le Hamas dans la bande de Gaza accepte de déposer les armes, de renoncer aux tunnels et d'arrêter d'essayer de commettre des attaques terroristes contre Israël, Israël investira dans la construction d'un port maritime, d'un aéroport et d'une zone industrielle dans la bande de Gaza. Il a également appelé le Hamas à rendre les corps des soldats israéliens qu'il détient.
• L'entrevue a été accueillie par des réponses négatives, principalement de hauts responsables du  Hamas :

• Mahmoud al-Zahara déclaré que si le Hamas voulait transformer la bande de Gaza en Singapour, il le ferait par lui-même et sans faveurs de qui que ce soit. Il a ajouté que le Hamas œuvre à faire libérer ses prisonniers plus que Lieberman ne cherche à faire libérer ses soldats. La "libération des Israéliens détenus par le Hamas" n'aura lieu qu'après la libération par Israël des "combattants palestiniens héroïques de la liberté" (Filastin al-Yawm, 16 février 2017).
• Le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem,a affirmé qu'Israël passe sous silence la question des soldats israéliens détenus dans la bande de Gaza et ne fait pas preuve de sérieux au sujet d'un échange de prisonniers. Il a ajouté qu'Israël impose un siège à la bande de Gaza en violation du droit international et du droit humanitaire et a souligné qu'il est interdit de négocier le droit naturel d'un peuple à cause de la politique (Ma'an, 17 février 2017).
• Une "source de haut rang" du ministère de l'Intérieur de l'Autorité Palestiniennea affirmé que les tentatives israéliennes de brouiller les cartes étaient vouées à l'échec. Il a souligné que Lieberman essaie d'utiliser des "mensonges" pour mettre en doute le fait que la cause palestinienne est un enjeu clé au Moyen-Orient. "La source" a ajouté qu'il est de la responsabilité des agences onusiennes de demander à la communauté internationale, et en particulier au Conseil, de défendre leurs décisions pour préserver la paix et la sécurité (Wafa, 20 février 2017)

Réactions à la conférence de presse Netanyahu-Trump

• La conférence de presse conjointe organisée par le Président Trump et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu lors de la visite du Premier ministre aux États-Unis, en particulier les remarques sur la solution à deux États, a conduit à une vague de réactions négatives des responsables de l'AP et du Fatah :

• L'APa publié une déclaration qualifiant les remarques de tentative d'établir des faits sur le terrain et de miner l'idée de la solution à deux États, et de la remplacer par un Etat avec deux régimes. L'AP, selon la déclaration, adhère à la solution à deux États, à la loi internationale, à la légitimité internationale, ainsi qu'à la fin de la l'occupation et à l'établissement d'un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem Est comme capitale. L'AP a déclaré vouloir coopérer avec les Américains pour apporter la paix (Wafa, 16 février 2017).
• Le ministère des Affaires étrangères de l'APa déclaré dans un communiqué que l'administration américaine apprend à connaître et jauge les deux parties dans le conflit afin de formuler une position sur la question. Cependant, les tentatives de Netanyahu d'affirmer que les positions américaines et israéliennes se chevauchent sont un mensonge. Le ministère des Affaires étrangères de l'AP a précisé au sujet des commentaires sur les nouvelles orientations en vue d'une solution sont "une perte de temps et une tentative israélienne d'échapper à un engagement pour la paix" (Wafa, 16 février 2017).
• Azzam al-Hamed, membre du comité central du Fatah,a déclaré que les propos du Président américain encouragent le Premier ministre israélien à continuer d'ignorer le droit international et à compliquer la situation. Concernant la remarque de Trump au sujet de deux États, il a dit que Trump n'avait pas été clair et créait la confusion, ce qu'Israël interprète comme un soutien à sa position. Il a déclaré que les États-Unis avaient affaibli leurs engagements à l'ONU et ses agences, et encouragent Israël à les ignorer. Il a ajouté que les dirigeants palestiniens ont décidé d'une série de mesures, dont la fin de reconnaissance d'Israël et un appel à la Cour pénale internationale de la Haye (Majal Press, 19 février 2017).
• Ahmed Majdalani, membre du comité exécutif de l'OLP,a déclaré que l'idée d'abandonner la solution à deux États et le discours sur d'autres options sont l'expression de l'adoption par la nouvelle administration du point de vue israélien. Il a déclaré que l'administration américaine considérait les implantations comme une "affaire immobilière" et non pas comme une terre appartenant au peuple palestinien, ce qui encourage Israël "à voler des terres palestiniennes" sur une base quotidienne (Quds.net, 16 février 2017). 

Caricature d'Omaya Joha, proche du Hamas, montrant l'accueil réservé au Premier ministre israélien par le Président américain Donald Trump : "La réception attentionnée de Netanyahu par Trump" (Compte Twitter Palinfo, 16 février 2017)