Pleins feux sur le jihad mondial (2-8 mars 2017)

Pleins feux sur le jihad mondial

Pleins feux sur le jihad mondial

Des soldats kurdes tirent sur les forces de l'opération Bouclier de l'Euphrate avançant vers Manbij (Site Internet du Conseil militaire de Manbij et ses environs, 7 mars 2017)

Des soldats kurdes tirent sur les forces de l'opération Bouclier de l'Euphrate avançant vers Manbij (Site Internet du Conseil militaire de Manbij et ses environs, 7 mars 2017)

Le drapeau américain sur un véhicule blindé de l'armée américaine dans la région de Manbij (Twitter, 4 mars 2017)

Le drapeau américain sur un véhicule blindé de l'armée américaine dans la région de Manbij (Twitter, 4 mars 2017)

Réunion au sommet entre les chefs d'état-major des armées américaines, russes et turques (Site Internet du ministère russe de la Défense, 7 mars 2017)

Réunion au sommet entre les chefs d'état-major des armées américaines, russes et turques (Site Internet du ministère russe de la Défense, 7 mars 2017)

Le ministre syrien de la Défense Fahd Jassem al-Freij (marqué d'un cercle), lors d'une visite à  Palmyre après sa libération  (Télévision syrienne, 4 mars 2017)

Le ministre syrien de la Défense Fahd Jassem al-Freij (marqué d'un cercle), lors d'une visite à Palmyre après sa libération (Télévision syrienne, 4 mars 2017)

L'édifice du gouvernement. L'un des bâtiments est le siège de l'administration de la province de Ninive (Al-Sumaria, 7 mars 2017)

L'édifice du gouvernement. L'un des bâtiments est le siège de l'administration de la province de Ninive (Al-Sumaria, 7 mars 2017)

Les trois terroristes suicide qui se sont fait exploser dans l'Ouest de Mossoul. Gauche : Abu Karm al-Hadidi. Centre : Abu Khattab al-Akidi. Droite : Abu Tayyiba al-Ajili (Haqq, 1er mars 2017)

Les trois terroristes suicide qui se sont fait exploser dans l'Ouest de Mossoul. Gauche : Abu Karm al-Hadidi. Centre : Abu Khattab al-Akidi. Droite : Abu Tayyiba al-Ajili (Haqq, 1er mars 2017)

Adolescents ayant mené des attentats suicide au nom de l'Etat islamique contre les forces de sécurité irakiennes à Mossoul (Youtube, 20 février 2017)

Adolescents ayant mené des attentats suicide au nom de l'Etat islamique contre les forces de sécurité irakiennes à Mossoul (Youtube, 20 février 2017)

Adolescents ayant mené des attentats suicide au nom de l'Etat islamique contre les forces de sécurité irakiennes à Mossoul (Youtube, 20 février 2017)

Adolescents ayant mené des attentats suicide au nom de l'Etat islamique contre les forces de sécurité irakiennes à Mossoul (Youtube, 20 février 2017)

Droite : Titre de la vidéo de l'Etat islamique menaçant d'attaques en Chine. Gauche : Garçon ouïghour armé d'un fusil, menaçant les juifs (Youtube, 27 février 2017)

Droite : Titre de la vidéo de l'Etat islamique menaçant d'attaques en Chine. Gauche : Garçon ouïghour armé d'un fusil, menaçant les juifs (Youtube, 27 février 2017)

Enfants ouïghours dans un camp d'entraînement de l'Etat islamique (Youtube, 27 février 2017)

Enfants ouïghours dans un camp d'entraînement de l'Etat islamique (Youtube, 27 février 2017)


Principaux développements de la semaine

  • L'armée syrienne, avec le soutien de la Russie, a achevé la libération de la ville de Palmyre cette semaine, environ deux mois après sa prise de contrôle par l'Etat islamique. Ainsi, l'organisation a perdu son plus grand succès de ces deux dernières années, et se trouve maintenant sur la défensive stratégique sur les différents fronts, notamment à Mossoul et Al-Raqqah.
  • Après la libération de la ville d'Al-Bab de l'emprise de l'Etat islamique par l'Armée syrienne libre, avec l'aide de l'armée turque, l'attention s'est déplacée vers la ville de Manbij, occupée par les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les États-Unis. Les luttes de pouvoir pour le contrôle de la ville pourraient dégénérer en violents affrontements entre les différentes forces, et sont susceptibles de détourner l'attention et les ressources du combat contre l'Etat islamique. Dans ce contexte, et afin de coordonner l'activité militaire au Nord de la Syrie, un sommet a été organisé en Turquie entre les chefs d'état-major des États-Unis, de Russie et de Turquie.
  • En Irak, les forces de sécurité irakiennes continuent de renforcer et d'étendre leur contrôle dans l'Ouest de Mossoul. Selon un rapport du 7 mars 2017, les forces irakiennes ont pris le contrôle du siège du gouvernement dans le Centre de Mossoul (le quartier général de la police, le tribunal principal, l'hôtel de ville, etc.). Cette action représente un pas significatif vers la reprise de la toute la ville. En même temps, les forces irakiennes œuvrent à resserrer l'encerclement de Mossoul en coupant la route reliant Mossoul à Tal Afar, à l'Est de la ville, et en augmentant la pression sur Tal Afar, occupée par l'Etat islamique.

 

Principaux développements en Syrie

La région d'Al-Bab
  • Cette semaine, l'armée turque et l'Armée syrienne libre ont repris des zones rurales 25 km à l'Ouest de Manbij, et avancent vers la ville via la route principale entre Al-Bab et Manbij. La ville de Manbij et ses environs, détenues par les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, sont devenues un sujet de controverse entre la Turquie et l'Armée syrienne libre gérée par Ankara, d'une part, et les forces des FDS appuyées par les États-Unis de l'autre. L'armée syrienne soutenue par la Russie tente également d'entrer dans la mêlée.
  • Il semble que nous assistons maintenant à une lutte entre les forces locales et les pays qui les soutiennent, dont l'objectif est de combler le vide sécuritaire et gouvernemental laissé par l'Etat islamique dans la zone à l'Ouest de l'Euphrate. Selon nous, la Turquie et l'Armée syrienne libre jouissent d'un avantage sur le terrain, en raison de leur contrôle sur la majeure partie du territoire occupé par l'Etat islamique, contrairement aux Kurdes (dont la majeure partie de la force est concentrée sur la bataille d'Al-Raqqah) et l'armée syrienne. En tout état de cause, la situation engendrée est volatile, avec un risque d'affrontements violents entre les forces locales et les pays qui les soutiennent. Ces luttes de pouvoir sont susceptibles de détourner les ressources de la campagne d'Al-Raqqah et du combat contre l'Etat islamique. En outre, selon nous, il s'agit d'un cas d'essai pour les complexes problèmes de partage qui sont susceptibles de survenir dans les régions de Mossoul et Al-Raqqah après leur libération, mais à une échelle beaucoup plus grande.
  • La situation dans la ville de Manbij est la suivante :
  • Les Forces démocratiques syriennes (FDS) contrôlent Manbij. La Turquie, de son côté, menace de prendre le pouvoir à Manbij par l'intermédiaire de l'Armée syrienne libre qui avance dans la zone rurale à l'Ouest de la ville, via la route reliant Al-Bab à Manbij. La Russie tente de parvenir à un compromis, dans le cadre duquel les forces des FDS transfèreront le contrôle de Manbij et ses environs à l'armée syrienne, ce qui permettrait d'empêcher l'arrivée de l'Armée syrienne libre dans la ville. Le 6 mars 2017, le conseil militaire de Manbij (contrôlée par les Kurdes) a annoncé que la ville était sous la protection de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis (Al-Arab Al-Youm, 6 mars 2017).
  • La Turquie s'efforce d'évincer les FDS de Manbij afin de compléter l'établissement d'une "zone de sécurité" turque à l'Ouest de l'Euphrate. Le ministre turc des Affaires étrangèresMevlüt Çavuşoğlu a menacé de s'en prendre aux Kurdes s'ils ne retirent pas leurs forces de Manbij. Il a également critiqué le soutien américain aux Kurdes, notant que la Turquie n'attend pas de ses alliés qu'ils se tiennent aux côtés de "terroristes" (Al-Jazeera, 3 mars 2017). Toutefois, le Premier ministre turc Binali Yıldırım a déclaré que la Turquie n'attaquera pas à Manbij sans coordonner ses actions avec la Russie et les États-Unis (Reuters, 6 février 2017).
  • Les États-Unis continuent de soutenir les FDS, qui gèrent la campagne d'Al-Raqqah mais refusent d'évacuer leurs forces de Manbij. Le porte-parole du Pentagone, Jeff Davis, a confirmé que ces derniers jours, l'armée américaine a envoyé plusieurs dizaines de soldats à Manbij. Leur mission est de s'assurer que les forces stationnées dans la ville ne s'attaqueront pas les unes aux autres, et se concentreront sur la campagne contre l'Etat islamique (Reuters, 6 mars 2017, RT, 7 mars 2017). Des photos de véhicules blindés avec des drapeaux américains, faisant ressentir leur présence dans la région de Manbij, ont été diffusées dans les médias occidentaux et arabes.
  • La Russie tente de réconcilier les deux parties pour promouvoir ses propres intérêts en transférant le contrôle de Manbij à l'armée syrienne.Le ministère russe de la Défense a annoncé que les forces syriennes ont été déployées dans les zones de contrôle kurdes dans le Sud-Ouest de Manbij. Selon les Russes, ceci est conforme à l'accord russo-kurde visant à créer une zone tampon entre Manbij et Al-Bab pour freiner l'avancée turque. Les Kurdes ont signalé la remise de six villages au Sud-Ouest de Manbij dans le cadre de cet accord. La Russie aurait envoyé de l'aide humanitaire à Manbij (Khotwa, 6 mars 2017).
Heurts entre les différentes forces et tentatives américano-russo-turques de coordonner les mouvements dans le Nord de la Syrie
  • Le commandant américain de la coalition internationale contre l'Etat islamique, le lieutenant général Stephen Townsenda rapporté que le 28 février 2017, des avions de combat russes et syriens ont frappé des appareils de la coalition arabe dans le Nord-Ouest de la Syrie par erreur, causant des victimes. Selon Townsend, la Russie pensait à tort trouver des membres de l'Etat islamique dans la région. Selon le général Townsend, la situation dans la région est compliquée, car il y a trois armées déployées en même temps. Il a ajouté que suite aux conversations tenues via les canaux de communication, les Russes ont arrêté les frappes aériennes (The New York Times, 2 mars 2017).
  • Le ministère russe de la Défense a démenti ces allégations et a déclaré que les forces russes ou syriennes n'ont pas mené d'attaques dans les zones mentionnées par les États-Unis. Cependant, le ministère russe de la Défense a confirmé que le 28 février 2017, le représentant de l'armée de l'air russe à Hmeymim a contacté le représentant de l'US Air Force, qui a exprimé son inquiétude qu'au cours des opérations menées contre l'Etat islamique à Manbij, des avions russes et syriens puissent par inadvertance toucher des
  • groupes armés (cf., les FDS). Selon eux, le représentant américain auprès des forces russes a remis les coordonnées exactes des forces de "l'opposition syrienne" et ces informations ont été prises en compte (Site Internet RIA, 1er et  2 mars 2017).
  • Compte tenu du potentiel de divergence, et afin d'essayer de coordonner les prochains mouvements dans le Nord de la Syrie, un sommet a eu lieu à Antalya, en Turquie, entre les commandants des armées américaines, russes et turques. La réunion a eu lieu le 7 mars 2017. Le département d'État des États-Unis a déclaré que pendant la rencontre, les participants ont clairement indiqué qu'ils souhaitaient établir des canaux de communication entre les hauts fonctionnaires de leurs pays respectifs, ainsi que d'accroître la coordination dans les combats en Syrie (Spoutnik, 7 mars 2017).
Al-Raqqah
  • Les FDS ont continué à nettoyer la zone au Nord et à l'Est d'Al-Raqqah, malgré la pression exercée à Manbij. Les forces auraient repris plusieurs villages au Nord d'Al-Raqqah, et les membres de l'Etat islamique auraient reculé (Khotwa, 24 février 2017).
  • Le 6 mars 2017, les FDS ont indiqué qu'elles ont réussi à couper la route qui mène d'Al-Raqqah à Deir ez-Zor (themiddleeasteye.net; Aranews, 6 mars 2017). À ce stade, cela reste à confirmer. Si cette information est vraie, cela signifie que les FDS resserrent le siège sur Al-Raqqah et que la direction de l'Etat islamique dans la ville pourrait se trouver coupée de ses forces dans les autres régions.
Palmyre
  • Le 2 mars 2017, l'armée syrienne, avec le soutien de la Russie, aurait complété la reprise de Palmyre, environ deux mois après sa conquête par l'Etat islamique. De nombreux membres de l'organisation auraient été tués, de l'équipement détruit, et des dizaines de membres auraient fui. Après la reprise de Palmyre, l'Etat islamique a perdu son plus grand accomplissement des deux dernières années. Maintenant, l'organisation se trouve face à de fortes pressions sur les différents fronts, sans importantes réalisations sur le terrain.
  • Lors d'une conférence de presse, le général Sergei Rudskoy, haut responsable de l'état-major russe, a déclaré que la campagne de Palmyre avait été planifiée et réalisée dans le cadre de la gestion de conseillers militaires russes, et que l'armée de l'air russe et des unités spéciales jouaient un rôle important dans l'opération. Rudskoy a précisé que plus de 1 000 membres de l'Etat islamique ont été tués pendant l'opération, et 19 chars, 37 APC et de nombreux autres véhicules ont été détruits. Il a souligné qu'aucune frappe n'a été menée dans les zones archéologiques. Selon le général, les démineurs syriens, qui ont été formés par les Russes à Alep, mènent actuellement des activités de déminage dans la ville et seront bientôt rejoints par leurs homologues russes (Site Internet du ministère russe de la Défense, 3 mars 2017).
  • Dans la campagne de reprise de Palmyre, un soldat chargé de la sécurité des conseillers opérant dans la ville a été tué (TASS, 6 mars 2017). Le major général Peter Milyuhin, chef de la formation au combat du personnel de l'armée occidentale de Russie, a été grièvement blessé. Il a été évacué vers la base de Hmeymim et de là, en Russie, pour y être soigné. Milyuhin était chargé de la planification des opérations militaires et supervisait leur mise en œuvre. Il est le plus haut gradé russe blessé depuis le début de la participation de la Russie en Syrie (Site Internet infox, 2 mars 2017).

Principaux développements en Irak

La campagne de Mossoul
  • Les forces de sécurité irakiennes ont continué à étendre leur contrôle sur l'Ouest de Mossoul. Elles ont nettoyé les quartiers repris dans le Sud-Ouest, et ont avancé vers le Centre de la ville. Le 7 mars 2017, les forces de riposte rapide du ministère irakien de l'Intérieur ont pris le contrôle du complexe des édifices gouvernementaux, au Centre de la partie Ouest de Mossoul. Les forces irakiennes auraient repris le siège de la police, l'hôtel de ville et d'autres bâtiments gouvernementaux. Il s'agit d'un accomplissement important pour les forces irakiennes, et d'une étape importante vers la reprise de toute la ville.
  • Au cours des batailles, des dizaines de membres de l'Etat islamique ont été tués, dont dix terroristes suicide équipés de ceintures explosives. En outre, des tunnels opérationnels, des ateliers de fabrication d'explosifs, des hôpitaux de campagne, environ 300 engins piégés, ainsi que deux drones ont été détruits (Al-Sharq Al-Awsat, 6 mars 2017). Les forces irakiennes ont également découvert cent tonnes de produits chimiques utilisés par l'Etat islamique pour fabriquer des explosifs (Fars, 5 mars 2017).
Réaction de l'Etat islamique
  • L'Etat islamique a continué à mener des opérations de guérilla contre les forces irakiennes, dont des attentats suicide. La plupart des attaques ont eu lieu dans les quartiers où des combats sont en cours contre les forces de l'armée irakienne :
  • Le 1er mars 2017, l'Etat islamique a publié des photos de trois terroristes suicide qui se sont fait exploser dans le quartier d'Al-Tayaran dans le Centre de Mossoul, parmi les forces de sécurité (Haqq, 1er mars 2017).
  • Le 2 mars 2017, les forces irakiennes ont indiqué avoir réussi à blesser plusieurs membres de l'Etat islamique qui s'étaient approchés d'unités irakiennes au Sud-Ouest de Mossoul pour mener une attaque suicide (Reuters, 3 mars 2017).
  • Le 5 mars 2017, l'Etat islamique a publié les photos de deux terroristes suicide d'origine irakienne. L'un d'eux s'est fait exploser près d'un des ponts du Tigre, et l'autre dans le quartier d'Al-Tayaran, dans la partie Ouest de la ville (Haqq, 5 mars 2017).
Zone de combat à Tal Afar, à l'Est de Mossoul
  • Les forces irakiennes ont annoncé leur intention de lancer une campagne pour libérer Tal Afar des mains de l'Etat islamique. Elles auraient coupé la route reliant Mossoul à Tal Afar (Al-Arabiya al-Hadath, 1er mars 2017). L'armée irakienne a annoncé le 6 mars 2017, que l'armée de l'air irakienne avait détruit le bâtiment de trésorerie de l'Etat islamique (Bayt al-Mal) et tué le responsable. Plusieurs commandants de l'Etat islamique de diverses nationalités, qui séjournaient dans le bâtiment, ont également été tués (Chaîne Al-Aan, 6 mars 2017). Selon une autre annonce, publiée par le porte-parole de l'armée irakienne, Amar Mostafa al-Hassan, le gouverneur régional de l'Etat islamique et le responsable du recrutement a été tué dans une attaque aérienne menée à Tal Afar (Al-Arabiya Al-Hadath, 26 février 2017).

Le jihad mondial dans d'autres pays

Egypte
Harcèlement des coptes par l'Etat islamique
  • Le ministère égyptien de l'Intérieur a annoncé une opération à grande échelle, coordonnée avec les forces de sécurité égyptiennes, afin de surveiller les opérations terroristes visant la population copte. Dans le cadre de cette opération, de nombreuses forces de sécurité ont été déployées près des centres coptes à Al-Arish visés par l'Etat islamique (Al-Rai, 5 mars 2017). Un haut responsable du gouvernement égyptien a déclaré que 258 familles coptes avaient quitté Al-Arish. Environ la moitié a atteint Ismailiyah, tandis que le reste s'est installé dans d'autres villes égyptiennes. Seuls quelques ecclésiastiques restent dans les églises de la péninsule du Sinaï. Les zones où les églises coptes sont situées ont été fermées, et les églises sont lourdement protégées (Al-Youm Al-Sabea, 5 mars 2017).

Activités de contre-terrorisme

Yémen
  • Les États-Unis ont récemment augmenté leurs frappes aériennes contre les cibles d'Al-Qaïda au Yémen.Selon le porte-parole du Pentagone, Jeff Davis, les forces américaines ont effectué cette semaine plus de trente attaques aériennes avec des drones dans le Sud et le Centre du Yémen. Selon Davis, les frappes aériennes visaient à empêcher l'expansion d'Al-Qaida dans tout le Yémen. Parmi les cibles attaquées se trouvaient les maisons de membres de l'organisation, y compris Sa'ad Asef, leader d'Al-Qaïda dans la région (Al-Arabiya, 3 mars 2017). Les frappes aériennes ont été effectuées après la première opération commando autorisée par le Président Trump le 28 janvier 2017, dans lequel un soldat américain a été tué (Bloomberg, 5 mars 2017).

Comportement de l'Etat islamique

Hausse du nombre d'attentats suicide
  • L'Institut de lutte contre le terrorisme ICCTa mené une étude sur 1000 attaques suicide menées par des membres de l'Etat islamique entre Décembre 2015 et Novembre 2016. L'étude est basée sur les annonces de l'agence de presse Aamaq de l'Etat islamique. L'examen des données révèle une augmentation drastique du nombre d'attentats suicide de l'Etat islamique. Une autre conclusion montre que les attentats suicide sont de plus en plus sophistiqués. Leurs auteurs ont mis au point des explosifs plus fiables et plus efficaces. Selon les données de l'étude, au cours de la période examinée, au moins 923 terroristes ont commis des attentats suicide. Dans 84% des cas, les attaques ont visé des cibles militaires et environ 70% ont été commises par un véhicule. Au total, 20% des terroristes suicide étaient des combattants étrangers, le reste venant principalement d'Irak et de Syrie. Il semble que l'utilisation d'attentats suicide vise à compenser la perte de territoire de l'Etat islamique et à donner une réponse aux pressions militaires exercées sur l'organisation (New York Post, 28 février 2017).
Hausse du nombre d'enfants dans les rangs de l'Etat islamique
  • Un rapport publié dans le mensuel Sentinel du Centre CCT[1] témoigne de l'augmentation du recrutement d'enfants dans les rangs de l'Etat islamique l'an dernier. L'examen des vidéos et du matériel d'information diffusés par l'organisation a révélé que des avis de décès ont été publiés pour 89 enfants tués. Au total, 51% des enfants ont été tués en Irak, 36% en Syrie et le reste au Yémen, en Libye et au Nigeria. Parmi les enfants, 31% sont syriens et 25% irakiens. Au total, 39% des enfants ont été tués dans l'explosion de voitures piégées, et 33% ont été tués dans des combats. D'autre part, selon des estimations de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, le nombre d'attentats suicide auxquels des adolescents ont pris part l'année dernière a augmenté. Depuis le début de la campagne de Mossoul, environ 300 enfants recrutés dans les rangs de l'Etat islamique ont été tués (Al-Sharq Al-Awsat, 27 février 2017).
  • L'augmentation du recrutement d'enfants dans les rangs de l'Etat islamique découle de la diminution d'une main-d'œuvre de qualité au sein de l'organisation, en raison des coups portés au cours de l'année écoulée et des pressions militaires exercées en Irak et en Syrie. La pénurie de main-d'œuvre qualifiée incite l'Etat islamique à employer des enfants et des adolescents à des fins militaires, y compris pour des attentats suicide, phénomène qui s'est généralisé depuis le début de la campagne de Mossoul. Beaucoup d'adolescents ont participé aux attentats suicide à grande échelle menés dans l'Est de Mossoul, y compris des adolescents Yézidis qui ont été capturés par l'organisation, convertis de force à l'islam et ont subi un endoctrinement religieux.
Ouïghours au service de l'Etat islamique
  • La Province de l'Euphrate de l'Etat islamique a publié une vidéo des opérations des Ouïghours qui ont rejoint l'organisation.[2] Parmi les terroristes recrutés, la vidéo montre de jeunes enfants s'entrainant à divers arts martiaux, dont l'un abat un prisonnier.La vidéo menace également la Chine, affirmant que les soldats du califat l'atteindront aussi et répandront des "fleuves de sang" pour venger le sang des musulmans. La vidéo comprend également des menaces contre les juifs et contre les Etats-Unis et la Russie (Akhbar al-Muslimeen, 27 février 2017). Dans le passé, il a été fait état de terroristes ouïghours ayant rejoint l'Etat islamique. La Chine s'inquiète que les ressortissants ouïghours qui sont partis se battre dans les rangs de l'Etat islamique en Syrie et en Irak, rentrent en Chine avec leur expérience militaire (Reuters en arabe, 2 mars 2017).

[1]Le "Combating Terrorism Centre" (CTC) est une institution académique de l'Académie militaire des États-Unis à West Point.
[2]Les Ouïghours sont une minorité chinoise sunnite minoritaire qui compte environ dix millions de ressortissants, la plupart résidant dans la Province du Xinjiang, au Nord-Ouest de la Chine. Ils parlent le turc. Ils sont religieusement et culturellement discriminés en Chine.