Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (29 mars – 4 avril 2017)*

Tirs de roquettes sur Israël

• Aucune roquette n'a été tirée cette semaine en territoire israélien.

Contrebande de tenues de plongée déjouée

• Le 3 avril 2017, les forces de sécurité israéliennes et l'autorité des terminaux deKerem Shalom ont empêché l'entrée clandestine de 30 combinaisons de plongée professionnelledans la bande de Gaza. Ces tenues étaient probablement destinées à des terroristesde la bande de Gaza, sans doute à l'unité navale du Hamas. Elles étaient dissimulées dans une expéditionde vêtements de sports importée de l'étranger à un fournisseur de l'Autorité Palestinienne (AP),qui l'a envoyée à la bande de Gaza. L'expédition a été confisquée (Autorité des terminaux,3 avril 2017).

Nouvelles réactions après la mort de Mazen Fuqahaa

• Le Hamas continue de blâmer Israël pour la mort de Mazen Fuqahaa etmenace publiquement de représailles. Abu Obeida, porte-parole de la branche armée du Hamas,a déclaré que la dénégation d'Israël témoigne du degré de ses craintes et de lapression ressentie par l'Etat et ses dirigeants (Site Internet des Brigades Izz al-Din al-Qassam, 2 avril2017). Les médias palestiniens ont publié une vidéo en réponse à la mort de MazenFuqahaa, soi-disant du Hamas. La vidéo contient des menaces contre Israël etprésente de hauts responsables israéliens de la défense sous un viseur du Hamas. La vidéose termine avec le sous-titre, en hébreu, "les mesures de rétorsion seront proportionnelles aux actes." En attendant, les forces de sécurité dans la bande de Gaza ont lancé une vasteopération de sécuritépour trouver des collaborateurs. Le Hamas a également lancé une campagneappelant à la peine de mort pour collaboration avec Israël. Les responsables du mouvement ont annoncé que dans les prochains jours, il y aurait une augmentation des activités de sécuritécontre les collaborateurs et des punitions sévères imposées (Shehab, 1^er avril2017).
• Ci-aprèsles déclarations de hauts responsables du Hamas au sujet de la détermination du Hamas à localiser des collaborateurs avec Israël et à rétablir la sécurité :

• Salah al-Bardawila déclaré qu'Israël avait tué Mazen Fuqahaa pour contester le Hamas et l'entraîner dans un conflit [sur le terrain]. Il a refusé de révéler les détails au sujet de l'enquête, mais a dit que les collaborateurs seraient jugés rapidement et sévèrementpunis (al-Jazeera, 1^er avril 2017).
• Musheir al-Masri, lors d'une manifestation de la Journée de la Terre, a déclaré que la bande de Gazane serait pas une arène pour le Mossad israélien ou ses agents, et que la"résistance coupera la main qui a tué Fuqahaa" (Ma'an, 30 mars2017).
• A l'occasion de la cérémonie de fin d'une formation au nom de MazenFuqahaa,^[4] Tawfiq Abu Na'im, vice-ministre de l'Intérieur dans la bandede Gaza, a déclaré que l'ordre avait été donné à toutes les forces de sécurité de la bandede Gaza de lancer des activités pour préserver la sécurité, la stabilité et la tranquillité (Shehab,30 mars 2017).

Photos de fin de cérémonie de la formation Mazen Fuqahaa (Page Facebook du ministère de l'Intérieur de Gaza et site internet du journal Al-Quds, 30 mars2017)

Caricatures d'Omaya Joha affiliée au Hamas sur les menaces d'Israël envers la bande de Gaza (Felesteen,31 mars ; alresalah.net, 30 mars 2017)

Nouvelle plate-forme politique du Hamas

• Khaled Mashaal, chef du bureau politique du Hamas, devraitrendre public dans les jours à venir la nouvelle plate-forme politique du Hamaslors de la dernièreconférence de presse organisée avant la fin de son mandat. Le document est censé êtrepublié en arabe et en anglais et contient des messages au monde arabe età la communauté internationale (al-Quds, 3 avril 2017).
• Avant sa publication, la chaîne de télévision libanaise al-Mayadeen a publié uneversion non officielle du documentqui contient 11 articles et 42 paragraphes. Bien que la version divulguée ne puisse être considérée comme autorisée par le Hamas, il semble qu'ellereflète l'esprit de la nouvelle plate-forme politique du mouvement. L'examen de laversion divulguée n'indique aucun changement significatif dans l'idéologie extrémiste du Hamaset ses concepts fondamentaux, mais il tente à présent de les présenter auxPalestiniens, aux Arabes et à la communauté internationale d'une manière plus modérée. Par exemple:

• Le Hamas se définit comme un "mouvement de libération et de résistance nationale palestinienne islamique," dont l'objectif est de libérer toute la Palestine dans sesfrontières historiques et de lutter contre le "projet sioniste." Le Hamas affirme être guidé par l'Islam, qu'il qualifie de religion de paix et de tolérance.
• Le Hamas n'est pas prêt à céder un seul centimètre du "territoire de Palestine," mais accepte la création d'un État palestinien dans les frontières de 1967avec Jérusalem comme capitale et sans reconnaissance de l'Etat d'Israël[selon le document, "l'entité sioniste appelée Israël"]. Le Hamasrefuse également de renoncer au "droit au retour" des réfugiés palestiniens.
• La plate-forme inclut un appel à l'abrogation de la Déclaration Balfour, duPlan de partition des Nations Unies et des Accords d'Oslo, quifont tous tort "aux droits du peuple palestinien."
• Selon le document, le conflit israélo-palestinien est uniquement lié au"projet sioniste" qui doit être extradé de Palestine. Cependant, le document affirme qu'il n'y a pas de conflit entre le Hamas et la religion juive.
• La "résistance" à la "l'occupation" [israélienne] par tous les moyens etméthodes [cf., également par le terrorisme] est un droit légitime. Au cœur de la"résistance à l'occupation" se trouve la "résistance armée", qui est lavoie stratégique pour rétablir les droits des Palestiniens. Les organisations menant larésistance ont le droit de la mener via l'escalade ou l'accalmie et, en fonction deleurs considérations, de varier les moyens et méthodes utilisés sans abandonnerle principe de la "résistance". 

• Le haut responsable du Hamas Ahmed Yusuf a implicitement autorisé la version divulguée,prétendant que la version officielle compte six ou sept articles qui n'apparaissent pas dansla charte du Hamas de 1988, à la lumière des changements régionaux et du fait que le Hamas estmaintenant au pouvoir [dans la bande de Gaza].^[5] Il a ajouté qu'il s'attendait à ce que le document soitaccueilli favorablement par différents pays, notamment en Europe (Ma'an, 3 avril 2017).
• Toutefois, le porte-parole du Hamas Sami Abu Zuhri a affirmé qu'al-Mayadeen avaitobtenu le document "d'une manière inappropriée et non professionnelle". Il a dit que c'était le Hamas qui publiera le document officiel lorsque la date seradéterminée par les dirigeants du mouvement (Compte Twitter de Sami Abu Zuhri, 3 avril2017).

Formations militaires d'adolescents dans la bande de Gaza

• Le 2 avril 2017, la cérémonie de fin de formation d'al-Futuwwa a été organisée à Gaza en présence de responsables du Hamas, dont Ahmed Bahar et des responsables du ministère de l'Intérieur du Hamas. Les adolescents ont démontré leurs capacités militaires, avec notamment le démontage et le remontage d'armes, la lutte et la simulation d'une attaque contre une base de Tsahal (Page Facebook duministère de l'Intérieur de la bande de Gaza, 2 avril 2017).
• Ahmed Bahar, vice-président de la faction du Hamas auConseil législatif,a prononcé un discours dans lequel il a dit qu'il était fier de la cérémonie et de la formation d'al-Futuwwa qui est de la responsabilité desforces de sécurité. Il a affirmé que le programme d'al-Futuwwa est le seul moyen d'éduquerles jeunes de Gaza avec les principes de la religion et du nationalisme. Le général de brigade Nidhal al-Zenati, responsable de la formation al-Futuwwa dans la bande de Gaza, a précisé que c'était la cinquième année d'al-Futuwwa. Il a indiqué que le programme avait été mis en œuvre pour 40 000 élèves dans 62écoles secondaires de toute la bande de Gaza (Page Facebook Shehab, 2 avril 2017).

Sommet arabe en Jordanie

• Le 29 mars 2017, la séance d'ouverture de la réunion au sommet desministres arabes des Affaires étrangères a eu lieu en Jordanie. Dix-huit dirigeants arabes y ont participé. Des personnalités importantes de la communauté internationale étaient également présentes, y compris le Secrétaire général de l'ONU, AntónioGuterres, l'envoyé spécial américain Jason Greenblatt, et Federica Mogherini, haute représentante de l'Union européenne. L'une des questions débattues a été leconflit israélo-palestinien.
• La veille de la rencontre, Mahmoud Abbas, interviewé par lejournal jordanien al-Ghad, a déclaré que pour l'heure, il n'y a pas de nouveau plan de paix ou d'initiative. Il a affirmé que les Palestiniens adhèrent à l'initiative de paix arabe, sanschangement. Il a ajouté que les Palestiniens sont d'accord sur la question avec la Jordanie, l'Egypte et l'Arabie Saoudite. Selon Mahmoud Abbas, ils sont prêts à conclure unaccord de paix et un accord sur le statut final, en mettant fin à l'occupation [israélienne] et en mettant en œuvre de la solution à deux Etats. Il a  également affirmé que toutes les mesures d'Israëlconcernant les implantations ont conduit à la situation actuelle, dans laquelle il y a unEtat [Israël] avec deux régimes, soit un régime d'apartheid [palestinien] (al-Ghad, 29 mars 2017).

• Le communiqué final du sommeta souligné que ses participants continueront àœuvrer pour renouveler les négociations israélo-palestiniennes selon uncalendrier fixe. L'objectif sera de mettre fin au conflit sur la base de la solution à deux Etats,ce qui permettra d'assurer la création d'un État palestinien indépendant dans lesfrontières de 1967 avec Jérusalem Est comme capitale. Selon la déclaration,une paix viable et réalisable est le choix arabe stratégique qui a été exprimé par l'initiative de paix adoptée par tous les États arabes au sommet de Beyrouth en 2002. L'initiative consiste en un programme complet qui pourrait conduire à une réconciliation historiquefondée sur le retrait d'Israël de tous les territoires occupés - palestiniens, syriens etlibanais - et s'assurer que les questions pertinentes à la solution permanente soient traitées, d'abord et avant toutes celles des réfugiés et de la sécurité (Agence de presse jordanienne, Petra, 29 mars 2017).

Réactions palestiniennes à la décision d'Israël concernant la construction dans les implantations

• Selon la presse israélienne, lors d'une réunion du cabinet de sécurité politique en Israël, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré qu'en considération de laposition du Président américain, et afin d'assurer le progrès duprocessus de paix, Israël prendra des mesures importantes pour limiter la construction dans les implantations.Israël continuera la construction sur des terres précédemment construites dans la mesure du possible. Dansl'intervalle, une nouvelle localité a été autorisée pour les résidents qui avaient étéévacués de la communauté d'Amona (médias israéliens).
• En réponse à la décision, Riyad Mansour, représentant palestinien à l'ONU, a envoyé trois lettres, l'une au secrétaire général de l'ONU, l'une au président  du conseil de sécurité et l'une au président de l'Assemblée générale. Les lettresont exprimé sa protestation de la décision d'Israël de construire une nouvelle implantation qui est, selon lui, une violation du droit international et des résolutions des Nations Unies, en particulier la résolution2334. Il a également déclaré que l'espoir de parvenir à une paix réelle entre Israël etle peuple palestinien a été rapidement "effacé" à la lumière de la "politique raciste." Par conséquent, ila appelé l'ONU et le Conseil de sécurité à faire pression sur Israël pour qu'ilrespecte le droit international et les résolutions de l'ONU (Ma'an, 1^er avril 2017).
• Saeb Erekat, secrétaire du comité exécutif de l'OLP, a condamné Israël, qui mène selon lui une campagne visant à exproprier lesterres palestiniennes et à occulter le lien entre le peuple palestinien et ses terres. Ila affirmé qu'Israël mène une politique d'apartheid et de nettoyage ethnique qui estmanifestée par ses lois, les terres volées et sa politique de destruction de maisons (Wafa,30 mars 2017).

Evènements de la Journée de la Terre

• Le 30 mars 2017, les Palestiniens ont marqué la 41^ème Journée de la Terre ^[6] sansévénement exceptionnel.Des manifestations populaires ont eu lieu dans plusieurs endroits en Judée-Samarie et dans la bandede Gaza. Des arbres ont été plantés et des marches et manifestations culturelles ont eu lieu. Plusieurscentaines de Palestiniens ont participé. La prière du vendredi dans les mosquées a été consacrée à laJournée de la Terre. Après la prière, des manifestants palestiniens ont affronté lesforces de sécurité israéliennes à plusieurs endroits "traditionnels" y compris dans les villages de Qadoum,Bituniya et Bila'in. Des événements similaires ont eu lieu dans la bande de Gaza. Plusieurs centaines de Palestiniensont manifesté près du terminal d'Erez.

Projet de grève de la faim des prisonniers du Fatah

• Lesprisonniers du Fatah détenus en Israël, sous la direction de Marwan Barghouti, ont annoncé qu'ils entameraientune grève illimitée de la faim à l'occasion de la Journée des prisonniers palestiniens, le 17 avril 2017. Les détenus ont déposé une série de demandes visant à améliorer leurs conditions dedétention. Dans une autre déclaration, ils ont précisé qu'ils n'obéiraient pas les règles de prisonqui violent les droits de l'homme et les accords internationaux (Page Facebook officielle du Fatah, 24 mars ; Ma'an, 30 mars 2017).