Pleins feux sur le jihad mondial (15-21 juin 2017)

Pleins feux sur le jihad mondial

Pleins feux sur le jihad mondial

Photographie aérienne du site de la réunion des hauts responsables de l'Etat islamique publiée par le ministère russe de la Défense. Gauche : Le site avant la frappe aérienne. Droite : Après la frappe (Page Facebook du ministère russe de la Défense, 16 juin 2017)

Photographie aérienne du site de la réunion des hauts responsables de l'Etat islamique publiée par le ministère russe de la Défense. Gauche : Le site avant la frappe aérienne. Droite : Après la frappe (Page Facebook du ministère russe de la Défense, 16 juin 2017)

Deux combattants des FDS observent les quartiers Est d'Al-Raqqah. L'un d'entre eux note qu'ils ont atteint le quartier de Bab Bagdad (Youtube, 17 juin 2017)

Deux combattants des FDS observent les quartiers Est d'Al-Raqqah. L'un d'entre eux note qu'ils ont atteint le quartier de Bab Bagdad (Youtube, 17 juin 2017)

Photos de la ville d'Al-Raqqah (Youtube, 19 juin 2017)

Photos de la ville d'Al-Raqqah (Youtube, 19 juin 2017)

L'armée syrienne dans le secteur d'Al-Rasafah : la photo en bas à droite montre des dépouilles de membres de l'Etat islamique tués dans les combats contre l'armée syrienne

L'armée syrienne dans le secteur d'Al-Rasafah : la photo en bas à droite montre des dépouilles de membres de l'Etat islamique tués dans les combats contre l'armée syrienne

Avancée de l'armée syrienne vers Al-Rasafah : la pancarte de l'Etat islamique (à droite) précise

Avancée de l'armée syrienne vers Al-Rasafah : la pancarte de l'Etat islamique (à droite) précise "La Province d'Al-Raqqah est toujours là" (Site Internet syrien Al-Ittihad Press, 19 juin 2017)

Forces antiterroristes du gouvernement irakien à la périphérie de la vieille ville (à droite) et au à l'intérieur (à gauche) (Centre d'information de Ninive, 17 juin 2017)

Forces antiterroristes du gouvernement irakien à la périphérie de la vieille ville (à droite) et au à l'intérieur (à gauche) (Centre d'information de Ninive, 17 juin 2017)

Gardes-frontières irakiens à la frontière irako-syrienne (Al-Sumaria, 19 juin 2017)

Gardes-frontières irakiens à la frontière irako-syrienne (Al-Sumaria, 19 juin 2017)


Principaux évènements de la semaine

  • Sur le terrain, les pressions exercées sur l'Etat islamique augmentent : à Mossoul, l'armée irakienne est entrée dans la vieille ville, le dernier bastion de l'organisation à l'Ouest de la ville. A Al-Raqqah, les forces des FDS ont repris plusieurs autres quartiers de l'Est et de l'Ouest de la ville. Par ailleurs, la pénurie de main d'œuvre de l'organisation persiste (avec la mort de plusieurs commandants de terrain et de membres), et dans le domaine économique, l'Etat islamique continue de perdre des actifs (cette semaine, le champ de pétrole et de gaz d'Aarak au Nord-Est de Palmyre a été repris).
  • Le long de la frontière syro-irakienne et à l'Est de la Syrie, la concurrence pour le contrôle continue entre les forces locales avec le soutien des États-Unis et de la coalition et celles soutenues par la Russie et l'Iran, créant ainsi un risque d'incidents et de frictions. Ci-après les principaux incidents de la semaine :
  • Les forces militaires du régime syrien ont avancé vers la vallée de l'Euphrate et ont reprisla ville d'Al-Rasafah, au Sud-Ouest d'Al-Raqqah. Un incident s'est produit entre la force et les FDSquicontrôlent la régiond'Al-Raqqah, menant à l'interception d'unavion de chasse syrien par les Etats-Unis et la coalition. En réponse, les Russesont suspendu leurs vols de coordination avec les États-Unis.
  • Cette semaine, une forceirakiennea repris le terminal frontalier d'Al-Waleed,du côté irakien d'Al-Tanf (terminalprès de la frontière entre la Jordanie, l'Irak et la Syrie) des mains de l'Etat islamique. Les groupes rebellesopèrent dans la zone d'Al-Tanf avec le soutien des Etats-Unis et de la coalition. Le mouvement de l'Iraka étéapparemment coordonné entre le gouvernement irakien et les Etats-Unis
  • En réponse aux attaques de l'Etat islamique auParlement et au mausolée de Khomeiny, lesGardiens de la révolution iranienne ont tiré six missiles sol-sol à moyenne portée sur descibles de l'organisation dansla région de Deir ez-Zor. C'est la première fois que l'Iran tirece type de missiles sur l'arène syrienne.L'Iran a profité de l'incident pour lancer une campagne de propagande visant à la fois l'intérieur et l'extérieur du pays et visant à souligner sa puissance militaire. Les porte-parole iraniens ontsoulignéque les tirs n'étaient qu'un premier avertissement et qu'à l'avenir, la réponse de l'Iran serait beaucoupplus sévère.

 

L'implication de la Russie en Syrie

Frappe d'une cible où étaient réunis des responsables de l'Etat islamique à Al-Raqqah
  • Le ministère russe de la Défense a annoncé que le 28 mai 2017, les forces russes onteffectué une frappe aérienne à Al-Raqqah, sur une cible où étaient réunis des responsables de l'Etat islamique. Selon l'annonce, le leader de l'organisation Abu Bakr al-Baghdadi pourrait avoir été tué dans la frappe aérienne.L'attaque a été effectuée après que les Russes ont appris la tenue de la réunion des chefs de l'organisationdans une banlieue du Sud d'Al-Raqqah et après que des drones ont confirmé les informations. Selon l'annonce russe, près de trente commandants de l'Etat islamique et quelque 300 combattantsqui protégeaient les dirigeants de l'organisation ont été tués dans l'attaque. Les Russes ont notéque d'après les informations en leur possession, le leader de l'organisation Abu Bakr al-Baghdadiaurait été tué dans la frappe aérienne. Parmi les membres tués figurent Abu al-Hajj al-Masri,l'émir d'Al-Raqqah, Ibrahim al-Nayef al-Hajj, l'émir de la zone située entre Al-Raqqah et Al-Sukhnah et Suleiman al-Shawah, le chef de la sécurité de l'Etat islamique (Page Facebook du ministère russe de la Défense, 16 juin 2017).
  • En réponse à l'annonce russe, le porte-parole de lacoalition internationale contre l'Etat islamique a annoncé que le rapport n'a pas pu être vérifié ou réfuté àce stade (Al-Arabiya, 16 juin 2017). Jeff Davis, porte-parole du Pentagone a également dit qu'il n'avait pas d'informations confirmant le rapport (New York Times, 16 juin 2017).Le ministre russe des Affaires étrangères Sergey Lavrova également souligné que la mort d'Al-Baghdadi ne pouvaitêtre définitivement confirmée (RT, 16 juin 2017).
  • Le dernier signe de vie d'Abu Bakr al-Baghdadi a été signalé le 2 novembre2016, sur une bande sonore diffusée par la branche information Al-Furqan de l'Etat islamique. Sur la bande, Al-Baghdadi s'adressait aux partisans de l'organisation à l'étranger et les invitait à intensifier leurs actions contre les pays de la coalition. Depuis, il ya eu plusieurs rapports de décès présumé d'Al-Baghdadi, qui n'ont pas encore étévérifiés.
Le Président Poutine salue la campagne en Syrie
  • Dans une interview aux médias russes, le Président russe Vladimir Poutine a déclaré que la Russieavait acquis une "inestimable" expérience militaire dans la campagne syrienne.Selonlui, les systèmes d'armes novatrices ont été introduits pour la première fois au cours de lacampagne en Syrie. Poutine a également noté que "la campagne a été très bénéfique pour notreindustrie de défense" (Agence de presse TASS, 15 juin 2017).

Principaux développements en Syrie

La campagne de reprise d'Al-Raqqah
  • Les combats dans la ville d'Al-Raqqah,qui ont commencé le 6 juin 2017, se poursuivent.Les forces des FDS avec le soutien de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, ont attaqué la ville de l'Est et de l'Ouest et ontrepris de nouveaux quartiers. Elles sont maintenant prèsde la muraille entourant la vieille ville. Les membres de l'Etat islamique tentent de freiner leur avance par destirs de snipers et d'obus de mortier. Selon des rapports, des milliers de civilstentent de s'échapper de la ville, tandis que les forces des FDS et les membres de l'Etat islamique ont bloqué toutes les issues de secours (Zaman Al-Wasl, 19 juin 2017).
  • Ci-après la situation dans les différentes zones de combat :
  • A l'Est d'Al-Raqqah: Les combats se poursuivent à la périphérie d'Al-Raqqah. Aucours des derniers jours, les forces des FDS ont repris le quartier d'Al-Sina'ah (Réseau Sham, 15 juin 2017 ; Al-Jazeera, 16 juin 2017). Les affrontements se poursuivent dans lequartier d'Al-Batani. Seize combattants des FDS auraient été encerclés par des membres de l'Etat islamique qui se sont infiltrés via les tunnels de Bab Bagdad,au Sud-Est de la vieille ville, près de la muraille. Le contact avec les combattantsaurait été perdu(Observatoire syrien des droits de l'homme, 19 juin 2017).
  • A l'Ouest et au Nord-Ouest d'Al-Raqqah: Les affrontements entre les forces des FDS et l'Etat islamiquedans lequartier d'Al-Qadisiyyah continuent. Les FDS auraient pris plusieurs sites dans le quartier (Réseau Sham, 19 juin 2017). Des combats ont égalementeu lieu dans la partie occidentale du quartier d'Al-Barid, dans le Nord-Ouestd'Al-Raqqah (Qasiyoun, 18 juin 2017).
Progrès de l'armée syrienne vers Al-Raqqah et interception d'un chasseur syrien par la coalition
  • L'armée syrienne tente également de faire sentir sa présence dans la régiond'Al-Raqqah et ses forces avancent vers l'Est, conscientes de l'importance de cette région. Cettesemaine, l'armée syrienne a repris la ville d'Al-Rasafah, à environ 40 km au Sud-Ouest d'Al-Raqqah. L'activité de l'armée syrienne dans une région où opèrent les FDS, soutenues par les Etats-Unis et la coalition, a provoqué des frictions, qui ont été suivies par l'interception d'unavion de chasse syrien par les Etats-Unis et la coalition (l'avion aurait attaqué des forces des FDS). En réponse, la Russie a suspendu la coordination des vols avec les Etats-Unis.
  • Cette semaine, l'armée syrienne a repris la ville d'Al-Rasafah, à environ 40 kmau Sud-Ouest d'Al-Raqqah. Al-Rasafah est située auSud d'un important carrefour,avec une route menant vers l'Est jusqu'à Al-Raqqah et une autre à l'Ouest jusqu'à la Tabqa, occupée par les FDS. L'armée syrienne a également repris Jaidin, à environ 10 km au Nord-Ouest d'Al-Rasafah (Observatoire syrien des droits de l'homme, 18 juin 2017).
  • L'avancée de l'armée syrienne a apparemment créé des frictions avec les FDS, qui opèrent à l'Ouest et au Sud-Ouest d'Al-Raqqah. Il a été signalé qu'unavion de chasse de la coalition dirigée par les Etats-Unis a intercepté un avion de chasse syrien quiaurait attaqué les forces des FDS. Les Syriens ont confirmé l'interception de l'avion. Le siège de l'armée syrienne a affirmé que l'attaque avait été menée enréponse à l'avancée de l'armée syrienne et de ses alliés dans la lutte contre l'Etat islamique,et que cette action témoigne de la coordination existante entre l'Etat islamique et les Etats-Unis(Page Facebook du ministère syrien de la Défense, 19 juin 2017). La Syrie a envoyédes messages au secrétaire général de l'ONU et au Président du Conseil de sécurité dénonçantl'interception de l'avion (République News Agency, 19 juin 2017).
La Russie suspend la coordination des vols
  • En réponse à l'interception de l'avion syrien, le ministère russe de la Défensea annoncé qu'un avion de chasse américain a attaqué un avion syrien en mission de soutien aux unités de l'armée syrienne luttant contre l'Etat islamique près d'Al-Rasafah. L'annonce précisait que l'attaque est une violation de la souveraineté syrienne,"une agression militaire contre la Syrie," et "une violation flagrante du droit international."Selon l'annonce, au moment où l'avion syrien a été intercepté,des avions russes étaient en mission dans le ciel syrien. Cependant, les forces de la coalition n'ontpas utilisé les canaux de communication entre le centre de commandement aérien duQatar et la base russe de Hmeymim pour coordonner l'attaque (Page Facebook duministère russe de la Défense, 19 juin 2017).
  • Selon l'annonce, après l'incident, leministère russe de la Défense a cessé sa coopération avec les forces américaines à compter du 19 juin 2017.Les forces américaines ont été invitées à mener une enquête approfondie sur l'incident.L'annonce se termine avec la menace qu'à compter de maintenant, dans les régions de Syrie où l'armée de l'air russe opère, tout appareil de la coalition ou avion sans pilote à l'Ouest del'Euphrate sera identifié par les systèmes de défense aérienne des forces russes comme une cible(Page Facebook du ministère russe de la Défense, 19 juin 2017). Le chef d'état-major américain, le général Joseph Dunford a déclaré en réponse que les canaux de communication directe entre les Etats-Unis et la Russie fonctionnent toujours. Cependant, il a noté qu'il n'avait pas parlé avec lesRusses depuis l'interception de l'avion (Defense News, 19 juin 2017).
Tirs de missiles iraniens sur des cibles de l'Etat islamique dans le secteur de Deir Ez Zor en riposte aux attentats de Téhéran
  • En réponse aux attaques de l'Etat islamique au Parlement et au mausolée de Khomeiny (7 juin 2017), les Gardiens de la révolution iranienne ont tiré six missiles sol-sol sur des cibles de l'organisation dans la région de Deir ez-Zor. Les Iraniens ont déclaré que des terroristes avaient été tués et du matériel et des systèmes d'armes détruits dans l'attaque (Agence de presse Tasnim, 18 juin 2017). Selon des rapports de sources syriennes, Saad al-Husseini, haut commandant de l'Etat islamique d'origine saoudienne, aurait été tué dans l'attaque (Tasnim, 19 juin 2017).
  • Le général Ramazan Sharif, porte-parole des Gardiens de la révolution iraniennea déclaré que l'attaque de l'Iran avait été coordonnée avec le régime de Damas et que les missiles avaientété tirés à partir d'une base de l'armée de l'air iranienne à l'Ouest de l'Iran. Il a dit que l'Iran avaittiré six missiles iraniens Dhu al-Fiqar[1] de moyenne portée(entre 650 et 700 km).Selon lui, les missiles ont réussi à atteindre leurs objectifs, y compris des sièges de l'Etat islamique, des dépôts de munitions et des dépôts logistiques.[2] Ramazan Sharif a ajouté qu'il s'agissait d'un"avertissement" à la suite des attaques terroristes de Téhéran (ISNA, 19 juin 2017).
  • Les porte-parole du gouvernement iranien ont salué les capacités iraniennes démontrées par le tir des missiles, soulignant qu'il s'agit d'un premier avertissement :
  • Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien Bahram Qassemi a déclaré que l'Iran avait portéun "coup fatal" à "des groupes terroristes" et leurs centres de contrôle à Deir ez-Zor. Ila ajouté que l'Iran utiliserait toutes ses capacités militaires, de défense, de renseignement et de sécuritéafin de protéger ses citoyens contre la menace du terrorisme. Il a précisé quele tir de missiles n'était qu'un "petit coup" et un avertissement pour l'avenir (Mehr,19 juin 2017).
  • Le commandant de l'armée de l'air iranienne Ali Haji Zadeha déclaré que le tir de missiles était unmessage à l'Etat islamique et "l'une des opérations mineures qui ont été effectuées."Il a déclaré que les ennemis (l'Etat islamique) doivent savoir que l'Iran n'est pas comme Paris ouLondres,et que s'ils continuent leur politique, ils seront sévèrement touchés. Selonlui, les missiles ont visé des bases de commandement, des centres de construction, des centres et dessites de fabrication de voitures piégées à Deir ez-Zor. Il a noté qu'en parallèle au tir des missiles, des drones ont été lancés sur les cibles à partir de Damas.Les drones ont transmis des photos des zones ciblées en temps réel(FAR,19 juin 2017).
  • Dans un post sur Instagram, Ali Akbar Velayati, conseiller du dirigeant iranien pour lesaffaires internationales, a écrit que l'attaque iranienne des avant-postes de l'Etat islamique en Syrie est unexemple des capacités de dissuasion de l'Iran (Asr-e Iran, 19 juin 2017).
Reprise des installations de gaz et de pétrole dans la région de Palmyre
  • Dans la région de Palmyre, les forces syriennes ont enregistré plusieurs succès : le15 juin 2017, l'armée syrienne a repris le champ de gaz d'Aarak et des secteurs clés aux alentours(environ 20 km au Nord-Est de Palmyre). Ce secteur, jusqu'ici contrôlé par l'Etat islamique, est l'endroit où le champ de pétrole et de gaz d'Aarak est situé. L'organisation aurait subi de nombreuses victimeset perdu beaucoup d'équipement. Elle a également perdu le contrôle de la station de pompage de pétrole brut T3, située à environ 42 km à l'Est de Palmyre. Avant leur retrait de lastation de pompage, les membres de l'Etat islamique l'ont détruite et ont fait sauter les puits de pétrole et de gaz (SANA, 15 juin2017).
  • L'agence de presse syrienne a indiqué que la récupération du champ de gaz d'Aarak estune réalisation pour le régime syriencar ce champ est d'une grandeimportance économique. Pour l'Etat islamique, la perte du champ de gaz représente d'autres dommages à sessources de revenus. De plus, en raison de la prise de contrôle de la région,les routes d'approvisionnement de l'organisation à l'Est de Palmyre auraient été coupées, et le terrain a été préparépour la reprise du désert de Syrie des mains de l'Etat islamique(SANA, 15 juin 2017).

Principaux développements en Irak

La campagne de Mossoul
  • La campagne de reprise de Mossoul touche à sa fin. Une petite enclave,comprenant la vieille ville et le quartier d'Al-Shifa, est toujours aux mainsde l'Etat islamique. Le 18 juin 2017, l'armée irakienne a annoncé qu'elle avait lancé uneaction militaire pour libérer la vieille ville, et que les forces de l'armée et les forces antiterroristes du gouvernement irakien prennent part à cette campagne (Centre d'information de Ninive, 18 juin 2017 ; Al-Sumaria, 18 juin 2017).
  • L'armée irakienne a annoncé que des avions de l'armée de l'air irakienne avaient détruit unquartier général principal de l'Etat islamique, où séjournaient des membres arabes et étrangers dans le secteur d'Al-Mahlabiyya, à environ 35 km au Sud-Ouest de la ville de Mossoul. En outre, une auberge de l'organisation a étédétruite dans l'attaque, ainsi qu'un dépôt de munitions et d'armes dans larégion de Tal Afar, à environ 60 km à l'Ouest de Ninive (Al-Sumaria, 17 juin 2017).
L'armée irakienne prend le contrôle de la frontière d'Al-Waleed
  • Cette semaine, l'armée irakienne a annoncé que ses forces de police des frontières, avec l'appui aérien de la coalition internationale, ont repris le poste frontière d'Al-Waleed entre l'Iraket la Syrie (Reuters, 17 juin 2017 ; Al-Sumaria, 19 juin 2017). Le terminal, situé du côté irakien d'Al-Tanf, était occupé par l'Etat islamique depuis Mai2015. Avec sa reprise par l'armée irakienne,le terminal d'Al-Qaimdemeure le seul passage sous contrôle de l'organisation à la frontière entre la Syrie et l'Irak(Bagdad News, 17 juin 2017). Les forces irakiennes auraient pris le contrôle d'une zone d'environ 40 km entre le terminal d'Al-Waleed et celui d'Al-Qaim (Al-Sumaria,19 juin 2017). 
  • L'armée irakienne a déclaré que la reprise de la zone d'Al-Waleedmet fin à laprésence de l'Etat islamique en territoire irakien, près de la base américaine dans la région d'Al-Tanf, ducôté syrien de la frontière(Reuters, 17 juin 2017). L'un des commandants de lamobilisation populaire chiite pro-iranienne, les unités de milices irakiennes coopérant avec legouvernement irakien contre l'Etat islamique, a indiqué qu'une réunion a eu lieu avec les forces sur leterritoire syrien.Selon le commandant, les membres de la milice attendent le moment propice pour attaquer l'Etat islamique dans la ville d'Abu Kamal (Al-Hadath, 18 juin 2017). La villed'Abu Kamal en Syrie est la cible du "Commando de la révolution", force rebelle soutenue par les Etats-Unis et la coalition internationale.
  • Avant la reprise du terminal d'Al-Waleed, le ministère irakien de la Défense a indiquéqu'une délégation syrienne de haut rang s'était rendue à Bagdad pour des discussions avec lescommandants supérieurs de l'armée irakienne sur des questions liées à la sécurité de lafrontière commune.Cette visite était la première du genre depuis des années, et son but était d'établirune coopération dans la guerre contre l'Etat islamique. Le chef d'état-major de l'armée irakienne a déclaré que les partiesont convenu de coopérer dans le domaine des renseignements (Zaman Al-Wasl, 14 juin 2017).
Le terrorisme suicide de l'Etat islamique

Un rapport international du Centre International de lutte contre le terrorisme (ICCT)  [3] a révélé qu'entre Décembre 2015 et Novembre 2016, l'Etat islamique a établi une "industrie des attentats suicide." Selon le rapport, la plupart desgrandes opérations de l'organisation ont été menées en Irak et en Syrie. Le pourcentage decombattants étrangersqui ont effectué des attaques suicide est de 20  %, tandis que le pourcentage d'Irakiens (cf., les terroristes baptisés était Al-Iraqi) et de Syriens (cf.,les terroristes baptisés Al-Shami) est de 74 % (l'ICCT ne pouvait pas définirle reste). L'Irak a été le théâtre de 62  % des attaques suicide, tandis que 24  % desattaques ont été menées sur le sol syrien. Environ 3  % des attaques ont été menées enLibye, tandis que 1,7 % ont eu lieu au Yémen. Il convient de noter parmi les combattants étrangers qui onteffectué des attaques suicide des Tadjiks, des Saoudiens, et des Nord-Africains (Al-Suriya, 15 juin 2017).

Le jihad dans d'autres pays

Attentat déjoué en Belgique
  • Le 20 juin 2017 vers 20h30, un attentat suicide a été déjoué àla gare centrale de Bruxelles. Selon les rapports initiaux, un homme âgé de 30 à 35 ans,portant une ceinture d'explosifs, a été tué par des soldats sur les lieux. Il n'y apas eu d'autres victimes. Une explosion a été entendue à la station, et un incendie a débuté. Jusqu'à présent, aucune organisation n'a revendiqué la responsabilité des faits.
Indonésie

Le commandant de l'armée indonésienne a déclaré que l'Etat islamique est présent dans presque toutes lesprovinces du pays. Selon lui, des cellules dormantes ont été mises en place dans tout lepays et peuvent facilement rejoindre d'autres cellules radicales. Marawi, la ville des Philippines où les troupes gouvernementales luttent contre les forces de l'organisation, est seulement à une courte distance deplusieurs îles indonésiennes (Time, 13 juin 2017).

Afghanistan
  • Le 15 juin 2017, un terroriste s'est fait exploser à l'entrée de lamosquée d'Al-Zahra dans le Sud-Ouest de Kaboul,la capitale de l'Afghanistan. Quatre personnes ont ététuées et huit ont été blessées (Afghanistan Times, 16 juin 2017). L'Etat islamique a annoncéque 17 chiites ont été tués et des dizaines blessés dans un attentat suicide perpétrépar ses membres à Kaboul (Al-Sawarim, 16 juin 2017).
  • Des représentants du gouvernement afghan ont indiqué que l'Etat islamique avait réussi à prendre le contrôle de larégion de Tora Bora dans la province de Nangarhar, dans l'Est de l'Afghanistan, près de la frontière avec le Pakistan,après des combats avec des Taliban qui ont duré une semaine. Cette région,où il y a beaucoup de cavernes, était connuedans le passé comme le fief duchef d'Al-Qaïda Oussama ben Laden. L'Etat islamique a publié une annonce en pachto, affirmantque ses drapeaux noirs flottent sur les montagnes de la région. Il a également demandé aux résidents en fuite de rentrer dans leurs foyers (Rai Al-Youm, 15 juin 2017).
  • Abu Omar al-Khorasani, l'un des commandants de l'Etat islamique en Afghanistan, a affirmé que ses membres avaient conquis Tora Bora et qu'ils se battaient contre lesforces du gouvernement afghan qui sont assistées par l'armée de l'air américaine. Le porte-parole des Taliban Zabihullah Mujahid a confirmé que l'Etat islamique avait conquis plusieurs villages,mais a nié qu'il avait occupé Tora Bora (Reuters, 15 juin 2017).

Activités de propagande

L'Etat islamique revendique la responsabilité de l'attaque de Jérusalem [4]

  • Dans la soirée du 16 juin 2017, trois Palestiniens armés de couteaux etd'armes improvisées sont arrivés Porte de Damas à Jérusalem et ont mené desattaques à deux endroits simultanément. Une garde-frontières a été tuée dansl'attaque. Un autre policier a été légèrement blessé, ainsi que deux civils. Les trois terroristes ont été abattus. Les attaques ont été menées partrois terroristes âgés de 18 et 19 ans, de Deir Abu Mash'al (Sud de Ramallah).
  • L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaquevia l'agence de presse Aamaq. L'intitulé de la revendication de responsabilité était : "Attaque par les soldats du califat sur unrassemblement de Juifs dans la ville de Jérusalem." L'annonce précisait que l'attentat deJérusalem a été effectué par "Les Lions du califat" de la Province de Palestine de l'Etat islamique.Les auteurs des attaques ont été présentés comme étant Abu al-Baraa al-Maqdisi, Abu Hassan al-Maqdisi, et Abu Rabah al-Maqdisi. L'annonceaffirmait également que ce n'est pas la dernière opération et que les juifs doivent s'attendre à ce queleur pays soit détruit par les "soldats du califat."
  • C'est la première fois que l'Etat islamique revendique la responsabilité de l'exécution d'une attaque enIsraël. Selon les informations en notre possession, il s'agit d'uneannonce mensongère. L'attaque à la Porte de Damas a été effectuée par unréseau localdu village de Deir Abu Mash'al, dont les membres étaient affiliés auFront Populaire de Libération de la Palestine et au Hamas. Les résidents du village,ainsi que le Front populaire et le Hamas, ont nié avec véhémence la revendication deresponsabilité de l'Etat islamique.La fausse revendication de responsabilité peut indiquerl'intérêt de l'organisation àbriguer un "succès" dans un lieu symbolique comme la "Palestine", précisément enraison de la forte pression exercée sur elle en Syrie et l'Irak.[5]
L'Etat islamique tente de rehausser le moral de ses membres
  • Un éditorial de l'organe de l'Etat islamique Al-Nabaa noté que trois ans ont passé depuisque la guerre contre l'Etat islamique a éclaté et que les leaders de la coalition de pays ("lesdirigeants des croisés") admettent qu'ils ne peuvent dire quand la campagne prendrafin.Par conséquent, selon l'éditorial, chaque jour où les "guerriers saints" se tiennent fermement dans leur guerre contre la coalition peut exacerber la lutte entre les alliésdes États-Unis. L'éditorial souligne également que le temps est un facteur important dansle démantèlement des coalitions et que la poursuite de la campagne va provoquer des troublesdans les rangs et la volonté de certains à s'en retirer. Tout cela sefera par la patience, le jihad et la persévérance (Al-Naba, 16 juin2017).

[1]Dhu al-Fiqar: Epée à deux tranchants offerte par le prophète Mahomet à son gendre Ali bin Abi Taleb sur les ordres d'Allah, avant une des premières batailles de l'Islam. Pour les chiites, l'épée est le symbole du jihad et de l'esprit combatif de l'Imam Ali au nom de l'Islam.
[2]Le degré de précision des missiles iraniens qui ont été tirés n'est pas clair. Des sources militaires israéliennes ont déclaré au quotidien israélien Haaretz que "les résultats opérationnels du tir de missiles iraniens sont beaucoup moins impressionnant que le buzz médiatique de l'Iran au sujet du tir" (Haaretz, 20 juin 2017).
[3]Un centre de recherche indépendant situé à La Haye.
[4]A ce sujet, voir notre article intitulé "Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (14-20 juin 2017)", à l'adresse http://www.terrorism-info.org.il/fr/article/21224
[5]En parallèle à l'affaiblissement de l'Etat islamique, l'écart entre ses annonces publiques et la réalité sur le terrain s'accroît. Par exemple, le 19 juin 2017, l'organisation a publié une infographie résumant ses "réalisations" à Mossoul dans le dernier mois. En réalité, cependant, le seul secteur encore sous son contrôle est une enclave dans la vieille ville de Mossoul, où elle mène la "dernière bataille" contre les forces irakiennes.