Pleins feux sur le jihad mondial (6-12 juillet 2017)

Pleins feux sur le jihad mondial

Pleins feux sur le jihad mondial

Réunion entre Donald Trump et Vladimir Poutine au sommet du G20 à Hambourg, au cours de laquelle ils ont convenu de la désescalade (Site Internet du Président russe, 7 mai 2017)

Réunion entre Donald Trump et Vladimir Poutine au sommet du G20 à Hambourg, au cours de laquelle ils ont convenu de la désescalade (Site Internet du Président russe, 7 mai 2017)

Membres des FDS faisant leur chemin à travers les débris dans Al-Raqqah (Orient News, 4 juillet 2017)

Membres des FDS faisant leur chemin à travers les débris dans Al-Raqqah (Orient News, 4 juillet 2017)

Combattants des FDS à Al-Raqqah (Orient News, 4 juillet 2017)

Combattants des FDS à Al-Raqqah (Orient News, 4 juillet 2017)

Gilets explosifs trouvés au cours de la campagne de détention (Orient News, 10 juillet 2017)

Gilets explosifs trouvés au cours de la campagne de détention (Orient News, 10 juillet 2017)

Qassem Soleimani (à gauche, portant une casquette) en visite près de la frontière syro-irakienne, au Sud de Deir ez-Zor. À ses côtés se trouve Khaled al-Marei, commandant de la Brigade Al-Baqer, une milice chiite de la région d'Alep supportant le régime syrien  (Qasiyoun, 8 juillet 2017)

Qassem Soleimani (à gauche, portant une casquette) en visite près de la frontière syro-irakienne, au Sud de Deir ez-Zor. À ses côtés se trouve Khaled al-Marei, commandant de la Brigade Al-Baqer, une milice chiite de la région d'Alep supportant le régime syrien (Qasiyoun, 8 juillet 2017)

Le Premier ministre irakien Haidar al-Abadi (au centre) à Mossoul (Al-Sumaria, 9 juillet 2017).

Le Premier ministre irakien Haidar al-Abadi (au centre) à Mossoul (Al-Sumaria, 9 juillet 2017).

: Soldats célébrant la libération de la ville  (Centre d'information de Ninive, 9 juillet 2017)

: Soldats célébrant la libération de la ville (Centre d'information de Ninive, 9 juillet 2017)

Dévastation dans la ville de Mossoul (Al-Alam, 10 juillet 2017)

Dévastation dans la ville de Mossoul (Al-Alam, 10 juillet 2017)

Scènes de destruction massive dans la région de Mossoul (à droite : Al-Rafidayn, 6 juillet 2017

Scènes de destruction massive dans la région de Mossoul (à droite : Al-Rafidayn, 6 juillet 2017

Photos de la vidéo diffusée par l'Etat islamique (Youtube, 3 juillet 2017)

Photos de la vidéo diffusée par l'Etat islamique (Youtube, 3 juillet 2017)

Photos de la vidéo diffusée par l'Etat islamique (Youtube, 3 juillet 2017)

Photos de la vidéo diffusée par l'Etat islamique (Youtube, 3 juillet 2017)

Le médecin australien dans une précédente vidéo de l'Etat islamique de 2015  (Youtube, 24 avril 2015)

Le médecin australien dans une précédente vidéo de l'Etat islamique de 2015 (Youtube, 24 avril 2015)


Principaux évènements de la semaine

  • Environ trois ans après que l'Etat islamique a déclaré l'établissement du califat islamique à Mossoul, et après environ neuf mois de combats persistants, la ville de Mossoul a été reprise par les forces irakiennes. Le Premier ministre irakien est arrivé à Mossoul le 9 juillet 2017, et a annoncé sa libération complète. Le commandant de la coalition internationale contre l'Etat islamique a déclaré que les forces irakiennes contrôlent totalement la ville. Cependant, il est apparemment toujours nécessaire de déminer la ville et de la nettoyer des membres de l'organisation, qui sont susceptibles de se cacher parmi les résidents.
  • Que va-t-il se passer après la reprise de Mossoul? Ci-après quelques implications et idées initiales à la suite de la prise de Mossoul :

a.     Le concept d'un État islamique de nature jihadiste basé sur des zones de contrôle territorial a souffert d'un coup symbolique et pratique.Ce coup devrait s'aggraver avec lareprise de la ville d'Al-Raqqah, le fief de l'organisation en Syrie. À la lumière de cela, selon nous, l'Etat islamique devrait adopter le modus operandi d'une organisation terroriste et de guérilla qui mène des attaques terroristes et lance des opérations, comme il l'a fait dans le passé. Il convient de noter que l'organisation conserve encore des secteurs de contrôle dans tout l'Irak, qu'elle pourrait utiliser pour lancer des opérations à grande échelle. On peut supposer que les principales cibles de ces opérations seraient la capitale Bagdad, les forces de sécurité irakiennes, et les centres de population chiite, dans le seul but de nuire au régime irakien et de provoquer des tensions interethniques dans le pays.

b.     L'un des plus importants défisauxquels le régime irakien et la communauté internationale sont confrontés est la réhabilitation de Mossoul, dont environ 700 000 habitants ont le statut de personnes déplacées. Cette réhabilitation devrait être longue et coûteuse, compte tenu de l'étendue des dommages causés à la ville et aux infrastructures (systèmes d'eau, écoles, hôpitaux, ponts). Tout manquement ou retard dans le processus de réadaptation pourrait intensifier les tensions interethniques et faire le jeu de l'Etat islamique, qui devrait d'efforcer de renouveler son activité parmi la population sunnite dans les zones libérées. L'expérience accumulée à ce jour en ce qui concerne la vitesse de réhabilitation des villes sunnites libérées de l'Etat islamique n'est pas de bon augure.

c. L'Etat islamique contrôle toujours des secteurs dans le Nord de l'Irak, le long de la frontière irako-syrienne, et dans le Nord de la vallée de l'Euphrate.Il s'agit de secteurs qui sont déconnectés les uns des autres, sans centre de gravité, comme ce fut le cas au cours du contrôle de Mossoul. Il semble que les villes de Tal Afar dans le Nord de l'Irak et d'Al-Qaim, dans la vallée de l'Euphrate, près de la frontière irako-syrienne, pourraient servir de nouveaux centres de contrôle de l'organisation en Irak. Si l'élan des forces irakiennes dans le cadre de la campagne contre l'Etat islamique n'est pas maintenu, et que ces centres de gravité continuent d'exister, l'organisation est susceptible de reprendre des forces une fois qu'elle aura réorganisé ses forces à la suite de la chute de Mossoul.

d. Une lutte pour le contrôle et l'influence dans les zones libérées, et en Irak en général, devrait se développer entre l'Iran, d'une part, et les États-Unis et l'Occident, de l'autre. L'Iran aspire à freiner l'avancée des Etats-Unis en Irak, à prendre le contrôle de la frontière irako-syrienne et à créer un itinéraire logistique de Damas à Bagdad(qui permettra la circulation terrestre de l'Iran à la Syrie et au Liban via l'Irak). Les Américains veulent conserver leur influence en Irak, mais sans participation massive sur le terrain, et cela les place dans une position de faiblesse vis-à-vis de l'Iran. Le principal intermédiaire via lequel l'Iran s'attend à réaliser ses intérêts en Irak est la "mobilisation populaire," un cadre de milices chiites manipulées par l'Iran.

 

La Russie et les pays de la coalition

Annonce d'une désescalade dans le Sud-Ouest de la Syrie
  • Le 9 juillet 2017, un accord de désescalade entre les Etats-Unis, la Russie etla Jordanie est entré en vigueur dans le Sud-Ouest de la Syrie. Le 10 juillet 2017, l'armée syrienne avait violé l'accord à six reprises, en attaquant des cibles desorganisations rebelles dans les régions de Quneitra et Deraa.
  • L'accord de désescalade dans le Sud-Ouest de la Syrie a été annoncé par lesEtats-Unis et la Russie le 7 juillet 2017(après une rencontre entre le Président russe Vladimir Poutine etle Président américain Donald Trump à l'occasion du sommet du G20 à Hambourg). La Jordanieest également impliquée dans l'accord.L'accord comprend une cessation des hostilitésentre les forces du régime syrien et les groupes rebelles dans le Sud-Ouest de la Syrie, dansles secteurs de Deraa, As-Suwayda et Quneitra.
  • Ci-après les principales déclarations au sujet de l'accord conclu par les Etats-Unis etla Russie :
  • Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a déclaré que l'accord viseà lutter contre la violence à la frontière syro-jordanienne.Il a ajouté que lesdétails de la mise en œuvre de l'accord ont été l'objet de discussionsentre la Jordanie, les Etats-Unis et la Russie et que les Etats-Unisespèrent élargir l'accord à d'autres secteurs en Syrie. Rex Tillersona également noté que cet accord est différent des précédents accords parce quecette fois, la Russie a annoncé un nouveau niveau d'engagement. Il a également noté quel'accord de cessez-le-feu avec la Russie est la première indication que les États-Uniset la Russie sont capables de travailler ensemble en Syrie(The WashingtonPost, 7 juillet 2017).
  • Le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrova déclaré que l'accord seracontrôlé par la police militaire russe, qui sera déployée dans la régionet sera responsable de la sécurité des secteurs, en coordination avec lesEtats-Unis et la Jordanie (AP, 7 juillet 2017). Lavrov a également souligné l'importance du fait que l'accord affirme l'engagement de la Russie,de la Jordanie et des États-Unis à la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie, conformément aux résolutions des Nations Unies (Site Internet du ministère russe des Affaires étrangères, 7 juillet 2017).
  • Alexandre Lavrentiev, l'envoyé spécial du Président russe pour la Syrie,a déclaré que la création de zones de sécurité en Syrie commencera dans un délai de deux à troissemaines après la signature des documents pertinents. Il a noté qu'unaspect clédes pourparlers d'Astana porte sur la création d'unsiège commun de coordination qui permettra de surveiller les zones de sécurité (Agence de presse Tass, 4 juillet2017). Le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov a déclaré que la Russie, les États-Uniset la Jordanie ont convenu d'établir un centre de contrôle à Amman quipermettra de surveiller le cessez-le-feu dans le Sud-Ouest de la Syrie et de maintenir uncontact direct avec des représentants de l'opposition et du gouvernement (Spoutnik,10 juillet 2017).
  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahua déclaré qu'Israël salue un véritablecessez-le-feu en Syrie. Il a noté, toutefois, qu'un tel cessez-le-feu ne doit pas permettre laconsolidation de l'Iran et de ses satellites en Syrie en général, et dans le Sud de la Syrieen particulier. Il a précisé avoir abordé la question avec le secrétaire d'Etataméricain et avec le Président Poutine, qui ont compris les positions d'Israël. Selon lui,Israël continuera de surveiller l'activité au-delà de ses frontières et d'empêcher lesforces du Hezbollah et les forces iraniennes d'établir une présence près de safrontière(Site Internet du cabinet du Premier ministre israélien, 9 juillet 2017).

Principaux développements en Syrie

La campagne de reprise d'Al-Raqqah
  • Les combats dans la vieille ville d'Al-Raqqah continuent. Selon Luqman Khalil, commandant des FDS, l'Etat islamique a jusqu'à présent perdu environ la moitié du territoire de la vieille ville (AkhbarAl-Aan, 8 juillet 2017). Des combats ont également continué dans plusieurs sites à l'Ouest et au Sud d'Al-Raqqah et dans la périphérie de la ville. Les FDS ont reçu l'appui aérien de la coalition, qui a mené des attaques aériennes contre des cibles de l'Etat islamique
  • Les membres de l'Etat islamique continuent de faire exploser des voitures piégées (comme ils l'ont fait à Mossoul)et d'attaquer les forces des FDS. Le 7 juillet 2017, ils ont fait exploser une voiture piégéeprès d'un avant-poste des FDS à Al-Raqqah. Des victimes ont été signalées au sein des forces des FDS (Réseau Sham, 7 juillet 2017). Dans la partie Ouest de la ville, les membres de l'Etat islamique ont déposé un engin piégé dans un véhicule des FDS. Plusieurs combattants ont été tués et blessés(Khotwa, 5 juillet 2017). Par ailleurs, les forces des FDS ont abattu un drone de l'Etat islamique dans le quartier d'Al-Sina à Al-Raqqah (Khotwa, 5 juillet 2017).
La province d'Idlib
  • Le Siège de Libération d'Al-Sham,une coalition de plusieursorganisations dirigées par le Fateh al-sham (anciennement le Front Al-Nusra,la branche d'Al-Qaïda en Syrie), a lancé une opération de grande envergure contre l'Etat islamique en raison dugrand nombre d'attaques contre des organisations qui font partie de lacoalition. Au cours de leur activité, ils ont démantelé un vaste réseau à l'Ouest de la province d'Idlib. Le commandant du réseau ethuit membres ont été détenus. Des armes et des voitures piégées ont été trouvées en leurpossession. Leur interrogatoire a révélé qu'ils étaient directement manipulés par l'Etat islamique. Les membres du réseau ont reconnu l'exécution de20 attaques terroristes contre des cibles militaires et civiles.
  • Suite au démantèlement du réseau, le Siège de Libération d'Al-Sham a lancé une campagne de détention à grande échelle dans la province d'Idlib, au cours delaquelle plus de 100 membres de l'Etat islamique ont été arrêtés, dont AbuSuleiman le Russe, le gouverneur de l'Etat islamique en Syrie du Nord ; Abu al-Qa'qa al-Janub, chargé de la Charia dans le Nord de la Syrie, et Abu al-Sawda al-Masri (cf., l'Egyptien). Plusieurs membres qui devaient servir de terroristes suicide ont également étéarrêtés dans la campagne (Ibaa News Agency, agence de presse du Siègede Libération d'Al-Sham, 10 juillet 2017).
Palmyre
  • Les combats continuent entre l'armée syrienne et l'Etat islamique dans le secteur des champs de gaz et de pétrole d'Aaraket d'Al-Hail, au Nord-Est de Palmyre. Les forces syriennes ont avancévers la ville de Sukhnah (au Nord-Est de Palmyre) et sont à environ 10 km de la ville(Observatoire syrien des droits de l'homme, 8 juillet 2017). Lesforces syriennes ont été appuyées par des frappes aériennes contre des cibles de l'Etat islamique dans le secteur de Sukhnahet la zone désertique (Observatoire syrien des droits de l'homme, 9 juillet 2017).
  • D'après les médias, Qassem Soleimani, commandant de la force Qods des Gardiens de la révolution iranienne, a récemment visité la région au Sud de Deir ez-Zor, près dela frontière entre la Syrie et l'Irak.Il y a également des photos témoignant de sa présencesur place. Qassem Soleimani s'y trouvait apparemment dans le but de suivre de près l'activité militaire des forces syriennes et des milices chiites dans le désert de Syrie(Qasiyoun, 8 juillet 2017).
  • La ville de Sukhnah, qui compte environ 22 000 habitants (exact à 2004), estsituée sur la route reliant Homs à Deir Ez-zor, à environ 125 km de Deir ez-Zor. L'avancée de l'armée syrienne vers cette ville peut indiquer que la ville de Deir Ez-zor (où une force armée syrienne est assiégée par l'Etat islamique) est prise pour cible par lesforces syriennes, dans le cadre de l'avancée des forces syriennes dans plusieurs secteurs à l'Est, versla vallée de l'Euphrate et la frontière syro-irakienne. Le fait que Qassem Soleimanisoit présent au Sud de Deir Ez-zor peut aussi indiquer l'importance accordée à cedomaine par les Iraniens (Qassem Soleimaniapparaît habituellement dans des zones de combat importantes).
Le Sud de la Syrie
  • Peu après l'annonce de l'accord de désescalade dans lesprovinces d'Al-Suwayda, Deraa et Quneitra, six violations ont été signalées après que le régime syrien a attaqué les organisations rebelles dans plusieurs villages de la région de Quneitra et Deraa (All4Syria, 10 juillet 2017).
  • Des "sources politique syriennes" ont déclaré à un correspondant d'Al-Quds al-Arabi quela Syrie n'accepterait pas d'inclure les villages de la région de Quneitra, près de la frontièreavec Israël, à l'accord de désescalade. Selon ces sources, l'accord pourrait aider les organisations rebelles à contrôler les villages dans larégion de Quneitra et à créer une "zone de sécurité" pour Israël.Les sources ont déclaré que l'objectif de l'armée syrienne dans ses combats était de reprendre le contrôle des villagesdans la région de Quneitra.Selon les sources, l'objectif des frappes aériennes menéespar Israël contre les avant-postes de l'armée syrienne dans la région de Quneitra est d'empêcher l'armée syrienne d'atteindre la frontière. Selon les sources, la Russie est d'accord avecla Syrie sur cette question, et ne fera pas pression sur Damas pour qu'il accepte la position d'Israël concernantle front dans la région de Quneitra (Al-Quds Al-Arabi, 8 juillet 2017).

Principaux développements en Irak

La campagne de reprise de Mossoul
  • Après neuf mois de combat, et des combats féroces dans la vieille ville, lacampagne de reprise de Mossoul a pris fin. Les forces irakiennes auraient fini de nettoyer les poches de résistance sporadiques dans la vieille ville de Mossoul (Centre d'information de Ninive, 10 juillet 2017).Le Premier ministre irakien Haidar al-Abadi est arrivé dans la ville le9 juillet 2017, et a annoncé sa libération complète (Al-Sumaria, 9 juillet2017 ; Centre d'information de Ninive, 9 juillet 2017). Conformément à l'annonce du général Stephen Townsend, le commandant de la coalition internationale contre l'Etat islamique, les forces irakiennes contrôlent totalement la ville (AP, 10 juillet 2017).
  • Selon la police irakienne, plus d'un millier de membres de l'Etat islamique ont été tués dansla vieille ville, dans les derniers combats après la chute de la ville aux mains des forces irakiennes. Des dizaines d'individus armés qui ont essayé defuir la ville via le Tigre ont été tués par balle. En outre, 65 véhiculestransportant des armes, vingt voitures piégées, un total de 24 motos et 28bâtiments utilisés par l'organisation ont été détruits. Huit tunnelsont également été découverts (Al-Sumaria, 9 juillet 2017). Cependant, les forces de sécurité irakiennesdoivent encore déminer la ville et rechercher les membres armés qui ont pu y rester.
  • Avant le début de la campagne de libération de Mossoul, la ville comptait environ 1,5millions d'habitants. Selon les données de l'ONU, environ 920 000 habitants sont devenus despersonnes déplacées depuis le début de la campagne.Environ 220 000 sontdéjà rentrés, donc environ 700 000 personnes restent déplacées. Lesquartiers de l'Ouest de la ville ont subi le plus de dégâts, surtout la vieille ville, oùles combats ont eu lieu, tandis que dans la partie Est de la ville, la vie a commencé à revenirà la normale. Selon lecoordonnateur humanitaire des Nations Unies Lise Grande, "les combats dans laville n'ont pas mis fin à la crise humanitaire, et de nombreuses personnes déplacées ontperdu tous leurs biens et ont besoin d'un lieu de vie, d'alimentation, de traitements médicaux, d'eauet de fournitures médicales. Les niveaux de souffrance mentale sont extrêmement élevés. On ne peutimaginer ce que ces gens ont vécu" (Al-Ghad Channel, 10 juillet 2017).
  • Les rapports de la mort de responsables de l'Etat islamique dansla campagne de Mossoul se multiplient, avec notamment l'annonce de la mort du chef du ministère de la SantéDr Abdallahet de son adjoint le Dr Khaled Qardash (Al-Naba, 6 juillet 2017) ; et d'AbuYahya al-Iraki, adjoint du chef de l'Etat islamique Abu Bakr al-Baghdadi (Al-Mayadeen, 6 juillet 2017). Des sources syriennes et irakiennes continuent d'annoncer la mort d'AbuBakr al-Baghdadi, mais l'information n'a pas été corroborée.
  • Le Secrétaire Général des Nations Uniesa déclaré que la réhabilitation de Mossoul est uneétape importante dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme. Selon lui,l'ONU est disposée à soutenir le gouvernement irakien dans la réhabilitation des territoiresrepris des mains de l'Etat islamique (Site Internet des Nations Unies, 10 juillet 2017). Un rapport publié par l'ONUévalue la réhabilitation de la ville de Mossoul à plus d'un milliard de dollars(Al-Rafidayn, 6 juillet 2017).
Autres zones de combat de l'Etat islamique en Irak
  • Avant l'annonce de l'achèvement de la reprise de Mossoul, des membres de l'Etat islamique ont attaqué les forces de sécurité irakiennes dans la région au Sud de la ville. Le 5 juillet 2017, l'armée irakienne a annoncé avoirrepoussé une attaque massive de l'Etat islamique dans le secteur de Shirqat, à environ 90 km au Sud de Mossoul. Selon lerapport, un total de 43 membres de l'organisation ont été tués dans l'attaque (Irak Times, 5 juillet 2017).
  • Le 5 juillet 2017, des membres de l'Etat islamique ont mené une attaque dans le village d'ImamGharbi, à environ 70 km au Sud de Mossoul,à laquelle ont participé plusieurs terroristes suicide.Trois membres de la "mobilisation populaire" (Al-Hashed Al-Ashaeri), une forcetribale qui soutient le gouvernement irakien, ont été tués et 14 autres ont été blessés (Shafaq News, 5 juillet 2017). L'Etat islamique a publié un message revendiquant la responsabilité de l'attaque (Sawarim, 8 juillet 2017).

L'Egypte et la péninsule du Sinaï

La péninsule du Sinaï
  • Les forces de sécurité égyptiennes ont indiqué avoir déjoué une attaque de grande envergurepar des membres de la Province du Sinaï de l'Etat islamique contre un avant-poste de l'armée égyptienne dans levillage d'Al-Barth, au Sud de Rafah.Au cours de l'attaque, une voiture piégéea explosé, tuant 23 soldats et en blessant 33 autres. Le commandant du 103ème bataillon a été tué (Page Facebook de l'armée égyptienne, 7 juillet2017). Selon des sources égyptiennes, une quarantaine de membres de l'Etat islamique ont été tués dans l'attaque, et six véhicules ont été détruits.
  • L'attaque a commencé lorsqu'un terroriste suicide a conduit une voiture piégée à un poste de contrôle prèsdu village d'Al-Barth, de la tribu Tarabin, dont les membres sont en confrontation violente avec la branche de l'Etat islamique dans le Sinaï. Le village est situé sur uncarrefour important reliant le centre du Sinaï à la région de Rafah et de SheikhZuweid. D'autres véhicules, avec des dizaines de membres de l'Etat islamique, y compris un autre terroriste suicide, ont également attaqué les forces de sécurité égyptiennes.
  • La Province du Sinaï de l'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque. Selon l'annonce, l'attaque a été effectuée par deux terroristes suicide qui sesont fait exploser avec des voitures piégées. Plusieurs autres membres de l'organisation ont également participé à l'attaque, prenant d'assaut les forces égyptiennes et leurs collaborateurs (cf., la tribu Tarabin) dans un bâtiment.
  • Après les attaques terroristes, les forces égyptiennes ont effectué des frappes aériennes contredes cibles de l'Etat islamique dans la péninsule du Sinaï. En outre, les forces de sécurité égyptiennes ont renforcéleur présence sur le terrain, mis en place de nombreux barrages routiers et effectué des recherches dans devastes régions afin d'appréhender des membres de l'organisation. Elles ont attaqué descachettes de l'Etat islamique et arrêté des membres (Al-Sabea Al-Youm, 8 juillet 2017 ; Al-Akhbar,9 juillet 2017).
  • Compte tenu des nombreuses victimes dans l'attaque terroriste dans le village d'Al-Barth, l'autorité de l'information égyptienne a publié une annonce en plusieurs langues, selon laquelleles forces de l'armée égyptienne auraient réussi au cours de la première moitié de 2017 àréduire drastiquement le nombre d'attaques terroristes dans la péninsule du Sinaï et dans toute en Égypte. L'autorité a précisé que six attaques terroristes ont été menées dans le Sinaï et 25 en Egyptedurant cette période, alors que 120 attaques terroristes ont été menées dans le Sinaï et 532 en Égypte pendant la période correspondante l'année dernière. Selon l'annonce, le nombre d'attaques terroristes a diminué grâce à l'intense activité desforces de sécurité égyptiennes (Al-Sabea Al-Youm, 8 juillet 2017). En dépit de l'optimisme deschiffres, l'armée égyptienne a du mal à faire plier les membres de laProvince du Sinaï de l'Etat islamique. L'attaque d'Al-Barth a prouvé une fois de plus que ces membres sontcapables de mener des attaques complexes, causant de nombreuses pertes auxforces de sécurité égyptiennes.
Activités de contre-terrorisme en Egypte
  • Le ministère égyptien de l'Intérieur a annoncé que 14 membres de l'Etat islamique ont été tuésdans des affrontements avec la police à Alexandrie.Cela s'est produit après que la police a arrêtésur la base d'informations préalables un groupe dépendant de la péninsule du Sinaï de l'Etat islamiqueengagé dans la formation de terroristes dans un camp d'entraînement. Le but du campétait de recevoir de nouveaux membres de diverses provinces de l'Égypte, de leur faire  suivre uneformation militaire, afin, notamment, de former des terroristes suicide. La police aurait trouvé sept pistolets automatiques, une mitrailleuse,un pistolet, de l'équipement militaire, et du matériel de propagande en la possession des membres à Alexandrie (Al-Watan, 8 juillet 2017).

La gestion de l'Etat islamique

Affaiblissement de l'Etat islamique
  • Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (SOHR), trois ans après l'annonce de la création de l'État islamique, il y a maintenant la preuve de l'affaiblissement considérable de l'organisation dans tous les domaines – économique, militaire etsocial. L'État islamique, qui a réussi à établir huit provinces en Syrie au cours de sapremière année, et dont le territoire s'élève à la moitié du territoire de la Syrie, a perdu desterritoires considérables au cours de la troisième année. En outre, après que la Turquie s'est associée à l'Opération Bouclier de l'Euphrate,l'État islamique a perdu sa dernière ouverture sur le monde en dehors de la Syrie.
  • nLa perte de son territoire a obligé l'Etat islamique à setransformer d'une force offensive en une force défensive qui s'appuie sur des contre-réactions, sur des actes de terrorisme isolés et deséliminations. Tous les éléments qui luttent contre l'Etat islamique ont également essayé de compromettre sacapacité économique. En conséquence, ses ressources financières ont chuté de 80  %. Afin decompenser ses pertes financières, l'organisation a commencé à prélever des sommes aux commerçants,à imposer des amendes et à frapper de nouvelles pièces.
  • Dans le même temps, l'organisation a souffert d'une baisse du nombre de combattants rejoignantses rangs. Cette baisse a obligé l'organisation à recruter des adolescents et mêmedes enfants. Le SOHR a documenté le recrutement de quelque 5 000 enfants dans les rangs des"Lionceaux du califat." Ces enfants ont pris part à des attaques suicide,à des combats et à des exécutions. L'appel à la mobilisation générale lancé par Abu Bakr al-Baghdadia également échoué à améliorer la situation. Dans le même temps, le nombre de personnes détenuespar l'organisation a également diminué. Certaines ont été exécutées, d'autres ont été libérées en acceptant de combattre dans les rangs de l'Etat islamique, et certaines ont été libérées dans des échanges de prisonniers. LeSOHR estime que l'organisation détient encore 4 000 détenus et otages(SOHR, 29 juin 2017).
Turquie
  • La Turquie a récemment effectué une série d'arrestations de personnes soupçonnées d'activitéset de liens avec l'Etat islamique. Selon les forces de sécurité turques, plusieurs dizaines de personnes ont étéarrêtées dans tout le pays (Al-Arabiya ; agence de presse Anatolia, 5 juillet 2017). A Istanbul, la police a arrêté 29 personnes soupçonnées d'activités au sein de l'Etat islamique. La plupart des détenus sont des étrangers (Hürriyet Daily News, 7 juillet 2017).

La guerre de propagande

  • La Province d'Al-Raqqah de l'Etat islamique a publié une vidéo en anglais montrant un médecin australiencritiquant les pays occidentaux pour l'agressivité des attaques aériennes de la coalition et les dommages et l'injustice qu'elles causent. Il demande auxmembres de l'organisation de rester forts et de perpétrer des attentats en Occident (Akhbar al-Muslimeem, 3 juillet 2017).
  • Le même médecin australien est déjà apparu dans une vidéo diffusée par l'Etat islamique en Avril 2015,montrant les services médicaux de pointe fournis aux résidents de la province d'Al-Raqqah après la prise de contrôle de la ville. Un certain nombre de médecins étrangers étaient misen vedette dans la vidéo, y compris un médecin australien présenté comme étant Abu Yusuf l'Australien. Dans la vidéo, Abu Yusuf affirmait travailler au département de pédiatriede l'hôpital d'Al-Raqqah et considérer son travail à l'hôpital comme du jihad,dans le but d'aider la nation islamique. Il appelait également les médecins musulmans d'Occident à rejoindre l'État islamique (Daily Mail, 26 avril 2015 ; Youtube, 24 avril 2015).