Pleins feux sur le jihad mondial (20-26 juillet 2017)

Pleins feux sur le jihad mondial

Pleins feux sur le jihad mondial

Tir d'une roquette antichar sur un avant-poste des FDS au Sud-Ouest d'Al-Raqqah.

Tir d'une roquette antichar sur un avant-poste des FDS au Sud-Ouest d'Al-Raqqah.

Membres de l'Etat islamique tirant sur les forces des FDS à la périphérie d'Al-Raqqah  (Haqq, 20 juillet 2017)

Membres de l'Etat islamique tirant sur les forces des FDS à la périphérie d'Al-Raqqah (Haqq, 20 juillet 2017)

Membres de l'Etat islamique luttant contre les forces syriennes dans la région d'Ithriya  (Haqq, 20 juillet 2017)

Membres de l'Etat islamique luttant contre les forces syriennes dans la région d'Ithriya (Haqq, 20 juillet 2017)

Le terminal de Bab Al-Hawa (Site Internet du terminal de Bab Al-Hawa, 25 juillet 2017)

Le terminal de Bab Al-Hawa (Site Internet du terminal de Bab Al-Hawa, 25 juillet 2017)

Entrepôt d'aliments dans l'enceinte de

Entrepôt d'aliments dans l'enceinte de "l'usine bleue" près du poste frontalier de Bab Al-Hawa, qui a été incendié par des membres d'Ahrar Al-Sham avant leur retrait face aux membres du Siège de Libération d'Al-Sham (Compte Twitter d'Ibaa News Agency, 21 juillet 2017)

Drapeau du Siège de Libération d'Al-Sham à Idlib (Orient News, 23 juillet 2017).

Drapeau du Siège de Libération d'Al-Sham à Idlib (Orient News, 23 juillet 2017).

Les lieux de l'explosion de la voiture piégée à Idlib (Qasiyoun, 24 juillet 2017)

Les lieux de l'explosion de la voiture piégée à Idlib (Qasiyoun, 24 juillet 2017)

Enregistrement sonore du Cheikh Abu al-Yakzan l'Egyptien  (Compte Youtube GllMedia, 21 juillet 2017)

Enregistrement sonore du Cheikh Abu al-Yakzan l'Egyptien (Compte Youtube GllMedia, 21 juillet 2017)

Arme montée sur un char du Hezbollah tirant sur des avant-postes du Siège de Libération d'Al-Sham dans le secteur d'Arsal.

Arme montée sur un char du Hezbollah tirant sur des avant-postes du Siège de Libération d'Al-Sham dans le secteur d'Arsal.

Membres du Hezbollah combattant dans le secteur d'Arsal  (Bureau du porte-parole de l'armée syrienne, Al-Alam, 24 juillet 2017)

Membres du Hezbollah combattant dans le secteur d'Arsal (Bureau du porte-parole de l'armée syrienne, Al-Alam, 24 juillet 2017)

Rue détruite dans l'Ouest de Mossoul.

Rue détruite dans l'Ouest de Mossoul.

Résidents déplacés rentrant chez eux (Centre d'Information de Ninive, 22 juillet 2017)

Résidents déplacés rentrant chez eux (Centre d'Information de Ninive, 22 juillet 2017)

Membres de l'Etat islamique ayant tenté de fuir Mossoul, vêtus d'habits de femmes  (Al-Aan Channel, 23 juillet 2017)

Membres de l'Etat islamique ayant tenté de fuir Mossoul, vêtus d'habits de femmes (Al-Aan Channel, 23 juillet 2017)


Principaux incidents de la semaine

  • Ci-après un aperçu de la situation en Syrie :
  • Dans le cadre de la mise en œuvre de l'accord de désescalade, des soldats de la police militaire russe sont arrivés dans le Sud de la Syrie pour servir de force de séparation entre les forces syriennes et les organisations rebelles. Dans l'intervalle, un autre accord de désescalade a été conclu dans la zone à l'Est de Damas (Ghouta orientale).
  • A Al-Raqqah, les combats avancent lentement en raison des batailles persistantes de l'Etat islamique. Les forces des FDS progressent lentement dans la vieille ville, mais sont encore soumises à des attaques dans les quartiers qui ont déjà été repris.
  • Dans la région d'Idlib, le Siège de Libération d'Al-Sham (anciennement le Front Al-Nusra) a remporté une victoire dans la lutte contre le mouvement Ahrar al-Sham, la plus grande organisation rebelle. Les membres du Siège de Libération d'Al-Sham ont occupé deux postes frontières entre la Syrie et la Turquie et ontpris le contrôle de la ville d'Idlib. Leurs victoiresplacent la région d'Idlib comme le plus important territoire sous le contrôle d'Al-Qaïda en Syrie, ce qui pourrait faciliter les pressions exercées par la Russie et le régime syrien au moment venu (pour le moment, d'autres domaines sont les priorités stratégiques de la Syrie et de la Russie).
  • Sur les monts de l'Arsalà la frontière libano-syrienne, le Hezbollah a lancé une campagne contre le Siège de Libération d'Al-Sham. Le Hezbollah, qui a introduit d'importantes forces dans la bataille (quelque 5 000 combattants, selon les médias libanais) a enregistré des réalisations et a repris la plupart des domaines qui étaient sous le contrôle du Siège de Libération d'Al-Sham. Le Hezbollah a l'intention de continuer à nettoyer la frontière libano-syrienne vers les monts de Ras Baalbek et d'Al-Qaa (Nord d'Arsal).
  • Les forces syriennes ont continué de progresser à la ville de Sukhnah, selon nous, afin d'atteindre Deir al-Zor, dans la vallée de l'Euphrate. Les forces syriennes sous le commandement de Suheil Hassan progressent vers Sukhnah d'Al-Rasafah (Nord de Sukhnah), tandis qu'une force syrienne avance de la ville de Palmyre (Sud-Est de Sukhnah).
  • En Irak, il n'y a toujours pas de preuve d'un effort irakien ou international considérable visant à remettre en état la ville de Mossoul. La situation humanitaire dans la ville est difficile, surtout dans sa partie Ouest. Entre-temps, il y a des affrontements entre l'Etat islamique et les forces de sécurité irakiennes dans diverses parties de l'Irak, à ce stade, à un faible niveau d'intensité. Selon nous, après une période de réorganisation, l'Etat islamique va intensifier ses attaques contre les civils irakiens (chiites) et contre les forces de sécurité irakiennes. Des difficultés constantes dans la réhabilitation de Mossoul sont également susceptibles d'accroître le soutien à l'Etat islamique parmi la population musulmane sunnite. 

 

La Russie et les Etats-Unis

L'accord de désescalade au Sud-Ouest de la Syrie
  • L'accord de désescalade dans le Sud-Ouest de la Syrie, entré en vigueur le 9 juillet 2017, a été maintenu, à l'exception de violations isolées sur une base quotidienne. Dans le cadre des mesures prises pour sa mise en œuvre, environ 400 soldats de la police militaire russe sont arrivés dans le Sud de la Syrie et séjournent dans une base située au Nord de Deraa. Les soldats russes sont censés servir de force de séparation auxlignes de contact entre les forces syriennes et les organisations rebelles. Selon les rapports, les forces russes ont déjà commencé à patrouiller dans la zone d'Al-Arabiya (Al-Hadath, Orient, 19 juillet 2017).
  • Dans le même temps, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé qu'à la suite de l'accord de désescalade dans le Sud-Ouest de la Syrie, un autre accord a été conclu dans le secteur de l'Est de Ghouta (Est de Damas). L'accord est entré en vigueur dans l'après-midi du samedi 22 juillet 2017. La nécessité d'un accord a pris naissance après les récents affrontements dans la région entre des groupes rebelles syriens et des groupes rebelles islamistes, dont le Siège de Libération d'Al-Sham (anciennement le Front Al-Nusra). Selon l'accord, les frontières de la zone de désescalade seront déterminées et des forces de surveillance seront déployées dans la région. En outre, des itinéraires ont été établis pour fournir aux civils de l'aide humanitaireet sécuriser leur passage. Selon les Russes, le premier convoi d'aide humanitaire sera envoyé dans la région dans les prochains jours, et les blessés seront évacués (Page Facebook du ministère russe de la Défense, 22 juillet 2017).
  • Ci-après des déclarations russes sur l'accord de désescalade :
  • Selon le ministre russe des Affaires étrangères Sergey Lavrov, les Russes ont réussi à mettre un terme aux hostilités entre le gouvernement syrien et les groupes rebelles (la soi-disant opposition patriotique) via des entretiens avec les diverses parties. Ainsi, les Russes ont permis aux forces syriennes d'orienter leurs efforts vers la lutte contre les terroristes. Selon Lavrov, le gouvernement syrien n'a pas empêché la Russie d'opter pour cette option, pensant que "la première priorité est la lutte contre l'Etat islamique" (Site du ministère russe des Affaires étrangères, 21 juillet 2017).
  • Une source du ministère russe des Affaires étrangères a déclaré à Izvestia que Washington a tenté de protéger les intérêts israéliens au cours de ses consultations avec la Russie sur la création de la zone de désescalade (dans le Sud-Ouest de la Syrie). Selon la même source, l'objectif principal de ces entretiens était d'empêcher la création d'une attaque chiite sur les hauteurs du Golan syrien. La source a ajouté que Washington s'intéresse également à la prévention du transfert d'armes et de munitions le long de la route Téhéran-Bagdad-Damas-Beyrouth (TASS News Agency, 21 juillet 2017).
  • Une source militaro-diplomatique russe a déclaré à Izvestia qu'au cours des consultations entre la Russie, les Etats-Unis et l'armée jordanienne, un accord a été conclu concernant une zone de désescalade à la frontière syro-jordanienne. Selon l'accord, toutes les unités non-syriennes pourraient se retirer à une distance de 30 km de la frontière syro-jordanienne. Les unités non-syriennes comprennent des unités de milices irakiennes, le Hezbollah, le personnel militaire iranien et des combattants étrangers de plusieurs autres pays (Agence de presse TASS, 21 juillet 2017).
Articles dans la presse américaine au sujet de la stratégie envers l'Etat islamique
  • Ci-après deux articles publiés dans les médias américains au sujet de la stratégie américaine envers l'Etat islamique et l'intervention américaine en Syrie :
  • Le Daily Beast, un site Internet d'information américaine, a publié un article révélant des parties non classifiées d'un document "classé" présentant la stratégie actuelle des Etats-Unis à l'égard de l'Etat islamique. Selon l'article, la stratégie actuelle n'est pas sans rappeler la politique adoptée par l'administration Obama, et la différence est "purement linguistique." Selon l'article, la stratégie préserve la politique de coopération avec les alliés. Certains des objectifs qui ont été fixés visent à protéger le territoire des États-Unis et les Américains de l'Etat islamique ; à attaquer des bases de l'organisation en Irak et en Syrie ; à porter atteinte à ses branches à l'échelle mondiale ; à perturber ses réseaux et à neutraliser la portée de son idéologie. La stratégie américaine se concentre maintenant sur la présence de l'organisation en Syrie, et les branches de l'organisation dans des pays tels que la Libye et l'Afghanistan sont un objectif secondaire (The Daily Beast, 18 juillet 2017).
  • Le Washington Post a rapporté que l'administration Trump avait annoncé la fin du "programme secret" dirigé par la CIA pour armer et former les rebelles syriens contre le régime Assad. Selon de hauts fonctionnaires du gouvernement, la décision a été prise il y a environ un mois après que Trump a consulté le chef de la CIA et son conseiller à la sécurité nationale. Avec la fin du programme, la participation des États-Unis en Syrie repose sur les attaques aériennes contre l'Etat islamique et la fourniture d'armes aux forces rebelles kurdes, qui progressent vers les fiefs de l'organisation à Al-Raqqah et le long de l'Euphrate. Cette décision reflète la volonté du Président Trump de trouver des moyens d'élargir la coopération avec la Russie en Syrie (The Washington Post, 19 juillet 2017). Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale et la CIA ont refusé de commenter le rapport.

Principaux développements en Syrie

La campagne d'Al-Raqqah
  • Les combats se poursuivent à Al-Raqqah entre les forces des FDS, avec l'appui aérien de la coalition menée par les Etats-Unis, et les membres de l'Etat islamique. Les FDS avancent lentement face aux attaques de l'Etat islamique, qui continue à se battre férocement. Cette semaine, les combats se sont concentrés dans le quartier d'Al-Yarmouk, à la périphérie du Sud-Ouest d'Al-Raqqah, et dans deux quartiers dans la partie Nord-Ouest de la ville. Les combats dans la vieille ville ont continué. Les forces des FDS auraient repris plus de 50 % du territoire (Observatoire syrien des droits de l'homme, 22 juillet 2017).
Nettoyage de la zone rurale au Nord-est de Homs
  • Près de la ville d'Ithriya et dans la zone rurale du Nord-Est de Homs, des affrontements ont été signalés entre les forces du régime syrien et les milices qui le soutiennent d'un côté, et l'Etat islamique de l'autre. Dans une attaque de l'organisation contre les forces syriennes à l'Est de Ithriya, Jawdat Ali Suleiman, un officier de l'armée syrienne ayant le grade de général de brigade aurait été tué (Twitter, 22 juillet 2017). Des affrontements ont également été signalés dans la région de Salamiyah, au Nord-Est de Homs.
Le Siège de Libération d'Al-Sham établit sa présence dans la région d'Idlib
  • Dans la région d'Idlib, des combats ont été signalés entre les membres d'Ahrar Al-Sham (la plus grande organisation rebelle islamique) et le Siège de Libération d'Al-Sham (anciennement le Front Al-Nusra).[1] Les batailles ont été focalisées dans le secteur de la porte Bab Al-Hawa, au Nord d'Idlib, jusqu'à récemment détenue par Ahrar Al-Sham. Le Siège de Libération d'Al-Sham a réussi à faire déplacer les membres d'Ahrar Al-cham hors du terminal, qui a été fermé par le gouvernement turc. Le 23 juillet 2017, le Siège de Libération d'Al-Sham a réussi à prendre le contrôle d'Idlib après le retrait des membres d'Ahrar Al-Sham. Selon une source de haut rang du Siège de Libération d'Al-Sham, l'organisation a l'intention de rétablir l'administration civile à Idlib dans les prochains jours (Al-Aan Dimashq, 24 juillet 2017).
  • Au cours des combats, les membres d'Ahrar Al-Sham ont perdu le contrôle de l'enceinte près de la porte de Bab Al-Hawa et se sont rendus au Siège de Libération d'Al-Sham(Khotwa, 20 juillet 2017). Par la suite, il a été signalé qu'un accord avait été conclu afin de remettre le poste frontalier de Bab Al-Hawa aux autorités civiles (Khotwa, 20 juillet 2017). En vertu de l'accord, Ahrar Al-Sham a évacué ses membres de la frontière. Les médias syriens ont indiqué que 450 membres d'Ahrar Al-Sham ont été transférés du barrage de Bab Al-Hawa vers la ville de Jarabulus (Dimashq Al-Aan, 24 juillet 2017).[2]
  • Le 23 juillet 2017, des membres du Siège de Libération d'Al-Sham ont pris le contrôle de la frontière non officielle de Khirbat-Al-Joz, à environ 40 km à l'Ouest d'Idlib. Ce poste frontalier a déjà été occupé par des membres d'Ahrar Al-Sham, qui s'en sont retirés (Observatoire syrien des droits de l'homme, 24 juillet 2017). A la suite de ces incidents, le gouvernement turc a fermé le barrage de Bab Al-Hawa et le barrage de Khirbat al-Joz (Al-Jisr Channel, 24 juillet 2017).
  • Le 23 juillet 2017, une voiture piégée a explosé à Idlib. En conséquence, plus de 15 civils et membres du Siège de Libération d'Al-Sham ont été tués et blessés. De nombreux véhicules ont été brûlés et des bâtiments sur les lieux ont subi des dommages considérables. La voiture piégée a explosé dans une zone de préparation du Siège de Libération d'Al-Sham dans la ville (Qasiyoun, 24 juillet 2017). Le 24 juillet 2017, deux personnes accusées d'être impliquées dans l'explosion de la voiture piégée à Idlib ont été exécutées (Observatoire syrien des droits de l'homme, 25 juillet 2017).
  • En parallèle aux combats dans la région, un enregistrement sonore a été publié avec la voix de Cheikh Mohammad Naji (Abu al-Yakzan al-Masri), l'un des hauts dignitaires religieux du Siège de Libération d'Al-Sham. Cheikh Mohammad Naji a déclaré dans l'enregistrement que conformément à la décision d'Hashem al-Cheikh (Abu Jaber), le commandant du Siège de Libération d'Al-Sham, la mort de membres d'Ahrar Al-Sham est autorisée. Selon lui : "Si [les membres du Siège de Libération d'Al-Sham] peuvent recevoir [des membres d'Ahrar Al-Sham] le contrôle des points de contrôle en les tuant, il faut alors leur tirer dans la tête" (Haqq, 22 juillet 2017 ; compte Youtube d'Andrew Cox, 21 juillet 2017 ; compte Youtube GllMedia, 21 juillet 2017).
  • Au cours des dernières semaines, nous avons été témoins de luttes de pouvoir violentes sur le contrôle de la région d'Idlib, où la principale puissance militaire des organisations rebelle est concentrée (y compris les forces qui ont été transférées à partir d'autres zones de combat, en accord avec le régime syrien). À ce stade, il semble que le Siège de Libération d'Al-Sham (une coalition dirigée par des membres de l'ancien Front Al-Nusra) consolide sa présence dans le secteur et les autres organisations rebelles, principalement Ahrar Al-cham, sont de plus en plus faibles. Dans la première phase, débutée au cours des dernières semaines, le Siège de Libération d'Al-Sham a mené une opération militaire de grande envergure contre les membres de l'Etat islamique dans la région d'Idlib, qui s'est terminée avec succès (de nombreux membres de l'organisation ont été tués ou arrêtés). Le Siège de Libération d'Al-Sham continue désormais son activité militaire contre l'organisation d'Ahrar Al-Sham, qui bénéficie du soutien turc. À ce stade, le Siège de Libération d'Al-Sham remporte des succès dans la région d'Idlib (contrairement à ses échecs dans les autres régions, y compris à Arsal, sur la frontière entre le Liban et la Syrie, voir ci-dessous).
  • Selon nous, si le Siège de Libération d'Al-Sham parvient à faire respecter son autorité sur les autres organisations rebelles et à consolider sa position dominante dans la région d'Idlib, cela pourrait éventuellement être une victoire à la Pyrrhus. Ce secteur sera sans aucun doute la plus importante zone contrôlée par la direction générale d'Al-Qaïda en Syrie, et à cause de cela, le régime syrien et la Russie sont susceptibles de concentrer plus facilement la pression militaire massive le moment venu (à l'heure actuelle, d'autres secteurs sont en haut de la liste des priorités stratégiques du régime syrien et de la Russie, y compris la région de Damas, Deir Ez-zor, la zone de la frontière syro-irakienne, le Sud de la Syrie et la région de la frontière syro-libanaise).
La région de Palmyre
  • Au cours de la semaine, les forces syriennes sous le commandement de Hassan Suheil ont continué d'avancer vers la ville de Sukhnah à partir du Nord.Les troupes syriennes sont, semble-t-il, à une distance d'environ 10 km de la ville, qui est occupée par l'Etat islamique. Les forces syriennes avanceraient vers Rasafah et auraient l'intention d'encercler les membres de l'Etat islamique dans la zone à l'Ouest de Sukhnah (Observatoire syrien des droits de l'homme, 15 juillet 2017). Cet effort militaire est réalisé en même temps que la campagne de Palmyre, au Sud-Est de Sukhnah. La reprise de Sukhnah préparera le terrain pour la poursuite de l'avancée des forces syriennes vers Deir ez-Zor.
  • Dans l'intervalle, les combats se poursuivent dans le secteur des champs de pétrole et de gaz d'Aarak et d'Al-Hail (Nord-Est de Palmyre). L'Etat islamique a publié une vidéo montrant des tirs d'artillerie de ses membres sur un camp de tentes de l'armée syrienne à l'Est d'Aarak. La vidéo montre des tirs directs (Haqq, 22 juillet 2017).
La campagne du Hezbollah de purification des monts d'Arsal
  • Le 21 juillet 2017, le Hezbollah a lancé une grande campagne contre le Siège de Libération d'Al-Sham (anciennement le Front Al-Nusra). L'attaque a été effectuée dans la zone frontalière entre le Liban et la Syrie (les montagnes Qalamoun) et se concentre sur les crêtes dominant la ville d'Arsal, dans le Nord de la vallée de la Bekaa. Jusqu'à présent, le Hezbollah a marqué des points et la plupart des territoires détenus par le Siège de Libération d'Al-Sham ont été repris (sans résistance significative du Siège Libération d'Al-Sham).
  • Le Hezbollah affirme que la campagne est menée pour défendre la frontière orientale du Liban. Selon Cheikh Naim Qassem,secrétaire général adjoint du Hezbollah, la campagne dans les crêtes d'Arsal consiste à défendre la frontière orientale du Liban et fait partie d'une série d'attaques qui a commencé à la libération du Sud de Qalamoun (la frontière entre la Syrie et le Liban, au Nord-Ouest de Damas) et a continué avec la libération de Zabadani, au Nord-Ouest de Damas (Al-Ahed, 22 juillet 2017). Selon les estimations, environ 5 000 combattants du Hezbollah participent à la campagne. L'armée libanaise n'a pas participé aux combats, mais les attaques ont été menées en coordination. L'armée libanaise a fermé tous les passages menant à la ville d'Arsal pour empêcher les terroristes de s'enfuir au Liban (Al-Nashra, 21 juillet 2017).
  • Après plusieurs jours de combats, le Hezbollah semble enregistrer des succès dans la campagne. Selon le journal libanais Al-Mayadeen affilié au Hezbollah, l'organisation a réussi à libérer environ 90% des territoires contrôlés par le Siège de Libération d'Al-Sham (Al-Mayadeen, 23 juillet 2017). Des membres du Siège de Libération d'Al-Sham ont fui vers les lignes de contact de la zone détenue par l'Etat islamique (Al-Nashra, 24 juillet 2017). Parmi les membres ayant pris la fuite se trouvait Abu Talha al-Ansari, un haut commandant du Siège de Libération d'Al-Sham qui a fui avec trente de ses hommes (Al-Nashra, 23 juillet 2017).
  • Le Hezbollah utilise des drones dans les combats: Le Siège de Libération d'Al-Sham a indiqué avoir abattu un drone du Hezbollah à l'Ouest de la crête de Qalamoun (Khotwa News Agency, 25 juillet 2017). Les médias syriens ont déclaré que les forces du Hezbollah ont encerclé des positions du Siège de Libération d'Al-Sham dans le secteur d'Arsal et ont repris le contrôle de secteurs clés le long de la ligne d'alimentation entre la Syrie et le secteur d'Arsal (Bureau du porte-parole de l'armée syrienne, 23 juillet 2017).
  • Les médias syriens et libanais ont rapporté que le Hezbollah a décidé de mettre fin à la campagne par une victoire militaire décisive, sans négociations. Le siège général des opérations du Hezbollah a indiqué que la campagne est proche de sa fin et a appelé les individus armés présents dans le secteur d'Arsal à déposer les armes et à se rendre. Dans le même temps, le Hezbollah a commencé à préparer des visites de presse dans les zones libérées. Plus tard, le Hezbollah a l'intention d'attaquer les zones contrôlées par l'Etat islamique dans le secteur de Ras Baalbek et d'Al-Qaa (Nord d'Arsal). Le Hezbollah s'attend à ce que les combats dans ces régions soient plus faciles puisque le pouvoir de l'Etat islamique est inférieur à celui du Siège de Libération d'Al-Sham (Al-Jumhuriya, 25 juillet 2017(.

Principaux développements en Irak

La situation à Mossoul après sa libération
  • Plus de deux semaines après la fin de la campagne pour libérer Mossoul, aucun effort significatif, international ou irakien, pour remettre en état la ville et sa situation humanitaire n'est évident. La situation humanitaire à Mossoul est grave, surtout dans la partie Ouest de la ville, qui a été complètement détruite et où il manque des infrastructures de base pour les habitants. Pour l'heure, les résidents de l'Ouest de Mossoul tentent de trouver des solutions en matière de logement dans la partie orientale. Comme les ponts de la ville ont été détruits, le déplacement entre les deux parties de la ville n'est possible que par des ponts flottants mis en place par les forces de sécurité irakiennes (Centre d'information de Ninive, 22 juillet 2017).
  • Puisque la réhabilitation de Mossoul n'a pas encore commencé, l'activité de l'Irak est actuellement axée sur la tentative d'obtenir des fonds de la communauté internationale pour sa réhabilitation. Conformément à l'annonce du ministre iranien de l'Industrie Mohammad Reza Nematzadeh, l'Iran est prêt à aider le gouvernement irakien à réparer les infrastructures d'eau et d'électricité et à  participer à la reconstruction de bâtiments (Al-Mayadeen, 16 juillet 2017). L'Allemagne a annoncé sa décision d'allouer 100 millions d'euros à la réhabilitation de la ville (Al-Aan Channel, 25 juillet 2017). La Turquie  a exprimé sa volonté d'aider à reconstruire la ville sans mentionner de détails (Al-Alam, 20 juillet 2017).
  • La machine de propagande de l'Etat islamique continue de présenter la défaite de l'organisation à Mossoul comme un accomplissement. Ainsi, cette semaine, l'organisation a publié une infographie glorifiant ses réalisations dans les combats contre les forces de sécurité irakiennes. Selon l'infographie, au cours des neuf premiers mois de combats, plus de 11 700 combattants des forces de sécurité irakiennes ont été tués, et plus de 50 000 combattants ont été blessés (Haqq, 22 juillet 2017).

[1]Le mouvement Ahrar Al-Sham a été créé au début de la guerre civile en Syrie, à la suite de la fusion de plusieurs organisations rebelles islamiques. Le centre du pouvoir de cette organisation est dans la région d'Idlib, et donc il est en concurrence avec le Siège de Libération d'Al-Sham. Jusqu'à récemment, l'organisation contrôlait le terminal de Bab Al-Hawa avec la Turquie, qui représentant une source de revenus et par lequel des armes étaient transférées.[2]La ville de Jarabulus est située à la frontière syro-turque, dans la zone de contrôle turc à l'Ouest de l'Euphrate.