Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (4-10 septembre 2019)

La marche du retour

• Le 6 septembre 2019, la marche du retour a eu lieu sur le thème “Défendre le front intérieur”. Environ 6 200 Palestiniens ont participé aux événements et se sont réunis dans les cinq camps du retour. Selon le porte-parole de Tsahal, ces activités étaient particulièrement violentes. Des dizaines d’émeutiers palestiniens se sont approchés de la barrière de sécurité et ont lancé un grand nombre d’engins piégés, de grenades et de cocktails Molotov sur la barrière et sur les forces de Tsahal. Plusieurs émeutiers ont tenté de saboter la clôture et celle-ci a été vandalisée sur plusieurs sites. Au cours des événements, les forces de Tsahal ont identifié un certain nombre de Palestiniens suspects qui ont franchi la clôture dans le Nord et le Sud de la bande de Gaza et sont immédiatement revenus (Porte-parole de Tsahal, 6 septembre 2019). En outre, un certain nombre de ballons piégés ont été lancés en territoire israélien. Khaled al-Batash et Khader Habib étaient des personnalités influentes dans le camp du retour à l’Est de la ville de Gaza (Télévision al-Aqsa, 6 septembre 2019).

    
Droite : Des manifestants dans l’Est de Rafah agitent un drapeau palestinien près de la barrière de sécurité et d’un véhicule de Tsahal. Gauche : Des émeutiers, principalement des adolescents et des enfants, escaladent la barrière de sécurité dans l’Est de Rafah (page Facebook de l’Autorité nationale suprême, 6 septembre 2019)

    
Des Palestiniens attaquent une jeep de Tsahal avec des pétards dans la partie Est du camp de réfugiés d’al-Bureij (Page Facebook de balhadath24, 6 septembre 2019)

• Le porte-parole du ministère de la Santé de la bande de Gaza a annoncé que deux Palestiniens avaient été tués et 67 blessés (Page Facebook d’Ashraf al-Qidra, 6 septembre 2019). Un émeutier palestinien a également été tué lors de la précédente marche du retour après plusieurs semaines au cours desquelles aucune victime n’avait été tuée. En réponse, l’Autorité nationale a appelé les participants à la marche à ne donner à Israël aucune excuse pour tuer des Palestiniens innocents. L’Autorité nationale suprême a également accusé Israël “d’agression” contre le peuple palestinien (Page Facebook de l’Autorité nationale suprême, 6 septembre 2019).

• Les réactions à la mort des deux Palestiniens sont les suivantes :
  • Le Hamas a publié une déclaration dans laquelle il exprime son chagrin devant la mort des deux manifestants. Selon la déclaration, leurs morts reflètent la “criminalité” d’Israël. Le Hamas a souligné que les marches du retour continueraient comme moyen de lutte jusqu’à la réalisation de ses objectifs (Site Internet du Hamas, 6 septembre 2019).
  • Le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, a déclaré que les manifestants tués et blessés se trouvaient à des dizaines de mètres de la barrière de sécurité. Diverses commissions internationales avaient déjà prouvé que tel était le cas lorsqu’elles ont enquêté sur des événements similaires lors des marches du retour. Il a affirmé qu’Israël avait délibérément tué et blessé des manifestants (Site Internet du Hamas, 6 septembre 2019). À une autre occasion, Hazem Qassem a déclaré qu’Israël avait sciemment porté atteinte aux manifestants, ce qui montrait la nature cruelle de ses dirigeants. Il a affirmé qu’Israël devrait être désigné comme “État parrainant le terrorisme” et ses dirigeants comme des “criminels de guerre” (Sawa, 6 septembre 2019).
  • Au cours de la marche, Khalil al-Haya, un membre du bureau politique du Hamas, à propos de la mort des deux Palestiniens, a demandé à tous les médiateurs de s’employer à mettre fin à la violence israélienne contre les manifestants. Il a affirmé que si Israël n’arrêtait pas ses actions, le Hamas “le forcerait à les arrêter contre sa volonté” (al-Jazeera, 6 septembre 2019).
• L’Autorité nationale a annoncé que des manifestations auraient lieu le 10 septembre 2019 et que le thème serait “Les étudiants contre le siège”. L’Autorité a demandé aux médias de couvrir les activités auxquelles participeraient 1 000 étudiants (Page Facebook de l’Autorité nationale, 8 septembre 2019). La marche du retour du vendredi 13 septembre aura pour thème “Supprimons les accords [d’Oslo] de notre histoire” en référence à l’anniversaire de la signature des accords d’Oslo, et en réponse aux [prétendus] plans américains visant à éradiquer la cause palestinienne (Ma’an, 6 septembre 2019).

Tirs de roquettes de la bande de Gaza sur Israël

• Cette semaine, sept roquettes ont été tirées en territoire israélien lors de deux incidents distincts consécutifs. Aucune victime n’a été signalée. Une roquette a provoqué un incendie :
• Le 8 septembre 2019, deux roquettes ont été tirées en territoire israélien. Elles sont tombées dans la bande de Gaza (Porte-parole de Tsahal, 8 septembre 2019). Les médias palestiniens ont rapporté que trois ou quatre Palestiniens avaient été blessés à Sajaiya, à l’Est de la ville de Gaza, par l’explosion d’une roquette produite localement qui avait été tirée sur Israël et était tombée sur une maison à Sajaiya (Amad, 8 septembre 2019).

   
Dommages causés par une roquette lancée en territoire israélien qui s’est abattue sur une maison de l’Est de la bande de Gaza (Page Facebook Shja3eya, 8 septembre 2019)

• Le 6 septembre 2019, cinq roquettes ont été tirées en territoire israélien depuis la région de Beit Hanoun au Nord de la bande de Gaza. Elles sont tombées dans des zones découvertes près de la ville de Sderot, dans le Sud d’Israël, et l’une d’entre elles a provoqué un incendie. En réponse aux tirs de roquettes, des avions de l’armée de l’air israélienne et des tanks de l’armée israélienne ont attaqué un certain nombre de cibles militaires du Hamas dans le Nord de la bande de Gaza, notamment un poste militaire et des positions (Porte-parole de Tsahal, 7 septembre 2019). Les médias palestiniens ont rapporté qu’Israël avait attaqué un poste d’observation dans la région de la décharge publique de Beit Hanoun (Compte Twitter de Shehab, 7 septembre 2019). Des avions de l’armée de l’air israélienne attaquent également le poste “Ashqelon” à l’Ouest de Beit Lahia, dans le Nord de la bande de Gaza (Compte Twitter de Qudsn, 7 septembre 2019).

Répartition mensuelle des tirs de roquettes et d’obus de mortier

Répartition annuelle des tirs de roquettes et d’obus de mortier

Lancer d’un drone piégé

• Le matin du 7 septembre 2019, un drone portant un engin piégé a été lancé depuis la bande de Gaza. Il a largué un engin piégé sur un véhicule de Tsahal. Aucune victime n’a été signalée. Le véhicule a été endommagé. En réponse, des avions de l’armée de l’air israélienne ont tiré sur l’équipe qui avait lancé le drone. Des avions de l’armée de l’air israélienne ont ensuite attaqué un certain nombre de cibles terroristes, parmi lesquelles une installation de stockage d’armes de marine et deux complexes militaires d’unités anti-aériennes du Hamas dans le Nord et le Centre de la bande de Gaza (Porte-parole de Tsahal, 7 septembre 2019). Les médias palestiniens ont rapporté que deux missiles avaient été tirés sur une cible dans le camp de réfugiés d’al-Bureij au Centre de la bande de Gaza (Compte Twitter de Shehab et Dunia al-Watan, 7 septembre 2019).
• Khader Habib, haut responsable du JIP, a déclaré que la “résistance” [cf., les organisations terroristes] avait accru le niveau de ses activités en attaquant une jeep de Tsahal avec un drone. Selon Habib, la salle des opérations conjointes des organisations palestiniennes est chargée de réagir aux actions d’Israël et de décider quand et où agir (Dunia al-Watan, 9 septembre 2019).

Interception d’un drone de Tsahal

• Dans la nuit du 9 septembre 2019, un drone de l’armée israélienne est tombé à l’Est de Rafah, dans le Sud de la bande de Gaza. L’armée israélienne enquête sur cet événement (Porte-parole de l’armée israélienne, 10 septembre 2019). Des sources palestiniennes dans la bande de Gaza ont signalé que des forces palestiniennes armées opérant le long de la barrière de sécurité avaient tiré sur le drone en mission au-dessus de Rafah, l’avaient abattu et en avaient pris le contrôle (Site Internet Arab48, 10 septembre 2019). Plus tard, dans l’après-midi, la branche armée du Hamas a revendiqué la responsabilité de l’attaque du drone. Selon l’annonce, l’engin transportait plusieurs caméras et effectuait une mission dans la bande de Gaza (Ma’an, 10 septembre 2019).

Tentative d’infiltration en Israël

• Le 8 septembre 2019, des soldats de Tsahal ont arrêté deux Palestiniens qui avaient franchi la barrière de sécurité dans le Sud de la bande de Gaza. Ils avaient en leur possession un couteau, un coupe-fil et des accélérants. Ils ont été emmenés pour interrogatoire (Porte-parole de Tsahal, 8 septembre 2019).
• Le 7 septembre 2019, trois jeunes Palestiniens ont franchi la barrière de sécurité et ont été arrêtés par les forces de sécurité israéliennes. Ils avaient un couteau en leur possession et ont été emmenés pour interrogatoire (Porte-parole de Tsahal, 7 septembre 2019).

Attaque à l’arme blanche

• Deux Israéliens, un père et son fils, qui se sont rendus au village d’Azoun (à l’Est de Qalqilya) pour un rendez-vous chez le dentiste, ont été poignardés par un Palestinien. Avant que le Palestiniens ne les attaque, il leur a demandé s’ils étaient juifs et, lorsqu’ils ont répondu, il les a poignardés. Le père a été légèrement blessé mais le fils a été grièvement blessé. Les forces de Tsahal les ont évacués vers un hôpital (Porte-parole de Tsahal, 7 septembre 2019).
• Le Palestinien qui les a poignardés était Mustafa Salameh, 15 ans, d’Azoun. Il s’est rendu aux forces de sécurité de l’Autorité Palestinienne (Page Facebook Azoun, 8 septembre 2019). Des sources palestiniennes à Azoun ont indiqué que les forces de Tsahal avaient arrêté Yusuf Salameh, le père de Mustafa (Agence SND, 8 septembre 2019).
• Les Palestiniens ont salué l’attaque à l’arme blanche, la qualifiant de “la meilleure réponse possible au terrorisme [présumé] d’Israël”. Le Hamas a déclaré que c’était la réponse du village d’Azoun aux torts causés par Israël aux manifestants lors de la marche d retour, et qu’il s’agissait d’un message adressé aux dirigeants israéliens et aux résidents des implantations en Cisjordanie leur disant qu’ils n’ont rien à faire sur les terres des Palestiniens (al-Watan, 7 septembre 2019). Le JIP a déclaré que l’intensification de la “résistance” en Cisjordanie et dans la bande de Gaza était la “réaction naturelle” au massacre d’Israël et à son infiltration dans les lieux saints des [musulmans] (Sawa, 7 septembre 2019).

Incidents sur le terrain

• En Judée-Samarie, les Palestiniens ont continué à lancer des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de sécurité israéliennes et des cibles civiles. Les forces de sécurité israéliennes ont mené des activités de lutte contre les Palestiniens soupçonnés d’activités terroristes et s’emparant d’armes de qualité militaire et d’armes improvisées. Les événements les plus marquants sont les suivants :
  • Le 9 septembre 2019 – Au cours des activités des forces de sécurité israéliennes à Hébron et à Jénine, une mitrailleuse improvisée et une arme de poing ont été saisies (Porte-parole de Tsahal, 9 septembre 2019).
  • Le 8 septembre 2019 – Des pierres ont été lancées sur un véhicule israélien près du carrefour Azoun (à l’Est de Qalqilya). Aucune victime n’a été signalée. Le véhicule a été endommagé.
  • Le 8 septembre 2019 – Des pierres ont été lancées sur un véhicule israélien sur la route reliant Jérusalem au Gush Etzion, près du carrefour al-Khader. Aucune victime n’a été signalée. Le pare-brise du véhicule a été endommagé (Rescue Without Borders en Judée-Samarie, 8 septembre 2018).
  • Le 6 septembre 2019 – Les gardes-frontières ont arrêté un jeune Palestinien qui avait éveillé leurs soupçons à l’un des points de contrôle à l’entrée du Caveau des Patriarches à Hébron. Un couteau a été trouvé caché dans ses vêtements. Le Palestinien, 15 ans, de Tulkarem, a été emmené pour interrogatoire (Unité du porte-parole de la police israélienne, 6 septembre 2019).
  • Le 5 septembre 2019 – Des pierres ont été lancées sur un véhicule israélien sur la route du Gush Etzion. Aucune victime n’a été signalée. Le pare-brise du véhicule a été endommagé (Rescue Without Borders en Judée-Samarie, 5 septembre 2018).
  • Le 5 septembre 2019 – Des pierres ont été lancées sur un véhicule israélien près de Deir Nidham (Nord-Ouest de Ramallah). Aucune victime n’a été signalée. Le véhicule a été endommagé (443 Central, 5 septembre 2018).
  • Le 4 septembre 2019 – Deux cocktails Molotov ont été lancés sur un poste de Tsahal sur la route Gaza-Hébron, près de Bayt Umar. Aucune victime n’a été signalée (Sauvetage sans frontières en Judée-Samarie, 4 septembre 2019).
  • Le 4 septembre 2019 – Des pierres ont été lancées sur un véhicule israélien près de la jonction de Yakir (Samarie occidentale). Aucune victime n’a été signalée. Le véhicule a été endommagé (United Hatzalah, 4 septembre 2019).

Principales attaques commises en Judée-Samarie ^[1]

La situation humanitaire

• Yahya Abu Abir, directeur du projet de dessalement à Khan Yunis, a annoncé l’achèvement de la première phase de la construction de l’usine de dessalement qui servira les habitants de Khan Yunis. Le projet est financé par l’ONU, qui a collecté 57 millions de dollars auprès de sources telles que le Japon et la Banque de développement international (Dunia al-Watan, 8 septembre 2019).

Délégation sécuritaire égyptienne

• Une délégation sécuritaire égyptienne, dirigée par le général Ahmed Abd al-Khaliq, qui détient le portefeuille palestinien, est arrivée pour une visite dans la bande de Gaza est prévue pour le 8 septembre 2019. Le porte-parole du Hamas Abd al-Latif al-Qanua a déclaré que les Égyptiens complétaient la récente visite du Hamas au Caire (Al-Andalou News, 8 septembre 2019).
• Pendant qu’elle était dans la bande de Gaza, la délégation a visité la frontière entre l’Égypte et Gaza, le passage de Rafah et la zone industrielle frontalière (Compte Twitter du correspondant de Russia Today dans la bande de Gaza, 8 septembre 2019). Après la visite à la frontière, la délégation a rencontré des personnalités du Hamas, Ismaël Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, Yahya al-Sinwar, chef du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza, ainsi que des représentants d’autres organisations terroristes dans la bande de Gaza. Le Hamas a indiqué que les réunions avaient pour objet la réconciliation interne entre les Palestiniens et des mesures visant à améliorer la vie quotidienne des résidents de la bande de Gaza. En ce qui concerne Israël, selon des informations publiées au cours de la réunion, les dirigeants du Hamas ont sévèrement critiqué la “manière agressive” dont Israël faisait preuve face aux manifestants des marches du retour et menacé de voir la situation se détériorer davantage (Site Internet du Hamas, 8 septembre 2019). Le 9 septembre 2019, la délégation de sécurité égyptienne a quitté la bande de Gaza par le pont d’Erez (Amad, le 9 septembre 2019).

• Selon les informations fournies par le correspondant d’al-Akhbar dans la bande de Gaza, la visite de la délégation égyptienne a été avancée à la suite de la détérioration de la situation en matière de sécurité. Lors de la réunion, il a été demandé au Hamas de garder son calme compte tenu de la sensibilité des derniers événements et de la situation relative à la sécurité. En ce qui concerne les événements du vendredi 6 septembre 2019 et la mort des deux manifestants, les membres de la délégation ont déclaré au Hamas qu’Israël avait expliqué ces événements comme “une évaluation erronée de la situation par certains soldats”. Le Hamas a rejeté l’explication, affirmant qu’il avait le droit de réagir à l’agression israélienne de manière à le dissuader et à empêcher que de tels événements ne se reproduisent (al-Akhbar au Liban, 9 septembre 2019).

Réactions de l’AP à la visite du Premier ministre israélien au Caveau des Patriarches

• Le 4 septembre 2019, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est rendu au Caveau des Patriarches à Hébron, où une cérémonie a été organisée pour marquer le 90^ème anniversaire du massacre de 1929. Le waqf palestinien a qualifié la visite “de dangereuse escalade et d’attaque contre les sensibilités musulmanes”. Avant la visite, des Palestiniens, en particulier des réseaux sociaux, ont appelé à se rassembler au Caveau des Patriarches pour affronter les forces de sécurité israéliennes. Un certain nombre d’émeutes ont éclaté. Le Premier ministre palestinien Muhammad Shtayyeh a rencontré Nikolas Mladenov, émissaire des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, et lui a dit que la visite de Netanyahu à Hébron et son annonce de la création d’une nouvelle localité à Hébron faisaient partie de sa campagne électorale (Wafa 5 septembre 2019).
• De nombreuses personnalités palestiniennes ont condamné cette visite :
  • Abbas Zaki, membre du Comité central du Fatah, a lancé un appel aux familles arabes vivant à Hébron pour qu’elles renforcent leur lutte afin de renverser Netanyahu du poste de Premier ministre. Il a ajouté qu’outre l’activité politique et diplomatique du Fatah, il devait revenir à la tête de la lutte populaire sur le terrain (al-Mayadeen, 4 septembre 2019).
  • Le porte-parole du Fatah, Usama al-Qawasmeh, a qualifié la visite de Netanyahu de “crime” contre les habitants de Jérusalem-Est et contre la mosquée Al-Aqsa. Il a ajouté que les Palestiniens devaient intensifier toutes les formes de “résistance populaire” [cf., le terrorisme populaire] dans toute la Palestine, notant que “chaque action a une réaction” (Al-Mayadeen, 4 septembre 2019).
  • Ahmed Bahar, président du Conseil législatif palestinien, a déclaré que le gouvernement israélien entraînait la région dans une guerre de religion. Il a ajouté que la visite de Netanyahu à Hébron “jouait avec le feu”, ce qui provoquerait l’effondrement de son gouvernement. Il a appelé à une intifada pour défendre les lieux saints et freiner les plans d’Israël (Filastin al-Yawm, 4 septembre 2019).
  • Un haut responsable du JIP, Nafez Azzam, a condamné la visite et a déclaré qu’il s’agissait d’une “nouvelle agression” contre le peuple palestinien (alresala.net, 5 septembre 2019).

Activité économique de l’AP

• Khaled al-Asili, ministre de l’Economie nationale palestinienne, a déclaré que le 5 septembre 2019, lors des délibérations du Conseil de l’économie et du bien-être de la Ligue arabe, un certain nombre de décisions avaient été prises dans l’intérêt de l’économie palestinienne. Il a ajouté que certaines d’entre elles avaient pour objectif de séparer l’économie de l’Autorité Palestinienne du soutien israélien et arabe (Télévision palestinienne, 5 septembre 2019). Al-Asili a signé un certain nombre d’accords de coopération avec diverses associations professionnelles arabes. Les accords ont été signés pour soutenir le développement des marchandises palestiniennes. Il a ajouté que les accords mettent en œuvre la stratégie du gouvernement palestinien visant à séparer son économie de celle d’Israël et à utiliser ses ressources pour renforcer la coopération économique avec les États arabes (Wafa, 7 septembre 2019).
• Shukri Bishara, ministre du Trésor de l’AP, a tenu une conférence de presse à Ramallah, où il a déclaré que l’AP avait décidé de faire appel à la Cour internationale d’arbitrage de La Haye afin de recevoir les fonds de l’AP détenus par Israël. Il a ajouté qu’ils réclamaient l’annulation de la loi adoptée par la Knesset concernant la déduction des recettes fiscales. Il a également indiqué que Mahmoud Abbas et le Premier ministre palestinien, Muhammad Shtayyeh, avaient autorisé un plan de lutte contre Israël concernant les fonds, conformément aux lois internationales en vigueur (Filastin al-Yawm, 4 septembre 2019).

• Le Premier ministre palestinien Muhammad Shtayyeh a rencontré Nikolay Mladenov, émissaire des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, et l’a mis au courant des projets du gouvernement visant à séparer progressivement son économie de celle d’Israël par le renforcement du produit national, mettant ainsi fin à l’orientation des patients vers des hôpitaux israéliens et permettant le renforcement des relations économiques avec le monde arabe par le biais d’accords bilatéraux (Wafa, 5 septembre 2019).

Réactions à la mort d’un prisonnier palestinien dans une prison israélienne

• Le 8 septembre 2019, Bassem al-Saeh, un prisonnier palestinien qui souffrait d’une maladie mortelle depuis de nombreuses années, est décédé dans une prison israélienne. Il était un membre actif de la branche armée du Hamas, emprisonné en Israël depuis 2015 pour sa participation à des activités terroristes. Il faisait partie des terroristes qui ont planifié la fusillade qui a tué Eitam et Naama Henkin dans la localité d’Itamar le 1^er octobre 2015. La branche armée du Hamas a annoncé sa mort et a souligné qu’il n’était pas mort en vain (Site Internet de la branche armée du Hamas, 8 septembre 2019).
• Sa mort a renvoyé la question des prisonniers palestiniens à la une des médias. Des appels ont été entendus en Judée-Samarie pour manifester aux points de friction avec les forces de sécurité israéliennes (Chehab, 8 septembre 2019). Des affrontements, des marches, des manifestations et des rassemblements ont eu lieu dans les grandes villes et dans d’autres localités de Judée-Samarie et de la bande de Gaza (Chehab, 8 septembre 2019).

   
Des Palestiniens protestent contre la mort du prisonnier. Droite : Une manifestation place al-Shuhadaa à Naplouse (Compte Twitter Qudsn, 8 septembre 2019). Gauche : Une marche à Ramallah (Page Facebook du photographe Muhammad Qarout Idkaidek, 8 septembre 2019)

• Des personnalités palestiniennes et des porte-parole de Judée-Samarie et de la bande de Gaza ont accusé Israël et les services pénitentiaires israéliens d’être responsables de la mort du prisonnier, alléguant qu’il avait été causé par une négligence médicale. Certaines des déclarations sont les suivantes :
  • Le Premier ministre palestinien Muhammad Shtayyeh a condamné la mort et l’a qualifiée de “crime” résultant d’une négligence médicale dans les prisons israéliennes (Page Facebook de Muhammad Shtayyeh, 9 septembre 2019).
  • Le porte-parole du gouvernement du Hamas, Ibrahim Milhem, a affirmé que la mort était un “crime israélien” car Israël ne permettait pas au prisonnier de recevoir des soins médicaux. Milhem a déclaré que l’événement nécessite une enquête internationale et un renforcement de la surveillance des prisons israéliennes. Il a ajouté que la mort du prisonnier serait l’un des problèmes soulevés dans le recours de l’Autorité Palestinienne devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye (Dunia al-Watan, 9 septembre 2019).
  • Saeb Erekat, secrétaire du Comité exécutif de l’OLP, a condamné le “crime révoltant” perpétré par “l’occupation” qui avait exécuté le prisonnier palestinien Bassem al-Saeh. Il a demandé que les prisons israéliennes soient ouvertes à l’inspection internationale et qu’une commission internationale soit créée pour enquêter sur la question des “crimes”. Il a appelé la CPI à ouvrir une enquête et à demander des comptes aux dirigeants israéliens (Compte Twitter de Saeb Erekat, 8 septembre 2019).

• Le vice-président du Fatah, Mahmoud al-‘Alul, a condamné sa mort, affirmant qu’elle avait été causée par la négligence médicale du système pénitentiaire israélien. Il a ajouté que ces derniers jours, des membres de la “résistance populaire” avaient eu des contacts afin de plébisciter de nouvelles méthodes de “résistance”. Il a ajouté qu’une telle “résistance” pourrait avoir plus d’influence et exercer une pression sur Israël (Sawa, 9 septembre 2019).
• Ismaïl Haniyeh a prononcé un discours dans lequel il a accusé Israël de la mort du prisonnier et a menacé qu’Israël paierait pour ses crimes (al-Aqsa, 8 septembre 2019).
• Abd al-Latif al-Qanua, porte-parole du Hamas, a déclaré qu’Israël était coupable de la mort du prisonnier et qu’il s’agissait d’un crime révélant le “visage cruel” d’Israël et le traitement qu’il réserve aux prisonniers. Il a appelé à ce que des mesures soient prises pour traduire en justice les dirigeants criminels israéliens (Sawa, 8 septembre 2018).
• Le JIP a déclaré que la mort était sa priorité absolue et a appelé à davantage de soutien pour les prisonniers. Il a ajouté que des efforts juridiques devaient être déployés pour traduire Israël en justice pour ses crimes contre les prisonniers et contre le peuple palestinien (Site Internet du JIP, 8 septembre 2019).
• Khader Habib, haut responsable du JIP, a déclaré qu’Israël paierait un lourd tribut à la mort du prisonnier (Paltoday, 9 septembre 2019).

Abbas envisage de prononcer un discours à l’Assemblée générale d e l’ONU

• Le 26 septembre 2019, le Président de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, prévoit de prononcer un discours lors de la session annuelle de l’Assemblée générale des Nations Unies. Riyad Mansour, ambassadeur de l’Autorité Palestinienne à l’ONU, a révélé des détails sur les sujets sur lesquels Mahmoud Abbas envisage de parler. Il a déclaré que le discours traiterait de la situation actuelle dans les territoires palestiniens, des attaques [prétendument] menées par les “résidents des implantations” et des activités menées par le gouvernement israélien contre les lieux saints [musulmans], y compris la visite du Premier ministre israélien ministre au Caveau des Patriarches à Hébron. Selon Mansour, Mahmoud Abbas expliquera également comment 2019 a été l’année au cours de laquelle la porte a été fermée à toute possibilité de tenir un processus politique. Cela, dira-t-il, était dû à la politique américaine qui n’adopte que la position d’Israël (Télévision palestinienne, 9 septembre 2019).