Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (18-24 juillet 2012)

Aperçu général

• Le 18 juillet vers 17h30, une explosion a retenti dans un autobus de touristes israéliens à l'aéroport de  Bourgas en Bulgarie. L'autobus, le second de quatre, s'apprêtait à conduire les touristes israéliens de l'aéroport à leur hôtel. En résultat de l'explosion, cinq civils israéliens ont été tués ainsi que le conducteur de l'autobus. Le terroriste est mort dans l'explosion. 36 Israéliens ont été blessés, dont trois gravement.
• Cette attaque s'inscrit dans une série d'attentats/de tentatives d'attentats commis(es) au cours de l'année écoulée contre des touristes israéliens et des représentants d'Israël dans le monde (Turquie, Inde, Thaïlande, Kenya, Azerbaïdjan, Géorgie et Chypre). Les "empreintes" de ces attentats mènent à l'Iran et au Hezbollah.
• Les porte-parole israéliens, dont le Premier ministre Benyamin Netanyahu, ont souligné qu'Israël était en possession de renseignements fiables selon lesquels le Hezbollah a commis l'attentat de Bourgas ("absolutely rock-solid intelligence", selon les propos du Premier ministre dans une interview à la chaîne américaine Fox, 22 juillet 2012). Dans ce cadre, un terroriste du Hezbollah a récemment été interpellé à Chypre alors qu'il recueillait des renseignements sur des cibles touristiques israéliennes sur l'île. Le Hezbollah a par ailleurs joué un rôle dans d'autres attentats dans le cadre de l'offensive terroriste iranienne.
• Le corps du terroriste a été trouvé à proximité de l'autobus explosé. A l'heure de rédaction de ce bulletin, on ignore s'il prévoyait de se faire exploser à proximité de l'autobus de touristes ou de déposer sa charge explosive et a explosé dans un "accident de travail". Une autre possibilité (théorique) est que le terroriste ait été explosé à son insu.
• Selon le ministre bulgare de l'Intérieur, le terroriste était équipé de trois kilogrammes d'explosifs (Agence France Presse, 20 juillet 2012). Un permis de conduire appartenant à un citoyen américain a été trouvé sur place. Des responsables américains ont déclaré qu'aucun permis n'avait été trouvé dans la base de données américaine (AP, 19 juillet 2012). Selon les autorités bulgares, le terroriste aurait agit seul avec au moins un collaborateur, qui lui a apporté un soutien logistique. Selon les premières estimations, le collaborateur aurait tenté de louer un véhicule afin d'arriver à l'aéroport (AP, 19 juillet 2012).

Victimes de l'attentat

• Les cinq victimes israéliennes de  l'attentat de Bourgas sont :

• Maor Harush, 26 ans, de Saint Jean d'Acre.
• Yitzhak Kolangi, 28 ans, de Petah Tikva. Marié et père d'une fillette de quatre mois. Sa femme a été blessée dans l'attentat.
• Amir Menashe, 27 ans, de Petah Tikva. Marié et père d'un bébé de 10 mois.
• Elior Preis, 26 ans, de Saint Jean d'Accre.
• Kochava Shriki, 44 ans, de Rishon Letsion. Mariée et enceinte.

• Par ailleurs, Mustafa Kyosev, citoyen bulgare de 36 ans, a été tué alors qu'il conduisait l'autobus. Il était marié et père de deux enfants.

Les victimes de l'attentat
(Site Internet du ministère israélien des Affaires étrangères, 19 juillet 2012)

Délégation d'aide israélienne

• Dès l'annonce de l'attentat, le chef d'Etat-major de Tsahal, le général Benny Gatz, a ordonné le départ d'une délégation sanitaire ayant pour mission de rapatrier les blessés et les corps des victimes en Israël (Porte-parole de Tsahal, 19 juillet 2012). Par ailleurs, des délégations du Magen David Adom, du ministère des Affaires étrangères et de Zaka (identification des victimes) ont également été dépêchées sur place.
• Le 19 juillet, deux appareils de l'armée de l'air israélienne se sont envolés de Bulgarie pour Israël, chargés des blessés et accompagnés de médecins et de forces de l'unité de secours de l'armée de l'air. Un avion est parti de Bourgas avec 33 blessés à bord. Un autre appareil a quitté Sofia avec trois blessés graves qui avaient été transportés dans un hôpital de la capitale bulgare. Le troisième avion s'est envolé avec les corps des victimes de l'attentat (Porte-parole de Tsahal, 19 juillet 2012).

Réactions préliminaires

• Le Premier ministre Benyamin Netanyahu a déclaré que tous les éléments convergeaient vers l'Iran. Selon lui, face aux précédentes tentatives de porter atteinte à des Israéliens dans divers pays du monde, il est clair qu'il s'agit d'une offensive terroriste iranienne. Il a ajouté qu'Israël riposterait avec fermeté au terrorisme iranien. Netanyahu a également présenté ses condoléances aux familles des victimes et ses vœux de bon rétablissement aux blessés (Site Internet du cabinet du Premier ministre, 18 juillet 2012).
• Sur la scène internationale, l'attaque a été dénoncée, mais les responsables officiels se sont abstenus de pointer l'Iran et le Hezbollah du doigt :

• Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné l'attaque contre l'autobus et a souligné la nécessité de faire juger les auteurs et les responsables de l'attentat. Le Conseil a appelé tous les pays à collaborer dans la guerre contre le terrorisme (Site Internet du Conseil de sécurité de l'ONU, 19 juillet 2012).
• Le Président américain Barak Obama a condamné l'attentat terroriste et a présenté ses condoléances aux familles des victimes. Selon lui, cet acte terroriste contre des innocents, y compris des enfants, est choquant. Obama a souligné que les Etats-Unis se tiendraient aux côtés de leurs alliés et leur fourniraient tout le soutien nécessaire afin d'identifier et de faire juger les auteurs de  l'attaque (Site Internet de la Maison Blanche, 18 juillet 2012).
• Dans une conversation avec le Président américain, le Premier ministre bulgare a condamné l'attaque et déclaré sa peine. Il a demandé la collaboration des Etats-Unis dans la guerre contre le terrorisme. Le Président Obama a promis de lui apporter du soutien dans l'enquête de l'incident (Site Internet de la Maison Blanche, 20 juillet 2012).

Tirs sur un autobus de soldats à la frontière israélo-égyptienne

Le 22 juillet dans l'après-midi, des tirs ont visé un autobus transportant des soldats dans le secteur d'Ein Netafim près de la frontière israélo-égyptienne. Les forces de Tsahal arrivées sur place ont effectué des recherches (Porte-parole de Tsahal, 22 juillet 2012). Le 18 juin dernier, une cellule de trois terroristes avait tiré des coups de feu dans le secteur et tué un civil israélien. Ces incidents prouvent que la Péninsule du Sinaï est devenue une scène terroriste active contre Israël.

 Tirs de roquettes

• Durant la semaine écoulée, trois roquettes ont été tirées au Sud d'Israël. Les engins se sont abattus dans des terrains vagues sans faire ni blessés ni dégâts.

Tirs de roquettes depuis début 2011^[1]

· 162 des roquettes tirées en Juin en territoire israélien l'ont été durant l'escalade.

Allègement des conditions des résidents de Judée-Samarie durant le Ramadan

• Durant le Ramadan (19 juillet-22 août), les conditions de vie de la population palestinienne en Judée-Samarie ont été allégées (Site Internet du coordinateur des activités du gouvernement dans les territoires, 18 juillet 2012) :

• Terminaux – Levée de plusieurs points de passage à Jéricho et au Nord de la Samarie et augmentation des heures d'activités des terminaux dans les secteurs de Jenine et de Jérusalem. Ouverture du terminal de l'entrée Sud de Ramallah 24 heures par jour.
• Voyage à l'étranger – Levée des restrictions pour les personnalités et les hommes d'affaires voyageant par l'aéroport Ben Gourion.
• Prières et visites familiales – Les hommes et les femmes de plus de 40 ans peuvent se rendre prier à Jérusalem sans permis. 5000 autorisations quotidiennes délivrées aux fidèles désireux de prier sur le Mont du Temple et de rendre visite à leurs familles pendant la fête.

Evénements sur le terrain

• Comme chaque semaine, des manifestations ont été organisées au cours de la semaine écoulée aux points de friction habituels en Judée-Samarie, notamment dans les villages de Bila'in, Nili'in et Nebi Saleh. Les manifestants ont lancé des pierres sur les forces de Tsahal, qui ont riposté dans plusieurs cas par des mesures anti-émeute. Par ailleurs, à plusieurs occasions, des pierres et des cocktails Molotov ont été lancées sur des véhicules israéliens et des véhicules des forces de sécurité.

Attaques contre des chrétiens à Gaza

• L'archevêque de l'église chrétienne orthodoxe dans la bande de Gaza, Alexios, a accusé un groupe islamique dirigé par le responsable religieux Salem Salameh, député du Hamas au Conseil Législatif Palestinien, de l'enlèvement de jeunes chrétiens dans le but de les convertir à l'islam. Des dizaines de chrétiens ont observé une grève devant l'église orthodoxe suite à l'incident (Al-Ayam, 17 juillet 2012).
• Ayman al-Batniji, porte-parole de la police du Hamas, a démenti l'existence d'un phénomène d'enlèvements de chrétiens à Gaza, déclarant que la police était intervenue suite à une confrontation au sein de familles chrétiennes. Il a appelé les chrétiens à ne pas porter atteinte aux relations avec les musulmans à Gaza (Ma'an, 17 juillet 2012).
• Depuis la prise de pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza, les cas de violence contre des institutions ou des personnalités chrétiennes se sont multipliés, même si ces dernières années, peu d'incidents sérieux ont été signalés^[2].

L'IHH finance les unions d'activistes du JIP

• Le Jihad Islamique Palestinien a organisé le 17 juillet le mariage simultané de 50 couples dans la bande de Gaza. L'événement a été financé par l'organisation turque  IHH et un fonds de charité yéménite. Des responsables de l'organisation ont participé à l'événement, dont Muhammed Kaya, le représentant de l'IHH à Gaza. A la fin de la soirée, chaque couple a reçu un don de 1000 dollars (Paltoday, 17 juillet 2012).

Cérémonie de clôture d'un camp des éclaireurs à Gaza

• Comme chaque année, les colonies de vacance dans la bande de Gaza sont un moyen defaire suivre aux enfants palestiniens des entraînements semi-militaires et de leur inculquer la doctrine islamique radicale. A l'occasion de la cérémonie de clôture d'un camp des éclaireurs dans la bande de Gaza, des enfants ont été vus revêtus d'uniformes et au garde à vous (Paldf, 22 juillet 2012).

Rencontre Abbas-Morsi

• Le Président de l'Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas a rencontré pour la première fois au Caire le Président égyptien Mohamed Morsi. Il l'a salué pour son élection à la présidence et a souligné que les Palestiniens considéraient les relations avec l'Egypte comme stratégiquement étroites, devant être préservées et développées. Il a ajouté que les Palestiniens considéraient les négociations comme le seul moyen d'atteindre la paix dans la région. Par ailleurs, il a souligné l'importance de la mise en œuvre de la réconciliation interne palestinienne par le biais d'élections (Ma'an, 19 juillet 2012).
• Azzam al-Ahmed, membre du comité central du Fatah et responsable de la délégation chargée des négociations en vue de la réconciliation, a déclaré que le Président égyptien avait affirmé à Mahmoud Abbas qu'il resterait neutre pendant le processus de réconciliation interne (Palpress, 19 juillet 2012). Abbas a souligné qu'il n'avait pas demandé à Morsi de faire pression sur le Hamas à ce sujet (Ma'an, 19 juillet 2012).
• Aussitôt après la rencontre entre Morsi et Mahmoud Abbas, le Président égyptien a rencontré une délégation du Hamas menée par Khaled Mashaal (19 juillet). A la rencontre assistaient également Mussa Abu Marzuq, le vice chef du comité exécutif du Hamas, ainsi que des responsables du mouvement. La question de la réconciliation interne entre le Fatah et le Hamas a été le principal sujet abordé, ainsi que la situation dans la bande de Gaza, notamment la crise de l'énergie et les attentes du Hamas au sujet de l'allègement des conditions au terminal de Rafah (Télévision égyptienne, Al-Quds, 19 juillet 2012).
• Ismail Haniya, le chef de l'administration du Hamas, a déclaré qu'il devait lui aussi rencontrer le Président égyptien dans les prochains jours. Selon lui, il aurait été invité officiellement par le cabinet du Président (Al-Hayat, 19 juillet 2012).

La direction du JIP quitte la Syrie

• Des "sources palestiniennes" ont déclaré qu'après plusieurs années, la direction du Jihad Islamique Palestinien avait décidé de quitter la Syrie. Selon ces sources, Ramadan Shalah, le secrétaire de l'organisation, et Ziyad Nahleh, son second, se trouveraient depuis plusieurs semaines en dehors de Syrie. Par ailleurs, les sources ont souligné que les relations entre l'organisation et le régime syrien demeuraient bonnes, contrairement au Hamas, dont les liens avec la direction syrienne se sont détériorés suite à la critique du régime syrien. Des sources du JIP ont été promptes à souligner que la direction du JIP ne quittait pas la Syrie mais partait afin de "traiter de problèmes extérieurs" puisque les conditions à Damas ne permettent pas d'agir (Al-Sharq al-Awsat, 21 juillet 2012).