Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (5-11 novembre 2014)

Aperçu général

• Au cours du mois de Novembre 2014, en parallèle aux affrontements violents à Jérusalem et en Judée-Samarie, le nombre d'attaques et leur caractère létal ont augmenté de manière significative. Au cours du dernier mois, six personnes ont été tuées dans des attentats terroristes, plus qu'au cours des deux dernières années.
• Ces attaques ont été commises dans le cadre de la stratégie palestinienne de "résistance populaire" (cf., le terrorisme populaire). Les attaques ont été effectuées par des terroristes isolés, dont certains proches des organisations terroristes (Hamas, Jihad Islamique Palestinien). Les organisations terroristes et le Fatah ont salué les auteurs des attentats et encouragé leur poursuite. L'Autorité Palestinienne accorde son soutien politique aux attaques et accuse Israël d'être responsable de l'escalade de la situation.
• Cette semaine, des manifestations violentes d'arabes israéliens ont été organisées au Nord d'Israël suite à la mort d'un arabe dans le village de Kana (près de Nazareth), tué par des policiers qu'il avait menacés d'un couteau. L'incident fait l'objet d'une enquête.

Mort de deux Israéliens dans deux attaques à l'arme blanche

• Le 10 novembre 2014, deux attaques à l'arme blanche ont été commises à Tel-Aviv et dans le Gush Etsion, tuant un soldat de Tsahal, le sergent-chef Almog Shiloni, et Dalia Lamkus, âgée de 25 ans. Quatre personnes ont été blessées.
• Ci-après le détail des événements :

•  L'attaque à l'arme blanche de Tel-Aviv : Dans l'après-midi, un Palestinien a agressé un soldat près de la gare routière du Sud de la ville et a tenté de s'emparer de son arme. Le soldat, le sergent-chef Almog Shiloni, âgé de 18 ans, a été poignardé à la poitrine et est décédé quelques heures plus tard des suites de ses blessures. Deux autres personnes ont été blessées. L'assaillant a été arrêté par des policiers et des civils à 200 mètres de la scène de l'attaque. Il a été légèrement blessé et transféré à l'hôpital. Le terroriste estNur al-Din Abu Hashiya, âgé de 18 ans et originaire de Naplouse, qui séjournait illégalement en Israël. Selon les photos publiées sur les sites sociaux, il était apparemment proche du Hamas.

Droite : Le terroriste Nur al-Din Abu Hashiya participe à un défilé du Hamas et arbore une pancarte sur laquelle on peut lire : "Nous sommes un peuple qui aspire à mourir, comme nos ennemis aspirent à la vie" (Page Facebook Qudsn.ps, 10 novembre 2014). Gauche : Nur al-Din Abu Hashiya participe à un défilé du Hamas à Naplouse (Page Facebook Paldf, 10 novembre 2014)

•  Attaque à l'arme blanche dans le Gush Etsion : Dans l'après-midi, un Palestinien au volant d'un véhicule a tenté de percuter les personnes faisant de l'auto-stop à l'entrée de la localité d'Alon Shvut. Il est ensuite sorti du véhicule et a commencé à poignarder les personnes présentes. Un gardien qui se trouvait sur place a tiré dans sa direction et l'a tué. Dalia Lamkus, résidente de Tekoa, a été tuée et deux personnes ont été blessées. Le terroriste est Maher Hamdi al-Hashalmoun, résident de Hébron âgé de 30 ans, ancien détenu proche du Jihad islamique Palestinien.

• Le Hamas et le JIP ont salué les deux attentats, les qualifiant de réaction rapide au meurtre du jeune du village de Cana. Musheir al-Masri, haut responsable du Hamas, a déclaré que les derniers événements rappelaient le début de la première et de la seconde intifada et "sonnaient le glas" de la troisième "qui s'allumera partout" (Chaîne al-Aqsa, 10 novembre 2014).

Deux morts dans un attentat à la voiture bélier à Jérusalem

• Le 5 novembre 2014, un nouvel attentat à la voiture bélier a été commis à Jérusalem. Un garde-frontière et un adolescent de 17 ans ont été tués et 12 personnes ont été blessées. Le Hamas a été prompt à annoncer que le responsable de l'attaque était l'un de ses membres et a appelé à commettre d'autres attentats du même genre. Il s'agit dutroisième attentat à la voiture bélier commis ces derniers mois à Jérusalem et le second visant les utilisateurs du tramway.
• Le 5novembre 2014dansl'après-midi, un terroriste au volant d'un véhicule utilitaire a foncé sur la voie ferrée du tramway rue Simon le Juste, dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem Est. Il a percuté les personnes qui attendaient le train, dont trois gardes-frontières. De là, il a accéléré le long de la rue Haïm Bar Lev et a percuté des véhicules et des passants. Son véhicule s'est arrêté quand il a heurté une voiture. Le terroriste est sorti eta commencé à attaquer les passants avec une barre de fer. Il a été abattu par des gardes-frontières déployés dans la zone^[1].

• La presse palestinienne a qualifié les événements de Jérusalem de réaction "naturelle" aux pseudo-violations flagrantes par Israël du statu quo sur le Mont du Temple. Sultan Abu al-Einein, membre du comité central du Fatah et conseiller de Mahmoud Abbas, a salué sur sa page Facebook officielle le terroriste Ibrahim al-Akari, responsable de l'attentat à la voiture bélier. Ci-après la traduction d'une partie de ses propos : "C'est une nouvelle organisation que nous ne connaissons pas… Le premier de ses attentats a été commis par le chahid héroïque Abd al-Rahman al-Shaloudi… C'est l'organisation qui commet des attaques à la voiture bélier… Pas l'Etat islamique" [jeu de mots entre les expressions "attaques à la voiture bélier" et "Etat islamique", qui ont pratiquement la même consonance en arabe] (Page Facebook de Sultan Abu al-Einein, 5 novembre 2014).
• Musheir al-Masri, haut responsable du Hamas, a déclaré que le fait qu'Israël accuse le Hamas de l'attentat à la voiture bélier de Jérusalem est un honneur pour l'organisation et a souligné que l'acte était une réaction naturelle aux "crimes de l'occupation sioniste" contre la Mosquée Al-Aqsa et Jérusalem (Al-Arab Al-'Aan, 5 novembre 2014). Mahmoud al-Zahar, haut responsable du Hamas, a menacé de multiplier les actes à la voiture bélier à Jérusalem si le gouvernement israélien ne cesse pas les pseudo-violations contre la Mosquée Al-Aqsa et les actes de répression contre le peuple palestinien (Al-Yom Al-Saba, 5 novembre 2014).

Tirs de roquettes et d'obus de mortier sur Israël

• Le 7 novembre 2014, l'alarme a retenti dans le conseil régional d'Eshkol suite au tir d'une roquette du Nord de la bande de Gaza sur Israël. La roquette s'est apparemment abattue dans la bande de Gaza (Radio de l'armée, 7 novembre 2014).

Une tentative de contrebande maritime déjouée

• Le 9 novembre 2014, une patrouille de la Marine a identifié un bateau de pêche suspect près des côtes de la bande de la Gaza. Le bateau, qui faisait route vers l'Egypte, a subitement pris la direction du Nord. Les soldats ont tiré des coups de semonce après qu'il n'a pas répondu à ses appels et ont déjoué une tentative de contrebande (Porte-parole de Tsahal, 9 novembre 2014).

Tirs sur un attroupement près de la frontière avec Israël

• Le 7 novembre 2014, les forces de Tsahal ont tiré des coups de semonce en direction de dizaines de Palestiniens attroupés à proximité de la frontière avec Israël au Nord de la bande de Gaza. En dépit des tirs, plusieurs émeutiers n'ont pas quitté le secteur. Tsahal a ouvert le feu, blessant l'un des manifestants à la jambe (Radio de l'armée, 7 novembre 2014).

Incidents violents à Jérusalem

• Durant la semaine, les violences se sont poursuivies dans les quartiers de Jérusalem Est dans le cadre de la "résistance populaire". Sur le Mont du Temple, aucun incident particulier n'a été signalé. Des violences ont été signalées dans le quartier de Shuafat et dans plusieurs autres quartiers de Jérusalem, où des confrontations violentes ont opposé les résidents aux forces de sécurité.
• Les confrontations ont débuté après que des milliers de résidents du camp de réfugiés de Shuafat (brasier de violence) ont participé aux funérailles symboliques organisées pour le terroriste Ibrahim al-Akari, qui a tué deux Israéliens à Jérusalem. Les funérailles ont débuté après les prières du vendredi. A la fin des funérailles, les Palestiniens ont incendié des pneus, lancé des pierres et des cocktails Molotov sur le barrage militaire et les forces de sécurité israéliennes positionnées sur place. Les participants aux funérailles ont arboré le portrait du terroriste et ont scandé "Al-Akari, chahid héroïque", "Continuez à tuer des soldats", "Nous voulons tous réaliser le rêve et mourir en chahid" (Ynet, 7 novembre 2014). Des incidents violents ont également été signalés à Sur Baher (Sud Est de Jérusalem), où un engin piégé a été lancé sur les forces de sécurité israéliennes, ainsi que des pierres et des feux d'artifice (Page Facebook de la Police d'Israël, 7 novembre 2014).

Réactions de l'AP et du Fatah aux événements de Jérusalem et de Judée-Samarie

• A l'occasion du dixième anniversaire de la mort de Yasser Arafat, le Fatah de la province de Jérusalem a publié un appel officiel intitulé "Des millions de chahid vont à Jérusalem". Selon le texte, l'anniversaire sera une journée de rébellion face aux forces de sécurité israéliennes et aux résidents des implantations et témoignera de la fidélité à ceux qui ont commis les derniers attentats à Jérusalem.
• Yasser Abd Rabbo, le secrétaire du comité exécutif de l'OLP, a déclaré qu'Israël avait accusé l'AP d'être responsable des événements de Jérusalem afin de couvrir les crimes de la droite israélienne, notamment à Jérusalem. Selon lui, la droite dans le gouvernement Netanyahu a provoqué la détérioration de l'escalade. Abd Rabbo a ajouté qu'Israël "faisait grand cas" de l'attaque à la voiture bélier afin de détourner l'attention de ses tentatives de contrôler la Mosquée al-Aqsa. Il a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à adopter une décision claire contre les "crimes d'Israël à Jérusalem" (Radio Voix de la Palestine, 6 novembre 2014).
• Tout en soutenant les violences à Jérusalem, l'AP s'est efforcée de les contenir et de ne pas perdre le contrôle. Dans ce cadre, les forces de sécurité de l'AP se sont déployées dans les villes de Judée-Samarie et ont empêché les émeutiers de se rendre aux points de confrontation avec Tsahal. Selon le Hamas, les forces de sécurité de l'AP auraient même arrêté des membres du Hamas ayant organisé ou participé à des manifestations de soutien à la Mosquée Al-Aqsa (Al-Resalah.net, 8 novembre 2014).

 Attentats et violences en Judée-Samarie

• Des manifestations violences ont été organisées aux points de friction traditionnels en Judée-Samarie, en signe de soutien à la Mosquée Al-Aqsa. Dans plusieurs cas, le Hamas a dirigé les manifestations, ce qui a provoqué l'ingérence des forces de sécurité palestiniennes. Par ailleurs, les tirs de pierres et de cocktails Molotov sur les forces de sécurité et les véhicules israéliens se sont poursuivis.
• Ci-après les principaux événements :

• Le 7 novembre 2014, des policiers israéliens patrouillant près du village d'Aboud (région de Binyamin) ont entendu des tirs. Les policiers ont arrêté le véhicule et ont découvert qu'il portait huit impacts de balles sur sa partie arrière. Il n'y a pas eu de blessés (Agence de presse Tazpit, 7 novembre 2014).

• Le 7 novembre 2014 – Des pierres ont été lancées sur un autobus au carrefour Tapuah (Près de Hébron), sans faire de blessés ni de dégâts. A Halhul (près de Hébron), des dizaines de Palestiniens ont lancé des pierres sur des gardes-frontières, blessant légèrement l'un d'entre eux (Ynet, 7 novembre 2014).

Actes de vandalisme contre la barrière de sécurité

• Le 8 novembre 2014, plusieurs Palestiniens masqués ont tenté de percer la barrière de sécurité à l'aide de marteaux, près du village de Bir Nabalah (Nord de Jérusalem). Ils ont affirmé agir ainsi afin de marquer l'anniversaire de la chute du Mur de Berlin le 9 novembre 1989. Selon un communiqué des Comités de Résistance Populaire, "Peu importe la hauteur des murs, ils tomberont. Comme le Mur de Berlin est tombé, le Mur de Palestine tombera" (Ma'an, 8 novembre ; Paldf, 8 novembre 2014).

La situation aux terminaux

Le terminal de Rafah

• Le terminal de Rafah est toujours fermé. Selon des sources palestiniennes, aucune avancée n'a été signalée dans les négociations avec l'Egypte au sujet de l'ouverture du terminal, en raison du manque de stabilité sécuritaire dans la Péninsule du Sinaï (Filastin al-Yom, 8 novembre 2014).

Transfert de biens via le terminal de Kerem Shalom

• Le coordinateur des activités du gouvernement dans les territoires a annoncé que dans le cadre de mesures civiles économiques, il a été décidé de faciliter le transfert de produits agricoles entre la bande de Gaza et la Judée-Samarie dans l'objectif de soutenir l'économie de la bande de Gaza. Les produits agricoles seront transférés via le terminal de Kerem Shalom et seront destinés aux marchés de Judée-Samarie (Porte-parole de Tsahal, 6 novembre 2014).
• Ibrahimal-Arkajani, président du conseil d'administration de la société Bnei Sinaï, a annoncé que sa compagnie avait été invitée à fournirdes matériaux de construction à la bande de Gaza. Les livraisons débuteront le 9 novembre 2014, en coordination avec l'Egypte, Israël et l'AP. Il a déclaré que les matériaux entreront dans la bande de Gaza par leterminal de Nitzana et non par celui de Rafah, fermé. Il a ajouté que les matériaux ont été livrés aux ports égyptiens il y a deux mois et étaient censés entrer dans la bande de Gaza par le terminal de Rafah, ce qui est actuellement impossible (Shorouknews.com, 6 novembre 2014).

Reconstruction de la bande de Gaza

• Dans la bande de Gaza, les résidents continuent de protester face à la lenteur des activités de reconstruction. Les porte-parole du Hamas ont accusé Israël et l'AP d'être responsables du retard et ont averti d'une "explosion". Dans un discours prononcé à l'occasion d'une manifestation organisée par le Hamas devant le siège de l'ONU,Salah al-Bardawil, député du Hamas au conseil législatif a pointé du doigt le gouvernement de consensus national et Israël (Al-Resalah.net, 5 novembre 2014).
• Fathi al-Sheikh Khalil, vice-président de l'autorité de l'énergie, a déclaré que de l'essence destinée à l'approvisionnement de la centrale électrique de la bande de Gaza avait été transférée. Selon lui, à partir du 11 novembre 2014, la centrale électrique devrait fournir une alimentation à la bande de Gaza huit heures par jour et non six (Filastin al-A'an, 9 novembre 2014).

Hausse des tensions entre le Hamas et le Fatah dans la bande de Gaza

• Dans la nuit du 7 au 8 novembre 2014, près de 15 explosions ont retenti aux domiciles et contre les véhicules de responsables du Fatah dans toute la bande de Gaza. Une autre explosion a visé une estrade installée en vue de la cérémonie anniversaire de la mort de Yasser Arafat. Les explosions n'ont pas fait de blessés mais des dégâts ont été causés. En parallèle, des responsables du Fatah ont reçu des sms anonymes menaçants ou signés par l'Etat islamique, les appelant à ne pas organiser la manifestation (Qudsnews, 8 novembre 2014).
• Le Fatah a dénoncé les incidents et a accusé le Hamas d'en être responsable. Dans une réaction officielle publiée après la série d'explosions, le Fatah a souligné que l'explosion de l'estrade et des domiciles et des véhicules des responsables du mouvement est un "crime dont le but est de détruire les fondements du consensus." Le comité central du Fatah a organisé une conférence de presse dans laquelle il a accusé le Hamas de la série d'explosions contre les domiciles des responsables du mouvement (Chaîne de télévision officielle, 7 novembre 2014). Suite à cela, le gouvernement de consensus national a annoncé que la visite de Rami Hamdallah et d'autres ministres dans la bande de Gaza prévue le 8 novembre 2014 avait été repoussée à une date ultérieure (Wafa, 7 novembre 2014).
• Ziyad Abu al-Ein, membre du conseil révolutionnaire du Fatah, a écrit sur sa page Facebook que selon des membres du Fatah de la bande de Gaza avec lesquels il s'est entretenu, des membres de la branche armée du Hamas sont responsables des explosions, suite à leur décision de ne pas organiser la manifestation (Page Facebook de Ziyad Abu al-Ein, 8 novembre 2014). Azzam al-Ahmad, membre du comité central du Fatah, a également accusé le Hamas d'être responsable des explosions et a ajouté que le Hamas connaissait également l'identité des auteurs. Selon lui, il se peut que des activistes militaires soient également impliqués dans les explosions (cf., des membres des Brigades Izz al-Din al-Aqsa), notamment à la lumière des menaces qu'ils ont proféré quant à la tenue de la manifestation (Al-Arabiya, 7 novembre ; Al-Resalah.net, 9 novembre 2014).

• Le Hamas a rejeté les accusations et a dénoncé les explosions :

• Sami Abu Zuhri, porte-parole du Hamas, a appelé à ouvrir une enquête immédiate sur l'incident et à arrêter les responsables. Il a souligné que le ministre de l'Intérieur Rami Hamdallah n'était pas exempt de responsabilité, puisque les services de sécurité de la bande de Gaza ne peuvent pas remplir leur rôle de manière absolue en raison de leur statut actuel (Al-Jazeera, 7 novembre 2014).
• Mussa Abu Marzouq, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré qu'il ne fallait pas s'empresser de lancer des accusations et a ajouté qu'il fallait dénoncer les faits.
• Khalil al-Haya, membre du bureau politique du Hamas, a dénoncé les accusations lancées par le Fatah et a ajouté que le Hamas avait été étonné par les événements. Il a appelé à retrouver les responsables des explosions (Safa, 7 novembre 2014).

• Sur fond des événements, le Hamas a officiellement annoncé au Fatah que ses services de sécurité ne pouvaient pas assurer la sécurité de la manifestation organisée à l'occasion du dixième anniversaire de la mort de Yasser Arafat (Al-Quds, 8 novembre 2014). Suite à cela, le Fatah a décidé de n'annuler la manifestation (Filastin al-Yom, 9 novembre 2014).

Le Hamas présente le premier bataillon de son "armée populaire"

• Le 7 novembre 2014, la branche armée du Hamas, les Brigades Izz al-Din al-Qassam, a présenté au Nord de la bande de Gaza le premier bataillon de son "armée populaire". Cette brigade, baptisée "Brigade des chevaliers de la liberté", comporte selon le Hamas 2500 membres. Sa création a été annoncée durant une cérémonie organisée à l'occasion de la clôture de la première session d'entraînement organisée dans le camp de réfugiés de Jabaliya, au Nord de la bande de Gaza. Durant la cérémonie, un défilé militaire et une parade ont été organisés (Palinfo, Paldf, Filastin al-A'an, chaîne al-Aqsa, 7 novembre 2014)^[4].

Décisions d'une réunion de la direction palestinienne

• La direction palestinienne a organisé une réunion extraordinaire à Ramallah le 8 novembre 2014 afin de débattre de trois sujets à l'ordre du jour (Chaîne de télévision officielle, 8 novembre 2014) :

• Derniers développements à Jérusalem et en Judée-Samarie. Durant la réunion, il a été décidé de s'adresser au Conseil de sécurité pour qu'il publie un communiqué officiel au sujet du statu quo de Jérusalem.
• Appel au Conseil de sécurité de l'ONU. Il a été décidé que si les Palestiniens reçoivent neuf voix, ils déposeront au mois de Novembre 2014 la proposition de décision au Conseil de sécurité de l'ONU. La mesure sera gelée s'ils n'arrivent pas à atteindre le nombre de voix requis.
• Les explosions ayant visé les domiciles des responsables du Fatah dans la bande de Gaza.

Activités politiques de l'AP sur la scène internationale

Saeb Erekat, membre du conseil exécutif de l'OLP, a confirmé que les Palestiniens avaient décidé de s'adresser au Conseil de sécurité de l'ONU. Selon lui, la proposition de décision sera déposée dans les prochains jours en vue de la soumission de la proposition finale qui sera présentée à l'ONU. Il a ajouté que les Palestiniens tentent de rédiger une autre proposition de décision ou un communiqué présidentiel dénonçant les "provocations israéliennes" à la Mosquée Al-Aqsa et appelant à déclarer Jérusalem "ville sous occupation" (Voix de la Palestine, 9 novembre 2014).

La direction palestinienne a imputé au ministère des Affaires étrangères et au bureau chargé des négociations la préparation des documents d'adhésion à plusieurs organismes et traités internationaux, dont la Cour pénale internationale de la Haye et le Traité de Rome (Al-Ayam, 9 novembre 2014).

Riyad al-Maliki, ministre des Affaires étrangères du gouvernement de consensus national, a envoyé une lettre aux ministres des Affaires étrangères d'Europe qui n'ont pas encore reconnu l'Etat de Palestine, les appelant à le reconnaître. Il a ajouté que la direction palestinienne a toujours foi dans la solution au conflit par les négociations, contrairement à la politique israélienne et ses actes contraire à la loi internationale et humanitaire. Il a également souligné que la reconnaissance de l'Etat palestinien ne porterait pas atteinte à la légitimité d'Israël et ne créerait pas de modifications sur le terrain mais ferait savoir à Israël qu'il faut poursuivre les négociations de manière sérieuse et authentique dans le cadre d'un calendrier défini (Wafa, 9 novembre 2014).

Le Fatah appelle à poursuivre les violences et le terrorisme

• Le 9novembre 2014, la branche armée du Fatah de Jérusalem a publié un communiqué à l'occasion du  dixième anniversaire de la mort d'Arafat, reprenant en titre lecélèbre cri de guerre des discours de Yasser Arafat : "Un million de chahids marche sur Jérusalem." Ci-après les principaux points (Page Facebook des Brigades des Martyrs Al-Aqsa du camp de réfugiés de Jénine, 9 novembre 2014):

• Le dixième anniversaire de lamort de Yasser Arafat sera une journée de soulèvement contre les forces de Tsahal et les résidents des implantations [en signe de] la loyauté envers les chahids Abd al-Rahman al-Shaloudi, Mu'ataz al-Hijazi et Ibrahim al-Akari [qui ont tous récemment mené des attaques à la voiture bélier à Jérusalem].
• Le peuple palestinien doitéviter le schisme et continuer à se soulever partout.
• Menacescontre les résidents des implantations et les commandants [des forces de sécurité israéliennes] qui nuisent aux sites sacrés, à la Mosquée Al-Aqsa et la terre de Palestine.

Avis de la branche armée du Fatah appelant à poursuite les violences contre Israël et les forces de sécurité israéliennes (Page Facebook des Brigades des Martyrs d'al-Aqsa du camp de réfugiés de Jenine, 9 novembre 2014)

• Des bannières et des caricaturesà caractère vindicatif ont été publiées sur les pages Facebook officielles des services de la garde présidentielle palestinienne (dépendant directement du cabinet du Président de l'AP Mahmoud Abbas) et des services de sécurité nationale.

Droite : Caricature montrant une Palestinienne balayant Tsahal et les résidents des implantations du Mont du Temple (Page Facebook de la sécurité nationale, 8 novembre 2014). Gauche : Vive la Palestine (Page Facebook de la sécurité nationale, 9 novembre 2014)

• Des bannières et des annonces appelant à la violence et au terrorisme, notamment à commettre des attentats à la voiture bélier, continuent d'être publiées sur les réseaux sociaux proches du Hamas.

Droite : Bannière montrant la crosse d'un fusil en forme d'un véhicule sous lequel il est écrit  "Résiste, même avec ta voiture" (Palinfo, 7 novembre 2014). Gauche : Bannière montrant un conducteur renversant des soldats. Le portrait d'Ibrahim a-Akari, l'auteur de l'attentat à la voiture bélier de Jérusalem, peut être distingué dans le rétroviseur. A gauche on peut lire : "Renverse pour Jérusalem" (Paldf, 8 novembre 2014)

Droite : Bannière avec le slogan "Ecrase" poursuivant un juif orthodoxe (Palinfo, 9 novembre 2014). Gauche : Bannière montrant trois Israéliens, un soldat, un juif orthodoxe et un laïc à terre portant des signes de pneu. L'inscription précise : "Un Palestinien est passé par là.  C'est le sort des intrus"  (Paldf, 7 novembre 2014)

• Incitation dans les universités : Le 10 novembre 2014, le Bloc islamique de l'Université d'al-Quds a inauguré une exposition sur le thème des derniers événements de Jérusalem, présentant notamment une maquette du Dôme du Rocher, des portraits des terroristes responsables des attaques des mois d'Octobre et Novembre à Jérusalem et la maquette d'un véhicule renversant Yehuda Glick et un autre Israélien (Page Facebook du Bloc islamique de l'Université al-Quds, 10 novembre ; Paldf, 10 novembre 2014).

L'exposition organisée par le Bloc islamique de l'Université al-Quds présentant les portraits de trois terroristes : Mu'ataz Hijazi, Ibrahim al-Akari et Abd al-Rahman Shaloudi. Au sol on aperçoit le portrait de Yehuda Glick (Paldf, 10 novembre 2014). Gauche : Maquette d'une voiture renversant Yehuda Glick et un autre Israélien, derrière laquelle on aperçoit un lance-pierres sur lequel il est écrit "La pierre a causé la révolution" (Page Facebook du Bloc islamique de l'Université al-Quds, 10 novembre 2014)

Des groupes salafistes jihadistes de Gaza collectent des dons pour financer leurs activités

• Des groupes salafistes jihadistes de la bande de Gaza ont récemment ouvert des comptes Twitter dans le cadre d'une campagne de levée de fonds visant à financer leurs activités, notamment afin d'acquérir des armes et des munitions, de payer les combattants, de financer des activités militaires et de soutenir la guerre contre Israël (Memri, 6 novembre 2014).

• La campagneNafir Al-Aqsa(Mobilisation pour Al-Aqsa) a été lancée le 1^er novembre 2014. Les organisateursde la campagne ne sont officiellement affiliés à aucun groupe mais sont proches d'éléments pro-Etat islamique de Gaza. Dans une série de tweets, les administrateurs de la campagne ont expliqué ses objectifs et sa nécessité : soutenir ceux qui luttent pour la cause de Jérusalem.
• À la mi-Octobre 2014, une faction jihadiste appelée Brigade Al-Ansar Salah al-Din - Bataillons Al-Tawhid, opérant dans la bande de Gaza dans le cadre des Comités de Résistance Populaire, a lancé une campagne de collecte de fonds via Twitter pour acheter des armes, de l'équipement et des fournitures pour ses combattants. Elle demande aux musulmans d'aider leurs frères moudjahidines qui se battent dans la bande de Gaza.

Comptes Twitter de la campagne de collecte de fonds, avec les tarifs (Twitter, 6 novembre 2014)

Ansar Bayt al-Maqdis prête allégeance au dirigeant de l'Etat islamique

• Le 10novembre 2014, l'organisation Ansar Bayt al-Maqdis a publié un communiquéofficiel via son compte Twitter dans lequel elle a annoncé avoir prêté allégeance auCalife Abu Bakr al-Baghdadi et avoir rejoint l'État islamique. La déclaration a été précédée par des annonces publiées sur des sites Internet jihadistes et égyptiens, y compris un site affilié à l'Etat islamique, indiquant qu'Ansar Bayt al-Maqdis avait prêté allégeance au calife Abu Bakr al-Baghdadi, le dirigeant de l'Etat islamique.

• L'annoncea débuté par une description des circonstances d'Ansar Bayt al-Maqdis et de la nation musulmane en général, et salue l'établissement d'un califat en Syrie et en Irak. Le texte précise :

"... Nous annonçons que nous prêtons allégeance au calife Ibrahim bin Awad bin Ibrahim al-Qurashi al-Husseini [nom et titre d'Abu Bakr al-Baghdadi], écouter et obéir, [en circonstances] difficiles et faciles, dans l'amour et dans la haine ; c'est un honneur pour nous et nous n'argumenterons pas, sauf si nous voyons parmi nous une hérésie claire, avec des preuves d'Allah. Nous appelons les musulmans où qu'ils se trouvent à prêter serment d'allégeance au calife et à le soutenir, à adhérer à Allah et à mettre en œuvre le "service perdu" [cf., le service perdu de la génération]... "

• L'annonceappelle ensuite les combattants du jihad sur tous les fronts à soutenir le calife et l'État islamique :

"... Après la création d'un Etat pour l'Islam et les musulmans, dirigé par un calife et un émir pour les croyants, vous évitez de les aider et vous ne répondez pas à l'appel du drapeau à un moment où le monde entier l'attaque. Quelle est votre excuse, ô assemblée de combattants du jihad? ... Prenez votre décision, rassemblez-vous et soutenez votre état, dont vous faites partie et qui fait partie de vous ... "

La phrase en bleu précise : "Ansar Bayt al-Maqdis prête allégeance au calife (Twitter, 10 novembre 2014)

Discours de Nasrallah à l'occasion de l'Achoura

• A l'occasion de la fête chiite de l'Achoura, le dirigeant du Hezbollah Hassan Nasrallah a prononcé son discourstraditionnel. Ci-après ses principaux points (Al-Manar, 4 novembre 2014) :

• Déclarations de responsables militairesisraéliens sur une éventuelle troisième guerre du Liban : Nasrallah a affirmé que de telles remarques étaient une preuve de faiblesse et exprimaient la préoccupation, la peur et le désespoir d'Israël. Il a affirmé que dans la prochaine guerre,Israël sera obligé de fermer l'aéroport Ben Gurion et le port de Haïfa parce qu'aucun endroit en Israël ne sera à l'abri des missiles du Hezbollah. Il a ajouté que la "résistance" [cf., les organisations terroristes] au Sud du Liban était prête et en état d'alerte, et n'était pas inquiète en vue d'une confrontation avec Israël.
• Les récents événements à Jérusalemet Al-Aqsa : Selon Nasrallah, les récents événements sont une tentative de "judaïser Jérusalem et de transférer ses habitants d'origine". Il a affirmé qu'Israël exploite le fait que le monde islamique est aux prises avec ses propres problèmes pour tenter de réaliser son rêve. Il a appelé [les musulmans], à se préoccuper de Jérusalem et d'Al-Aqsa, aujourd'hui plus que jamais,parce qu'elles sont plus en danger que jamais et qu'elles sont de la responsabilité de chaque musulman dans le monde.

Communiqué de la CPI au sujet du Marmara

• Le 6 novembre 2014, la Cour pénale internationale a publié un communiqué annonçant son intention de ne pas poursuivre Israël pour les événements du Mavi Marmara du 31 mai 2010. Selon le Procureur de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda :"D’après les renseignements disponibles, il ne semble pas que les actes commis par les forces armées israéliennes au cours de l’interception de la flottille se soient inscrits dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique, ni qu’ils aient constitué intrinsèquement une telle attaque dirigée contre une population civile. Par conséquent, il n’existe aucune base raisonnable permettant de croire que des crimes contre l’humanité ont été commis dans le cadre de la situation qui nous a été déférée"(Site Internet de la CPI, 6 novembre 2014).