Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (8 – 14 août 2012)

Activité de l'armée égyptienne après l'attaque terroriste de Kerem Shalom^[1]

• Après l'attaque terroriste qui a visé Kerem Shalom et dans laquelle 16 soldats égyptiens ont été tués, l'armée égyptienne a intensifié ses activités contre les foyers de terrorisme dans la Péninsule du Sinaï. Une source sécuritaire égyptienne a annoncé que des douzaines de véhicules de transport de troupes et d'autres engins avaient été transférés à El-Arish pour renforcer les forces déployées au Nord de la Péninsule du Sinaï dans le cadre d'une opération militaire baptisée "Aigle". Il a également été annoncé que depuis le début de l'opération, près de 60 terroristes ont été tués et plusieurs membres du jihad mondial ont été arrêtés et transférés au Caire pour y être interrogés (Masrawi, 9 août 2012).
• Il a également été annoncé que le corps d'ingénierie de l'armée égyptienne a commencé à détruire environ 150 tunnels reliant le côté égyptien de Rafah à la bande de Gaza, dans l'objectif de compliquer le passage des terroristes de la Péninsule du Sinaï dans la bande de Gaza. Jusqu'ici, plusieurs douzaines de tunnels ont été bloqués. La démolition des tunnels a été sécurisée par l'armée égyptienne de crainte de l'opposition des propriétaires palestiniens des tunnels (Ma'an, 9 août 2012).

Déploiement de forces égyptiennes dans la Péninsule du Sinaï (Paldf, 8 août 2012)

Réactions du Hamas à l'attentat de Kerem Shalom

• L'administration de facto du Hamas est préoccupée par les retombées politiques de l'attaque sur la bande de Gaza et les conséquences pratiques des activités égyptiennes contre les tunnels et le terminal de Rafah(resserrement du "siège" de la bande de Gaza).Publiquement, l'administration de facto du Hamas a exprimé la solidarité avec l'Égypte et a promis de soutenir son enquête de l'attaque. Le Hamas a déclaré qu'il n'était pas impliqué dans l'attaque et a exprimé son soutien aux mesures de sécurité entreprises par l'Égypte, y compris la destruction de tunnels et la fermeture partielle du terminal de Rafah. Les porte-parole du Hamas ontnié à plusieurs reprises toute relation entre les organisations terroristes dans la bande de Gaza et les auteurs de l'attaque. Le Hamas a aussi nié avoir été invité à  remettre trois membres de l'Armée de l'Islam (une organisation basée à Gaza affiliée à Al-Qaïda) à l'Égypte pour y être interrogés (Télévision Al-Aqsa,12 août 2012).

Caricature d'Omaya Joha, proche du Hamas, niant tout lien entre l'attaque terroriste et la bande de Gaza. La bannière précise "[Je suis] innocent du sang de mon frère [égyptien]" (Site Internet Al-Istiqlal, 6 août 2012)

• Le Hamas a publié un communiqué officiel soulignant que les Palestiniens ou la bande de Gaza n'ont aucun rapport avec l'attaque terroriste et qu'aucune source égyptienne officielle n'avait accusé la bande de Gaza de quoi que ce soit. Le communiqué a détaillé les mesures prises par le Hamas sur le terrain, y compris la fermeture immédiate de tous les tunnels de crainte que les auteurs de l'attaque ne tentent d'entrer dans la bande de Gaza. Selon le texte, le Hamas est en contact direct avec les responsables politiques et sécuritaires égyptiens et ils collaborent pour trouver les coupables (Agence de presse Safa, 11 août 2012).
• Salah al-Bardawil,haut responsable du Hamas, a déclaré que le Hamas avait reçu des messages de la direction égyptienne l'assurant que les Egyptiens n'avaient aucune intention de punir la bande de Gaza pour l'attaque. Yousuf Rizqa, le conseiller politique d'Ismail Haniya, a annoncé que les tunnels étaient fermés temporairement, jusqu'à régularisation de la situation sécuritaire dans la Péninsule du Sinaï (Filastin Al-'Aan, 7 août 2012). Néanmoins,le Hamas est sans aucun doute inquiété par les mesures prises par les Égyptiens, particulièrement les limitations de trafic au terminal de Rafah et les actions contre les tunnels. De hauts responsables du Hamas ont vivement critiqué les mesures prises par l'Égypte :

• Musa Abu Marzouk, le vice-président du comité exécutif du Hamas, qui a récemment quitté la Syrie pour l'Égypte, a déclaré que la fermeture du terminal de Rafah était une forme de punition collective des résidents de la bande de Gaza. Il a aussi dénoncé les nouvelles mesures de sécurité imposées par les autorités égyptiennes sur les ports et les aéroports pour empêcher des Palestiniens d'entrer en Égypte (Al-Sharq, 9 août 2012).
• Fathi Hamad, ministre de l'Intérieur de l'administration de facto du Hamas,  dans une déclaration exceptionnelle, a vivement critiqué le Président égyptien Mohamed Morsi et lui a demandé d'annoncer dans l'immédiat la réouverture du terminal de Rafah. Il a dit qu'en fermant le terminal, le Président égyptien agissait comme Moubarak, dont le régime, a-t-il déclaré, a collaboré avec le "siège" israélien de la bande de Gaza. Hamad a déclaré que la fermeture du terminal de Rafah portait préjudice aux civils. Il a exigé que le Président égyptien ordonne dans l'urgence et dans l'immédiat la réouverture du terminal (Site Internet du ministère de l'Intérieur du Hamas, 13 août 2012).

Droite : Le terminal de Rafah vide et inactif (Site Internet Palestine-Info, 13 août 2012). Gauche : Douanier égyptien examinant les passeports de Palestiniens au terminal de Rafah (Site Internet des Brigades Izz al-Din al-Qassam, 13 août 2012)

Différends entre l'Autorité Palestinienne et le Hamas

• L'Autorité Palestinienne a salué la fermeture des tunnels courant le long de la frontière entre la bande de Gaza et l'Égypte. Tayib Abd al-Rahim,secrétaire du cabinet présidentiel, a déclaré que l'AP soutenait toutes les mesures qui mèneraient à la fermeture des tunnels. Il a déclaré que les tunnels contribuaient à l'approfondissement du désaccord palestinien et étaient devenus unemenace à la sécurité nationale de l'Égypte, à l'unité des Palestiniens et aux intérêts vitaux des Palestiniens (Agence de presse Wafa, 11 août2012).
• Le Hamas a critiqué ces propos :

• Le porte-parole du Hamas Salah al-Bardawil a déclaré que l'objectif de la déclaration présidentielle était de resserrer le siège de la Bande de Gaza. Il a affirmé que les tunnels résultaient d'une nécessité et avaient été creusés pour sauver les Gazaouites, entourés par "l'ennemi sioniste." Il a dit que le Hamas pourrait seulement espérer la fin du siège et des tunnels (Agence de presse Safa, 11 août 2012).
• Musa Abu Marzouka accusé Mahmoud Abbas d'avoir demandé à la direction égyptienne de fermer les tunnels, affirmant qu'ils contribuaient à l'approfondissement du désaccord palestinien interne (Al-Ghad, 13 août 2012).
• Taher Al-Nunu, le porte-parole de l'administration de facto du Hamas a déclaré que "la présidence" voulait apparemment resserrer le siège de la bande de Gaza, fermer les terminaux et les tunnels et perpétuer la souffrance des Gazaouites (Télévision Al-Aqsa, 11 août 2012).

Démonstration de solidarité de l'Autorité Palestinienne avec l'Égypte : de jeunes Palestiniens organisent une veille à la lueur de bougies au Centre de Ramallah en mémoire des soldats égyptiens tués par des terroristes (Agence de presse Wafa,8 août 2012)

Tirs de roquettes

• Au cours de la semaine écoulée, une roquette s'est abattue au Sud d'Israël sans faire ni blessés ni dégâts.

Tirs de roquettes depuis début 2011^[2]

Démantèlement d'une cellule du Hamas à Ramallah

• Les forces de sécurité israéliennes ont récemment démantelé une cellule terroriste du Hamas dans la région de Ramallah. Deux des terroristes arrêtés ont reconnu avoir été impliqués dans le lynchage de deux réservistes de Tsahal le 12 octobre 2000.^[3] Un acte d'accusation a été déposé contre les deux individus (Porte-parole de Tsahal, 9 août 2012).

Violence "douce" aux points de friction

• Comme chaque semaine, des manifestations ont été organisées aux points de friction habituels en Judée-Samarie, notamment dans les villages de Bila'in, Nili'in et Nebi Saleh. Les manifestants ont lancé des pierres sur les forces de Tsahal, qui ont riposté dans plusieurs cas par des mesures anti-émeute. Par ailleurs, à plusieurs occasions, des pierres et des cocktails Molotov ont été lancés sur des véhicules civils et des véhicules des forces de sécurité.

Prévention de la contrebande d'explosifs en Israël par des trafiquants de drogue

• Au cours du mois de Juillet 2012, les forces de sécurité israéliennes ont démantelé un réseau de trafiquants de drogue israéliens qui, dans le cadre de leurs activités, ont transféré des explosifs en Israël en contrebande du Liban. Les trafiquants, qui pensaient faire contrebande de drogue, œuvraient pour le compte du Hezbollah. Douze hommes ont été arrêtés et interrogés. Des actes d'accusation ont été déposés contre huit d'entre eux. La plupart des trafiquants étaient du village de Ghajar (à la frontière libanaise) et de la région de Nazareth (Services de sécurité générale, Août 2012).
• Les explosifs que le Hezbollah a tenté d'introduire en contrebande en Israël étaient des explosifs standards C4 d'un poids de 20 kilos (à titre de comparaison, l'engin explosif qui a détruit le bus en Bulgarie pesait trois kilos). Des armes ont également été saisies, dont un fusil d'assaut M-16 et des systèmes de détonation. Selon nous, le Hezbollah avait l'intention d'utiliser ces explosifs pour effectuer des attaques terroristes en Israël dans le cadre de la série d'attaques et de tentatives d'attaques récemment effectuées, y compris les attaques de la Péninsule du Sinaï et de la bande de Gaza (Services de sécurité générale, Août 2012).

Gauche : Le sac où se trouvaient les explosifs, livré à un courrier à Ghajar par des trafiquants de drogue libanais. Droite : 20 kilos de c-4 saisis (Services de sécurité générale, Août 2012)

• Deux individus liés au Hezbollah étaient impliqués du côté libanais :

• Saad Jamil Yasser Qahmouz- Considéré comme le principal baron de la drogue opérant pour le compte du Hezbollah. Il s'est enfui au Liban en 2006 alors que des procédures judiciaires étaient en cours contre lui dans le cadre de l'enquête sur une affaire d'espionnage pour le compte du Hezbollah (2003). Dans ce cadre, il avait transmis des informations et transféré de l'équipement à des activistes du Hezbollah libanais en échange de drogue.
• George Nimr (Abu Ali)- Trafiquant de drogue lié au Hezbollah et œuvrant pour son compte. Il était impliqué dans l'affaire de 2003 dans le cadre de laquelle des résidents de Ghajar ont été arrêtés.
• nL'affaire est une nouvelle illustration des liens étroits que le Hezbollah entretient avec les trafiquants de drogue qui œuvrent pour son compte. Le fait d'intégrer des activités criminelles à des activités terroristes caractérise le Hezbollah depuis le retrait de Tsahal du Liban en Mai 2000.À l'étranger aussi, en Amérique, en Amérique Latine et autour du globe, le Hezbollah et l'Iran mêlent activités criminelles et terroristes.