Pleins feux sur le jihad mondial (30 juin – 6 juillet 2016)

Aperçu général

Cette semaine, l'Etat islamique a mené une série d'attaques terroristes dans divers endroits dans et en dehors du Moyen-Orient, après l'attaque de l'aéroport international d'Istanbul (45 morts à ce jour) : La principale attaque a été une attaque à la voiture piégée dans un centre commercial bondé dans un quartier chiite au cœur de Bagdad (250 décès à ce jour). En outre, un engin piégé a explosé dans un quartier chiite dans le Nord de Bagdad (12 morts). Le but des attaques de Bagdad était d'envoyer un message à l'Irak et à la coalition internationale indiquant que, même après la chute de Fallujah, l'Etat islamique conserve des capacités opérationnelles et peut continuer sa vague de terrorisme, perturber la vie des habitants de Bagdad et nuire au régime irakien. Une série d'attentats suicide en Arabie Saouditeen trois endroits : près du consulat américain à Djeddah, dans une mosquée chiite dans la province de Qatif dans l'Est de l'Arabie Saoudite et près de la Grande Mosquée dans la ville de Medina. L'Etat islamique n'a pas encore revendiqué la responsabilité des attaques, mais des sources sécuritaires saoudiennes ont rapporté que les attaques sont l'œuvre de l'organisation. Selon nous, les attaques avaient pour but d'envoyer un message menaçant l'Arabie Saoudite, qui est également dans le collimateur de l'Etat islamique. Vingt personnes, presque toutes des étrangers, ont été tuées dans une autre attaque menée par des membres locaux de l'Etat islamique dans un restaurant de la ville de Dhaka, lacapitale du Bangladesh. L'organisation a revendiqué la responsabilité de l'attaque. La vague de terreur menée par l'Etat islamique et ses partisans se déroule en parallèle à l'augmentation de la pression sur l'organisation dans ses "régions vitales" en Irak, en Syrie et en Libye. Deux processus se déroulent simultanément : le "rétrécissement" territorial de l'Etat islamique et l'atteinte à ses capacités militaires et gouvernementales et l'effort accru de l'organisation et de ses partisans de commettre de nombreuses attaques létales (comme celle d'Istanbul et les attaques inspirées par l'Etat islamique, comme celle d'Orlando). La vague actuelle d'attaques terroristes montre que l'organisation et ses partisans possèdent des capacités opérationnelles considérables dans divers endroits au Moyen-Orient et dans le monde, que les services de sécurité locaux ont des difficultés à contrer.

 

Attaque à l'aéroport international d'Istanbul (Etat des lieux)

• Selon les médias turcs, le nombre de morts dans l'attaque terroriste à l'aéroport international d'Istanbul Atatürk est maintenant de 45. En outre, 147 personnes ont été blessées (exact au 4 juillet 2016). Parmi les victimes figurent 19 touristes (Al-Arabiya, 30 juin 2016). Ci-après la description de l'attaque selon des sources policières turques et les médias turcs (exact au 4 juillet 2016) :

• L'attaque de l'aéroport a été réalisée par l'Etat islamique, qui a envoyé une équipe de cinq terroristes en Turquie il y a environ un mois. Les trois terroristes qui ont effectué l'attaque étaient membres de l'équipe. L'équipe a été envoyée d'Al-Raqqah, fief de l'organisation en Syrie. Les trois terroristes qui ont commis l'attaque avaient loué un appartement dans le quartier de Fatih, à Istanbul (un quartier densément peuplé où opèrent de nombreuses organisations islamistes). Au moment de la location, ils ont présenté des passeports russes et ont signé un bail d'un an.
• L'enquête policière a révélé que Rıza Coşkun, l'agent immobilier qui a
• loué l'appartement aux terroristes, avait été arrêté environ six mois plus tôt sur des soupçons d'appartenance à l'Etat islamique, mais avait été libéré. Les forces de sécurité turques ont réussi à identifier Coşkun à partir d'un appel téléphonique entre lui et l'un des trois terroristes avant l'attaque (milliyet.com.tr).
• Les trois terroristes étaient équipés de ceintures/gilets d'explosifs, de fusils d'assaut Kalachnikov et de grenades (deux grenades n'ont pas explosé et ont été retrouvées après l'attaque). Le soir de l'attaque, les trois terroristes ont arrêté un taxi et ont demandé au chauffeur (en turc) de les emmener à l'aéroport Atatürk. Le taxi les a déposés près du terminal international. Ils ont attendu pendant une demi-heure sur place à côté du terminal, puis chacun s'est rendu dans une direction différente pour commettre l'attaque.
• L'attaque a été menée dans trois endroits différents. Selon nous, l'assaut a été basé sur une planification préalable et sur la collecte de renseignements. Un des trois terroristes est arrivé à l'entrée des départs internationaux et a ouvert le feu au hasard. Il a été blessé par un membre des forces de sécurité puis s'est fait exploser. Un deuxième terroriste est descendu à l'étage inférieur, où il tiré sur les voyageurs et sur des chauffeurs de taxi. Le troisième terroriste a emprunté l'entrée des employés et a été visé par un douanier (Hurriyet.com.tr, 30 juin 2016).

• Selon le Président Erdogan, s'exprimant devant des journalistes, les forces de sécurité turques ont arrêté environ 39 personnes soupçonnées d'être impliquées dans l'attaque. L'enquête de l'incident a révélé que les trois terroristes étaient des ressortissants étrangers : un Ouzbek, un Kirghize et un ressortissant russe du Daghestan. Les détenus comprennent également unTchétchène nommé Ahmed Çatayev, soupçonné d'avoir planifié l'attaque à l'aéroport d'Istanbul et les deux précédentes attaques d'Istanbul contre des cibles touristiques (les attaques rue Istiklal et place Sultan Ahmet). ^[1]
• Selon les médias turcs, l'attaque a été menée par des terroristes envoyés d'Al-Raqqah (la "capitale" de l'Etat islamique en Syrie), qui ont été aidés par des membres et des partisans locaux en Turquie. Selon les rapports, avant l'attaque, l'équipe a séjourné dans un appartement loué à Istanbul. L'Etat islamique n'a toujours pas officiellement revendiqué la responsabilité de l'attaque. Selon nous, l'organisation agit ainsi pour ne pas mettre en danger ses membres et ses collaborateurs en Turquie, qui sont susceptibles d'être arrêtés par les forces de sécurité turques, voire aussi pour ne pas donner à la Turquie de prétexte pour commettre des actes de vengeance contre l'organisation (l'Etat islamique possède toujours des bastions près de la frontière turque et la Turquie est encore son principal centre logistique).

La campagne internationale contre l'Etat islamique

• Cette semaine également, la coalition américaine a effectué des frappes aériennes intensives en Irak et en Syrie. En Irak, les frappes aériennes ont été concentrées dans la région de Mossoul et dans divers endroits dans la province d'Al-Anbar où se trouvent encore des membres de l'Etat islamique (Fallujah, Bagdadi, Al-Qaim, Ramadi, etc.). En Syrie, les frappes aériennes ont été concentrées dans la région d'Alep et dans la ville de Manbij, où les combats se poursuivent entre les Forces démocratiques syriennes (FDS) et l'Etat islamique.

Participation de la Russie dans les combats

• Selon le Washington Post, le Président américain Barack Obama a proposé à la Russie que les deux pays coopèrent pour attaquer des cibles du Front Al-Nusra, la branche d'Al-Qaïda en Syrie. Selon le rapport, les États-Unis ont envoyé aux responsables du gouvernement russe un accord précisant la coopération accrue entre les deux pays. En retour, le Président russe Poutine se chargera de faire pression sur le Président syrien Bachar al-Assad de ne pas attaquer les rebelles modérés en Syrie (The Washington Post, 30 juin 2016). Selon le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, les forces américaines et russes en Syrie mènent un dialogue quotidien en vue de coordonner les frappes aériennes contre des cibles terroristes. Selon lui, "un effort actif" est fait pour différencier les organisations qui coopèrent avec la coalition et les membres de l'Etat islamique et du Front Al-Nusra (Agence de presse Tass, 5 juillet 2016).
• Selon une source diplomatique russe (restée anonyme), le porte-avions Admiral Kuznetsov prendra part aux attaques contre des cibles terroristes syriennes, à partir d'Octobre 2016. Le porte-avions sera équipé de 15 avions de type Su-33 et MiG-29K et de plus de 10 hélicoptères. Les frappes aériennes russes en Syrie seront lancées à partir de la base de Hmeymim en Syrie et à partir du porte-avions qui sera stationné à l'Est de la Méditerranée (Agence de presse Tass, 2 juillet 2016).

Principaux développements en Syrie

Campagne des FDS pour la reprise de Manbij

• Les combats se poursuivent dans la ville de Manbij. Cette semaine, les forces des FDS ont avancé dans plusieurs quartiers dans le Sud de Manbij, ont repris plusieurs rues et ont désamorcé des engins piégés laissés par l'Etat islamique. L'organisation a répliqué par l'explosion d'une voiture piégée par des terroristes suicide.
• Dans un entretien au Monde, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu a déclaré que la Turquie avait conclu un accord militaire secret avec les États-Unis en ce qui concerne Manbij. Il n'a pas donné de précisions (haber.star.com, 5 juillet 2016).

Echec de la tentative de reprendre la ville d'Abu Kamal des mains de l'Etat islamique

• L'organisation rebelle de la Nouvelle armée syrienne, soutenue par les Etats-Unis, a attaqué la ville d'Abu Kamal et ses environs. La ville est située à proximité l à la frontière entre la Syrie et l'Irak, et sa conquête est susceptible de présenter des difficultés opérationnelles et logistiques pour l'Etat islamique. Les membres de la Nouvelle armée syrienne sont arrivés à plusieurs kilomètres de la banlieue d'Abu Kamal, mais ont été arrêtés par l'Etat islamique (Al-Jazeera, 29 juin 2016).
• Les 29 et 30 juin 2016, l'Etat islamique a publié des annonces indiquant que ses membres avaient repoussé l'attaque. Selon les annonces, les membres de l'organisation auraient tué 40 combattants de la Nouvelle armée syrienne dans la région de l'aéroport d'Al-Hamdan au Nord-Ouest d'Abu Kamal et capturé 15 autres. Ils ont également saisi des armes et des véhicules (Al-Jazeera, 29 juin 2016; Haqq, 29 juin 2016).

Sud de la Syrie

• Le 3 juillet 2016 à l'aube, un attentat-suicide (voire deux) a visé la maison d'un officier supérieur de l'Armée syrienne libre. L'attaque a été menée dans la ville d'Ankhal, dans la zone rurale de Daraa. Le terroriste qui a effectué l'attaque était un Jordanien appelé Abu Hamza membre de "l'armée Khaled bin al-Walid", une nouvelle organisation comprenant trois groupes affiliés à l'Etat islamique établie dans la région frontalière entre la Syrie, la Jordanie et Israël. Plusieurs membres de l'Armée syrienne libre ont été tués dans l'attaque (All4Syria, 3 juillet 2016). Selon des membres des organisations rebelles, l'armée Khaled bin al-Walid a effectué plusieurs autres attaques contre des positions et des membres de l'armée syrienne libre à Daraa depuis le 30 juin 2016.

Principaux développements en Irak

Attaques de masse à Bagdad

• Le 2 juillet 2016, une voiture piégée a explosé dans un centre commercial dans le quartier de Karrada au centre de Bagdad.^[2] L'attaque a été effectuée durant les préparations de l'Aïd al-Fitr, qui marque la fin du Ramadan. 250 personnes ont été tuées dans l'attaque (BBC en arabe, 6 juillet 2016). Presque 100 personnes ont été blessées. L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque, affirmant qu'elle a été menée contre une foule de chiites par un terroriste appelé Abu Maha l'Irakien. La veille (21 juillet 2016), une autre attaque a été menée dans le quartier Al-Shaab, au Nord de Bagdad, dont la plupart des habitants sont chiites. Un engin piégé a explosé tard dans la nuit, tuant 12 personnes et en blessant 12 autres (Site d'information Bawabat Al-Arab, 4 juillet 2016).

• Selon nous, l'Etat islamique a réalisé ces deux attaques, qui ont tué environ 260 personnes, afin de transmettre un message au gouvernement irakien et aux pays de la coalition internationale. Le message est que même après la chute de Falloujah, l'Etat islamique conserve les capacités opérationnelles de poursuivre sa vague de terreur et de guérilla à Bagdad et dans ses environs. Par ailleurs, les attentats à Bagdad étaient destinés à remonter le moral des membres de l'organisation après la perte de Fallujah, une ville d'une grande importance symbolique pour l'organisation et pour l'islam radical.

Nettoyage de Fallujah et projets de reconstruction

• Le gouvernement irakien estime qu'au cours des prochaines semaines, les résidents qui ont fui de Fallujah vont commencer à revenir. Des photos de la ville montrent les dégâts considérables. Selon le ministre irakien de la Planification, la première étape de son ministère est l'ouverture du bureau de la province de Fallujah afin de rétablir les services communautaires aux habitants de la ville (Al-Jazeera, 2 juillet 2016).

• Pendant ce temps, les forces de sécurité irakiennes, avec le soutien aérien des États-Unis et des pays de la coalition, continuent de nettoyer la zone de Falloujah. Selon un rapport de cette semaine, l'armée irakienne a lancé une campagne pour libérer la zone d'Al-Khalidiya, située entre Falloujah et Ramadi (Al-Sumaria; Sky News en arabe, 2 juillet 2016).  Le commandant irakien des opérations dans la province d'Al-Anbar a annoncé la mort d'un haut commandant de l'Etat islamique appelé Abu Hafsa le Libyen ainsi que huit de ses compagnons, lors de la campagne pour libérer Al-Khalidiya (Sky News, 2 juillet 2016).

Atteinte à l'Etat islamique dans les frappes aériennes des Etats-Unis et de la coalition

• La zone de Falloujah: Selon les rapports de sources américaines de cette semaine, au moins 250 membres de l'Etat islamique ont été tués dans un raid aérien de la coalition contre un convoi de l'organisation dans la région de Falloujah. Les responsables américains ont publié une vidéo montrant clairement les  dégâts causés aux véhicules de l'Etat islamique (Al-Hurra, 30 juin 2016).
• La région de Mossoul : Selon le porte-parole du Département américain de la Défense Peter Cook,deux des commandants militaires de l'Etat islamique ont été tués dans un raid aérien de la coalition internationale près de Mossoul, le 25 juin 2016. Les deux commandants qui étaient tués sont le "vice-ministre de la guerre" de l'Etat islamique Bassim Mohammad Ahmad Sultan al-Bajari et un autre haut commandant nommé Hatim Talib al-Hamduni (Site Internet du Département américain de la Défense, 1^er juillet 2016). Selon Peter Cook, Al-Bajari était un terroriste expérimenté et un ancien membre d'Al-Qaïda. Selon lui, les frappes aériennes de la coalitionéliment systématiquement la direction de l'Etat islamique là où ses membres se cachent (dailymail.co.uk).

La péninsule du Sinaï

• Les forces de sécurité égyptiennes, soutenues par des hélicoptères de combat, ont continué à opérer contre des membres de l'Etat islamique dans le Nord du Sinaï. Selon les rapports de cette semaine, elles ont tué des dizaines de membres, arrêté des suspects, détruit des bases et des entrepôts d'explosifs.Les forces de sécurité égyptiennes auraient détruit un "tunnel stratégique" de 3 km de long à Rafah qui appartenait aux Brigades Izz al-Din al-Qassam (Portail Veto, 4 juillet 2016). L'Etat islamique, pour sa part, a poursuivi ses actes de guérilla contre les forces égyptiennes dans le Nord du Sinaï, notamment en attaquant des convois égyptiens et en posant des engins piégés en bordure de route.
• Selon une annonce de la Province du Sinaï de l'Etat islamique du 30 juin 2016, le prêtre Moussa Azmi de l'église Mar Girgis à Al-Arish a été tué par des membres de l'Etat islamique. Selon l'annonce, il a été abattu près de son domicile (Haqq, 30 juin 2016). Ailleurs, il a été signalé que le prêtre a été abattu à l'extérieur de l'église (L'Eglise orthodoxe, 1^er juillet 2016).

Palestiniens et arabes israéliens

• Le 2 juillet 2016, le Centre Ibn Taymiyya, proche du courant salafiste jihadiste  dans la bande de Gaza a annoncé la mort d'Ali Hisham al-Saidani dans un raid aérien de la coalition dans le domaine de Manbij en Syrie. Ali al-Saidani est le fils de Hisham al-Saidani, alias Abu Walid al Maqdisi, l'un des leaders jihadistes dans la bande de Gaza, qui a été tué dans une frappe ciblée de Tsahal dans la nuit du 12-13 octobre 2012.

Le comportement de l'Etat islamique

L'Etat islamique impose des restrictions à la réception des émissions de télévision et à l'utilisation d'Internet dans les territoires sous son contrôle

• Le 1^er juin 2016, le bureau d'information de la province d'Al-Raqqah a publié une vidéo intitulée : "Détruisez les récepteurs satellite." Dans la vidéo, les musulmans sont appelés à se débarrasser de leur téléviseur et antennes paraboliques et à les détruire, ceux-ci servant "d'outil dans les mains de l'ennemi dans sa guerre contre l'État islamique, diffusant des croyances infidèles et tachant la morale." En outre, selon un rapport de l'Observatoire syrien des droits de l'homme du 29 juin 2016, l'Etat islamique a fermé tous les cafés Internet dans la ville d'Al-Mayadeen, dans la zone rurale du Nord de Deir al-Zor (SOHR, 29 juin 2016).
• Selon nous, ces restrictions ont été imposées à la lumière des coups sévères subis par l'Etat islamique ces derniers mois en Syrie, en Irak et en Libye. La perte de territoires et d'un grand nombre de membres ont créé un problème d'image pour l'organisation parmi la population dans les zones sous son contrôle. En réponse à ce problème, l'Etat islamique tente de contrôler l'information et de prévenir l'exposition des résidents aux informations provenant de chaînes de télévision et d'Internet.

Le jihad mondial dans d'autres pays

Libye : poursuite des combats à Syrte et Benghazi

• Les forces du gouvernement de consensus national continuent de se battre près du centre de Syrte. Elles auraient achevé la reprise de "Quartier 700" au Sud du centre-ville, et entoureraient le centre de convention utilisé par l'Etat islamique comme son siège dans la ville. Dans le même temps, les forces du général Khalifa Haftar poursuivent leurs opérations pour nettoyer l'Ouest de Benghazi, qui est occupé par l'Etat islamique et une organisation jihadiste affiliée à Al-Qaïda. Cette semaine, les forces de Haftar auraient repris la zone périphérique à l'Ouest de la ville (alarabiya.net, 3 juillet 2016).

Bangladesh : Fusillade dans un restaurant de Dhaka

• Le 1^er juillet 2016, six membres de l'Etat islamique ont effectué une attaque terroriste dans un restaurant dans le quartier diplomatique de Dhaka, la capitale du Bangladesh. Des otages ont été pris dans l'attaque, et 20 convives du restaurant ont été tués : neuf Italiens, sept Japonais, trois Bengalis et un Indien. En outre, deux policiers ont été tués dans les échanges de tirs et trois ont été blessés.
• L'attaque à Dhaka a été réalisée par six membres locaux de l'Etat islamique, dont cinq étaient recherchés par les autorités locales. Les six ont été tués dans les échanges de tirs avec les forces de sécurité qui ont fait irruption dans le restaurant. L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque et a publié les photos de cinq des terroristes responsables.

Arabie saoudite : série d'attentats suicide

• Le 4 juillet 2016, des terroristes suicide se sont fait exploser à trois endroits différents en Arabie saoudite : près du consulat américain à Djeddah, dans une mosquée chiite de la province de Qatif dans l'Est de l'Arabie saoudite, et près de la Grand Mosquée dans la ville de Medina.Les attaques ont été menées le dernier jour du Ramadan. L'Etat islamique, qui a démontré sa capacité à mener des attaques en Arabie saoudite dans le passé, est apparemment derrière ces attentats suicide, mais n'en n'a pas encore revendiqué la responsabilité. Selon des"sources sécuritaires" saoudiennes, les attaques ont été menées par des membres de l'Etat islamique, sous la direction de son commandement en Irak et en Syrie (Al-Arabiya, 6 juillet 2016).
• Ci-après un premier rapport sur les attaques basé sur les médias arabes et saoudiens (exact au 5 juillet 2016) :

• Le consulat américain à Djeddah: Un terroriste suicide s'est fait exploser près du consulat. Deux personnes auraient été blessées. Selon un porte-parole du ministère saoudien de l'Intérieur, le terroriste qui a effectué l'attaque n'était pas un Saoudien mais séjournait en Arabie Saoudite.
• Une mosquée chiite dans la province de Qatif : L'attaque a été menée par un terroriste suicide qui s'est fait exploser près de la mosquée après avoir été incapable d'approcher la zone en raison de la présence de "comités de défense" locaux (Al-Alam, 4 juillet 2016). Le nombre de victimes reste incertain.

• La Grande Mosquée de Medina :Un terroriste suicide s'est fait exploser près de la Grande Mosquée dans la ville de Medina. Les gardes de sécurité ont identifié le terroriste et ont essayé de l'arrêter dans le parking, mais il a réussi à activer sa ceinture d'explosifs. Quatre gardes de sécurité ont été tués et cinq  autres ont été blessés.

Afghanistan : Des membres de l'Etat islamique attaquent une position des Talibans

• Le 2 juillet 2016,la Province de Khorasan de l'Etat islamique, qui opère en Afghanistan, a annoncé que ses membres avaient effectué une attaque contre une position des Talibans. L'attaque a été menée dans la province de Nangarhar, à l'Ouest de la capitale Kaboul (près de la frontière avec le Pakistan). Durant l'attaque, des membres de l'Etat islamique ont saisi la position, ont capturé et exécuté trois talibans (un d'entre eux était exécuté par un enfant). Une vidéo diffusée par l'Etat islamique montre un membre qui a effectué un attentat suicide au consulat du Pakistan dans la ville de Jalalabad, la capitale de la province (Haqq, 3 juillet 2016). Remarque : L'attaque contre le consulat du Pakistan à Jalalabad a été effectuée le 13 janvier 2016. Au cours de l'attaque, les terroristes ont pris d'assaut le consulat et l'un d'eux a fait exploser sa ceinture piégée.

Nouveau serment d'allégeance au chef de l'Etat islamique par une organisation jihadiste opérant aux Philippines

• Le 24 juin 2016, l'Etat islamique a annoncé que des membres de l'organisation Abu Sayyaf des Philippines (qui appartenait auparavant à Al-Qaïda) ont fait serment d'allégeance à l'organisation et ont annoncé la création d'une nouvelle province aux Philippines. Le 4 juillet 2016, une autre organisation salafiste jihadiste appelée les Bataillons Al-Mouhajer opérant aux Philippines, a fait allégeance au chef de l'Etat islamique et a rejoint l'organisation (muslm.org, 4 juillet 2016). L'organisation est aussi appelé "Les étrangers" (Al-Ghurabaa), puisque la plupart de ses membres sont des étrangers, principalement en provenance d'Indonésie et de Malaisie (Al-Arabiya, 5 juillet 2016). 

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