Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (10-16 septembre 2014)

Caricature montrant Mahmoud Abbas courant vers les négociations (pancarte de gauche) tandis que le sang de son peuple l'appelle à se rendre à la CPI de la Haye (pancarte de droite) (Site Internet arab21, 14 septembre 2014)

Caricature montrant Mahmoud Abbas courant vers les négociations (pancarte de gauche) tandis que le sang de son peuple l'appelle à se rendre à la CPI de la Haye (pancarte de droite) (Site Internet arab21, 14 septembre 2014)

Palestinien masqué lançant des pierres sur les forces de sécurité israéliennes lors d'une manifestation à Naplouse.

Palestinien masqué lançant des pierres sur les forces de sécurité israéliennes lors d'une manifestation à Naplouse.

Lanceurs de pierres équipés de masques à gaz lors d'une manifestation hebdomadaire dans le village de Qadoum près de Qalqilya (Paldf, 12 septembre 2014)

Lanceurs de pierres équipés de masques à gaz lors d'une manifestation hebdomadaire dans le village de Qadoum près de Qalqilya (Paldf, 12 septembre 2014)

L'aide iranienne envoyée par le biais du Croissant-Rouge (Filastin al-Yom, 10 septembre 2014)

L'aide iranienne envoyée par le biais du Croissant-Rouge (Filastin al-Yom, 10 septembre 2014)

L'aide iranienne envoyée par le biais du Croissant-Rouge (Filastin al-Yom, 10 septembre 2014)

L'aide iranienne envoyée par le biais du Croissant-Rouge (Filastin al-Yom, 10 septembre 2014)

Enfants de la bande de Gaza partant pour l'Allemagne pour y recevoir un traitement médical (Site Internet du ministère palestinien de l'Intérieur, 9 septembre 2014)

Enfants de la bande de Gaza partant pour l'Allemagne pour y recevoir un traitement médical (Site Internet du ministère palestinien de l'Intérieur, 9 septembre 2014)

Rabiya Shahade (Abu Musaav al-Safuri) (à droite) sur une photo publiée sur sa page Facebook (15 septembre 2014)

Rabiya Shahade (Abu Musaav al-Safuri) (à droite) sur une photo publiée sur sa page Facebook (15 septembre 2014)

  • Tandis que le calme perdure dans la bande de Gaza, les responsables du Hamas ont annoncé que l'organisation ne prévoyait pas de renouveler la confrontation même en cas de retard dans la mise en œuvre du cessez-le-feu. Les Palestiniens sont prêts en vue de la reprise des négociations indirectes au Caire dont la date doit être fixée par l'Egypte.
  • Les activités de reconstruction se poursuivent lentement dans la bande de Gaza. L'accent est mis sur la réponse aux besoins immédiats de la population (logement et nourriture) tandis que la réhabilitation des infrastructures n'a pas encore débuté. Suite au cessez-le-feu, le nombre de camions de vivres entrés dans la bande de Gaza via le terminal de Kerem Shalom a augmenté de 60%.
  • A Jérusalem, les violences se poursuivent, visant notamment le tramway qui relie les deux parties de la ville (tirs de pierres et de cocktails Molotov).
L'accord de cessez-le-feu
  • Trois semaines après l'annonce du cessez-le-feu,le calme perdure. L'aide humanitaire continue d'affluer dans la bande de Gaza et les parties sont prêtes en vue de la reprise des négociations indirectes. Des responsables du Hamas ont fait référence à la reprise des combats. Ismail al-Ashqar, le responsable de la commission de l'intérieur et de la défense au Conseil législatif palestinien, a annoncé sur sa page Facebook qu'un dirigeant du Hamas avait déclaré que l'organisation n'envisageait pas de renouveler les combats, même en cas de retard dans mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu. Selon lui, tous les rapports concernant la reprise des combats sont inexacts (Al-Monitor, 12 septembre 2014).
Tsahal enquête sur des incidents isolés
  • Conformément aux directives du chef d'état-major, le lieutenant-général Benny Gantz, une commission de l'état-major dirigée par un général étudie des incidents isolés dans lesquels Tsahal a été impliqué dans l'Opération Bordure Protectrice. Jusqu'ici, plus de quarante cas ont été examinés. Cinquante autres le seront prochainement. Les cas font référence à des frappes aériennes et à des activités terrestres de Tsahal dans la bande de Gaza. Dans certains cas, des civils non impliqués dans les combats auraient été tués et des infrastructures médicales ou des installations de l'ONU auraient été touchées.
  • Jusqu'ici, la commission a terminé l'examen de 12 incidents et a remis ses conclusions à l'avocat militaire général qui a décidé la clôture de sept dossiers et l'ouverture d'une l'enquête dans deux cas : la mort de quatre enfants palestiniens sur une plage de la bande de Gaza le 16 juillet 2014 et l'atteinte d'une école dans laquelle 15 civils ont été tués le 24 juillet 2014. Trois autres cas sont en examen (Porte-parole de Tsahal, 10 septembre 2014).
Prévisions en vue de la reprise des négociations en Egypte
  • Selon Jamil Shahade, membre du comité exécutif de l'OLP, la direction palestinienne estime que les négociations avec Israël sous médiation égyptienne devraient reprendre dans deux semaines. D'après lui, les Egyptiens n'ont pas encore fixé la date de reprise des pourparlers et les invitations n'ont toujours pas été envoyées à la délégation palestinienne puisque selon lui, la date dépend d'Israël. Shahade a ajouté que la direction palestinienne prévoyait d'aborder dans les prochaines négociations la question de la libération des prisonniers de la quatrième étape et d'autres détenus de l'Accord Shalit. Il a précisé que la direction palestinienne refuserait la demande d'Israël de désarmer le Hamas. Selon lui, la question du désarmement ne pourra être abordée que lors de l'étape finale des négociations (Al-Ayyam, 15 septembre 2014).
  • Salah al-Bardawil, haut responsable du Hamas, a déclaré que les pourparlers reprendraient à la fin du mois suite à l'invitation officielle de la délégation égyptienne. Selon lui, la "résistance" possède de "très bonnes cartes" en vue des pourparlers, notamment les soldats israéliens pris en otage, le droit historique et légal de la "résistance" de mettre fin à l'occupation, la fermeté de la population palestinienne et sa capacité à donner une leçon difficile à Israël. Par ailleurs, il a ajouté que le Hamas n'aspirait pas à une nouvelle escalade et qu'Israël n'était pas non plus intéressé pour le moment (Filastin, 15 septembre 2014).
Position du Hamas au sujet des négociations avec Israël
  • Mussa Abu Marzouk, membre du cabinet politique du Hamas, a déclaré dans une interview que du point de vue religieux, les négociations avec Israël ne sont pas interdites. Selon lui, de même que le Hamas mène un "dialogue" avec Israël par le biais des armes, il peut mener des négociations par les mots. D'après Abu Marzouk, jusqu'ici, la politique du Hamas était de ne pas négocier avec Israël mais si la situation reste inchangée, cela pourrait devenir une demande populaire de la part des résidents de la bande de Gaza. Dans ce cas, le Hamas pourrait se retrouver contraint d'opter pour les négociations puisque la réalisation des droits des Gazaouites risquerait de se transformer en un fardeau lourd à porter pour l'administration de la bande de Gaza (Al-Quds, 10 septembre 2014).
  • Les propos d'Abu Marzouk ont provoqué une vague de réactions des responsables du Hamas et du Fatah. Les médias du Hamas ont préféré passer sous silence la référence aux négociations dans leurs comptes-rendus de l'interview (Al-Quds, 12 septembre 2014). Le bureau politique du Hamas a annoncé dans un communiqué que les négociations directes avec Israël ne s'inscrivaient pas dans la politique du mouvement (Hamas Info, 11 septembre 2014).
  • Ci-après les principales réactions :
  •  Ismail Haniya, le chef adjoint du bureau politique du Hamas, a déclaré que les Palestiniens ne renonceront pas à leurs droits et qu'ils sont opposés aux négociations directes avec Israël (Chaîne Al-Aqsa, 13 septembre 2014).
  • Mahmoud al-Zahar, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que la position du Hamas restait inchangée et qu'il n'y a pas de négociations directes avec Israël et qu'aucune question politique n'est actuellement en cours de négociations avec Israël. Il a ajouté qu'en cas d'échec des tentatives de Mahmoud Abbas de faire lever le blocus, d'ouvrir les terminaux et de bâtir un aéroport et un port, le Hamas pourrait chercher d'autres solutions (Al-Quds Al-Arabi, 12 septembre 2014).
  • Izzat al-Sharq, haut responsable du Hamas, a écrit sur sa page Facebook que les négociations avec Israël ne s'inscrivaient pas dans la politique du Hamas et n'étaient pas à son ordre du jour.
  •  Les porte-parole du Fatah ont également profité des propos d'Abu Marzouk pour vilipender le Hamas, notamment face aux critiques régulières visant le Fatah au sujet des négociations menées avec Israël. Ahmad Assaf, porte-parole du Fatah, a déclaré que les propos d'Abu Marzouk n'étaient pas surprenants puisque les négociations secrètes, directes et indirectes entre le Hamas et Israël via des médiateurs régionaux et internationaux n'ont jamais cessé. Selon lui, les négociations avec Israël en-dehors du cadre organisationnel légitime palestinien sont une trahison. Il a ajouté que le Fatah a toujours été au courant des négociations secrètes entre le Hamas et Israël sur les questions humanitaires et les propos d'Abu Marzouk sont un "détournement de la direction légitime du peuple palestinien tout en utilisant la carte des négociations avec Israël de manière indépendante" (Wafa, 11 septembre 2014).
  •  Dans une interview, Saeb Erekat, membre du comité exécutif de l'OLP, a déclaré qu'avec ces propos, le Hamas avait de fait annoncé ne pas être une organisation mais une autorité indépendante menant des négociations avec Israël (Chaîne officielle de télévision palestinienne, 11 septembre 2014).
Déclarations sur la politique du Hamas
  • Dans une conférence de presse organisée durant sa visite en Tunisie, Khaled Mashaal, le chef du bureau politique du Hamas, a déclaré que le Hamas soutient le processus politique et diplomatique en parallèle à toutes les options de lutte (cf., la lutte militaire). Selon lui, tous les moyens doivent se fonder sur la "résistance" qui forcera Israël à se retirer des terres des Palestiniens et incitera ces derniers à accepter toute forme de gestion de la lutte. Il a encore affirmé qu'ils "poursuivraient" les dirigeants israéliens dans le monde entier pour les punir et les faire juger pour leurs "crimes de guerre" (Chaîne Al-Aqsa, 13 septembre 2014).
  • Muhammad Nazal, membre du cabinet politique du Hamas, a averti d'une reprise de la confrontation militaire si certains acteurs empêchaient la conclusion d'une solution politique. Il a toutefois ajouté que si la vision politique menait à une impasse et en cas d'absence d'accomplissements politiques, le retour à la confrontation militaire est une possibilité. Faisant référence à Mahmoud Abbas, il a déclaré que ses propos pouvaient signifier son intention de désarmer la résistance et a affirmé que les armes de la "résistance" sont une "ligne rouge" (Al-Resalah.net, 12 septembre 2014).
Transfert en Turquie d'Imad al-Alami, membre du bureau politique du Hamas
  • Selon la presse palestinienne,Imad al-Alami, membre du bureau politique du Hamas, aurait été blessé durant l'Opération Bordure Protectrice et serait hospitalisé en Turquie. Selon des sources du Hamas, al-Alami aurait été blessé au 21ème jour de l'opération dans la frappe d'un bâtiment résidentiel situé près de son domicile. Selon ces sources, al-Alami aurait été gravement blessé et ses deux jambes auraient été amputées. Deux autres responsables du mouvement se trouvaient avec lui au moment des faits et auraient été légèrement blessés et hospitalisés dans la bande de Gaza, mais leur identité n'a pas été révélée. Il a reçu les premiers soins dans la bande de Gaza mais suite à l'aggravation de sa situation, il a été transféré en Turquie en coordination avec l'Egypte après l'annonce du cessez-le-feu (Quds News, 14 septembre 2014).
Soutien iranien au Palestiniens
  • Hashemi Rafsanjani, le président du Conseil de discernementd'Iran, a exprimé son soutien à la "résistance palestinienne", affirmant quel'Iran a armé les Palestiniens et protégera tous les Palestiniens. Il a ajouté que la puissance des Palestiniens était uniquement due à l'Iran (Fars, 10 septembre 2014).
Tirs de roquettes sur Israël
  • Depuis l'annonce de cessez-le-feu (26 août 2014), aucun impact de roquette ou d'obus de mortier n'a été signalé en Israël.

Tirs de roquettes sur Israël

Tentative d'attaque déjouée à Ariel
  • Le 9 septembre 2014, un chauffeur de taxi a tenté d'écraser intentionnellement des soldats de Tsahal patrouillant près d'Ariel en Samarie. Il n'y a pas eu de blessés. Le chauffeur palestinien a été arrêté et transféré pour interrogatoire (Porte-parole de Tsahal, 9 septembre 2014).
Poursuite des violences à Jérusalem
  • Dans le cadre de l'augmentation générale des attaques et des violences à Jérusalem, les incidents violents se sont multipliés dans les quartiers Est de la ville. Le tramway qui relie les deux parties de la ville est ainsi régulièrement pris pour cible. Depuis début Juillet 2014, près de cent incidents de tirs de pierres et de cocktails Molotov sur le tramway ont été recensés. Ainsi, le 12 septembre 2014, trois incidents de tirs de pierres ont été signalés sur le tramway. Il n'y a pas eu de blessés mais des dégâts ont été causés. Des responsables de la direction du tramway ont annoncé que sept voitures sur 23 avaient été placées en arrêt en raison des événements violents. Les dégâts causés jusqu'ici aux fenêtres des wagons sont estimés à un demi-million de shekels. Par ailleurs, les dégâts causés à l'infrastructure du tramway sont estimés à des dizaines de millions de shekels et le fait que des dizaines de milliers de passagers ont renoncé à l'utiliser a également des conséquences économiques (Haaretz, 16 septembre 2014).
  • Ci-après un aperçu des violences signalées cette semaine à Jérusalem :
  • Le 12 septembre 2014, à la fin des prières sur le Mont du Temple, des Palestiniens masqués ont lancé des pierres sur les forces de police. Trois Palestiniens ont été arrêtés.
  • Le 12 septembre 2014, des pierres ont été lancées sur un véhicule israélien dans le quartier de Wadi Joz. Une passagère du véhicule a été légèrement blessée.
Autres événements en Judée-Samarie
  • Les violences "habituelles" se poursuivent en Judée-Samarie dans le cadre de la "résistance populaire" : des pierres ont été lancées sur les forces de sécurité et sur des civils israéliens et des cocktails Molotov ont été lancés aux principaux carrefours de Judée-Samarie. Des manifestations ont par ailleurs été organisées dans les grandes villes et aux foyers "traditionnels" de confrontation (Bil'in, Ni'lin, Nabi Saleh, Qadoum, Beit Umar, etc.).
Protestations suite au suicide d'un détenu à Beersheba
  • Le 9 septembre 2014, Raed al-Jaabari, résident de Hébron âgé de 37 ans, s'est suicidé dans sa cellule dans la prison de Beersheba. Jaabari avait été accusé d'une tentative d'attaque dans le Gush Etsion en Juillet 2014 et était détenu jusqu'à la fin de son procès. Il avait affirmé n'avoir eu aucune intention de commettre une attaque et avoir perdu le contrôle de son véhicule en raison de l'influence d'un médicament (Haaretz, 9 septembre 2014).
  • Des milliers de personnes ont participé à ses funérailles et ont appelé à venger sa mort. Dans un discours, Issa Qaraqa, responsable de l'autorité des affaires des prisonniers, a accusé le gouvernement israélien et les autorités pénitentiaires d'avoir "tué avec barbarie" le détenu. Selon lui, l'autopsie effectuée par des médecins palestiniens à l'institut médico-légal d'Abu Dis a révélé qu'il avait été tué par des coups portés à la tête (Wafa, Al-Quds, 12 septembre 2014).
Réactions du Hamas suite à l'arrestation de ses membres en Judée-Samarie
  • Les services de sécurité de l'Autorité Palestinienne continuent d'arrêter des activistes du Hamas en Judée-Samarie. Le Hamas a appelé ses membres à s'opposer aux détentions et à ne pas se rendre aux convocations des services de sécurité de l'AP. Le Hamas a par ailleurs appelé l'AP à cesser "d'étendre les arrestations politiques" et à trouver d'autres options de consensus national (Filastin al-'Aan, 8 septembre 2014).
Le terminal de Kerem Shalom
  • Suite au cessez-le-feu, le nombre de vivres transitant par le terminal de Kerem Shalom a augmenté. Au mois de Septembre 2014, le nombre de camions ayant franchi le terminal a augmenté de 60%, avec un total de 317 camions depuis le début du mois (exact à la date du 14 septembre 2014). En Août 2014, 196 camions avaient emprunté le terminal (Coordinateur des activités du gouvernement dans les territoires, 14 septembre 2014).
Le terminal de Rafah
  • Le terminal de Rafah opère toujours de manière irrégulière. Mussa Abu Marzouk a déclaré dans une interview que le terminal attendait l'arrivée de représentants de l'AP (Chaîne Al-Quds, 12 septembre 2014). Azzam al-Ahmad, membre du comité central du Fatah et responsable de la délégation palestinienne à Gaza, a déclaré que l'Egypte avait le droit de ne pas procéder à l'ouverture intégrale du terminal de Rafah tant qu'il n'y a pas de gouvernement légitime chargé de sa gestion. Concernant les terminaux israéliens, il a annoncé que le mouvement avait été amplifié au terminal d'Erez et que le nombre de camions de vivres ayant emprunté le terminal de Kerem Shalom avait lui aussi augmenté. Il a ajouté que des matériaux de construction n'avaient pas encore été transférés dans la bande de Gaza (Anadolu, 9 septembre 2014).
La situation humanitaire dans la bande de Gaza
  • Selon un rapport de l'UNRWA (11 septembre 2014), 65774 Palestiniens se trouvent toujours dans 20 écoles de l'agence. Il s'agit d'une légère hausse du nombre de réfugiés vraisemblablement en raison du fait que de nombreux Gazaouites ont quitté les refuges publics et les maisons de leurs proches. L'UNRWA œuvre à réduire le nombre de résidents dans ses écoles au minimum afin de permettre la reprise de l'activité régulière des écoles avec le début de l'année scolaire.
  • Muhammad Mustafa, le vice-Premier ministre et ministre de l'Economie du gouvernement de consensus national, a déclaré que plus de 100 000 personnes, soit 20 000 familles, étaient toujours sans abri dans la bande de Gaza, en plus de 11000 blessés, dont plusieurs graves. Selon lui, avec la coopération de l'UNRWA et des organisations de l'ONU, une aide de 200-250 dollars sera versée à chaque famille sans abri (Wafa, 11 septembre 2014).

Droite : Résidents de la bande de Gaza dans les écoles de l'UNRWA (Palinfo, 10 septembre 2014). Gauche : Installation de caravanes à Khuza'a (Palinfo, 13 septembre 2014)
Droite : Résidents de la bande de Gaza dans les écoles de l'UNRWA (Palinfo, 10 septembre 2014). Gauche : Installation de caravanes à Khuza'a (Palinfo, 13 septembre 2014)

Reprise de l'année scolaire dans la bande de Gaza
  • Avec un retard de trois semaines, l'année scolaire a débuté dans la bande de Gaza le 14 septembre 2014. Un demi-million d'élèves ont commencé à étudier dans les écoles gouvernementales et privées et dans les établissements de l'UNRWA. Dans 80% des écoles, les cours devraient se dérouler en roulement. Durant les combats, 22 écoles ont été détruites et 120 autres ont été endommagées. Les élèves inscris dans les écoles détruites ont été temporairement transférés dans des écoles alternatives (Site Internet du ministère de l'Education de la bande de Gaza, 14 septembre 2014). L'UNRWA a annoncé que 240 de ses 252 écoles avaient ouvert leurs portes.

Droite : Elèves de la bande de Gaza (Filastin al-Yom, 14 septembre 2014). Gauche : Elèves dans des écoles (Wafa, 14 septembre 2014)
Droite : Elèves de la bande de Gaza (Filastin al-Yom, 14 septembre 2014). Gauche : Elèves dans des écoles (Wafa, 14 septembre 2014)

Activités de reconstruction de la bande de Gaza
  • Trois semaines après l'annonce du cessez-le-feu, les activités de reconstruction se déroulent avec lenteur. La plupart des activités sont concentrées sur les besoins immédiats de la population (domicile alternatif, vivres, etc.). Il semble que l'activité de construction et de réhabilitation des infrastructures détruites n'a pas encore débuté. Dans une interview, Mussa Abu Marzouk a déclaré que les Palestiniens imputaient la responsabilité de la destruction de la bande de Gaza à Israël et que la reconstruction devait débuter au plus tôt par le biais du gouvernement de consensus national, avec le soutien de l'ONU et de l'UNRWA. Selon Abu Marzouk, la priorité actuelle du Hamas est de réparer les dégâts, en renforçant le consensus national et en développant les capacités de la "résistance" en "cas d'urgence". Il a souligné que le Hamas n'était pas intéressé par la guerre mais y était prêt si elle lui était imposée (Chaîne Al-Quds, 12 septembre 2014).
  • L'approvisionnement en électricité dans la bande de Gaza est limité pour l'heure. Dans le cadre des tentatives de trouver une solution à la question de l'approvisionnement en électricité,WalidSaad Sayel, directeur de la compagnie d'électricité de la bande de Gaza, a déclaré que l'Autorité Palestinienne avait promis à la compagnie de fournir de l'essence pour la centrale électrique dans la période à venir. Selon lui, la centrale pourra commencer à opérer lorsque l'essence nécessaire à son fonctionnement sera livrée. Par ailleurs, il a déclaré être en contact avec l'AP au sujet du financement de l'importation d'essence face aux difficultés de collecter des fonds auprès des Gazaouites (Safa, 13 septembre 2014).
Aide internationale à la reconstruction de la bande de Gaza
  • Frode Mauring, le représentant du programme de développement de l'ONU auprès de l'AP, a déclaré que le programme de l'ONU allait allouer la somme d'un million de dollars aux refuges destinés à la population de la bande de Gaza. Selon lui, les fonds seront versés aux familles dont les maisons ont été endommagées ou détruites durant l'opération. Par ailleurs, l'organisation prévoit, en coopération avec le ministère des Travaux publics et du Logement et le Syndicat des entrepreneurs palestiniens, de procéder à l'évaluation globale des dégâts et des besoins de réhabilitation suite à la guerre dans la bande de Gaza (Site Internet du PNUD, 11 septembre 2014).
  • Riyad al-Maliki, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement de consensus national, a déclaré que les Palestiniens attendaient des pays qu'ils leur viennent en aide via le système de l'ONU pour faire entrer des matériaux de construction en quantité plus importante que ce qu'Israël permet (Ma'an, 15 septembre 2014).
  • En parallèle, les convois d'aide continuent d'affluer dans la bande de Gaza :
  • L'Iran a envoyé dix camions d'aide chargés de vivres, de médicaments et de tentes (Al-Manar, 13 septembre 2014).
  • Une équipe du Croissant-Rouge koweitiense trouve dans la bande de Gaza et a distribué 7000 colis de vivres aux familles palestiniennes dont les maisons ont été détruites (Agence de presse koweitienne, 13 septembre 2014)
  • Un cinquième convoi d'aide du Croissant-Rouge des Emirats arabes est arrivé dans la bande de Gaza via le terminal de Rafah. Le convoi comprend 20 camions chargés de colis de vivres, de vêtements et de médicaments (Filastin al-Yom, 9 septembre 2014). Le chef du convoi a déclaré que la délégation avait distribué 600 colis d'aide aux résidents dont les maisons ont été détruites dans le quartier de cheikh Zayed au Nord de la bande de Gaza (WAM, 12 septembre 2014).
  • 49 enfants de la bande de Gaza se sont envolés le 8 septembre 2014 pour l'Allemagne via le terminal de Rafah pour y recevoir un traitement médical (Site Internet du ministère palestinien de l'Intérieur, 9 septembre 2014).
Conférence des donateurs à la reconstruction de Gaza
  • Muhammad Mustafa, le vice-Premier ministre et ministre de l'Economie du gouvernement du consensus national, a déclaré que le gouvernement se préparait en vue de la conférence de reconstruction prévue le 12 octobre 2014 au Caire sous l'égide de Mahmoud Abbas. Il a déclaré espérer qu'en parallèle à la conférence, des efforts politiques supplémentaires seront effectués pour réhabiliter la bande de Gaza et permettre le passage de matériaux de construction de première nécessité. Selon lui, le gouvernement prévoit de présenter un rapport détaillé sur la stratégie de réhabilitation de la bande de Gaza en trois étapes qui sera effectuée dans les cinq prochaines années. Ci-après les étapes du programme (Wafa, 11 septembre 2014) :
  • Résidences alternatives aux sans-abrisdont le nombre est estimé à près de 100 000 (20 000 familles) par le financement d'un loyer en coopération avec les agences onusiennes.
  • Reconstruction des secteurs de l'économie, dont l'agriculture et l'industrie et le rétablissement des infrastructures d'électricité, d'eau et de communication.
  • Réhabilitation à long terme, dans le but d'empêcher le retour de la situation ex-ante avant les combats.
Les divergences entre le Fatah et le Hamas compliquent la reconstruction de la bande de Gaza
  • Selon des responsables du Hamas et du Jihad Islamique Palestinien (JIP), les divergences entre le Fatah et le Hamas sont l'une des raisons principales du retard des activités de reconstruction de la bande de Gaza. Ainsi, Ismail Haniya a déclaré dans une interview que la réhabilitation de la bande de Gaza était le droit des citoyens dont les maisons ont été détruites. Selon lui, la reconstruction doit débuter sans délai et ceux dont les maisons ont été détruites ne doivent pas payer le prix des divergences politiques (Site Internet Al-Khaleej, 12 septembre 2014).
  • Dans une conférence de presse organisée par le ministère de l'Education de la bande de Gaza sous la direction de Ziad Thabet, le ministre-adjoint de l'Education, le ministère de l'Education de l'AP a été critiqué pour sa gestion des problèmes du système éducatif dans la bande de Gaza en raison de son refus de collaborer avec le ministère de Gaza. Thabet a notamment affirmé que la coopération interministérielle était meilleure dans le passé que depuis la création du gouvernement de consensus national (Ma'an, 14 septembre 2014).
  •  Ziad al-Nakhaleh, le secrétaire-adjoint du JIP, a déclaré que les divergences entre le Hamas et le Fatah portaient préjudice à la reprise des négociations sur le cessez-le-feu. Il a appelé tous les acteurs à résoudre la crise entre le Fatah et le Hamas, ajoutant que ces désaccords retardent la reconstruction de la bande de Gaza (Ma'an, 13 septembre 2014).
Manifestations de commémoration visant à établir le "récit de victoire"
  • En parallèle aux activités de reconstruction de la bande de Gaza, des manifestations continuent d'être organisées par les diverses organisations terroristes afin de tenter d'établir leur "récit de la victoire". Le 13 septembre 2014, le JIP a ainsi organisé une manifestation à Gaza en présence de responsables de l'organisation. Muhammad al-Hindi, un des hauts responsables du JIP, a souligné le rôle des membres durant les combats (Filastin al-Yom, 13 septembre 2014).

Les responsables du JIP durant une manifestation organisée en mémoire des morts de la branche armée de l'organisation durant l'Opération Bordure Protectrice (Site Internet des Brigades de Jérusalem, 14 septembre 2014)
Les responsables du JIP durant une manifestation organisée en mémoire des morts de la branche armée de l'organisation durant l'Opération Bordure Protectrice (Site Internet des Brigades de Jérusalem, 14 septembre 2014)

  • Ismail Haniya a effectué une série de visites dans la bande de Gaza et a rencontré des résidents dont les maisons ont été détruites et des familles ayant perdu leurs proches dans les combats. Il s'est ainsi rendu à Khan Yunis, dans des camps de réfugiés du Centre de la bande de Gaza et à Rafah. Durant les visites, il a souligné que la reconstruction de la bande de Gaza ne devait pas être liée au désarmement des organisations et a affirmé que "les armes de la résistance palestinienne sont sacrées et la reconstruction avance" (Hamas Info, 10 septembre 2014).

Droite : Responsables du Hamas lors d'une manifestation à Khan Yunis. L'estrade est ornée de portraits de membres de la branche armée de Khan Yunis tués. Gauche : Des responsables du Hamas présentent leurs condoléances à la famille al-Astal dont plusieurs membres qui servaient dans les rangs des Brigades Izz al-Din al-Qassam ont été tués durant l'opération (Paldf, 10-11 septembre 2014)
Droite : Responsables du Hamas lors d'une manifestation à Khan Yunis. L'estrade est ornée de portraits de membres de la branche armée de Khan Yunis tués. Gauche : Des responsables du Hamas présentent leurs condoléances à la famille al-Astal dont plusieurs membres qui servaient dans les rangs des Brigades Izz al-Din al-Qassam ont été tués durant l'opération (Paldf, 10-11 septembre 2014)

Le Hamas reconnaît avoir tiré des roquettes depuis des secteurs proches d'écoles et d'hôpitaux
  • Pour la première fois depuis l'annonce de cessez-le-feu, des responsables du Hamas ont reconnu que l'organisation avait tiré des roquettes depuis des secteurs proches d'écoles et d'hôpitaux. Selon Ghazi Hamad, membre important du Hamas, la décision s'explique par la densité urbaine de la bande de Gaza. Selon lui, les roquettes tirées des secteurs peuplés ont été tirées depuis des lanceurs placés à une "distance de sécurité" de 200-300 mètres des bâtiments. Il a reconnu qu'il y avait eu des "erreurs" mais que le Hamas s'en est occupé immédiatement (AP, 12 septembre 2014).
Poursuite des activités en vue des appels aux organisations internationales
  • Ismail Haniya  a appelé Mahmoud Abbas à ratifier les Conventions de Genève afin de pouvoir faire juger les dirigeants israéliens. Selon lui, tous les responsables de la société palestinienne s'entendent sur le fait qu'il faut faire juger les dirigeants israéliens et que la ratification des Conventions de Genève revient à faire justice pour toutes les victimes palestiniennes. Il a souligné que tout retard était une négligence des victimes (Al-Raï, 11 septembre 2014).
  •  Amin Maqbul, le secrétaire du conseil révolutionnaire du Fatah, a déclaré que l'AP s'adresserait à la CPI de la Haye pour faire juger Israël pour ses crimes contre les civils de la bande de Gaza. Selon lui, l'AP fera appel aux organisations internationales après la réunion de l'Assemblée générale de l'ONU lors de laquelle Mahmoud Abbas doit prononcer un discours et faire référence aux "crimes d'Israël". D'après Maqbul, la décision de faire juger Israël a déjà été prise et seule la date de l'appel doit être fixée (Al-Resalah.net, 14 septembre 2014).
Activités de boycott d'Israël
  • Une délégation du groupe GUE/NGL[3] s'est rendue en Israël et a rencontré Omar al-Barghouti, responsable de la campagne BDS. Ce dernier a déclaré aux membres de la délégation que l'Union Européenne doit faire pression sur les compagnies qui "profitent de l'occupation israélienne" avec leurs biens, leurs intérêts et leurs activités. Selon Barghouti, le but de la campagne est de porter atteinte aux points faibles d'Israël et celui-ci considère la campagne comme une menace stratégique. Barghouti a ajouté qu'Israël devait être isolé sur tous les fronts. Selon lui, le seul marquage des produits des implantations est insuffisant et il faut appeler à l'embargo d'Israël (Site Internet officiel du groupe GUE/NGL, 7 septembre 2014).
Lancement de produits d'entretien portant des noms de roquettes
  • La compagnie palestinienne Teba de produits d'entretien et de cosmétiques a lancé une gamme de produits-vaisselle portant les noms de roquettes tirées sur Israël durant l'Opération Bordure Protectrice. Parmi les produits figurent un liquide-vaisselle baptisé M-75 et un autre portant le nom de R-160. Muhammad Zidane, le gérant de la compagnie, a expliqué que le lancement des nouveaux produits avait pour objectif de soutenir l'économie palestinienne et de proposer une alternative aux produits israéliens, dont 16% des bénéfices reviennent à Tsahal. Il a ajouté que les noms des produits avaient été inspirés par la fermeté des Gazaouites dans les combats et que le lancement de la gamme avait pour but de promouvoir la résistance économique aux produits israéliens (PNN, 14 septembre 2014).

La gamme de produits d'entretien (Dunia al-Watan)
La gamme de produits d'entretien (Dunia al-Watan)

Un arabe israélien de Nazareth rejoint les rangs de l'Etat islamique
  • Le journal londonien al-Raï al-Yom a annoncé que Rabiya Shahade, arabe israélien de Nazareth âgé de 25 ans et marié a quitté débuté 2014 son travail à Tel-Aviv et sa famille et a décidé de se rendre en Syrie pour rejoindre les rangs de l'Etat islamique. Dans une vidéo publiée par Shahade sur Youtube sous le pseudonyme "Abu Musaav al-Safuri" (faisant référence à son village d'origine, Safuriya), il a appelé à rejoindre le jihad en Syrie. Dans une autre vidéo, publiée en Mai 2014, il déclare "Nous sommes un peuple qui aime mourir pour Allah et vous aimez la vie. Nous aimons boire votre sang". Un de ses acolytes l'affuble sur la vidéo du surnom de "meurtrier palestinien".
  • Dans un entretien au site al-Arab, Shahade raconte son désir de partir pour le jihad en Syrie depuis des années. Concernant l'Etat islamique, dont il a rejoint les rangs, il précise que l'organisation protège les musulmans et les fidèles des autres religions et que son objectif en Syrie n'est pas uniquement de renverser le régime d'Assad mais de fonder un Etat islamique qui imposera les lois de l'islam (Al-Raï Al-Yom, Londres, 12 septembre 2014). Sur sa page Facebook, il a publié une photo de lui aux côtés d'un autre combattant de l'organisation et précise en en-tête qu'il n'accepte pas d'amis sur sa page (Page Facebook d'Abu Musaav al-Safuri, 15 septembre 2014)

Droite : Rabiya Shahade de Nazareth au cours d'une interview réalisée en Syrie (Site Internet Arab Net, 14 septembre 2014). Gauche : Rabiya Shahade appelle à rejoindre le jihad depuis la Syrie (Youtube, 20 février 2014)
Droite : Rabiya Shahade de Nazareth au cours d'une interview réalisée en Syrie (Site Internet Arab Net, 14 septembre 2014). Gauche : Rabiya Shahade appelle à rejoindre le jihad depuis la Syrie (Youtube, 20 février 2014)

[1]Exact à la date du 16 septembre 2014. Le graphique fait référence aux roquettes qui se sont abattues en territoire israélien et ne tient pas compte des obus de mortier et des tirs avortés de roquettes.
[2] Ces données ne tiennent pas compte des tirs d'obus de mortier.
[3]Groupe de partis européens de gauche comprenant 52 eurodéputés de 19 délégations politiques de 14 pays.