Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (31 juillet – 6 août 2013)

Tirs de roquettes

• Aucune roquette n'a été tirée sur Israël cette semaine.

Poursuite des activités violentes

• Cette semaine encore, les incidents violents se sont poursuivis dans le cadre des activités de "résistance populaire". Le 5 août dans la matinée, un autobus israélien a été visé par des pierres et endommagé près d'El-Aroub (région de Hébron) (Agence de presse Tazpit, 28 juillet 2013). En parallèle, les affrontements entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes se sont poursuivis aux points de friction habituels.
• Le 28 juillet 2013, un engin piégé factice a été découvert sur la route d'Alon, entre Kohav Hashahar et le carrefour de Megadlim. Des résidents ont identifié l'engin et appelé les démineurs. C'est la troisième fois qu'un engin piégé factice est découvert dans le secteur (Agence de presse Tazpit, 28 juillet 2013).

Diminution du nombre d'attentats en Juillet

• Durant le mois de Juillet 2013, une légère diminution du nombre d'attaques a été notée en Judée-Samarie et à Jérusalem. Au total, 76 attentats ont été commis au cours du mois^[3](par rapport à 99 en Juin), avec notamment 50 attaques en Judée-Samarie et 26 à Jérusalem. La plupart des attaques (près de 60) étaient des tirs de pierres et de cocktails Molotov. Onze étaient des poses d'engins piégés, quatre des tirs d'armes légères et une une attaque à l'arme blanche (Porte de Naplouse, 16 juillet 2013), dans laquelle un civil israélien a été blessé (Service de sécurité générale, 6 août 2013).

Situation au terminal de Rafah

• L'administration de facto du Hamas, alarmée par l'aggravation de la situation humanitaire dans la bande de Gaza en raison de la fermeture de Rafah, a appelé l'Egypte à ouvrir le terminal au passage des personnes et des biens (Filastin al-Yom, 31 juillet 2013). Le ministère des Affaires étrangères de l'administration de facto du Hamas a averti d'une "catastrophe humanitaire" dans la bande de Gaza en raison de la fermeture de Rafah et a appelé l'Egypte à œuvrer à sa réouverture. Le ministère a notamment précisé que les activités du terminal ont été réduites à quatre heures journalières et que seules 150 personnes sont autorisées à l'emprunter chaque jour (près de 20% de l'activité du terminal par rapport à la période d'avant la révolution en Egypte). Par ailleurs, des milliers de Palestiniens sont bloqués dans des pays arabes sans pourvoir rentrer à Gaza (Al-Jazeera, 2 août 2013).
• En parallèle, les activités égyptiennes de destruction des tunnels dans la région de la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte se poursuivent. Ainsi, l'armée égyptienne a découvert et détruit un réservoir d'essence d'une contenance de 2,5 millions de litres, avec près de 100 000 litres. Par ailleurs, deux pompes reliées au réservoir ont été détruites (Safa, 31 juillet 2013).

Annulation de la visite du Premier ministre turc à Gaza

• L'Egypte a annulé la visite dans la bande de Gaza du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. L'annulation est liée au soutien d'Erdogan au mouvement des Frères Musulmans d'Egypte et au Président déchu Mohamed Morsi. Erdogan prévoyait de longue date cette visite à Gaza et devait y entrer via l'Egypte (upi.com, 5 août 2013).

Dégradation des relations entre le Hamas et l'Autorité Palestinienne

• L'administration de facto du Hamas continue d'accuser l'Autorité Palestinienne et le Fatah d'encourager la campagne égyptienne anti-Hamas et d'inciter la population de la bande de Gaza contre le gouvernement du Hamas. A l'occasion d'une manifestation de protestation organisée au Nord de la bande de Gaza contre le Fatah, Musheir al-Masri, membre du Hamas au Conseil Législatif Palestinien, a appelé à faire juger les responsables de l'AP impliqués dans la campagne d'incitation (Palinfo, 31 juillet 2013).
• Ci-après d'autres propos de responsables du Hamas à ce sujet :

• Sami Abu Zuhri, porte-parole du Hamas, a accusé le Fatah d'être responsable de la campagne "Rébellion" dans les réseaux sociaux. Selon lui, la campagne n'a aucune base publique et n'est qu'une manœuvre politique organisée par le Fatah dans le cadre de sa lutte contre le Hamas (Filastin al-Yom, 4 août 2013).
• Islam Shawan, porte-parole du ministère de l'Intérieur de l'administration de facto du Hamas, a déclaré que son ministère était en possession de cassettes prouvant que l'AP a lancé une campagne d'incitation contre le Hamas. Au sujet des documents compromettants présentés par le Hamas, il a déclaré qu'ils avaient été saisis dans l'ordinateur personnel de l'un des activistes du Fatah arrêté par les services de sécurité du Hamas (Palinfo, 31 juillet 2013).
•  Musheir al-Masri, membre du Hamas au Conseil Législatif Palestinien, a déclaré que face au rôle du Fatah dans la campagne d'incitation contre le Hamas, ce dernier œuvrera contre le Fatah aux niveaux de propagande, juridiques et sécuritaires. Il a également menacé d'une escalade des activités du Hamas contre le Fatah en cas de poursuite de la campagne (Palpress, 1^er août 2013).

Relations Hamas-Iran

• Les signaux positifs du Hamas envers l'Iran continuent. Ainsi, dans un entretien, Mahmoud al-Zahar, haut responsable du Hamas, a déclaré que le mouvement du Hamas n'avait pas perdu ses alliés l'Iran et la Syrie. Selon lui, l'Iran n'a pas coupé ses liens avec le Hamas mais les relations se sont dégradées (ASIA, 2 août 2013). Osama Hamdan, responsable des relations externes du bureau politique du Hamas, a affirmé que le Hamas avait commencé à réhabiliter ses liens avec l'Iran. Selon lui, il existe entre les deux entités un accord au sujet de la question palestinienne mais des différents sur la question syrienne (Al-resala.net, 29 juillet 2013). Par ailleurs, le quotidien libanais al-Akhbar, proche du Hezbollah, a annoncé que l'Iran et le Hezbollah avaient décidé de renouveler leurs relations avec le Hamas sur une nouvelle base mais que la décision dépendait du Hamas. 

Reprise des négociations entre Palestiniens et Israël

• Suite aux pourparlers initiaux à Washington et après une rencontre entre le Président Obama, le secrétaire d'Etat américain John Kerry, la ministre israélienne de la Justice Tipi Līvāni et le principal négociateur palestinien Saeb Erekat, le porte-parole de la Maison Blanche a annoncé que les négociations entre Israël et les palestiniens sous égide américaine étaient en cours. Le porte-parole a refusé de donner des détails supplémentaires (Site Internet de la Maison Blanche, 31 juillet 2013).

Conclusion de la rencontre à Washington (Page Facebook de Tipi Līvāni, 31 juillet 2013)

• Durant sa visite en Egypte,Mahmoud Abbas a déclaré que dans le cadre d'une solution sur le statut final, il n'y aurait pas de présence israélienne civile ou militaire dans les frontières de l'Etat palestinien (Wafa, 30 juillet 2013). Saeb Erekat, principal négociateur palestinien, a confirmé que des prisonniers seraient libérés en quatre étapes. Selon lui, Israël aurait accepté de libérer 26 détenus le 13 août. Il a ajouté que la direction palestinienne avait annoncé aux Etats-Unis et à Israël qu'elle n'accepterait aucune solution provisoire et qu'elle œuvre à soumettre toutes les questions-clé lors des négociations, notamment celles des frontières, de Jérusalem, des réfugiés, de l'eau et des implantations. Il a ajouté que l'AP était intéressée à revenir à l'accord atteint selon lui dans le passé entre Mahmoud Abbas et Ehud Olmeto selon lequel une force internationale sera déployée dans le futur Etat palestinien (Ma'an, 3 août 2013).
• Le Hamas continue d'exprimer sa vive opposition à la reprise des pourparlers entre Israël et l'AP. Dans sa réunion hebdomadaire, l'administration de facto du Hamas a condamné le retour de l'AP aux pourparlers avec Israël, qualifiant la décision de "nouveau maillon dans une chaîne d'échecs" ayant une influence négative sur le problème palestinien. Il a également averti qu'Israël et les Etats-Unis profiteraient des négociations pour couvrir leurs "plans d'occupation" et imposer des sacrifices à l'AP (Filastin al-A'an, 31 juillet 2013).

• Mahmoud al-Zahar, haut responsable du Hamas, a déclaré que le Hamas n'accordait aucune légitimité à la mesure et que Mahmoud Abbas ne représente pas toute la rue palestinienne (ASIA, 2 août 2013).Yousef al-Rizqa, conseiller politique d'Ismail Haniya, a déclaré que la reprise des négociations entre Israël et l'AP était l'étape la plus dangereuse de l'histoire de la question palestinienne. Il a ajouté que l'ambiance des débats à Washington rappelait celle d'Oslo, qui a conduit au "retour de la question palestinienne cinquante ans en arrière" (Al-resala.net, 30 juillet 2013).

Début au Nigeria du procès de trois citoyens libanais soupçonnés d'agir pour le compte du Hezbollah

• Le procès de trois ressortissants libanais arrêtés en possession d'armes a débuté au Nigeria. Le procureur nigérien a rajouté de nouvelles charges à leur encontre, les accusant de liens avec le Hezbollah, d'avoir planifié des attentats contre des cibles occidentales et israéliennes au Nigeria,de blanchiment d'argent et d'importation illégale de biens. Le procureur a également décidé de limiter l'accès aux audiences et de ne pas révéler l'identité des témoins pour des raisons sécuritaires. Les trois individus ont reconnu leur affiliation au Hezbollah mais ont réfuté les autres accusations (AFP, 30 juillet 2013). Les trois hommes ont été arrêtés le 28 mai 2013 dans la ville de Kano au Nord-Est du Nigeria après la découverte d'une cachette d'armes dans l'appartement de l'un d'entre eux.^[5]

Arrestation d'Arabes israéliens soupçonnés de collaborer avec le Hezbollah

• Au mois de Mai 2013, plusieurs Arabes israéliens de la ville de S'effara ont été arrêtés, soupçonnés d'avoir été recrutés par le Hezbollah et d'avoir exécuté des missions de collecte de renseignements en Israël. Parmi les arrêtés figurent Zaher Yusifoun, résident de Shefaram, âgé de 46 ans. Il a avoué avoir été recruté par le Hezbollah en 2007 durant un pèlerinage en Arabie Saoudite (Services de sécurité générale, Juillet 2013).
• Durant son interrogatoire, Yusifoun a révélé avoir été recruté par deux activistes de l'organisation : Muhammad Mashaal, Libanais résidant au Danemark (alias Abu Ismail), et Khaled al-Nablousi, qui s'était présenté comme un membre de la "résistance libanaise" (autre nom du Hezbollah). Du moment de son recrutement jusqu'à son arrestation, Yusifoun a gardé le contact avec Mashaal par divers moyens (téléphone, émissaires et une rencontre en Arabie). Yusifoun a transmis à ses recruteurs des informations sur les mœurs des Arabes israéliens, sur les dispositifs sécuritaires aux terminaux frontaliers ainsi que des noms d'Arabes israéliens pouvant potentiellement être recrutés par le Hezbollah.
• Mashaal, le recruteur de Yusifoun, est connu depuis des années comme organisateur de pèlerinages à la Mecque et a déjà tenté de recruter des Arabes israéliens pour le compte du Hezbollah. En 2008, il a recruté Aadel Warda, citoyen israélien résident au Danemark, et lui a demandé de recueillir des renseignements en Israël. Warda a été arrêté à son entrée en Israël avant d'avoir pu réaliser sa mission.
• Le Hezbollahs'efforce également de recruterdes Arabes israéliens dans le cadre de ses tentatives d'obtenir des informations sur Israël. Plusieurs cas ont été déjoués dans le passé. Ainsi, en Septembre 2012, MiladMuhammad Mahmoud Khatib, du village de Majd al-Kurum en Galilée, a reconnu durant son interrogatoire avoir été recruté par un Libanais vivant au Danemark, qui lui a donné une série de missions de sécurité en Israël. Le 24 octobre 2012, IssamHashem Ali Mushahrna, un Arabe israélien de Jérusalem Est (Jabal Mukaber) a été arrêté. Au cours de son interrogatoire, il a avoué avoir été recruté par le Hezbollah à l'occasion d'une visite au Liban en Juin 2012. Son recruteur lui avait ordonné de retourner en Israël et de rester en contact avec le Hezbollah via Internet^[5].

Le monde musulman chiite célèbre la Journée de Jérusalem

• Le 2août 2013, dernier vendredi du mois du ramadan, la Journée internationale de Jérusalem, organisée sous égide iranienne, a été marquée par des défilés, des manifestations et des rassemblements à travers le monde arabo-musulman et dans les communautés musulmanes occidentales. Les principaux événements, comme d'habitude, ont eu  lieu en Iran, en présence des dirigeants du régime.
• Ci-après les caractéristiques des événements :

• Thèmes – Comme chaque année, les évènements ont été mis à profit pour lancer une campagne d'incitation contre Israël et les Etats-Unis en appelant à leur élimination. Ainsi, des appels critiquant la reprise des négociations entre Israël et les Palestiniens et des appels de soutien à la Syrie et au régime du Président Assad ont été lancés.
• Participation faible en dehors d'Iran –  Le centre des événements était en Iran. Dans les autres pays (comme l'année dernière), la participation était faible. Il semble que sur le fond des événements dramatiques qui frappent le Moyen-Orient (la seconde révolution égyptienne, la guerre ininterrompue en Syrie), la question palestinienne en général et la Journée de Jérusalem en particulier jouissent de moins d'attention. Il se peut que le faible nombre de participants cette année soit également lié à la critique contre l'Iran qui trouve écho dans le monde musulman sunnite pour son soutien au régime d'Assad.
•  Caractère irano-chiite des événements – En dépit du désir d'octroyer à la Journée de Jérusalem un caractère musulman général, elle est toujours assimilée à un événement irano-chiite. La plupart des événements sont organisés par les communautés chiites dans les pays divers et les participants sont des chiites ou des activistes pro-iraniens Cette année, l'absence de sunnites a ainsi été flagrante, peut être en signe de protestation contre les combats en Syrie et le soutien du régime d'Assad par l'Iran et le Hezbollah.
•  Couverture médiatique – Les évènements ont joui d'une modeste couverture médiatique. La plupart des rapports sur les événements dans le monde ont été publiés dans la presse iranienne.

• Une attention particulière a été accordée dans la presse aux propos du nouveau Président iranien Hassan Rohani. Durant le défilé de la Journée de Jérusalem à Téhéran, Rohani a ainsi déploré l'existence depuis des années d'une "plaie dans le corps du monde islamique, sous l'ombre de l'occupation de la Palestine et de la sainte Al-Quds". Rohani s'est abstenu de faire explicitement référence à Israël, permettant aux Iraniens d'affirmer que ses propos avaient été déformés. Par ailleurs, durant les événements en Iran et au Liban, des appels ont été entendus à éliminer Israël (ainsi, une affiche citant les propos de Khamenei déclarant que "le régime sioniste doit tomber" ou le discours de Hassan Nasrallah citant les propos de Khomeiny selon lequel "Israël est une tumeur maligne qu'il faut déraciner").

Visite d'une délégation palestinienne à bord du Mavi Marmara

• L'organisation IHH a organisé un repas de rupture du jeûne à bord du Mavi Marmara ancré à Istanbul, en présence d'une délégation palestinienne composée d'Issa Qaraqa, le ministre des Affaires des prisonniers, de Qadoura Fares, le président du club du prisonnier palestinien, du mufti de Jérusalem et de Muhammad Barake, le président du parti communiste israélien Hadash. Les familles des victimes étaient également présentes. Bülent Yildirim, le président de l'IHH, responsable de l'envoi du navire, a déclaré que la Turquie continuerait d'apporter son soutien au peuple palestinien. Durant la visite de la délégation palestinienne en Turquie, la création d'un fonds turc de solidarité avec la Palestine chargé de recueillir des fonds pour les détenus palestiniens a également été annoncée (Wafa, 2 août 2013).