Pleins feux sur le jihad mondial (25 février – 2 mars 2016)

Pleins feux sur le jihad mondial

Pleins feux sur le jihad mondial

La scène de l'attaque dans le quartier chiite de Madinat Sadr (mangish.net, 28 février 2016)

La scène de l'attaque dans le quartier chiite de Madinat Sadr (mangish.net, 28 février 2016)

Le marché animé du vendredi à Mossoul (Akhbar Dawlat al-Islam, 23 février 2016)

Le marché animé du vendredi à Mossoul (Akhbar Dawlat al-Islam, 23 février 2016)

Membres de la police de moralité de l'Etat islamique (Hisba) sur le marché de Mossoul.

Membres de la police de moralité de l'Etat islamique (Hisba) sur le marché de Mossoul.

La nouvelle mosquée Abu Bakr al-Baghdadi (Akhbar Dawlat al-Islam, 23 février 2016)

La nouvelle mosquée Abu Bakr al-Baghdadi (Akhbar Dawlat al-Islam, 23 février 2016)

Le fondateur de Facebook Mark Zuckerberg et le fondateur de Twitter Jack Dorsey pris pour cible dans une vidéo de l'Etat islamique

Le fondateur de Facebook Mark Zuckerberg et le fondateur de Twitter Jack Dorsey pris pour cible dans une vidéo de l'Etat islamique


Principaux points

  • Le cessez-le-feu en Syrie entre le régime syrien et les organisations rebelles non-jihadistes (soi-disant modérées), validé par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, est entré en vigueur dans la nuit du 26 au 27 février 2016. Les jours suivants, une baisse marquée de l'intensité des combats a été notée dans les zones où l'accord est censé être appliqué. Les violations à ce jour ont été peu nombreuses et locales. Un centre de contrôle russe (à la base aérienne de Hmeymim en Syrie) et un centre de surveillance américain (à Amman) supervisent la mise en œuvre du cessez-le-feu et essaient de localiser et de contenir les violations.
  • Cependant, dans les régions où opère l'Etat islamique à l'Est et au Nord de la Syrie, les combats ont continué entre l'Etat islamique d'une part et l'armée syrienne et les forces kurdes de l'autre. Des frappes aériennes ont également été menées par la Russie, les États-Unis et les pays de la coalition, et le régime syrien. Le leader du Front Al-Nusra, la branche d'Al-Qaïda en Syrie (une organisation qui a été exclue du cessez-le-feu) a appelé les organisations rebelles à continuer à se battre contre le régime syrien et à multiplier leurs attaques.
  • Cette semaine, l'Etat islamique a réalisé plusieurs initiatives offensives remarquables sur le terrain :au Sud-Est d'Alep, l'Etat islamique a réussi à reprendre la ville de Khanaser, en coopération avec d'autres organisations rebelles, coupant ainsi l'importante ligne d'alimentation reliant Homs à Alep. Près de la frontière avec la Turquie, l'Etat islamique a attaqué les forces kurdes dans la ville de Tell Abyad (avec le soutien indirect des tirs d'artillerie de l'armée turque dirigés contre les forces kurdes qui, du point de vue de la Turquie, ne sont pas incluses dans le cessez-le-feu). Dans la ville d'Al-Shadadi, au Sud d'Al-Hasaka, l'Etat islamique a lancé une contre-attaque contre les forces kurdes qui avaient pris la ville, apparemment sans succès. En Irak, l'Etat islamique a continué à mener des attaques terroristes meurtrières dans les quartiers chiites de Bagdad (plus d'une centaine de décès).

 

L'accord de cessez-le-feu

  • Le 26 février 2016 à minuit,le cessez-le-feu entre le régime syrien et ses partisans et quelques-unes des organisations rebelles est entré en vigueur. La première phase de l'accord a été limitée à deux semaines. L'accord ne comprend pas l'Etat islamique, le Front Al-Nusra et plusieurs autres organisations terroristes. C'est la première fois depuis le début des affrontements en Syrie, en 2011, qu'un accord global de cessez-le-feu est signé entre le régime syrien et certaines des organisations rebelles sous les auspices de l'ONU et les superpuissances internationales.
  • Le cessez-le-feu a été validé par la Résolution 2268 du Conseil de sécurité des Nations Unies. La résolution exprime son soutien sans réserve à la déclaration conjointe des États-Unis et de la Russie du 22 février 2016 en ce qui concerne le cessez-le-feu en Syrie.[1]Le Conseil de sécurité de l'ONU a exigé la mise en œuvre complète et immédiate de la Résolution 2254 du Conseil de sécurité (du 18 décembre 2015) dans le but de créer des conditions qui conduiront à un dialogue politique sur la fin de la crise en Syrie (Site Internet UN Reports, 26 février 2016).
  • Afin de contrôler la mise en œuvre du cessez-le-feu, deux centres de suivi ont été mis en place : un centre de surveillance russe, qui opère à la base aérienne de Hmeymim en Syrie, et un centre de surveillance américain, qui opère à Amman. Le centre de la base aérienne de Hmeymim est occupé par des officiers russes et est équipé de matériel de communication avancée (RT, 27 février 2016). Le centre est équipé de cartes indiquant l'emplacement des organisations rebelles qui ont exprimé leur accord sur le cessez-le-feu (Dimashq al-Aan, 24 février 2016). La Russie utilise des drones et d'autres moyens de renseignement pour superviser la mise en œuvre de l'accord (Spoutnik, 1er mars 2016).Le centre russe a commencé à publier des rapports quotidiens sur la mise en œuvre du cessez-le-feu. Selon un officier syrien, chaque violation est documentée et envoyée au centre de la base aérienne de Hmeymim, et de là au côté américain à Amman (Page Facebook Dimashq al-Aan, 28 février 2016).
  • A la veille de la trêve, toutes les parties impliquées dans les combats ont intensifié leurs attaques dans toute la Syrie. Cependant, depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, l'intensité des affrontements a diminué de manière significative. En dehors de quelques violations locales, le cessez-le-feu a été maintenu dans les zones où il est censé être appliqué. Cependant, les combats ont continué dans les régions où l'Etat islamique est actif (voir ci-dessous). Le premier jour de la mise en œuvre du cessez-le-feu, neuf violations ont été signalées, y compris des tirs d'artillerie du côté turc de la frontière sur les forces kurdes à Tell Abyad (Sky News, 28 février 2016). Les Russes ont demandé au centre américain d'Amman de traiter la question avec la Turquie par voie diplomatique [2](Al-Manar TV, 28 février 2016). Le 29 février 2016, le Croissant-Rouge a signalé l'arrivée de la première expédition d'aide humanitaire de l'ONU dans les villes assiégées de Syrie (AFP, 29 février 2016).
Le dirigeant d'Al-Nusra appelle à refuser l'accord de cessez-le-feu en Syrie
  • Un enregistrement audio attribué à Abu Muhammad al-Julani, le dirigeant du Front Al-Nusra, la branche d'Al-Qaïda en Syrie, a été publié le 26 février 2016. La bande est intitulée : "Voilà ce qu'Allah et son messager nous avaient promis". Al-Julani y condamne vivement l'accord de cessez-le-feu (dans lequel son organisation n'est pas incluse) et affirme qu'il va mener à la fin de la révolution et permettre à Bachar el-Assad de rester au pouvoir. Il appelle le peuple syrien à refuser l'accord de cessez-le-feu et les organisations rebelles à poursuivre le combat contre le régime syrien et à augmenter leurs attaques. Il appelle les habitants de Syrie à ne pas croire aux promesses des Etats-Unis qui, au cours des cinq dernières années, "ont présenté des positions changeantes et des mensonges" et ajoute que les seules négociations ont lieu en combattant (Orient, 26 février 2016).

La campagne américaine contre l'Etat islamique

  • La coalition américaine a continué à mener des attaques en Irak et en Syrie contre des cibles de l'Etat islamique et d'autres organisations terroristes qui ne sont pas incluses dans l'accord de cessez-le-feu. Pendant la semaine, les avions des pays de la coalition ont mené des dizaines de frappes aériennes, se concentrant sur les zones de Mossoul et Ramadi, où les combats se déroulent entre l'armée irakienne et l'Etat islamique. En Syrie, le nombre de frappes aériennes contre des cibles de l'Etat islamique a augmenté, en particulier dans la région d'Al-Hasaka, où des affrontements ont été signalés entre les forces kurdes et l'Etat islamique, qui tente de reprendre la ville d'Al-Shadadi des Kurdes (voir ci-dessous).
  • Le Président américain Barack Obama a déclaré que les Etats-Unis feraient tout leur possible pour garantir le succès de l'accord, en dépit des doutes sur les perspectives de sa mise en œuvre. Obama a réitéré que l'accord ne concerne pas l'Etat islamique ni le Front et Al-Nusra et que la coalition internationale continuera de se battre contre ces deux organisations jusqu'à ce qu'elles soient vaincues. Il a ajouté que le Président Assad doit être évincé et qu'il n'y a pas d'autre alternative. Il a souligné que le sort d'Assad reste source de controverse entre les Etats-Unis et la Russie et l'Iran (Sky News, 26 février 2016).

Implication de la Russie dans la guerre civile en Syrie

  • Après une suspension de 24 heures, l'armée de l'air russe a renouvelé ses frappes aériennes sur toute la Syrie. Le chef de la division des opérations de la Fédération de Russie a souligné que l'armée de l'air russe avait cessé ses frappes aériennes dans les zones sous le contrôle des "groupes d'opposition" qui ont signé l'accord de cessez-le-feu (Spoutnik, 27 février 2016). Toutefois, des avions russes ont continué à attaques des cibles des organisations qui ne sont pas incluses dans l'accord, bien que l'intensité des frappes aériennes ait apparemment diminué.

Principaux développements en Syrie

La région au Sud-Est d'Alep
  • Les efforts de lutte contre l'Etat islamique dans et autour de la ville de Khanaser (Sud-Est d'Alep), qui ont débuté le 22 février 2016, se poursuivent. Selon les rapports de cette semaine, l'Etat islamique, en coopération avec d'autres organisations rebelles, a réussi à reprendre la ville de Khanaser. Suite à ses réalisations dans la région de Khanaser, l'Etat islamique a réussi à couper l'importante route d'approvisionnement du régime syrien reliant Homs aux  forces syriennes dans la province d'Alep. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, l'Etat islamique et plusieurs autres organisations ont procédé à une vaste opération contre l'armée syrienne. Des combattants en provenance du Turkménistan et du Caucase ont participé à l'attaque. L'Etat islamique a également effectué des attaques suicide qui ont fait plusieurs dizaines de morts dans les rangs de l'armée syrienne (Al-Sharq Al-Awsat, As-Safir, 24 février 2016).
Province d'Al-Hasakah
  • Des membres de l'Etat islamique dans la région d'Al-Hasakah ont lancé une contre-attaque sur la ville d'Al-Shadadi,qui a été reprise par les forces kurdes le 19 février 2016. De violents affrontements ont été signalés dans la ville, et l'Etat islamique a fait exploser des voitures piégées contre des positions des forces kurdes. On ignore encore qui contrôle la ville, mais les Kurdes semblent avoir la main haute (Al-Mayadeen; Khatwa, 28 février 2016).
Deir al-Zor
  • Les forces du régime syrien ont attaqué des concentrations de membres de l'Etat islamique près de la base aérienne de Deir al-Zor et dans plusieurs villages de la région (Page Twitter de Hussein Mortada, 24 février 2016). Plus de 20 membres de l'Etat islamique auraient été tués. Les forces syriennes auraient détruit un tunnel appartenant à l'Etat islamique dans le quartier d'Al-Sina'ah, au Sud-Est de Deir al-Zor (Dimashq al-Aan, 28 février 2016).
La province d'Al-Raqqah
  • Au cours de la semaine, l'Etat islamique a attaqué les forces kurdes dans et autour de la ville de Tell Abyad, qui est tombée aux mains des Kurdes début 2015 (ainsi que les villes de Kobani et d'Al-Hasaka). Dans la région de Tell Abyad, près de la frontière avec la Turquie, des affrontements ont été signalés entre l'Etat islamique et les forces kurdes, qui ont reçu le soutien aérien des États-Unis et de la coalition internationale. D'autre part, l'armée turque a tiré de l'artillerie lourde sur les forces kurdes. Selon les rapports des médias turcs, les forces kurdes (GPJ) œuvrent à nettoyer le secteur des membres de l'Etat islamique. Plus de 70 membres de l'organisation et plus de 20 combattants kurdes ont été tués dans ces combats (Observatoire syrien des droits de l'homme, 27 février 2016).

Principaux développements en Irak

La province d'Al-Anbar
Ramadi
  • L'armée irakienne poursuit ses efforts pour nettoyer la ville de Ramadi et ses environs. L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de la mort de 44 soldats de l'armée irakienne dans deux attaques menées à l'Ouest de Ramadi. L'organisation a affirmé qu'un de ses membres avait fait exploser une voiture piégée près d'un siège irakien (Aamaq, 27 février 2016). Des membres de l'Etat islamique ont également tiré de l'artillerie lourde sur la partie orientale de Ramadi, tuant neuf personnes (Al-Sumaria, 28 février 2016).
Fallujah

L'armée irakienne a lancé une campagne pour conquérir la ville de Fallujah, contrôlée par l'Etat islamique depuis début 2014.L'armée irakienne aurait attaqué la ville de trois routes simultanément. Selon les rapports, l'armée irakienne aurait réussi à reprendre plusieurs zones dans la banlieue Sud de la ville (Al-Sharq Al-Awsat, 28 février 2016). Les forces de l'armée irakienne seraient parvenues à une distance d'environ six kilomètres de l'entrée Ouest de la ville (Al-Mada, 29 février 2016). Dans un effort de reprendre Falloujah, l'armée irakienne reçoit l'aide des forces tribales locales et le soutien aérien des pays membres de la coalition internationale contre l'Etat islamique (Sky News en arabe, 27 février 2016).

Bagdad
  • Cette semaine, l'Etat islamique a continué à mener des attaques terroristes dans les quartiers chiites de Bagdad :
  • Le 25 février 2016, l'Etat islamique a réalisé un attentat double suicide contre une installation sociale et religieuse chiite dans le quartier de Shaala au Nord-Ouest de Bagdad. L'attaque a tué au moins 15 personnes. L'attaque a été menée par deux terroristes suicide : l'un s'est fait sauter avec une ceinture d'explosifs dans un groupe de chiites et l'autre s'est fait exploser lorsque les forces irakiennes sont arrivées sur place. L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque.
  • Le 28 février 2016, l'Etat islamique a réalisé un attentat suicide avec deux terroristes suicide à moto. L'attaque a été menée dans un marché ouvert dans le quartier chiite de Madinat Sadr. Environ 90 personnes ont été tuées et une centaine d'autres ont été blessées (Al-Sumaria, 29 février 2016; Al-Jazeera, 28 février 2016). L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque.
La région de Samarra
  • Un officier irakien, dont l'identité est inconnue, a déclaré que le 1er mars 2016, environ 7.000 soldats irakiens ont commencé une opération visant à nettoyer le secteur allant de Samarra à Baiji (Nord de Bagdad) de la présence de membres de l'Etat islamique. Selon l'officier, les forces irakiennes reçoivent l'appui aérien de l'armée de l'air irakienne et des pays de la coalition (AFP, 1er mars 2016). Nous n'avons pas plus de détails sur l'opération irakienne à ce stade.
La province de Ninive
Mossoul
  • Le 26 février 2016, l'Etat islamique a publié des photos du marché du vendredi dans la ville de Mossoul, qui est sous son contrôle. Les photos montrent aussi une nouvelle mosquée, baptisée du nom du dirigeant de l'organisation Abu Bakr al-Bagdadi, probablement située près du marché ouvert (Akhbar Dawlat al-Islam, 23 février 2016). Les photos font partie d'une campagne de propagande de l'Etat islamique destinée à prouver que la vie quotidienne dans les grandes villes sous son contrôle se déroule normalement.

L'Egypte et la péninsule du Sinaï

  • Au cours de la semaine, les forces de sécurité égyptiennes ont poursuivi leurs activités contre la Province du Sinaï de l'Etat islamique, principalement dans les régions de Cheikh Zoweid, Al-Arish et Rafah. Les forces de sécurité égyptiennes ont effectué des dizaines d'arrestations, ont contrôlé les routes pour détecter et neutraliser des engins piégés et ont également confisqué de grandes quantités d'armes, y compris des missiles antiaériens (Al-Masry Al-Youm, 24 février 2016).
  • Les membres de la Province du Sinaï de l'Etat islamique ont continué leurs activités de guérilla contre les forces égyptiennes, notamment en posant des engins piégés en bordure de route. Les forces de sécurité  égyptiennes ont subi un certain nombre de pertes. La Province du Sinaï de l'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de plusieurs incidents, y compris l'explosion d'un véhicule blindé de l'armée égyptienne au Sud Rafah, dans laquelle deux soldats ont été tués et deux autres blessés (Misr Al-Ikhbariya, 27 février 2016).
  • L'Etat islamiqueaffirme avoir mis en place, pour la première fois, des "barrages temporaires" dans la région de Jisr al-Wadi, au Centre d'Al-Arish. Les cartes d'identité des passants sont vérifiées à ces points de contrôle, afin d'identifier les individus recherchés par l'Etat islamique pour collaborer avec les forces de sécurité égyptiennes (Aamaq, 27 février 2016). D'autre part, selon une "source de sécurité," égyptienne, des véhicules blindés ont été déployés dans les principales rues d'Al-Arish après que des terroristes ont tué deux civils sur une place publique. Les forces de sécurité auraient passé la région au peigne fin à la recherche d'une cellule terroriste (Dot Misr, 1er mars 2016).

Le jihad mondial dans d'autres pays

Libye
Implication des pays occidentaux dans les activités contre l'Etat islamique
  • Le 28 février 2016, des avions ont attaqué un convoi de membres de l'Etat islamique près de Bani Walid, dans le Nord de la Libye (environ 115 km au Sud de la ville de Misrata). Personne n'a revendiqué la responsabilité de l'attaque aérienne. Un haut responsable du Pentagone a déclaré que les Etats-Unis n'étaient pas impliqués dans le raid aérien (Reuters, 28 février 2016). Selon un article paru dans le journal britannique The Telegraph, des conseillers en sécurité de Grande-Bretagne et des forces spéciales de l'armée des États-Unis travaillent ensemble dans la guerre contre l'Etat islamique dans la zone de Misrata, au Nord-Ouest de la Libye. Selon cet article, les forces américaines offrent une formation tactique à plusieurs locales. Le gouvernement anglais a refusé de commenter (The Telegraph, 28 février 2016).
  • Le Président français François Hollande aurait ordonné aux unités d'élite françaises et à de hauts responsables du renseignement de prendre part à une activité militaire clandestine en Libye. Le ministre français de la Défense a refusé de commenter le rapport (RT, 24 février 2016). Un commandant de l'armée libyenne sous le commandement de Khalifa Haftar a confirmé la présence de conseillers militaires français qui aident les forces de Haftar à Benghazi (Portail Al-Wasat, 25 février 2016; Reuters, 24-25 février 2016; Agence libyenne de nouvelles, 25 février 2016).
Sabratah
  • Les luttes de pouvoir se poursuivent entre l'Etat islamique et ses adversaires dans la ville de Sabratah.Selon les rapports des médias, l'organisation a réussi à prendre le contrôle du centre-ville pendant plusieurs heures, y compris le bâtiment de la direction de la sûreté. Plus tard, après des combats avec des milices aidées par les forces militaires de Tripoli, les membres de l'Etat islamique se sont retirés de la ville, après l'exécution de 12 employés de la direction de la sécurité (Newsweek, 24 février 2016; Bawabat Ifriqya Al-Ikhbariya, 27 février 2016; aljazeera.net, 23-24 février 2016).
  • Selon une annonce publiée par la municipalité de Sabratah, les membres de l'Etat islamique ont profité du "vide sécuritaire" créé dans le centre-ville. Cependant, les forces de sécurité ont effectué des recherches dans les banlieues de la ville et ont réussi à repousser les membres de l'organisation hors de la ville (Site de la municipalité de Sabratah, 24 février 2016). Selon un autre rapport, l'activité contre les membres de l'Etat islamique dans Sabratah et sa banlieue est toujours en cours. Le site Internet de la municipalité de Sabratah a également exprimé sa surprise face à la publication par le ministère de la Défense du gouvernement de Tripoli d'une déclaration annonçant la libération de toute la ville et l'élimination des membres de l'Etat islamique restés sur place (Site de la municipalité de Sabratah, 27 février 2016).
Benghazi

L'armée libyenne continue ses opérations contre l'Etat islamique dans une tentative de stabiliser le contrôle de la sécurité de la ville de Benghazi.L'armée de Haftar a annoncé la libération de certains quartiers où les combats ont eu lieu. L'Etat islamique, pour sa part, a revendiqué la responsabilité d'un attentat suicide contre les forces de Haftar dans le quartier d'Al-Hawari, au Sud du centre-ville. Selon l'Etat islamique, plus de 25 soldats ont été tués dans l'attaque. Dans la zone de combat d'Al-Saberi, à l'Ouest de la ville, l'armée a rencontré de la résistance. L'Etat islamique a annoncé avoir repoussé une tentative d'avancée de l'armée libyenne (Al-Hayat, 23 février 2016; alarabiya.net, 27 février 2016; Akhbar Dawlat al-Islam, 23-26 février 2016).

Activités de contre-terrorisme

Mort de responsables d'Al-Qaïda au Mali
  • Selon les réseaux sociaux affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), la branche d'Al-Qaïda en Afrique du Nord, les forces françaises ont effectué au cours des derniers jours deux raids distincts contre des membres d'Al-Qaïda au Mali. Trois hauts responsables de l'organisation ont été tués dans ces raids. L'un des morts était un ressortissant espagnol baptisé Abu al-Nur al-Andalusi (cf., l'Andalou), du Maroc espagnol. Abu al-Nur al-Andalusi avait publié un enregistrement en espagnol appelant les Musulmans d'Espagne à rejoindre le jihad. Le ministère français des Affaires étrangères n'a pas encore publié de déclaration officielle sur la question (Al-Jazeera, The Long War Journal, 29 février 2016).

La guerre psychologique

La campagne cyber

  • Selon des responsables américains, l'armée américaine a lancé une nouvelle campagne d'attaques dans le domaine du cyber contre les membres de l'État islamique. L'objectif de la campagne est de nuire aux capacités de propagande de l'Etat islamique via Internet et les réseaux sociaux qu'il utilise pour diffuser ses  messages et recruter des membres. Selon les Américains, la campagne devrait notamment compliquer les activités de transactions financières en ligne ou l'activité logistique (AP, 26 février 2016). Le secrétaire américain de la Défense Ashton Carter a déclaré que les États-Unis avaient commencé à effectuer des cyber attaques dans le Nord de la Syrie comme une mesure supplémentaire dans la campagne contre l'Etat islamique.
  • L'organisation, de son côté, a publié une vidéo sur les tentatives de Facebook et de Twitter de bloquer son activité sur les réseaux sociaux. La vidéo montre des membres de l'organisation piratant des comptes Twitter et Facebook. La vidéo montre aussi des membres de l'organisation commettant des attaques suicide. A la fin de la vidéo, des photos du fondateur de Facebook Mark Zuckerberg et du fondateur de Twitter Jack Dorsey en flammes sont montrées. Ces photos sont accompagnées de statistiques du nombre de piratages de comptes Facebook et Twitter piratés par les membres de l'organisation (pro3explain.com, 25 février 2016).

[1]A ce sujet, voir "Pleins feux sur le jihad mondial (18-24 février 2016)".               
[2]La Turquie est opposée à l'inclusion des forces kurdes dans l'accord de cessez-le-feu. Le Premier ministre turc a déclaré que si la Turquie identifiait une menace pour sa sécurité, elle n'hésiterait pas à agir contre l'Etat islamique, les forces kurdes et même contre le régime d'Assad (RT, 25 février 2016).