Pleins feux sur le jihad mondial (29 décembre 2016 – 4 janvier 2017)

Pleins feux sur le jihad mondial

Pleins feux sur le jihad mondial

Troupes russes opérant à Alep (Site du ministère russe de la Défense, eng.mil.ru)

Troupes russes opérant à Alep (Site du ministère russe de la Défense, eng.mil.ru)

Canon de l'Etat islamique tirant sur des positions de l'armée syrienne au Nord-Est de l'aérodrome militaire T-4.

Canon de l'Etat islamique tirant sur des positions de l'armée syrienne au Nord-Est de l'aérodrome militaire T-4.

Photos d'une vidéo diffusée par l'Etat islamique, montrant un APC de l'armée turque saisi à l'Ouest d'Al-Bab (Haqq, Aamaq via un compte Youtube, 29 décembre 2016).

Photos d'une vidéo diffusée par l'Etat islamique, montrant un APC de l'armée turque saisi à l'Ouest d'Al-Bab (Haqq, Aamaq via un compte Youtube, 29 décembre 2016).

Lourds dommages dans la ville d'Al-Bab, causés selon l'Etat islamique par les attaques de l'armée de l'air turque (Haqq, Aamaq, 2 janvier 2017)

Lourds dommages dans la ville d'Al-Bab, causés selon l'Etat islamique par les attaques de l'armée de l'air turque (Haqq, Aamaq, 2 janvier 2017)

Barrage routier de l'armée Khaled bin Al-Walid, affiliée à l'Etat islamique, dans la zone du bassin d'Al-Yarmouk (Justpaste.it, 1er janvier 2017)

Barrage routier de l'armée Khaled bin Al-Walid, affiliée à l'Etat islamique, dans la zone du bassin d'Al-Yarmouk (Justpaste.it, 1er janvier 2017)

Deux terroristes qui se sont fait exploser dans l'Est de Mossoul. Droite : Abu Fawzan al-Muhajer. Gauche : Abu Abbas al-Moslawi (Haqq, 3 janvier 2017)

Deux terroristes qui se sont fait exploser dans l'Est de Mossoul. Droite : Abu Fawzan al-Muhajer. Gauche : Abu Abbas al-Moslawi (Haqq, 3 janvier 2017)

Deux terroristes qui se sont fait exploser dans l'Est de Mossoul. Droite : Abu Fawzan al-Muhajer. Gauche : Abu Abbas al-Moslawi (Haqq, 3 janvier 2017)

Deux terroristes qui se sont fait exploser dans l'Est de Mossoul. Droite : Abu Fawzan al-Muhajer. Gauche : Abu Abbas al-Moslawi (Haqq, 3 janvier 2017)

La scène de l'attaque sur le marché d'Al-Sinak dans le centre-ville de Bagdad  (Al-Arabiya, 31 décembre 2016).

La scène de l'attaque sur le marché d'Al-Sinak dans le centre-ville de Bagdad (Al-Arabiya, 31 décembre 2016).

Abu Hassan al-Iraqi, l'auteur de l'attentat-suicide à Madinat Sadr à Bagdad (Haqq, 3 janvier 2017).

Abu Hassan al-Iraqi, l'auteur de l'attentat-suicide à Madinat Sadr à Bagdad (Haqq, 3 janvier 2017).

La scène de l'attaque (Al-Araby Channel, 2 janvier 2017)

La scène de l'attaque (Al-Araby Channel, 2 janvier 2017)

La scène de l'attaque dans la ville chiite d'Al-Mashkhab, au Sud d'Al-Najaf (Al-Mashkhab Al-Aan, 1er janvier 2017)

La scène de l'attaque dans la ville chiite d'Al-Mashkhab, au Sud d'Al-Najaf (Al-Mashkhab Al-Aan, 1er janvier 2017)

Photo du terroriste soupçonné d'avoir commis l'attentat de la discothèque d'Istanbul, pris place Taksim à Istanbul avant l'attaque (Page Facebook Qudsn, 2 janvier 2017)

Photo du terroriste soupçonné d'avoir commis l'attentat de la discothèque d'Istanbul, pris place Taksim à Istanbul avant l'attaque (Page Facebook Qudsn, 2 janvier 2017)

Scène de l'attaque à la discothèque Reina (Al-Sharq, Fajar, 2 janvier 2017)

Scène de l'attaque à la discothèque Reina (Al-Sharq, Fajar, 2 janvier 2017)

La revendication de responsabilité de l'attaque terroriste d'Istanbul (Haqq, 2 janvier 2017)

La revendication de responsabilité de l'attaque terroriste d'Istanbul (Haqq, 2 janvier 2017)

Photos des dernières volontés enregistrées des membres de l'Etat islamique morts à Grozny (Youtube, 28 décembre 2016)

Photos des dernières volontés enregistrées des membres de l'Etat islamique morts à Grozny (Youtube, 28 décembre 2016)


Aperçu général

  • Cette semaine, le cessez-le-feu élaboré par la Russie et la Turquie est entré en vigueur en Syrie. Le cessez-le-feu devait servir de phase préparatoire aux pourparlers prévus à Astana, la capitale du Kazakhstan. Le Front Fatah al-Sham et l'Etat islamique ne sont pas inclus dans le cessez-le-feu, ce qui est sa principale faiblesse. Les combats sur le terrain ont considérablement diminué dans toute la Syrie, mais les affrontements ont continué en plusieurs endroits (principalement à Wadi Barada, au Sud-Ouest de Damas, où sont situées les sources d'eau de la ville).
  • L'Etat islamique poursuit ses tentatives de commettre des attaques terroristes de masse en réaction aux pressions dont il fait l'objet. Cette semaine, un membre de l'organisation a mené une attaque dans une discothèque d'Istanbul (39 morts). À Bagdad et dans d'autres villes d'Irak, l'organisation a mené des attaques suicide qui ont coûté la vie à plus d'une centaine de personnes, chiites pour la plupart. Ces attaques terroristes montrent que l'Etat islamique conserve ses capacités terroristes et opérationnelles en Irak et dans le monde entier, malgré la perte d'une partie considérable de ses territoires de contrôle et en dépit des fortes pressions auxquelles il est soumis.

 

Principaux développements en Syrie

Annonce d'un cessez-le-feu en Syrie
  • Le 30 décembre 2016, l'armée syrienne a annoncé qu'un cessez-le-feu avait été conclu avec les organisations rebelles en Syrie. Le cessez-le-feu, qui est entré en vigueur à minuit, a été élaboré par la Russie et la Turquie. L'accord ne comprend pas l'Etat islamique, le Front Fatah al-Sham (Al-Qaïda en Syrie) et des groupes jihadistes affiliés. L'accord n'inclut pas non plus les forces kurdes des YPG.[1] L'objectif de l'accord est de servir de base aux pourparlers sur un règlement politique de la crise en Syrie, qui se tiendront à Astana, la capitale du Kazakhstan.
  • Le ministre russe de la Défense a annoncé que sept organisations rebelles, comptant 60 000 membres, avaient signé l'accord de cessez-le-feu (Syrie Mubasher ; TASS, 29 décembre 2016). Selon le Président russe Poutine, trois documents ont été signés : un accord entre le gouvernement syrien et les "forces armées de l'opposition" concernant un cessez-le-feu en Syrie ; un document précisant les moyens de superviser l'accord et un document indiquant l'intention de débuter les négociations en vue d'un règlement politique (Spoutnik, 29 décembre 2016). Environ un mois après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, les parties devraient entamer des pourparlers à Astana, la capitale du Kazakhstan, avec la participation de la Turquie, de la Russie, du Kazakhstan et des représentants de l'ONU. Le 31 décembre 2016, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité la Résolution 2336, saluant les efforts de la Russie et de la Turquie promouvant le cessez-le-feu en Syrie (Spoutnik, 31 décembre 2016).
  • Le "point faible" de l'accord de cessez-le-feu qui, selon nous, représente un obstacle majeur à sa mise en œuvre, est la non-inclusion du Front Fatah al-Sham. Le Front Fatah al-Sham est une organisation dotée de larges capacités militaires, qui est une composante majeure dans les différents cadres d'organisations rebelles. Sa non-inclusion dans l'accord devrait compliquer la distinction entre le Front Fatah al-Sham et d'autres organisations rebelles incluses dans le cessez-le-feu. La poursuite des combats des forces syriennes (et de la Russie) contre le Front Fatah al-Sham pourraient inciter d'autres organisations rebelles à reprendre les combats et à saboter le cessez-le-feu actuel (comme d'autres précédents cessez-le-feu).
  • En effet, le Front Fatah al-Sham a dénoncé le cessez-le-feu immédiatement après son annonce. Hussam al-Shafi'i, le porte-parole du Front, a souligné que l'organisation n'avait pas assisté aux négociations ni signé l'accord de cessez-le-feu. Selon Al-Shafi'i, l'accord ne comprend pas les milices iraniennes et la Russie, bien que la Russie soit l'un des pays qui garantit l'accord. Hussam al-Shafi'i a souligné que la solution (aux combats en Syrie) consiste à renverser le régime syrien par le jihad. Il a appelé à faire preuve de patience et a noté que toute solution politique qui renforce le régime est une trahison (Al-Durar al-Shamiya, 30 décembre 2016).
  • D'autres organisations rebelles ont également exprimé leurs réservesbien que dans une moindre mesure que le Front Fatah al-Sham :
  • L'Armée syrienne librea publié une annonce selon laquelle la version de l'accord signé est différente de celle signée par le régime syrien.[2] L'organisation a annoncé qu'elle s'était engagée à un cessez-le-feu complet, sans exclure aucune région ni organisation (elle s'oppose à l'exclusion du Front Fatah al-Sham et à d'autres organisations rebelles jihadistes du cessez-le-feu). L'organisation a appelé le Conseil à assumer la responsabilité de l'accord (Halab al-Youm, 31 décembre 2016).
  • Le porte-parole de l'Armée révolutionnaire, une importante organisation de Daraa, a déclaré que les organisations rebelles du Sud de la Syrie étaient engagées à l'accord de cessez-le-feu, bien qu'elles n'aient pas été invitées à signer l'accord et en dépit du fait que les forces du régime ont violé le cessez-le-feu dans plusieurs régions, y compris dans la ville de Daraa. Selon lui, toutes les zones "libérées" dans les provinces de Daraa et de Quneitra sont sous le contrôle de l'armée syrienne, à l'exception de la zone du bassin d'Al-Yarmouk, qui est sous le contrôle de l'armée Khaled bin al-Walid (qui est affiliée à l'Etat islamique). Le porte-parole a affirmé qu'il n'y avait pas de territoires sous le contrôle du Front Fatah al-Sham dans le Sud de la Syrie (Zaman al-Wasl, 1er janvier 2017).
  • Des sources du mouvement Ahrar al-Sham ont indiqué que leurs réserves sur le cessez-le-feu ne sont pas liées à la cessation des combats, mais au fait que l'activité politique suggérée est vague, car ses caractéristiques et sa source d'autorité ne sont pas définies. Selon ces sources, une telle politique peut provoquer la modification du fondement sur lequel repose la solution politique (Al-Durar al-Shamiya, 30 décembre 2016).
  • Durant les jours qui ont suivi l'annonce du cessez-le-feu, les combats en Syrie ont considérablement diminué, sauf dans plusieurs secteurs où des affrontements locaux ont eu lieu. Les principaux affrontements se sont déroulés à Wadi Barada, à environ 15 km au Nord-Ouest de Damas, où se trouvent lessources d'eau de la ville. Plusieurs organisations rebelles ont affirmé que l'armée syrienne violait le cessez-le-feu dans cette région sous prétexte que les membres du Front Fatah al-Sham, qui n'est pas inclus dans l'accord, y séjournent. Sergei Ivanov, représentant du centre de coordination Hmeymim, a déclaré que l'attaque de l'armée syrienne à Wadi Barada n'était pas considérée comme une violation de l'accord de cessez-le-feu parce que les membres du Front Fatah al-Sham séjournent dans la région (Dimashq Al-Aan, 1er janvier 2017). Malgré ces violations, et malgré les divergences d'opinions entre les différentes parties, le cessez-le-feu est toujours en vigueur.
  • En raison des violations de l'accord de cessez-le-feu, en particulier dans la région de Wadi Barada, l'Armée syrienne libre a annoncé que l'organisation gelait sa participation aux négociations qui auront lieu à Astana. Selon l'organisation, les négociations reprendront seulement si le régime syrien s'engage envers le cessez-le-feu (Al-Jazeera, 2 janvier 2017). Les autres organisations opérant dans le secteur de Wadi Barada ont annoncé que si le cessez-le-feu n'était pas respecté dans cette zone, elles violeraient le cessez-le-feu dans d'autres régions et reprendraient les combats (Syrie Mubasher, 2 janvier 2017).
Activités de déminage à Alep
  • Les forces russes continuent de retirer les mines et les engins piégés de la ville d'Alep. Le ministère russe de la Défense a rapporté qu'en Décembre, les démineurs russes ont neutralisé 16 000 mines et engins piégés (Spoutnik, 30 décembre 2016).
La région de Palmyre
  • Cette semaine également, les affrontements se sont poursuivis entre l'armée syrienne et des membres de l'Etat islamique dans la zone de l'aérodrome militaire T-4, à l'Ouest de Palmyre. Le mouvement des avions dans l'aérodrome aurait été presque complètement fermé en raison du siège imposé par l'Etat islamique sur l'aérodrome (Zaman al-Wasl, 28 décembre 2016). L'armée syrienne a annoncé avoir repris le village de Sharifa, à environ 9 km à l'Ouest de l'aérodrome. En outre, l'organisation aurait subi des pertes dans une attaque de l'armée syrienne contre des sites de rassemblement et des routes empruntées par ses membres (Télévision syrienne, 30 décembre 2016).
Al-Raqqah
  • Cette semaine, les affrontements se sont poursuivis entre l'Etat islamique et les Forces démocratiques syriennes (FDS) dans la région des villages d'Al-Mahmoudli et Tell Saman au Nord d'Al-Raqqah (Observatoire syrien des droits de l'homme, 31 décembre 2016). Les forces des FDS ont annoncé avoir repris d'autres villages dans la région (Khatwa, 2 janvier 2017).
  • La coalition dirigée par les États-Unis a multiplié ses attaques aériennes contre les avant-postes de l'Etat islamique à Al-Raqqah. L'état-major américain a signalé que la semaine dernière, 83 frappes ont été réalisées dans la région d'Al-Raqqah. Parmi les cibles attaquées figuraient des positions, des véhicules, des pièces d'artillerie, des installations radar, des transporteurs de pétrole et les installations pétrolières (Site Internet CENTCOM, 27 décembre 2016).
La ville d'Al-Bab
  • Cette semaine, les affrontements se sont poursuivis à la périphérie d'Al-Bab entre les membres de l'Etat islamique et l'Armée syrienne libre soutenue par la Turquie. L'armée turque a annoncé qu'un ancien commandant de l'Etat islamique appelé Abu Hussein al-Tunisi a été tué dans un raid aérien turc le 29 décembre 2016 (Turkiye Post, 31 décembre 2016). En outre, selon une source de l'armée turque, au moins 18 membres de l'Etat islamique ont été tués dans des frappes de l'armée de l'air turque dans le Nord de la Syrie (Anatolie, 3 janvier 2017).
Sud de la Syrie
  • Dans une interview accordée à la BBC en arabe, le chef d'état-major jordanien  Mahmoud Freihat a déclaré que l'armée Khaled bin Al-Walid, affiliée à l'Etat islamique, dont les membres sont déployés dans le bassin d'Al-Yarmouk, près de la frontière avec la Jordanie, représente un danger permanent et imminent pour le royaume. Selon Freihat, les membres de l'organisation sont à une distance d'environ un kilomètre de la frontière, et possèdent des chars, des APC, des armes antiaériennes et des mitrailleuses, à distance des lignes de front de l'armée jordanienne (Al-Ghad, 30 décembre 2016).

Principaux développements en Irak

La campagne de reprise de Mossoul
  • Le général Abd al-Ghani Al-Asadi commandant de la force antiterroriste de l'armée irakienne a annoncé le 29 décembre 2016 le début de la deuxième étape de l'opération de libération de la partie orientale de Mossoul (Al-Sumaria, 29 décembre 2016). Selon le Premier ministre irakien Haidar al-Abadi, l'Etat islamique se sera complètement retiré d'Irak d'ici trois mois. Selon nous, l'annonce du Premier ministre irakien est trop optimiste, compte tenu des difficultés auxquelles l'armée est confrontée dans la campagne de Mossoul.
  • Après une période de combats statique, l'armée irakienne a repris sa compagne dans l'Est de Mossoul. Les forces irakiennes auraient libéré les quartiers d'Al-Qods et d'Al-Intisar à l'Est de la ville (Al-Jazeera, 1er  janvier 2017). Il a été signalé que les forces irakiennes auraient repris les quartiers d'Al-Karamah et d'Al-Mithaq (Al-Mayadeen, Al-Alam, 3 janvier 2017).
Réactions de l'Etat islamique
  • L'Etat islamique a continué à mener des attaques suicide contre les forces irakiennes dans l'Est de Mossoul. Dans le même temps, il a également lancé une vague orchestrée d'attaques suicide dans Bagdad et dans une ville chiite au Sud d'Al-Najaf (environ 160 km au Sud de Bagdad). La plupart des attaques terroristes ont visé des centres de population chiite dans le but de compromettre la stabilité et aux sources du régime irakien et de détourner l'attention de la campagne de Mossoul. Dans sa récente vague d'attaques, l'Etat islamique a prouvé qu'il continuait à maintenir un niveau élevé de capacités opérationnelles, bien qu'ayant perdu une partie considérable de ses territoires de contrôle et malgré la forte pression à laquelle il est soumis à Mossoul.
  • Le 1er janvier 2017, l'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de deux attentats suicide à l'Est de Mossoul par le biais de voitures piégées. L'une des attaques a été commise par le terroriste Abbas al-Moslawi dans le quartier d'Al-Intisar. Une autre attaque a été effectuée par un terroriste (d'Asie de l'Est?) appelé Abu Fawzan al- Muhajer, près du quartier de Sada, dans le Nord-Est de Mossoul (Haqq, 1er janvier 2017). Dans l'Ouest de Mossoul, les forces de sécurité irakiennes ont fait exploser deux voitures piégées et ont affirmé avoir neutralisé deux drones de l'Etat islamique (Al-Ahed, 29 décembre 2016).
  • Entre le 29 décembre 2016 et le 2 janvier 2017, l'Etat islamique a réalisé une série d'attentats terroristes à Bagdad :
  • Le 29 décembre 2016, cinq personnes ont été tuées dans l'explosion de deux voitures piégées dans divers secteurs de Bagdad.
  • Le 31 décembre 2016, deux terroristes suicide ont perpétré une attaque dans le secteur du marché d'Al-Sinak, au centre-ville de Bagdad. 28 personnes ont été tuées dans l'attaque, et plusieurs dizaines ont été blessées (Al-Sumaria al-Arabiya, 31 décembre 2016). L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque (Haqq, 31 décembre 2016).
  • Le 31 décembre 2016, une voiture piégée a explosé dans le quartier de Bagdad al-Jadida, à l'Est de Bagdad. Selon des sources irakiennes, il n'y a pas eu de victime (Al-Sumaria ; Al-Arabiya, 31 décembre 2016). L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque, affirmant que neuf chiites ont été tués et 17 autres blessés (Haqq, 31 décembre 2016).
  • Dans le quartier chiite de Madinat Sadr,une attaque suicide a visé un marché bondé. L'attaque a été effectuée quelques heures seulement après l'arrivée du Président français en Irak. Plus de 30 personnes ont été tuées et 61 autres blessées. Neuf des victimes étaient des femmes qui se rendaient au marché en autobus. L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque. L'attaque aurait été commise par un terroriste appelé Abu Hassan al-Iraqi (Haqq, 3 janvier 2016, France 24, 2 janvier 2017).
  • Le même jour, une autre attaque a été menée à Madinat Sadr, par une voiture piégée stationnée derrière l'hôpital Al-Jawar. Une attaque similaire a été commise rue Falastin, à l'Est de Bagdad, par une voiture garée derrière l'hôpital Al-Kindi (Al-Sumaria; Al-Hurra, 2 janvier 2017).
  • Le même jour, d'autres voitures piégées ont explosé à Bagdad : une voiture a explosé dans le quartier d'Al-Zafaraniyah dans le Sud-Est de la ville, et une autre voiture près de la mosquée Umm al-Tubul à l'Ouest de Bagdad. L'explosion près de la mosquée visait probablement le mufti sunnite cheikh Mahdi al-Sumaidaie, qui n'a pas été blessé. En outre, cinq engins piégés auraient explosé dans Bagdad (Al-Masa, 2 janvier 2017).
  • D'autres d'attentats ont visé la ville chiite d'Al-Mashkhab, au Sud d'Al-Najaf (environ 160 km au Sud de Bagdad), dont la plupart des résidents sont chiites. L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de cinq attaques suicide simultanées commises par cinq terroristes suicide (trois Irakiens et deux Syriens). Quatre terroristes portaient des ceintures explosives et le cinquième a fait exploser une voiture piégée. Selon l'organisation, plus d'une centaine de personnes ont été tuées ou blessées (Haqq ; Aamaq, 1er janvier 2017).

Le jihad mondial dans d'autres pays

Attentat dans une discothèque en Turquie
  • Le 1er janvier 2017 à l'aube, un terroriste a pris un taxi jusqu'à la discothèque Reina, un club célèbre dans le cœur d'Istanbul fréquenté par des touristes étrangers. Le terroriste a tué un policier et un civil qui se tenaient près de la porte d'entrée. Il est ensuite entré dans le club, où se trouvaient environ 600 personnes, et a ouvert le feu dans toutes les directions. Le tireur a passé environ sept minutes dans le club et a réussi à recharger son arme automatique à deux reprises. Il a profité de l'agitation pour s'enfuir. Le terroriste est toujours en liberté. Au total, 39 personnes ont été tuées, principalement des ressortissants étrangers. En outre, 40 personnes ont été blessées
  • Selon les médias turcs, le terroriste qui a mené l'attaque était apparemment un Ouighour.[3] Il est arrivé à Istanbul du Kirghizistan le 20 novembre 2016. Deux jours plus tard, il s'est rendu à Konya. De là, il est retourné à Istanbul le 29 décembre pour mener l'attaque. Pour éviter tout soupçon, le terroriste était accompagné de sa femme et de ses deux enfants (Habertürk, Milliyet, 3 janvier 2017).
  • L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attentat terroriste. Une revendication de responsabilité a été publiée sur Twitter et Telegram, puis par l'agence de presse Haqq de l'Etat islamique. L'annonce précisait que, dans le cadre des "opérations bénies" menées par l'Etat islamique contre la Turquie, qui sert l'Occident ("le serviteur de la Croix"), l'un des soldats du califat a attaqué une discothèque fréquentée par "les chrétiens". Une fois de plus, l'annonce comprend des menaces contre la Turquie, selon lesquelles tant que ses avions continueront d'attaquer la Syrie, les attaques terroristes perdureront ("Le sang des musulmans qui a été versé dans les frappes aériennes et les frappes d'artillerie [de la Turquie] vont incendier le cœur [des Turcs]") (Twitter, Haqq, 2 janvier 2016).
  • Depuis le début de la campagne de Mossoul, la Turquie est devenue la principale cible des attaques terroristes de l'Etat islamique en dehors de l'Irak et de la Syrie. Cela se reflète dans deux attaques terroristes perpétrées en Turquie (l'attaque de la discothèque Reina et l'attaque à Diyarbakır, dans l'Est de la Turquie, le 4 novembre 2016). En outre, l'Etat islamique a appelé à plusieurs reprises à commettre des attaques terroristes contre des cibles turques. Le dirigeant de l'organisation Abu Bakr al-Baghdadi a rejoint la campagne appelant à mener des attaques terroristes contre la Turquie. Dans son discours, il a appelé les partisans de l'organisation à attaquer la "Turquie séculière", affirmant qu'elle "a abandonné l'Islam". L'hebdomadaire Al-Naba de l'Etat islamique, publié en novembre 2016, contenait un article appelant à des attaques contre des cibles turques, y compris contre des ressortissants occidentaux séjournant en Turquie (Al-Naba, 2 novembre 2016)[4].
Russie
  • La Province du Caucase de l'Etat islamiquea publié une vidéo des terroristes qui ont mené l'attaque à Grozny en lisant leur testament.[5]La vidéo montre 11 terroristes prêtant serment d'allégeance au dirigeant de l'organisation Abu Bakr al-Baghdadi. Dans la vidéo, les terroristes demandent aux autres musulmans russes de s'enrôler et de mener des attaques contre les "infidèles", juifs et chrétiens, non seulement en Tchétchénie mais aussi ailleurs en Russie (ils mentionnent la ville de Volgograd, autrefois Stalingrad) (Kavkaz-Uzel, 28 décembre 2016).

Activités de prévention

Allemagne
  • Le bureau du procureur général allemand a annoncé l'arrestation d'un membre de l'Etat islamique opérant dans le Sud-Ouest de l'Allemagne, près de la frontière avec la France. L'individu (appelé Hassan A.) est un réfugié syrien de 38 ans sans emploi. Il est entré en Allemagne en Décembre 2014 et a requis le statut de réfugié.Il était en contact avec des membres de l'Etat islamique à Al-Raqqah. En Décembre 2016, il en entré en contact avec l'organisation et a demandé à recevoir 180 000 euros pour acheter plusieurs véhicules, qu'il avait l'intention de masquer en voitures de police, de charger de 400-500 kg d'explosifs, et de faire exploser dans des zones bondées. Selon la police allemande, il a été arrêté avant de choisir la scène de l'attaque (Allemagne, France, Belgique ou Pays-Bas). Il avait utilisé le programme Telegram pour communiquer avec l'organisation (thelocal.de, 2 janvier 2016).
Jordanie
  • Selon les médias jordaniens, cinq membres de la cellule "Irbid" de l'Etat islamique ont été condamnés à mort par un tribunal jordanien. Douze autres membres de l'organisation impliqués dans l'activité de la cellule ont été condamnés à des peines allant de sept à quinze ans de prison. Quatre autres ont été condamnés à trois ans de prison. Les membres de la cellule ont été arrêtés début Mars 2016, lors d'un raid des forces de sécurité jordaniennes contre plusieurs cibles à Irbid, dans le Nord de la Jordanie. Pendant le raid, des affrontements ont éclaté entre les forces de sécurité et les terroristes, qui s'étaient barricadés dans un immeuble résidentiel. Sept hommes recherchés portant des ceintures explosives ont été tués dans ces affrontements. Selon les médias jordaniens, suite à l'opération d'Irbid, les renseignements jordaniens ont réussi à déjouer des attaques prévues contre des cibles civiles et militaires en Jordanie.

[1]On peut supposer que les forces kurdes des YPG n'ont pas été incluses dans le cessez-le-feu à la demande de la Turquie.
[2]Selon la chaîne Al-Arabiya Al-Hadath, il existe effectivement des différences entre les versions de l'accord. Ainsi, par exemple, la version reçue par l'opposition syrienne fait référence à un cessez-le-feu dans tous les territoires de la Syrie, alors que la version signée par le régime stipule que l'accord ne s'appliquera pas à tous les territoires, et les régions où le cessez-le-feu ne s'appliquera pas ne sont pas précisées (Al-Arabiya Al-Hadath, 1er janvier 2017). Selon nous, il a été fait référence aux territoires sous le contrôle de l'Etat islamique ou du Front Fatah Al-Sham, auxquels le cessez-le-feu ne s'applique pas.
[3]Les Ouïgours sont un peuple turc d'Asie centrale, dont la plupart vivent dans le Xinjiang, en Chine. Des rapports font état d'Ouïghours ayant rejoint les rangs de l'Etat islamique en Syrie.
[4]A ce sujet, voir notre article (en anglais) du 18 décembre 2016 intitulé“Following the campaign for Mosul, ISIS has been highly motivated to carry out terrorist attacks around the globe.”, à l'adresse http://www.terrorism-info.org.il/en/article/21112
[5]Le 18 décembre 2016, plusieurs membres de l'Etat islamique dans le centre de Grozny en Tchétchénie ont échangé des tirs pendant deux jours avec des membres des forces de sécurité avant de commettre une attaque suicide. Des membres des forces de sécurité locales ont été tués et blessés dans ces incidents.