Pleins feux sur le jihad mondial (14-20 juillet 2016)

 Aperçu général

Les principaux événements de la semaine ont été deux attaques terroristes commises en France et en Allemagne par des terroristes isolés : une attaque au camion bélier sur la promenade de Nice a été réalisée par un Français d'origine tunisienne. L'attentat a tué 84 personnes et blessé environ 200 autres. Dans un train circulant à proximité de la ville de Würzburg en Bavière, un jeune homme d'origine afghane armé d'une hache a attaqué les passagers. Cinq personnes ont été blessées. Dans les deux cas, les assaillants ont été tués par les forces de sécurité. Dans les deux cas, l'Etat islamique a revendiqué la responsabilité des attaques.Le terroriste en France avait un casier judiciaire et était loin d'être religieux. Le jeune Afghan en Allemagne a pris des photos de lui-même avant l'attaque et a annoncé son intention de procéder à un attentat suicide contre "les infidèles". Un drapeau de l'Etat islamique a été trouvé en sa possession. Selon nous, dans les deux cas, ces attaques ont été inspirées par l'Etat islamique, à savoir, des attaques terroristes meurtrières menées par des individus de leur propre initiative, en réponse à l'appel de l'organisation à tuer des civils en Occident ("Combattez les infidèles dans leurs pays"). Il y a environ deux mois, l'Etat islamique a appelé ses partisans en Occident à commettre des attaques destinées à tuer des civils sans discernement ("Sachez que dans la terre des croisés […] les innocents n'existent pas […]"). Après les appels de l'Etat islamique, une série d'attaques inspirées par l'organisation ont été commises en France, aux États-Unis et en Israël. C'est la première fois qu'une attaque inspirée par l'organisation est effectuée en Allemagne, qui abrite un grand nombre de réfugiés.

 

Attaques inspirées par l'Etat islamique

Attaque au camion bélier à Nice

• Le 14 juillet 2016, un terroriste a effectué une attaque létale sur la promenade des Anglais à Nice, dans le Sud de la France. Dans la soirée, un camion frigorifique a accéléré vers la foule lors des célébrations de la Journée de la Bastille. Le conducteur du camion a roulé à toute vitesse sur environ deux kilomètres, tuant des personnes présentes dans la foule sur son passage. Le terroriste a tiré plusieurs coups de feu sur trois policiers près de l'Hôtel Negresco. Les policiers ont riposté et ont poursuivi le camion, qui a réussi à rouler sur environ 300 mètres. Les policiers ont tiré sur le terroriste et l'ont tué.
• Au total, 84 personnes ont été tuées et 202 autres ont été blessés, dont 74 sont encore hospitalisées (environ 20 en soins intensifs). Une grenade factice et des répliques de Kalachnikov et de M-16 ont été trouvées dans le camion. Le terroriste avait loué le camion deux jours avant l'attaque et l'avait garé dans la rue pendant environ neuf heures avant de débuter sa folie meurtrière.
• Le terroriste auteur de l'attaque était un citoyen français d'origine tunisienne nommé Mohamed Lahouaiej Bouhlel, résident de Nice âgé de 31 ans, père de trois enfants. Selon les autorités tunisiennes, Mohamed Bouhlel a quitté la Tunisie en 2005 et s'y est rendu il y a quatre ans. Dès son arrivée en France, il a épousé une Française d'origine tunisienne, dont il a ensuite divorcé. Il travaillait comme chauffeur livreur et était connu des services de police, principalement pour des infractions de propriété et de violence. Il a été condamné à cinq reprises. En Mars 2016, il a été condamné à six mois de prison suite à l'utilisation d'une arme. 
• Selon son père, il souffrait de problèmes mentaux et avait rencontré un psychiatre. Son nom était bien connu de la police, mais les services de sécurité n'avaient aucune information le liant à l'extrémisme religieux. Selon les premiers rapports, il a commencé à embrasser l'Islam seulement deux semaines avant l'attaque, après avoir mené une vie de débauche, loin des standards religieux.
• Deux jours après l'attaque terroriste, la branche information de l'Etat islamique Aamaq a publié une déclaration selon laquelle l'attaque a été menée par "un soldat de l'État islamique" en réponse à l'appel de l'organisation à nuire aux "infidèles" où qu'ils se trouvent. Jusqu'à présent, nous n'avons pas d'informations reliant Mohamed Bouhlel à l'Etat islamique ou à d'autres éléments salafistes jihadistes. Il est possible qu'il s'agisse d'une attaque inspirée par l'Etat islamique, à savoir, une attaque terroriste menée en réponse à l'appel de l'organisation à mener des attaques contre des Occidentaux par tous les moyens possibles, y compris des attaques à l'arme blanche, à la voiture bélier, et des incendies.
• Le 16 avril 2016, l'Etat islamique a publié une vidéo en langue allemande dans laquelle le porte-parole de l'organisation Abu Mohammad al-Adnani appelait tous les musulmans pieux à "tuer les infidèles : les Américains, les Français et leurs alliés." Al-Adnani a souligné que ceux qui ne pouvaient pas le faire avec un engin piégé ou des tirs devaient agir par d'autres moyens, en lançant des pierres, en égorgeant, en exécutant et en incendiant des maisons et des entreprises (Akhbar Dawlat al-Islam, 16 avril 2016).Le 21 mai 2016, l'Etat islamique a publié un enregistrement audio d'un discours d'Abu Mohammad al-Adnani, dans lequel il a appelé à attaquer les Croisés [cf., les chrétiens] et à les tuer. Al Adnani a souligné qu'il ne faut pas craindre de porter atteinte aux civils, parce que dans les terres des croisés, il n'y a pas d'innocents. Dans son discours, Al-Adnani a déclaré que l'Etat islamique continuera à se battre, même s'il perd les zones sous son contrôle en Syrie, en Irak et en Libye (Youtube, Khalifa Mubasher, 21 mai 2016). Les événements survenus depuis les appels d'Al-Adnani prouvent qu'ils ne tombent pas dans les oreilles de sourds

Attaque à la hache près de Würzburg en Bavière (Premier état des lieux)

• Dans la nuit du 18 juillet, Muhammad Riyad, âgé de 17 ans, a mené une attaque à la hache (un couteau a également été trouvé en sa possession). L'attaque a été menée dans un train à environ 16 km au Sud de Würzburg, en Bavière. Muhammad Riyad était un demandeur d'asile en provenance d'Afghanistan, qui a émigré en Allemagne il y a environ deux ans et vivait dans une institution pour réfugiés. La police locale a ouvert le feu dans sa direction quand il s'est enfui du train après l'attaque.
• Cinq membres d'une famille de Hong Kong ont été blessés, dont deux grièvement. Quatorze  autres passagers ont subi un choc. Selon des témoins, l'assaillant a crié "Allahu Akbar" lors de l'attaque. Un drapeau de l'Etat islamique et une lettre d'adieu à son père ont été trouvés dans la chambre de Muhammad Riyad. Selon un communiqué publié par l'Etat islamique, il était un soldat de l'organisation qui a effectué l'attaque en réponse aux appels à nuire aux pays de la coalition luttant contre l'État islamique.
• La branche information de l'Etat islamique Aamaq a publié une vidéo (19 juillet 2016) filmée avant l'attaque par le terroriste, qui s'est présenté comme Muhammad Riyad. Dans la vidéo, il divulgue son intention de procéder à l'attaque. Le terroriste dit en pachto (Aamaq a publié la vidéo avec des sous-titres en anglais) qu'il est un "soldat du califat islamique." Il ajoute qu'il veut "accomplir un sacrifice en Allemagne au nom d'Allah. O infidèles, avec l'aide d'Allah, votre temps est écoulé. Le temps où vous venez dans nos pays et tuez nos hommes, nos femmes et nos enfants, est terminé […] Maintenant que le califat a été établi en Irak, en Syrie, dans le Khorasan (à savoir, l'Afghanistan et le Pakistan), en Libye et au Yémen, les soldats du califat viendront à vous, [ils] vous massacreront dans vos maisons et ils occuperont vos maisons et vos bases. Je vais vous abattre dans vos maisons et dans vos rues, et je vais vous faire oublier l'opération en France [cf., l'attaque au camion bélier de Nice]. Je vais vous abattre avec ce couteau [Il dit ceci tout en brandissant le couteau] et trancher votre gorge avec une hache […]" Il a appelé les musulmans à se réveiller et à prêter serment d'allégeance au chef de l'Etat islamique Abu Bakr al-Baghdadi. La vidéo se termine par les mots : "Combattez les infidèles dans vos pays" (Aamaq, 19 juillet 2016).

La campagne internationale contre l'Etat islamique

• Au cours de la semaine, la coalition américaine a poursuivi ses frappes aériennes contre des cibles de l'Etat islamique en Syrie et en Irak. En Syrie, les frappes aériennes ont été concentrées dans les régions de Manbij, Al-Raqqah, Deir al-Zor et Abu Kamal. En Irak, les frappes aériennes ont été concentrées dans les régions de Mossoul, Ramadi, Sinjar, Habbaniyah, Qayyarah et Kisik (Site Internet du Département américain de la Défense). Après le coup d'Etat avorté en Turquie, les frappes aériennes de la coalition internationale depuis la base aérienne d'Incirlik dans le Sud du pays ont été suspendues pour deux jours. Le 17 juillet 2016, le porte-parole du Pentagone a déclaré que le gouvernement turc avait annoncé la reprise des activités à la base d'Incirlik. Par conséquent, les frappes aériennes contre des cibles en Syrie et en Irak à partir de la base ont repris (The New York Times, 17 juillet 2016).
• Un journaliste du Washington Post a révélé un projet de nouvel accord de coordination armée entre les Etats-Unis et la Russie dans la lutte contre l'Etat islamique et Al-Qaïda, proposé par les États-Unis. Selon la proposition, un quartier général militaire sera mis en place à Amman, en Jordanie, composé de militaires et d'agents du renseignement dont la mission sera de coordonner les cibles des frappes aériennes en Syrie. L'armée de l'air syrienne évitera de survoler ces zones (The Washington Post, 13 juillet 2016). Les Russes ont refusé de commenter la proposition américaine, notant qu'ils réagiront après la réunion qui se tiendra entre le Secrétaire d'Etat américain, le Président russe, et le ministre russe des Affaires étrangères (Sky News, 14 juillet 2016).

Participation de la Russie dans les combats

• Selon les rapports du ministère russe des Affaires étrangères et du ministère de la Défense, six bombardiers stratégiques Tu-22M3 à longue portée ont attaqué des cibles de l'Etat islamique à l'Est de Palmyre. Les appareils ont décollé d'une base aérienne russe et sont retournés à la base après le raid aérien. Selon le ministère de la Défense, les frappes aériennes ont détruit un centre de commandement de l'Etat islamique, un camp militaire et deux sites de pompage de pétrole. Plusieurs membres de l'organisation ont également été touchés (RT, 14 juillet 2016). 
• Selon un rapport du ministère de la Défense du 8 juillet 2016, un hélicoptère russe a été abattu dans le secteur et ses deux membres d'équipage ont été tués.  Le porte-parole du Kremlin a nié tout lien entre la frappe aérienne et l'atteinte de l'avion, soulignant qu'il ne s'agit pas d'un acte de vengeance, mais plutôt d'une activité permanente menée en Syrie.

Principaux développements en Syrie

La campagne d'Alep

• Les forces syriennes resserrent progressivement le siège de la ville d'Alep, qui n'est pas encore terminé. Les forces syriennes et leurs alliés luttent contre les organisations rebelles dans les régions au Nord d'Alep. L'une des organisations rebelles, le mouvement Ahrar al-Sham, a annoncé le début d'une campagne pour lever le blocus imposé par les forces syriennes sur les organisations rebelles dans les quartiers à l'Est d'Alep (Al-Ahed, 19 juillet 2016).

La campagne de Manbij

• Dans le secteur de Manbij, les combats ont continué entre les membres de l'Etat islamique et les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui avancent vers le centre-ville de l'Ouest et auraient repris plusieurs quartiers à proximité du centre-ville cette semaine. Elles auraient également conquis le siège de l'organisation situé dans un hôpital dans la partie Ouest de la ville (Reuters, 19 juillet 2016). Des membres de l'Etat islamique ont recours à des tirs de snipers et à des engins explosifs improvisés pour arrêter l'avancée des forces. Des membres de l'organisation ont également fait exploser plusieurs voitures piégées à Manbij et dans les zones contrôlées par les FDS.
• Selon l'Etat islamique, le 16 juillet 2016, ses membres ont tué 199 combattants kurdes dans la zone à l'Est du barrage de Tishreen. Selon l'annonce, les membres de l'organisation ont attaqué plusieurs villages à l'Est et au Sud-Est du barrage, et ont été aidés par cinq terroristes suicide (Haqq, 17 juillet 2016). A ce stade, ce rapport n'a pas été vérifié. La zone du barrage de Tishreen sert de point de lancement de la campagne contre Manbij et des opérations des FDS à l'Ouest de l'Euphrate.
• Des avions des États-Unis et de la coalition ont intensifié leurs attaques contre les positions de l'Etat islamique dans les quartiers à l'Ouest de Manbij. Selon le porte-parole du commandement central de l'armée américaine, au cours de la conquête de Manbij, les forces des FDS ont saisi plus de 10.000 documents et 4,5 téraoctets d'information appartenant à l'Etat islamique (Site Internet du Département américain de la Défense, 15 juillet 2016).

Autres événements

• Les combats ont continué dans d'autres régions en Syrie, mais dans une intensité relativement  faible. Ci-après les principaux exemples :

• La zone de Damas: Des membres du Front Al-Nusra auraient commencé à quitter le camp de réfugiés d'Al-Yarmouk en direction d'Idlib, dans le cadre d'un accord conclu avec l'armée syrienne. Le retrait est censé s'effectuer en deux étapes : le départ des civils dans un premier temps, puis celui les activistes, avec leurs armes légères et lourdes (Rai Al-Youm, 12 juillet 2016). Selon un autre rapport, les négociations sur le retrait des hommes armés du camp de réfugiés d'Al-Yarmouk sont toujours en cours (Dimashq al-Aan, 19 juillet 2016).
• Sud de la Syrie: Dans la région de Daraa, des combats ont eu lieu entre les forces syriennes et les organisations rebelles, dont le Front Al-Nusra. Le conseil militaire du village de Jassem, dans la région de Daraa, a indiqué avoir arrêté plusieurs membres de cellules dormantes de l'Etat islamique et saisi des équipements et des armes. Des sources du conseil ont déclaré que le matériel confisqué incluait des explosifs et des ceintures piégées (Al-Durar al-Shamiya, 16 juillet 2016).
• Dans la région de Deir al-Zor: Selon l'Etat islamique, sa défense aérienne a abattu un Mig syrien dans la région du mont Al-Thurdah, au Sud de Deir al-Zor.

Principaux développements en Irak

L'Etat islamique poursuit ses actes de terrorisme et de guérilla

• L'Etat islamique poursuit ses actes de terrorisme et de guérilla contre des cibles de la communauté chiite, les forces de sécurité irakiennes, et le régime irakien :

• Le 12 juillet 2016, une voiture piégée a explosé dans le quartier d'Al-Rashidiya au Nord de  Bagdad. L'explosion a tué au moins 12 personnes et blessé 30 autres (BBC en arabe, 12 juillet 2016). L'Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l'attaque, affirmant qu'elle était dirigée contre les milices chiites.
• Le 14 juillet 2016, l'Etat islamique a revendiqué un double attentat suicide dans la région d'Al-Taji au Nord-Ouest de Bagdad. L'attaque a été menée près d'une base de l'armée irakienne. Selon l'organisation, 23 soldats irakiens ont été tués (Aamaq, 14 juillet 2016).
• Le 16 juillet 2016, une série d'attentats terroristes a frappé Bagdad et ses environs. Six personnes ont été tuées et 17 autres ont été blessées. Un engin piégé a notamment explosé dans un marché ouvert dans la région d'Al-Taji.

Nettoyage de la province d'Al-Anbar

• Le 17 juillet 2016, l'armée irakienne a lancé une opération pour nettoyer la zone d'Al-Dolab, à environ 20 km au Nord-Ouest de la ville de Hit, sur les rives de l'Euphrate. Dans l'opération, l'armée irakienne a été soutenue par des forces tribales locales et des avions de la coalition (Al-Sumaria, 17 juillet 2016). Le 18 juillet 2016, l'armée irakienne a annoncé que la zone avait été libérée (Al-Sumaria, 18 juillet 2016). La ville de Hit a été reprise par les forces irakiennes le 8 avril 2016. La région d'Al-Dolab était probablement utilisée par l'Etat islamique comme une zone d'organisation et de lancement d'attaques.

La péninsule du Sinaï

Les forces de sécurité égyptiennes, soutenues par des hélicoptères de combat, ont continué à agir contre des membres de l'Etat islamique dans le Nord du Sinaï. Cette semaine, l'activité était concentrée dans la ville d'Al-Arish. Un déploiement accru des forces de sécurité dans le quartier d'Al-Kawthar à Cheikh Zoweid a également été signalé. Suite à l'attaque terroriste de Nice, le niveau d'alerte a été élevé dans la péninsule du Sinaï et la route principale reliant la Péninsule du Sinaï au Sud a été fermée, afin d'empêcher l'infiltration de terroristes. Des checkpoints ont été mis en place dans plusieurs endroits et des contrôles de sécurité et des recherches ont été effectués (Al-Watan, 14 juillet 2016). Des membres de l'Etat islamique dans le Sinaï ont poursuivi leurs activités de guérilla contre les forces de sécurité égyptiennes, notamment en posant des engins explosifs improvisés et avec des tirs de snipers.

La gestion de l'Etat islamique

Mort d'un haut commandant de l'Etat islamique

• Le 13 juillet 2016, l'agence de presse Aamaq de l'Etat islamique a publié une annonce officielle suite à la mort du haut commandant de l'organisation, Omar le Tchétchène. Selon l'annonce, il a été tué dans la bataille autour de la ville de Mossoul. La date de sa mort n'a pas été précisée (Aamaq, 13 juillet 2016).
• Selon une annonce de l'armée américaine début Mars 2016, Omar le Tchétchène aurait été tué dans un raid aérien sur la ville de Shadadi, au sud d'Al-Hasakah (tombée aux mains des forces kurdes). Selon la version de l'observatoire syrien des droits de l'homme, Omar le Tchétchène a survécu à l'attaque aérienne, mais a été grièvement blessé et transporté à l'hôpital d'Al-Raqqah (SOHR; Al-Arabiya, 13 mars 2016). Il est difficile de savoir si Omar le Tchétchène est mort de ses blessures dans l'attaque précédente, ou s'il s'agit d'un nouvel évènement.
• La mort d'Omar le Tchétchène représente un coup sévère pour le haut commandement de l'Etat islamique. Omar le Tchétchène était un jihadiste tchétchène de Géorgie (dans le Caucase). Jusqu'à fin 2013, il était le chef d'une unité militaire d'élite appelée l'Armée des émigrants, affiliée au Front Al-Nusra. Début 2014, il a fait défection vers les rangs de l'Etat islamique et a été nommé commandant dans le Nord de la Syrie. Dans un premier temps, son activité a été concentrée dans la région d'Alep, mais au premier semestre 2014, il a élargi son activité à l'Est jusqu'à Deir al-Zor. Selon d'autres rapports, il a servi en tant que chef du conseil militaire de l'Etat islamique. Selon des sources américaines, il était le ministre de la guerre de l'Etat islamique.

Le jihad mondial dans d'autres pays

Libye

Poursuite des combats à Syrte

• Les combats se poursuivent entre les forces du gouvernement libyen de consensus national et l'Etat islamique dans plusieurs quartiers dans la ville de Syrte. Des combats ont notamment eu lieu au Centre de congrès Ouagadougou, qui sert de siège de l'Etat islamique à Syrte. Cette semaine, l'attaque du centre de conférence a été repoussée par des membres de l'Etat islamique, avec des tirs de snipers et d'obus de mortier. L'organisation a également tenté de faire exploser plusieurs voitures piégées, dans certains cas, sans succès (Libye al-Khabar, 15 juillet 2016 ; Portail Al-Wasat, 16 juillet 2016). Selon le bureau d'information de la campagne, en se fondant sur des estimations du renseignement, il y a environ 300 membres de l'Etat islamique à Syrte (Agence AKI, 13 juillet 2016).

Activités de propagande

L'Etat islamique utilise un otage britannique à des fins de propagande pour dénoncer les frappes aériennes de la coalition

• Le 12 juillet 2016, la branche information de l'Etat islamique Aamaq a publié une vidéo de propagande du journaliste britannique enlevé John Cantlie (qui a déjà été utilisé à des fins de propagande). La vidéo montre Cantlie près des ruines de l'Université de Mossoul et dans l'un des quartiers de Mossoul, condamnant les frappes aériennes des pays de la coalition internationale et ce qu'il appelle le meurtre de civils (Aamaq, 12 juillet 2016).

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