Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (21- 28 février 2017)

Tirs de roquettes

• Le 28 février 2017 à l'aube, une roquette s'est abattue dans une zone non inhabitée près d'une localité du Néguev occidental, sans faire ni blessé ni dégât. Il s'agit du quatrième tir du mois de Février 2017. Jusqu'à présent, on ignore quelle organisation est responsable des tirs.
• En riposte au tir, l'armée de l'air a attaqué cinqcibles du Hamas dans la bande de Gaza(Porte-parole de Tsahal, 27 février 2017). Les réseaux sociaux palestiniens ont rapporté que parmi les cibles attaquées figuraient la position al-Shuhadaa, à l'Ouest du camp de réfugiés de Nuseirat, dans le Centre de la bande de Gaza, laposition Hittin au Nord de la bande de Gaza, et une position à l'Est de Rafah. Une attaquea également visé Khan Yunis. Le ministère palestinien de la Santé a signalé que trois Palestiniens ont été blessés (Ma'an, 27 février 2017).
• Le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a accusé Israëld'être responsable de la poursuite de l'escalade qui, a-t-il dit, nuit à la "résistance" [cf., aux organisations terroristes] et aux résidents de la bande de Gaza. Il a égalementajouté que la poursuite des attaques contre les positions et les installations de la "résistance" sera considérée commeune "dégradation réfléchie" de la situation dans la bande de Gaza".Il a ajouté que la "résistance" nepermettra pas à Israël d'imposer de nouvelles règles d'engagement sur le terrain (Shihab, 27 février2017). Dans une autre déclaration, le Hamas a affirmé que l'agression israéliennene contribue pas à l'accalmie actuelle et a ajouté qu'Israël assumera la responsabilité desconséquences de l'escalade. Le Hamas a également appelé la communauté internationaleà intervenir pour restreindre Israël (Shihab, 27 février 2017).

Interception d'un drone du Hamas

• Le 23 février 2017, des avions de l'armée de l'air israélienne ont intercepté un drone du Hamas volant de la bande de Gaza en direction de la mer. L'engin est tombé dans la mer et n'a paspénétré l'espace aérien israélien (Page Facebook Red Alert, 23 février 2017).

Nouvelle direction du Hamas dans la bande de Gaza

• Yahya al-Sinwar, nouveau chef du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza,s'est entretenu au téléphone avec Khaled Mashaal, responsable de la politique globale du Hamas et l'a mis au courant des résultats des récentes élections dans la bande de Gaza(Site Internet du Hamas, 26 février 2017). Le 24 février 2017, Yahya al-Sinwarest apparu en public pour la première fois depuis son élection, aux côtés. d'Ismail Haniyeh etde Khalil al-Haya, chef adjoint du bureau politique du Hamas, afin d'inaugurer une nouvelle mosquéeà Rafah, en mémoire de Ra'ed al-Attar.^[2] Ismail Haniyeh a prononcé un discours dans lequel il a déclaré que l'élection de Yahya al-Sinwar au poste de chef du bureau politique dans la bande de Gazaest une source de fierté pour le Hamas (Télévision al-Aqsa, 24 février 2017). Al-Sinwarn'a pas prononcé de discours lors de l'événement.

Gauche : Yahya al-Sinwar entre Ismail Haniyeh (à gauche) et Khalil al-Haya (Khabar Press,24 février 2017). Droite : Yahya al-Sinwar à l'inauguration de la mosquée de Rafah(Youtube, 24 février 2017)

• Suhail al-Hindi, président du syndicat de l'UNRWA, et directeur d'une école élémentaire de l'UNRWA dans la bande de Gaza, a été élu membre du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza. Son élection a posé un problème à l'UNRWA, qui interdità ses employés de s'engager dans des activités au sein du Hamas et d'autres organisations. Initialement,l'UNRWA a nié que Suhail al-Hindi ait été élu au bureau politique du Hamas.Toutefois, deux jours plus tard, à la suite d'une enquête interne, un porte-parole de l'UNRWAa annoncé avoir reçu des "informations substantielles" de plusieurs sources, et il a été décidé de suspendre Suhail al-Hindi de son poste jusqu'à lafin de l'enquête. En 2009, Suhail al-Hindi a également été suspendu parl'UNRWA en raison de ses activités au sein du Hamas, mais il a été réintégré aprèsdes pressions sur l'agence^[3].

Trois activistes tués dans des tunnels à la frontière égyptienne

• Trois membres du Hamas ont été étouffés à mort et cinq blessés par inhalationde gaz dans un tunnel de contrebande à la frontière entre l'Egypte et la bande de Gaza lorsque l'armée égyptiennea fait sauter le tunnel (Page Facebook New24sinai, 25 février 2017). Le Hamasa présenté ses condoléances aux familles des personnes tuées et a condamné les "actions violentes". Selon le Hamas, il n'y a aucune justification aux "méthodes dangereuses"utilisées par l'Égypte à l'égard de la population de la bande de Gaza. Le Hamas a appelé l'Egypteà ouvrir le terminal de Rafah sur une base permanente et a lancé un appel à intervenir immédiatement pour mettre fin au "siège" de la bande de Gaza (Site Internet du Hamas, 25 février  2017).

Activité salafiste dans la bande de Gaza

• Le 24 février 2016, le Centre Ibn Taymiyyah, affilié au courant jihadistedans la bande de Gaza, a publié une vidéo d'Ashraf Sabah, alias Abu al-Baraa',membre de la Province du Sinaï de l'Etat islamique. Selon l'organisation, il a été tué par Israël. Dans lavidéo enregistrée avant sa mort, Sabah a parlé des tortures subies par les prisonniers salafistesdans les prisons des forces de sécurité internes du Hamas dans la bande de Gaza. Il a affirmé avoir été lui-même torturé et a appelé les combattants du jihad à lancer le jihad pour Allah (Haq, 24 février 2017).

Visites officielles d'Abbas au Liban et en Suisse

• Le 25 février 2017, Mahmoud Abbas a entamé une visite officielle de trois joursau Liban. Il a rencontré le Président libanais Michel Aoun, le Premier ministre libanais Saad al-Hariri, le Président du parlement Nabih Berri etd'autres responsables. Il a également rencontré des représentants des camps de réfugiés palestiniens (Wafa,25 février 2017).

Gauche : Mahmoud Abbas rencontre le Premier ministre libanais Saad al-Hariri. Droite : MahmoudAbbas et le Président libanais Michel Aoun (Wafa, 23 et 24 février 2017)

• Du Liban, il a effectué une visite officielle à Genève. Pendant un discours lors de la 34^ème séance d'ouverture du Conseil des droits de l'homme de l'ONU (Quds.net,25 février 2017), il a soulevé les questions suivantes (Wafa, 27 février 2017) :

• Accusations contre Israël de graves violations du droit international et des droits de l'homme. Il a affirmé que la loi réglementaire adoptée par Israëlpose un "précédent dangereux" de ce qui pourrait se produire dans un état avec un régime d'apartheid.
• Appel à toutes les agences de l'ONU à assumer la responsabilitéde la violation des lois internationales relatives aux droits de l'homme et à établir un mécanisme pour protéger le peuple palestinien. Il a également appelé à fixerun calendrier pour déterminer la fin de l'occupation israélienne et de ses manifestations, telles que les implantations et la barrière.
• Appel aux États qui ont reconnu Israël à reconnaître la Palestine pourpromouvoir la solution à deux États, et à déclarer l'indépendance de laPalestine avec Jérusalem-Est pour capitale, aux côtés d'Israël.

Activité du ministre des Affaires étrangères de l'AP au sujet de la solution à "deux Etats"

• Le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité Palestinienne a publié une déclarationannonçant sa position officielle face aux tentatives israéliennes de réfuter la solution à deux États.La déclaration appelle l'administration américaine à faire entendre sa voix contreles "déclarations provocatrices" d'Israël, qui menacent la paix, fermentla porte aux négociations et risquent d'engendrer une escalade de la violence régionale. La déclarationprécise que les déclarations du Premier ministre israélien témoignent de ses positions "racistes etextrémistes" sur le conflit israélo-palestinien et de l'idéologie d'extrême droite qu'il entretient avec les membres de sa faction (Qudsn, 23 février 2017).

Réactions au verdict d'Elor Azaria

• Le verdict prononcé dans le procès Elor Azaria a été largement condamné par les Palestiniens. Lors de sa réunion hebdomadaire, le gouvernement palestinien de consensus national a condamné l'indulgence envers le soldat qui a "abattu le chahid" Abd al-Fatah al-Sharif à Hébron. Le gouvernement a déclaré que la sentence donne "aux soldatsde l'occupation feu vert pour continuer à commettre leurs crimes". Ali Abu Diyak,ministre de la Justice du gouvernement palestinien de consensus national, aaffirmé que le verdict témoigne de la détérioration de la moralité et du racismedans le "pays d'occupation" (Sawa News, 21 février 2017). La famille du terroristeal-Sharifa annoncé son intention de faire juger le soldat qui "a assassinéAbd al-Fatah al-Sharif" devant la Cour pénale internationale (CPI) de la Haye.Plusieurs dizaines de Palestiniens ont organisé des manifestations à Hébron (Ma'an, 21 février 2017).

Conférence des Palestiniens de l'étranger

• Le 25 février 2017, une conférence palestinienne a été organisée à Istanbul sous le titre"Conférence des Palestiniens de l'étranger". Selon ses organisateurs, elle vise à étudier la façon dont lesPalestiniens vivant au-delà des frontières de l'Autorité Palestinienne peuvent contribuer àla "libération des terres palestiniennes et à la réalisation d'un Etat indépendantavec Jérusalem comme capitale" (Ma'an, 26 février 2017). Ziyad al-Alul, porte-parolede la conférence, a déclaré que plus de 6000 personnes y ont assisté.
• La conférence a duré deux jours. Les participants ontappelé à ouvrir les institutions nationales palestiniennes aux millions de Palestiniens de diaspora et tous les Palestiniens à pouvoir voter aux élections du Conseil national palestinien. La déclaration finale précise que la lutte se poursuivrajusqu'à ce que le peuple palestinien atteigne pleinement ses droits (Compte Twitter de Ziyad al-Alul,26 février 2017). Le porte-parole du Hamas, Husam Badran, a qualifié la conférencede "mesure stratégique" qui pourrait faire progresser la cause palestinienne et, au nom du Hamas, a remercié les organisateurs et les participants.

Gauche : Participants à la conférence (Quds.press, 20 février 2017). Droite : Logo de la Conférence d'Istanbul (Page Facebook de Ziyad al-Alul, 20 février 2017)

• Le Fatah et l'AP se sont fermement opposés à la conférence et n'ontpas envoyé de représentants.Les porte-parole du Fatah ont condamné la conférence etles décisions prises. Selon le Fatah, la tenue de la conférence sert les intérêts du gouvernement de droite en Israël, permet d'approfondir le fossé entre lesPalestiniens et tente de nuire au statut de l'OLP en tant que seulreprésentant légitime du peuple palestinien (Qudsn, 27 février 2017).
• Les responsables du Fatah et Mahmoud Abbasont dénoncé la conférence :

• Avant la conférence, le porte-parole du Fatah, Osama al-Qawasmeh,a déclaré que la conférence servait les intérêts d'Israël et qu'il s'agissait d'une initiative inefficacede tenter de nuire à l'OLP. Il a indiqué que la conférence prouve que le Hamastente d'approfondir la fracture dans l'arène palestinienne et a appelé les Palestiniens à ne pasy participer.
• Jamal Nizal, membre du conseil révolutionnaire du Fatah et porte-parole du Fatah auprès de l'UE, a déclaré que le Hamas avait convoqué la conférencesans coordination avec Mahmoud Abbas et le Fatah, et sans représentant du Fatah. Il a déclaré que le Hamas n'acceptait pas la solution à deux Etats et a donc convoqué la conférence pour annuler cette possibilité (Voix de la Palestine, 21 février 2017).
• Mahmoud al-Habash, conseiller de Mahmoud Abbas pour les affaires religieuses,a qualifié la conférence de "satanique", ajoutant que le peuple palestinien a une seule adresse, qui est la direction palestinienne (Page Facebook Qudsn, 20 février 2017).

Image de Trump piétinée à Hébron

• Le 24 février 2017, des Palestiniens ont organisé une manifestation à Hébron pour l'ouverture de la rue Al-Shuhadaa dans le centre de la ville (qui a été fermée aux Palestiniens depuis 2000). Pendant la manifestation, les Palestiniens ont piétiné la photo deDonaldTrump (Page Facebook Qudsn, 24 février 2017).

Un membre de l'Etat islamique de Jenine tué dans une frappe de la coalition en Syrie

• Le 26 février 2017, l'Etat islamique a annoncé que Sayid Ibrahim Mahmoud Slit, 30 ans,de Jénine, a été tué dans un raid aérien de la coalition internationale contre une position de l'organisation enSyrie. Selon l'annonce, Slit, diplômé en chimie de l'Université arabo-américaine de Jénine, combattait dans les rangs de l'Etat islamique depuis plus d'unan. Sa famille a été informée de sa mort (Haq, 26 février 2017).

• Le 25 février 2017 dans la matinée, des dizaines de manifestants libanaisse sont réunis à la frontière israélo-libanaise au Sud de la localité de Menara. Ilsont affirmé protester contre l'installation par Tsahal d'un "dispositif d'espionnage",violant la souveraineté libanaise. Pendant la manifestation, certains des manifestantsont franchi la frontière mais ont été renvoyés en territoire libanais par les forces de Tsahal.L'incident s'est terminé sans victime.
• Avant la manifestation, l'unité d'information du Hezbollah a déclaré dans un  communiquéque les forces de Tsahal avaient traversé la frontière dans la région de Meiss al-Jabal afin d'installer des dispositifs d'espionnage à énergie solaire (Unité d'information du Hezbollah, 22 février2017). Selon Qassem Hashem, membre de la faction du Hezbollah auParlement libanais, Israël ne respecte pas le droit international et tente d'occuperà nouveau le territoire le long de la frontière avec le Liban. Il a appelé les Libanais àcontinuer à "résister à l'entité sioniste" pour défendre la souveraineté nationale du Liban, eta accusé la FINUL de ne rien faire (Al-Manar, 25 février 2017).

Gauche : Des soldats de la FINUL contrôlent la manifestation des habitants de Meiss al-Jabal près de la frontière. Droite :Manifestants de Meiss al-Jabal (Page Facebook de Meiss al-Jabal, 25 février 2017)