Pleins feux sur le jihad mondial (2-9 août 2017)

Principaux événements de la semaine

• Ci-après les principaux développements en Syrie et en Irak :
  • En Syrie : Les forces syriennes avancent vers Deir Ez-Zor sur deux fronts : à partir de la ville de Sukhnah (environ 125 km de Deir ez-Zor), qu’elles ont repris cette semaine, et d’Al-Raqqah, sur la Route 4, le long de l’Euphrate. Elles ont combattu dans le secteur de la ville de Maadan, à environ 70 km de Deir Ez-Zor. Les forces des FDS éprouvent des difficultés à Al-Raqqah. A la frontière syro-libanaise, l’armée libanaise a été déployée pour reprendre Ras Baalbek et Al-Qaa dans le Nord de la vallée de la Bekaa, après que le Hezbollah a fait fuir les membres du Siège de Libération d’Al-Sham du Mont Arsal.
  • En Irak : Les forces irakiennes et les milices chiites se préparent à reprendre l’enclave de l’Etat islamique à Tal Afar, à quelque 70 km à l’Ouest de Mossoul. La réhabilitation de Mossoul et le retour à la vie quotidienne se déroulent encore lentement. Dans diverses parties de l’Irak, les combats entre les forces irakiennes et l’Etat islamique continuent, toujours à faible intensité.
• Compte tenu du “succès” (du point de vue de l’Etat islamique) de l’attaque contre l’ambassade d’Irak à Kaboul, l’organisation a appelé ses partisans à attaquer les ambassades et le corps diplomatique des “pays infidèles” autour du monde. L’hebdomadaire Al-Nabā’ de l’Etat islamique a publié un éditorial intitulé : “La guerre contre les ambassades : la plus grande [cause de] peur et de douleur pour les pays infidèles.” L’éditorial dit qu’attaquer des ambassades et des membres du personnel diplomatique est l’un des meilleurs et les moins chers moyens de faire pression sur les gouvernements du monde entier. Selon nous, les membres et les partisans de l’organisation pourraient essayer de mettre cet appel en pratique.

La Russie et les Etats-Unis

Expansion des accords de désescalade locaux en Syrie

• Dans le cadre de la quatrième série de pourparlers de réconciliation interne syrienne à Astana, la Russie, l’Iran et la Turquie ont décidé d’ajouter la région de Homs aux secteurs de désescalade du Sud-Ouest de la Syrie, qui comprennent les régions de Deraa, Kouneïtra, As-Suwayda et la zone à l’Est de Damas (Site Internet du ministère russe de la Défense, 3 août 2017). Un calme relatif a été maintenu, à l’exception d’un certain nombre de violations de temps à autre, principalement par les forces du régime syrien (Observatoire syrien des droits de l’homme, 5 août 2017).
• Lors d’une série de réunions organisées au Caire le 31 juillet 2017, à laquelle ont assisté des représentants des groupes rebelles “modérés”, il a été décidé de créer une troisième zone de désescalade au nord de Homs. Cet espace comprend 84 communes et compte une population d’environ 147 000 habitants. Conformément à la décision, qui est entrée en vigueur le 3 août 2017 à 12h, un cessez-le-feu a commencé dans ce secteur. Igor Konashenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense a souligné que, comme dans les deux précédents accords de désescalade, l’Etat islamique et le Siège de Libération d’Al-Sham ne sont pas inclus dans l’accord. Il a ajouté que selon l’accord, les groupes rebelles “modérés” sont responsables du nettoyage de toutes les forces de la province de Homs affiliées à l’Etat islamique et au Siège de Libération d’Al-Sham (Site Internet du ministère russe de la Défense, 3 août 2017).

• Dans le cadre de l’accord, les forces de police militaire russe ont déjà été déployées le long des lignes de contact afin de séparer les parties. Deux points de contrôle et trois points d’observation ont été mis en place sur la route entre Homs et Hama. Ces forces sont censées superviser la séparation entre les côtés, suivre la mise en œuvre de l’accord et assurer un approvisionnement régulier de l’aide humanitaire aux habitants de la région (Site Internet du ministère russe de la Défense, 3 août 2017). Quelque 15 représentants des organisations rebelles opérant au Nord de Homs devraient se réunir avec les représentants de la police militaire russe afin d’établir une cartographie précise des frontières de la zone de désescalade (Zaman Al Wasl, 7 août 2017).

Pertes russes en Syrie

• Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a critiqué les rapports de Reuters affirmant que le nombre de soldats russes tués en Syrie est quatre fois plus élevé que le chiffre officiel publié par les autorités russes. Selon lui, ce n’est pas la première fois que Reuters tente de minimiser l’importance de l’activité de la Russie dans la lutte contre l’Etat islamique et la réalisation de la paix en Syrie. Peskov a souligné que la seule source fiable de ces données est le ministère russe de la Défense. Il a ajouté, toutefois, que des combattants étrangers à la nationalité russe peuvent aussi avoir été tués en Syrie, mais qu’ils n’ont aucun lien avec le gouvernement russe ou le ministère de la Défense (Agence de presse Tass, 2 août 2017).

Liens entre les Etats-Unis et les groupes rebelles syriens

• Selon le colonel Ryan Dillon, porte-parole de la coalition internationale contre l’Etat islamique, la Brigade des martyrs d’Al-Qaryatayn a rendu les armes lourdes et l’équipement supplémentaire qu’elle a reçus des pays de la coalition. La Brigade a également convenu de ne pas effectuer d’opérations offensives contre les forces du régime syrien dans une zone de 55 km de la zone de sécurité à proximité du barrage d’Al-Tanf. Le colonel Dillon a déclaré que les Etats-Unis continueront de former et d’appuyer leurs partenaires dans le Sud de la Syrie dans la lutte contre l’Etat islamique (Site Internet du ministère de la Défense, 3 août 2017). Les États-Unis ont annoncé qu’à la suite d’une opération militaire menée par les membres de la Brigade des martyrs d’Al-Qaryatayn à l’extérieur de la zone de désescalade, sans coordination avec les Etats-Unis et la coalition, les Etats-Unis ont décidé de mettre un terme à leur soutien (Site Internet du ministère de la Défense, 27 juillet 2017).

Principaux développements en Syrie

La campagne d’Al-Raqqah

• A Al-Raqqah, les forces des FDS continuent de mener une lutte acharnée pour reprendre la ville des mains de l’Etat islamique. Cette semaine, les forces, qui ont subi de lourdes pertes, ont poursuivi leurs efforts pour avancer dans la vieille ville et nettoyer les quartiers conquis (mais où l’Etat islamique opère toujours). Les FDS reçoivent le soutien aérien des avions de la coalition, qui ont attaqué des cibles dans les quartiers occupés par l’Etat islamique (Réseau Al-Sham, 5 août 2017).
• L’un des foyers des combats était le quartier d’Al-Mashlab dans la partie Sud-Est de la ville. Au cours des combats à la périphérie du quartier, un total de 33 soldats des FDS ont été tués (Réseau Al-Sham, 2 août 2017). L’Etat islamique a également attaqué les avant-postes des FDS sur le marché d’Al-Hal dans le Sud de la ville. En conséquence, 40 soldats des FDS ont été tués (Réseau Al-Sham, 3 août 2017). Le 3 août 2017, un terroriste suicide a fait exploser un camion piégé contre une force des FDS dans une zone de rassemblement dans le Sud-Est d’Al-Raqqah (Akhbar Al-Muslimeen, 3 août 2017).

Interview d’un commandant de l’Etat islamique

• Dans une interview accordée au magazine Rumiyah, le commandant militaire de l’Etat islamique dans le secteur d’Al-Raqqah a fait référence à la campagne en cours à Al-Raqqah. Il a noté qu’au-delà des aspects militaires et stratégiques, l’importance de la région d’Al-Raqqah découle du fait que c’est une des premières régions capturées par l’Etat islamique, et que ses membres en sont partis pour d’autres conquêtes. Au sujet des tactiques de combats à Al-Raqqah, le commandant a déclaré que les membres de l’organisation effectuent des activités d’harcèlement avec des contre-attaques, y compris des attaques de profondeur en territoire ennemi. Ils utilisent des tireurs placés dans des secteurs stratégiques, comme des immeubles de grande hauteur. En outre, ils recourent à des voitures piégées. Selon lui, Al-Raqqah a été divisée en petites sections qui devraient fonctionner de manière autonome en cas d’urgence. Des ateliers de réparation et d’entretien des armes ont été mis en place dans la ville. Il a ajouté que “la campagne Al-Raqqah ne sera pas un pique-nique” pour l’ennemi (Rumiyah, 6 août 2017).

La campagne du Hezbollah de purification d’Arsal

• La branche d’information militaire du Hezbollah a annoncé la fin de l’évacuation des membres du Siège de Libération d’Al-Sham et de leurs familles de la région d’Arsal vers la région d’Idlib, dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu du 27 juillet 2017. Près de 160 autobus sont partis de la zone d’Arsal, transportant environ 7,500-10 000 membres du Siège de Libération d’Al-Sham et leurs familles, ainsi que des réfugiés (Al-Arabiya, 2 août 2017, Al-Jazeera, 4 août 2017). L’opération a été effectuée sous la supervision des services libanais de sécurité générale (Al-Nashra, 2 août 2017). Selon le Hezbollah, tous les objectifs de l’opération ont été atteints : il n’y a plus aucune présence de membres du Siège de Libération d’Al-Shamsur le terrain, et la menace terroriste sur la frontière orientale du Liban a été supprimée (Al-Ahed, 2 août 2017).

• Le porte-parole du Hezbollah a salué les réalisations de l’organisation ans la campagne d’Arsal, la qualifiant de réalisation libanaise (“réussite nationale”). Selon Naim Qassem, secrétaire général adjoint du Hezbollah, les combats ont eu lieu avec l’approbation des chrétiens, qui ont également souffert de l’activité du Siège de Libération d’Al-Sham (Al-Alam, 6 août 2017). Le haut responsable du Hezbollah Nabil Qaouq a déclaré que la libération des monts de l’Arsal a démontré une fois de plus l’équation (du Hezbollah) “armée, peuple, résistance” (cf., le Hezbollah) (Al-Ahed, 6 août 2017).

Fin de la présence de l’Etat islamique au Nord de la Bekaa

• Le leader du Hezbollah Hassan Nasrallah a affirmé dans un discours que l’Etat islamique contrôle un territoire d’environ 296 kilomètres carrés dans le secteur de Ras Baalbek et d’Al-Qaa, la moitié en territoire syrien et l’autre moitié au Liban. Il a ajouté que l’armée libanaise va libérer Ras Baalbek et Al-Qaa, et que le Hezbollah sera à son service (Al-Manar, 4 août 2017).
• Sur le terrain, l’armée libanaise a commencé les actions préliminaires avant le début de la campagne de nettoyage des secteurs d’Al-Qaa et de Ras Baalbek de la présence de l’Etat islamique. Dans le cadre de ces préparatifs, l’armée a commencé à déployer ses forces à la périphérie de la ville d’Arsal et a installé des membres dans des positions qui avaient servi aux membres de Siège de Libération d’Al-Sham et qui ont été reprises par le Hezbollah (Al-Manar, 6 août 2017). Les forces spéciales de l’armée libanaise avancent vers les positions de l’Etat islamique dans les collines de Ras Baalbek (Al-Hadath Al-Arabiya, 6 août 2017).

Reprise de la ville de Sukhnah

• La semaine dernière, l’armée syrienne est entrée dans les quartiers Ouest de la ville de Sukhnah (Nord-Est de Palmyre) après avoir repris Tantour, la montagne qui domine la ville à l’Ouest. Dans certains quartiers de la ville, les combats continuent entre les forces syriennes et l’Etat islamique (Syria Victory, 5 août 2017). La reprise de la ville ouvre la voie à l’avancée d’une force syrienne vers la ville de Deir ez-Zor, situé à une distance d’environ 125 km de Sukhnah.
• La ville de Sukhnah est située à environ 125 km au Nord-Est de Palmyre et compte une population de 30 000 habitants. Elle est située dans une région riche en gaz naturel, sur une artère de circulation menant à Deir Ez-Zor et Al-Raqqah. La ville est habitée par des tribus appartenant à diverses tribus des régions d’Al-Raqqah et Deir Ez-Zor (Al-Arabiya, 30 juillet 2017 ; Wikipédia).
• Selon des rapports de l’Etat islamique, le secteur de ‘Sukhnah a été témoin d’âpres batailles dans lesquelles les forces syriennes ont subi de lourdes pertes :
• Plus de vingt soldats ont été tués dans un siège de l’armée syrienne à l’Ouest de Sukhnah dans l’explosion d’une voiture piégée conduite par un terroriste suicide (Haqq, 5 août 2017).
• Deux chars de l’armée syrienne ainsi qu’un système de défense aérienne Shilka (ZSU-23-4) ont été détruits à l’Ouest de Sukhnah par des tirs de missiles (Haqq, 5 août 2017).
• Le 5 août 2017, l’Etat islamique a publié une vidéo montrant une force d’infanterie de l’armée syrienne touchée par un drone à l’Est du champ de gaz d’Al-Hail (Haqq, 5 août 2017).

Avancée d’une autre force syrienne vers Deir Ez-Zor

• Selon les médias syriens, des appareils russes et syriens ont attaqué des cibles dans la zone rurale à l’Est d’Al-Raqqah. Les frappes aériennes ont principalement visé la ville de Maadan, dans la vallée de l’Euphrate, à environ 60 km au Sud-Est d’Al-Raqqah. Les forces syriennes auraient pris le contrôle d’une station de pompage dans la zone de Maadan (Réseau Al-Sham, 7 août 2017). Dans le même temps, des combats ont opposé les troupes syriennes à des membres de l’Etat islamique à l’Est de la ville de Ghanem Al-Ali, à environ 37 km au Sud-Est d’Al-Raqqah (Observatoire syrien des droits de l’homme, 5 août 2017). L’importance de Ghanem Al-Ali découle de son emplacement sur la route 4 reliant Al-Raqqah à Deir ez-Zor.

Principaux développements en Irak

La situation à Mossoul

• Selon les médias irakiens, les marchés du quartier d’Al-Jadida à l’Ouest de Mossoul ont repris une activité normale, du fait que ce quartier a subi moins de dégâts que la vieille ville de Mossoul, qui a été complètement détruite (Centre d’information de Ninive, 6 août 2017). Dans le même temps, l’opération d’évacuation et de neutralisation des armes abandonnées par l’Etat islamique dans toute la ville s’est poursuivie. L’explosion des engins et des munitions a coûté la vie à des dizaines de personnes parmi les familles rentrées dans la ville (Shafaq News, 6 août 2017). Une installation de pompage des eaux souterraines a été ouverte dans l’Ouest de Mossoul pour l’approvisionnement en eau de certains quartiers (Centre d’information de Ninive, 4 août 2017).

Préparatifs pour la conquête de Tal Afar

• L’armée irakienne et les troupes des milices chiites (la Mobilisation populaire) se préparent à évacuer l’Etat islamique de l’enclave de Tal Afar (environ 70 km à l’Ouest de Mossoul). Brett McGurk, envoyé spécial de la coalition mondiale de lutte contre l’Etat islamique, a déclaré que la prochaine campagne en Irak contre l’Etat islamique aura lieu à Tal Afar. Il estime qu’il y a actuellement un millier de membres de l’organisation dans la région. Selon lui, les autres sites où l’activité contre l’organisation sera axée sont la région de Al-Hawija, au Sud de Mossoul (qui abrite selon ses estimations environ un millier de membres) et Al-Qaim près de la frontière irako-syrienne (Aranews, 7 août 2017).
• Le ministère irakien de la Défense a annoncé la fin des préparatifs de la nouvelle campagne visant à reprendre la zone de Tal Afar par l’armée irakienne avec l’aide la Mobilisation populaire (les milices affiliées aux milices chiites iraniennes). Dans le cadre de ces préparatifs, il a été signalé que la Division 9, qui était jusqu’à présent déployée à Mossoul, se prépare à faire route en direction de Tal Afar (Al-Hadath Al-Arabiya, 7 août 2017).
• Sur le terrain, les forces de Mobilisation populaire opérant dans la région ont annoncé qu’elles avaient libéré 17 villages au Sud-Est de Tal Afar (Press TV, 2 août 2017). En outre, il y a eu des attaques aériennes contre des ponts desservant l’Etat islamique (Spoutnik, 7 août 2017). Abu Ismail, chef des camps d’entraînement de l’organisation à Tal Afar, aurait été tué dans une frappe aérienne de l’armée de l’air irakienne contre un camp d’entraînement de l’organisation (Spoutnik, 3 août 2017). D’autre part, des membres de l’Etat islamique ont indiqué qu’ils avaient tiré des roquettes contre des avant-postes des milices chiites à l’Ouest de Tal Afar (Haqq, 4 août 2017).

Combats dans d’autres régions du pays

• Les combats se poursuivent dans diverses régions d’Irak :
  • Dans la province de Diyala : L’armée irakienne a lancé une nouvelle offensive contre les forces de l’Etat islamique dans la province de Diyala (Agence de presse Anatolia, 2 août 2017).
  • Une source militaire irakienne a signalé que 12 membres de l’Etat islamique ont été tués dans une frappe aérienne de la coalition internationale près de la Jordanie quand ils ont essayé d’attaquer le terminal de Tarbil entre l’Irak et la Jordanie (Khaberni, 2 août 2017).
  • 170 membres de l’Etat islamique ont été tués dans une frappe aérienne irakienne dans la province de Salah al-Din contre des bases de l’organisation (Al-Hadath Al-Arabiya, 7 août 2017).
  • L’Etat islamique a indiqué que ses membres avaient attaqué un avant-poste de l’armée irakienne au Sud de Shirqat (environ 70 km au Sud de Mossoul), pris son contrôle, saisi des armes et mis le feu (Haqq, 6 août 2017).

L’Egypte et la Péninsule du Sinaï

• L’armée égyptienne a annoncé avoir découvert un tunnel dans le Nord de la péninsule du Sinaï, à la frontière entre l’Égypte et Israël, qui selon l’armée aurait servi aux membres de l’Etat islamique. Les forces de sécurité égyptiennes ont détruit le tunnel (Page Facebook officielle du porte-parole de l’armée égyptienne, 6 août 2017). La construction d’un tel tunnel sous le nez des Égyptiens nécessite des capacités logistiques et financières et, par conséquent, nous estimons qu’il est plus probable que le tunnel a été creusé par le Hamas.

• Le ministère de l’Intérieur égyptien a annoncé qu’Ahmed Hassan Ahmed al-Nashu, alias Ghandar al-Masry, chargé du recrutement de l’Etat islamique dans le Sinaï, a été tué dans un échange de tirs avec les forces de police égyptiennes à Al-Arish. Selon Ahmed Ban, un expert en mouvements islamistes, Ghandar al-Masry a été nommé après la mort de plusieurs commandants de l’Etat islamique. Dans le cadre de ses fonctions, il était chargé de fournir des armes et des vivres alimentaires aux membres de l’organisation. Ban a souligné que la mort de Ghandar al-Masry représente un autre coup à l’Etat islamique après que plusieurs de ses commandants ont été tués (Al-Mashreq, 19 juillet 2017).

Autres pays

Afghanistan

• L’Etat islamique a revendiqué la responsabilité d’un attentat suicide dans la mosquée chiite de Jawadiyah, dans la ville de Herat dans l’Ouest de l’Afghanistan. Un total de 32 personnes ont été tuées et plus de 60 autres ont été blessées. Selon les autorités afghanes, il n’est pas clair si un ou deux terroristes ont mené l’attaque (tolonews.com, 1^er août 2017). L’agence de presse Aamaq a annoncé que l’attaque avait été menée par deux membres de l’Etat islamique. C’est la cinquième attaque terroriste contre des mosquées chiites en Afghanistan cette année (quatre ont été réalisées dans la ville de Herat, tandis que l’une a été effectuée dans la capitale Kaboul). La Province du Khorasan de l’Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l’exécution de deux de ces attaques (Afghanistan Times, 2 août 2017).

La gestion de l’Etat islamique

• Dans le cadre de désir de l’Etat islamique de montrer que la routine prévaut, l’organisation a publié des photos des peines imposées aux civils de la province de Deir Ez-Zor qui n’observent pas la loi islamique. Les photos montrent notamment l’exécution d’un “impie” (murtadd), une personne accusée de vol se fait couper la main, un homme qui a commis l’adultère est lapidé, et un homme accusé d’homosexualité est poussé du toit d’un bâtiment (Akhbar al-Muslimeen, 5 août 2017).

Activités de contre-terrorisme

Adoption d’une résolution de prévention du terrorisme à l’ONU

• Le 2 août 2017, le Conseil de sécurité des Nations Unies a approuvé à l’unanimité la résolution 2370 proposée par l’Égypte appelant tous les pays à empêcher la fourniture d’armes à des organisations terroristes telles que l’Etat islamique, y compris l’achat d’armes par l’intermédiaire d’Internet et des médias sociaux. Entre autres, la résolution propose de prendre des mesures légales contre les fournisseurs d’armes. Selon le représentant permanent de l’Égypte auprès des Nations Unies, Amr Abu Al-Atta, également président du Conseil de sécurité des Nations Unies, c’est l’une des premières résolutions destinées à empêcher les terroristes d’obtenir des armes (The Washington Post, 3 août 2017).

Détails sur une attaque déjouée de l’Etat islamique en Australie

• Le 3 août 2017, un acte d’accusation a été déposé contre Khaled et Mahmoud Khayat, un père et son fils qui ont été arrêtés, soupçonnés de vouloir commettre un attentat dans un avion. L’acte d’accusation comprend plus de détails sur l’attaque prévue (Site Internet de la Police fédérale australienne, 3 août 2017 ; Fox News, 4 août 2017) :
  • Les deux hommes avaient prévu de faire exploser un avion appartenant à la compagnie aérienne des Émirats arabes unis Etihad Airways, qui devait décoller de l’aéroport de Sydney. Selon le plan, le fils devait donner à son frère (qui n’était pas au courant de l’attaque) un mixeur dans lequel un engin piégé était dissimulé. Il était censé monter dans l’avion avec.
  • L’explosif de grande qualité a été transmis aux terroristes par la poste en plusieurs fois.
  • Les terroristes avaient reçu leurs ordres de l’Etat islamique en Syrie. Les membres de l’organisation en Syrie ont envoyé les explosifs et ce sont eux qui ont indiqué aux auteurs de l’attaque comment assembler la bombe qui serait prise à bord de l’avion.

La guerre de propagande

L’Etat islamique appelle à viser les ambassades

• Un éditorial de l’État islamique publié dans l’hebdomadaire Al-Nabā’ mentionne les leçons tirées de l’attaque de l’ambassade d’Irak à Kaboul en Afghanistan (30 juillet 2017). L’éditorial affirme que l’attaque des ambassades et des membres du corps diplomatique est l’un des meilleurs et des moins chers moyens de faire pression sur les gouvernements. Selon l’éditorial, l’État islamique accorde une grande importance à de telles actions et encourage tout musulman dans tous les pays à attaquer les ambassades ou les employés de l’ambassade en les tuant ou en les prenant en otage. L’éditorial explique que le meurtre d’un employé de l’ambassade en dehors de son pays d’origine est préférable à la mort de dizaines de civils dans leur pays, car l’impact de l’attaque d’une ambassade est encore plus grand que l’impact d’une attaque contre une installation militaire ou sécuritaire dans le même pays. L’éditorial appelle les musulmans à prendre l’initiative et à attaquer des membres du corps diplomatique des pays infidèles (Al-Nabā’, 3 août 2017).

Activités de propagande d’Al-Qaïda

• Al-Qaïda a commencé à publier un bulletin en langue anglaise appelé Al-Hijrah. Chaque numéro du bulletin est constitué d’une seule page concentrée sur un sujet. Le sujet est expliqué en bref, y compris des citations de personnalités importantes au sein de l’organisation. Cinq numéros sont parus à ce jour. Certains des thèmes sont : “l’Occident est la principale source de terreur”, “Pourquoi devons-nous accomplir le jihad ?”, “La nécessité de creuser des tranchées”; “Ô Musulmans, Jérusalem vous appelle”.

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