Pleins feux sur le jihad mondial (17-23 août 2017)

Tir d'une roquette RPG sur les forces des FDS près de la rue Mansour, à l'Ouest de la vieille ville (Akhbar Al-Muslimeen, 19 août 2017)

Tir d'une roquette RPG sur les forces des FDS près de la rue Mansour, à l'Ouest de la vieille ville (Akhbar Al-Muslimeen, 19 août 2017)

Sergei Rudskoy à la conférence de presse sur fond d'une photo de la frappe d'un convoi de l'Etat islamique par des avions russes (Site Internet du ministère russe de la Défense, 21 août 2017)

Sergei Rudskoy à la conférence de presse sur fond d'une photo de la frappe d'un convoi de l'Etat islamique par des avions russes (Site Internet du ministère russe de la Défense, 21 août 2017)

Combattants des FDS à l'Ouest d'Al-Raqqah près d'un véhicule blindé avec le drapeau des FDS (Youtube, 19 août 2017)

Combattants des FDS à l'Ouest d'Al-Raqqah près d'un véhicule blindé avec le drapeau des FDS (Youtube, 19 août 2017)

Tir d'une roquette de l'armée syrienne sur des membres de l'Etat islamique dans le village de Humaymah.

Tir d'une roquette de l'armée syrienne sur des membres de l'Etat islamique dans le village de Humaymah.

Combattant du Hezbollah se préparant à tirer une roquette RPG sur des membres de l'Etat islamique à l'Ouest d'Al-Qalamoun.

Combattant du Hezbollah se préparant à tirer une roquette RPG sur des membres de l'Etat islamique à l'Ouest d'Al-Qalamoun.

Femmes et enfants qui ont fui les villages de la région de Tal Afar recevant de l'aide humanitaire de la 16ème brigade d'infanterie de l'armée irakienne (Twitter, 22 août 2017)

Femmes et enfants qui ont fui les villages de la région de Tal Afar recevant de l'aide humanitaire de la 16ème brigade d'infanterie de l'armée irakienne (Twitter, 22 août 2017)

La scène de l'attaque de la ville de Turku (Page Twitter de Jack Posobiec, 18 août 2017).

La scène de l'attaque de la ville de Turku (Page Twitter de Jack Posobiec, 18 août 2017).

Principaux événements de la semaine
  • L’Etat islamique, qui fait face à des pressions croissantes en Syrie et en Irak, a revendiqué cette semaine la responsabilité de trois attentats : une attaque à la voiture bélier à Barcelone (14 mort, plus de 130 blessés), une attaque à la voiture bélier dans la ville de Cambrils, au Sud de Barcelone (un mort et cinq blessés) et une attaque à l’arme blanche dans la ville de Surgut dans l’Ouest de la Sibérie (sept blessés). La responsabilité d’une autre attaque à l’arme blanche dans la ville de Turku en Finlande n’a pas été revendiquée. Les attaques commises en Espagne et en Russie sont selon nous des “attentats inspirés” commis par les supporters de l’Etat islamique.
  • Il n’est pas certain qu’un lien existe entre les attaques dans ces pays. Il est possible qu’il s’agit d’attaques “d’imitation” qui sont susceptibles d’encourager d’autres partisans de l’Etat islamique à commettre des attentats, face à la détérioration de la situation de l’organisation en Syrie et l’Irak. En tout cas, l’Etat islamique et Al-Qaïda continuent de demander à leurs membres d’effectuer des attaques terroristes dans le monde et recommandent même de nouveaux types d’attaques (l’Etat islamique appelle ses membres à cibler les diplomates, Al-Qaïda à cibler les trains).
  • Sur le terrain, la pression sur l’Etat islamique continue :
    • En Syrie, l’armée de l’air russe a frappé un convoi faisant route vers Deir Ez-zor (d’après les russes, plus de 200 membres de l’Etat islamique ont été tués dans cette frappe) ; l’armée syrienne a encerclé une force de l’organisation dans la région de la ville d’Uqayribat, au Nord-Ouest de Homs ; les forces de l’armée libanaise, l’armée syrienne et le Hezbollah ont marqué des points dans le cadre de la campagne contre l’enclave de l’Etat islamique à l’Ouest d’Al-Qalamoun, à la frontière syro-libanaise.
    • En Irak, l’offensive terrestre contre Tal Afar, située sur la route menant de Mossoul à la frontière irako-syrienne, a commencé. L’attaque a été menée par l’armée irakienne, la police fédérale irakienne et les milices chiites soutenues par l’Iran. Les forces ont franchi par la ligne de défense de la ville et ont occupé trois quartiers. La population locale fuit la ville.
Implication de la Russie en Syrie
Un officier russe détaille les réalisations de la Russie en Syrie au cours du dernier mois
  • Le 21 août 2017, le colonel-général Sergei Rudskoy, chef de la principale direction opérationnelle de l’état-major général des forces armées russes, a organisé une conférence de presse dans laquelle il a salué les réalisations de la Russie dans l’arène syrienne au cours du dernier mois et a fait l’éloge de l’armée syrienne. Ci-après les principaux points de son discours (Site Internet du ministère russe de la Défense, 21 août 2017) :
    • L’armée syrienne, avec l’appui de l’armée de l’air russe, a marqué d’importants succès. Ses forces ont réussi à vaincre une grande force de l’Etat islamique déployée dans le Centre de la Syrie. La province d’Alep a été complètement libérée de la présence de terroristes.
    • Un important groupe de membres de l’Etat islamique dans et autour de la ville d’Uqayribat a été encerclé (voir la section intitulée “Principaux développements en Syrie”). Des mesures visant à resserrer l’encerclement sont toujours en cours. La ville d’Uqayribat sera bientôt libérée. Un autre groupe de rebelles a été encerclé à l’Est d’Ithriya. Des opérations offensives menées par les unités sous le commandement du général Suheil al-Hassan, avec l’appui de l’armée de l’air russe, ont permis d’obtenir ces résultats.
    • L’armée syrienne a commencé à utiliser de nouvelles tactiques de combat contre les groupes terroristes. Dans ce contexte, l’armée syrienne a mené une attaque “tactique” derrière les lignes de l’Etat islamique près d’Al-Kadir, dans la province d’Al-Raqqah, à 42 km au Nord d’Al-Sukhnah. La frappe a été effectuée avec le soutien d’hélicoptères russes.
    • Les forces syriennes ont repris le contrôle de Palmyre et poursuivent l’attaque de Deir ez-Zor. Afin de frapper les membres de l’Etat islamique, de détruire leur équipement de combat et de les empêcher d’envoyer des renforts à Deir Ez-zor, l’aviation russe a mené des opérations aériennes intensives, avec pas moins de 60 à 70 sorties par jour. Pendant trois jours, l’armée de l’air russe a effectué 316 sorties et 819 frappes à Deir ez-Zor.
    • Les forces syriennes, avec l’appui de l’air russe, mènent une attaque sur Deir Ez-zor dans trois directions. La région entourant la ville est le dernier bastion de l’Etat islamique en Syrie. L’organisation renforce ses forces sur place. Des unités de l’organisation de Mossoul et Al-Raqqah ont été envoyées à Deir Ez-zor et y sont déployées. Néanmoins, les forces des FDS soutenues par les États-Unis sont incapables de prendre le contrôle d’Al-Raqqah.
    • Les trois zones de désescalade fonctionnent avec succès dans le Sud de la Syrie, à Ghouta à l’Est de Damas, et dans la province de Homs. Les accords conclus entre la Russie et l’opposition syrienne ont permis la reprise des négociations entre les différentes régions.
L’aviation russe attaque un convoi de l’Etat islamique en route vers Deir Ez-zor
  • Le 21 août 2017, le ministère russe de la Défense a indiqué que des avions russes avaient attaqué un convoi de l’Etat islamique faisant route vers Deir ez-Zor. Plus de 200 membres de l’Etat islamique ont été tués et des dizaines de véhicules ont été détruits dans la frappe. Il s’agit de 20 véhicules transportant des armes lourdes, notamment des lance-roquettes, ainsi que des véhicules blindés, des chars et des camions transportant des munitions (Spoutnik ; agence de presse SANA, 21 août 2017).
Principaux développements en Syrie
La campagne d’Al-Raqqah
  • Selon un porte-parole des FDS, depuis le début de la campagne, les forces ont libéré 60 % de la ville d’Al-Raqqah (ARA, 17 août 2017). Sur le terrain, les forces des FDS font face à une résistance acharnée et subissent de nombreuses pertes. L’une des zones de combat est le domaine de la grande mosquée dans le Sud-Ouest de la vieille ville. Une autre zone est la rue Mansour, une artère de circulation principale dans l’Ouest de la vieille ville. Dans la partie Ouest de la ville, les FDS ont repris le contrôle de quelques avant-postes importants qui étaient tombés entre les mains de l’Etat islamique.
 Combattants des FDS près d'un véhicule blindé à l'Ouest d'Al-Raqqah.    Combattants des FDS à l'Ouest d'Al-Raqqah près d'un véhicule blindé avec le drapeau des FDS (Youtube, 19 août 2017)
Gauche : Combattants des FDS près d’un véhicule blindé à l’Ouest d’Al-Raqqah.
Droite : Combattants des FDS à l’Ouest d’Al-Raqqah près d’un véhicule blindé avec le drapeau des FDS (Youtube, 19 août 2017)
  • Le 17 août 2017, l’Etat islamique a annoncé que plus de 15 combattants des FDS ont été tués et d’autres ont été blessés dans l’explosion d’une voiture piégée contre un avant-poste des FDS près de la grande mosquée. La voiture piégée était conduite par un terroriste appelé Khattab l’Azeri (Akhbar al-Muslimeen, 19 août 2017). Les FDS ont annoncé que 95 membres de l’Etat islamique ont été tués au combat, dans divers quartiers tout au long d’Al-Raqqah. Dans ces batailles, l’organisation a fait exploser plusieurs voitures piégées (Zaman Al-Wasl, 16 août 2017).
Encerclement des membres de l’Etat islamique dans le secteur de la ville d’Uqayribat
  • L’armée syrienne continue de ratisser la zone à l’Est de Homs et de Hama, selon nous comme une étape préliminaire avant d’avancer vers Deir ez-Zor. Cette semaine, l’armée syrienne aurait encerclé une zone de 3 000 kilomètres carrés à l’Est d’Al-Salamiyah, environ 44 km au Nord-Ouest de Homs. Les membres de l’Etat islamique sont assiégés dans la zone encerclée. La ville principale de la région encerclée est la ville d’Uqayribat, située à environ 37 km à l’Est d’Al-Salamiyah (Syria-victory, 20 août 2017).
Avancée de l’armée syrienne à l’Est d’Al-Sukhnah
  • Après la reprise de la ville d’Al-Sukhnah et le ratissage de la zone, l’armée syrienne a commencé à avancer vers Deir ez-Zor. L’Etat islamique a annoncé que ses membres avaient freiné l’avance de l’armée syrienne à l’Est de la ville. L’organisation a publié des photos montrant un terroriste appelé Abu Hassan al-Homsi, qui a fait exploser une voiture piégée contre les troupes syriennes à l’Est d’Al-Sukhnah. Selon l’organisation, ses membres ont saisi des véhicules et des munitions. Il a également été signalé que l’Etat islamique avait attaqué la ville d’Al-Sukhnah, tuant 10 soldats syriens (Khotwa, 18 août 2017).
La fumée s'élevant du lieu de l'explosion (Akhbar Al-Muslimeen, 19 août 2017)    Le terroriste suicide Abu Hassan al-Homsi dans la voiture piégée qu'il a fait exploser contre les troupes syriennes à l'Est d'Al-Sukhnah.
Droite : Le terroriste suicide Abu Hassan al-Homsi dans la voiture piégée qu’il a fait exploser contre les troupes syriennes à l’Est d’Al-Sukhnah. À gauche : La fumée s’élevant du lieu de l’explosion (Akhbar Al-Muslimeen, 19 août 2017)
Avancée de l’armée syrienne d’Al-Sukhnah vers le Sud-Est
  • Une force syrienne qui a progressé dans la zone au Sud-Est d’Al-Sukhnah a repris le village de Humaymah, à environ 96 km au Sud-Est d’Al-Sukhnah. L’organisation a fait exploser une voiture piégée au Sud du village, tuant des combattants des milices chiites opérant aux côtés des forces syriennes. Des dizaines d’individus des deux côtés ont été tués dans la bataille. Dans le village, l’Etat islamique a perdu plusieurs siège, des armes et de l’équipement (Compte Youtube du bureau d’information militaire du Hezbollah, 20 août 2017 ; SANA, 20 août 2017).
L’armée libanaise, le Hezbollah et l’armée syrienne lancent une offensive contre une enclave de l’Etat islamique à Al-Qalamoun
  • Le 19 août 2017, une campagne a été lancée contre l’enclave de l’Etat islamique à l’Ouest d’Al-Qalamoun, à la frontière entre la Syrie et le Liban. Les forces ont “divisé le travail” : l’armée libanaise a attaqué les zones détenues par l’Etat islamique en territoire libanais depuis l’Ouest, tandis que le Hezbollah et les forces syriennes ont attaqué en territoire syrien depuis l’Est. Selon les médias, les forces ont marqué des points. Les médias libanais ont rapporté que l’armée libanaise a repris plus de la moitié du territoire contrôlé par l’Etat islamique.
  • Le porte-parole de l’armée libanaise Ali Qanso a organisé une conférence de presse dans laquelle il a annoncé que le 19 août 2017, l’armée libanaise a lancé une campagne appelée “Fajr al-Juroud” (cf., “l’aube d’al-Juroud” ; en référence à la zone aride et montagneuse entre le Liban et la Syrie). L’objectif de la campagne est d’éliminer la présence des membres de l’Etat islamique autour de Ras Baalbek et d’Al-Qaa, de rétablir le contrôle de la zone frontalière entre la Syrie et le Liban. Selon le général Ali Qanso, il n’y a pas de coordination directe ou indirecte entre l’armée libanaise et le Hezbollah, ni avec la Syrie (Al-Mayadeen, 19 août 2017). Selon les médias libanais, l’Etat islamique possède environ 35 avant-postes et bases militaires du côté libanais de la frontière, avec 700 à 800 membres (Al-Nashra, 19 août 2017). Le bureau du porte-parole de l’armée libanaise a indiqué que la superficie de la zone sur les crêtes de Ras Baalbek et Al-Qaa où l’Etat islamique est déployé est d’environ 120 kilomètres carrés (Liban 24, 18 août 2017).
  • Les médias libanais ont rapporté que dans les batailles qui ont eu lieu jusqu’à présent, l’armée libanaise a repris des collines après des tirs d’artillerie, a tué 20 membres de l’Etat islamique et a saisi de grandes quantités de matériel militaire et d’armes (Al-Nashra, 19 août 2017 ; agence de presse libanaise, 21 août 2017). L’armée libanaise a également repris le contrôle de grottes dans la région montagneuse où des membres de l’Etat islamique s’étaient réfugiés (Compte Youtube du bureau d’information militaire du Hezbollah, 20 août 2017). Des avions de l’armée libanaise ont attaqué des avant-postes de l’Etat islamique dans la zone de combat (Khotwa, 21 août 2017). Dans le même temps, l’armée libanaise a débuté le ratissage de Ras Baalbek et Al-Qaa dans le Nord de la vallée de la Bekaa. Le processus de nettoyage est proche de sa fin et certaines membres de l’Etat islamique ont été tués ou se sont retirés (Al-Manar, 22 août 2017).
 Véhicules blindés de l'armée libanaise luttant contre l'Etat islamique (Compte Youtube du bureau d'information militaire du Hezbollah, 20 août 2017)   Chars de l'armée libanaise attaquant un avant-poste de l'Etat islamique dans le secteur de Ras Baalbeck, Al-Qaa et Al-Fakiha à l'Ouest d'Al-Qalamoun.
Droite : Chars de l’armée libanaise attaquant un avant-poste de l’Etat islamique dans le secteur de Ras Baalbeck, Al-Qaa et Al-Fakiha à l’Ouest d’Al-Qalamoun. Gauche : Véhicules blindés de l’armée libanaise luttant contre l’Etat islamique (Compte Youtube du bureau d’information militaire du Hezbollah, 20 août 2017)
  • Dans le même temps, le Hezbollah et l’armée syrienne ont attaqué l’Etat islamique depuis le territoire syrien. Le Hezbollah a annoncé que ses forces et l’armée syrienne ont lancé une opération appelée “Si vous vous repentez, nous annulerons la répression]” (partie d’un verset coranique). L’objectif de l’opération est de supprimer la menace terroriste des frontières du Liban. Les médias libanais ont rapporté que le Hezbollah et l’armée syrienne ont sensiblement progressé et repris des territoires à l’Ouest d’Al-Qalamoun (Al-Nashra, 19 août 2017).
  • Le 21 août 2017, le Hezbollah a publié une vidéo montrant les drones tirés sur des avant-postes de l’Etat islamique à l’Ouest d’Al-Qalamoun (Compte Youtube du bureau d’information militaire du Hezbollah, 21 août 2017). Selon nous, ce sont probablement des drones armés, étant donné que d’après la vidéo, les objectifs ont été vus pendant quelques secondes à partir de l’angle de la photographie et à la même altitude. Selon les médias, les drones du Hezbollah ont attaqué des avant-postes de l’Etat islamique à Al-Qalamoun (Site Internet de Hossein Mortada, 21 août 2017).
Le bassin du Yarmouk
  • Les médias syriens ont signalé que des avions de la coalition ont attaqué un avant-poste de l’Armée de Khaled bin Al-Walid (affiliée à l’Etat islamique) dans la ville d’Al-Shajara. Le commandant de l’organisation aurait été tué dans l’attaque (Agence de presse Khotwa, page Facebook Dimashq Al-Aan, 17 août 2017). L’attaque était dirigée contre un bâtiment de l’Armée de Khaled bin Al-Walid qui servait de tribunal religieux de l’organisation (Dimashq Al-Aan, 17 août 2017). Selon des rapports, un nouvel émir, de la région de Quneitra, a déjà été nommé (Khotwa, 17 août 2017).
Principaux développements en Irak
La campagne de Tal Afar
  • Après une étape préliminaire de frappes aériennes et de tirs d’artillerie, la campagne terrestre a commencé, dans l’objectif de libérer la ville de Tal Afar, dernier bastion de l’Etat islamique dans la province de Ninive dans le Nord de l’Irak. Le 20 août 2017, les forces irakiennes auraient brisé les lignes de défense de Tal Afar. Les forces auraient repris plus de trois quartiers de l’Est et du Nord-Est de Tal Afar. La population locale fuit la ville. Dans le même temps, les forces irakiennes ratissent le secteur rural de Tal Afar. Des sources des Nations Unies ont signalé que plus de 30 000 habitants ont fui la ville depuis le début du mois d’Avril 2017 et ont reçu de l’aide humanitaire de l’armée irakienne (Reuters, 22 août 2017).
  • Ahmad al-Assadi, porte-parole des forces de Mobilisation populaire, a déclaré que les conseillers militaires de l’Iran et le Hezbollah pourraient aider à la libération de Tal Afar. Ces conseillers aideront à élaborer des plans opérationnels avec le consentement du gouvernement irakien. Selon lui, 20 000 membres des forces de la mobilisation populaire devraient participer à l’opération de reprise de Tal Afar, qui devrait durer plusieurs semaines (Al-Hayat, 21 août 2017).
  • Le 20 août 2017, le ministère irakien de la Défense a publié le plan de la campagne de reprise de la ville de Tal Afar. La carte révèle que les zones de confrontation sont situées dans le Sud, le Nord et le Nord-Ouest de la ville. Le plan comprend des détails sur les forces irakiennes combattant dans la ville et les brigades chiites appartenant à la Mobilisation populaire (affiliée aux milices chiites iraniennes). Il précise les différentes routes de l’attaque et les détails des forces sur chaque itinéraire.
Attaques en territoire irakien
  • Dans le même temps, l’Etat islamique continue d’attaquer les forces irakiennes dans diverses régions de l’Irak :
  • Baiji (Province de Salah Al-Din) : Sept soldats irakiens ont été tués lorsqu’un terroriste suicide s’est fait exploser avec un gilet d’explosifs à l’entrée d’un quartier général des forces irakiennes près de Baiji (environ 49 km au Nord-Ouest de Tikrit). Quatre autres terroristes qui ont ouvert le feu ont été tués par l’armée irakienne et la police. Les forces irakiennes ont fait état de six blessés (Reuters, 16 août 2017).
  • Kirkouk : Sept membres de la famille d’un officier de police haut gradé, d’un village au Nord-Ouest de Kirkouk, ont été enlevés et assassinés par des hommes armés. L’officier a été secouru après des échanges de coups de feu. Un officier de la police de Kirkouk estime que l’Etat islamique est responsable de l’attaque. Selon les rapports, dans les zones adjacentes au district de Hawija à l’Ouest de Kirkouk, qui est détenu par l’organisation, des attaques ont lieu contre les civils et les forces de sécurité irakiennes (Russia Alyom, 18 août 2017).
  • Région de Bagdad : Un soldat de l’armée irakienne a été tué et un autre blessé dans l’explosion d’une bombe artisanale contre une patrouille motorisée dans le secteur d’Akarkuf, à environ 16 km à l’Ouest de la ville.
Attaques en Espagne, en Finlande et en Russie
Attaque à la voiture piégée en Espagne (17-18 août 2017)
  • Les 17 et 18 août 2017, deux attaques à la voiture bélier ont été effectuées en Espagne :
    • Une attaque sur le Boulevard Las Ramblas, un lieu prisé des touristes. L’attaque terroriste a été effectuée par un terroriste qui a roulé sur 530 mètres le long du boulevard. Quatorze personnes ont été tuées plus de 130 autres ont été blessés. Le terroriste, Younes Abu Yaaquoub, un jeune Marocain, a réussi à s’échapper. Selon un rapport du 22 août 2017, il a été abattu par la police espagnole dans la ville de Subirats, quelque 30 km à l’Ouest de Barcelone (El Pais, 22 août 2017).
    • Attaque dans la ville balnéaire de Cambrils, au Sud-Ouest de Barcelone. L’attaque a été réalisée avec une voiture transportant cinq terroristes. Les cinq ont été abattus par la police espagnole. Une femme a été tuée et cinq autres personnes ont été blessées dans l’attaque. Une hache et des couteaux ont été trouvés en possession des cinq terroristes, ce qui pourrait indiquer que leur objectif était de mener une attaque combinée.
  • Un réseau de 12 membres, la plupart de jeunes hommes de familles d’immigrants marocains, était à l’origine de ces deux attaques. Les membres du réseau vivaient dans la ville de Ripoll, près de la frontière française. Le réseau était apparemment dirigé par Abdelbaki Es Satty, l’imam de la mosquée de Ripoll, qui les a influencés subir un processus de radicalisation. L’un des détenus a déclaré au tribunal que l’imam avait enseigné aux membres du réseau que selon le Coran, être un chahid est une bonne chose (Reuters, 22 août 2017).
  • L’Etat islamique a revendiqué la responsabilité des deux attaques, qui ont été apparemment inspirées par l’organisation. Au départ, il a publié une brève annonce au sujet de l’attaque à Barcelone (quelques heures après l’attaque). Le lendemain, une annonce plus détaillée a été publiée au sujet des attaques de Barcelone et Cambrils. L’annonce détaillée est pleine d’inexactitudes et, selon nous, a été écrite à la hâte sur la base de faux rapports des médias publiés peu après l’attaque.
  • Dans la nuit du mercredi 16 août 2017, il y a eu une explosion dans une maison dans la ville d’Alcanar, au Sud-Ouest de Barcelone, qui était utilisée par les membres du réseau. Il s’agit apparemment un “accident de travail.” Près de 20 bonbonnes de gaz qui étaient censées être utilisées pour mener une attaque de grande envergure dans la région de Barcelone ont été trouvées dans la maison. En outre, une lettre en arabe a été trouvée sur place, précisant : “Courte lettre des soldats de l’État islamique en Andalousie aux croisés, les haïs, pécheurs, injustes, corrupteurs” (Reuters, 22 août 2017). Andalus est le nom islamique de l’Espagne au Moyen Âge, lorsqu’une grande partie était sous souveraineté musulmane.
  • Selon des articles publiés dans les médias espagnols, fondés sur les rapports émis par les forces de sécurité, le réseau avait prévu d’effectuer une attaque à plus grande échelle consistant à placer des voitures piégées chargées de bouteilles de gaz et d’explosifs dans trois sites bondés de Barcelone. Cependant, l’attaque a mal tourné à cause de “l’accident de travail” d’Alcanar. En conséquence, les terroristes ont dû trouver rapidement une alternative plus simple.
Attaque à l’arme blanche en Finlande –Etat des lieux (18 août 2017)
  • Le 18 août 2017, une attaque à l’arme blanche a été réalisée dans la ville de Turku, à 150 km à l’Ouest d’Helsinki. L’auteur a attaqué un groupe de femmes avec un couteau. Selon un journaliste qui a été témoin de l’attaque, l’assaillant a crié “Allah Akbar”. Deux Finlandaises ont été tuées dans l’attaque et huit autres personnes ont été blessées. Les blessés sont cinq femmes, une jeune fille de 15 ans, et deux hommes qui ont été blessés en tentant de protéger les femmes. L’assaillant a été blessé à la jambe par la police finlandaise et a été transféré à l’hôpital.
  • L’auteur de l’attaque est Abderrahman Mechkah, un jeune marocain de 18 ans. Il est arrivé en Allemagne en tant que réfugié en 2015. En 2016, il s’est installé en Finlande et a demandé l’asile. Sa demande a été refusée par les autorités. Les forces de sécurité finlandaise ont arrêté quatre autres citoyens Marocains soupçonnés de liens avec l’auteur de l’attaque. Un mandat d’arrêt international a été délivré pour un autre citoyen marocain (Reuters, 19 août 2017). À ce jour, la responsabilité de l’attaque n’a été revendiquée par aucune organisation.
 L'auteur de l'attaque de Turku allongé sur une civière dans une ambulance (Twitter, 18 août 2017)   La scène de l'attaque de la ville de Turku (Page Twitter de Jack Posobiec, 18 août 2017).
Droite : La scène de l’attaque de la ville de Turku (Page Twitter de Jack Posobiec, 18 août 2017). Gauche : L’auteur de l’attaque de Turku allongé sur une civière dans une ambulance (Twitter, 18 août 2017)
Attaque à l’arme blanche à Surgut, dans l’Ouest de la Sibérie (19 août 2017)
  • Le 19 août 2017, à environ 11h20, une attaque à l’arme blanche a été réalisée dans la ville de Surgut (dans la région de Tioumen en Sibérie occidentale sur la rivière Ob). Un jeune homme masqué armé d’un couteau a attaqué des passants. Sept personnes ont été blessées, dont une grièvement et les autres de façon modérée. Les forces de sécurité qui sont arrivées sur place ont neutralisé l’assaillant. Selon un rapport de la police russe, l’incident fait toujours l’objet d’une enquête et il n’a pas encore été déterminé s’il s’agit d’une attaque terroriste (Spoutnik, 19 août 2017).
  • L’agresseur était Artur Gadjiev, 19 ans, un résident de Surgut. Sa famille a émigré de la République du Daguestan. Selon les rapports, le père Gadjiev est un extrémiste musulman qui soutient l’Islam radical. Artur Gadjiev travaillait comme gardien de sécurité dans un supermarché de la ville (Russia Al-Yom, 20 août 2017).
(Compte Youtube Leadership Technology, 20 août 2017)
  • Le 19 août 2017 (le jour de l’attaque), l’Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l’opération. La revendication de responsabilité a déclaré que “l’auteur de l’attaque dans la ville de Surgut est un des soldats de l’État islamique” (Compte Youtube Leadership Technology, 20 août 2017). Après la publication de sa revendication de la responsabilité de l’attaque, l’organisation a publié une affiche avec la légende suivante (en russe et en arabe) : “Surgut – Sang pour Sang.” L’affiche est apparemment extraite d’une vidéo sur l’attaque (en russe) diffusée par l’organisation. La vidéo montre le terroriste de Surgut, présenté comme était Mas’ud, prêtant serment d’allégeance au chef de l’Etat islamique Abou Bakr al-Baghdadi et exprimant son espoir de devenir un chahid. Le terroriste appelle également les musulmans vivant dans les pays “infidèles” à commettre des attentats à l’aide d’armes simples comme des couteaux ou des tournevis (Al-Furat Media Foundation, 21 août 2017).
Photo de l'auteur masqué ( ?) avec un drapeau de l'Etat islamique sur sa gauche. La légende sur la gauche précise : "Surgut - Sang pour sang" (Site Internet affilié à l'Etat islamique Akhbar al-Muslimeen, 21 août 2017)Photo de l’auteur masqué ( ?) avec un drapeau de l’Etat islamique sur sa gauche. La légende sur la gauche précise : “Surgut – Sang pour sang” (Site Internet affilié à l’Etat islamique Akhbar al-Muslimeen, 21 août 2017)
Activités de prévention
Attentat déjoué contre un avion en Australie (Mise à jour)
  • Le 21 août 2017, une accusation a été déposée en Australie contre Khaled et Mahmoud Khayat, qui avaient prévu de lancer une attaque dans un avion de passagers appartenant à la compagnie aérienne des Émirats arabes unistihad Airways. Selon les rapports, le plan prévoyait que l’un d’entre eux devait donner à son frère un hachoir à viande dans laquelle des explosifs de haute qualité étaient dissimulés. Les explosifs avaient été postés aux planificateurs de l’attaque. Les membres qui ont planifié l’attaque ont reçu leurs ordres de membres de l’Etat islamique en Syrie, qui étaient également ceux qui ont envoyé les explosifs (Site Internet de la Police fédérale australienne, 3 août, 2017 ; Fox News, 4 août 2017)
  • Le 21 août, le ministre libanais de l’Intérieur Nouhad Machnouk a organisé une conférence de presse dans laquelle il a parlé de l’attaque déjouée. Ci-après les principaux points de son discours (Al-Arabiya, 21 août 2017) :
    • Quatre frères libanais avaient prévu de faire exploser un avion appartenant à la compagnie aérienne des EAU Etihad Airways. L’avion a décollé de l’Australie pour Abu Dhabi le 15 juillet 2017, transportant 400 passagers, dont 120 citoyens libanais. Les autorités australiennes ont refusé de permettre à un passager de monter à bord de l’avion avec un grand bagage à main contenant un hachoir à viande. Une recherche du sac a révélé les explosifs.
    • L’attaque a été déjouée grâce à la coordination entre les services de sécurité libanais et leurs homologues australiens. Les forces de sécurité libanaise suivaient l’un des frères, Tareq Khayat, qui s’était installé dans la région d’Al-Raqqah en Syrie et servait de commandant de l’Etat islamique. Tareq Khayat a été celui qui a recruté ses trois frères pour mener l’attaque.
    • Les services de sécurité libanais ont intercepté des conversations entre Tareq Khayat et ses trois frères et ont surveillé les mouvements des trois hommes en Australie. L’un des frères, Amer Khayat, était censé monter dans l’avion avec la bombe. Les deux autres frères, Khaled Khayat et Mahmoud Khayat, ont été arrêtés en Australie.