Pleins feux sur le jihad mondial (19-25 octobre 2017)

Place Al-Naim à Al-Raqqah. Droite : Drapeau géant des FDS accroché sur la façade d'un bâtiment. Gauche : Drapeaux géant des organisations kurdes en Syrie (GPJ et YPJ), principales composantes des FDS (Compte Twitter, 18 octobre 2017)

Place Al-Naim à Al-Raqqah. Droite : Drapeau géant des FDS accroché sur la façade d'un bâtiment. Gauche : Drapeaux géant des organisations kurdes en Syrie (GPJ et YPJ), principales composantes des FDS (Compte Twitter, 18 octobre 2017)

Abu Abd al-Muhaymin le Russe, un terroriste de l'Etat islamique âgé de 15 ans (Al-Sawarim, 23 octobre 2017)

Abu Abd al-Muhaymin le Russe, un terroriste de l'Etat islamique âgé de 15 ans (Al-Sawarim, 23 octobre 2017)

Abu Ishak al-Salmani.

Abu Ishak al-Salmani.

Le terroriste suicide qui a procédé à l'attaque à l'entrée de l'académie militaire de Kaboul (Haqq, 22 octobre 2017)

Le terroriste suicide qui a procédé à l'attaque à l'entrée de l'académie militaire de Kaboul (Haqq, 22 octobre 2017)

L'affiche de l'Etat islamique menaçant de mener des attaques pendant la Coupe du Monde 2018 en Russie. L'affiche indique

L'affiche de l'Etat islamique menaçant de mener des attaques pendant la Coupe du Monde 2018 en Russie. L'affiche indique "Attendez-nous" en arabe et russe (Compte Twitter John Morris@xjhy2aci2ssp8tv, 18 octobre 2017)

Principaux événements de la semaine
  • Les FDS à prédominance kurde ont officiellement annoncé cette semaine que la ville d’Al-Raqqah a été entièrement libérée. Après la libération, une lutte de contrôle et d’influence de la ville et de toute la région s’ensuit entre les États-Unis et les FDS d’une part et le régime syrien de l’autre.
  • Les États-Unis et les Kurdes tentent d’enrôler les Saoudiens pour aider à la reconstruction d’Al-Raqqah, vraisemblablement en se basant sur l’hypothèse que l’Arabie saoudite dans son rôle de chef de file du camp sunnite et son argent inciteront les résidents locaux à apporter leur soutien au processus. Dans ce contexte, le ministre saoudien des Affaires étrangères chargé des affaires du Golfe Thamer Al-Sabhan et l’envoyé spécial du Président américain auprès de la coalition mondiale de lutte contre l’Etat islamique Brett McGurk sont arrivés à Al-Raqqah. Un journal saoudien a souligné que les deux hommes ont discuté de la reconstruction d’Al-Raqqah et du rôle central de l’Arabie saoudite dans ce processus.
  • Cette semaine, près de 200 membres de l’Etat islamique ont été évacués de la ville d’Al-Qaryatayn, au Sud-Est de Homs. L’armée syrienne a organisé un passage sûr pour eux dans les zones contrôlées par l’Etat islamique dans l’Est de la Syrie. L’incident montre que même après l’effondrement de l’Etat islamique dans la vallée de l’Euphrate, l’organisation possède encore des enclaves “locales” dans plusieurs régions de Syrie. Plusieurs membres de l’Etat islamique de ces enclaves ont préféré rejoindre des zones qui leur permettrait d’être évacués vers l’Est de la Syrie (par exemple, dans la région frontalière syro-libanaise), tandis que dans quelques enclaves, les combats continuent (principalement dans le bassin du Yarmouk et au Sud de Damas).
L’implication de la Russie et des Etats-Unis
Déclarations des Etats-Unis et de la Russie au sujet de la reprise d’Al-Raqqah
  • Le Président américain Donald Trump a salué la libération d’Al-Raqqah, la capitale de l’Etat islamique en Syrie, alors que les Russes ont tenté de minimiser l’importance de la libération de la ville et de glorifier les réalisations de l’armée syrienne dans la région de Deir Ez-zor et la vallée de l’Euphrate :
    • Donald Trump a déclaré que la libération d’Al-Raqqah était une “percée décisive” dans la campagne mondiale contre l’Etat islamique. Selon lui, la réalisation se traduit par une nouvelle phase dans laquelle les États-Unis s’appuient sur les forces de sécurité locales, réduiront la violence dans toute la Syrie et favoriseront les conditions d’une paix durable en vue d’éliminer la menace du terrorisme. Le Président américain a également noté qu’à la suite de la libération de la capitale de l’Etat islamique et de la plupart de ses territoires, la fin du califat créé par l’organisation est imminente (Reuters, 21 octobre 2017).
    • Le ministère russe de la Défense a déclaré qu’Al-Raqqah est simplement une ville périphérique qui, jusqu’au début de la guerre en Syrie, comptant environ 200 000 habitants et que depuis le début de la campagne américaine pour sa libération, la population a chuté à environ 45 000. Le ministère russe de la Défense a comparé ces chiffres à Deir Ez-zor et sa banlieue le long de l’Euphrate, où plus de 500 000 habitants vivaient avant le début des combats. Ce secteur a été libéré par l’armée syrienne avec l’appui de l’armée de l’air russe en seulement dix jours. Le ministère russe de la Défense a critiqué les frappes aériennes massives qui, selon lui, ont été effectuées par les forces de la Coalition, en comparant le sort d’Al-Raqqah à celui de Dresde en 1945 (Page Facebook du ministère russe de la Défense, 22 octobre 2017).
Principaux développements en Syrie

Annonce officielle de la fin de la campagne de reprise d’Al-Raqqah

  • La campagne d’Al-Raqqah, qui a débuté le 6 juin 2017, a pris fin le 20 octobre 2017. Après environ quatre mois et demi de combats, le commandant des forces des FDS Talal Selo a officiellement annoncé que la ville de Al-Raqqah avait été entièrement libérée. Avant cela, les forces des FDS ont œuvré au déminage de la ville, au dégagement des routes et à la recherche de membres de l’Etat islamique se cachant dans la ville (AP, 18 octobre 2017 ; quotidien Al-Sharq Al-Awsat, 19 octobre 2017). Talal Selo a demandé à toutes les entités et organisations internationales de participer à la réhabilitation de la ville.
Luttes de pouvoir dans la province d’Al-Raqqah
  • Après la libération d’Al-Raqqah, une lutte pour le contrôle de la ville et de toute la province a commencé. Le ministère des autorités locales du gouvernement syrien a publié une annonce concernant l’avenir de la province d’Al-Raqqah. Dans son communiqué, le ministère a demandé à la coalition internationale de céder le contrôle de la province à ses résidents et de créer un conseil local chargé de gérer la province en coopération avec toutes les parties locales. Le ministère a également demandé d’établir un dispositif de police qui serait géré par des officiers de la province. L’annonce comprenait également une demande que l’autorité locale agisse en conformité avec le système judiciaire, et que tous les réfugiés et immigrants puissent retourner dans la ville sans condition. Des combattants étrangers, y compris des membres des FDS ont dû quitter la zone (Al-Hadath Al-Arabiya, 21 octobre 2017).
  • Avant l’annonce publiée par le ministère des autorités locales, le commandant des FDS Talal Selo a déclaré que la direction de l’organisation transfèrerait la gestion de la ville et ses environs au conseil région d’Al-Raqqah et le contrôle de la sécurité aux forces de sécurité interne de la ville (selon nous, ces entités sont soumises à l’influence des FDS plutôt qu’à celle du régime syrien). Selon Selo, les forces des FDS qui ont quitté la ville continueront à protéger les frontières de la province contre les menaces externes (Al-Hadath Al-Arabiya, 20 octobre 2017)
  •  Il semble que les Etats-Unis et les Kurdes tentent d’enrôler les Saoudiens dans la tâche de reconstruction d’Al-Raqqah, afin de contrer l’influence d’acteurs affiliés au régime syrien. Le ministre saoudien des Affaires étrangères chargé des affaires du Golfe Thamer Al-Sabhan et l’envoyé du Président américain auprès de la coalition mondiale de lutte contre l’Etat islamique Brett McGurk se sont rendus à Al-Raqqah. Le journal saoudien Ukaz a cité des sources proches de la coalition, selon lesquelles la visite d’Al-Sabhan dans la région rurale du Nord [de la Syrie] et dans la ville d’Al-Raqqah a eu lieu grâce à un accord entre l’Arabie saoudite et les États-Unis au sujet de la restauration de la sécurité et de la stabilité de la ville. En outre, il a été signalé que Riyad et Washington ont discuté de la reconstruction d’Al-Raqqah, dans laquelle l’Arabie saoudite jouera un rôle central (CNN en arabe, 20 octobre 2017).
La région de Deir ez-Zor Al-Mayadeen
  • Après la reprise d’Al-Mayadeen (14 octobre 2017), les forces syriennes ont continué à nettoyer la zone entre Deir Ez Zor et Al-Mayadeen. Des heurts ont été signalés au Sud d’Al-Mayadeen entre les forces syriennes et des membres de l’Etat islamique. Les forces des FDS ont étendu leur contrôle sur la rive Est de l’Euphrate, dans la zone au Sud de Deir ez-Zor. Elles ont repris les champs de pétrole au Nord et au Sud de l’Euphrate et du fleuve Khabour. Ces champs de pétrole représentaient une importante source de revenus pour l’Etat islamique[1].
  • Les Syriens ont publié une vidéo montrant de grandes quantités d’armes trouvées après la reprise d’Al-Mayadeen. Les armes découvertes incluent des mitrailleuses, des canons anti-aériens, des lance-roquettes, des canons SPG-9 de 155 mm, des chars et une voiture blindée fabriquée par l’organisation. En outre, la vidéo montre des drones (Compte Youtube Sana, 19 octobre 2017). L’absence de combats contre les forces syriennes et la grande quantité d’armes saisies témoignent des dégâts causés à la capacité militaire et au moral de l’Etat islamique.
Lance-roquettes anti-char (Compte Youtube Sana, 19 octobre 2017)    Canons anti-aériens de l'Etat islamique.
Droite : Canons anti-aériens de l’Etat islamique. Gauche : Lance-roquettes anti-char (Compte Youtube Sana, 19 octobre 2017)
 Véhicule blindé fabriqué par l'Etat islamique (Compte Youtube Sana, 19 octobre 2017)   Tank de l'Etat islamique portant l'inscription "État islamique, l'Armée du califat 412".
Droite : Tank de l’Etat islamique portant l’inscription “État islamique, l’Armée du califat 412”. Gauche : Véhicule blindé fabriqué par l’Etat islamique (Compte Youtube Sana, 19 octobre 2017)
  • Les Syriens ont également publié une vidéo de la situation dans la ville d’Al-Mayadeen après sa reprise. La vidéo montre essentiellement des institutions publiques de l’Etat islamique, dont la place centrale de la ville, l’école Ibn Taymiyyah, qui opère sous l’égide du bureau international d’éducation de l’Etat islamique (Diwan Al-Ta’lim), le principal marché, un “point de presse”, qui comprend des places assises et un écran où des vidéos de propagande de l’Etat islamique ont probablement été projetées au public (Compte Youtube Sana, 21 octobre 2017). La vidéo donne l’impression que, par rapport à d’autres villes de Syrie qui ont été reprises des mains de l’Etat islamique, les dommages causés à Al-Mayadeen sont relativement mineurs, ce probablement en raison de la courte durée des combats qui ont eu lieu jusqu’à ce que la ville soit reprise.
Destruction partielle d'une des rues d'Al-Mayadeen (Compte Youtube Sana, 21 octobre 2017)    Place de la ville d'Al-Mayadeen.
Photos de la vidéo : Droite : Place de la ville d’Al-Mayadeen. Gauche : Destruction partielle d’une des rues d’Al-Mayadeen (Compte Youtube Sana, 21 octobre 2017)
  • Les membres de l’Etat islamique continuent de s’accrocher à plusieurs quartiers de Deir ez-Zor. Cette semaine, il a été rapporté que des affrontements ont continué, principalement dans la région à l’Est de la ville. Il y avait aussi des affrontements entre les forces syriennes et l’Etat islamique sur la rive Est de l’Euphrate, près de l’aérodrome militaire de Deir Ez-zor (Observatoire syrien des droits de l’homme, 21-23 octobre 2017).
Le Siège de Libération d’Al-Sham réfute un rapport russe sur les blessures d’Al-Julani
  • Le 19 octobre 2017, une vidéo a été publiée sur Youtube par le Siège de Libération d’Al-Sham (une coalition d’organisations islamiques dirigée par l’ancien Front Al-Nusra). Le leader de la coalition Abu Mohammad al-Julani est apparu dans la vidéo. Il y fait référence au désespoir et à la perte de la foi, affirmant : “Nous ne pourrons jamais renoncer à l’option militaire.” Une grande partie de la vidéo a été consacrée à l’activité du Siège de Libération d’Al-Sham contre l’armée syrienne (montrant des affrontements du 6 octobre 2017) (Compte Youtube Al-Sada/Vedeng News, 19 octobre 2017). [2]
  •  D’après les Russes, Al-Julani a été grièvement blessé et a perdu sa main dans un bombardement russe le 3 octobre 2017. Dans les deux segments qui ont été montrés dans la vidéo, Al-Julani apparaît en bonne santé, déplaçant ses mains librement. Il semble donc que le Siège de Libération d’Al-Sham a publié la vidéo pour réfuter le rapport russe. Cependant, selon nous, la vidéo ne permet pas de réfuter le rapport russe, puisque les propos d’Al-Julani ne peuvent être datés. Nous estimons que les segments où Al-Julani parle d’affrontements avec l’armée syrienne qui auraient eu lieu le 6 octobre 2017 auraient été ajoutés pour donner l’impression que les propos d’Al-Julani sont actuels, soit trois jours après le bombardement russe.

Abu Mohammad Al-Julani (centre) s'exprimant devant des membres du Siège de Libération d'Al-Shams. La date de la vidéo est inconnue (Compte Youtube Al-Sada/Vedeng News, 19 octobre 2017)
Abu Mohammad Al-Julani (centre) s’exprimant devant des membres du Siège de Libération d’Al-Shams. La date de la vidéo est inconnue (Compte Youtube Al-Sada/Vedeng News, 19 octobre 2017)

Evacuation des membres de l’Etat islamique d’Al-Qaryatayn
  • Le 22 octobre 2017, il a été signalé qu’environ 200 membres de l’Etat islamique s’étaient retirés de la ville d’Al-Qaryatayn, environ 74 km au sud-est de Homs, et que l‘armée syrienne avait terminé la reprise de la ville. La ville a été remise à l’armée syrienne le 21 octobre 2017, sans résistance, après vingt jours au cours de laquelle elle a été occupée par l’Etat islamique (Al-Arabiya, 23 octobre 2017). Selon plusieurs rapports, un passage sûr a été organisé pour les membres de l’Etat islamique qui se sont retirés de la ville vers les zones détenues par l’organisation dans le désert de Syrie. Un petit groupe de membres de l’Etat islamique d’Al-Qaryatayn s’est rendu à l’armée syrienne (Observatoire syrien des droits de l’homme, 22 octobre 2017). Durant leur court contrôle de la ville, les membres de l’Etat islamique auraient tué plus d’une centaine de résidents, les accusant principalement de servir “d’agents” du régime syrien (Observatoire syrien des droits de l’homme, 22 octobre 2017 ; Al-Arabiya, 23 octobre 2017).
  • L’évacuation des membres de l’Etat islamique d’Al-Qaryatayn démontre qu’après le rétrécissement de la base de l’Etat islamique, des enclaves locales de l’organisation restent dans diverses régions de Syrie, et sont assiégées par les forces syriennes ou d’autres organisations rebelles. Certains des membres de ces enclaves (comme dans Al-Qaryatayn, Al-Qalamoun ou à la frontière entre la Syrie et le Liban) cherchent à évacuer vers le désert dans l’Est de la Syrie. D’autre part, dans certaines régions, y compris le bassin du Yarmouk et le secteur du camp de réfugiés de Yarmouk, au Sud de Damas, il y a encore des membres qui assurent une activité militaire organisée, même si elle n’est pas nécessairement contrôlée par de la direction centrale de l’Etat islamique. Selon nous, lorsque les forces syriennes compléteront leur reprise du “cœur” de l’Etat islamique le long de l’Euphrate, elles seront libres d’aborder le problème des enclaves locales, puisque le rapport de forces est maintenant en faveur du régime syrien et de ses alliés.
  • Suite au départ des membres de l’Etat islamique, une délégation est arrivée à Al-Qaryatayn pour étudier la situation en vue de sa restauration. Le responsable de l’eau de Syrie a souligné que d’ici trois jours, les pompes d’eau de la ville seront rétablies. Par ailleurs, des vivres ont été distribuées aux résidents (Télévision syrienne, 22 octobre 2017).
Poursuite des combats dans le bassin du Yarmouk
  • Les affrontements entre l’Armée Khaled bin Al-Walid affiliée à l’Etat islamique et les forces rebelles continuent. Le 18 octobre 2017, douze membres des forces rebelles ont été tués et blessés dans une attaque de l’Armée Khaled bin Al-Walid dans la zone rurale au Nord-Ouest de Deraa. L’Armée Khaled bin Al-Walid a également saisi des armes (Haqq, 20 octobre 2017).
Armes saisies par l'Armée Khaled bin Al-Walid (Al-Sawarim, 20 octobre 2017)    Véhicule des forces rebelles saisi par l'Armée Khaled bin Al-Walid dans la zone rurale au Nord-Ouest de Deraa.
Droite : Véhicule des forces rebelles saisi par l’Armée Khaled bin Al-Walid dans la zone rurale au Nord-Ouest de Deraa. Gauche : Armes saisies par l’Armée Khaled bin Al-Walid (Al-Sawarim, 20 octobre 2017)
Principaux développements en Irak
Province d’Al-Anbar
  • Le commandant des opérations de l’armée irakienne dans la Province d’Al-Anbar Mahmoud al-Falahi a déclaré que dans une frappe irakienne dans la région désertique au Sud-Ouest de Rutba, à 310 km à l’ouest de Ramadi, des dizaines de membres de l’Etat islamique ont été tués et deux camps de l’Etat islamique ont été détruits. Selon lui, des véhicules, y compris des voitures piégées, et des armes ont été détruits (Al-Sumaria, 21 octobre 2017).
Activités de l’Etat islamique
  • L’Etat islamique a indiqué que ses membres ont continué à mener des activités de guérilla et de terrorisme dans tout l’Irak :
    • Secteur de Samarra : Six soldats de l’armée irakienne ont été tués et neuf autres blessés lorsqu’un terroriste suicide a fait exploser sa ceinture d’explosifs contre un rassemblement de forces dans la région d’Al-Hawi (environ 18 km au Sud-Est de Samarra (Haqq, 20 octobre 2017).
    • Région de Bagdad : L’Etat islamique a indiqué que ses membres avaient procédé à une attaque contre un camp de l’armée irakienne au Sud d’Al-Tarmiyah, à environ 40 km au Nord de Bagdad. Plusieurs soldats irakiens ont été tués et blessés dans les affrontements. Cinq autres soldats ont été tués lorsque leur véhicule blindé faisant partie d’une force de secours a frappé un engin piégé déposé par des membres de l’Etat islamique. Deux autres soldats ont été abattus par des tireurs de l’Etat islamique (Haqq, 22 octobre 2017).
    • Région d’Al-Hawija : Des membres de l’Etat islamique ont tué trois membres des forces de sécurité irakiennes à environ 58 km à l’Ouest de Kirkouk (Al-Sawarim, 19 octobre 2017).
    • Région de Tal Afar : Dix membres de la Mobilisation populaire ont été tués et trois autres blessés dans une embuscade de l’Etat islamique au Sud de Tal Afar (Haqq, 22 octobre 2017).
    • Ouest de la Province d’Al-Anbar : L’Etat islamique a signalé que, le 23 octobre 2017, deux de ses membres ont attaqué un avant-poste de l’armée irakienne au Sud de la ville d’Ana (environ 72 km à l’Est d’Al-Qaim). L’un des membres était un garçon de 15 ans appelé Abu Abd al-Muhaymin le Russe, et l’autre était un jeune homme de 20 ans appelé Abu Ishak al-Salmani, qui portait un gilet d’explosifs.
 L’Egypte et la péninsule du Sinaï
L’Egypte
  • Compte tenu de la récente série d’attentats terroristes perpétrés par l’Etat islamique, les forces de sécurité égyptiennes dans le Nord du Sinaï ont déclaré l’état d’alerte le plus élevé. Les forces ont fermé toutes les entrées et sorties vers et depuis les villes au Nord du Sinaï. Les forces spéciales et les forces de l’ordre se sont déployées à l’entrée des villes. En même temps, les forces de police ont pris d’assaut plusieurs quartiers à la recherche de membres de l’Etat islamique (Al-Watan, 21 octobre 2017).
  • À la suite du vol de la banque d’Al-Arish effectué par des membres de l’Etat islamique, la Banque centrale égyptienne a annoncé qu’elle avait formulé un plan d’urgence pour sécuriser ses succursales dans le Sinaï et aux zones frontalières. Dans le cadre de ce plan, des mesures de sécurité seront augmenté dans les succursales en coopération avec l’armée et les forces de police ainsi que les banques elles-mêmes (Al-Masry Al-Youm, 17 octobre 2017). Il a également été signalé que dans le cadre de la réévaluation des services de sécurité à Al-Arish, le ministère de la Défense a alloué un APC à la garde des succursales bancaires et du bureau de poste principal de la ville (Al-Shorouk, 18 octobre 2017).
  • Selon Kamel al-Buhairi, chercheur au Centre d’études stratégiques Al-Ahram spécialiste du terrorisme et de la situation dans la péninsule du Sinaï, le pourcentage de combattants étrangers parmi les membres de l’Etat islamique dans la péninsule du Sinaï ne dépasse pas les 10 %-20 %. Selon lui, la plupart des membres étrangers (environ 80%) sont des Palestiniens. Il a également noté qu’à la tête d’organisations armées dans le Sinaï se trouvent toujours les tribus du Sinaï égyptien. Selon un autre rapport, publié en Septembre 2017 et citant une source bien informée des services de sécurité dans la bande de Gaza, au moins 130 Palestiniens ont rejoint l’Etat islamique dans la péninsule du Sinaï au cours des trois dernières années. Certains d’entre eux occupaient la fonction de commandant au sein de la branche armée du Hamas (Mada Masr, 11 octobre 2017).
Activités de l’Etat islamique dans d’autres pays
Afghanistan
  • Selon des sources de sécurité afghanes, au moins 15 élèves officiers de l’académie militaire de Kaboul ont été tués et quatre autres blessés lorsqu’un terroriste suicide s’est fait exploser près de leur minibus. L’attaque terroriste a eu lieu près de l’entrée de l’Académie militaire du Maréchal Fahim dans l’Ouest de Kaboul (Afghanistan Times, 21 octobre 2017).
  • Les Taliban ont revendiqué la responsabilité de l’attaque. Toutefois, dans le même temps, l’Etat islamique a publié une déclaration, selon laquelle une trentaine de dirigeants et de formateurs de l’armée afghane ont été tués et blessés lorsqu’un membre de l’Etat islamique a fait exploser une voiture piégée près d’un bus à proximité de l’académie militaire de Kaboul. Selon l’annonce, le terroriste suicide qui a procédé à l’attaque était Mu’awiyah al-Khurasani. L’organisation a publié sa photo, masqué et tenant un fusil d’assaut Kalachnikov avec un drapeau de l’Etat islamique en arrière-plan (Haqq, 22 octobre 2017).
  • Le 20 octobre 2017, un terroriste suicide a fait exploser sa ceinture d’explosifs contre la mosquée chiite de l’Imam Zaman dans la capitale afghane, Kaboul. Au moins 50 personnes ont été tuées et un nombre similaire de personnes ont été blessées (Afghanistan Times, 20-21 octobre 2017). Apparemment, l’Etat islamique n’a pas publié de réclamation de responsabilité, mais il a été rapporté dans les médias que l’attaque a été effectuée par un membre de l’Etat islamique appelé Abu Ammar al-Turkmani (Thinkprogress.org, 21 octobre 2017).

Destruction de la mosquée chiite Imam Zaman à Kaboul après l'explosion d'une ceinture piégée d'un terroriste de l'Etat islamique (Afghanistan Times, 21 octobre 2017)
Destruction de la mosquée chiite Imam Zaman à Kaboul après l’explosion d’une ceinture piégée d’un terroriste de l’Etat islamique (Afghanistan Times, 21 octobre 2017)

Activités de contre-terrorisme
Russie
  • Ziyad Sabsabi, membre de la Chambre haute du parlement russe, a révélé que plus de 160 policiers russes ont pris part à une opération militaire de grande envergure visant à faire rentrer les femmes et les enfants russes de Syrie en Russie. Selon lui, sept femmes et 14 enfants ont été sauvés dans l’opération. Après qu’ils ont été sauvés, ils se sont envolés pour Grozny, la capitale de la République tchétchène (Spoutnik, 22 octobre 2017).
Allemagne
  • Les renseignements allemands ont annoncé que les mineurs de retour des zones de combat en Syrie et en Irak sont susceptibles de devenir une “nouvelle génération” de l’Etat islamique en Allemagne. L’agence a ajouté que 950 citoyens allemands ont rejoint l’Etat islamique en Syrie et en Irak, dont 20 % de femmes et 5% d’enfants. Selon l’agence, après la défaite de l’Etat islamique, plusieurs de ces femmes et de ces enfants devraient rentrer en Allemagne, et le pays doit se préparer aux risques posés par les enfants de retour des zones de bataille après avoir subi la radicalisation de l’Etat islamique (Deutsche Welle, 19 octobre 2017).
La guerre de propagande
L’Etat islamique menace de commettre des attaques pendant la Coupe du monde de 2018 en Russie
  • L’institut Al-Wafa de l’Etat islamique a publié une affiche menaçant de mener des attaques terroristes pendant la Coupe du Monde en Russie en 2018. L’affiche montre un terroriste masqué habillé en tenue de camouflage et armé d’un fusil d’assaut Kalachnikov. Le symbole de la Coupe du monde apparaît sur le côté droit de l’affiche avec à côté, une bombe dont le fusible a été allumé. L’insigne de l’Etat islamique apparaît sur le centre de la bombe. Au-dessous la légende “Attendez-nous” s’affiche en arabe et russe (Compte Twitter John Morris@xjhy2aci2ssp8tv, 18 octobre 2017).
  • L’affiche a été publiée sur le compte Twitter John Morris@xjhy2aci2ssp8plat, affilié à l’Etat islamique. Le 19 octobre 2017, plusieurs comptes Twitter affiliés à des organes de presse et des sites sportifs arabes ont publié le même poster. Un lien vers le site d’infos de l’un de ces comptes montre l’Arène de Volgograd, qui est actuellement en construction dans la ville de Volgograd, à 913 km au sud-est de Moscou. Ce stade sera l’un des 11 terrains de football où la Coupe du Monde aura lieu entre le 14 juin et le 15 juillet 2018 (Twitter, 19 octobre 2017)

L'affiche de l'Etat islamique menaçant de mener des attaques pendant la Coupe du Monde 2018 en Russie. L'affiche indique "Attendez-nous" en arabe et russe (Compte Twitter John Morris@xjhy2aci2ssp8tv, 18 octobre 2017)
L’affiche de l’Etat islamique menaçant de mener des attaques pendant la Coupe du Monde 2018 en Russie. L’affiche indique “Attendez-nous” en arabe et russe (Compte Twitter John Morris@xjhy2aci2ssp8tv, 18 octobre 2017)