Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (17-23 janvier 2018)

Grève générale dans la bande de Gaza lancée par le secteur privé pour protester contre l'Autorité Palestinienne face à la situation économique difficile (Compte Twitter Palinfo, 22 janvier 2018)

Grève générale dans la bande de Gaza lancée par le secteur privé pour protester contre l'Autorité Palestinienne face à la situation économique difficile (Compte Twitter Palinfo, 22 janvier 2018)

Le commissaire général de l'Office tient une conférence de presse dans l'une des écoles de l'agence dans la bande de Gaza (al-Ghad, 22 janvier 2018)

Le commissaire général de l'Office tient une conférence de presse dans l'une des écoles de l'agence dans la bande de Gaza (al-Ghad, 22 janvier 2018)

Palestiniens en face de l'église de la Nativité à Bethléem incendiant des photos du vice-Président américain Mike Pence (Compte Twitter Palinfo, 22 janvier 2018)

Palestiniens en face de l'église de la Nativité à Bethléem incendiant des photos du vice-Président américain Mike Pence (Compte Twitter Palinfo, 22 janvier 2018)

  • La semaine écoulée a été marquée par trois attaques de terrorisme populaire [“la résistance populaire”] : une attaque à l’arme blanche au carrefour de Tapuah en Samarie (au Sud de Naplouse), et deux attaques à la voiture bélier (l’une près du pont Allenby et l’autre au barrage du carrefour d’Atarot au Nord de Jérusalem). Les manifestations et les émeutes palestiniennes ont continué, avec une diminution du nombre de participants.
  • Le Fatah a lancé un appel à “augmenter la résistance populaire” et à “faire de la vie des colons un véritable enfer,” avec des manifestations, une grève générale (organisée le 23 janvier 2018) et la perturbation du trafic sur les routes menant aux localités israéliennes de Judée-Samarie.
  • Mahmoud Abbas a prononcé deux discours au cours de la semaine : Le premier, belliqueux, à la conférence d’al-Azhar au Caire, appelant au soutien de Jérusalem, soulignant les liens historiques et religieux de la Palestine et de Jérusalem. Le second, plus retenu, lors d’une conférence de presse à Bruxelles. Mahmoud Abbas a affirmé que le peuple palestinien est intéressé par des négociations et la paix. Il a demandé à l’Union européenne à reconnaître l’État de Palestine et ses institutions, affirmant que cette reconnaissance ne portera pas préjudice aux efforts de négociation.
Attaques et tentatives d’attaques
  • Tentative d’attaque à l’arme blanche au carrefour de Tapuah (environ 11 kilomètres au Sud de Naplouse) : le 23 janvier 2018, la police des frontières a empêché une attaque à l’arme blanche. L’un des gardes-frontières a aperçu deux Palestiniens suspects à proximité d’un arrêt de bus au carrefour de Tapuah. Il a suivi la procédure et a demandé aux Palestiniens de s’arrêter. L’un des Palestiniens a sorti un couteau et s’est dirigé vers les policiers. Un autre a ouvert le feu et blessé les gardes-frontières (Porte-parole de la police israélienne, 23 janvier 2018).
  • Attaque à la voiture bélier près du pont Allenby : Le 19 janvier 2018, une attaque à la voiture bélier a été signalée près du pont Allenby. Un Palestinien au volant d’un véhicule est arrivé au point de contrôle près du site de Qasr al-Yahud. Il a demandé à deux soldats israéliens postés au checkpoint de lui permettre d’entrer. Lorsqu’ils ont refusé, il les a contournés et a percuté un soldat, le blessant grièvement. Le soldat a été soigné sur place. Le conducteur a été placé en détention. Durant son interrogatoire, il a affirmé qu’il a effectué l’attaque parce qu’il n’était pas satisfait de la conduite des soldats (Ynet, 19 janvier 2018). Les médias palestiniens ont annoncé que le terroriste palestinien était Jihad Elias Muhammad Ja’abari, 55 ans, de Hébron (Felesteen, 19 janvier 2018).
  • Tentative d’attaque au carrefour d’Atarot (au Nord de Jérusalem) : Le 18 janvier 2018, un Palestinien au volant d’un véhicule a roulé à grande vitesse vers le barrage de police près du carrefour d’Atarot. Les policiers lui ont ordonné d’arrêter mais il a continué. Lorsqu’il n’a pas réussi à les percuter une première fois, il a fait demi-tour et a tenté de les percuter une nouvelle fois. Les soldats ont tiré sur les pneus mais le conducteur s’est enfui en direction de Ramallah (Page Facebook Red Alert, 18 janvier 2018).
Opération contre la cellule responsable de la mort de Raziel Shebah à Jenine
  • Dans la nuit du 18 janvier 2018, les forces de sécurité israéliennes ont effectué un raid dans le quartier de Wadi Burqin à Jénine pour arrêter les meurtriers de Raziel Shevah, qui a été assassiné dans une fusillade. Pendant le raid, il y a eu un échange de tirs entre les forces de sécurité israéliennes et des terroristes cachés dans l’un des bâtiments. Ahmed Muhammad Isma’il Jarar, 31 ans, a été tué. Deux autres terroristes ont été arrêtés. Le chef de la cellule, Ahmed Nasr Jarar, présenté par le Hamas comme un membre de sa branche armée, a réussi à s’échapper. Deux soldats israéliens ont été blessés, dont un grièvement. Au cours de l’opération, trois maisons du clan Jarar ont été détruites. Aucun corps n’a été trouvé dans les décombres (Palinfo, 19 janvier 2018).
  • Le ministère palestinien de la Santé a indiqué que le Palestinien tué était Ahmed Isma’il Jarar, 31 ans, connu comme un membre du Hamas (Shehab, 18 janvier 2018). Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, s’est entretenu au téléphone avec le clan Jarar. Il a dit qu’il était fier de l’héroïsme d’Ahmed Isma’il Jarar et de sa famille, qui sont d’excellents exemples de “résistance”, dont le haut responsable du Hamas Nasr Jarar, et son fils Ahmed (Site Internet du Hamas, 20 janvier 2018).

Ahmed Isma'il Jarar (à gauche) avec son cousin, Ahmed  Nasr Jarar, qui s'est apparemment échappé (Palinfo, 18 janvier 2018)
Ahmed Isma’il Jarar (à gauche) avec son cousin, Ahmed
Nasr Jarar, qui s’est apparemment échappé (Palinfo, 18 janvier 2018)

 Avis de décès publié par le Hamas dans le district de Jénine (Compte Twitter Palinfo, 18 janvier 2018)   Avis de décès publié par la branche étudiante du Fatah (Page Facebook officielle du Fatah, 18 janvier 2018).
Avis de décès d’Ahmed Isma’il Jarar. Droite : Avis de décès publié par la branche étudiante du Fatah (Page Facebook officielle du Fatah, 18 janvier 2018). Gauche : Avis de décès publié par le Hamas dans le district de Jénine (Compte Twitter Palinfo, 18 janvier 2018)
  • Lors d’une activité des forces de sécurité israéliennes à Jénine, des centaines de Palestiniens ont lancé des pierres sur les soldats, qui ont riposté avec des mesures de dispersion anti-émeute. Les médias palestiniens ont signalé trois Palestiniens avaient été blessés lors d’affrontements avec les forces de sécurité israéliennes, dont un grièvement (Wafa, 18 janvier 2018).
  • L’événement a été exploité par le Hamas et le Jihad Islamique Palestinien (JIP) pour appeler à l’augmentation de l’intifada en Judée-Samarie et à l’arrêt de la coordination en matière de sécurité avec Israël :
    • Mahmoud al-Zahar, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que la Cisjordanie opère de nouveau dans le cadre de la “résistance.” Il a affirmé qu’il existe un potentiel de “résistance” que seul un connaisseur peut évaluer et a ajouté que si le potentiel persiste et que la coordination en matière de sécurité avec Israël prend fin, les Palestiniens pourront se réjouir de leurs réalisations (al-Quds, 21 janvier 2018).
    • Le porte-parole du Hamas Sami Abu Zuhri a déclaré que le cas de Jénine n’est ni le premier ni le dernier. Il a affirmé que la coordination en matière de sécurité ne peut empêcher la “résistance” de poursuivre son activité contre les décisions du Président américain ou empêcher les Palestiniens de défendre Jérusalem (Compte Twitter de Sami Abu Zuhri, 18 janvier 2018)
    • Le porte-parole du Hamas Abd al-Latif al-Qanu’ a déclaré que l’opération de Jénine ne restera pas sans réponse de la “résistance palestinienne armée” qui est capable de causer des blessures graves à l’occupation [israélienne] et d’ôter des vies. Il a ajouté que le Hamas voulait éveiller une intifada en Judée-Samarie, dans tous les domaines, et a dénoncé les activités des forces de sécurité de l’Autorité Palestinienne, qui, selon lui, ont gardé le silence durant l’activité israélienne à Jénine. Il a appelé à accroître l’Intifada en Cisjordanie et à arrêter la coordination en matière de sécurité avec Israël (Télévision al-Aqsa, 18 janvier 2018).
    • Le haut responsable du JIP Ahmed Medullal a affirmé que les affrontements avec les forces de Tsahal à Jénine prouvent que la “résistance” s’oppose à l’agression israélienne. Il a déclaré que la coordination en matière de sécurité avec Israël devait cesser et que l’Intifada en Cisjordanie devait se poursuivre et développer ses propres armes. Il a appelé à un soutien accru à la “résistance populaire” [cf., le terrorisme populaire] et à intensifier l’intifada contre Israël (Shehab, 18 janvier 2018).

Caricature du Hamas appelant à une escalade de la lutte armée contre Israël (Paldf, 21 janvier 2018)
Caricature du Hamas appelant à une escalade de la lutte armée contre Israël (Paldf, 21 janvier 2018)

Emeutes, affrontements et troubles de l’ordre
  • Au cours de la semaine, les manifestations et les émeutes se sont poursuivies en Judée-Samarie, à Jérusalem et dans la bande de Gaza à la suite de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par Trump (6 décembre 2017). Le nombre de participants à ces événements a continué à diminuer. Lors des manifestations et des émeutes organisées durant la semaine ainsi que le vendredi, il y a eu relativement petite participation.
  • Avec la visite du vice-Président américain Mike Pence dans la région, le Fatah en Judée-Samarie a appelé à l’escalade de la “résistance populaire” [cf., le terrorisme populaire] et à “faire de la vie des colons un véritable enfer.” Un appel a été lancé à organiser une grève générale [le 23 janvier 2018] et des manifestations à divers endroits en Judée-Samarie. Le Fatah a également appelé à concentrer les efforts pour perturber le trafic sur les routes des localités israéliennes en Judée- Samarie.
  • Dans la bande de Gaza, en plus des manifestations anti-américaines, des manifestations et d’autres événements ont été organisés pour protester contre la situation économique difficile. Le porte-parole du Fatah Oussama Qawasmeh a appelé tous les Palestiniens à participer à la grève générale, qui reflète le refus des Palestiniens d’accepter la déclaration de l’administration américaine concernant Jérusalem et la visite du vice-Président dans la région. Il a dit qu’il y aurait pas de paix au Moyen-Orient si Jérusalem Est ne devient pas la “capitale de la Palestine” (Ma’an, 22 janvier 2018).
Grève générale de l'AP pour protester contre la visite du vice-Président américain Mike Pence et la déclaration de Trump concernant Jérusalem (Wafa, 23 janvier 2018)   Grève générale de l'AP pour protester contre la visite du vice-Président américain Mike Pence et la déclaration de Trump concernant Jérusalem (Wafa, 23 janvier 2018)
Grève générale de l’AP pour protester contre la visite du vice-Président américain Mike Pence et la déclaration de Trump concernant Jérusalem (Wafa, 23 janvier 2018)
  • En attendant, les Palestiniens ont continué à lancer des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de sécurité israéliennes et des cibles civiles. Les forces de sécurité israéliennes ont effectué des activités antiterroristes en Judée-Samarie, arrêtant des Palestiniens soupçonnés d’activités terroristes. Des armes et des objets utilisés dans les émeutes ont été saisis.
  • Ci-après les événements les plus importants :
    • Le 22 janvier 2018 – Un Palestinien s’est rendu à l’un des points de contrôle à l’entrée du Caveau des Patriarches à Hébron. Le détecteur de métal n’a pas réagi mais le Palestinien a provoqué les soupçons des gardes-frontières positionnés au point de contrôle. Un couteau caché sous ses vêtements a été découvert. Selon l’interrogatoire initial, il avait prévu de commettre une attaque (Page Facebook Red Alert, 22 janvier 2018).
    • Le 22 janvier 2018 – Des Palestiniens ont lancé des pierres sur un véhicule israélien près de Lubban al-Sharqiya (environ 7 kilomètres au Sud de Naplouse). (Page Facebook Red Alert, 22 janvier 2018).
    • Le 21 janvier 2018 – Des pierres ont été lancées sur des gardes-frontières dans la région d’a-Ram, au Sud-Est de Ramallah. Trois policiers ont été légèrement blessés (Page Facebook Red Alert, 21 janvier 2018).
    • Le 20 janvier 2018 – Des coups de feu ont été tirés sur la station de police de Givat Haavot à Kiryat Arba. Une voiture de patrouille a été endommagée (Page Facebook Red Alert, 20 janvier 2018).
    • Le 19 janvier 2018 – Une Palestinienne s’est rendue à l’un des points de contrôle près du Caveau des Patriarches à Hébron. Elle a été trouvée en possession de deux couteaux. La femme, âgée d’une trentaine d’années, de la ville d’Edna (Ouest de Hébron), a été arrêtée et transférée pour interrogatoire (Page Facebook Red Alert, 19 janvier 2018).

Couteaux trouvés en possession d'une Palestinienne au cours d'un  contrôle de sécurité près du Caveau des Patriarches (Police israélienne, 19 janvier 2018)
Couteaux trouvés en possession d’une Palestinienne au cours d’un
contrôle de sécurité près du Caveau des Patriarches (Police israélienne, 19 janvier 2018)

Principaux attentats de l’année écoulée [1]

Principaux attentats de l'année écoulée

Tirs de roquettes sur Israël
  • Au cours de la semaine, aucune roquette ni aucun obus de mortier n’ont été identifiés en territoire israélien.
Réparation mensuelle des tirs de roquettes

Réparation mensuelle des tirs de roquettes

Six des roquettes tirées en Février ont été tirées depuis la Péninsule du Sinaï sur Eilat, apparemment par des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique.

Au mois d’Avril, une roquette a été tirée de la Péninsule du Sinaï et s’est abattue en territoire israélien. L’engin a été tiré par des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique.

Au mois d’Octobre 2017, deux roquettes ont été tirées du Nord de la Péninsule du Sinaï par la branche de l’Etat islamique dans le Sinaï. Les engins se sont abattus dans le secteur du Conseil régional d’Eshkol.

Répartition annuelle des tirs de roquettes

Répartition annuelle des tirs de roquettes

La crise humanitaire
  • Mohammed Thabet, porte-parole de la compagnie d’électricité de Gaza, a déclaré que l’approvisionnement en électricité est actuellement disponible aux résidents de la bande de Gaza dans des cycles de 6 heures avec une pause de 12 heures. Il a précisé que les lignes d’alimentation d’Égypte qui étaient non-opérationnelles avaient repris leur activité (quds.net, 21 janvier 2018).
  • Ashraf al-Qidra, porte-parole du ministère de la Santé dans la bande de Gaza, a déclaré que le ministère souffre d’un manque de carburant et a ajouté que si aucune solution n’était trouvée avant la mi-Février, la situation s’aggraverait considérablement et aurait des conséquences (Compte Twitter d’Ashraf al-Qidra, 21 janvier 2018).
Grève générale dans la bande de Gaza lancée par le secteur privé pour protester contre l'Autorité Palestinienne face à la situation économique difficile (Compte Twitter Palinfo, 22 janvier 2018)    Grève générale dans la bande de Gaza lancée par le secteur privé pour protester contre l'Autorité Palestinienne face à la situation économique difficile (Compte Twitter Palinfo, 22 janvier 2018)
Grève générale dans la bande de Gaza lancée par le secteur privé pour protester contre l’Autorité Palestinienne face à la situation économique difficile (Compte Twitter Palinfo, 22 janvier 2018)

Incendie des photos de Rami Hamdallah, le Premier ministre du gouvernement de consensus, et du haut responsable du Fatah Hussein al-Sheikh, lors d'une manifestation pour protester contre le manque d'électricité. En arabe on peut lire "Traître" (Page officielle Facebook du Fatah, 19 janvier 2018)
Incendie des photos de Rami Hamdallah, le Premier ministre du gouvernement
de consensus, et du haut responsable du Fatah Hussein al-Sheikh, lors d’une
manifestation pour protester contre le manque d’électricité. En arabe on peut lire
“Traître” (Page officielle Facebook du Fatah, 19 janvier 2018)

Relations Hamas-Iran
  • Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a envoyé un communiqué à Ali Khamenei, le guide suprême d’Iran, le remerciant pour le soutien de l’Iran à la “résistance palestinienne” et pour la position sans compromis sur la question de Jérusalem. Il a représenté l’intifada “populaire” en Judée-Samarie comme la façon de traiter avec “le complot contre la Palestine.” Il a accusé les États-Unis et d’autres pays de vouloir détruire la cause palestinienne. Il a affirmé que les “complots” étaient évidents depuis le début mais que ces derniers mois les déclarations de Donald Trump en ce qui concerne l’Iran, le Hezbollah et le Hamas les illustrent encore plus (al-Mayadeen, 18 janvier 2018).
Déclarations de Mahmoud Abbas

La semaine dernière, Mahmoud Abbas, le Président de l’Autorité Palestinienne a prononcé deux discours faisant référence à la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël et à la cause palestinienne en général. L’un des discours était destiné aux participants de la conférence d’al-Azhar au Caire organisée en soutien à Jérusalem, au ton belliqueux, le même que celui employé dans le discours prononcé lors du Conseil révolutionnaire du Fatah. L’autre discours, cependant, prononcé à la conférence de presse des ministres des affaires Etrangères de l’Union européenne à Bruxelles, présentait une rhétorique plus adoucie.

  • Dans son discours au Caire, Mahmoud Abbas a souligné les liens historiques et religieux des Palestiniens à la terre de Palestine et à Jérusalem. Il a déclaré que les faits ne pouvaient pas être contestés et, par conséquent, la déclaration de Trump est nulle et non avenue, et ne donne aucun droit à Israël sur Jérusalem. Il a ajouté que la déclaration viole le droit international, les politiques des précédents Présidents américains et la volonté de la communauté internationale, comme l’a prouvé le vote à l’Assemblée générale des Nations Unies. Il a dit qu’il fallait prendre des mesures pour empêcher Israël de continuer à porter atteinte au statut de Jérusalem et aux lieux saints. Il a demandé à toutes les personnes présentes de soutenir Jérusalem et ses résidents, soulignant que les visites à Jérusalem ne font pas partie de la normalisation des relations avec Israël, mais qu’il faut plutôt soutenir la Palestine et le peuple palestinien. Il a déclaré que Jérusalem devrait être une ville ouverte pour les gens de toutes les religions où toute personne peut venir prier en sécurité.
  • Mahmoud Abbas a également critiqué la communauté internationale pour ne pas appliquer les résolutions traitant de la cause palestinienne. Cependant, il a dit, les Palestiniens continueront à agir pacifiquement et dans la sphère politique jusqu’à ce qu’ils reçoivent un Etat palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem Est comme capitale. Il a également ajouté que les Palestiniens ont le droit de faire appel à la Cour pénale internationale (CPI) pour dénoncer les “crimes” d’Israël contre eux et a déclaré que personne ne pouvait les empêcher de faire appel (Télévision palestinienne, 17 janvier 2018).
  • Dans son discours à Bruxelles, cependant, Mahmoud Abbas a adouci sa rhétorique, en disant que l’Union européenne est le partenaire central de l’AP pour l’établissement de l’État de Palestine, et lui demandant de jouer un rôle politique afin de trouver une solution jouissant d’une reconnaissance internationale. Il a déclaré que le peuple palestinien avait un intérêt dans la négociation parce que c’était la seule façon de parvenir à la paix entre Israël et la Palestine. Il a affirmé que malgré les obstacles, la Palestine était déterminée à lutter contre le terrorisme, l’extrémisme et la violence à l’échelle locale et régionale, et que l’Autorité palestinienne était engagée aux accords signés avec Israël. Il a également demandé à Israël de s’acquitter de son rôle dans ces accords. Il a appelé l’UE à reconnaître l’État de Palestine et ses institutions, revendiquant cette reconnaissance ne nuirait pas aux efforts de négociation (Télévision palestinienne, 22 janvier 2018).
Les Etats-Unis annoncent la réduction de leur soutien à l’UNRWA
  • L’administration américaine a annoncé le transfert de 60 millions de dollars à l’UNRWA, tout en précisant son refus de transférer une somme supplémentaire de 65 millions de dollars dans l’avenir. Heather Nauert, porte-parole du Département d’Etat américain, a déclaré que la décision n’était pas une mesure punitive contre les Palestiniens et que son objectif était d’encourager les autres pays à augmenter leur aide (New York Times, 17 janvier 2017).
  • La décision américaine a été reçue par les Palestiniens avec colère et perçue comme la poursuite d’une politique américaine. Le ministère des affaires Etrangères du gouvernement de consensus national palestinien a dénoncé la décision de l’administration américaine (Wafa, 17 janvier 2018). Husam Zomlot, représentant de l’OLP à Washington, a rencontré des représentants des organisations des droits de l’homme et le directeur de l’UNRWA à Washington et a dénoncé le gel des paiements de l’agence et les menaces américaines de supprimer le financement. Il a affirmé que les actions de l’administration américaine violent le droit international concernant les réfugiés palestiniens (Wafa, 17 janvier 2018).
  • Ci-après d’autres réactions palestiniennes :
  • Saeb Erekat, secrétaire du comité exécutif de l’OLP, a affirmé que ces coupes empêcheront la population de Gaza d’avoir accès aux produits de base et transformeront les camps de réfugiés en foyers de recrutement des groupes extrémistes. Il a déclaré que Trump avait enterré la solution de deux États et que toutes les décisions sont destructrices pour les Palestiniens modérés qui croient en la paix et ne veulent pas recourir à la violence (France24, 20 janvier 2018).
  • Le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a déclaré que les coupes de l’aide financière américaine sont une politique inacceptable dont l’objectif était de détruire la cause palestinienne, et en particulier la question des réfugiés palestiniens. Il a demandé à l’Office et à l’ensemble du monde de ne pas céder à la pression américaine (Site internet du Hamas, 17 janvier 2018). À une autre occasion, il a salué l’UNRWA et les services fournis aux réfugiés. Il a invité les pays du monde à tenir leurs engagements envers la cause palestinienne et à fournir des fonds pour s’assurer que l’UNRWA continue à fonctionner jusqu’à ce que les réfugiés puissent “rentrer chez eux” (Site internet du Hamas, 22 janvier 2018).
  • Pierre Krähenbühl, Commissaire général de l’UNRWA, est arrivé dans la bande de Gaza pour lancer une campagne visant à mobiliser des fonds pour l’agence afin de surmonter la crise créée par la décision américaine (Compte Twitter du commissaire général de l’UNRWA, 22 janvier 2018).
  • La Belgique a déjà annoncé le transfert immédiat de 6,3 millions d’euros et de la somme de 19 millions d’euros au cours des trois prochaines années (FAR, 17 janvier 2018).

Le commissaire général de l'Office tient une conférence de presse dans l'une des écoles de l'agence dans la bande de Gaza (al-Ghad, 22 janvier 2018)
Le commissaire général de l’Office tient une conférence de presse dans l’une des écoles
de l’agence dans la bande de Gaza (al-Ghad, 22 janvier 2018)

  • Le porte-parole de l’UNRWA Mushasha Sami a déclaré que l’Agence allait continuer à fournir des services aux réfugiés palestiniens, soulignant que ces services ne sont pas influencés par les changements de l’aide américaine. Il a déclaré que l’UNRWA avait un budget d’un milliard 300 millions de dollars, et que les États-Unis ne fournissent que 300 millions de dollars (Wafa, 16 janvier 2018).
Appel de l’AP et de l’OLP à la CPI
  • Riyad al-Maliki, le ministre des affaires Etrangères du gouvernement de consensus national, a envoyé un communiqué à Fatou Bensouda, procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) à la Haye, exigeant que la cour impose son autorité face aux “crimes commis contre le peuple palestinien”. Il a affirmé qu’Israël “lèse” les droits des enfants, en se référant expressément à l’affaire Ahed al-Tamimi. Il a déclaré que les actions d’Israël violent le droit international et les droits de l’homme dans les accords concernant les droits des enfants, tel que spécifié dans l’accord de lutte contre la torture. Il a affirmé que les “crimes” d’Israël, qui tombent sous la juridiction de la CPI, font partie intégrante du “régime d’oppression” d’Israël contre le peuple palestinien. Il a déclaré que tous les moyens devaient être employés pour que “les criminels de guerre israéliens” rendent compte de leurs actes. Il a appelé à l’ouverture d’une enquête pénale afin de révoquer l’immunité des dirigeants israéliens (Wafa, 18 janvier 2018).
  • Saeb Erekat a déclaré que si la CPI ne lance pas d’enquête, l’OLP déposera une plainte officielle. Il a affirmé que l’OLP est aidée par six avocats pour choisir la meilleure façon de garantir l’ouverture d’une enquête contre de hauts responsables israéliens, les accusant de crimes de guerre (Télévision palestinienne, 20 janvier 2018).
Réactions palestiniennes à la visite du vice-Président américain
  • La visite du vice-président américain Mike Pence dans la région, et en particulier en Israël, et ses déclarations sur le droit d’Israël, ont provoqué une vague de réactions palestiniennes. Le porte-parole du Fatah Oussama Qawasmeh a déclaré que le Fatah et le peuple palestinien n’accueillent pas le vice-Président à bras ouverts dans la région. Il a dit que les remarques de Pence sur Jérusalem violent toutes les conventions internationales. Il a appelé les pays occidentaux à les rejeter et la population palestinienne à organiser une grève générale pour manifester son opposition à la décision du Président américain à reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël (Ma’an, 20 janvier 2018).
  • Des dizaines de Palestiniens, y compris le secrétaire de la direction du Fatah à Bethléem, ont organisé une manifestation en face de l’église de la Nativité à Bethléem pour protester contre la visite du vice-Président. Au cours de la manifestation, ils ont piétiné sur sa photo, avant de l’incendier (PNN, 21 janvier 2018).
Palestiniens en face de l'église de la Nativité à Bethléem incendiant des photos du vice-Président américain Mike Pence (Compte Twitter Palinfo, 22 janvier 2018)   Palestiniens en face de l'église de la Nativité à Bethléem incendiant des photos du vice-Président américain Mike Pence (Compte Twitter Palinfo, 22 janvier 2018)
Palestiniens en face de l’église de la Nativité à Bethléem incendiant des photos du vice-Président américain Mike Pence (Compte Twitter Palinfo, 22 janvier 2018)

[1] Les principales attaques consistent en des fusillades, des attaques à l'arme blanche, à la voiture bélier et la pose d'engins piégés et ne comprennent pas les tirs de pierres et de cocktails Molotov.