Pleins feux sur le jihad mondial (25-31 janvier 2018)

Soldats de l'armée syrienne à la recherche de membres de l'Etat islamique dans le village d'Al-Jalaa, au Nord d'Abu Kamal. Ces membres sont venus du désert et ont essayé de prendre le contrôle du village, en vain (Chaîne Youtube du Sana, 28 janvier 2018).

Soldats de l'armée syrienne à la recherche de membres de l'Etat islamique dans le village d'Al-Jalaa, au Nord d'Abu Kamal. Ces membres sont venus du désert et ont essayé de prendre le contrôle du village, en vain (Chaîne Youtube du Sana, 28 janvier 2018).

Camion arrêté par l'armée égyptienne à l'un des points de passage vers le centre de Sinaï. Il contenait de grandes quantités de pièces de rechange pour les motos utilisées par les membres de l'Etat islamique (Page Facebook officielle du porte-parole de l'armée égyptienne, 27 janvier 2018

Camion arrêté par l'armée égyptienne à l'un des points de passage vers le centre de Sinaï. Il contenait de grandes quantités de pièces de rechange pour les motos utilisées par les membres de l'Etat islamique (Page Facebook officielle du porte-parole de l'armée égyptienne, 27 janvier 2018

Photos des activités de la brigade palestinienne appartenant au bataillon ouïghour (The Long War Journal, 25 janvier 2018).

Photos des activités de la brigade palestinienne appartenant au bataillon ouïghour (The Long War Journal, 25 janvier 2018).

Les cinq membres de l'Etat islamique qui ont commis l'attentat suicide contre une base de l'armée afghane près de l'académie militaire (Province de Khorasan, Twitter, 30 janvier 2018).

Les cinq membres de l'Etat islamique qui ont commis l'attentat suicide contre une base de l'armée afghane près de l'académie militaire (Province de Khorasan, Twitter, 30 janvier 2018).

Omar Bin Khaled Batarfi. A sa gauche on peut lire :

Omar Bin Khaled Batarfi. A sa gauche on peut lire : "La mosquée Al-Aqsa, entre les violations des Juifs et l'héroïsme des Fedayin (les combattants qui sont prêts à se sacrifier)" (Twitter, 24 janvier 2018).

Principaux événements de la semaine
  • En Syrie, les combats se sont poursuivis dans les différentes arènes, dans le contexte du dialogue syrien national de Sotchi en Russie, et de la campagne militaire menée par la Turquie à Afrin (qui, à ce jour, a été réalisée sans l’intervention de la Russie ou les États-Unis).
  • Dans le secteur de la base militaire aérienne d’Ad-Duhur, les affrontements se sont poursuivis entre les forces syriennes et les membres du Siège de Libération d’Al-Sham et de l’Etat islamique (séparément). Les forces syriennes s’efforcent de nettoyer la zone à l’Est de l’autoroute Hama-Alep en vue de reprendre la ville d’Idlib et ses environs, les principaux bastions du Siège de Libération d’Al-Sham et d’autres organisations rebelles.
  • Dans l’Est de la Syrie, l’Etat islamique continue de mener des actes de guérilla contre les forces des FDS à tendance kurde à l’Est de l’Euphrate, au Nord d’Abu-Kamal. Des porte-parole américains ont déclaré que les États-Unis continueront d’appuyer les FDS aussi longtemps qu’elles lutteront contre l’Etat islamique, mais (implicitement) s’abstiendront d’appuyer les forces kurdes à Afrin.
  • En Afghanistan, la Province de Khorasan de l’Etat islamique et les talibans poursuivent leurs activités de terrorisme et de guérilla. Cette semaine, une cellule de cinq terroriste suicides a procédé à une attaque contre une académie militaire à l’Ouest de la capitale Kaboul (11 soldats ont été tués et 16 autres blessés). Deux jours plus tôt, un terroriste suicide taliban a fait exploser une ambulance piégée près de l’ancien bâtiment du ministère de l’Intérieur à Kaboul (au moins 100 morts et 235 blessés).
Implication de la Russie et des Etats-Unis
Russie

Congrès du dialogue syrien interne à Sotchi

  • Le 30 janvier 2018, le congrès du dialogue national syrien a eu lieu dans la ville de Sotchi en Russie, sous les auspices de la Russie, de l’Iran et de la Turquie. Le congrès a réuni plus de 1 500 représentants du régime syrien et de l’opposition. Selon le ministère russe des Affaires étrangères, l’ouverture du congrès a été reportée d’un jour en raison du retard de certains des participants et observateurs (Compte Twitter du ministère russe des Affaires étrangères, RIA, 30 janvier 2018 ; RT, 29 janvier 2018). Les États-Unis et d’autres pays occidentaux n’ont pas assisté au congrès.

Le congrès du dialogue national syrien dans la ville de Sotchi (Compte Twitter du ministère russe des Affaires étrangères, 30 janvier 2018).
Le congrès du dialogue national syrien dans la ville de Sotchi (Compte Twitter du ministère russe des Affaires étrangères, 30 janvier 2018).

Etats-Unis
  • L’activité militaire turque se poursuit dans le Nord de la Syrie contre les forces kurdes (YPG) dans le secteur d’Afrin, en Syrie du Nord (Opération Branche d’Olivier). Dans une conversation téléphonique avec le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, le Président américain Donald Trump s’est dit préoccupé par l’augmentation de la violence dans le secteur d’Afrin. Il a mis en garde Erdogan contre toute atteinte à l’armée américaine et aux relations entre les deux pays. Il l’a appelé à limiter l’activité militaire et à s’abstenir de nuire aux civils. Trump a rappelé que les deux pays doivent se concentrer sur l’objectif commun de vaincre l’Etat islamique (Site Internet de la Maison Blanche, 24 janvier 2018).
  • Ci-après d’autres déclarations de hauts fonctionnaires américains au sujet de l’opération turque et de la campagne contre l’Etat islamique :
    • Dana W. White, principal porte-parole du ministre de la Défense, a décrit l’activité de la Turquie dans le Nord de la Syrie comme une “distraction.” Selon elle, la Turquie et les États-Unis devraient se concentrer sur leur objectif commun de vaincre l’Etat islamique (Site Internet du ministère de la Défense, 25 janvier 2018).
    • En réponse à une question, la porte-parole du Département d’Etat américain Heather Nauert a déclaré que les Etats-Unis avaient fourni des armes aux forces des SDF afin de prendre le contrôle d’Al-Raqqah et a précisé que les forces avaient réussi dans cette mission. Elle a souligné que les armes fournies par les États-Unis ont été destinées uniquement pour cette mission. Elle a ajouté que les États-Unis n’accepteront pas l’utilisation des armes et équipements fournis par les pays de la Coalition à d’autres fins que la défaite de l’Etat islamique. Selon elle, si les Etats-Unis identifient un groupe ou des individus qui violent la présente entente, ils cesseront de les soutenir (Site Internet du ministère de la Défense, 25 janvier 2018).
    • Tom Bossert, le conseiller du Président américain à la sécurité intérieure, a déclaré que les États-Unis préféreraient que les troupes turques se retirent d’un conflit dans la ville frontière d’Afrin et mettent l’accent sur les “objectifs stratégiques à long terme” comme la fin de la guerre en Syrie. Il a averti que si les forces turques entrent en conflit avec les organisations soutenues par les Etats-Unis en Syrie, qui jouent un rôle important dans la défaite de l’Etat islamique (cf., les FDS), et surtout si des conseillers américains sont en danger dans la zone de conflit, il y aurait de graves conséquences. Il a noté que les États-Unis reconnaissent les préoccupations liées à la sécurité de la Turquie suite à la présence de forces kurdes à sa frontière, mais a souligné qu’il espérait que la Turquie se concentre sur le véritable problème dans la région, qui est la stabilisation de la situation dans toute la Syrie (AP, ABC News, 25 janvier 2018).
    • Un haut responsable du gouvernement américain a réitéré la position américaine qui appelle à continuer de coopérer avec les forces des FDS pour s’assurer que l’État islamique disparaisse complètement de la Syrie. Il a également réaffirmé l’engagement des États-Unis à la Turquie de récupérer les armes lourdes fournies par les Américains aux forces kurdes (Hürriyet Daily News, 24 janvier 2018).
    • Selon une source diplomatique, en marge du sommet des ministres des Affaires étrangères à Paris, le secrétaire d’Etat américaine, Rex Tillerson a proposé à son homologue turc Mevlüt Çavuşoğlu d’établir une zone de sécurité de 30 kilomètres dans le secteur d’Afrin, qui constituerait une solution aux problèmes de sécurité de la Turquie (Agence de presse Anatolia, 25 janvier 2018). En réponse, le ministre turc des Affaires étrangères a déclaré que les Etats-Unis doivent d’abord restaurer la confiance entre les deux pays avant de pouvoir commencer à discuter de la création d’une zone de sécurité le long de la frontière turque avec la Syrie (Reuters, 25 janvier 2018).
    • Selon nous, les déclarations du Président des Etats-Unis et d’autres porte-parole américains reflètent la politique actuelle des États-Unis en Syrie. Cette politique est fondée sur la poursuite du maintien d’une présence en Syrie en raison de la campagne contre l’Etat islamique (qui, du point de vue des États-Unis, n’est pas encore terminée), tout en veillant à ne pas être entraîné dans des affrontements supplémentaires non liés à cette campagne. Cette politique se reflète dans la coopération avec les forces luttant contre l’Etat islamique en parallèle à l’abstention (implicite) de soutenir les forces kurdes (GPJ) à Afrin, qui luttent contre la Turquie et l’Armée syrienne libre. La politique américaine permet ainsi la campagne turque à Afrin mais trace deux lignes rouges à la Turquie : éviter l’affrontement avec les forces des FDS dans l’Est de la Syrie tout en veillant à ne pas nuire aux Américains en Syrie.
Principaux développements en Syrie
La campagne de reprise de la région d’Idlib
  • Même après la reprise de la base aérienne militaire d’Abu Ad-Duhur, des affrontements ont continué dans le secteur de la base aérienne. L’armée syrienne, avec l’appui de l’armée de l’air syrienne et russe, a attaqué des cibles rebelles dans le secteur de la base aérienne et du village d’Abu Ad-Duhur. Les forces syriennes ont pris le contrôle de plusieurs sites dans la zone de la base aérienne, mais la région n’a pas encore été complètement nettoyée des forces rebelles.
  •   Lors des affrontements, le Siège de Libération d’Al-Sham aurait subi des dizaines de victimes, dont quatre commandants locaux (Mourasiloun, 28 janvier 2018). Selon une version, la frappe a été effectuée par des avions de chasse russes. Inversement, des sources syriennes citant les organisations rebelles ont affirmé que la frappe a été effectuée par des avions de chasse syriens. Cinq membres du Siège de Libération d’Al-Sham auraient été tués, dont Abu Mus’ab al-Suri, vice-responsable régional; Abu Ubeida al-Aqsa, et Abu Abdallah Tarmaneen Butulat (Al-Suri Al-Jaysh, 28 janvier 2018). Le Siège de Libération d’Al-Sham pour sa part a annoncé que l’armée syrienne a subi plus de dix morts dans une attaque menée par des membres du Siège de Libération d’Al-Sham sur une colline donnant sur l’Ouest du village d’Abu Ad-Duhur (Ibaa, 29 janvier 2018).
  • Dans le même temps, les affrontements continuent entre les forces syriennes et les membres de l’Etat islamique dans le secteur de Sinjar (environ 18 km au Sud-Ouest de la base aérienne d’Abu Ad-Duhur). Sept soldats de l’armée syrienne auraient été tués, certains d’entre eux par un missile antichar tiré par des membres de l’organisation. Ces derniers auraient subi quelques décès dans ces affrontements (Observatoire syrien des droits de l’homme, 27 janvier 2018).
Poursuite des affrontements dans la région d’Abu Kamal
  • Les affrontements entre les membres de l’Etat islamique et les forces des FDS aidées par les frappes aériennes des forces de la Coalition se sont poursuivis cette semaine dans la zone au Nord de d’Abu Kamal. Plusieurs commandants de l’Etat islamique, certains de nationalité étrangère, ont été tués dans une frappe aérienne de la coalition dans la région de Hajeen (environ 25 km au Nord d’Abu Kamal), dont Abu al-Abbas al-Samarrai, l’émir du conseil de la Choura et représentant du chef de l’Etat islamique Abou Bakr al-Baghdadi (Compte Telegram Furat Post, 23 janvier 2018). Des rapports font également état de la mort d’Issam al-Ray, adjoint d’Abu Bakr al-Baghdadi à Deir ez-Zor (Facebook, 28 janvier 2018).
  • Les forces des FDS opérant au Nord d’Abu Kamal (pour la plupart des Kurdes) s’inquiètent de l’activité militaire turque dans le nord de la Syrie, dans la zone d’Afrin, dans le cadre de l’Opération Branche d’Olivier. Selon certains rapports, plusieurs dizaines de véhicules appartenant aux forces des FDS ont quitté la zone du champ de pétrole Al-Omar vers le Nord-Ouest de la Syrie pour soutenir la lutte contre la force kurde contre la Turquie et ses acolytes. Pour le moment, cette information n’a pas été confirmée. Selon Nasrin al-Abdallah, l’un des commandants des forces des FDS, si les Américains les abandonnent, les FDS se retireront complètement de la région de Deir ez-Zor et se rendront dans la zone d’Afrin (Chaîne Youtube de Furat Post, 26 janvier 2018).
Tension entre membres de l’Etat islamique et du Siège de Libération d’Al-Sham dans le camp de réfugiés de Yarmouk
  • Les tensions se poursuivent entre les membres de l’Etat islamique et du Siège de Libération d’Al-Sham dans le camp de réfugiés de Yarmouk, au Sud de Damas. Les membres de l’Etat islamique seraient déployés dans un certain nombre de sites dans le camp de crainte des attaques (Khotwa, 28 janvier 2018). Il a été signalé que, récemment, un accord a été signé entre le Siège de Libération d’Al-Sham et le régime syrien, selon lequel les membres du Siège de Libération d’Al-Sham dans le camp de réfugiés de Yarmouk seront transférés à la région d’Idlib. Pour l’heure, le Siège de Libération d’Al-Sham nie cette information (Khotwa, 28 janvier 2018).
Principaux développements en Irak
Poursuite des affrontements entre l’Etat islamique et les forces irakiennes
  • Les forces de sécurité irakiennes ont continué à mener des activités militaires contre des sites et des réseaux clandestins de l’Etat islamique dans diverses régions de l’Irak. L’organisation sur sa part a poursuivi ses activités de guérilla et de terrorisme. Ci-après plusieurs incidents importants :
    • La province de Diyala : Une source de sécurité irakienne a déclaré qu’au cours d’une opération conjointe des services de sécurité irakiens, quatre bases de l’Etat islamique au Nord-Est de Baqubah ont été détruites (Agence de presse irakienne, le 27 janvier 2018). Une source de sécurité a signalé qu’une terroriste suicide portant une ceinture d’explosifs avait été appréhendée au nord-est de Baqubah. La terroriste suicide prévoyait de se faire exploser dans une zone commerciale (Agence de presse irakienne, 27 janvier 2018).
    • La province de Salah Al-Din : Les forces de sécurité irakiennes ont arrêté trois hommes soupçonnés d’appartenir à l’Etat islamique. Ils ont admis l’existence d’un réseau impliqué dans des enlèvements et des meurtres dans la région de Tikrit (Agence de presse irakienne, 27 janvier 2018).
    • La province d’Al-Anbar : Les forces de sécurité irakiennes et les tribus continuent de nettoyer le désert d’Al-Anbar de la présence de l’Etat islamique. Une force de la 1ère Division de l’armée irakienne opérant dans la zone au Sud de Rutba, aurait trouvé et détruit un avant-poste de l’Etat islamique et saisi un véhicule tout terrain équipé d’une mitrailleuse (Al-Sumaria News, 27 janvier 2018).
L’Egypte et la péninsule du Sinaï
Opérations de l’armée égyptienne et activités de l’Etat islamique
  •  Les forces de sécurité égyptiennes ont continué leurs activités contre les bases de l’Etat islamique dans la péninsule du Sinaï. Dans le cadre de cette activité menée au Nord et au Centre du Sinaï, avec le soutien aérien de l’armée de l’air égyptienne, l’armée égyptienne a fait savoir que plusieurs terroristes ont été arrêtés. En outre, des dépôts dans lesquels étaient entreposés des explosifs ont été trouvés et détruits. De nombreuses motos, véhicules tout terrain, matériel et équipements médicaux ont été saisis. L’armée égyptienne a également découvert l’ouverture d’un tunnel dans le Nord du Sinaï, dans la région en bordure de la bande de Gaza (Page Facebook officielle du porte-parole de l’armée égyptienne, 26 janvier 2018).
Véhicules en feu de l'Etat islamique (Page Facebook officielle du porte-parole de l'armée égyptienne, 26 janvier 2018).   Engins piégés trouvés par l'armée égyptienne dans le Nord du Sinaï.
Droite : Engins piégés trouvés par l’armée égyptienne dans le Nord du Sinaï. Gauche : Véhicules en feu de l’Etat islamique
(Page Facebook officielle du porte-parole de l’armée égyptienne, 26 janvier 2018).

Camion arrêté par l'armée égyptienne à l'un des points de passage vers le centre de Sinaï. Il contenait de grandes quantités de pièces de rechange pour les motos utilisées par les membres de l'Etat islamique (Page Facebook officielle du porte-parole de l'armée égyptienne, 27 janvier 2018).
Camion arrêté par l’armée égyptienne à l’un des points de passage vers le centre de Sinaï. Il contenait de grandes quantités de pièces de rechange pour les motos utilisées par les membres de l’Etat islamique (Page Facebook officielle du porte-parole de l’armée égyptienne, 27 janvier 2018).

L’Etat islamique et les jihadistes dans les différentes provinces
  • Un groupe ouïghour jihadiste appelé le Bataillon des Etrangers du Turkestan (Katibat Ghurabaa Al-Turkistan), qui a été créé il y a environ un an en Syrie, a annoncé la création d’une sous-unité palestinienne baptisée Brigade des Etrangers de Palestine (Sariyyat Ghurabaa Filastin). [1]Le commandant de cette unité est Abu Muhammad le Palestinien. Des photos de l’activité de cette unité ont été publiées sur un compte Telegram ouvert à cette fin. Les photos montrent les Palestiniens de cette brigade luttant contre les forces syriennes près d’Abu Ad-Duhur dans la province d’Idlib (secteur où les batailles sont menées dans le cadre de la campagne de l’armée syrienne de reprise d’Idlib) [2](The Long War Journal, 25 janvier 2018).

Logo de l'unité palestinienne rattachée au groupe ouïghour (Long War Journal, 25 janvier 2018).
Logo de l’unité palestinienne rattachée au groupe ouïghour (Long War Journal, 25 janvier 2018).

Photos des activités de la brigade palestinienne appartenant au bataillon ouïghour (The Long War Journal, 25 janvier 2018).    Photos des activités de la brigade palestinienne appartenant au bataillon ouïghour (The Long War Journal, 25 janvier 2018).
Photos des activités de la brigade palestinienne appartenant au bataillon ouïghour (The Long War Journal, 25 janvier 2018).
Activités de contre-terrorisme
Turquie
  • Les forces de sécurité turques ont indiqué qu’au cours d’une opération antiterroriste de la police locale, 13 personnes soupçonnées d’appartenance à l’Etat islamique ont été arrêtées dans le Sud-Est de la Turquie. Tous les détenus sont des ressortissants étrangers : sept Algériens, deux Syriens, deux Irakiens, un Hollandais, un Anglais, et un Égyptien (Agence de presse Anatolia, 24 janvier 2018). Le ministère de l’Intérieur turc a indiqué l’arrestation de 28 membres de l’Etat islamique en Turquie du 22 au 29 janvier 2018 (Quotidien Sabah, 29 janvier 2018).
Iran
  • D’après le département des relations publiques des forces terrestres des Gardiens de la révolution, une force se serait heurtée à un groupe de membres de l’Etat islamique arrivés en provenance d’Irak (Agence de presse iranienne, 27 janvier 2018). Mohammad Bakabour, commandant des troupes terrestres des Gardiens de la révolution, a indiqué que, lors d’un affrontement entre les forces iraniennes avec des membres de l’Etat islamique, 16 membre de l’organisation ont été arrêtés, plusieurs ont été tués, et deux ont réussi à s’échapper. Trois membres des Gardiens de la révolution ont été tués (Tasnim, 27 janvier 2018).

Le général de brigade Mohammad Bakabour, commandant des troupes terrestres des Gardiens de la révolution iranienne (Agence de presse iranienne, le 27 janvier 2018).
Le général de brigade Mohammad Bakabour, commandant des troupes terrestres des Gardiens de la révolution iranienne (Agence de presse iranienne, le 27 janvier 2018).

  • Selon Ali Shaheed, haut responsable de la sécurité interne kurde, il s’agit d’un groupe qui s’est infiltré en Iran de la région du Kurdistan en Irak. Selon lui, les membres du groupe étaient tous les Kurdes iraniens. Ils se sont infiltrés en Iran depuis la région du mont Bemu dans la province de Halabja (voir carte ci-dessous). Selon l’officier, les forces de sécurité kurdes ont surveillé les mouvements du groupe ainsi que certaines de ses cachettes, où elles ont trouvé des armes, des explosifs, et des vivres (Al-Sumaria News, 27 janvier 2018).
Libye
  • Le ministre des Affaires étrangères égyptien Sameh Shoukry a noté dans une interview que la propagation des organisations terroristes en Afrique touche tous les pays africains. Selon Shoukry, les combattants étrangers des organisations terroristes passent des zones de combat en Syrie et en Irak à de nombreux pays d’Afrique par la Libye. Leur transfert représente un risque pour les différents pays africains. Le ministre égyptien a ajouté que son ministère s’emploie à renforcer la coopération en matière de sécurité et d’échanges d’informations entre les pays afin de lutter contre les organisations terroristes (ONTV Channel, 27 janvier 2018).
Arabie saoudite
  • Selon des médias saoudiens, les services de sécurité auraient démantelé un réseau de cinq Saoudiens recrutés par l’Etat islamique qui prévoyaient d’assassiner un haut responsable du ministère de l’intérieur et un agent de sécurité, et d’attaquer une prison ainsi qu’un lieu de culte chiite. La première session de leur procès a eu lieu à la cour de Riyad le 28 janvier 2018. Selon l’accusation, le commandant de ce réseau avait promis allégeance au chef de l’Etat islamique al-Baghdadi. Il était en contact avec Hadi al-Shibani, membre de l’organisation en Arabie Saoudite récemment arrêté par les services de sécurité. Al-Shibani est accusé d’avoir créé quatre réseaux en Arabie Saoudite, en coordination avec les commandants de l’Etat islamique à l’extérieur de l’Arabie saoudite (Okaz, 29 janvier 2018).
Afghanistan
  •  Le 30 janvier 2018, la Direction de la sécurité nationale afghane a indiqué avoir démantelé un réseau de l’Etat islamique à Kaboul. De grandes quantités d’armes, des lanceurs et des ceintures explosives ont été trouvés. Les membres étaient impliqués dans l’attentat-suicide perpétré contre une base de l’académie militaire (voir ci-dessous). Ils avaient prévu d’effectuer trois attaques terroristes majeures dans divers quartiers de Kaboul durant les deux semaines à venir (Afghanistan Times, 30 janvier 2018).
Activités de l’Etat islamique dans d’autres pays
Attentat suicide des Taliban à Kaboul
  • Le 27 janvier 2018, un terroriste suicide taliban a fait exploser une ambulance piégée et s’est fait exploser près de l’ancien bâtiment du ministère de l’Intérieur dans la capitale, Kaboul. Les premiers rapports indiquent qu’au moins 100 personnes ont été tuées et 235 autres ont été blessées. Des dizaines de magasins et de véhicules ont également été endommagés. L’attaquant était au volant d’une ambulance pleine d’explosifs. Il a passé le premier point de contrôle après avoir dit qu’il transportait un patient à l’hôpital (The Guardian, 27 janvier 2018). Au deuxième point de contrôle à l’entrée de l’édifice, il s’est fait exploser avec l’ambulance. Une revendication de la responsabilité de l’attaque par les Taliban a été publiée sur les médias sociaux. Le porte-parole des Taliban a publié une photo de l’explosion sur son compte Twitter.

Lieux de l'attaque près de l'ancien bâtiment du ministère de l'Intérieur à Kaboul (Pajhwok, 27 janvier 2018).
Lieux de l’attaque près de l’ancien bâtiment du ministère de l’Intérieur à Kaboul (Pajhwok, 27 janvier 2018).

Attentat suicide de l’Etat islamique à Kaboul
  • Le 29 janvier 2018, cinq terroristes ont attaqué un point de contrôle près d’académie militaire Maréchal Fahim à l’Ouest de Kaboul, l’une des principales académies militaires d’Afghanistan. Dans l’attaque, qui a duré environ deux heures, deux terroristes se sont fait exploser avec leur veste. Un autre terroriste a été capturé. Un total de 11 soldats ont été tués et 16 autres ont été blessés dans l’attaque (Gardian, l’Afghanistan Times, 29 janvier 2018).

Membre de l'équipe de l'Etat islamique responsable de l'attentat-suicide du 29 janvier 2018. La photo a été publiée par la Direction nationale de la sécurité (Twitter, 29 janvier 2018).
Membre de l’équipe de l’Etat islamique responsable de l’attentat-suicide du 29 janvier 2018. La photo a été publiée par la Direction nationale de la sécurité (Twitter, 29 janvier 2018).

  • La Province de Khorasan de l’Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l’attaque terroriste. Une photo, qui a été prise avant l’opération, montre les cinq terroristes (qui semblent être les jeunes sur la photo[3]) portant des ceintures explosives, munis d’armes légères, d’engins piégés et de différents types de roquettes (Province de Khorasan de l’Etat islamique, compte Twitter Monitor Terror, 30 janvier 2018).
Activités de propagande : incitation à commettre des attaques
Al-Qaïda dans la péninsule arabique appelle à commettre des attentats contre les Américains, les pays occidentaux et les juifs
  • Le 22 janvier 2018, Al-Malahem, le bureau d’information d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique, a publié une vidéo de 18 minutes du porte-parole de l’organisation Cheikh Khaled bin Omar Batarfi. Ci-après les principaux points :
    • Le porte-parole a fait référence à la déclaration du Président américain sur la question de Jérusalem et a dit que c’est “une nouvelle déclaration de guerre juive.” Il a ajouté qu’il n’est pas surprenant que les États-Unis et Israël ont toujours considéré Jérusalem comme capitale d’Israël.
    • La récente déclaration par les États-Unis est une honte pour les dirigeants arabes et musulmans qui entretiennent des relations normales avec Israël, notamment l’Arabie saoudite, l’Egypte et la Jordanie et les Émirats arabes unis. Il a ajouté que les musulmans ont un engagement à Jérusalem et la mosquée Al-Aqsa. Il a appelé au jihad pour Allah, qui ne connaît pas de frontières, de pays ni de nationalités “artificiels” qui permettent de faire la distinction entre les musulmans.
    • Le porte-parole appelle les mouvements islamiques et les combattants du jihad à rester unis contre les Juifs et les Américains et à les attaquer partout. Le porte-parole souligne que l’essentiel de la charge est sur les musulmans aux États-Unis et dans les pays occidentaux, qui voient à quel point il est facile de nuire aux intérêts des juifs et des Américains.
    •  S’adressant aux Palestiniens, le porte-parole a dit qu’ils doivent tuer tous les Juifs en les percutant, les poignardant ou en utilisant des armes, et qu’il faut également brûler leurs maisons, chacun selon ses capacités. Le porte-parole souligne que le jihad contre les Juifs et les Américains est une obligation religieuse. Il cite également Oussama ben Laden sur le sujet, ainsi que des versets du Coran appelant à l’assassinat de Juifs.

Omar Bin Khaled Batarfi. A sa gauche on peut lire : "La mosquée Al-Aqsa, entre les violations des Juifs et l'héroïsme des Fedayin (les combattants qui sont prêts à se sacrifier)" (Twitter, 24 janvier 2018).
Omar Bin Khaled Batarfi. A sa gauche on peut lire : “La mosquée Al-Aqsa, entre les violations des Juifs et l’héroïsme des Fedayin (les combattants qui sont prêts à se sacrifier)” (Twitter, 24 janvier 2018).

[1] Le sens du mot "Ghurabaa" est "étrangers". Cependant, ce mot a une signification supplémentaire, selon un hadith (cf., propos attribués au prophète Mahomet) – "entité étrangère". Selon ce hadith, l'Islam a commencé comme une entité étrangère et a été adopté par une minorité de croyants qui vivaient parmi une majorité hostile. Le hadith affirme : "Heureux sont ceux qui vivent comme une entité étrangère (Ghurabaa)." L'utilisation de ce terme dans l'ère moderne vise à encourager les musulmans qui mènent une vie dure en tant que minorité, parce que finalement, ils vont surmonter leurs adversaires comme ce fut le cas au début de l'Islam.
[2] Il semble que le Bataillon des Etrangers du Turkestan soit affilié au Siège de Libération d'Al-Sham (anciennement le Front Al-Nusra), l'organisation dominante dans la région d'Idlib.

[3] L’attaque contre le centre de formation de la Direction de la sécurité nationale afghane à Kaboul a également été effectuée par de très jeunes terroristes (voir notre bulletin du 20 décembre 2017). L'utilisation de jeunes terroristes peut être due à la réussite de l'organisation dans le recrutement de jeunes Afghans et/ou la capacité des jeunes à se mélanger facilement avec la population et à approcher des cibles.