Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (28 février – 6 mars 2018)

Manifestation devant les bureaux de l'UNRWA dans le camp de réfugiés de Jabalia pour protester contre les coupes budgétaires de l'UNRWA (Pages Facebook Qudsn et al-Anadolu News, 1er mars 2018)

Manifestation devant les bureaux de l'UNRWA dans le camp de réfugiés de Jabalia pour protester contre les coupes budgétaires de l'UNRWA (Pages Facebook Qudsn et al-Anadolu News, 1er mars 2018)

Caricature menaçant d'une explosion prochaine causée par la situation dans la bande de Gaza. En arabe on peut lire

Caricature menaçant d'une explosion prochaine causée par la situation dans la bande de Gaza. En arabe on peut lire "La persistance de la strangulation [de Gaza] met en garde contre une prochaine explosion (Compte Twitter Palinfo, 28 février 2018)

Ismaïl Haniyeh et la délégation du Hamas arrivent dans la bande de Gaza (Compte Twitter Palinfo, 28 février 2018).

Ismaïl Haniyeh et la délégation du Hamas arrivent dans la bande de Gaza (Compte Twitter Palinfo, 28 février 2018).

Ismaïl Haniyeh rencontre des représentants des organisations palestiniennes dans la bande de Gaza (Comptes Twitter Palinfo et du Hamas, 5 mars 2018)

Ismaïl Haniyeh rencontre des représentants des organisations palestiniennes dans la bande de Gaza (Comptes Twitter Palinfo et du Hamas, 5 mars 2018)

Ismaïl Haniyeh rencontre des représentants des organisations palestiniennes dans la bande de Gaza (Comptes Twitter Palinfo et du Hamas, 5 mars 2018)

Ismaïl Haniyeh rencontre des représentants des organisations palestiniennes dans la bande de Gaza (Comptes Twitter Palinfo et du Hamas, 5 mars 2018)

Photos incluses à un appel à fournir des habits de prisonniers (Page Facebook de

Photos incluses à un appel à fournir des habits de prisonniers (Page Facebook de "la grande marche du retour," 25 février 2018)

Le gouvernement de consensus national vote le budget de l'AP pour 2018 (Page Facebook de Rami Hamdallah, 27 février 2018)

Le gouvernement de consensus national vote le budget de l'AP pour 2018 (Page Facebook de Rami Hamdallah, 27 février 2018)

  • Dans la ville d’Acre, une attaque à la voiture bélier a été effectuée par un Arabe israélien dont le motif, selon les forces de police israéliennes, était nationaliste. Quatre personnes ont été blessées, dont trois membres des forces de sécurité israéliennes. Le Hamas et le Jihad Islamique Palestinien (JIP) ont salué l’attaque.
  • En Judée-Samarie, à Jérusalem et dans la bande de Gaza, les affrontements et les émeutes ont continué, à une intensité relativement faible. Dans le Sud de la bande de Gaza, un engin piégé a été neutralisé, apparemment placé en même temps que l’engin qui a explosé le 17 février 2018 et blessé quatre soldats de Tsahal.
  • Dans la bande de Gaza, les préparatifs se poursuivent pour “la grande marche du retour“, dans le cadre de laquelle les Palestiniens dans la bande de Gaza sont censés défiler à la frontière avec Israël. Des appels ont été récemment lancés à organiser la marche à l’occasion de la Journée de la Terre, le 30 mars 2018. Les organisateurs ont affirmé avoir l’intention de recruter près d’une centaine de milliers de participants, et ont précisé que l’événement serait “non-violent.” Le Hamas a annoncé son soutien à la marche et a précisé que ses membres y participeraient.
Attaque à la voiture bélier à Acre
  • Le 4 mars 2018, deux soldats de Tsahal, un garde-frontière, et un civil ont été délibérément percutées dans une attaque à la voiture bélier. Le conducteur a percuté un piéton, a continué de rouler jusqu’à la gare routière où il a percuté trois autres personnes. Un garde-frontière grièvement blessé a réussi à ouvrir le feu en direction du conducteur. La police a affirmé que l’événement a été effectué pour des raisons nationalistes. Le conducteur était un Arabe israélien de Shfar’am.
La voiture projette le soldat en l'air (Page Facebook Qudsn, 4 mars 2018)   Quelques secondes avant l'attaque d'un soldat de Tsahal.
Attaque à la voiture bélier à Acre. Droite : Quelques secondes avant l’attaque d’un soldat de Tsahal. Gauche : La voiture projette le soldat en l’air (Page Facebook Qudsn, 4 mars 2018)
  • Le Hamas s’est félicité de l’attaque, affirmant qu’elle témoigne de l’adhésion du peuple palestinien à la “résistance” et à la lutte contre l’occupation. Le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a déclaré que le Hamas n’avait pas encore réglé ses comptes avec Israël et ne laisserait pas longtemps Israël poursuivre ses crimes. Il a appelé le peuple palestinien et les organisations à participer à la “résistance” et à l’Intifada de Jérusalem, à améliorer les moyens utilisés et à mettre fin à l'”occupation” (Site Internet du Hamas, 4 mars 2018).
  • Le Jihad Islamique Palestinien (JIP) a salué l’attaque, affirmant que le peuple palestinien a le droit de poursuivre “l’action de résistance contre l’occupation” qui porte atteinte à la terre palestinienne et aux lieux saints (Filastin al-Yawm, 4 mars 2018).
Affrontements, heurts et troubles de l’ordre
  • Au cours de la semaine écoulée, les manifestations et les émeutes ont continué en Judée-Samarie, à Jérusalem et dans la bande de Gaza. La participation aux émeutes est en baisse, et seuls quelques centaines de manifestants ont été signalés. Le vendredi 2 mars 2018, des émeutes ont été organisées à plusieurs endroits en Judée-Samarie, notamment à Hébron, al-Bireh, Qaddum et Bethléem. Un officier de Tsahal a été blessé par une pierre lancée lors d’un affrontement à Hébron. Au cours d’affrontements dans le village d’al-Walaja (Sud-Ouest de Jérusalem), l’un des policiers israéliens est tombé et un manifestant l’a frappé à la tête (Page Facebook Red Alert, 2 mars 2018).
  • A la frontière de la bande de Gaza, des Palestiniens se sont soulevés à plusieurs endroits près de la clôture de sécurité. Ils ont brûlé des pneus et ont lancé des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de Tsahal. Des soldats de Tsahal ont riposté. Apparemment, 16 Palestiniens ont été blessés dans des affrontements près de la frontière : deux du côté palestinien du terminal d’Erez, cinq à l’Est de Jabalia, un dans la partie orientale de la ville de Gaza, l’un dans le centre de la bande de Gaza, et sept à l’Est de Khan Yunis (Ma’an, 2 mars 2018).
Affrontements le long de la frontière de Gaza (Compte Twitter et page Facebook Qudsn, 2 mars 2018)   Affrontements le long de la frontière de Gaza (Compte Twitter et page Facebook Qudsn, 2 mars 2018)
Affrontements le long de la frontière de Gaza
(Compte Twitter et page Facebook Qudsn, 2 mars 2018)
  • Le 2 mars 2018, un rassemblement a eu lieu à Bila’in pour marquer le 13ème anniversaire de la “résistance populaire à la barrière de Bila’in.” Des Palestiniens et des étrangers y ont participé. Ils ont quitté le centre-ville et se sont rendus aux “traditionnels” points de friction avec les forces de sécurité israéliennes. Ils ont mis en place un signe avec le nombre 13 et des images des événements passés. L’un des manifestants était déguisé en Donald Trump, avec une corde autour du cou (Chaîne al-Ghad sur Youtube, 2 mars 2018).
Palestiniens opposés aux forces de sécurité israéliennes à Bila'in (Chaîne al-Watan sur Youtube, 2 mars 2018)   Lors d'une manifestation à Bila'in, l'un des manifestants déguisé en Donald Trump avec une corde autour du cou (Chaîne al-Ghad sur Youtube 2 mars 2018).
Droite : Lors d’une manifestation à Bila’in, l’un des manifestants déguisé en Donald Trump avec une corde autour du cou (Chaîne al-Ghad sur Youtube 2 mars 2018). Gauche : Palestiniens opposés aux forces de sécurité israéliennes à Bila’in (Chaîne al-Watan sur Youtube, 2 mars 2018)
  • Les Palestiniens ont continué de lancer des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de sécurité israéliennes et des cibles civiles. Les forces de sécurité israéliennes ont effectué des activités antiterroristes dans toute la Judée-Samarie, arrêtant des Palestiniens soupçonnés d’activité terroriste et saisissant des armes. Ci-après les principaux incidents :
    • Le 5 mars 2018 – Au cours d’une activité des forces de sécurité israéliennes à Jénine, des coups de feu ont visé les soldats. Aucun blessé ni dégât n’ont été signalés. Les forces ont riposté et se sont lancés à la recherche des auteurs des tirs (Page Facebook Red Alert, 5 mars 2018).
    • Le 5 mars 2018 – Des pierres ont été lancées sur un véhicule israélien près du carrefour d’Azoun en Samarie. Aucun blessé ni dégât n’a été signalé (Page Facebook Red Alert, 5 mars 2018).
    • Le 4 mars 2018 – Quatre cocktails Molotov ont été lancés sur des véhicules au carrefour de Benyamin près de Neve Tsuf. Aucune victime n’a été signalée. Les véhicules ont été endommagés (Page Facebook Red Alert, 4 mars 2018).
    • Le 4 mars 2018 – Des pierres ont été lancées sur un véhicule à proximité du carrefour d’Yitzhar en Samarie. Aucun blessé ni dégât n’a été signalé (Page Facebook Red Alert, 4 mars 2018).
    • Le 4 mars 2018 – Un Palestinien a lancé des pierres et un pot de peinture sur un autobus au carrefour d’Aroub dans le Gush Etzion. Une force de Tsahal l’a arrêté pour interrogatoire (Page Facebook Red Alert, 4 mars 2018).
    • Le 3 mars 2018 – Des terroristes ont lancé deux cocktails Molotov sur une route près d’Ariel, en Samarie. Aucune victime n’a été signalée (Page Facebook Red Alert, 3 mars 2018).
    • Le 2 mars 2018 – Des Palestiniens ont lancé des pierres sur les forces de sécurité israéliennes près d’Azoun en Samarie. Aucune victime n’a été signalée (Page Facebook Red Alert, 2 mars 2018).
    • Le 1er mars 2018 – Un cocktail Molotov a été lancé contre un bus près de Karmei Tsur dans le Gush Etzion. Aucune victime n’a été signalée (Page Facebook Red Alert, 1er mars 2018).
Principaux attentats de l’année écoulée [1]

Principaux attentats de l'année écoulée 

Tirs de roquettes
  • Aucun tir de roquette n’a été signalé cette semaine en territoire israélien.
Réparation mensuelle des tirs de roquettes

Réparation mensuelle des tirs de roquettes

Six des roquettes tirées en Février ont été tirées depuis la Péninsule du Sinaï sur Eilat, apparemment par des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique.

Au mois d’Avril, une roquette a été tirée de la Péninsule du Sinaï et s’est abattue en territoire israélien. L’engin a été tiré par des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique.

Au mois d’Octobre 2017, deux roquettes ont été tirées du Nord de la Péninsule du Sinaï par la branche de l’Etat islamique dans le Sinaï. Les engins se sont abattus dans le secteur du Conseil régional d’Eshkol.

Répartition annuelle des tirs de roquettes

Répartition annuelle des tirs de roquettes

Engin neutralisé à la frontière entre Gaza et Israël
  • Le 1er mars 2018, les forces de Tsahal ont neutralisé un engin piégé déposé sur la barrière de sécurité dans le Sud de la bande de Gaza. Selon le porte-parole de Tsahal, l’engin a été placé il y a deux semaines et demie, au cours de manifestations palestiniennes près de la clôture, apparemment en même temps que l’engin qui a explosé le 17 février 2018, blessant quatre soldats.
  • Les médias palestiniens ont déclaré que plusieurs Palestiniens ont réussi à démantelé certaines parties de la barrière de sécurité et un portail menant à une position israélienne près du quartier d’Abasan al-Kabira (Est de Khan Younis). Un Palestinien a brandi un drapeau palestinien et d’autres ont pris des parties de la clôture avec eux. Selon un des participants, ils se sont approchés de la clôture sous les auspices de la fumée de pneus qu’ils ont apportés avec eux et qu’ils ont incendiés. Il a affirmé qu’ils n’appartiennent à aucune une organisation (Site Internet al-Ayn et Palinfo, 5 mars 2018).
  • Le 4 mars 2018, un Palestinien s’est approché de la barrière de sécurité dans le Sud de la bande de Gaza. Une force de Tsahal a tiré des coups de semonce. Selon l’armée, le Palestiniens a pris la fuite. Un porte-parole du ministère de la Santé dans la bande de Gaza a déclaré que Muhammad Atta Abu Jam’a, 59 ans, a été tué par les forces de Tsahal dans la partie orientale d’Ikhzaa, à l’Est de Khan Yunis (Filastin al-Yawm, 3 mars 2018). L’armée israélienne a annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’événement. Les funérailles d’Abu Jam’a ont été mises à profit par les hauts responsables du Hamas et du Jihad Islamique Palestinien pour blâmer Israël et réitérer leur engagement à la lutte. Le Fatah de l’Est de Khan Yunis a annoncé qu’Abu Jam’a était l’un de ses membres (Palinfo, 2 mars ; site Internet du Fatah dans la bande de Gaza, 3 mars 2018).
Difficultés financières de l’UNRWA et dons pour des projets économiques
  • Amal al-Batash, vice-président du syndicat du personnel de l’UNRWA dans la bande de Gaza, a déclaré que la nouvelle année scolaire dans les locaux de l’organisation ne débuterait pas à moins qu’une solution soit trouvée pour combler le fossé économique causé par la coupe américaine au budget de l’agence (Shehab, 5 mars 2018).
  • Adnan Abu Hasna, conseiller médiatique de l’UNRWA, a déclaré que la Fondation al-Aqsa avait décidé de faire don d’un million de dollars pour financer le carburant pour les hôpitaux, les usines de pompage des eaux usées et diverses infrastructures de la bande de Gaza. L’argent sera transféré par la Banque islamique de développement. Selon l’UNRWA, l’argent sera prochainement disponible (Dunia al-Watan, 4 mars 2018). Abdallah Abu Samhadana, gouverneur des camps de réfugiés dans le centre de la bande de Gaza, a déclaré que la France avait promis de faire don de 10 millions d’euros pour construire une usine de dessalement dans la bande de Gaza. Il a précisé que le projet coûterait 600 millions de dollars, et que des fonds financiers arabes ont exprimé leur volonté de fournir la moitié de la somme. Les contributions seront également reçues de l’Union européenne (Filastin al-Yawm, 4 mars 2018).
 Défilé du syndicat du personnel de l'UNRWA dans la bande de Gaza et des élèves de l'UNRWA dans le district de Khan Yunis pour protester contre la décision américaine de réduire le financement de l'agence (Compte Twitter de la radio Sawt al-Aqsa, 27 février 2018)   Défilé du syndicat du personnel de l'UNRWA dans la bande de Gaza et des élèves de l'UNRWA dans le district de Khan Yunis pour protester contre la décision américaine de réduire le financement de l'agence (Compte Twitter de la radio Sawt al-Aqsa, 27 février 2018)
Défilé du syndicat du personnel de l’UNRWA dans la bande de Gaza et des élèves de l’UNRWA dans le district de Khan Yunis pour protester contre la décision américaine de réduire le financement de l’agence (Compte Twitter de la radio Sawt al-Aqsa, 27 février 2018)
Le terminal de Rafah
  • La semaine dernière, le terminal de Rafah a été fermé. Diab Allouh, l’ambassadeur de l’AP en Égypte, a déclaré qu’il n’avait pas d’information sur l’ouverture du terminal au cours de la semaine à venir (Filastin al-Yawm, 2 mars 2018). Cependant, la semaine dernière l’Egypte a autorisé l’entrée de camions de marchandises et de carburant dans la bande de Gaza. Le 1er mars 2018, trois camions transportant du carburant sont entrés dans la bande de Gaza (Filastin al-Yawm, 1er mars 2018). Le 4 mars 2018, l’Egypte a autorisé le passage d’un certain nombre de camions transportant des matériaux de construction et du carburant (Ma’an, 4 mars 2018). En parallèle, des marchandises sont entrées dans la bande de Gaza par le terminal de Salah al-Din[2] (Compte Twitter d’Amama, 4 mars 2018).
  • Le porte-parole du Fatah Oussama al-Qawasmeh a déclaré que le terminal de Rafah a été fermé en raison de la situation sécuritaire dans la péninsule du Sinaï. Cependant, il a ajouté que l’Égypte avait promis à la direction palestinienne qu’il allait bientôt être ouvert en permanence dans les deux sens (Dunia al-Watan, 3 mars 2018). Le porte-parole du Hamas Husam Badran a déclaré qu’au cours des réunions tenues par la délégation du Hamas avec des responsables égyptiens au Caire, les moyens de lever le siège de la bande de Gaza et d’améliorer la vie des habitants de Gaza ont été discutés (Shehab, 3 mars 2018).
L’approvisionnement en électricité
  • Selon des rapports récents, l’électricité est fournie à la bande de Gaza dans des cycles de quatre heures avec et 12 heures sans, car les lignes d’alimentation d’Egypte ne sont pas encore fonctionnelles (Sama, 1er mars 2018). L’électricité est actuellement assurée par la centrale de la bande de Gaza, qui a reçu du carburant d’Egypte durant la semaine (Ma’an, 2 mars 2018).
  • Khalil al-Haya, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que le leadership égyptien avait promis à la délégation palestinienne que la fourniture d’électricité à la bande de Gaza serait élargie, et a également promis d’augmenter le montant de l’aide à la bande de Gaza et d’améliorer l’infrastructure du terminal (al-Aqsa, 1er mars 2018).
Retour d’une délégation du Hamas d’une visite en Egypte
  • Une délégation du Hamas dirigée par Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, est rentrée dans la bande de Gaza d’Egypte via le terminal de Rafah. La délégation a séjourné en Égypte pendant environ trois semaines (depuis le 9 février 2018). Des rapports de la bande de Gaza ont qualifié la visite de une grande déception, donnant comme preuve le fait que Haniyeh n’a pas organisé de conférence de presse à son retour afin de communiquer les résultats de la visite (al-Araby al-Jadeed, 3 mars 2018 ; al-Akhbar, Liban, 2 mars 2018).
  • Selon des membres de la délégation, des représentants des renseignements égyptiens ont fait pression pour qu’ils acceptent de transférer la collecte des impôts et la question de la sécurité dans la bande de Gaza au gouvernement de consensus de l’AP sans contrepartie, et sans garantie sur la levée des sanctions sur la bande de Gaza ou la résolution du problème des employés. Il a été signalé que la délégation égyptienne qui se trouvait dans la bande de Gaza en même temps a tenté d’exercer des pressions similaires (al-Akhbar, 3 mars 2018).
  • De retour à la bande de Gaza, Ismaïl Haniyeh a appelé à une réunion des responsables des organisations afin de les informer des pourparlers en Egypte. S’adressant aux journalistes après la réunion, Haniyeh a mis en garde contre une “explosion” dans la bande de Gaza en raison de la situation humanitaire. Il a également appelé les Palestiniens à se préparer à “la grande marche du retour” suite à laquelle le monde entier pourra dire que “personne ne peut révoquer le droit de retour” (voir ci-dessous) (Palinfo, 5 mars 2018).
Ismaïl Haniyeh rencontre des représentants des organisations palestiniennes dans la bande de Gaza (Comptes Twitter Palinfo et du Hamas, 5 mars 2018)    Ismaïl Haniyeh rencontre des représentants des organisations palestiniennes dans la bande de Gaza (Comptes Twitter Palinfo et du Hamas, 5 mars 2018)
Ismaïl Haniyeh rencontre des représentants des organisations palestiniennes dans la bande de Gaza (Comptes Twitter Palinfo et du Hamas, 5 mars 2018)
Déclarations de responsables du Hamas sur la sécurité dans la bande de Gaza
  • Khalil al-Haya, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que le Hamas n’aspire pas ni à la guerre ni à l’escalade mais que néanmoins, le peuple palestinien doit se défendre contre l’occupation et se dresser contre elle. Il a indiqué que la détérioration continuelle de la situation exige que la “résistance” prenne des mesures pour changer la situation et améliorer la vie quotidienne des habitants de Gaza. Il a averti que la pression actuellement exercée sur la bande de Gaza était de nature à provoquer une explosion (al-Aqsa, 1er mars 2018).
  • Izzat al-Rishq, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré dans une interview que le Hamas n’était pas à la recherche d’escalade ou de la guerre. Cependant, il a précisé que les membres de la branche armée du Hamas avaient toujours le doigt sur la gâchette, et que leur slogan était “si vous revenez [à votre ancien comportement], il en sera de même pour nous.” Al-Rishq a menacé que si Israël se comporte stupidement et attaque la bande de Gaza, toutes les organisations, dirigées par le Hamas, défendront le peuple palestinien. Il a ajouté que le Hamas avait préparé un plan pour la libération de l’occupation et possède les moyens de tenir ferme contre l’ennemi (al-Quds, 1er mars 2018).
Coordination sécuritaire avec le gouvernement de consensus
  • Tawfiq Abu Na’im, sous-ministre de l’Intérieur et responsable de forces de sécurité du Hamas, a déclaré que son ministère a envoyé à Rami Hamdallah, le Premier ministre du gouvernement de consensus national et ministre de l’Intérieur, un rapport journalier traitant de la situation en matière de sécurité et du ministère de l’Intérieur de la bande de Gaza. Il a affirmé que la sécurité était un des problèmes les plus avancées de la réconciliation palestinienne interne et a ajouté que son ministère collabore avec l’Égypte sur une base quotidienne afin de sécuriser leur frontière commune. Il a également précisé que la proposition avait été faite de considérer les policiers et les forces de défense civile comme servant dans les appareils civils du gouvernement de consensus national (Safa, 5 mars 2018).
“La marche du retour”

Les préparatifs se poursuivent pour “la grande marche du retour”, au cours de laquelle les habitants de la bande de Gaza sont censés se rendre en masse à la frontière avec Israël. Des appels ont été récemment entendus d’organiser la marche à l’occasion de la Journée de la terre (30 mars 2018). Ahmed Abu Artima, un activiste politique dans la bande de Gaza, a récemment publié une vidéo avec des détails sur les préparatifs. Il a dit que l’objectif de cet événement était d’envoyer un message au monde selon lequel “les Palestiniens ont droit au retour.” Le plan est de recruter près d’une centaine de milliers de participants. Il a précisé que la marche ne serait pas violente et que des affrontements avec les forces de Tsahal ne sont pas prévus. Il a ajouté que les manifestants ne franchiraient pas la barrière de sécurité, mais resteraient à une distance d’environ 700 mètres. Il a également indiqué que les activités auraient lieu autour de la Journée de la terre (30 mars) et se poursuivront au-delà (Page Facebook d’Ahmed Abu Artima, 30 mars 2018).

  • D’après les informations sur la page Facebook de “la grande marche du retour”, les organisateurs ont besoin de vêtements comme les costumes à rayures portés par les détenus des camps de concentration nazis. Toute personne pouvant fournir de tels habits, ou les coudre, a été invitée à entrer en contact avec le comité de coordination de la marche (Page Facebook de “la grande marche du retour,” 25 février 2018).
  • Khalil al-Haya, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que le Hamas soutient le projet et que ses membres y participeront, parce qu’elle “montre la véritable volonté du peuple palestinien (al-Aqsa, 1er mars 2018).[3]
Où est Yahya al-Sinwar
  • Le journal basé à Londres al-Hayat a publié un article sur le silence de Yahya al-Sinwar, chef du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza. Selon l’article, depuis le mois dernier, Yahya al-Sinwar n’est pas apparu en public, n’a participé à aucune activité publique, fait des déclarations aux médias ou tenu des réunions, contrairement à son habitude passée de participer à des réunions et d’organiser des conférences de presse. L’article a également noté qu’al-Sinwar n’était pas membre de la délégation du Hamas qui a séjourné en Egypte pendant trois semaines. Selon l’article, la “disparition” al-Sinwar est due au fait qu’il est en colère à cause du retard dans l’application de la réconciliation palestinienne interne.
  • Les proches de Yahya al-Sinwar ou les personnes qui l’ont rencontré ont souvent déclaré que son intention d’unifier les rangs palestiniens est authentique et sincère, et qu’il prévoit que les branches armées [des organisations terroristes] forment le noyau d’une armée nationale palestinienne qui permettra de libérer la Palestine. Ils ont ajouté que les membres du Hamas, qui ont approuvé ses décisions et les mesures de réconciliation, sont de plus en plus convaincus que le Fatah le montre comme ayant vendu des illusions à son mouvement et à la rue palestinienne, ou au moins de ne pas avoir réussi à atteindre quelque chose pour eux (al-Hayat, 4 mars 2018).
  • Le commentateur politique de Gaza Mustafa al-Sawwaf (qui a été le premier éditeur du quotidien du Hamas Felesteen) a rejeté les conclusions des médias. Il a qualifié al-Sinwar de grand chef qui est très respecté au sein du mouvement Hamas. Cependant, al-Sawwaf a déclaré que c’est sa nature de se distancier de la presse et a ajouté que s’il était aussi isolé, il n’aurait pas rencontré la délégation sécuritaire égyptienne (26 février 2018).
Le budget de l’AP
  • Le 27 février 2018, au cours de sa réunion hebdomadaire dirigée par Rami Hamdallah, le gouvernement de consensus national palestinien a voté le budget général de l’AP pour 2018. Il s’élève à 5 milliards de dollars, avec un revenu de 3,8 milliards de dollars. Mahmoud Abbas a donné l’autorisation finale (Wafa, 4 mars 2018). Le Hamas a critiqué l’AP et Mahmoud Abbas pour adopter le budget sans la présenter au Conseil législatif palestinien, comme l’exige la loi fondatrice de l’AP (Site Internet Palinfo, 4 mars 2018).

Le gouvernement de consensus national vote le budget de l'AP pour 2018 (Page Facebook de Rami Hamdallah, 27 février 2018)
Le gouvernement de consensus national vote le budget de l’AP pour 2018 (Page Facebook de Rami Hamdallah, 27 février 2018)

Convention du conseil révolutionnaire du Fatah
  • Le 1er mars 2018, le conseil révolutionnaire du Fatah s’est réuni au palais présidentiel de Ramallah. [4]Les récents développements ont été discutés, en particulier la décision américaine de déplacer son ambassade à Jérusalem. Mahmoud Abbas a prononcé un discours à huis clos. L’annonce de fermeture du conseil révolutionnaire du Fatah a réitéré sa position en faveur de l’escalade de la “résistance populaire” [cf., le terrorisme populaire]. Le conseil a souligné que la politique du gouvernement qui vise à obtenir le soutien de la “résistance populaire”, en particulier dans les régions concernées par la barrière de sécurité et les implantations, “menace” le peuple palestinien. Le Conseil a demandé des lois interdisant aux Palestiniens de travailler dans les implantations, d’acheter et de vendre des produits fabriqués dans les implantations, et les obligeant à boycotter les marchandises israéliennes. Un appel a également été lancé à s’opposer aux décisions concernant Jérusalem et les compressions budgétaires de l’UNRWA (Wafa, 4 mars 2018).
L’AP cherche à augmenter le soutien à Jérusalem Est
  •  Rami Hamdallah, le Premier ministre du gouvernement de consensus, a rencontré Ahmed al-Ruwaydi, représentant de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) auprès de l’AP. Hamdallah a salué l’activité de l’organisation et a demandé un soutien accru pour Jérusalem, en particulier pour le logement afin de “soutenir la position ferme des habitants de Jérusalem Est ” (Wafa, 4 mars 2018). Dans le passé, Ahmed al-Ruwaydi a été le directeur du département de Jérusalem au cabinet de Mahmoud Abbas et vit à Jérusalem Est. Dans le cadre de son travail, il accueille de nombreuses délégations internationales à Jérusalem-Est et sur le mont du Temple. Il est actif dans la diplomatie publique palestinienne et est interviewé par plusieurs médias, parlant principalement contre les activités d’Israël à Jérusalem et sur le mont du Temple.
Visite du ministre palestinien de l’Education sur le Mont du Temple empêchée
  • Gilad Erdan, le ministre israélien de la Sécurité intérieure, a empêché une visite formelle de Sabri Sidam, le ministre palestinien de l’Education, à Jérusalem-est, à la suite de renseignements de la police de Jérusalem. Sabri Sidam avait prévu de se rendre à l’école Terra Santa (une école chrétienne privée) à Jérusalem Est, de tenir un discours et d’être interviewé par les médias (Ynet, 26 février 2018). Les médias palestiniens ont déclaré qu’Israël a empêché la visite des ministres de l’Education et du Tourisme à Jérusalem-Est, qui prévoyaient de participer à l’inauguration de l’école Terra Santa, récemment rénovée. Selon une déclaration conjointe publiée par les ministères palestiniens de l’Education et du Tourisme, “l’hystérie d’Israël n’empêchera pas les ministères de s’acquitter de leurs rôles en ce qui concerne Jérusalem” (al-Quds, 26 février 2018).
  • En réponse au refus d’Israël, Sabri Sidam a déclaré qu’Israël a “ouvert les portes de l’enfer” à l’encontre de l’éducation palestinienne, et que le gouvernement palestinien ne restera pas les bras croisés sans réponse à l’attaque israélienne. Il a dit que son ministère a rappelé la fatwa (du Cheikh Muhammad Hussein du 20 septembre 2017) qui interdit l’enseignement des programmes israéliens. Sidam a affirmé qu’Israël tente de “fausser” les manuels scolaires palestiniens et porte un coup sévère aux droits de l’homme. Il a ajouté que depuis le début de l’année scolaire et même auparavant, Israël incite contre le peuple palestinien et a déclaré que le monde doit faire face à la tentative israélienne de “fausser la géographie et l’histoire palestinienne” (Dunia al-Watan, 28 février 2018). [5]
Activités de solidarité de l’AP avec les détenus sécuritaires
  • La commission des détenus, en collaboration avec le ministère palestinien des Affaires religieuses, la municipalité d’al-Izariya (Jérusalem-Est) et la branche de Jérusalem du mouvement Fatah, le “jardin des fleurs des prisonniers de la liberté” a été inauguré dans la cour de l’école de la Dar al-‘Itam à al-Izariya à l’occasion de la Journée internationale de la femme. La cérémonie a été organisée en présence d’Adnan al-Husseini, le gouverneur de l’AP à Jérusalem, Layla Ghanem, gouverneur du district de Ramallah-al-Bireh, Issa Qaraqe, président de la commission des détenus, du chef de la municipalité d’al-Izariya, et du père d’Aad Tamimi. Des discours ont salué le “sacrifice” des prisonniers palestiniens (Page Facebook de la commission des détenus, 4 mars 2018 ; page Facebook de Layla Ghanem, 1er mars 2018).
 Le père d'Ahad Tamimi plante un arbre dans le jardin en l'honneur de sa fille (page officielle Facebook du Fatah, 3 mars 2018).   Dévoilement d'un panneau dans le jardin (Page Facebook de la commission des détenus de l'AP, 4 mars 2018 ; page Facebook de Layla Ghanem, 1er mars 2018).
Droite : Dévoilement d’un panneau dans le jardin (Page Facebook de la commission des détenus de l’AP, 4 mars 2018 ; page Facebook de Layla Ghanem, 1er mars 2018). Gauche : Le père d’Ahad Tamimi plante un arbre dans le jardin en l’honneur de sa fille (page officielle Facebook du Fatah, 3 mars 2018).

[1] Les principales attaques consistent en des fusillades, des attaques à l'arme blanche, à la voiture bélier et la pose d'engins piégés et ne comprennent pas les tirs de pierres et de cocktails Molotov.
[2] La porte de Salah al-Din est un passage latéral qui était auparavant une position de Tsahal et est actuellement sous le contrôle du Hamas (al-Hayat, 23 février 2018).

[3] A ce sujet, voir notre article du 11 février 2018 (en anglais) intitulé "Recent Hamas-led campaign for mass popular marches to the Israeli border. The objective is to create Arab and international pressure to resolve the Gaza Strip’s international pressure to resolve the Gaza Strip’s economic hardship and to challenge Israel.", à l'adresse http://www.terrorism-info.org.il/en/recent-hamas-led-campaign-mass-popular-marches-israeli-border-objective-create-arab-international-pressure-resolve-gaza-strips-international-pressure-resolve-g/

[4] Le conseil révolutionnaire du Fatah est une sorte d'organe intermédiaire entre le comité central et la conférence générale. Il est composé de 75 membres, certains d'entre eux choisis par la conférence générale, certains directement par le président.

[5] A ce sujet, voir notre article (en anglais) du 5 février 2018 intitulé "The Palestinian Authority, senior Palestinian religious leaders and local figures in east Jerusalem are waging a campaign to keep the Israeli curriculum out of east Jerusalem schools.", à l'adresse http://www.terrorism-info.org.il/en/palestinian-authority-senior-palestinian-religious-leaders-local-figures-east-jerusalem-waging-campaign-keep-israeli-curriculum-east-jerusalem-schools/