Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (2-8 mai 2018)

Tirs de roquettes ^[4]

• La semaine dernière, aucun tir de roquette n’a été identifié en territoire israélien. Jusqu’à présent, les événements de la “grande marche du retour” n’ont pas été accompagnés de tirs de roquettes ou de mortiers.

Réparation mensuelle des tirs de roquettes

Note

* Six des roquettes tirées en Février ont été tirées depuis la Péninsule du Sinaï sur Eilat, apparemment par des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique. Au mois d’Avril, une roquette a été tirée de la Péninsule du Sinaï et s’est abattue en territoire israélien. L’engin a été tiré par des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique. Au mois d’Octobre 2017, deux roquettes ont été tirées du Nord de la Péninsule du Sinaï par la branche de l’Etat islamique dans le Sinaï. Les engins se sont abattus dans le secteur du Conseil régional d’Eshkol.

Répartition annuelle des tirs de roquettes

Tentatives de franchir la barrière et incendies criminels

• Au cours de la semaine, les manifestations quotidiennes de plusieurs centaines de Palestiniens se sont poursuivies à divers endroits près de la barrière de sécurité. Sous couvert de ces manifestations, plusieurs Palestiniens ont tenté de franchir la barrière et sont entrés en territoire israélien. En outre, un grand nombre de cerfs-volants piégés et de ballons incendiaires à l’hélium ont été envoyés en Israël. Ils ont causé des incendies dans les champs et les bois des localités environnantes de la bande de Gaza.

Incendies criminels

• Le 2 mai 2018, un énorme incendie a éclaté dans la forêt de Be’eri, le plus important depuis le début des lancers de cerfs-volants piégés. Des centaines d’hectares de terres forestières ont été incendiés. D’autres incendies criminels ont causé de lourds dommages dans des champs de blé. L’armée a commencé à adopter une nouvelle réponse à utilisation des cerfs-volants piégés. Le 6 mai 2018, un avion de l’armée de l’air israélienne a attaqué des positions du Hamas dans le Nord de la bande de Gaza près de la barrière de sécurité, d’où les Palestiniens ont envoyé des objets incendiaires pour tenter de mettre le feu en Israël (Bureau du porte-parole de Tsahal, 6 mai 2018).
• Le 7 mai 2018, des Palestiniens de la bande de Gaza ont lancé plusieurs ballons d’hélium auxquels ils avaient attaché des matériaux incendiaires. Les ballons qui ont atterri en Israël ont causé des incendies à plusieurs endroits simultanément, y compris dans un champ de blé près de la communauté de Mefalsim, dans la forêt de Be’eri et ailleurs. Selon les agriculteurs de la région, de lourds dommages financiers ont été causés (Ynet, 7 mai 2018).

Tentatives de franchir la barrière de sécurité

• Le 6 mai 2018, une cellule de quatre Palestiniens est arrivée à la barrière de sécurité pour s’infiltrer en territoire israélien et y mener des activités terroristes. La cellule était sous surveillance de Tsahal. Après que les membres de l’équipe ont atteint la clôture et ont commencé à l’endommager, une force de Tsahal est arrivée sur les lieux et a ouvert le feu. Trois des membres de l’équipe ont été tués. Un des Palestiniens a été arrêté avec un sac contenant une caméra, une hache, un sécateur, un masque à oxygène, et des gants. Deux bouteilles d’essence ont été trouvées à côté d’un autre corps (Presse israélienne, 6 mai 2018).
• Un porte-parole du ministère de la Santé dans la bande de Gaza a déclaré que Bahaa Abdul Rahman Qudeih, 23 ans, d’Abasan al-Kabira, et Mohammad Khaled Abu Rayda, 20 ans, de Khan Yunis, ont été tués dans l’incident (Compte Twitter d’Ashraf al-Qudra, 6 mai 2018). Leurs funérailles ont eu lieu à Khan Yunis (Agence de presse Anatolie, 6 mai 2018). Leurs corps étaient enveloppés dans des drapeaux du Hamas et leurs funérailles ont été suivies par des responsables de la branche armée du Hamas. Les derniers commentaires publiés sur la page Facebook de Mohammad Abu Rayda étaient des mots d’adieu aux membres de la branche armée du Hamas tués lors d’une explosion dans le centre de Gaza le 5 mai 2018 (Page Facebook de Mohammad Abu Rayda, 6 mai 2018). Les Palestiniens qui ont tenté de s’infiltrer en territoire israélien étaient des membres du Hamas.

    
Photos des funérailles de Bahaa Qudeih. Son corps est enveloppé dans un drapeau du Hamas
(Page Facebook de la famille Qudeih, 6 mai 2018)

Soutien de l’Autorité Palestinienne à la bande de Gaza

• Conformément aux instructions de Mahmoud Abbas, le ministre palestinien de la Santé Jawad Awwad a donné l’ordre d’envoyer 20 camions de médicaments d’une valeur de 3 millions de dollars. Les camions doivent arriver dans la bande de Gaza dans quelques jours (Agence de presse WAFA, 7 mai 2018).

Le Hamas nie être prêt à négocier un accord de cessez-le-feu à long terme

• Selon le quotidien israélien Haaretz, ces derniers mois, les dirigeants du Hamas dans la bande de Gaza ont transmis à Israël par divers canaux des messages selon lesquels ils sont prêts à mener des négociations indirectes sur un cessez-le-feu à long terme (hudna) dans la bande de Gaza. Dans le cadre de l’accord, le Hamas cherche à obtenir des concessions au sujet du siège de la bande de Gaza, des autorisations pour établir des projets d’infrastructure, et peut-être même un accord d’échange de prisonniers et de corps (Amos Harel, Haaretz, 7 mai 2018). Le porte-parole du Hamas Abdel Latif al-Qanua a démenti les informations publiées dans les médias israéliens. Selon lui, les discussions sur un accord d’accalmie ne sont pas actuellement à l’ordre du jour (Shehab, 7 mai 2018).

Mort de six membres de la branche armée du Hamas dans une explosion

•  Le 5 mai 2018, il y a eu une explosion dans une maison de la région d’Al-Zuweida (Deir al-Balah, Centre de la bande de Gaza). Six membres de la branche armée du Hamas ont été tués dans l’explosion, et trois autres ont été blessés. Les victimes seraient des membres de l’unité d’ingénierie de la branche armée du Hamas. Selon les rapports, les victimes ont inclus le commandant de l’unité de communication et le commandant de l’unité de Deir al-Balah. Iyad al-Bazm, porte-parole du ministère de l’Intérieur du Hamas dans la bande de Gaza, a déclaré que les services de sécurité avaient commencé à enquêter sur l’incident (Site Internet du ministère de l’Intérieur de la bande de Gaza, 6 mai 2018).
• Des rapports contradictoires ont été signalés sur les circonstances dans lesquelles les six membres sont morts. Selon des informations publiées sur les médias sociaux, ils ont été tués dans l’explosion d’un téléphone piégé (Compte Twitter de Mahmoud Al-Tartouri à Gaza ; Firas, 5 mai 2018). Selon une autre version, ils ont été tués dans une explosion alors qu’ils démontaient un dispositif d’écoute électronique installé par Israël dans un centre d’appel de la branche armée du Hamas (Page Facebook d’Abdel Qader Abu Islam de Gaza ; page Facebook Gaza 4 All, 5 mai 2018).
• Le lendemain, la branche militaire du Hamas a publié une annonce officielle accusant Israël d’être responsable de leur mort. Selon l’annonce, les membres des forces militaires ont été tués en accomplissant une “importante mission de sécurité sur le terrain”, dans laquelle ils surveillaient “un dispositif d’espionnage technologique piégé installé par Israël dans la bande de Gaza.” L’annonce a affirmé que par leur action, ils ont contrecarré le plan des renseignements israéliens. L’annonce a encore averti que “le règlement de compte est inévitablement imminent et les résultats seront douloureux pour Israël” (Site Internet des Brigades Izz al-Din al-Qassam, 6 mai 2018).

• Les hauts responsables du Hamas ont participé aux funérailles des membres de la branche armée. Selon Ismail Haniya, chef du bureau politique du Hamas, le Hamas se positionne aujourd’hui à une étape importante dans l’histoire du jihad, la “résistance” et la lutte contre Israël. Il a ajouté que “la résistance palestinienne”, dirigée par la branche armée du Hamas, gère une “bataille des esprits” continue avec Israël sur plusieurs fronts, y compris le front armé, la sécurité, la politique et les médias. Haniya a salué les six membres qui ont été tués et a déclaré qu’ils avaient été tués au cours d’une “activité du jihad qui dure depuis des années” et qu’ils avaient été les piliers de l’activité spéciale de la branche armée. Il a également noté qu’ils avaient opéré pour contrecarrer les opérations de sécurité et de renseignement d’Israël. Haniya a souligné que le peuple palestinien plaçait maintenant tous ses efforts dans les marches, tout en poursuivant ses activités de renseignements et sa campagne militaire contre Israël (Al-Aqsa, 6 mai 2018).

    
Ismail Haniya, Khalil al-Hayya et d’autres hauts responsables du Hamas à l’enterrement des membres du Hamas à Deir al-Balah (Droite : site Internet du Hamas, 6 mai 2018, gauche : site Internet des Brigades Izz al-Din al-Qassam, 6 mai 2018)

Congrès national palestinien

• Le Congrès national palestinien (CNP) s’est terminé le 4 mai 2018. Le Congrès a principalement traité des questions d’organisation interne. Le dernier jour des délibérations a été consacré aux élections du comité exécutif et du conseil central et au renforcement des pouvoirs du conseil central de l’OLP (WAFA, 4 mai 2018). Le Congrès a réaffirmé la nomination de Mahmoud Abbas au poste de président palestinien et de président de l’OLP. Les membres du comité exécutif de l’OLP ont été réélus – la plupart d’entre eux étaient déjà membres du comité exécutif. Selon Ahmad Majdalani, membre du comité exécutif de l’OLP, il a été décidé d’ajouter 103 nouveaux délégués au CNP, dont 83 délégués qui remplaceront les délégués décédés et 20 nouveaux délégués (WAFA, 4 mai 2018).

   
Droite : Mahmoud Abbas à la cérémonie de clôture du Congrès national palestinien à Ramallah (WAFA, 4 mai 2018). Gauche : Mahmoud Abbas dans son bureau avec les membres élus du comité exécutif (WAFA, 4 mai 2018)

• L’annonce de conclusion publiée à la fin du Congrès se concentre sur les questions relatives à la politique étrangère de l’Autorité Palestinienne et représente une affirmation de sa politique actuelle sur la scène internationale, principalement vis-à-vis d’Israël et des États-Unis. L’annonce souligne les tentatives de l’Autorité Palestinienne de menacer les relations avec Israël. Entre autres, il a été décidé de rejeter les propositions ne concordant pas avec les principes de base palestiniens pour les négociations politiques, d’agir afin de renforcer le statut de l’Autorité Palestinienne sur la scène internationale et d’intensifier la résistance à la politique d’Israël dans les sphères juridiques et internationales. De plus, il a été décidé de suspendre la reconnaissance d’Israël et les relations avec l’Etat hébreu, y compris les liens de sécurité.
• Ci-après les détails de plusieurs sujets inclus dans l’annonce de la conclusion (WAFA, 4 mai 2018):
  • Relations avec Israël : Les relations des Palestiniens avec Israël sont basées sur l’existence d’une lutte [permanente]. Les accords contradictoires doivent être réexaminés. Les solutions provisoires pour un état avec des frontières provisoires doivent être déclinées, ainsi que la question de Jérusalem, les réfugiés et les implantations. Le comité doit revenir sur la reconnaissance d’Israël et sur les accords conclus. Il est nécessaire de passer d’une règle autonome à un Etat dont la capitale est Jérusalem, dans les frontières de 1967. Le comité exécutif doit suspendre la reconnaissance d’Israël jusqu’à ce qu’il reconnaisse l’Etat de Palestine dans ses frontières, annule la décision d’annexer Jérusalem et cesse de construire dans les implantations. Le mouvement BDS doit être soutenu, et les pays du monde doivent imposer des sanctions à Israël.
  • Les États-Unis : La décision du Président américain de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël doit être rejetée et des mesures doivent être prises pour la contrecarrer. En même temps, la politique de Trump qui comprend des propositions pour résoudre le conflit doit être rejetée.
  • Décisions dans le domaine international : Le statut international de “l’Etat de Palestine” doit être renforcé en acquérant une plus grande reconnaissance, en particulier des superpuissances. Des actions doivent être menées pour devenir membre à part entière de l’ONU et postuler pour rejoindre des organisations internationales. Tous les organes juridiques internationaux doivent être approchés afin de faire juger Israël.
  • “Résistance populaire :” Le consensus récemment atteint sur “la résistance populaire” doit être salué, mais en même temps, il faut comprendre que ce n’est pas une alternative aux autres formes de lutte (allusion à la lutte armée), permises par la loi internationale. “La résistance populaire par des moyens pacifiques” a prouvé son utilité et a augmenté le soutien international. L’intifada de Jérusalem et la “grande marche du retour” ne sont qu’une partie de la résistance palestinienne.

Cours d’histoire de Mahmoud Abbas

• Dans un discours prononcé par Mahmoud Abbas lors de la cérémonie d’ouverture du Congrès national, il a consacré 20 minutes à ce qu’il a appelé un “cours d’histoire”. Cette partie du discours visait à nier le lien entre les Juifs et la Terre d’Israël et était remplie d’inexactitudes, de noms et de dates déformés, et était destinée à réfuter l’existence du peuple juif, niant son lien avec la Terre d’Israël, et donc à renforcer (à son avis) le nationalisme palestinien. Le discours incluait des références antisémites au service des arguments politiques de Mahmoud Abbas, telles que l’affirmation que les Juifs étaient détestés en Europe uniquement à cause de leur fonction sociale et de leur engagement dans des activités bancaires. ^[5]
• Ce chapitre du discours de Mahmoud Abbas a été fortement critiqué par des hauts responsables en Israël, aux États-Unis, dans l’Union européenne et par de nombreux dirigeants occidentaux. Suite aux critiques, deux jours après le discours, des excuses ont été publiées au nom de Mahmoud Abbas. Selon la déclaration, si des gens ont été offensés par le discours d’Abbas, en particulier ceux de foi juive, Abbas s’excuse auprès d’eux. La déclaration précisait que ce n’était pas son intention de porter atteinte à quiconque, car il a le plein respect de la foi juive, ainsi que d’autres religions monothéistes. Les excuses précisaient que “l’Holocauste était le crime le plus odieux de l’histoire”, et qu’il condamne l’antisémitisme sous toutes ses formes, et confirme son engagement à la solution à deux États, et à vivre côte à côte en paix et sécurité (WAFA, 4 mai 2018). Les excuses ne comprennent pas les parties du discours qui ont nié l’existence du peuple juif et son lien avec la terre d’Israël. ^[6]

Appels palestiniens à boycotter la cérémonie d’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem

• Saeb Erekat, le secrétaire du Comité exécutif de l’OLP, a appelé tous les représentants des pays du monde, y compris des membres du corps diplomatique, des organisations civiles et des représentants religieux à boycotter la cérémonie d’ouverture de l’ambassade américaine à Jérusalem. Selon Erekat, la participation à la cérémonie confère une légitimité à une décision illégitime et illégale et encourage à fermer les yeux sur la politique d’annexion d’Israël. Il a noté que participer à la cérémonie équivaudrait à prendre part à un “crime” qui viole le droit du peuple palestinien et empêche de faire la paix entre Israël et les Palestiniens (WAFA, 7 mai 2018).

Jibril Rajoub condamne la participation du Bahreïn et des EAU au Giro d’Italie

• Le président du Comité olympique palestinien, Jibril Rajoub, a condamné la participation de Bahreïn et des Emirats arabes unis lors de la course cycliste du Giro d’Italia organisée en Israël. Selon Rajoub, cette participation est contraire à la volonté internationale, à la Charte olympique et aux résolutions de l’ONU, violées par Israël dans sa conduite vis-à-vis des sportifs palestiniens. Rajoub a appelé les comités olympiques de Bahreïn et des EAU à prendre position contre cette participation. Il a dit qu’il enverrait des lettres de protestation et de condamnation à ces comités, au président du Comité olympique arabe, aux comités olympiques islamiques et au secrétaire général de la Ligue arabe (Raya, 5 mai 2018).