Pleins feux sur le jihad mondial (3-9 mai 2018)

Principaux événements

• En Syrie, deux campagnes contre l’Etat islamique ont continué cette semaine dans deux arènes différentes : dans les quartiers Sud de Damas, l’armée syrienne a pris le contrôle de certains des bastions de l’Etat islamique dans le camp de réfugiés de Yarmouk et dans le quartier d’Al-Hajar al-Aswad au Sud. Dans l’Est de la Syrie, dans la vallée de l’Euphrate et le long de la frontière syro-irakienne, les FDS kurdes mènent une campagne pour éradiquer les bastions de l’Etat islamique dans la région, avec le soutien des États-Unis et des pays de la coalition, et en coopération avec l’armée irakienne. Ces campagnes sont menées dans le contexte de la tension croissante entre Israël et l’Iran en Syrie et le retrait des États-Unis de l’accord nucléaire.
• L’Etat islamique poursuit sa campagne visant à perturber le processus électoral dans les pays dans lesquels il opère, au moyen d’attaques terroristes contre des individus et des installations. En Libye, un attentat suicide a été perpétré devant le siège du Haut Comité électoral national à Tripoli (14 morts). En Afghanistan, une attaque terroriste meurtrière a été réalisée dans une mosquée utilisée comme centre d’inscription des électeurs dans le district de Khost dans la partie orientale du pays (17 morts, aucune réclamation de responsabilité par l’Etat islamique n’a été publiée). En Irak, des cellules de l’Etat islamique ont opéré contre deux centres électoraux à Bagdad et ont poignardé un candidat dans la province de Ninive. La campagne contre les élections dans les différents pays démontre que l’Etat islamique reste une organisation fondamentalement mondiale dont les objectifs et les intérêts s’étendent au-delà de l’Irak et de la Syrie.

Syrie

La campagne de reprise des banlieues Sud de Damas

• L’armée syrienne continue d’enregistrer des réalisations dans sa campagne pour reprendre les banlieues Sud de Damas détenues par l’Etat islamique. Les points focaux de l’attaque syrienne sont toujours le camp de réfugiés de Yarmouk et le quartier d’Al-Hajar Al-Aswad au Sud. Cette semaine, les forces syriennes ont continué d’avancer dans le camp de réfugiés de Yarmouk du Nord au Sud. Selon les médias affiliés au régime syrien, plus de 65% du camp sont maintenant sous le contrôle de l’armée syrienne (Butulat Al-Jaysh Al-Suri, 5 mai 2018). En outre, l’armée syrienne a réussi à séparer le quartier d’Al-Hajar al-Aswad du camp de réfugiés de Yarmouk et à reprendre la partie Sud du quartier.
• Le 6 mai 2018, l’armée syrienne, avec un soutien aérien, a réussi à reprendre une partie du Nord du quartier d’Al-Hajar al-Aswad et à séparer le quartier du camp de réfugiés de Yarmouk. L’armée syrienne aurait également repris la partie Sud du quartier (SANA, 6 mai 2018). Les membres de l’Etat islamique continuent à se barricader dans la partie Nord du quartier (Al-Watan, 6 mai 2018). L’armée syrienne a découvert un réseau de tunnels dans le quartier d’Al-Hajar al-Aswad et saisi des armes, des mines, des explosifs et des engins piégés (SANA, 6 mai 2018). Le 7 mai 2018, l’armée de l’air syrienne a effectué des frappes aériennes, au cours desquelles des bombes ont été lancées dans les zones sous le contrôle de l’Etat islamique dans les quartiers d’Al-Hajar al-Aswad et d’Al-Tadamon.
• Le Hezbollah prend apparemment part aux combats dans les quartiers Sud de Damas aux côtés de l’armée syrienne. L’agence de presse Khotwa a rapporté que Mohammad Ahmad Horani, un commandant du Hezbollah, a été tué le 6 mai 2018 dans une bataille entre l’Etat islamique et l’armée syrienne et les milices chiites qui la soutiennent (Khotwa, 7 mai 2018).

Activités de l’armée syrienne dans le quartier d’Al-Hajar al-Aswad

   
Droite : Force blindée de l’armée syrienne dans le quartier d’Al-Hajar al-Aswad. Gauche : APC de l’armée syrienne dans le quartier (SANA, 4, 6 mai 2018)

   
Droite : Armes de l’Etat islamique saisies dans le quartier d’Al-Hajar al-Aswad. Gauche : Grenades et masques à gaz de l’Etat islamique (SANA, 4 mai 2018)

   
Droite : Chars de l’armée syrienne dans une zone de rassemblement près de bâtiments endommagés dans le quartier d’Al-Hajar al-Aswad. Gauche : Soldats de l’armée syrienne dans le quartier (SANA, 7 mai 2018)

Pertes

• Le 6 mai 2018, l’Observatoire syrien des droits de l’homme a signalé que depuis le 19 avril 2018, le début de la campagne de reprise du Sud de Damas de l’Etat islamique, au moins 142 soldats de l’armée syrienne et membres des milices qui la soutiennent ont été tués. Les décès comprennent 18 officiers de différents grades. Un total de 118 membres de l’Etat islamique ont été tués (Observatoire syrien des droits de l’homme, 6 mai 2018). En outre, depuis le début de la campagne dans le Sud de Damas, 47 civils qui n’étaient pas impliqués dans les combats ont été tués (Observatoire syrien des droits de l’homme, 7 mai 2018).
• L’Etat islamique a rapporté que des dizaines de soldats de l’armée syrienne et des membres des milices qui la soutiennent ont étés tué dans les combats. Le 4 mai 2018, l’organisation a signalé plus de 65 décès dans le camp de réfugiés de Yarmouk. Le 5 mai 2018, elle a rapporté que 27 soldats de l’armée syrienne ont été tués dans les combats dans les quartiers d’Al-Hajar al-Aswad et d’Al-Tadamon et dans le camp de réfugiés de Yarmouk (Haqq, 4 et 6 mai 2018).

Fin de l’évacuation des membres du Siège de Libération d’Al-Sham ^[1]

•   Le 6 mai 2018, l’évacuation de près de 5 000 membres du Siège de Libération d’Al-Sham et de leurs familles a été achevée. L’évacuation a été effectuée des quartiers de Yalda, Babila et Beit Sahm, à l’Est du camp de réfugiés de Yarmouk. Elle a été réalisée en trois phases, par des dizaines de bus dans chacune. Les évacués ont été transférés dans la zone d’Idlib (contrôlée par le Siège de Libération d’Al-Sham) et dans la zone de Jarabulus (contrôlée par la Turquie).

   
Droite : Deux des bus qui ont évacué les membres du Siège de Libération d’Al-Sham et leurs familles dans la première phase (SANA, 4 mai 2018). Gauche : Certains des bus qui ont évacué les membres du Siège de Libération d’Al-Sham et leurs familles dans la troisième phase (SANA, 5 mai 2018)

Est de la Syrie

• Dans la basse vallée de l’Euphrate, l’opération Island Storm s’est poursuivie cette semaine. L’opération est menée par les forces des FDS (principalement kurdes), avec le soutien de la coalition internationale (voir ci-dessous). L’objectif de l’opération, qui doit durer plusieurs semaines, est de nettoyer la vallée de l’Euphrate et la frontière syro-irakienne de la présence des membres de l’Etat islamique. L’opération a été coordonnée avec le gouvernement irakien, de sorte que les membres de l’Etat islamique ne soient pas en mesure de trouver refuge du côté irakien de la frontière.
• Selon les rapports des médias syriens, les forces des FDS avancent et ont pris le contrôle d’une zone de 18 kilomètres carrés, qui était détenue par l’Etat islamique au Nord d’Abu Kamal. L’opération est effectuée sur la rive Est de l’Euphrate. L’un des principaux sites des affrontements était le village d’Al-Salehiya, au Nord-Ouest d’Abu Kamal. Un autre site était le village d’Al-Baghouz, à environ 6 km au Sud-Est d’Abu Kamal.

Emplacement des combats dans la basse vallée de l’Euphrate

   
Les combattants des FDS dans la région d’Abu Kamal (Bureau de presse des GPJ, 6 mai 2018)

• Le conseil militaire de Deir ez-Zor, une milice locale opérant sous le commandement des Forces démocratiques syriennes (FDS), a mis en place une salle d’opérations conjointe avec l’armée irakienne afin de combattre l’EI dans l’Est de la Syrie et de sécuriser la frontière entre la Syrie et l’Irak (Kurdistan 24, 1^er mai 2018). En outre, les médias syriens ont signalé qu’une force irakienne de la Mobilisation populaire (milices chiites irakiennes, dont la plus grande partie sont dirigées par l’Iran) était entrée en Syrie en coordination avec les SDF. La force de la Mobilisation populaire aurait combattu l’Etat islamique à l’Est du village d’Al-Baghouz (Khotwa, 7 mai 2018).

L’opération dans l’Est de la Syrie du point de vue de l’Occident

• Le Maj. Général Felix Gedney de l’armée britannique, commandant adjoint des forces de l’opération conjointe, a organisé une séance d’information par téléconférence à Bagdad pour les correspondants du Pentagone, mentionnant l’opération dans l’Est de la Syrie. Selon lui, les forces de la coalition dirigées par les États-Unis ont lancé l’opération Roundup, qui vise à nettoyer les derniers avant-postes de l’Etat islamique et d’empêcher ses membres de fuir vers d’autres parties de la région (Département américain de la Défense, 8 mai 2018).
• Ci-après les principaux points qu’il a soulevés (Site Internet du département de la Défense des États-Unis) :
  • La première phase de l’opération consiste à sécuriser la région Sud-Est de la frontière irako-syrienne, et est menée par les forces des FDS. Selon le Maj. Général Gedney, les forces des FDS empêchent la résistance de l’Etat islamique et établissent des positions défensives en coordination avec les forces de sécurité irakiennes, qui opèrent simultanément du côté irakien de la frontière. Selon lui, depuis que l’opération a débuté le 1^er mai 2018, un total de 40 attaques ont été menées par les FDS au sol, avec le soutien de frappes aériennes, de tirs d’artillerie et de mortiers des forces de la coalition. L’opération est accompagnée de renseignements, d’observations et d’un appui fournis par les forces de la coalition.
  • L’EI a maintenant deux poches principales de résistance : une près de Hajin (environ 26 km au Nord d’Abu Kamal sur la rive Est de l’Euphrate^[2]); et une à Al-Dashisha, près de la frontière syro-irakienne (environ 77 km au Sud d’Al-Hasakah, voir ci-dessous). Selon lui, plusieurs hauts responsables de l’Etat islamique ont été tués dans une attaque à Al-Dashisha, y compris le responsable des opérations financières de l’organisation en Irak et en Syrie, qui a été tué le 29 avril 2018.
  • Le moral des membres de l’Etat islamique est apparemment bas. Beaucoup d’entre eux, y compris des leaders, fuient et laissent les combattants sur le terrain sans leadership efficace. Il y a beaucoup de combattants étrangers dans les bastions de l’Etat islamique qui ne peuvent pas s’assimiler à la population locale. Les membres de l’Etat islamique font leur chemin à travers les lignes de la coalition dans les zones sûres. Certains d’entre eux ont fui vers la rive Ouest de l’Euphrate dans des zones contrôlées par le régime syrien, où ils jouissent d’une liberté d’action (puisqu’ils ne sont pas attaqués par les forces du régime syrien). Selon le Maj. Général Gedney, une bataille féroce sera menée dans ces zones. Il a également noté que les forces de la coalition continueront à soutenir les forces des FDS et poursuivront l’Etat islamique où qu’il se trouve.

Principaux développements en Irak

Tentatives de l’Etat islamique de perturber les élections

• L’Etat islamique continue ses tentatives de perturber les élections générales en Irak, prévues pour le mois prochain :
  • Le 4 mai 2018, la Province de Bagdad de l’Etat islamique a annoncé qu’une cellule de l’organisation avait tué deux gardes de sécurité dans un centre électoral dans le quartier d’Al-A’azamiya, au Nord de Bagdad. Dans le même temps, une autre cellule de l’Etat islamique a lancé plusieurs grenades dans un centre électoral dans le quartier de Bagdad al-Jadida, à l’Est de Bagdad (Haqq, 6 mai 2018). Apparemment, il n’y a pas eu de victimes dans le deuxième incident. Les médias irakiens ont rapporté ces deux incidents seulement brièvement.
  • Farouq Mohammad Zarzour, candidat de la liste de la Coalition nationale dans la province de Ninive, a été poignardé à mort dans sa maison dans le village d’Al-Lazakah, à environ 53 km au Sud de Mossoul (Al-Sumaria News, 7 mai 2018). L’Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l’assassinat dans un message qu’il a publié sur Telegram (al-Arabiya, 7 mai 2018).

Autres attentats de l’Etat islamique

• Ci-après d’autres attaques commises par l’Etat islamique en Irak :
  • Bagdad : Selon un rapport de l’Etat islamique, des membres de l’organisation ont tué un officier de l’armée irakienne et un membre de la Mobilisation populaire dans le quartier chiite de Madinat al-Sadr (Haqq, 6 mai 2018). Le Centre irakien d’information sur la sécurité a démenti ce rapport.
  • Province de Salah al-Din : Les médias irakiens ont rapporté qu’une cellule de l’Etat islamique avait mené une fusillade au Nord d’Al-Tarmiyah, à environ 32 km au Nord de Bagdad. 13 personnes ont été tuées, y compris sept civils.
  • La zone du lac Tharthar : Trois membres de la Mobilisation populaire ont été tués dans une embuscade de membres de l’Etat islamique et quatre autres ont été blessés (Haqq, 4 mai 2018).
  • Province de Kirkuk : L’Etat islamique a annoncé avoir tué trois combattants de la Mobilisation populaire en faisant exploser deux engins explosifs improvisés, à environ 27 km à l’Ouest de Kirkuk (Haqq, 3 mai 2018).
  • Province de Diyala : L’Etat islamique a signalé que ses membres avaient fait exploser un engin explosif au Sud d’Al-Miqdadiya, à environ 75 km au Nord-Est de Bagdad. Trois combattants de la Mobilisation populaire ont été tués (Haqq, 4 mai 2018).
• Province de Diyala: Une source de sécurité irakienne a signalé qu’un policier avait été tué et trois autres blessés dans une attaque de l’Etat islamique contre une position des forces de sécurité à environ 70 km au Nord-Est de Baqubah (Al-Sumaria News, 3 mai 2018). L’organisation a revendiqué la responsabilité de l’attaque, notant que ses membres avaient tué cinq policiers irakiens.

Activités des forces de sécurité irakiennes

• Les forces de sécurité irakiennes continuent d’opérer contre les membres de l’Etat islamique et les réseaux de l’organisation à travers l’Irak :
• Province d’Al-Anbar : Les forces de sécurité irakiennes ont trouvé deux cachettes de l’Etat islamique dans la province d’Anbar. Elles ont trouvé des roquettes Grad, des engins piégés des explosifs et d’autres armes (Agence de presse irakienne, 5 mai 2018).

• Province de Ninive : Les forces de la Mobilisation populaire ont contrecarré une tentative d’infiltration de membres de l’Etat islamique de Syrie en Irak au poste frontière de Tal Safouq, à l’Ouest de Mossoul (environ 38 km au Sud-Ouest de Jabal Sinjar). Les membres essayaient de s’infiltrer dans la zone couverts par le mauvais temps (Al-Sumaria News, 5 mai 2018).
• Province de Salah al-Din : Plusieurs membres de l’Etat islamique à moto ont été tués dans une embuscade tendue par une force de la Mobilisation populaire à environ 120 km au Nord de Baqubah (Iraqi News, 5 mai 2018).
• Province de Kirkuk : Plusieurs membres de l’Etat islamique ont été tués et d’autres blessés dans une frappe aérienne de l’armée de l’air irakienne contre les cachettes de l’organisation dans le district de Daqouq, à environ 45 km au Sud de Kirkuk (Al-Sumaria News, 4 mai 2018).

L’armée de l’air irakienne attaque des cibles de l’Etat islamique en Syrie

• Le 6 mai 2018, des avions de l’armée de l’air irakienne ont attaqué une position en territoire syrien où des commandants de l’Etat islamique étaient présents. La frappe aérienne a été effectuée au Sud d’Al-Dashisha, environ 77 km au sud d’Al-Hasakah (à environ 49 km à l’Ouest de la frontière entre la Syrie et l’Irak). Selon un rapport de l’agence de presse irakienne, la frappe aérienne a été effectuée sur les ordres directs du Premier ministre irakien Haydar al-Abadi (Agence de presse irakienne, 6 mai 2018). Cette frappe aérienne fait partie de la campagne de la coalition internationale dirigée par les États-Unis contre l’Etat islamique, en coopération avec les FDS (et avec l’Irak, comme détaillé ci-dessus).

Activités de l’Etat islamique dans d’autres pays

Libye

Attaque suicide à Tripoli pour perturber les élections

• Le 2 mai 2018, l’Etat islamique a mené une attaque à Tripoli dans le but de perturber les élections en Libye le mois prochain. Une voiture avec trois membres de l’Etat islamique est arrivée au siège de la Haute Commission électorale nationale^[3]. Deux membres qui sont sortis de la voiture armés de ceintures explosives ont échangé des coups de feu (apparemment avec les gardes sur place) avant de se faire exploser (Akhbar Libye, 2 mai 2018). Selon le ministère de la Santé du gouvernement d’accord national, le nombre de victimes de cette attaque est de 14 morts et six blessés (Akhbar Libya, 3 mai 2018).
• L’Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l’attaque. La revendication de responsabilité a déclaré que l’attaque a été menée en réponse à un appel du porte-parole de l’Etat islamique Abu al-Hassan al-Muhajir d’attaquer les centres électoraux dans le pays. En outre, le texte précise que deux membres de l’organisation sont arrivés au siège de la Haute Commission électorale nationale à Tripoli, ont échangé des coups de feu avec les gardes de sécurité à l’extérieur du bâtiment et sont entrés, tirant sur les personnes présentes. Après avoir manqué de munitions, ils ont fait exploser leurs gilets explosifs. Au moins 15 membres de sécurité et employés ont été tués (Haqq, 3 mai 2018).

Augmentation significative du nombre d’activistes de l’Etat islamique en Syrie

• Les médias libyens ont rapporté que, selon un rapport des services de renseignements occidentaux, le nombre de membres de l’Etat islamique en Libye a augmenté au cours des trois derniers mois, passant de 150 à 800. Ces chiffres incluent les membres qui détiennent la citoyenneté étrangère. En outre, le rapport estime qu’il y a aussi des centaines d’extrémistes locaux qui collaborent avec l’Etat islamique et lui fournissent les moyens de transport et de sécurité (Akhbar Libya 24, 6 mai 2018).
• Le rapport précise que l’augmentation du nombre de membres au cours des trois derniers mois provient de l’arrivée des “extrémistes” qui ont fui la Syrie et l’Irak. Le rapport note que des cellules de l’Etat islamique sont déployées à Tripoli, au Nord-Ouest et au Sud du pays (Akhbar Libya 24, 6 mai 2018). Le rapport ajoute que récemment, 140 membres de l’Etat islamique d’Irak et de Syrie sont entrés dans le pays en petits groupes à travers la frontière Sud de la Libye. En outre, 130 membres de l’Etat islamique sont entrés par les pays d’Afrique centrale (Akhbar Libya 24, 6 mai 2018).

Afghanistan

•  Le 6 mai 2018, dix-sept personnes auraient été tuées et 36 blessées dans une explosion dans une mosquée utilisée comme centre d’inscription des électeurs dans la province de Khost dans l’Est de l’Afghanistan (près de la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan). Les mosquées d’Afghanistan servent de centre d’inscription des électeurs (Afghanistan Times, 6 mai 2018). À ce stade, aucune revendication de responsabilité n’a été publiée par l’Etat islamique, mais on sait que l’organisation s’est fixée l’objectif de perturber le processus électoral en Afghanistan et ailleurs.

Activités de contreterrorisme

Démantèlement d’un réseau de l’Etat islamique en Russie

• Les 3 et 4 mai 2018, le Service fédéral de sécurité russe (FSB) a arrêté cinq membres d’une équipe de l’Etat islamique dans la ville de Yaroslavl (à environ 250 km au Nord-Est de Moscou). Les membres avaient prévu de mener des attaques dans un certain nombre de régions en Russie. Les préparatifs des attaques ont été réalisés par des communautés fermées sur l’application Telegram, dont les membres comprenaient des “éléments étrangers” parmi d’autres. Des engins piégés, des explosifs, des armes et des munitions ont été trouvés en leur possession (Site Internet du Service fédéral de sécurité russe, 4 mai 2018). Le 7 mai 2018, la détention de trois des membres a été prolongée de deux mois. L’interrogatoire des deux autres membres se poursuit (Agence de presse TASS, 7 mai 2018).

Utilisation de Facebook par l’Etat islamique

• Selon les médias britanniques, des chercheurs qui ont analysé les activités de 1000 propriétaires de comptes Facebook affiliés à l’Etat islamique dans 96 pays ont conclu que l’organisation utilise Facebook pour connecter des milliers de membres via l’option “People You Know”. Selon les conclusions des chercheurs, ces connexions ont conduit au développement de nouveaux réseaux terroristes et au recrutement de membres. Les résultats de l’étude seront publiés en Mai 2018 par le “Project Counter Extremism” (The Telegraph, 5 mai 2018).

La guerre de propagande

•  Le 7 mai 2018, une nouvelle affiche de l’Etat islamique avec l’inscription “Be Patient America” ​​a été publiée sur Telegram. L’affiche montre le Président américain Donald Trump dans une combinaison orange sur le point d’être décapité, avec les gratte-ciels New York en feu en arrière-plan. En haut de l’affiche, une menace en anglais précise : “Soyez patiente Amérique. La guerre n’est pas encore finie et vous n’avez pas gagné. Avec l’aide d’Allah, vous serez vaincue, attendez. Nos épées ne sont pas brisées, nos bras ne sont pas fatigués, notre passion ne s’est pas éteinte et nous ne nous sommes pas ennuyés ou faibles ! Mais, par la grâce d’Allah, nous sommes beaucoup plus forts que nous l’étions au début de votre guerre. Avec chaque jour qui passe, nous devenons plus forts par la grâce d’Allah et vous devenez plus faible […]” (MEMRI, 7 mai 2018).

^[1] Suite de "Pleins feux sur le jihad" du 25 avril au 2 mai 2018. ↑
^[2] Pour plus de détails sur l'établissement de l'Etat islamique dans la basse vallée de l'Euphrate, voir notre article (en anglais) du 23 février 2018: "The establishment of ISIS in the lower Euphrates Valley: a model of the renewal of the organization’s proactive military activity and the change in its character after the fall of the Islamic State", à l'adresse http://www.terrorism-info.org.il/en/establishment-isis-syria-lower-euphrates-valley/ ↑
^[3] L’organe suprême qui administre et supervise les élections dans le pays. ↑

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