Caricature publiée sur un site du Hamas incitant à franchir la barrière de sécurité avec Israël (Page Facebook de Shehab, 14 mai 2018)
Emeutiers mettant le feu à des pneus près de la barrière de sécurité dans la bande de Gaza (Page Facebook de Shehab, 14 mai 2018)
Position du Hamas au Nord de la bande de Gaza visée par Tsahal (Page Facebook Shehab, 14 mai 2018)
La marche de la Nakba au Centre de Ramallah (Wafa, 14 mai 2018)
Yahya al-Sinwar rencontre des correspondants étrangers (Site Internet du Hamas, version anglaise, 11 mai 2018)
Une exposition de modèles de roquettes dans le cadre de la propagande de campagne du Bloc Islamique, candidat pour la première fois à l'Université Technique de Palestine Kadoorie (Page Facebook du Bloc de Loyauté Islamique à l'Université Technique de Kadoorie, 12 mai 2018)
Une exposition de modèles de roquettes dans le cadre de la propagande de campagne du Bloc Islamique, candidat pour la première fois à l'Université Technique de Palestine Kadoorie (Page Facebook du Bloc de Loyauté Islamique à l'Université Technique de Kadoorie, 12 mai 2018)
- La semaine écoulée a été marquée par des manifestations violentes et pré-planifiées dans le cadre de la “grande marche du retour” le 14 mai 2018. Elles ont été accompagnées d’émeutes massives le long de la frontière de la bande de Gaza et ont eu lieu le jour même de la cérémonie de transfert de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem. Dans la bande de Gaza, environ 40 000 personnes ont manifesté à 13 endroits le long de la barrière de sécurité. Au cours des émeutes, 60 Palestiniens ont été tués (leur identité organisationnelle est actuellement examinée par le Centre Meir Amit). Les sources de Tsahal ont souligné la violence du côté palestinien, notant qu’elle était plus élevée que la violence des dernières semaines. Sous couvert des émeutes, des terroristes ont mené des attaques, plaçant des engins piégés et tirant sur les forces de Tsahal.
- Le Hamas et les autres organisations terroristes ont appelé les habitants de Judée-Samarie à se joindre aux manifestations. La réponse est restée faible. Une importante manifestation s’est déroulée près du terminal de Qalandia, à laquelle ont participé environ 1 800 personnes, dont certaines ont affronté les forces de sécurité israéliennes.
- Dans le domaine politique, l’Autorité Palestinienne (AP) a annoncé un certain nombre de mesures, y compris l’adhésion à des organisations internationales (que les États-Unis menacent de quitter si les Palestiniens sont admis) ; des poursuites judiciaires contre Israël auprès de la Cour pénale internationale de la Haye (CPI) pour sa conduite (une “source palestinienne de haut rang” a affirmé qu’une plainte était en préparation contre plusieurs commandants de Tsahal, les accusant de “crimes de guerre” contre les Palestiniens dans la bande de Gaza) ; et l’appel à des réunions d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU et du Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour nommer un comité chargé d’enquêter sur les actions d’Israël.
Emeutes à grande échelle et tentatives de pénétrer en Israël durant les événements du 14 mai 2018
- Dans la matinée du 14 mai 2018, des milliers de manifestants et d’émeutiers sont arrivés à la barrière le long de la frontière entre Israël et la bande de Gaza. [1] Selon l’évaluation de Tsahal, en début d’après-midi, au plus fort des manifestations, il y avait environ 40 000 manifestants rassemblés dans 13 points focaux le long de la clôture. Des milliers de manifestants sont restés dans la région des tentes, à une distance d’environ 500 mètres de la clôture.
- Les manifestants à la barrière se sont révoltés et ont affronté les forces de Tsahal. Ils ont brûlé des pneus, lancé des bombes artisanales et des cocktails Molotov sur la clôture et les forces de Tsahal et lancé des cerfs-volants incendiaires. Certains d’entre eux ont tenté de franchir la barrière (Porte-parole de Tsahal, 14 mai 2018). Les sources de Tsahal ont décrit la violence comme “sans précédent”, la qualifiant de pire que la violence des semaines précédentes. De nombreuses femmes étaient présentes aux premières lignes des manifestations. Des cerfs-volants incendiaires ont été introduits en territoire israélien, provoquant de nombreux incendies dans les champs des localités israéliennes près de la bande de Gaza. Dans la soirée, apparemment selon les instructions du Hamas, les manifestants ont quitté la zone (Haaretz, 15 mai 2018).
Incendie à Mefalsim, l’une des localités proches de la bande de Gaza,
causé par un cerf-volant incendiaire lancé depuis la bande de Gaza
(Compte Twitter Safa, 14 mai 2018)
- Pendant les événements, il était évident que les émeutes étaient planifiées, contrôlées et supervisées par des membres du Hamas. L’implication du Hamas a été confirmée par des informations obtenues en interrogeant les Palestiniens qui ont franchi la barrière en territoire israélien. Selon les interrogatoires, le Hamas encourage et envoie des manifestants (y compris des enfants et des adolescents) à la frontière pour commettre des actes de violence, vandaliser des installations de sécurité et même franchir la barrière. D’autre part, le Hamas a interdit à ses membres de s’approcher de la barrière, de peur d’être tués ou capturés par les forces de Tsahal et, par conséquent, lorsqu’ils sont présents sur le terrain (parmi les émeutiers), ils portent des vêtements civils. Ce sont les activistes du Hamas qui fournissent les pneus à incendier, l’essence pour les cerfs-volants incendiaires et d’autres moyens. Le Hamas veille également à ce que l’activité sur le terrain soit présentée aux médias comme “un soulèvement populaire” et non comme une activité violente menée par l’organisation (Agence de sécurité israélienne, 14 mai 2018).
Emeutiers mettant le feu à des pneus près de la barrière de sécurité
dans la bande de Gaza (Page Facebook de Shehab, 14 mai 2018)
Droite : Des émeutiers palestiniens coupent la clôture de barbelés lors d’affrontements à l’Est de Jabalia (Page Facebook Beit Hanoun News, 14 mai 2018). Gauche : Des émeutiers utilisent une fronde pour attaquer les forces de Tsahal à l’Est de Rafah (Page Facebook Qudsn, 14 mai 2018)
Attaques contre les forces de Tsahal
- Sous couvert de manifestations, il y a eu des coups de feu et des engins piégés utilisés pour attaquer les forces de Tsahal (Porte-parole de Tsahal, 14 mai 2018). CI-après les principaux incidents :
- Vers midi, une force de Tsahal positionnée près de la barrière dans la région de Rafah, le site de l’une des principales émeutes, a empêché une équipe de trois terroristes armés de placer un engin piégé. Les soldats ont ouvert le feu et tué les terroristes.
- Dans l’après-midi, deux fusillades ont été menées contre les forces de Tsahal. En réponse, l’aviation israélienne a attaqué une position du Hamas dans la région de Jabalia (Nord de la bande de Gaza).
- Vers 15 heures, un engin piégé a explosé près de la clôture dans le Nord de la bande de Gaza. En réponse, l’aviation israélienne a attaqué 11 cibles du Hamas. Des chars de Tsahal ont tiré sur des positions du Hamas dans le Nord de la bande de Gaza (Porte-parole de Tsahal, 14 mai 2018). Au cours de la soirée, des Palestiniens ont tiré sur les forces de Tsahal dans le Sud de la bande de Gaza. En réponse, des chars de Tsahal ont tiré sur un poste d’observation du Hamas.
- Toujours dans la soirée, pour la troisième fois, les Gazaouis ont mis le feu au côté palestinien du terminal de Kerem Shalom (une artère vitale par laquelle les marchandises entrent dans la bande de Gaza). Malgré l’incendie criminel, le ministre israélien de la Défense a accepté la recommandation de Tsahal d’ouvrir le terminal pour le passage des camions apportant des fournitures dans la bande de Gaza.
Activités de Tsahal
- Pour faire face aux émeutes de masse, les entraînements de Tsahal ont été suspendus. En outre, les forces le long de la frontière ont été renforcées par des unités supplémentaires et des mesures de collecte de renseignements. Avant le début des manifestations, Tsahal a distribué aux habitants de la bande de Gaza des avertissements pour qu’ils ne s’approchent pas de la clôture, ne tentent pas de commettre des attentats terroristes et ne servent pas de pions aux mains du Hamas (Porte-parole de Tsahal, 13 mai 2018). Selon le porte-parole de Tsahal, des renforts ont été déployés pour faire face à une grande variété de scénarios. Il a ajouté que les soldats ne tirent pas sur des manifestants qui viennent exprimer leur solidarité, mais se concentrent spécifiquement sur ceux qui viennent pour commettre des actes de terrorisme (Porte-parole de Tsahal, 14 mai 2018).
- En raison de l’activité de Tsahal et malgré leurs tentatives répétées, les manifestants n’ont pas atteint leur objectif de forcer la barrière. Israël a averti le Hamas que si les tentatives de pénétrer en territoire israélien continuaient, Israël intensifierait ses réponses et n’hésiterait pas à attaquer les dirigeants du Hamas (Ynet, 14 mai 2018).
Tracts en arabe distribués par l’armée israélienne aux Gazaouites. Droite : Avertissement de ne pas s’approcher de la clôture de sécurité. Gauche : En arabe on peut lire : “La bande de Gaza en 2025? A vous de décider” (Page Facebook de Hassan Aslih, 13 mai 2018)
Victimes
- Le ministère de la Santé contrôlé par le Hamas dans la bande de Gaza a rapporté que 60 Palestiniens avaient été tués et plus de 2 000 blessés, dont certains de façon critique[2]. Le ministère de l’Intérieur de la bande de Gaza a signalé que dix membres des forces de sécurité subordonnées au ministère étaient parmi les victimes (Page Facebook du ministère de l’Intérieur dans la bande de Gaza, 14 mai 2018).
- Parmi les personnes tuées figurent plusieurs personnalités du Hamas, dont Izz al-Din Musa al-Sambak, 14 ans, du camp de réfugiés d’al-Bureij, fils du dirigeant du Hamas Musa al-Sambak, vice-ministre du Travail dans la bande de Gaza. (Page Facebook Maghazi.news et al-Mushraq News, 14 mai 2018); Ahmed Mahmoud Muhammad al-Rantisi, 27 ans, fils du Dr. Mahmoud al-Rantisi (Abu Anas), haut responsable du Hamas dans la partie Ouest de la ville de Gaza (Compte Twitter d’Adham Abu Salmiya, activiste du Hamas vice-président du comité Zakat de Deir al-Balah et porte-parole de l’Autorité contre le siège de Gaza, 14 mai 2018). Muaz, le fils d’Ismaïl Haniyeh et deux de ses neveux sont parmi les blessés (Al-Mashraq News, 14 mai 2018).
- Le ministère palestinien de la Santé a transféré de l’aide d’urgence à la bande de Gaza par le terminal d’Erez (Ma’an, 14 mai 2018). Il a également exhorté l’Egypte à aider les hôpitaux de la bande de Gaza en envoyant des équipes médicales, des médicaments et du matériel médical d’urgence. Un porte-parole du ministère de la Santé dans la bande de Gaza a lancé un appel urgent aux habitants de Gaza pour qu’ils se rendent dans des banques de sang pour faire un don de sang (Compte Twitter d’Ashraf al-Qidra, 14 mai 2018).
Déclarations de responsables
- De nombreuses personnalités du Hamas ont été interviewées par les médias couvrant les événements :
- Isma’il Radwan, haut responsable du Hamas, a déclaré que le message que le Hamas voulait envoyer à Israël était que le terrorisme d’Israël n’arrêterait pas la “grande marche du retour”. Il a dit que les masses s’étaient rassemblées à la clôture pour continuer la marche. Il a également menacé que si Israël effectuait des “crimes” contre le peuple palestinien, il en paierait le prix (al-Mayadeen, 14 mai 2018).
- Fathi Hamad, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que les manifestations se poursuivraient parce qu’Israël ne comprend que “le langage de la force”. Il a appelé les jeunes à poursuivre l’Intifada et a accusé Israël de se cacher derrière ses chars et ses avions. Il a fini par dire “la mort vaut mieux que l’humiliation” (al-Aqsa, 14 mai 2018).
- Khalil al-Haya, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que les manifestations “pacifiques et populaires” se poursuivraient jusqu’à ce que les objectifs du peuple palestinien de lever le “siège” et de mettre fin à “l’occupation” israélienne soient atteints (Shehab , 14 mai 2018).
Droite : Fathi Hamad, haut responsable du Hamas dans la bande de Gaza, se rend dans la bande de Gaza (Page Facebook Shehab, 14 mai 2018). Gauche : Khalil al-Haya interviewé près de la barrière de sécurité à l’Est de la ville de Gaza (Chaîne Youtube al-Jazeera, 14 mai 2018)
- Muhammad al-Mudallal, haut responsable du Jihad Islamique Palestinien (JIP), a déclaré que les masses qui s’étaient rendues à la barrière étaient un message clair au gouvernement d’Israël que le peuple palestinien ne renoncerait pas à ses droits. Il a également déclaré que toute tentative visant à empêcher la “grande marche du retour” et à empêcher les masses de se rendre à la frontière échouerait (Al-Aqsa, 14 mai 2018).
Faible réponse en Judée-Samarie
- En Judée-Samarie, il y a eu une faible réponse à l’appel du Hamas à participer aux manifestations. Il y a eu un certain nombre de manifestations dans les lieux “traditionnels”. La plus grande a été organisée près du terminal de Qalandia, au Nord-Ouest de Jérusalem, avec environ 1.800 manifestants. Certains d’entre eux ont affronté les forces de sécurité israéliennes. Des manifestations ont également eu lieu à Ramallah, près du tombeau de Rachel à Bethléem et à Shuafat (Jérusalem-Est).
Droite : Affrontements avec les forces de sécurité israéliennes au terminal de Qalandia.
Gauche: La marche de la Nakba au Centre de Ramallah (Wafa, 14 mai 2018)
Réponses internationales (premières réactions)
- À la suite des événements dans la bande de Gaza, la Turquie et l’Afrique du Sud ont annoncé qu’elles rappelaient leurs ambassadeurs d’Israël. La Turquie a également déclaré trois jours de deuil national. Riyad Mansour, représentant de l’AP à l’ONU, a organisé une conférence de presse où il a appelé à une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU. Il a distribué des copies d’une lettre qu’il avait écrite au Président du Conseil de sécurité (Al-Jazeera, 14 mai 2018). La demande du Koweït d’organiser une réunion d’urgence du Conseil de sécurité et d’ouvrir une enquête indépendante sur les événements de la bande de Gaza a été rejetée par les États-Unis (Agence France Presse, 14 mai 2018).
Attentat déjoué en Judée-Samarie
- Le vendredi 11 mai 2018, deux tentatives d’attaques à la voiture bélier ont été signalées :
- Un véhicule a percuté un soldat de Tsahal à un point de contrôle à la jonction de Ganot, près de la localité de Shavei Shomron, en Samarie. Le soldat a été blessé aux jambes. L’armée israélienne a déclaré qu’il s’agissait d’une tentative délibérée d’attentat.
- Peu de temps après, un véhicule a tenté de percuter un soldat à un poste de contrôle dans la région de Hébron. Aucune victime n’a été signalée. Le conducteur du véhicule a été arrêté.
Principaux attentats de l’année écoulée[3]
Tirs de roquettes[4]
- La semaine dernière, aucun tir de roquette n’a été identifié en territoire israélien. Jusqu’à présent, les événements de la “grande marche du retour” n’ont pas été accompagnés de tirs de roquettes ou de mortiers.
Réparation mensuelle des tirs de roquettes
Répartition annuelle des tirs de roquettes
Découverte d’un tunnel terroriste du Hamas
- L’armée de l’air israélienne a neutralisé un tunnel d’attaque du Hamas dont l’itiléaire courant en territoire israélien, près du terminal d’Erez. Le tunnel, dont les progrès avaient été surveillés par l’armée israélienne pendant des semaines, n’avait pas encore atteint le territoire israélien. L’itinéraire du tunnel courait en territoire israélien, près du terminal d’Erez, qui sert de transfert aux personnes, en particulier aux cas humanitaires. Selon le porte-parole de Tsahal, il s’agit du neuvième tunnel du Hamas neutralisé par Tsahal et du premier qui a été détruit avant qu’il n’atteigne le territoire israélien (Porte-parole de Tsahal, 12 mai 2018).
Le terminal de Rafah
- Le 12 mai 2018, le terminal de Rafah a été ouvert pour le passage des marchandises et des personnes dans les deux directions, et il restera ouvert jusqu’au 17 mai 2018 (Palinfo, 13 mai 2018). Parmi les articles autorisés à entrer figuraient l’acier et le ciment (Sama, 13 mai 2018).
Approvisionnements en électricité dans la bande de Gaza
- La compagnie d’électricité de la bande de Gaza a indiqué que l’électricité était fournie par cycles de quatre heures avec et 16 heures sans. Selon le rapport, seules les lignes électriques d’Israël fournissent de l’électricité à la bande de Gaza (Rafah News, 13 mai 2018). Compte tenu de la situation, la compagnie d’électricité de la bande de Gaza a annoncé qu’elle ferait face à d’énormes difficultés pour fournir de l’électricité à tous les résidents et institutions pendant le Ramadan et la saison estivale. Au cours des deux derniers mois, selon l’annonce, la collecte des paiements de l’entreprise a grandement diminué, principalement parce que les travailleurs du secteur public ne reçoivent pas leurs salaires. Cela a forcé la compagnie électrique à arrêter l’exploitation de la centrale électrique, car elle n’a pas pu trouver les fonds nécessaires pour acheter du diesel pour l’exploitation de l’usine (Site de la compagnie électrique dans la bande de Gaza, 9 mai 2018).
Tentative égyptienne de restreindre le Hamas
- Le 13 mai 2018, la veille des événements du 14 mai, une délégation du Hamas, dirigée par Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a quitté la bande de Gaza pour se rendre en Egypte pour y rencontrer le chef des renseignements généraux égyptiens. La délégation, qui comprenait également Khalil al-Haya et Rawhi Mushtaha, est arrivée au Caire dans un hélicoptère militaire égyptien (Araby Post, 13 mai 2018). La nature des sujets discutés n’a pas été rapportée. Apparemment, l’Egypte a essayé de restreindre le Hamas avant les événements de la Nakba, mais sans succès (à en juger par les résultats des événements).
La délégation du Hamas sortant d’un hélicoptère militaire égyptien (Araby Post, 13 mai 2018)
Yahya al-Sinwar rencontre des correspondants étrangers à Gaza
- Le 10 mai 2018, Yahya al-Sinwar, chef du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza, a organisé une conférence de presse à l’intention des correspondants étrangers dans la bande de Gaza. Interrogé sur “l’agression” israélienne contre l’Iran, il a déclaré que l’Iran soutenait la “résistance palestinienne” [cf., le Hamas]. Il a ajouté que le Hamas condamnait toute agression contre un pays arabe ou islamique, ou tout autre pays, menée sans raison, mais que la décision du Hamas de participer à un conflit ne dépendrait que des propres intérêts du mouvement (Site Internet du Hamas, version anglaise, 11 mai 2018).
Yahya al-Sinwar rencontre des correspondants étrangers (Site Internet du Hamas, version anglaise, 11 mai 2018)
Réactions de l’AP au transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem
- En vue de la relocalisation de l’ambassade américaine à Jérusalem et des événements dans la bande de Gaza, les dirigeants palestiniens ont tenu une réunion dirigée par Mahmoud Abbas (rentré d’une visite en Afrique du Sud) pour discuter des réactions possibles (Safa, 14 mao 2018). Abbas a commencé la réunion par une minute de silence à la mémoire des Palestiniens tués dans la bande de Gaza. Il a déclaré trois jours de deuil et une grève le 15 mai 2018, à l’occasion de la fête de la Nakba.
- Mahmoud Abbas a prononcé un discours dans lequel il a qualifié l’ambassade américaine de “nouvelle colonie“, déclarant qu’il rejetterait toute médiation américaine entre Israël et les Palestiniens. Il a continué à réécrire l’histoire pour “prouver” que les Palestiniens, et non les Juifs, avaient le droit à la terre d’Israël. Il a affirmé : “Nous avons répété plus d’une fois que c’est une distorsion historique, parce que cette terre palestinienne était la terre des Cananéens, nos grands-pères, avant que ce soit la terre d’Abraham, donc nous avons existé sur cette terre sans interruption” (Page Facebook de Mahmoud Abbas, 14 mai 2018).
- Saeb Erekat, membre du Comité central du Fatah, a déclaré que les Palestiniens avaient commencé à mettre en œuvre les décisions prises par le Conseil national palestinien, en particulier la décision de rejeter l’administration américaine en tant que partenaire dans le processus de paix. Il a également fait référence aux décisions prises lors de la réunion des dirigeants palestiniens, notamment les suivantes (Wafa, 14 mai 2018):
- Signer et rejoindre un certain nombre d’organisations internationales.
- Soumettre une plainte légale contre Israël à la CPI en raison des implantations.
- Appel à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, et appel à une résolution condamnant les actions d’Israël.
- Appel à une réunion d’urgence du Conseil des droits de l’homme pour nommer un comité chargé d’enquêter sur les actions d’Israël.
- Nommer un comité composé de membres du Comité exécutif de l’OLP et du Comité central du Fatah pour définir les relations avec Israël.
Mahmoud Abbas tient une réunion de la direction palestinienne à la Muqata’a à Ramallah en réponse aux événements dans la bande de Gaza et à l’ouverture de l’ambassade américaine à Jérusalem (Page Facebook de Wafa et de Mahmoud Abbas, 14 mai 2018)
Caricature sur un site du Hamas qualifiant la relocalisation de
l’ambassade américaine à Jérusalem de “bombe à retardement”
(Compte Twitter Palinfo, 13 mai 2018)
Préparatifs en vue de poursuites judiciaires et projets d’adhésion à des organisations internationales
- Une “source principale” de l’AP a déclaré qu’une action en justice avait été intentée contre plusieurs commandants de Tsahal qui avaient commis des “crimes de guerre” contre des Palestiniens dans la bande de Gaza. Une autre plainte doit être déposée contre de hauts dirigeants israéliens qui ont pris la décision de “s’installer dans les territoires occupés”. Selon la source, les poursuites seront intentées contre Israël auprès de la CPI. La source a également déclaré que les Palestiniens prenaient des mesures pour rejoindre cinq organisations internationales que les Etats-Unis avaient menacé de quitter si les Palestiniens étaient autorisés à les rejoindre. L’une des organisations mentionnées était l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) des Nations Unies. La source a déclaré que si les États-Unis quittaient l’organisation, cela causerait des dommages financiers considérables, parce que les États-Unis travaillent à travers l’organisation pour limiter la copie et la contrefaçon de la propriété intellectuelle, notamment par la Chine et l’Iran (Al-Hayat, 11 mai 2018).
Réponses à la décision d’Israël d’empêcher le transfert de fonds aux familles des chahids et des prisonniers
- Le 7 mai 2018, la Knesset a adopté la première version d’un projet de loi qui permettrait à Israël de déduire des fonds qu’il transfère à l’AP, selon les accords d’Oslo, l’argent versé aux terroristes emprisonnés et aux familles des martyrs. En réponse, Issa Qaraqe, président de la Commission des prisonniers et des ex-détenus de l’AP, a déclaré que le peuple palestinien et ses dirigeants ne respecteraient pas l’extorsion d’Israël. Il a ajouté que l’AP continuerait à soutenir les prisonniers et les blessés, leurs familles et les familles des chahids. Il a appelé à la lutte contre “l’agression” d’Israël, qui agit sous l’égide de lois racistes niant les droits du peuple palestinien et le droit international. Il a appelé les parlements du monde entier à boycotter la Knesset (Wafa, 8 mai 2018).
La faction affiliée au Hamas remporte les élections du conseil étudiant de l’Université de Bir Zeit
- Le 9 mai 2018, des élections ont été organisées aux conseils d’étudiants des universités de Judée-Samarie. A l’Université de Bir Zeit, le Bloc islamique a remporté les élections pour la quatrième année consécutive, avec une majorité de 24 sièges. Isma’il Haniyeh a félicité le Bloc islamique, affirmant que les résultats des élections prouvaient que le partenariat était le meilleur moyen de construire un régime politique palestinien. Il a déclaré que les élections prouvaient que le Bloc islamique ne pouvait être ignoré et que le Hamas ne pouvait pas être ignoré (Site Internet du Hamas, 10 mai 2018).
- La veille des élections, Facebook a supprimé le compte du Bloc Islamique de l’Université de Bir Zeit pour la huitième fois (Compte Twitter Paldf, 8 mai 2018). Le 7 mars 2018, les forces de sécurité israéliennes ont arrêté Omar Kiswani, président du conseil étudiant et chef de la cellule du Bloc islamique à l’université. Il a été arrêté parce qu’il était soupçonné d’avoir participé à des activités terroristes. Son interrogatoire a révélé qu’il avait été en contact avec Yassin Rabi, un membre du Hamas dans la bande de Gaza, et avec des activistes du Hamas en Turquie, desquels il avait reçu des fonds pour promouvoir les activités du Hamas à l’université.
La faction étudiante du Hamas à l’Université de Bir Zeit remercie
ceux quiont voté pour elle (Compte Instagram du Bloc Islamique à
l’Université Bir Zeit, 10 mai 2018)
Photos de la campagne du Bloc islamique à l’Université technique de Palestine Kadoorie
Une exposition de modèles de roquettes dans le cadre de la propagande de campagne du Bloc Islamique, candidat pour la première fois à l’Université Technique de Palestine Kadoorie (Page Facebook du Bloc de Loyauté Islamique à l’Université Technique de Kadoorie, 12 mai 2018)
[1] Le 14 mai 2018, une grève générale a été déclenchée dans la bande de Gaza. Toutes les institutions publiques et commerciales ont été fermées, apparemment pour faciliter la participation à la marche (Filastin al-Yawm, 13 mai 2018). ↑
[2] Le Centre Meir Amit examine les noms des victimes et publiera prochainement ses conclusions au sujet de leur affiliation organisationelle. ↑
[3] Les principales attaques consistent en des fusillades, des attaques à l'arme blanche, à la voiture bélier et la pose d'engins piégés et ne comprennent pas les tirs de pierres et de cocktails Molotov. ↑
[4] Les statistiques ne comprennent pas de tirs de roquettes dans la bande de Gaza ni les tirs de mortiers sur Israël. ↑
