Pleins feux sur le jihad mondial (31 mai – 6 juin 2018)

Colonne de véhicules blindés de l'armée syrienne en route vers Quneitra (Al-Hall, 30 mai 2018).

Colonne de véhicules blindés de l'armée syrienne en route vers Quneitra (Al-Hall, 30 mai 2018).

Des soldats de l'armée syrienne rejoignent la campagne de reprise de Daraa (Butulat Al-Jaysh Al-Suri, 31 mai 2018)

Des soldats de l'armée syrienne rejoignent la campagne de reprise de Daraa (Butulat Al-Jaysh Al-Suri, 31 mai 2018)

Un char de Jaysh Al-Islam attaque des positions de l'Armée de Khaled bin Al-Walid à Tell Ashtara, au Nord de Daraa.

Un char de Jaysh Al-Islam attaque des positions de l'Armée de Khaled bin Al-Walid à Tell Ashtara, au Nord de Daraa.

Un char de Jaysh al-Islam attaque des positions de l'armée de Khaled bin Al-Walid à Tell Ashtara (Compte Twitter jaishalislam, 3 juin 2018)

Un char de Jaysh al-Islam attaque des positions de l'armée de Khaled bin Al-Walid à Tell Ashtara (Compte Twitter jaishalislam, 3 juin 2018)

Principaux événements
  • L’armée syrienne a annoncé qu’elle avait achevé les préparatifs de la reprise du Sud de la Syrie et que 40 000 soldats attendaient le feu vert pour commencer la campagne. D’autre part, l’Armée syrienne libre, l’une des principales organisations rebelles du Sud de la Syrie, a annoncé qu’elle se battrait contre l’armée syrienne si elle était attaquée. Les organisations rebelles ont organisé une démonstration militaire et, en même temps, ont publié une déclaration déclarant qu’elles étaient opposées à l’entrée du régime syrien dans le Sud de la Syrie. Simultanément, les organisations rebelles, opérant dans une salle d’opération commune, mènent des attaques locales contre l’Armée de Khaled bin al-Walid, affiliée à l’Etat islamique, dans le bassin de Yarmouk.
  • Parallèlement aux préparatifs du début de la campagne, des contacts diplomatiques intensifs ont eu lieu cette semaine entre la Russie, les États-Unis, Israël et la Jordanie concernant toutes les composantes de la régulation de la situation dans le Sud-Ouest de la Syrie. Des rapports contradictoires à ce sujet ont été publiés dans les différents médias, exprimant des divergences d’opinion entre les parties concernées. Ces rapports indiquaient les composantes des accords en cours de formulation: le retour de l’armée syrienne sur les hauteurs du Golan syrien sans rejet de la part d’Israël; le retrait des organisations rebelles du Sud-Ouest de la Syrie, avec la remise de leurs “armes lourdes” à la Russie; l’interdiction de la présence de l’Iran, du Hezbollah et des milices pro-iraniennes près de la frontière avec Israël et dans le Sud de la Syrie en général; le retrait des forces américaines de l’enclave d’Al-Tanf près de la frontière syro-jordanienne; le déploiement de forces de police russes dans les zones à évacuer par les organisations rebelles.
  • Tandis que l’Etat islamique subit de fortes pressions dans ses principaux pays, la Syrie et l’Irak, les différentes provinces de l’Etat islamique dans le monde mènent des activités terroristes intensives. Le principal centre d’activité est l’Afghanistan, où l’organisation a perpétré deux attentats suicide à Kaboul cette semaine: un contre une conférence de prêtres musulmans qui entendaient interdire les attentats suicide et appeler à la réconciliation avec les talibans (environ 70 morts et blessés). Le second visait le bâtiment du ministère de l’Intérieur afghan (cinq blessés).
Implication russe et américaine
Déclaration de l’ambassadeur de Russie aux Nations Unies
  • Le 1er juin 2018, l’ambassadeur Vassily Nebenzia, représentant permanent de la Fédération de Russie auprès des Nations unies, a évoqué un accord concernant le retrait des forces iraniennes du Sud de la Syrie. L’ambassadeur Nebenzia a annoncé qu’un accord avait été conclu pour le retrait des forces [iraniennes] du Sud-Ouest de la Syrie, qui serait bientôt mis en œuvre. Il a ajouté qu’il avait entendu les reportages des médias sur l’accord conclu sur retrait des forces du Sud-Ouest de la Syrie. En ce qui concerne la question de savoir si elles partiraient effectivement, il a répondu qu’à ce moment-là, il ne pouvait pas répondre, mais il a compris que les parties impliquées dans la conclusion de l’accord sont satisfaites de leurs réalisations (Agence de presse TASS, 1er juin 2018). D’autre part, le Président syrien Bashar Assad a déclaré qu’il n’y avait pas de “forces iraniennes” sur le territoire syrien, mais a ajouté qu’il y avait toujours eu des officiers iraniens travaillant avec l’armée syrienne (RT, 31 mai 2018).
Retrait des forces américaines dans la zone d’Al-Tanf près de la frontière syro-jordanienne
  • Selon le journal arabe Asharq Al-Awsat, les Etats-Unis, la Russie et la Jordanie se sont mis d’accord pour démanteler la base américaine d’Al-Tanf au terminal jordano-syro-irakien en échange du retrait des milices iraniennes et pro-iraniennes de la zone frontalière [syro-israélienne]. Il y aurait encore des divergences d’opinion sur les horaires et la distance par rapport à la frontière israélienne à laquelle les forces affiliées iraniennes se retireront, empêchant la conclusion d’un accord (Asharq Al-Awsat, 3 juin 2018).
Syrie

Principaux points

L’armée syrienne a annoncé qu’elle avait terminé les préparatifs de la campagne contre les organisations rebelles dans le Sud de la Syrie et que ses soldats attendaient le feu vert pour lancer la campagne. L’Armée syrienne libre a annoncé qu’elle se battrait contre l’armée syrienne si elle était attaquée et qu’il était trop tôt pour discuter d’un arrangement. Les organisations rebelles ont publié leurs conditions d’arrangement, qui comprennent l’opposition à toute entrée des forces du régime syrien dans le Sud de la Syrie. Dans le même temps, les affrontements se poursuivent entre les organisations rebelles, opérant dans une salle d’opération conjointe, et l’Armée de Khaled bin Al-Walid, affiliée à l’Etat islamique.

Préparatifs de l’armée syrienne
  • Le 29 mai 2018, l’armée syrienne a renforcé ses troupes à Quneitra et Daraa par des forces de la 4ème Division, y compris des véhicules blindés (Al-Hall, 30 mai 2018). Le 31 mai 2018, l’armée syrienne a annoncé que 40 000 soldats attendaient le feu vert pour lancer la campagne de reprise du Sud de la Syrie. Ces troupes sont équipées de chars et de lance-roquettes (Butulat Al-Jaysh Al-Suri, 31 mai 2018).
Des soldats de l'armée syrienne rejoignent la campagne de reprise de Daraa (Butulat Al-Jaysh Al-Suri, 31 mai 2018)   Colonne de véhicules blindés de l'armée syrienne en route vers Quneitra (Al-Hall, 30 mai 2018).
Droite : Colonne de véhicules blindés de l’armée syrienne en route vers Quneitra (Al-Hall, 30 mai 2018). Gauche: Des soldats de l’armée syrienne rejoignent la campagne de reprise de Daraa (Butulat Al-Jaysh Al-Suri, 31 mai 2018)

Déploiement des forces dans la région de Daraa et le bassin de Yarmouk: organisations rebelles (en vert), armée syrienne et forces qui la soutiennent (en rouge), Etat islamique (en noir) (Qasiyoun, 2 juin 2018)
Déploiement des forces dans la région de Daraa et le bassin de Yarmouk: organisations
rebelles (en vert), armée syrienne et forces qui la soutiennent (en rouge), Etat islamique
(en noir) (Qasiyoun, 2 juin 2018)

Les organisations rebelles
  • Les organisations rebelles auraient présenté une liste de leurs revendications concernant le Sud de la Syrie à présenter lors d’une réunion entre les Etats-Unis, la Russie et la Jordanie. Les organisations rebelles sont contre tout accord qui inclura l’entrée des forces du régime syrien dans le Sud de la Syrie. Elles s’opposent également à la mise en place de postes de la police militaire russe dans la région. Dans le même temps, les organisations rebelles demandent qu’un calendrier soit établi pour le retrait des milices iraniennes de la zone, à réaliser avec une garantie internationale (Suriya.net, 3 juin 2018).
  • Une milice affiliée à l’Armée syrienne libre appelée “Armée des tribus libres” a effectué une démonstration de force militaire dans la région de Daraa, où elle a présenté ses troupes. Le spectacle comprenait des dizaines de véhicules militaires et des centaines d’hommes, agitant des drapeaux de l’organisation et de l’Armée syrienne libre, sous le titre “Préoccupation croissante pour la lutte contre le régime syrien et contre les milices iraniennes dans le Sud de la Syrie” (Enab Baladi, 5 juin 2018).
Les combattants de la milice tribale agitant le drapeau de l'organisation (Enab Baladi, 5 juin 2018)   Convoi de véhicules dans le cadre du défilé militaire. Militants agitant des drapeaux de l'organisation et de l'Armée syrienne libre.
Droite : Convoi de véhicules dans le cadre du défilé militaire. Militants agitant des drapeaux de l’organisation et de l’Armée syrienne libre. Gauche : Les combattants de la milice tribale agitant le drapeau de l’organisation (Enab Baladi, 5 juin 2018)
Affrontements entre les organisations rebelles et l’Armée de Khaled bin al-Walid
  • Cette semaine, des affrontements se sont poursuivis entre les organisations rebelles et l’Armée de Khaled bin Al-Walid, affiliée à l’Etat islamique, déployée dans le bassin de Yarmouk. Les organisations rebelles opèrent dans une salle d’opération conjointe, où l’Armée syrienne libre et l’organisation Ahrar Al-Sham sont les parties dominantes. Les membres de ces organisations ont attaqué les postes de contrôle de l’Armée de Khaled bin Al-Walid près de la zone frontalière entre la Syrie, la Jordanie et Israël, et ont tiré des obus de chars et de mortiers sur les positions de l’organisation. Les organisations rebelles ont également tiré des roquettes sur le village d’Al-Shajara (Syria Scope, 3 juin 2018, Orient News, 31 mai 2018, compte Twitter jaishalislam, 3 juin 2018). L’Armée de Khaled bin Al-Walid a annoncé que ses membres avaient attaqué une position des organisations rebelles dans le village de Hit et tué cinq hommes (www.k1falh.ga, site affilié à l’Etat islamique, 3 juin 2018).
Est de la Syrie

Affrontements entre l’armée syrienne et l’Etat islamique dans les zones désertiques à l’Ouest de l’Euphrate

  • Des affrontements entre l’armée syrienne et l’Etat islamique ont eu lieu cette semaine dans les zones désertiques à l’Ouest d’Abu Kamal, Al-Mayadeen et Deir ez-Zor. Le 31 mai 2018, neuf soldats de l’armée syrienne et huit membres de l’Etat islamique ont été tués dans les déserts à l’Ouest de Deir ez-Zor (Observatoire syrien des droits de l’homme, 1er juin 2018). Le 31 mai 2018, il a été signalé que l’armée syrienne et les forces qui l’ont soutenu avaient stoppé plusieurs attaques de l’Etat islamique non loin de la station de pompage T2 à l’Ouest d’Abu Kamal. Les membres de l’Etat islamique auraient subi des pertes et auraient été forcés de se retirer (Muraselon, 31 mai 2018). Les forces iraniennes auraient sécurisé la route menant d’Abu Kamal à la station T2 (Observatoire syrien des droits de l’homme, 3 juin 2018).
Affrontements dans la région d’Abu Kamal
  • L’Observatoire syrien des droits de l’homme a rapporté (1er juin 2018) qu’au moins huit personnes, dont trois enfants, avaient été tuées lors de frappes aériennes de la coalition contre des cibles de l’Etat islamique dans le village de Baghouz Al-Fawqani sur la rive Est de l’Euphrate (à environ 1,5 km à l’Est d’Abu Kamal). Dans ce village, l’Etat islamique maintient une activité militaire régulière contre l’armée syrienne, ainsi que des activités gouvernementales parmi la population locale.
  • Les 2 et 3 juin 2018, l’Etat islamique a mené plusieurs attaques contre l’armée syrienne au Nord-Ouest d’Abu Kamal. Au moins sept membres de l’Etat islamique et quatre membres des forces soutenant l’armée syrienne ont été tués dans ces affrontements (Observatoire syrien des droits de l’homme, 3 juin 2018). Le 5 juin 2018, il a été signalé que des membres de l’Etat islamique avaient coupé la route principale entre Deir ez-Zor et Al-Mayadeen pendant plusieurs heures, tout en attaquant les positions de l’armée syrienne sous couverture d’artillerie. Au moins neuf soldats syriens ont été tués dans ces attaques (Observatoire syrien des droits de l’homme, 5 juin 2018).
Un tireur d'élite de l'Etat islamique tire sur des soldats de l'armée syrienne (Haqq, 2 juin 2018)   Un sniper de l'Etat islamique observe les positions de l'armée syrienne depuis le village d'Al-Baghouz al-Fawqani.
Droite: Un sniper de l’Etat islamique observe les positions de l’armée syrienne depuis le village d’Al-Baghouz al-Fawqani. Gauche: Un tireur d’élite de l’Etat islamique tire sur des soldats de l’armée syrienne (Haqq, 2 juin 2018)
Région de Hasakah
  • Les FDS (majoritairement kurdes), en coopération avec l’Irak, ont lancé une opération militaire pour la reprise d’un territoire occupé par l’Etat islamique dans la zone rurale au Sud de Hasakah (zone de contrôle kurde à l’Est de l’Euphrate). Le bastion proéminent de l’Etat islamique dans cette zone se trouve dans le village d’Al-Dashisha, à environ 78 km au sud de Hasakah (Enab Baladi, 4 juin 2018).
  • Le 3 juin 2018, il a été signalé que des affrontements avaient lieu entre les membres de l’Etat islamique et les forces des FDS autour du village d’Al-Dashisha. Au cours des combats, des roquettes auraient été lancées à partir d’une base américaine à Al-Shadadi (environ 30 km au Nord du village d’Al-Dashisha) sur des cibles de l’Etat islamique dans trois villages au Sud-Est de Hasakah (Euphrate Post, 3 juin 2018).

Combattants des FDS à un poste de combat dans la région d'Al-Dashisha (Bureau de presse des YPG, 4 juin 2018)
Combattants des FDS à un poste de combat dans la région
d’Al-Dashisha (Bureau de presse des YPG, 4 juin 2018)

Une colonne de combattants des FDS en route pour opérer contre des cibles de l'Etat islamique autour d'Al-Dashisha (Bureau de presse des YPG, 4 juin 2018)
Une colonne de combattants des FDS en route pour opérer contre des cibles
de l’Etat islamique autour d’Al-Dashisha (Bureau de presse des YPG, 4 juin 2018)

Zone d’Idlib
  • Deux membres de l’Etat islamique ont été capturés alors qu’ils posaient des engins explosifs improvisés près de la banque de sang dans la ville d’Al Dana, à environ 32 km au Nord d’Idlib. Les deux hommes ont été exécutés par des membres du Siège de Libération d’Al-Sham, l’organisation jihadiste contrôlant la région d’Idlib (Spoutnik, 1er juin 2018).

Corps de deux membres de l'Etat islamique gisant dans la rue après avoir été exécutés par le Siège de Libération d'Al-Sham dans la ville d'Al-Dana, au Nord d'Idlib (Haqq, 1er juin 2018)
Corps de deux membres de l’Etat islamique gisant dans la rue après
avoir été exécutés par le Siège de Libération d’Al-Sham dans la ville
d’Al-Dana, au Nord d’Idlib (Haqq, 1er juin 2018)

Principaux développements en Irak
  • Cette semaine, l’Etat islamique a poursuivi son intense activité de terrorisme et de guérilla, principalement dans les provinces de Salah Al-Din et de Kirkuk. Ci-après les principaux incidents:
  • Le 31 mai 2018, des membres de l’Etat islamique ont attaqué le champ de pétrole d’Alas, à environ 41 km à l’Est de Tikrit. Ils se sont affrontés avec les forces de sécurité irakiennes et se sont finalement retirés de la région (Al-Sumaria News, 31 mai 2018).
  •   Le 2 juin 2018, des membres de l’Etat islamique se sont infiltrés dans le village d’Al-Farhatiya, à 22 km au Sud de Samarra, et ont tué douze personnes, membres d’une même famille (AlSumaria News, 2 juin 2018). L’attaque a probablement été menée en raison de la collaboration entre les habitants du village et les autorités irakiennes.
Actions de contreterrorisme des forces de sécurité irakiennes
  • Cette semaine, les forces de sécurité irakiennes ont découvert un atelier de l’Etat islamique pour fabriquer des engins piégés et une cache d’armes:
  • Le porte-parole du Centre irakien d’information sur la sécurité a annoncé que des équipes de la Direction des renseignements militaires de la 20ème brigade de l’armée irakienne avaient trouvé un atelier de l’Etat islamique pour fabriquer des engins explosifs improvisés au Sud de Mossoul. Environ 1 500 obus de mortier, obus et neuf engins piégés ont été trouvés dans l’atelier (Al-Sumaria News, 1er juin 2018).
  • Le 31 mai 2018, l’armée irakienne a annoncé que la Direction des renseignements militaires de la 20ème brigade avait trouvé une cache d’armes de l’Etat islamique à environ 35 km au Sud de Mossoul, contenant 80 obus de mortier et 5 moules pour fabriquer des engins piégés (Page Facebook du ministère irakien de la Défense, 31 mai 2018).
Activités du jihad dans d’autres pays
Afghanistan

Attentat suicide de l’Etat islamique à Kaboul contre une conférence de dirigeants musulmans

  • Le 4 juin 2018, des membres de l’Etat islamique ont perpétré un attentat suicide à Kaboul. L’attaque a été menée lors d’une conférence à laquelle ont assisté plus de 2 000 dignitaires musulmans. La conférence avait pour but de déclarer une interdiction des attentats suicide et d’appeler à la réconciliation avec les talibans (Afghanistan Times, 4 juin 2018).
  • La Province de Khorasan de l’Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l’attaque. La revendication de responsabilité indiquait qu’un membre de l’Etat islamique nommé Siddiq al-Farsi (c’est-à-dire le Persan) a participé à une conférence des “clercs de Satan” sur le thème de la lutte contre le terrorisme. Il s’est fait exploser avec son gilet piégé. En conséquence, environ 70 participants et membres des forces de sécurité afghanes ont été tués et blessés (Haqq, 4 juin 2018).

La scène de l'attaque contre la conférence des dignitaires musulmans (barsh.ir, 4 juin 2018)
La scène de l’attaque contre la conférence des dignitaires musulmans (barsh.ir, 4 juin 2018)

Attaque du complexe du ministère de l’Intérieur à Kaboul

  • Le 30 mai 2018, huit terroristes suicide ont attaqué un complexe du ministère afghan de l’Intérieur à Kaboul. L’attaque a commencé lorsqu’un terroriste s’est fait exploser à un poste de contrôle et a blessé cinq policiers afghans. Ensuite, sept terroristes équipés de ceintures explosives ont tenté d’entrer dans l’enceinte du ministère de l’Intérieur afghan. Ils ont été abattus par des policiers qui gardaient l’enceinte (Afghanistan Times, 30 mai 2018).
  • Le 31 mai 2018, la Province de Khorasan de l’Etat islamique a annoncé qu’une cellule de 10 membres équipés de ceintures d’explosifs avait attaqué le siège du ministère afghan de l’Intérieur à Kaboul. Selon l’annonce, les terroristes ont fait exploser plusieurs engins piégés improvisés devant le bâtiment du ministère de l’Intérieur, suivi d’un échange de coups de feu avec les forces de sécurité afghanes, qui a duré plusieurs heures. Certains d’entre eux ont fait exploser leurs ceintures piégées, l’un après l’autre. En conséquence, des dizaines de membres des forces de sécurité afghanes ont été tués et blessés (Haqq, 1er juin 2018).
  • Des photos publiées par l’Etat islamique montrent une dizaine de membres de l’Etat islamique armés de fusils d’assaut et portant des ceintures explosives. D’autres photos montrent les corps de certains des terroristes. Un badge de la 101ème Division aéroportée des forces armées américaines est visible sur l’uniforme de l’un des morts. Des photos des deux véhicules utilisés par les membres de l’Etat islamique ont également été publiées (Haqq, 1er juin 2018).

 Dix membres de l'Etat islamique avec le drapeau de l'organisation en arrière-plan, avant l'attaque du siège du ministère de l'Intérieur afghan (Haqq, 1er juin 2018)
 Dix membres de l’Etat islamique avec le drapeau de l’organisation en arrière-plan,
avant l’attaque du siège du ministère de l’Intérieur afghan (Haqq, 1er juin 2018)

Attaque d’un poste de police en Libye par l’Etat islamique
  • Le 2 juin 2018, la Province de Barqa en Libye a annoncé que plusieurs membres de l’Etat islamique avaient attaqué le commissariat d’Al-Qinan, à environ 12 km au Sud-Est d’Ajdabiya (145 km au Sud de Benghazi). Dans les affrontements entre les parties, des policiers affectés à la station ont été tués et les membres de l’Etat islamique ont brûlé son contenu (Haqq, 3 juin 2018).
Revendication de responsabilité de l’Etat islamique pour l’attaque à l’arme blanche en Belgique (mise à jour)
  • Le 29 mai 2018, une attaque à l’arme blanche a été menée dans la ville de Liège, en Belgique. À la suite de l’attaque, un civil belge a été tué et plusieurs policiers ont été blessés. L’attaquant belge de 31 ans, un prisonnier qui a subi un processus de radicalisation pendant sa peine de prison, a également été tué (voir notre bulletin de la semaine dernière).
  • Le 30 mai 2018, l’agence de presse Amaq de l’Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l’attaque à l’arme blanche de Liège. Le libellé de la revendication de responsabilité précisait que “L’auteur de l’attentat [qui a été perpétré] hier soir, mardi 29 mai 2018, dans la ville de Liège, dans l’Est de la Belgique, est [un] des soldats de l’État islamique. [Il] a mené l’attaque en réponse aux appels à mener des attaques dans les pays de la Coalition internationale “(Haqq, 31 mai 2018).
Explosion d’un gazoduc en Tunisie
  • Le 2 juin 2018, il a été signalé qu’un gazoduc avait été détruit dans l’Est de la Tunisie. L’oléoduc relie le champ pétrolifère d’Al-Dawlab à la ville de Sfax sur la côte méditerranéenne (voir carte). L’explosion du pipeline a entraîné la perte de pétrole. Le champ comprend 19 puits de pétrole et est actif depuis 1969 (Bab Net, 2 juin 2018). Le 3 juin 2018, l’agence de presse Amaq de l’Etat islamique a annoncé que les membres de l’organisation avaient fait exploser un gazoduc transportant du gaz du champ pétrolifère Al-Dawlab à la ville de Sfax sur la côte méditerranéenne (Aamaq, 3 juin 2018).