Pleins feux sur le jihad mondial (17-23 janvier 2019)

Des roquettes de l'armée syrienne frappent un village au Sud-Ouest d'Alep (Ibaa, 19 janvier 2019)

Des roquettes de l'armée syrienne frappent un village au Sud-Ouest d'Alep (Ibaa, 19 janvier 2019)

L'armée syrienne tire des roquettes dans la zone rurale au Nord de Hama (SANA, 21 janvier 2019)

L'armée syrienne tire des roquettes dans la zone rurale au Nord de Hama (SANA, 21 janvier 2019)

Membres du Siège de Libération d'Al-Sham en position de combat contre l'armée syrienne dans la plaine d'Al-Ghab (Vidéo Ibaa, 19 janvier 2019)

Membres du Siège de Libération d'Al-Sham en position de combat contre l'armée syrienne dans la plaine d'Al-Ghab (Vidéo Ibaa, 19 janvier 2019)

Membres du Siège de Libération d'Al-Sham en position de combat contre l'armée syrienne dans la plaine d'Al-Ghab (Vidéo Ibaa, 19 janvier 2019)

Membres du Siège de Libération d'Al-Sham en position de combat contre l'armée syrienne dans la plaine d'Al-Ghab (Vidéo Ibaa, 19 janvier 2019)

Une voiture piégée de l'Etat islamique se dirigeant vers les positions des FDS dans le quartier de Hawi Al-Susah, près du village d'Al-Susah (Amaq, 17 janvier 2019).

Une voiture piégée de l'Etat islamique se dirigeant vers les positions des FDS dans le quartier de Hawi Al-Susah, près du village d'Al-Susah (Amaq, 17 janvier 2019).

Incendie du domicile d'un membre de la police fédérale irakienne au Nord de Khanaqin (Irak-Province de Diyala, 19 janvier 2019)

Incendie du domicile d'un membre de la police fédérale irakienne au Nord de Khanaqin (Irak-Province de Diyala, 19 janvier 2019)

Principaux évènements
  • Ci-après un aperçu de la situation en Syrie dans le contexte du retrait des forces américaines de Syrie suite à la déclaration de Trump :
    • L’enclave contrôlée par l’Etat islamique sur la rive Est de l’Euphrate continue de rétrécir. Cette semaine, les forces des FDS, qui poussent les membres de l’Etat islamique vers le Sud, ont pris le contrôle du village d’Al-Susah. Les membres de l’Etat islamique sont ainsi encerclés dans une “poche” d’environ 7.5 km de long et 5,7 km de large. Dans le même temps, des informations indiquent que des membres de l’Etat islamique auraient fui l’enclave, dont certains seraient des ressortissants étrangers.
    • Les forces américaines et kurdes n’ont pas encore terminé leur évacuation de la ville de Manbij. L’évacuation s’est accompagnée d’un attentat-suicide commis par l’Etat islamique au cœur de Manbij contre une patrouille américaine et kurde (19 morts, dont quatre Américains et cinq Kurdes). Un autre attentat suicide a été commis contre une patrouille américaine et kurde près de la ville d’Al-Shaddadi, au cœur de la zone de contrôle kurde à l’Est de l’Euphrate (selon les Américains et les Kurdes, il n’y a pas eu de victimes). Selon nous, ces attentats témoignent de la volonté de l’Etat islamique de mener des attaques lors du retrait des soldats américains en provenance de Syrie.
    • Dans la région d’Idlib, le Siège de Libération d’Al-Sham continue de consolider son contrôle, tout en affaiblissant les organisations rebelles parrainées par la Turquie et en réprimant la présence de l’Etat islamique dans la région (cette semaine, 12 membres de l’Etat islamique ont été exécutés à la suite de l’explosion d’une voiture bombe contre un poste de commandement du Siège de Libération d’Al-Sham). Le niveau de tension dans la région d’Idlib a augmenté cette semaine et s’est reflété dans de nombreux incidents entre l’armée syrienne et les organisations rebelles jihadistes (principalement des échanges de tirs d’artillerie).
    • Le Président turc Erdoğan continue de menacer de mener une opération militaire contre les Kurdes à l’Est de l’Euphrate. Parallèlement, des discussions sont en cours entre la Turquie, la Russie et les États-Unis concernant la création d’une zone de sécurité turque sur le territoire syrien. L’ordre du jour est la question du contrôle de la ville de Manbij qui, de l’avis de la Turquie, devrait être incluse dans la zone de sécurité. Le Président Erdoğan a déclaré que la Turquie avait informé le Président américain qu’elle était prête à assumer la responsabilité de la sécurité de Manbij. Par ailleurs, l’armée syrienne et la police militaire russe sont déployées près de la ville dans l’intention de la pénétrer et de rétablir le contrôle du régime syrien.
La région d’Idlib
Intensification des incidents dans la région d’Idlib
  • Cette semaine également, des incidents se sont poursuivis dans la région d’Idlib, principalement entre l’armée syrienne et les organisations jihadistes. Les incidents ont été plus intenses que les semaines précédentes et se sont principalement traduits par des échanges de tirs d’artillerie. L’armée syrienne aurait tiré de l’artillerie pendant plusieurs jours consécutifs dans la zone rurale située au Nord de Hama (exact au 21 janvier 2019).
  • Ci-après les incidents marquants :
    • Le 17 janvier 2019, des tireurs isolés de la salle d’opérations “Réveillez les Croyants” (affiliée à Al-Qaeda) ont tiré sur une force soutenant l’armée syrienne à l’Ouest d’Alep (Salle des opérations “Réveillez les Croyants”, 17 janvier 2019).
    • Le 17 janvier 2019, la salle des opérations “Réveillez les Croyants” a tiré une roquette sur une force soutenant l’armée syrienne au Sud-Ouest d’Alep (Salle des opérations “Réveillez les Croyants”, 17 janvier 2019).
    • Le 18 janvier 2019, l’armée syrienne a lancé plusieurs roquettes sur plusieurs villages au Sud-Ouest d’Alep. Il n’y a pas eu de victimes, mais certaines maisons ont été endommagées (Ibaa, 19 janvier 2019).
    • Le 19 janvier 2019, l’armée syrienne a tiré (des tirs d’artillerie) sur un groupe d’organisations rebelles au Nord de Hama. L’armée syrienne a également tiré sur des positions du Siège de Libération d’Al-Sham dans la plaine d’Al-Ghab (Sud-Ouest d’Idlib) et au Nord de Hama (SANA, 19 janvier 2019).
    • Le 21 janvier 2019, l’armée syrienne a tiré avec de l’artillerie sur la force d’une organisation rebelle au Nord de Hama (SANA, 21 janvier 2019).
    • Le 21 janvier 2019, l’armée syrienne a détruit les fortifications (digues et tranchées) des “Bataillons de gloire” au Nord de Hama (SANA, 21 janvier 2019).

Tirs de roquettes de l'armée syrienne dans la zone rurale située au Nord de Hama pendant plusieurs jours consécutifs (exact au 21 janvier 2019). Le régime syrien et les forces qui le soutiennent ( rouge); le Siège de Libération d'Al-Sham et les forces rebelles (vert); sites attaqués (jaune et orange); frontière de la région administrative située entre les gouvernorats de Hama au Sud et d'Idlib au Nord (pointillé en pointillé jaune) (Khotwa, 22 janvier 2019)
Tirs de roquettes de l’armée syrienne dans la zone rurale située au Nord de Hama pendant plusieurs jours consécutifs (exact au 21 janvier 2019). Le régime syrien et les forces qui le soutiennent ( rouge); le Siège de Libération d’Al-Sham et les forces rebelles (vert); sites attaqués (jaune et orange); frontière de la région administrative située entre les gouvernorats de Hama au Sud et d’Idlib au Nord (pointillé en pointillé jaune) (Khotwa, 22 janvier 2019)

Le Siège de Libération d’Al-Sham continue d’établir son contrôle dans la région d’Idlib
  • Récemment, le Siège de Libération d’Al-Sham a pris des mesures militaires contre l’organisation Ahrar Al-Sham dans la région située au Sud d’Idlib. Ahrar Al-Sham est une organisation rebelle islamiste soutenue par la Turquie et qui fait partie du Front de libération nationale affilié à la Turquie. À la suite de ces mesures militaires, les deux organisations sont parvenues à un accord qui, selon nous, consolide le contrôle du Siège de Libération d’Al-Sham sur l’enclave d’Idlib[1]. En même temps, le Siège de Libération Al-Sham a exécuté 12 membres de l’Etat islamique qui avaient détruit l’un de ses postes de commandement en faisant exploser une voiture piégée.
  • L’accord entre les organisations a été signé le 19 janvier 2019. Selon l’accord, les membres d’Ahrar Al-Sham retourneront dans la plaine d’Al-Ghab (au Sud-Ouest d’Idlib) et à leurs lignes de contact avec l’armée syrienne. Les forces d’Ahrar Al-Sham seront réorganisées dans la plaine d’Al-Ghab dans le cadre d’une “salle d’opérations militaires centrales” contrôlée par le Siège de Libération d’Al-Sham (Nidaa Suriya, 19 janvier 2019). Selon nous, cet accord signifie que les forces d’Ahrar Al-Sham sont soumises (du moins dans la plaine d’Al-Ghab) au commandement du Siège de Libération d’Al-Sham, dans le but d’agir contre l’Armée syrienne au début de la campagne d’Idlib.
  • Le 20 janvier 2019, le Siège de Libération d’Al-Sham a exécuté 12 membres de l’Etat islamique sur un site où, deux jours auparavant, ce dernier avait fait exploser une voiture piégée près d’un poste de commandement de l’organisation, détruisant le commandement et causant la mort de nombreux membres (Ibaa, 20 janvier 2019).

Abu Turab al-Suri, haut responsable de la sécurité du Siège de Libération d'Al-Sham. Les membres de l'Etat islamique sont visibles à l'arrière-plan, avant d'être exécutés. Derrière eux se trouvent les ruines du poste de commandement de l'organisation (Ibaa, 20 janvier 2019)
Abu Turab al-Suri, haut responsable de la sécurité du Siège de Libération d’Al-Sham. Les membres de l’Etat islamique sont visibles à l’arrière-plan, avant d’être exécutés. Derrière eux se trouvent les ruines du poste de commandement de l’organisation (Ibaa, 20 janvier 2019)

Syrie orientale
L’enclave de l’Etat islamique dans la vallée de l’Euphrate continue de se réduire
  • Cette semaine, les forces des FDS ont continué d’avancer dans la vallée de l’Euphrate. Le 21 janvier 2019, elles ont pris le contrôle du village d’Al-Susah et de sa région, au Sud, avec le soutien aérien des États-Unis et de la Coalition (bien que les FDS n’aient pas publié de déclaration officielle à ce sujet). Les forces des FDS ont déjà pris le contrôle de la majeure partie de l’enclave de l’Etat islamique. La zone contrôlée par l’organisation continue de se réduire et elle occupe maintenant une “poche” qui s’étend du Nord au Nord d’Abu Kamal jusqu’au Sud du village d’Al-Susah (la “poche” mesure 7,5 km de long et 5,7 km de large).

La "poche" contrôlée par l'Etat islamique (carte mise à jour au 21 janvier 2019) : l'Etat islamique (gris-noir); les forces des FDS (jaune); les zones contrôlées par l'armée syrienne et les forces qui la soutiennent (rouge); les voies d'attaque des forces kurdes (flèches blanches) (Compte Twitter du site Internet IWN@A7_Mirza, probablement affilié aux Gardiens de la révolution iranienne, 21 janvier 2019)
La “poche” contrôlée par l’Etat islamique (carte mise à jour au 21 janvier 2019) : l’Etat islamique (gris-noir); les forces des FDS (jaune); les zones contrôlées par l’armée syrienne et les forces qui la soutiennent (rouge); les voies d’attaque des forces kurdes (flèches blanches) (Compte Twitter du site Internet IWN@A7_Mirza, probablement affilié aux Gardiens de la révolution iranienne, 21 janvier 2019)

Prise de contrôle d’Al-Susah par les FDS
  • Le 17 janvier 2019, les FDS ont attaqué le village d’Al-Susah. Des batailles ont eu lieu entre les forces des FDS et les membres de l’Etat islamique, qui ont utilisé un terroriste suicide et une voiture piégée (Compte Twitter Deir ez-Zor 24, 17 janvier 2019). Le 18 janvier 2019, des combats ont eu lieu dans le quartier de Hawi Al-Susah (à environ 800m à l’Est d’Al-Susah). L’Etat islamique a subi 37 morts, la plupart d’entre eux lors des frappes aériennes de la Coalition (Enab Baladi, 18 janvier 2019). Le 18 janvier islamique a tenté de reprendre le village (Enab Baladi, 18 janvier 2019). Le 21 janvier 2019, les forces des FDS ont envahi Al-Susah et la région au Sud (Compte Twitter Deir ez-Zor 24, 21 janvier 2019).
 Le village d'Al-Susah (Google Maps)     Humvee anti-balles des FDS pendant une activité contre l'enclave de l'Etat islamique (SDF Press, 17 janvier 2019).
Droite : Humvee anti-balles des FDS pendant une activité contre l’enclave de l’Etat islamique (SDF Press, 17 janvier 2019). Gauche : Le village d’Al-Susah (Google Maps)
Fuite des résidents et des membres de l’Etat islamique
  • L’Observatoire syrien des droits de l’homme a signalé que depuis début Décembre 2018, plus de 23 450 personnes ont fui l’enclave de l’Etat islamique à l’Est de l’Euphrate. La plupart d’entre eux sont des résidents locaux, mais il y a aussi des centaines de membres de l’Etat islamique de différentes nationalités (Syriens, Irakiens, Russes, Somaliens, Philippins et combattants étrangers d’autres nationalités asiatiques). Il a également été signalé que parmi les civils qui avaient fui, environ 1 390 membres de l’Etat islamique avaient été arrêtés par les forces des FDS (Observatoire syrien des droits de l’homme, 21 janvier 2019).
Pertes subies par l’Etat islamique et les FDS
  • Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (SOHR), depuis le début de l’attaque contre l’enclave de l’Etat islamique, 1 122 membres de l’Etat islamique et 621 combattants des FDS ont été tués (Observatoire syrien des droits de l’homme, 18 janvier 2019).
Nord de la Syrie
La région de Manbij
  • Il semble que la situation dans la ville de Manbij et ses environs n’ait pas fondamentalement changé au cours de la semaine écoulée : les forces kurdes et américaines n’ont pas encore quitté la ville, et les autres forces (l’armée syrienne, la Russie ou alternativement la Turquie et les organisations rebelles qui y sont affiliées) n’ont pas encore pénétré dans la ville pour combler le “vide de sécurité” qui y sera créé. Dans ce contexte, de hauts responsables turcs ont souligné cette semaine la nécessité de “libérer” Manbij des forces kurdes et ont exprimé la volonté de la Turquie d’assumer la responsabilité de la ville (implicitement dans le cadre de la zone de sécurité évoquée par Trump et Erdoğan)
Déclarations turques au sujet de Manbij
  • Le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy, a déclaré lors d’une conférence de presse que la libération de Manbij des forces kurdes (PYD/YPG) relevait de la sécurité nationale de la Turquie. Il a déclaré que l’attaque terroriste à Manbij (cf., l’attentat suicide de l’Etat islamique contre une cible américaine) avait montré à quel point il était important d’éliminer la région des “organisations terroristes” (note : les Turcs considèrent à la fois les forces kurdes syriennes et l’Etat islamique comme des organisations terroristes). Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, la Turquie considère très favorablement la proposition des États-Unis de créer une zone de sécurité dans la région. Les Turcs sont toujours en pourparlers avec la partie russe (Agence de presse Anadolu, 18 janvier 2019).
  • L’agence de presse turque Anadolu a rapporté une conversation téléphonique entre le Président turc Erdoğan et le Président américain Trump. Au cours de la conversation, Erdoğan a déclaré que la Turquie était prête à assumer la responsabilité de la sécurité de la ville de Manbij. Le bureau du Président turc a publié une déclaration selon laquelle Erdoğan et Trump avaient convenu de prendre des mesures communes pour éradiquer les restes de l’Etat islamique en Syrie et l’empêcher de renaître de ses cendres. Erdoğan aurait déclaré que la Turquie n’autoriserait pas les forces kurdes en Syrie (PYD/YPG, qu’il a présentées comme étant affiliées au PKK) à déstabiliser le Nord-Est de la Syrie (Agence de presse Anadolu, 21 janvier 2019).
  • Le 21 janvier 2019, le Président turc a déclaré que l’objectif de ceux qui tentaient d’exclure la Turquie de Manbij était de renforcer les “organisations terroristes”. S’agissant de l’opération militaire turque à l’Est de l’Euphrate, Erdoğan a déclaré que presque tous les préparatifs étaient terminés. Erdoğan a ajouté que ceux qui avaient commis la moindre attaque contre la Turquie paieraient un lourd tribut. Surtout l’Etat islamique, les YPG et les PYD, qui paieraient tous un lourd tribut (Agence de presse Anadolu, 21 janvier 2019).
Nord-Est de la Syrie
  • Le 21 janvier 2019, l’Etat islamique a lancé un attentat suicide à la voiture piégée contre une patrouille conjointe des forces américaines et kurdes, près d’un poste de contrôle à l’Ouest de la ville d’Al-Shaddadi, au Sud d’Al-Hasakah (dans le quartier contrôlé par les Kurdes à l’Est de l’Euphrate). Selon les déclarations de l’armée américaine et des Kurdes, l’attaque n’a pas fait de victimes. D’autre part, selon l’Etat islamique, plus de 13 personnes ont été tuées ou blessées. Selon les médias syriens, au moins cinq combattants des FDS auraient été tués dans l’attaque. L’Etat islamique a menacé de nouvelles attaques visant les États-Unis et les Kurdes (“… ce qui leur est arrivé à Al-Hasakah n’est que le début d’une inondation…”)[2].
  • Cet attentat suicide a été commis après l’attentat suicide perpétré dans la ville de Manbij le 16 janvier 2019, contre une patrouille conjointe des États-Unis et des Kurdes. Au total, 19 personnes ont été tuées (quatre Américains et cinq Kurdes[3]). Derrière les attaques et la menace, l’État islamique souhaite montrer que le retrait des soldats américains de la Syrie s’accompagnera d’attaques et de pertes infligées aux Américains et à leurs alliés kurdes (représentant ainsi le retrait américain comme un échec). On peut supposer que l’Etat islamique fera un effort pour réaliser sa menace et tentera d’accompagner le retrait américain par davantage d’attaques contre les forces américaines.
Principaux développements en Irak
Activités de terrorisme et de guérilla de l’Etat islamique
  • Au cours des dernières semaines, l’Etat islamique a commis des actes de terrorisme et de guérilla dans les provinces de Diyala, Salah al-Din et Kirkouk. Cette semaine, l’activité de l’Etat islamique s’est concentrée sur la province de Diyala, au Nord de Bagdad. Ci-après les principales activités de l’organisation au cours de la semaine écoulée (sur la base des revendications de responsabilité de l’Etat islamique) :
    • Province de Diyala:
      • Assassinat de deux membres de la Mobilisation populaire au Nord de la ville de Baqubah (Irak-Province de Diyala, 20 janvier 2019).
      • Attaque d’une position de la police irakienne près de la ville de Baqubah. Un policier a été blessé (Irak-Province de Diyala, 20 janvier 2019).
      • Incendie d’une usine appartenant à des chiites à l’Ouest de Khanaqin, à environ 95 km au Nord-Est de Baqubah (Irak-Province de Diyala, 20 janvier 2019).
      • Incendie des domiciles de deux membres de la police fédérale irakienne au Nord de Khanaqin, au Nord-Est de Baqubah (Irak-Province de Diyala, 19 janvier 2019).
    • Province de Salah al-Din:
      • Explosion d’un véhicule des gardes de la sécurité des installations pétrolières dans un champ pétrolifère à 41 km à l’Est de la ville de Tikrīt. Trois gardes de sécurité ont été blessés (Amaq, 19 janvier 2019).
Forces de sécurité irakiennes

Tirs d’artillerie de l’armée irakienne et de la Mobilisation population contre des cibles de l’Etat islamique en Syrie

  • Le 18 janvier 2019, l’armée irakienne a tiré sur des cibles de l’Etat islamique en Syrie, dans la région de Hajin (reprise par les FDS) (Al-Sumaria; Iraqi News Agence, 18 janvier 2019).
L'armée irakienne tire sur des cibles de l'Etat islamique en Syrie    Des tirs de roquettes sur des cibles de l'Etat islamique en Syrie (Al-Sumaria, 18 janvier 2019).
Droite: Des tirs de roquettes sur des cibles de l’Etat islamique en Syrie (Al-Sumaria, 18 janvier 2019). Gauche: L’armée irakienne tire sur des cibles de l’Etat islamique en Syrie
  • Le 18 janvier 2019, les forces de la Mobilisation populaire ont tiré de l’artillerie sur des cibles de l’Etat islamique à Al-Susah, en Syrie (site des combats entre l’Etat islamique et les FDS). Selon le commandant des opérations de la province d’Al-Anbar, 35 membres de l’Etat islamique auraient été tués ou blessés, y compris des commandants qui allaient attaquer les forces de Mobilisation populaire (Al- Hashed.net, 18 janvier 2019).
Activités antiterroristes des forces de sécurité irakiennes
  • Les principales activités antiterroristes menées par les forces de sécurité irakiennes cette semaine dans les différentes provinces sont les suivantes :
    • Province d’Al-Anbar : Deux membres de l’Etat islamique ont été arrêtés par l’unité antiterroriste de la Province Al-Anbar dans la ville de Ramadi, à environ 90 km à l’Ouest de Bagdad (Al-Sumaria, 16 janvier 2019).
    • Province de Ninive : Quatre membres de l’Etat islamique ont été arrêtés dans la ville de Mossoul. Les détenus faisaient auparavant partie du commandement militaire de l’Etat islamique (Al-Sumaria, 18 janvier 2019).
    • Province de Salah Al-Din : Trois tunnels de l’Etat islamique ont été détruits dans les montagnes du Makhoul au Sud-Ouest de Kirkouk.
    • Kirkouk : Une cellule de l’Etat islamique composée de quatre membres a été arrêtée. Les membres avaient recueilli des renseignements sur les forces de sécurité irakiennes dans la région de Kirkouk (Al-Sumaria, 19 janvier 2019).
L’Egypte et la péninsule du Sinaï
Activités de l’Etat islamique au Nord du Sinaï
  • Ci-après des informations faisant état d’attaques dans le Nord du Sinaï, qui, selon nous, ont été menées par l’Etat islamique :
    • Incendie de l’hôpital de Rafah et de deux ambulances par des individus armés. Des affrontements ont éclaté entre les terroristes et une force de l’armée égyptienne arrivée sur les lieux (Page Facebook Shahed Sinaa, 17 janvier 2019). Par ailleurs, la presse égyptienne a signalé qu’un incendie avait éclaté à l’hôpital central de Rafah en raison des conditions météorologiques défavorables, notamment des vents violents, mais que les pompiers avaient réussi à le maîtriser sans faire de victimes (Al-Masri Al-Youm, 17 janvier 2019).
    • Embuscade à l’Ouest d’Al-Arish. Selon l’Etat islamique, les membres qui ont mené l’embuscade ont tué un officier égyptien, blessé plusieurs soldats et enlevé un civil chrétien (Page Facebook Shahed Sinaa, 18 janvier 2019).
    • Attaque d’un soldat égyptien dans le camp d’Al-Ahrash, à Rafah. Le soldat a été tué. L’Etat islamique a revendiqué l’attaque (Page Facebook Shahed Sinaa, 20 janvier 2019; province du Sinaï de l’Etat islamique, 20 janvier 2019).
    • Explosion d’un engin piégé dans le Sud de Rafah. Deux membres de la tribu des Bédouins Tarabins ont été tués et un troisième gravement blessé. Toutes les victimes appartiennent à l’Union tribale du Sinaï (qui soutient les forces de sécurité égyptiennes contre l’Etat islamique) (Page Facebook Shahed Sinaa, 20 janvier 2019).
Activités des forces de sécurité égyptiennes
  • Les forces de sécurité égyptiennes ont opéré contre des terroristes dans le désert, près d’Al-Arish, sur la base de renseignements. Quatorze terroristes armés ont été tués dans des affrontements avec les forces égyptiennes. Au total, 16 engins piégés ont été découverts sur les artères de circulation entre Al-Arish, Rafah et Sheikh Zuweid (Agence de presse Ma’an, 20 janvier 2019).
Activités du jihad dans d’autres pays
L’Etat islamique revendique l’attaque d’un bâtiment à l’Est de Moscou
  • Le 31 décembre 2018, une explosion a eu lieu dans un bâtiment résidentiel de la ville de Magnitogorsk, dans la région de Tchéliabinsk à l’Est de Moscou. Le bâtiment de dix étages s’est effondré après l’explosion. Au moins 39 personnes ont été tuées dans l’explosion et de nombreuses autres ont été blessées (les corps des victimes sont toujours enterrés sous les décombres). Les autorités russes ont affirmé qu’un réservoir de gaz avait explosé (Associated Press, 31 décembre 2018; Reuters, 3 janvier 2019; Moscow Times, 3 janvier 2019).
  • Le 17 janvier 2019, l’organe hebdomadaire de l’Etat islamique, Al-Nabā’, a publié une déclaration de responsabilité de l’attaque de Magnitogorsk, fondée sur une “source de sécurité”. La déclaration de responsabilité indique que, le 31 décembre 2018, “des soldats de l’État islamique de la province du Caucase ont mené une attaque au cours de laquelle plus de 39 personnes ont été tuées, 12 blessées et 12 disparues”. Selon la revendication de responsabilité, les membres ont déposé des explosifs dans un bâtiment résidentiel de 10 étages et ont quitté les lieux en toute sécurité. Puis l’explosion a eu lieu. La “source de sécurité” a affirmé que la publication de la demande de responsabilité avait été retardée pour des raisons de sécurité. L’hebdomadaire Al-Nabā ‘a noté que le lendemain de l’attaque, des membres de la province du Caucase ont fait exploser un engin piégé contre un camion russe dans la même ville, tuant trois Russes (Al-Nabā’, numéro 165, 17 janvier 2019).
Caractéristiques de l’activité de l’Etat islamique dans le monde (résumé des activités entre le 25 novembre 2018 et le 7 janvier 2019)
  • Alors que l’État islamique reste soumis à de fortes pressions dans ses principaux pays (la Syrie et l’Irak), ses activités intensives dans ses provinces du monde entier se poursuivent, à des degrés divers. L’activité de la province de l’Afrique de l’Ouest au Nigéria (avec des “retombées” sur ses voisins) et de la province de Khorasan, qui opère en Afghanistan et au Pakistan, est particulièrement importante. Les provinces de Somalie et du Sinaï (où l’Etat islamique continue de mener une guerre de guérilla continue contre les forces de sécurité égyptiennes) sont deux autres provinces qui se sont distinguées par leur champ d’activité. Les autres provinces de l’Etat islamique dans le monde ont poursuivi leurs activités “routinières” offensives et défensives avec une intensité moindre. Les principales cibles des différentes provinces étaient les forces armées et de sécurité locales et les membres d’Al-Qaïda. Il convient de noter les assassinats mutuels entre des membres de l’Etat islamique et les réseaux Al-Qaïda au Yémen et en Somalie et les affrontements militaires entre l’Etat islamique et les Taliban en Afghanistan.
Activités de l’Etat islamique à travers le monde (du 25 novembre 2018 au 7 janvier 2019)

Activités de l'Etat islamique à travers le monde (du 25 novembre 2018 au 7 janvier 2019)

Activités de contre-terrorisme
Une cellule de l’Etat islamique découverte dans la vallée de la Beqaa au Liban
  • La chaîne Al-Manar du Hezbollah dans la vallée de la Beqaa, s’appuyant sur une “source de sécurité”, a déclaré que la Sécurité générale libanaise avait arrêté une cellule de l’Etat islamique dans la vallée de la Beqaa. Les trois membres de la cellule sont des Syriens associés aux dirigeants de l’Etat islamique en Syrie et au Liban. Les trois hommes ont recruté des membres dans d’autres escadrons de l’Etat islamique, lesquels ont mené (et avaient l’intention de mener) des attaques contre l’armée libanaise. Les membres de l’équipe auraient fabriqué des explosifs et des poisons et formé de nouvelles recrues (Al-Manar, 22 janvier 2019).
Démantèlement d’un réseau de l’Etat islamique en Russie
  • Le Service de sécurité fédéral russe (FSB) a annoncé avoir démantelé un réseau terroriste qui avait collecté des fonds pour le compte de l’Etat islamique dans les régions de Krasnodar, du Daghestan et d’Adygea (Krasnodar et la région d’Adygea sont situés à 164 km au Sud de Rostov). Selon cette annonce, le réseau était dirigé depuis la Syrie et a permis de collecter des fonds pour l’Etat islamique dans le monde entier. Selon le porte-parole du FSB, les membres de la cellule ont transféré de l’argent sous le prétexte de contributions pour soutenir l’activité en Syrie. Au cours de l’opération, un transfert de 10 millions de roubles (150 760 dollars) a été révélé (Agence de presse TASS, 21 janvier 2018). Il a également été signalé que les perquisitions effectuées au domicile des détenus avaient révélé des dispositifs de communication, des moyens de paiement, des récépissés et des preuves supplémentaires de leur activité (ITAR TASS, 21 janvier 2019).
Assassinat d’un haut responsable d’Al-Qaïda dans le Sud de la Libye
  • Les médias libyens ont rapporté qu’au cours d’opérations de sécurité visant à nettoyer le Sud du pays, les forces de sécurité libyennes ont tué Abd al Munem Salem Khalifa Belhaj, alias Abu Talha al Hasnawi. l’un des dirigeants d’Al-Qaïda dans le sud de la Libye (Akhbar Libya, 19 janvier 2019). Le rapport nécessite une vérification (par le passé, il avait été rapporté qu’Abu Talha al-Hasnawi avait été tué, mais les rapports se sont révélés inexacts).

Abd al-Mun'em Salem Khalifa Belhaj, surnommé Abu Talha al-Hasnawi, l'un des dirigeants d'Al-Qaïda dans le Sud de la Libye (Akhbar Libya, 19 janvier 2019)
Abd al-Mun’em Salem Khalifa Belhaj, surnommé Abu Talha al-Hasnawi, l’un des dirigeants d’Al-Qaïda dans le Sud de la Libye (Akhbar Libya, 19 janvier 2019)

[1] A ce sujet, voir notre article du 20 janvier 2019 intitulé : “Abu Mohammad Al-Julani, leader of the Headquarters for the Liberation of Al-Sham, tried to justify the recent military steps against Turkish-affiliated rebel organizations in the Idlib region.”
[2] A ce sujet, voir notre article du 23 janvier 2019 intitulé: “Another ISIS suicide bombing attack targets Americans and Kurds; ISIS threatens more attacks.”

[3] A ce sujet, voir notre article du 17 janvier 2019 intitulé : “ISIS Mass-Casualty Suicide Bombing Attack in Manbij and its Significance (Initial Report)."