La récente escalade a de nouveau permis de révéler la “double identité” des activistes terroristes du Hamas qui occupent également des fonctions au sein des services de sécurité dépendant du ministère de l’Intérieur


Ismail al-Teli, responsable du corps d'artillerie de la branche armée du Hamas, prépare une roquette en vue de son tir.
Ismail al-Teli, responsable du corps d'artillerie de la branche armée du Hamas, prépare une roquette en vue de son tir. Selon le communiqué du ministère de l'Intérieur annonçant sa mort, al-Teli était également policier dans la police du Hamas (Forum du Hamas, 28 octobre 2012)

Aperçu général

1. Le 23 octobre 2012, en réponse à des salves massives de roquettes et d'obus de mortier, l'aviation israélienne a frappé plusieurs cibles terroristes dans la bande de Gaza, dont des cellules terroristes dans la région de Beit Lahia, au Nord de la bande de Gaza, qui s'apprêtaient à tirer des roquettes. Quatre terroristes palestiniens ont été tués dans les frappes, dont trois membres des Brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche armée du Hamas, y compris Yousef Abu Jalhoum (alias Abu Musa'b) de Beit Lahia, et Ismail Fathi al-Teli de Jabaliya (Filastin al-'Aan et agence de presse Ma'an, 24 octobre 2012).

2. Le 24 octobre, le ministère de l'Intérieur de l'administration de facto du Hamas, auquel les services de sécurité intérieure sont subordonnés, a publié un communiqué annonçant leur mort et précisant qu'Ismail al-Teli appartenait à la force de police du Hamas et qu'Abu Jalhoum travaillait à la Direction de réhabilitation et d'incarcération (Agence de presse Safa, 24 octobre 2012). Ainsi, les terroristes tués par l'armée israélienne avaient tous les deux une double identité : terroristes membres des Brigades Izz al-Din al-Qassam d'une part et employés des services de sécurité du Hamas de l'autre.

3. Le phénomène de "double identité" des activistes de la branche armée du Hamas servant dans les rangs de ses services de sécurité gouvernementaux (police, ministère de l'Intérieur, organes divers de sécurité), est particulièrement étendu et est révélé au grand jour lorsque les terroristes sont tués dans des frappes israéliennes. Par exemple, le 14 novembre 2011, l'armée de l'air israélienne a frappé un poste de gardes-côtes du Hamas au Nord de la ville de Gaza en réponse aux tirs de roquettes en territoire israélien la veille. Les médias palestiniens ont indiqué que la cible était un poste de garde-côtes et que les victimes occupaient à ce moment des fonctions "militaires" sans rapport à la police navale. Dans la frappe, Mohammed Zaher al-Kilani, policier naval, a été tué, et quatre autres individus ont été blessés (Agence de presse Wafa, 14 novembre 2011).[1]

4. Pendant l'Opération Plomb Durci, le phénomène a été révélé dans toute son ampleur. L'une des erreurs du rapport Goldstone a été de mépriser la double identité des activistes de la police du Hamas et des membres de ses autres services de sécurité morts dans les frappes de Tsahal. Le rapport a affirmé que les services de police et les autres forces de sécurité du Hamas (à l'exception de l'appareil de sécurité nationale) étaient de nature civile, ignorant le fait que des activistes tués appartenaient aussi à la branche armée du Hamas. Ainsi, le rapport fait valoir que les 248 policiers tués au  cours de l'Opération Plomb Durci devraient être considérés comme des civils,[2] ce, dans le cadre de l'hypothèse (revue plus tard par le Juge Goldstone) qu'Israël avait délibérément attaqué la population civile de la bande de Gaza et avait ainsi commis des "crimes de guerre" contre les civils de Gaza.[3]

[1] A ce sujet, voir notre article du 17 novembre 2011 intitulé "Le caractère ambigu des membres des forces de sécurité palestiniennes : La récente frappe de l'armée de l'air israélienne sur un poste des gardes-côtes du Hamas illustre le caractère ambigu des membres des forces de sécurité palestiniennes, dont beaucoup servent également dans la branche militaro-terroriste du Hamas. La police navale a été impliquée dans des activités militaires anti-Tsahal sans rapport à ses fonctions policières", à l'adresse http://www.terrorism-info.org.il/fr/article/17821

[2] A ce sujet, voir notre article du 10 mars 2010 intitulé "Hamas et caractère de la menace terroriste de la bande de Gaza. Conclusions du Rapport Goldstone face aux constatations factuelles", à l'adresse http://www.terrorism-info.org.il/fr/article/19298

[3] Le 2 avril2011, le Juge Goldstone a écrit un article pour le Washington Post soulignant le "manque d'information" au moment où il a rédigé le rapport(http://www.washingtonpost.com/opinions/reconsidering-the-goldstone-report-on-israel-and-warcrimes/2011/04/01/AFg111JC_story.html)