Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (14-20 février 2018)

Emeutes dans le village de Beita, au Sud de Naplouse (Wafa, 16 février 2018)

Emeutes dans le village de Beita, au Sud de Naplouse (Wafa, 16 février 2018)

Protestation des organisations islamiques et nationalistes dans le centre de la ville de Gaza. Le haut responsable du JIP Khaled al-Batash prononce un discours (Site Internet de la Résistance populaire dirigée par Zakaria Dughmush, 16 février 2018)

Protestation des organisations islamiques et nationalistes dans le centre de la ville de Gaza. Le haut responsable du JIP Khaled al-Batash prononce un discours (Site Internet de la Résistance populaire dirigée par Zakaria Dughmush, 16 février 2018)

Annonce de la branche armée du Hamas sur des tirs anti-aériens sur des avions israéliens (Compte Twitter Paldf, 18 février 2018, site Internet Izz al-Din al-Qassam, 17 février 2018)

Annonce de la branche armée du Hamas sur des tirs anti-aériens sur des avions israéliens (Compte Twitter Paldf, 18 février 2018, site Internet Izz al-Din al-Qassam, 17 février 2018)

Restes d'une roquette tirée de la bande de Gaza qui s'est abattue dans une zone inhabitée du Néguev occidental (Police israélienne, 18 février 2018)

Restes d'une roquette tirée de la bande de Gaza qui s'est abattue dans une zone inhabitée du Néguev occidental (Police israélienne, 18 février 2018)

Caricature du Hamas imposant la crise de l'électricité dans la bande de Gaza à Rami Hamdallah, le Premier ministre du gouvernement de consensus national palestinien (alresala.net, 19 février 2018)

Caricature du Hamas imposant la crise de l'électricité dans la bande de Gaza à Rami Hamdallah, le Premier ministre du gouvernement de consensus national palestinien (alresala.net, 19 février 2018)

Muhammad al-Amadi expulsé de l'hôpital Shifaa après la conférence de presse (al-Youm al-Sabaa, 19 février 2018)

Muhammad al-Amadi expulsé de l'hôpital Shifaa après la conférence de presse (al-Youm al-Sabaa, 19 février 2018)

Mahmoud Abbas rencontre le ministre des affaires étrangères koweïtien à New York avant son discours au Conseil de sécurité des Nations Unies (Compte Twitter du ministère des affaires étrangères du Koweït, 20 février 2018)

Mahmoud Abbas rencontre le ministre des affaires étrangères koweïtien à New York avant son discours au Conseil de sécurité des Nations Unies (Compte Twitter du ministère des affaires étrangères du Koweït, 20 février 2018)

  • La semaine a été marquée par une attaque dans la bande de Gaza, la plus grave depuis la fin de l’Opération Barrière Protectrice. Des soldats de Tsahal se sont approchés de la barrière de sécurité pour retirer un drapeau accroché pendant une émeute. Un engin piégé attaché au drapeau a explosé, blessant quatre soldats, dont deux grièvement. C’est la première fois qu’une “manifestation populaire” près de la clôture est utilisée pour une attaque terroriste. Les Comités de résistance populaire, une organisation terroriste de la bande de Gaza affiliée au Hamas dans le passé, a revendiqué la responsabilité de l’attaque.
  • En réponse, des chars de Tsahal ont tiré sur un poste d’observation du Jihad Islamique Palestinien (JIP) et des appareils de l’armée de l’air israélienne ont attaqué 18 cibles terroristes. Le porte-parole de Tsahal a déclaré que parmi les cibles se trouvait un tunnel dont le tracé courait en direction d’Israël. Au cours de l’attaque et le lendemain, deux roquettes ont été tirées en territoire israélien. L’un des engins a touché une maison dans une localité du Néguev occidental. Aucune victime n’a été signalée.
  • L’incident est un nouvel exemple de l’érosion du calme relatif entre le Hamas et Israël depuis la fin de l’Opération Barrière Protectrice. Bien que le Hamas poursuit sa politique de retenue, apparemment, la détérioration de l’économie dans la bande de Gaza et les difficultés stratégiques l’ont affaibli. Selon nous, cette situation augmente le risque de détérioration de la situation entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.
Manifestations, heurts et troubles de l’ordre
  • Au cours de la semaine, les manifestations et émeutes ont continué en Judée- Samarie, à Jérusalem et dans la bande de Gaza. La plupart des manifestants protestaient contre la décision de Trump de déplacer l’ambassade américaine à Jérusalem. Certains d’entre eux ont affronté les forces de sécurité israéliennes. Le ministère palestinien de la Santé et le Croissant Rouge ont signalé qu’un certain nombre de Palestiniens ont été blessés (Wafa, 16 février 2018). Des responsables de l’Autorité Palestinienne (AP) et de la bande de Gaza continuent d’appeler à des rassemblements et à des manifestations et à l’escalade de la “résistance populaire.” Des appels ont également été lancés pour inciter les écoliers à participer aux évènements (Wafa, 17 février 2018). Des appels à poursuivre les manifestations ont été lancés, mettant l’accent sur le vendredi 23 février 2018.
  • Dans la bande de Gaza, des manifestations ont eu lieu pour protester contre les États-Unis et à l’appui de l’intifada de “Jérusalem” en parallèle à des manifestations pour protester contre la situation humanitaire.
  • En attendant, les Palestiniens ont continué à lancer des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de sécurité israéliennes et des cibles civiles. Les forces de sécurité israéliennes ont effectué des activités antiterroristes en Judée-Samarie, arrêtant des Palestiniens soupçonnés d’activité terroriste et saisissant des armes.
    • Le 19 février 2018 – Un cocktail Molotov a été lancé sur des voitures sur la route du Gush Etzion près d’al-Khader. Aucun blessé ni dommage n’a été signalé (Page Facebook Red Alert, 19 février 2018).
    • Le 18 février 2018 – Des gardes-frontières stationnés à l’entrée du tribunal militaire de Samarie (cible fréquente d’attaques terroristes) ont identifié un Palestinien suspect. Ce dernier a désigné un sac caché à proximité, qui contenait un fusil de type Carlo. Le suspect, 19 ans, de Naplouse, a été arrêté pour être interrogé (Page Facebook Red Alert, 18 février 2018).
    • Le 18 février 2018 – Une Palestinienne s’est rendue à un point de contrôle au Tribunal d’instance de Jérusalem. Elle semblait suspecte et les agents de sécurité l’ont arrêtée pour l’examiner. Elle a été trouvée en possession d’un couteau, et a été transférée pour être interrogée (Page Facebook Red Alert, 18 février 2018).
    • Le 15 février 2018 – Au cours d’une activité des forces de sécurité israéliennes, un véhicule a été arrêté pour inspection. Une fouille du véhicule a révélé un fusil de type “Carlo”. Deux Palestiniens de Duma ont été détenus pour être interrogés (Page Facebook Red Alert, 15 février 2018).
Principaux attentats de l’année écoulée [1]

Principaux attentats de l'année écoulée

Démantèlement d’une cellule du JIP dans la région de Bethléem
  • Au cours des dernières semaines, les forces de sécurité israéliennes ont démantelé une cellule terroriste du JIP qui opérait dans la région de Bethléem. Les membres de l’équipe envisageaient de mener des fusillades visant des civils israéliens et des membres des forces de sécurité israéliennes dans la région du Gush Etzion. Six Palestiniens ont été détenus. Leurs dirigeants sont deux membres du JIP. L’un d’entre eux avait été placé en détention administrative pour la planification d’une attaque terroriste et l’autre avait été emprisonné deux fois pour activité terroriste.
  • La cellule cherchait à acquérir des explosifs et s’était adressée à des responsables terroristes dans la bande de Gaza pour trouver du financement. Ne pouvant pas acquérir du matériel pour la fabrication d’un engin réel, les membres ont décidé de fabriquer un faux engin piégé pour recevoir des fonds et de la reconnaissance pour leurs activités. Selon l’enquête, leur motif était d’être détenus et faits prisonniers afin de recevoir une allocation du JIP. Ils avaient également prévu de tuer le ministre israélien de la Défense en plaçant un engin piégé sur une route qu’il utilise habituellement, mais ils ont été dissuadés par l’important dispositif de sécurité autour de lui (Services de sécurité générale, 20 février 2018).
24 heures d’affrontements à la frontière entre la bande de Gaza et Israël
  •   Le 17 février 2018, une force de Tsahal opérant près de la barrière de sécurité dans le Sud de la bande de Gaza s’est approchée afin de retirer un drapeau accroché par les Palestiniens lors d’une manifestation. A leur approche, un puissant engin attaché au drapeau a été déclenché par télécommande. Quatre soldats ont été blessés, dont deux grièvement.
Emeutes près de la barrière de sécurité dans l'Est de Gaza (Compte Twitter Qudsn, 16 février 2018)   Emeutes près de la barrière de sécurité dans l'Est de Gaza (Compte Twitter Qudsn, 16 février 2018)
Emeutes près de la barrière de sécurité dans l’Est de Gaza
(Compte Twitter Qudsn, 16 février 2018)
  • Tsahal a répondu immédiatement avec des tirs de chars sur un poste d’observation du JIP. Plus tard, des avions de l’air israélienne a attaqué 18 cibles terroristes. Le porte-parole de Tsahal a déclaré que “des objectifs uniques” ont été attaqués appartenant au Hamas, qu’Israël considère comme responsable de toutes les incidents dans la bande de Gaza. Parmi les cibles figurait un tunnel dans le quartier de Zeitun, creusé dans la ville de Gaza en direction d’Israël. Un camp militaire dans le centre de la bande de Gaza utilisé pour les systèmes militaires du Hamas a été visé, ainsi que des sites de fabrication d’armes et une installation militaire près de Khan Yunis. La branche armée du Hamas a indiqué, à titre exceptionnel, que ses membres avaient tiré des missiles antiaériens sur des avions israéliens. Elle a publié une déclaration disant que des armes antiaériennes de sa branche armée avaient été tirées sur des “avions sionistes qui ont attaqué la bande de Gaza (Site Internet Izz al-Din al-Qassam, 17 février 2018).

Les cibles des attaques aériennes israéliennes dans le Nord et le Centre de la bande de Gaza (Page Facebook du porte-parole de Tsahal, 17 décembre 2018)
Les cibles des attaques aériennes israéliennes dans le Nord et le Centre de la bande de Gaza (Page Facebook du porte-parole de Tsahal, 17 décembre 2018)

Poste d'observation près de la frontière israélienne, à l'Est de Khan Yunis (Compte Twitter Paldf, 18 février 2018)   Tunnel terroriste du Hamas dans le quartier de Zeitun, dans la ville de Gaza, attaqué par Tsahal (Compte Twitter Paldf, 18 février 2018).
Droite: Tunnel terroriste du Hamas dans le quartier de Zeitun, dans la ville de Gaza, attaqué par Tsahal (Compte Twitter Paldf, 18 février 2018). Gauche : Poste d’observation près de la frontière israélienne, à l’Est de Khan Yunis (Compte Twitter Paldf, 18 février 2018)
  • Les Comités de résistance populaire ont revendiqué la responsabilité de l’explosion de l’engin à l’Est de Khan Yunis. [2]Selon l’annonce, il s’agit d’une réponse à l’entrée de “l’ennemi” dans la bande de Gaza et un message visant à témoigner de l’état de préparation de l’organisation pour défendre le peuple palestinien (Compte Twitter de la chaîne Filastin al-Yawm, 17 février 2018). Interviewé par téléphone, Muhammad al-Barem (Abu Mujahed), porte-parole du Comités de résistance populaire, a qualifié l’opération “d’activité héroïque” qui est une “réponse naturelle aux crimes d’Israël.” Il a affirmé qu’il avait considérablement gêné Israël parce qu’il avait été imprévu (Filastin al-Yawm, 17 février 2018). A une autre occasion, il a dit que la “résistance palestinienne” avait promis de couper la main attaquant les manifestants à la frontière de la bande de Gaza, et avait tenu sa promesse (Site Internet des Comités de résistance populaire, 17 février 2018).

Annonce des Comités de résistance populaire signalant l'attentat perpétré contre des soldats de Tsahal (Page Facebook Sawt al-Muqawama, 17 février 2018)
Annonce des Comités de résistance populaire signalant l’attentat perpétré contre des soldats de Tsahal (Page Facebook Sawt al-Muqawama, 17 février 2018)

  • Il s’agit de l’attaque la plus grave dans la bande de Gaza depuis la fin de l’Opération Bordure Protectrice (Juillet-Août 2014) et de la première fois que les manifestations populaires près de la barrière de sécurité sont exploitées pour une attaque terroriste. En réponse, le Hamas a publié plusieurs déclarations blâmant Israël et soulignant le droit à la “résistance” pour défendre les habitants de la bande de Gaza.
  • Ci-après les principales réactions :
    • Le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a blâmé Israël pour l’escalade dans la bande de Gaza, disant que c’était le rôle de la “résistance” de défendre le peuple palestinien et de répondre à chaque acte d’agression israélienne. Il a également affirmé qu’ils ne permettraient pas à Israël de “leur imposer de nouveaux affrontements” (al-Manar, 18 février 2018).
    • Mahmoud al-Zahar, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que, malgré l’escalade de la tension, Israël ne veut pas d’une confrontation avec la “résistance” palestinienne dans la bande de Gaza, surtout après la tension au Nord d’Israël. Il a affirmé qu’il y avait des mesures pour éviter l’escalade et une autre guerre. Cependant, la “résistance” est entièrement préparée à la confrontation et à résister à toute escalade (alresala.net, 18 février 2018).
    • Le 18 février 2018, les médias palestiniens ont signalé la mort de deux Palestiniens tués par des tirs de chars de Tsahal à l’Est de Rafah, après qu’un groupe de jeunes Palestiniens a tenté d’approcher la barrière de sécurité afin de s’infiltrer en Israël. Les deux sont Salem Muhammad Sabah Abu Ghaith, 17 ans, et Ayman Abdallah Abu Sheikha, 17 ans, d’al-Salam près de Rafah. (Al-Qods et Shehab, 18 février 2018). Pendant les funérailles, les corps étaient couverts du drapeau du Hamas.
Tirs de roquettes
  • Sur fond des tensions qui sévissent dans la bande de Gaza, deux roquettes ont été identifiées en territoire Israélien. Plusieurs obus de mortier ont également été tirés.
  • Le 17 février 2018, une roquette s’est abattue en territoire israélien. L’engin a touché une maison dans l’une des localités du Néguev occidental et n’a pas explosé. Aucune victime n’a été signalée. Le toit de la maison a été endommagé.
  • Le 18 février 2018, une roquette a été tirée depuis la bande de Gaza vers le territoire israélien. L’engin s’est abattu dans une zone inhabitée du Néguev occidental. Aucun blessé ni dommage n’a été signalé. En réponse, des appareils de l’armée de l’air israélienne ont attaqué “une infrastructure souterraine” dans le Sud de la bande de Gaza. Selon le ministre de la Défense, Avigdor Lieberman, un tunnel “terroriste” dans la région de Kerem Shalom a été détruit (Ynet, 19 février 2018).
Réparation mensuelle des tirs de roquettes

Réparation mensuelle des tirs de roquettes

Six des roquettes tirées en Février ont été tirées depuis la Péninsule du Sinaï sur Eilat, apparemment par des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique.

Au mois d’Avril, une roquette a été tirée de la Péninsule du Sinaï et s’est abattue en territoire israélien. L’engin a été tiré par des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique.

Au mois d’Octobre 2017, deux roquettes ont été tirées du Nord de la Péninsule du Sinaï par la branche de l’Etat islamique dans le Sinaï. Les engins se sont abattus dans le secteur du Conseil régional d’Eshkol.

Répartition annuelle des tirs de roquettes

Répartition annuelle des tirs de roquettes

La situation humanitaire dans la bande de Gaza
  • La situation humanitaire dans la bande de Gaza continue d’être critique. Tout au long de la bande de Gaza, il y a eu des grèves et manifestations de protestation. Le Hamas a publié une déclaration niant la responsabilité de la situation humanitaire. Selon le Hamas, ces affirmations donnent à Israël le feu vert pour poursuivre son “comportement agressif” contre le peuple palestinien. Le Hamas a affirmé que les Etats-Unis étaient responsables des dommages causés au peuple palestinien. Selon le Hamas, l’administration américaine protège Israël et lui donne la défense diplomatique dans les institutions internationales en utilisant son droit de veto (Site Internet du Hamas, 18 février 2018).
  • Dans les discussions informelles au Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation humanitaire difficile dans la bande de Gaza, Riyad Mansour, représentant de l’Autorité Palestinienne à l’ONU, a appelé les membres du Conseil à se rendre dans la bande de Gaza et d’autres “territoires occupés” à la première occasion afin de voir de près les souffrances des habitants. Il a également demandé au Conseil de sécurité d’assumer la responsabilité et de lever le “siège” de la bande de Gaza (Ma’an, 15 février 2018).
La situation aux terminaux
  • Au cours de la semaine écoulée, le terminal de Rafah a été fermé au passage des personnes. Le 19 février 2018, l’Égypte, apparemment après l’intervention d’Ismaïl Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas, a accepté d’ouvrir le passage dans un sens afin de permettre aux Palestiniens bloqués à l’aéroport du Caire depuis deux semaines d’entrer dans la bande de Gaza (alresala.net et Filastin al-Yawm, 19 février 2018).
  • Les institutions du secteur privé ont cessé de coordonner l’entrée de marchandises dans la bande de Gaza par le terminal de Kerem Shalom pour protester contre la détérioration de l’économie de la bande de Gaza. Le 14 février 2018, un convoi de camions a été organisé à partir de la ville de Gaza à la partie palestinienne du terminal d’Erez pour protester contre la situation. Le président de l’office du commerce et de l’industrie dans la bande de Gaza, a lancé un appel à Israël avec une série de revendications afin de faciliter le passage des marchandises et des hommes d’affaires palestiniens (Khaber, 14 février 2018).
 Convoi de camions et conférence de presse du secteur privé du côté palestinien du terminal d'Erez (Page Facebook de l'office du commerce et de l'industrie dans la bande de Gaza, 14 février 2018)   Convoi de camions et conférence de presse du secteur privé du côté palestinien du terminal d'Erez (Page Facebook de l'office du commerce et de l'industrie dans la bande de Gaza, 14 février 2018)
Convoi de camions et conférence de presse du secteur privé du côté palestinien du terminal d’Erez (Page Facebook de l’office du commerce et de l’industrie dans la bande de Gaza, 14 février 2018)
L’alimentation en électricité
  • Selon les Égyptiens, la situation sécuritaire dans la péninsule du Sinaï ne permet pas de livraisons régulières de carburant à la bande de Gaza. Par conséquent, Mohammed Thabet, porte-parole de la compagnie d’électricité dans la bande de Gaza, a annoncé la fermeture complète de la centrale et la réduction de la fourniture d’électricité, déjà faible. Le 18 février 2018, la centrale a repris ses activités grâce à un renouvellement des livraisons de combustibles égyptiens via Rafah (Filastin al-Yawm, 16 février 2018). Il a ensuite annoncé que l’électricité sera fournie dans des cycles de 4 heures avec et 12 heures sans (Dunia al-Watan, 17 février 2018).
  • Musheir al-Masri, porte-parole du Hamas au Conseil législatif palestinien, a déclaré que la cessation de l’exploitation de la centrale a provoqué une crise grave. Il a accusé le gouvernement de consensus national de ne pas endosser la responsabilité de la fourniture de carburant à la bande de Gaza, disant que le gouvernement cherche à punir le peuple palestinien et à se venger de la bande de Gaza (al-Quds, 16 février 2018).
La situation sanitaire dans la bande de Gaza
  •  D’autres hôpitaux et centres médicaux ont annoncé leur fermeture. En outre, la grève des responsables de l’entretien des hôpitaux continue et le ministère de la Santé a annoncé le report de centaines d’opérations (Agence de presse al-Rai, établie par l’administration de facto du Hamas, 18 février 2018). Ashraf al-Qidra, porte-parole du ministère de la Santé dans la bande de Gaza, a déclaré que les services médicaux dans la bande de Gaza étaient sur le point de s’effondrer et a prévenu qu’il y aurait des conséquences graves pour les patients à la suite de l’arrêt de la centrale électrique (14 février 2018).

Responsables de l'entretien des hôpitaux manifestent devant le bâtiment du ministère de la Santé dans la ville de Gaza pour exiger le paiement de leurs salaires (Palinfo, 18 février 2018)   Responsables de l'entretien des hôpitaux manifestent devant le bâtiment du ministère de la Santé dans la ville de Gaza pour exiger le paiement de leurs salaires (Palinfo, 18 février 2018)
Responsables de l’entretien des hôpitaux manifestent devant le bâtiment du ministère de la Santé dans la ville de Gaza pour exiger le paiement de leurs salaires (Palinfo, 18 février 2018)
  • D’autre part, Oussama al-Najar, membre du Conseil révolutionnaire du Fatah et porte-parole du ministère de la Santé à Ramallah, a déclaré que les crises médicales dans la bande de Gaza ont été “fabriquées” et sont loin de la réalité. Il a ajouté qu’à compter du 14 février 2018, le ministère de la Santé ne transférerait plus de fonds à l’assainissement des entreprises. Il a également affirmé qu’il avait été convenu que le ministère de la Santé dans la bande de Gaza transfère un million de shekels (environ 286 000 $) au gouvernement de consensus national et que l’argent n’avait pas encore été transféré (al-Ra’i, 14 février 2018).
  • Le 19 février 2018, l’aide d’urgence décrétée par l’émir du Qatar, Tamim bin Hamed, est entrée dans la bande de Gaza le 8 février 2018. Muhammad al-Amadi, le président du comité qatari pour la reconstruction de la bande de Gaza, est arrivé dans la bande de Gaza avec l’aide (al-Ra’i, 19 février 2018). Il a organisé une conférence de presse près de l’hôpital Shifaa, où il a déclaré que l’aide d’urgence de l’émir du Qatar était d’une valeur d’environ 9 millions de dollars et incluait de l’équipement médical, du carburant, des fonds pour reconstruire les bâtiments, et du soutien aux élèves nécessiteux. A la fin de la conférence de presse, les responsables de l’entretien de l’hôpital Shifaa ont manifesté. Ils ont arraché des drapeaux du Qatar et des photos de l’émir, et ont tenté d’attaquer al-Amadi, qui a été forcé de monter dans une voiture et de s’enfuir (Ma’an, 19 février 2018).
Réactions au projet de loi américaine d’imposer des sanctions au Hamas
  • Le comité des Affaires étrangères du Congrès américain a proposé une loi contre les “boucliers humains du Hamas”, qui sanctionne le Hamas pour l’utilisation de civils comme boucliers humains, une violation flagrante des droits de l’homme internationalement reconnus. Le projet de loi demande également au Président d’inviter la mission américaine auprès de l’ONU à proposer une résolution qui imposerait des sanctions au Hamas (Site Internet de la commission des affaires étrangères du Congrès).
  • Les responsables du Hamas ont critiqué le projet de loi, affirmant que c’était la continuation de la politique américaine de parti pris à l’égard d’Israël.
  • Le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a précisé que la décision montre la position des États-Unis aux côtés d’Israël et nuit clairement à la population palestinienne et à ses droits. Il a ajouté qu’elle fait partie d’un plan américain pour détruire la cause palestinienne et violer les droits du peuple palestinien, et est une continuation des décisions américaines concernant Jérusalem et l’UNRWA (Site Internet du Hamas, 15 février 2018).
  • Musheir al-Masri, porte-parole de la faction du Hamas du Conseil législatif palestinien, a déclaré que les États-Unis avaient prouvé encore une fois leur parti pris à l’égard d’Israël, leur nuisance au peuple palestinien, et leur soutien à l’idée de “l’occupation israélienne”. Il a également dit que l’objectif de la politique américaine est de porter atteinte aux intérêts des Palestiniens, et que les activités sont destinées à couvrir les actions d’Israël contre le peuple palestinien (al-Jazeera, 15 février 2018).
  • Le haut responsable du Hamas Ismaïl Radwan a dénoncé les États-Unis pour leur soutien à Israël, pour les crimes commis contre le peuple palestinien et pour “l’occupation”. Il a dit que le projet de loi n’arrêterait pas le programme “résistance”, mais le renforcerait. Il a appelé les Palestiniens à marquer les journées de rage et à lancer une autre intifada (Chaîne al-Aqsa, 15 février 2018).
Visite de Salah al-Arouri en Iran
  • Le 15 février 2018, le ministère iranien de l’Intérieur a organisé une cérémonie pour marquer le dixième anniversaire de l’assassinat d’Imad Mughnieh, le haut responsable du Hezbollah. L’un des participants à la cérémonie était Qassem Soleimani, commandant de la force Qods des Gardiens de la révolution iranienne. Etaient également présents Ahmed Jibril, secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine – Commandement général ; Saleh al-Arouri, vice-président du bureau politique du Hamas, Oussama Hamdan du Hamas, Ziyad Nakhaleh, le secrétaire général adjoint du JIP (Al-akhbar, Liban, 16 février2018 ; Agence de presse Mehr, 15 février 2018).
 Ziyad Nakhaleh et Qassem Soleimani (Agence de presse Mehr, 15 février 2018)   Saleh al-Arouri (à gauche) aux côtés d'Ali-Akbar Velayati, conseiller du Guide suprême iranien des affaires internationales (Chaîne libanaise OTV sur Youtube, 15 février 2018).
Droite : Saleh al-Arouri (à gauche) aux côtés d’Ali-Akbar Velayati, conseiller du Guide suprême iranien des affaires internationales (Chaîne libanaise OTV sur Youtube, 15 février 2018). Gauche : Ziyad Nakhaleh et Qassem Soleimani (Agence de presse Mehr, 15 février 2018)
Discours de Mahmoud Abbas
  • Le 19 février 2018, Mahmoud Abbas est arrivé à New York. Le 20 février 2018, il devait prendre la parole devant le Conseil de sécurité des Nations Unies. Nabil Abu Rudeina, porte-parole de Mahmoud Abbas, a déclaré que son discours serait axé sur les questions de Jérusalem, les lieux saints et les valeurs nationales du peuple palestinien (Wafa, 17 février 2018). Riyad Mansour, représentant de l’Autorité Palestinienne à l’ONU, a déclaré que l’objectif de l’intervention était de créer la possibilité d’un nouveau promoteur international pour le processus politique (quds.net, 15 février 2018).
  •  Avant son discours, Mahmoud Abbas a rencontré le cheikh Sabah Khaled al-Sabah, ministre des Affaires étrangères du Koweït. Mahmoud Abbas a remercié l’appui du Koweït aux Palestiniens (Compte Twitter du ministère des Affaires étrangères du Koweït, 20 février 2018). Le ministre des Affaires étrangères koweïtien est l’actuel président du Conseil de sécurité.

Mahmoud Abbas rencontre le ministre des affaires étrangères koweïtien à New York avant son discours au Conseil de sécurité des Nations Unies (Compte Twitter du ministère des affaires étrangères du Koweït, 20 février 2018)
Mahmoud Abbas rencontre le ministre des affaires étrangères koweïtien à New York avant son discours au Conseil de sécurité des Nations Unies (Compte Twitter du ministère des affaires étrangères du Koweït, 20 février 2018)

Activité internationale de l’AP
  • Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré qu’après son discours, Mahmoud Abbas rencontrera le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres (Site Internet de l’ONU, 17 février 2018). Riyad Mansour, représentant de l’Autorité Palestinienne à l’ONU, a dit qu’immédiatement après le discours, des mesures diplomatiques seraient entreprises pour l’Autorité Palestinienne pour atteindre la pleine adhésion de l’ONU (al-Quds, 19 février 2018).
  • Ibrahim Kharish, représentant de l’AP aux Nations Unies à Genève, a déclaré que l’Autorité Palestinienne prend des mesures pour rejoindre les organisations et institutions internationales, dont l’Organisation mondiale de la Santé, l’Organisation internationale du Travail, l’Organisation des médias dans le monde, l’Union postale universelle, et l’Organisation mondiale du commerce (Dunia al-Watan, 19 février 2018).
Réactions palestiniennes à l’imposition de la loi israélienne sur les établissements universitaires de Judée-Samarie
  • Le 12 février 2018, le Parlement israélien a voté par 56 voix pour et 35 contre l’application de la loi israélienne sur les institutions académiques en Judée-Samarie. L’Autorité Palestinienne a exprimé son opposition à la décision, qualifiée de mesure d’annexion. Durant la réunion hebdomadaire du gouvernement dirigé par Rami Hamdallah, le gouvernement a précisé que les mesures d’Israël prouvent sa détermination à annihiler tous les accords entre les partis et son manque de volonté de parvenir à la paix (Wafa, 13 février 2018).
Un responsable du Fatah effectue une visite de condoléance à la famille d’un terroriste
  • Jamal Muheisen, membre du Comité central du Fatah et représentant de la mobilisation et l’organisation du mouvement, a effectué une visite de condoléance à la famille de Nimr al-Jaml (Page Facebook officielle du Fatah, 17 février 2018). Le 26 septembre 2017, Nimr al-Jaml a procédé à une fusillade à l’entrée de Har Adar, près de Jérusalem, tuant deux gardes de sécurité israéliens et un garde-frontière. Son corps a été transféré à la famille le 16 février 2018, et il a été enterré à Beit Surik.

Visite de Jamal Muheisen à la famille du terroriste (Page Facebook officielle du Fatah, 17 février 2018)
Visite de Jamal Muheisen à la famille du terroriste (Page Facebook officielle du Fatah, 17 février 2018)

  • Les visites de responsables du Fatah et de l’Autorité Palestinienne aux familles des terroristes est un phénomène récurrent, et témoignent de leur soutien à la “résistance populaire” (le terrorisme populaire), même si ces attaques se terminent par la mort d’Israéliens (contrairement aux propos d’Abbas au sujet d’une “résistance populaire pacifique”).

[1] Les principales attaques consistent en des fusillades, des attaques à l'arme blanche, à la voiture bélier et la pose d'engins piégés et ne comprennent pas les tirs de pierres et de cocktails Molotov.
[2] Les Comités de résistance populaire ont été établis dans la bande de Gaza en 2001, au cours de la deuxième intifada. Ils ont été créés par Jamal Abou Samhadana (qui a été tué par l'armée israélienne le 8 juin 2006). L'organisation opérait sous l'égide du Hamas, et dans le passé était un sous-traitant pour des attaques terroristes du Hamas. Son attaque la plus importante a été réalisée près d'Eilat le 18 août 2011, où 8 Israéliens ont été tués. Après l'attaque, à laquelle les Comités de résistance populaire nié toute implication, des avions de Tsahal a attaqué une structure dans la bande de Gaza où se trouvaient des membres de l'organisation, tuant tué Kamal Nirab, le chef de la branche armée. En réponse, l'organisation a tiré des dizaines de roquettes en territoire israélien. L'affiliation des Comités de résistance populaire avec le Hamas n'est pas claire.