Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (14-20 mars 2018)

Le véhicule utilisé par les Palestiniens dans l'attaque dans le Nord de la Samarie (Compte Twitter Palinfo, 16 mars 2018)

Le véhicule utilisé par les Palestiniens dans l'attaque dans le Nord de la Samarie (Compte Twitter Palinfo, 16 mars 2018)

Incendie du drapeau israélien durant des affrontements en Judée-Samarie (Compte Twitter Palinfo, 17 mars 2018).

Incendie du drapeau israélien durant des affrontements en Judée-Samarie (Compte Twitter Palinfo, 17 mars 2018).

Le véhicule consulaire utilisé par Roman Franck pour transférer les armes (Services de sécurité générale, 19 mars 2018)

Le véhicule consulaire utilisé par Roman Franck pour transférer les armes (Services de sécurité générale, 19 mars 2018)

Résultat de l'attaque de Tsahal dans l'Est de la bande de Gaza (Compte Twitter Shehab, 18 mars 2018)

Résultat de l'attaque de Tsahal dans l'Est de la bande de Gaza (Compte Twitter Shehab, 18 mars 2018)

Gros plan de la pancarte accrochée à la conférence de presse, qui indique que la

Gros plan de la pancarte accrochée à la conférence de presse, qui indique que la "grande marche du retour" commencera le 30 mars 2018 (Compte Twitter Palinfo, 17 mars 2018).

Le Premier ministre Rami Hamdallah arrive à la conférence ministérielle de l'UNRWA à Rome (Page Facebook de Rami Hamdallah, 15 mars 2018)

Le Premier ministre Rami Hamdallah arrive à la conférence ministérielle de l'UNRWA à Rome (Page Facebook de Rami Hamdallah, 15 mars 2018)

  • Au cours de la semaine écoulée, deux attentats terroristes mortels ont été perpétrés, provoquant la mort d’un civil et de deux soldats de Tsahal : une attaque à la voiture bélier a été menée dans le Nord de la Samarie contre un groupe de soldats sur le bord de la route près d’un poste de garde. Une attaque à l’arme blanche a été effectuée dans la vieille ville de Jérusalem visant un piéton rue Hagai.
  • Dans le Nord de la bande de Gaza, plusieurs engins explosifs improvisés ont explosé près de la barrière de sécurité, visant les forces de Tsahal qui patrouillent dans la région. Aucune victime n’a été signalée. Au cours des dernières semaines, il y a eu une augmentation du nombre d’engins explosifs improvisés près de la barrière, avec notamment une explosion qui a provoqué les blessures de quatre soldats de Tsahal (17 février 2018). Selon nous, il s’agit d’une nouvelle expression de la motivation décroissante du Hamas à préserver la sécurité le long de la frontière avec Israël. En réponse, l’aviation israélienne a attaqué un tunnel dans le Centre de la bande de Gaza et détruit un tunnel que le Hamas tentait de rétablir. Le tunnel traversait la frontière et avait été creusé pendant l’Opération Bordure Protectrice.
  • Les préparatifs se poursuivent pour la “grande marche du retour”. Apparemment, les organisateurs planifient un événement continu. Il débutera le 30 mars 2018 (Jour de la Terre) avec l’érection de tentes le long de la frontière et se terminera le 15 mai 2018 (Jour de la Nakba) avec une marche de masse vers la barrière de sécurité, avec une tentative possible de pénétrer en territoire israélien. Les organisateurs ont déclaré à plusieurs reprises que les événements seront non-violents, mais prennent compte du fait qu’une tentative de franchissement de la frontière peut mener à des affrontements avec les forces de Tsahal. La “grande marche du retour” est perçue comme un événement important dans la bataille pour les cœurs et les esprits et mettra en évidence le soi-disant “droit au retour”. Les organisateurs tentent de recruter les médias internationaux pour couvrir les événements.
  • Mahmoud Abbas a prononcé un discours brutal et belliqueux lors de la séance d’ouverture du comité exécutif de l’OLP dans lequel il a accusé le Hamas de la tentative d’assassinat de Rami Hamdallah et de Majed Faraj et a vilipendé l’ambassadeur américain en Israël, l’appelant “fils de chien” [malédiction arabe] .Il a également affirmé qu’il avait décidé de prendre des mesures nationales, économiques et juridiques contre la bande de Gaza, mais n’a pas élaboré. En réponse au discours, le Hamas a lancé une campagne contre Mahmoud Abbas, le représentant comme divisant la Cisjordanie de la bande de Gaza et affamant les deux millions de Palestiniens de la bande de Gaza.
Attaque à la voiture bélier au Nord-Ouest de la Samarie
  • Le 16 mars 2018, un Palestinien a mené une attaque à la voiture près de la localité de Mevo Dotan (Nord-Ouest de la Samarie). Deux soldats de Tsahal ont été tués et deux autres ont été gravement blessés. Le terroriste a percuté un groupe de soldats se tenant près d’un poste de garde près de la localité de Mevo Dotan, tuant deux d’entre eux. Il a continué à rouler et en a percuté deux autres. Les soldats étaient déployés pour renforcer la sécurité sur la route en raison du nombre croissant de tirs de pierres et de cocktails Molotov dans la région. Le temps entre les deux attaques était trop court pour que les soldats répondent. Le terroriste a été visé par des tirs et évacué à l’hôpital (Médias israéliens, 16 mars 2018).
  •   Le terroriste palestinien était Alaa’ Rateb Qabha, 25 ans, du village de Barta’a[1]. Il avait été emprisonné en Israël pendant un an et demi pour avoir lancé des pierres et des cocktails Molotov, et a été libéré en Avril 2017 (Ma’an, 16 mars 2018). Initialement, il a prétendu que c’était un accident, mais a admis plus tard qu’il avait eu l’intention de tuer les soldats. On ignore s’il est membre d’une organisation terroriste établie. Les forces de Tsahal opérant à Barta’a, le village où il vivait, ont saisi des armes et arrêté plusieurs suspects.
Caricature publiée après l'attaque dans le Nord de la Samarie: #attack_Jenin (Compte Twitter Palinfo, 17 mars 2018)   Portrait du Palestinien qui a perpétré l'attentat à la voiture qui le représente en tant que héros.
Droite : Portrait du Palestinien qui a perpétré l’attentat à la voiture qui le représente en tant que héros. Gauche : Caricature publiée après l’attaque dans le Nord de la Samarie: #attack_Jenin (Compte Twitter Palinfo, 17 mars 2018)
  • Le Hamas et le Jihad Islamique Palestinien (JIP) ont salué l’attaque. Le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a déclaré que l’attaque prouve que le peuple palestinien adhère à la voie de la “résistance” en utilisant tous les moyens disponibles et est prêt à se défendre et lutte contre l’occupation. Il a appelé le peuple palestinien à continuer la “résistance”, à escalader l’Intifada de Jérusalem et à augmenter le coût payé par l’occupation (Site Internet du Hamas, 16 mars 2018). Le porte-parole du Hamas, Sami Abu Zuhri, a déclaré que l’attaque montre que l’arme de “résistance” est la plus importante. Il a ajouté que les armes servant la coordination sécuritaire entre Israël et l’Autorité Palestinienne et la défense d’Israël n’ont pas d’avenir (Compte Twitter Amama, 16 mars 2018).
Attaque à l’arme blanche dans la vieille ville de Jérusalem
  • Le 18 mars 2018, une attaque à l’arme blanche a été réalisée rue Hagai dans la vieille ville de Jérusalem. Un Palestinien a poignardé et grièvement blessé un Israélien de 30 ans. Un policier à proximité a ouvert le feu et a tué le Palestinien. L’Israélien a été évacué vers un hôpital, où il est mort plus tard.
Avis du Hamas après l'attaque à l'arme blanche dans la vieille ville de Jérusalem (Compte Twitter Palinfo, 18 mars 2018)   Le couteau utilisé par les Palestiniens pour commettre l'attaque à l'arme blanche (Page Facebook de la police israélienne, 18 mars 2018).
Droite : Le couteau utilisé par les Palestiniens pour commettre l’attaque à l’arme blanche (Page Facebook de la police israélienne, 18 mars 2018). Gauche : Avis du Hamas après l’attaque à l’arme blanche dans la vieille ville de Jérusalem (Compte Twitter Palinfo, 18 mars 2018)
  • Les médias palestiniens ont rapporté que l’auteur était Abd al-Rahman Maher Bani Fadhel, 28 ans, du village d’Aqraba, au Sud de Naplouse (Ma’an, 18 mars 2018). On ignore s’il était membre de l’une des organisations terroristes établies. Le matin de l’attaque, il avait reçu un permis pour entrer en Israël pour chercher du travail.
  • L’Autorité Palestinienne (AP) n’a pas officiellement réagi à l’attaque. L’agence de presse Wafa, qui est directement subordonnée au bureau du président de l’AP Mahmoud Abbas, a publié un rapport vague et trompeur environ 45 minutes après l’attaque, signalant “la mort d’un jeune homme par des coups de feu dans la vieille ville de Jérusalem” (Wafa, 18 mars 2018). Aucune mention n’a été faite du fait qu’il avait poignardé un civil israélien à mort. Sur sa page Facebook officielle, le Fatah a publié une photo du terroriste, avec des messages de soutien et les encouragements des utilisateurs de Facebook, tels que “Allah est avec toi et te préservera”, “Qu’Allah te fasse miséricorde, ô, héros” et “honneur et gloire aux chahids” (Page Facebook du Fatah, 18 mars 2018). La municipalité d’Aqraba a publié un avis de décès et de condoléances pour la famille, pleurant “la mort de son héroïque chahid” (Page Facebook Aqra Online, 19 mars 2018).
Avis de décès et de condoléances pour la famille, publié par la localité d'Aqraba, subordonnée au ministère des Autorités locales de l'AP (Page Facebook Aqra Online, 19 mars 2018)   Avis de décès du Hamas, qui "pleure son fils, le chahid héroïque" Abd al-Rahman Maher Sa'ada (Bani Fadhel), qui "a mené l'attaque au couteau héroïque à Jérusalem" (Compte Twitter Palinfo, 18 mars 2018).
Droite : Avis de décès du Hamas, qui “pleure son fils, le chahid héroïque” Abd al-Rahman Maher Sa’ada (Bani Fadhel), qui “a mené l’attaque au couteau héroïque à Jérusalem” (Compte Twitter Palinfo, 18 mars 2018). Gauche : Avis de décès et de condoléances pour la famille, publié par la localité d’Aqraba, subordonnée au ministère des Autorités locales de l’AP (Page Facebook Aqra Online, 19 mars 2018)
Manifestations, heurts et troubles de l’ordre
  • La semaine dernière, les manifestations et les émeutes se sont poursuivies en Judée-Samarie, à Jérusalem et dans la bande de Gaza. Le Hamas a appelé le public palestinien à participer à la “journée de colère” pour marquer 100 jours depuis la déclaration de Trump concernant Jérusalem. Les Palestiniens ont été appelés à se rendre aux points de friction avec Israël et dans les localités proches des villages palestiniens après la prière du vendredi (16 mars 2018). Ils ont été invités à se heurter aux soldats de Tsahal et à démontrer le refus du peuple palestinien d’accepter la déclaration de Trump (Site Internet du Hamas, 15 mars 2018). D’autres organisations ont fait de semblables déclarations (Palestine Online, 15 mars 2018).
  • En Judée-Samarie, des manifestations ont eu lieu à plusieurs endroits, en présence d’environ 900 Palestiniens. Un certain nombre de Palestiniens ont été blessés. Palestinien organisations continuent d’encourager le public palestinien à participer aux émeutes. Le vendredi 23 mars 2018 a été déclaré “jour d’escalade” à tous les points de friction (Ma’an, 17 mars 2018).
  • Dans la bande de Gaza, des manifestations ont été signalées le vendredi 16 mars 2018 à plusieurs endroits près de la frontière, en présence de près de 500 émeutiers, qui ont lancé des pierres et des objets sur les forces de Tsahal et ont incendié des pneus (Page Facebook Red Alert, 16 mars 2018). Le ministère de la Santé de la bande de Gaza a annoncé que 25 Palestiniens ont été blessés par des tirs de Tsahal à l’Est et au Nord de la bande de Gaza, 11 à l’Est de la ville de Gaza, cinq à Beit Laya, quatre à l’Est de Jabaliya, un à Beit Hanun et quatre à l’Est de Khan Yunes (Ma’an, 16 mars 2018).
  • Les Palestiniens ont continué à lancer des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de sécurité israéliennes et des cibles civiles. Les forces de sécurité israéliennes ont mené des activités antiterroristes en Judée-Samarie, arrêtant des Palestiniens soupçonnés d’activité terroriste et saisissant des armes. Les événements les plus importants étaient les suivants :
    • Le 20 mars 2018 – Un engin piégé a été lancé contre les forces de sécurité israéliennes opérant dans la région d’Abu Dis (Jérusalem-Est). Aucune victime n’a été signalée (Page Facebook Red Alert, 20 mars 2018).
    • Le 18 mars 2018 – Des pierres ont été lancées sur des véhicules israéliens près de Kochav Hashachar (Nord de Ramallah). Un homme a été blessé et le pare-brise de son véhicule a été endommagé (Page Facebook Red Alert, 18 mars 2018).
    • Le 18 mars 2018 – Un civil israélien s’est égaré et est entré par erreur dans le village de Husan (Sud-Ouest de Bethléem). Sa voiture a été lapidée et il a été blessé. Il a été sauvé par une force de Tsahal arrivée dans le village (Page Facebook Red Alert, 18 mars 2018).
    • Le 17 mars 2018 – Deux cocktails Molotov ont été lancés sur la localité de Karmei Tsur dans le Gush Etzion. Aucune victime n’a été signalée (Page Facebook Red Alert, 17 mars 2018).
    • Le 17 mars 2018 – Des pierres ont été lancées sur un véhicule israélien sur la route près du village de Nil’in (Nord de Ramallah). Aucune victime n’a été signalée. Le véhicule était endommagé (Page Facebook Red Alert, 17 mars 2018).
    • Le 17 mars 2018 – Des pierres ont été lancées sur le tramway de Jérusalem dans le secteur de Shuafat. Aucune victime n’a été signalée. Une fenêtre et une porte d’un wagon ont été endommagées (Page Facebook Red Alert, 17 mars 2018).
    • Le 16 mars 2018 – Des pierres ont été lancées sur les forces de sécurité israéliennes près du terminal de Tulkarem (Samarie occidentale). Un soldat de Tsahal a été blessé (Page Facebook Red Alert, 16 mars 2018).
    • Le 16 mars 2018 – Des pierres ont été lancées sur un véhicule sur la route entre Kiryat Arba et le quartier de Harsina dans la région de Hébron. Aucune victime n’a été signalée. Le véhicule a été endommagé (Page Facebook Red Alert, 16 mars 2018).
    • Le 15 mars 2018 – Des pierres ont été lancées sur un véhicule près d‘Azoun (entre Naplouse et Qalqilya en Samarie). Aucune victime n’a été signalée. Le véhicule a été endommagé (Page Facebook Red Alert, 15 mars 2018).
    • Le 15 mars 2018 – Des pierres ont été lancées sur un bus au carrefour d’Al-Fawwar au Mont Hébron. Aucune victime n’a été signalée. Le bus a été endommagé (Page Facebook Red Alert, 15 mars 2018).
Principaux attentats de l’année écoulée [2]

Principaux attentats de l'année écoulée

Arrestation du terroriste responsable d’une attaque à l’arme blanche au carrefour d’Ariel
  • Suite à des activités intensives et un effort de renseignements, les forces de sécurité israéliennes ont arrêté le 18 mars 2018 à Naplouse Abd al-Hakim ‘Asi, le terroriste qui a tué le 5 février 2018 le rabbin Itamar Ben Gal au carrefour d’Ariel (Services de sécurité générale, 18 mars 2018). Les forces de sécurité ont arrêté le terroriste au Nord de la vieille ville de Naplouse et il a été transféré pour être interrogé. Le terroriste a été légèrement blessé durant son arrestation. Durant son interrogatoire, il a avoué s’être dissimulé à plusieurs endroits entre le moment de l’attaque et son arrestation. Le terroriste, âgé de 19 ans, est un arabe israélien titulaire d’une carte d’identité israélienne, de mère israélienne et d’un père palestinien de Naplouse (Médias israéliens).
Implication d’un employé du consulat de France dans des activités de contrebande d’armes
  • Les forces de sécurité israéliennes ont arrêté des Palestiniens de la bande de Gaza, de Judée-Samarie et de Jérusalem-Est qui, ces derniers mois, ont fait passer des armes de la bande de Gaza à la Judée-Samarie. La contrebande était effectuée par Roman Franck, ressortissant français qui travaillait comme chauffeur pour le consulat de France à Jérusalem. Au cours des derniers mois, il a passé en contrebande des armes à plusieurs reprises depuis la bande de Gaza jusqu’à la Judée-Samarie via le terminal d’Erez. Il a profité du véhicule consulaire qui n’était pas examiné attentivement lors de l’inspection de sécurité au terminal.
  • Roman Franck a transféré des armes à cinq reprises avant son arrestation, dont 70 pistolets et deux fusils d’assaut. Il est soupçonné d’avoir reçu les armes d’un employé du Centre culturel français de la ville de Gaza. Franck a transféré les armes à un Palestinien de Judée-Samarie qui les a revendues à des marchands d’armes. Selon l’enquête, Franck opérait seul, à des fins financières, et à l’insu de ses supérieurs. Huit autres personnes ont été arrêtés, certaines soupçonnées de contrebande d’argent de la bande de Gaza à la Judée-Samarie (Services de sécurité générale, 18 mars 2018).
Le véhicule consulaire utilisé par Roman Franck pour transférer les armes (Services de sécurité générale, 19 mars 2018)   Roman Franck, employé du consulat de France à Jérusalem, qui a fait passer des armes en contrebande de la bande de Gaza.
Droite : Roman Franck, employé du consulat de France à Jérusalem, qui a fait passer des armes en contrebande de la bande de Gaza. Gauche : Le véhicule consulaire utilisé par Roman Franck pour transférer les armes (Services de sécurité générale, 19 mars 2018)
Tirs de roquettes
  • La semaine dernière, aucune attaque à la roquette n’a été identifiée en territoire israélien.
Réparation mensuelle des tirs de roquettes

Réparation mensuelle des tirs de roquettes

*Six des roquettes tirées en Février ont été tirées depuis la Péninsule du Sinaï sur Eilat, apparemment par des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique.

Au mois d’Avril, une roquette a été tirée de la Péninsule du Sinaï et s’est abattue en territoire israélien. L’engin a été tiré par des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique.

Au mois d’Octobre 2017, deux roquettes ont été tirées du Nord de la Péninsule du Sinaï par la branche de l’Etat islamique dans le Sinaï. Les engins se sont abattus dans le secteur du Conseil régional d’Eshkol.

Répartition annuelle des tirs de roquettes

Répartition annuelle des tirs de roquettes

Pose d’engins piégés à la barrière de sécurité
  • Le 15 mars 2018, plusieurs engins piégés (entre trois et quatre) ont explosé près de barrière de sécurité au Nord de la bande de Gaza alors que les forces de Tsahal patrouillaient dans la région. Les soldats étaient à une centaine de mètres de l’explosion. Aucune victime ou dommage n’ont été signalés. La région où l’explosion a eu lieu, entre le quartier de Sajaiya et la localité de Nahal Oz, est un endroit où les Palestiniens manifestent généralement en fin de semaine. En réponse, Tsahal a effectué des tirs antichars et antiaériens sur des cibles du Hamas à l’Est de Jabalia. Les médias palestiniens ont rapporté que des missiles avaient été tirés sur un poste de “résistance” dans la partie Nord de Beit Hanoun (Palinfo, 15 mars 2018). Ils ont également fait état d’attaques de Tsahal dans la partie orientale de la ville de Gaza et dans la région de Jabalia, au Nord de la bande de Gaza (Télévision palestinienne, 15 mars 2018).
  • Le 17 novembre 2018, un autre engin piégé a explosé près de la barrière de sécurité au Nord de la bande de Gaza. Aucune victime ni dommage n’ont été signalés. En réponse, des chars de Tsahal ont tiré des obus sur un poste d’observation du Hamas. Les médias palestiniens ont rapporté que cinq missiles ont visé une usine située au Sud-Est de la ville de Gaza et qu’un certain nombre de bâtiments ont été endommagés. Aucune victime n’a été signalée (Compte Twitter Paldf, 18 mars 2018). Le 17 février 2018, quatre soldats de Tsahal ont été blessés à la suite de l’explosion d’un engin piégé près de la barrière. Les médias israéliens ont rapporté que selon un officier du Commandement Sud de Tsahal, les engins explosifs improvisés avaient été placés pendant les émeutes le long de la frontière de la bande de Gaza.
Tsahal détruit deux tunnels terroristes du Hamas
  • En réponse aux attaques impliquant des engins piégés, dans la nuit du 17 mars 2018, des avions de l’armée de l’air israélienne ont attaqué un tunnel dans le centre de la bande de Gaza. Dans la matinée du 18 mars 2018, les forces de Tsahal ont détruit un autre tunnel terroriste du Hamas dans la région de Rafah qui pénétrait en territoire israélien. Le tunnel avait été creusé à l’origine pendant l’opération Bordure Protectrice et le Hamas voulait le renouveler. Le tunnel a été neutralisé du territoire israélien avec l’introduction de substances empêchent son utilisation. Selon le porte-parole de Tsahal, les forces de sécurité israéliennes ont suivi pendant plusieurs semaines les tentatives du Hamas de restaurer l’infrastructure souterraine qui était active pendant l’opération Bordure Protectrice. Le porte-parole de Tsahal a déclaré que les forces de sécurité israéliennes surveillaient les activités du Hamas et que la décision avait été prise d’agir avant que le Hamas puisse accéder à l’ancienne infrastructure et avant que le tunnel puisse traverser la frontière vers Israël et devenir une menace (Porte-parole de Tsahal, 18 mars 2018). Au cours du dernier semestre, les forces de Tsahal ont dévoilé et neutralisé trois tunnels terroristes qui pénétraient en territoire israélien. Un tunnel supplémentaire près de Rafah, courant profondément à l’intérieur de la bande de Gaza, a été attaqué avant qu’il ne puisse atteindre le territoire israélien.
  • Les hauts responsables du Hamas ont critiqué l’activité de Tsahal et ont déclaré qu’Israël serait responsable des résultats. Certains ont affirmé que l’activité de Tsahal avait été provoquée par des préoccupations israéliennes en ce qui concerne la “grande marche de retour” (voir ci-dessous). Le Hamas a publié une annonce soulignant que “l’escalade continue d’Israël” contre la bande de Gaza et son attaque contre les postes de “résistance” visent à mener à d’autres étapes dont les objectifs sont de “mélanger les cartes”, afin de dissuader la résistance et de provoquer l’échec des activités de la “grande marche de retour” (Site Internet du Hamas, 18 mars 2018).
  • Ci-après les principales déclarations :
    • Abu Obeida, porte-parole de la branche armée du Hamas, a déclaré que l’annonce concernant l’exposition du tunnel est sans valeur, parce que le tunnel en question était vieux et avait été utilisé par des membres de la branche armée pendant l’Opération Bordure Protectrice. Il a précisé que le tunnel avait été attaqué dans le passé et n’avait pas été utilisé depuis (Shehab, 18 mars 2018).
    • Le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a déclaré que l’escalade [d’Israël] n’aboutirait pas et ne ferait qu’accroître la motivation du peuple palestinien à insister sur une stratégie de confrontation au cours de la marche pour faire échouer les plans d’Israël. Il a dit Israël se trompait s’il pense que l’escalade permettra d’atteindre les objectifs ou de briser la volonté du peuple palestinien (Site Internet du Hamas, 18 mars 2018).
    • Le porte-parole du Hamas Hazem Qassam a déclaré que l’escalade israélienne contre la bande de Gaza est une tentative de dissimuler son échec à mettre fin à l’Intifada de Jérusalem, en particulier après l’attaque de Jénine (Filastin al-Yawm, 18 mars 2018).
La crise de l’électricité
  • La semaine dernière, avec l’autorisation des autorités égyptiennes, le terminal de Rafah a ouvert à plusieurs reprises dans une direction, principalement pour l’entrée de containers dans la bande de Gaza (Ma’an, 16 mars 2018, Shabaka Quds, 18 mars 2018). Muhammad Thabet, porte-parole de la compagnie d’électricité de Gaza, a déclaré que le courant était fourni par des cycles de quatre heures, avec une pause de douze heures, et qu’il pourrait y avoir une légère amélioration dans la fourniture d’électricité (Palinfo, 17 mars 2018).
Etat des préparatifs de la “grande marche du retour”[3]
  • Dans la bande de Gaza, les préparatifs se poursuivent pour la “grande marche du retour”. Les organisateurs ont apparemment l’intention d’ériger des camps de tentes à divers sites le long de la frontière de la bande de Gaza (à une distance de plusieurs centaines de mètres de la frontière). De nombreux Palestiniens séjourneront dans les tentes, y compris des familles entières. Le point culminant des événements sera apparemment le 15 mai 2018 (Jour de la Nakba), lorsque des milliers de Gazaouites se rendront à la frontière avec Israël (la soi-disant “marche des millions”). Les organisateurs s’attendent à une large couverture des événements par les médias locaux et internationaux. Issam Hamdan, responsable de la commission des relations internationales de la marche, a déclaré que la marche allait attirer l’attention du monde entier (Al-Resalah.net, 18 mars 2018).
  •  Organisation des événements: Ismail Radwan, haut responsable du Hamas, a déclaré que toutes les organisations palestiniennes avaient accepté d’établir un comité chargé de donner auspice à la marche et à la levée du blocus de la bande Gaza (Chaîne al-Quds, 16 mars 2018). Le 17 mars 2018, le comité a organisé une conférence de presse à l’Est de Gaza (près du terminal de Karni) en présence de représentants des organisations, et a annoncé le lancement des préparatifs (Compte Twitter Palinfo, chaîne al-Ghad sur Youtube, 17 mars 2018).
   
Droite : Conférence de presse annonçant le début des préparatifs. Gauche : Gros plan de la pancarte accrochée à la conférence de presse, qui indique que la “grande marche du retour” commencera le 30 mars 2018 (Compte Twitter Palinfo, 17 mars 2018).
  • Les objectifs de la marche : Le 14 mars 2018, les “principes généraux de la marche du grande retour” ont été rendus publics. L’objectif de la marche est de mettre en œuvre l’article 11 de la Résolution 194 de l’Assemblée générale visant à assurer le retour immédiat des réfugiés de manière non violente sans affronter aucune armée.
 Principes généraux de la "grande marche du retour" (Page Facebook de la "grande marche du retour", 14 mars 2018)   Principes généraux de la "grande marche du retour" (Page Facebook de la "grande marche du retour", 14 mars 2018)
Principes généraux de la “grande marche du retour” (Page Facebook de la “grande marche du retour”, 14 mars 2018)
  • Extension des activités au-delà de la bande de Gaza : Les organisateurs de la marche ont souligné qu’ils prévoient la tenue d‘activités similaires en Judée-Samarie, dans les camps de réfugiés palestiniens dans les pays arabes, et même parmi les Arabes israéliens. Musheir al-Masri, porte-parole du Hamas au Conseil législatif palestinien, a déclaré qu’il s’attend à des rassemblements similaires en Cisjordanie, dans “les territoires occupés en 1948” [cf., Israël] et dans les camps de réfugiés au Liban et en Syrie. Il a précisé que la marche serait une réponse claire aux tentatives de détruire la cause des réfugiés. Il a appelé le public palestinien à se préparer pour “le jour du grand rassemblement” (Al-Aqsa, 17 mars 2018).
  • Les étapes des événements : Selon Ahmed Abu Ratima, le porte-parole de la marche, les événements débuteront 30 mars 2018, avec des manifestations et des marches à une distance d’environ 700 mètres de la frontière. Des tentes seront érigées le long de la ligne de cessez-le-feu de Rafah au Sud à Beit Hanoun au Nord. Il a précisé que les étapes d’une escalade ultérieure seraient prises par la suite, parce que les Palestiniens accepteront uniquement de retourner dans leurs foyers (Télévision Al-Aqsa, 17 mars 2018). Selon Hani al-Thawabta, membre du comité central du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), lors de la première phase, les manifestants resteront dans les tentes près de la ligne de cessez-le-feu, dans le cadre de l’effort de recrutement et en vue de ka “grande marche du retour” qui aura lieu le 15 mai 2018 (al-Aqsa, 17 mai 2018). Selon Khader Habib, figure principale du JIP, l’événement sera continu et comprend trois étapes : la première sera le transfert de l’activité dans la région frontière ; la seconde sera l’érection de camps de tentes dans la bande de Gaza et la tenue d’activités de masse pour souligner le “droit au retour”. La troisième étape sera de percer la ligne de cessez-le-feu et d’avancer vers les terres dont les Palestiniens ont été expulsés. Il a ajouté qu’il n’y avait pas de calendrier fixe pour les différentes étapes, et qu’elles pourraient durer deux ans (alresala.net, 19 mars 2018).
  • Eviter la violence : Les organisateurs de la marche soulignent constamment que l’événement sera non-violent et qu’il n’y a aucune intention d’affronter les forces de sécurité israéliennes. D’après Talal Abu Khaled al-Batash, haut responsable du JIP, la “grande marche du retour” ne signifie pas une confrontation directe avec l’occupation, mais l’intention est plutôt de se battre Israël avec “la caméra et une masse de personnes non-violentes”. Il a précisé que les émeutiers séjourneraient dans les tentes pendant au moins un mois afin de recruter plus de personnes et d’épuiser politiquement Israël et en ce qui concerne la sécurité et les médias (Site Internet du centre de recherche Atlas, 18 mars 2018).
  • Selon Ahmed Abu Ratima, la décision de franchir la barrière ne sera pas prise par une personne mais ce sera une décision collective déterminée sur le terrain. Il a dit que la décision serait un moyen de faire pression pour enrôler les médias et le monde (Site du centre de recherche Atlas, Safa et Paltoday, 18 mars 2018).

Khaled al-Batash (à gauche) et Ahmed Abu Ratima (à droite) (Site internet du centre de recherche Atlas, 18 mars 2018)
Khaled al-Batash (à gauche) et Ahmed Abu Ratima (à droite) (Site internet du centre de recherche Atlas, 18 mars 2018)

Discours belliqueux de Mahmoud Abbas
  • Mahmoud Abbas a prononcé un discours brutal et belliqueux au début d’une réunion du comité exécutif de l’OLP. Il a accusé le Hamas d’être responsable de l’échec de la réconciliation palestinienne interne et a fait une attaque sans retenue sur la politique américaine envers les Palestiniens (Télévision palestinienne, 19 mars 2018). Ci-après les principaux points du discours :
  • Hamas : Mahmoud Abbas a accusé le Hamas de la tentative d’assassinat de Rami Hamdallah, le Premier ministre du gouvernement de consensus national, et de Majed Faraj, chef des renseignements généraux palestiniens. Il a dit que cela n’avait pas été un événement exceptionnel mais fait plutôt partie d’une politique systématiquement poursuivie par le Hamas depuis plusieurs années. Il a également déclaré que la tentative d’assassinat prouve que le Hamas n’était pas intéressé par la réconciliation. Il a dit que l’AP devait contrôler tous les Palestiniens, en Cisjordanie et la bande de Gaza. “Une autorité”, a-t-il dit, “une arme et un peuple”. Il a également déclaré qu’il avait décidé de prendre des mesures nationales, économiques et juridiques contre la bande de Gaza, mais n’a pas donné de détails.
  • Etats-Unis : Mahmoud Abbas a critiqué la conduite américaine en déclarant que Jérusalem était la capitale d’Israël et en décidant de délocaliser ambassade. Il a fortement attaqué David Friedman, l’ambassadeur américain en Israël, l’appelant “fils de chien” [une malédiction arabe] et “colon”.

Mahmoud Abbas prenant la parole lors de la réunion du comité exécutif de l'OLP à Ramallah (Wafa, 19 mars 2018)
Mahmoud Abbas prenant la parole lors de la réunion du comité exécutif de l’OLP à Ramallah (Wafa, 19 mars 2018)

  • Le Hamas a dénoncé le discours de Mahmoud Abbas, le qualifiant “d’irresponsable”. Le Hamas a affirmé que le discours ne fait qu’approfondir le clivage palestinien interne et ouvre la voie à la réalisation du programme américain et israélien concernant la cause palestinienne (Ma’an, 19 mars 2018). Après le discours, le Hamas a lancé une campagne anti-Mahmoud Abbas.
Caricature dénonçant Mahmoud Abbas (Compte Felesteen, affilié au Hamas, 20 mars 2018)   Caricature affirmant que le discours de Mahmoud Abbas approfondit la faille palestinienne interne et accroît la séparation de la bande de Gaza avec la Judée-Samarie (Compte Twitter du caricaturiste Hashem Shamali, 19 mars 2018).
Droite : Caricature affirmant que le discours de Mahmoud Abbas approfondit la faille palestinienne interne et accroît la séparation de la bande de Gaza avec la Judée-Samarie (Compte Twitter du caricaturiste Hashem Shamali, 19 mars 2018). Gauche : Caricature dénonçant Mahmoud Abbas (Compte Felesteen, affilié au Hamas, 20 mars 2018)
Conférence de soutien à l’UNRWA à Rome
  • Rami Hamdallah, le Premier ministre du gouvernement de consensus national palestinien, et Riyad al-Maliki, représentant de l’AP à l’ONU, sont partis pour Rome pour participer à la conférence de l’UNRWA (Emad, 14 mars 2018). Dans un discours prononcé à la conférence, Rami Hamdallah a appelé au renforcement de l’engagement politique pour trouver une solution à la situation difficile des réfugiés palestiniens. Il a déclaré que le soutien de l’UNRWA s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à atténuer les difficultés du peuple palestinien et de la responsabilité de l’ONU concernant la question palestinienne (Télévision palestinienne, 15 mars 2018).
  • Au cours de la conférence, plusieurs pays ont annoncé un soutien financier à l’UNRWA. Rami Hamdallah a déclaré que 100 millions de dollars avaient été promis pour couvrir une partie du déficit de l’UNRWA, qui s’élève à 466 millions de dollars (Wafa, 15 mars 2018). Le Qatar a annoncé un don de 50 millions de dollars (Shehab, 15 mars 2018). Le ministre britannique des affaires du Moyen-Orient a déclaré que le gouvernement britannique transférerait 28 millions de livres (environ 39 millions de dollars) à l’UNRWA en Juin 2018. Il a précisé que la décision faisait partie d’un plan gouvernemental visant à accroître ses contributions à l’UNRWA (Wafa, 15 mars 2018). L’UE a annoncé un don de 82 millions d’euros (environ 100,5 millions de dollars) (Shehab, 15 mars 2018). Selon Federica Mogherini, haute représentante de l’Union européenne pour la politique étrangère et la sécurité, l’UE s’est engagée à poursuivre la contribution de sommes similaires au cours des deux prochaines années (Site internet de l’UE, 15 mars 2018)

[1] Village à la frontière entre l'Autorité Palestinienne et Israël, dont la moitié se trouve en territoire palestinien et l'autre en Israël.
[2] Les principales attaques consistent en des fusillades, des attaques à l'arme blanche, à la voiture bélier et la pose d'engins piégés et ne comprennent pas les tirs de pierres et de cocktails Molotov.

[3] Mise à jour et suite des deux bulletins précédents du Centre d'information.