L'escalade vu par un caricaturiste. Les raquettes précisent, à gauche et à droite, "escalade" et "cessez-le-feu", avec le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman au milieu (Compte Twitter Palinfo, 21 juillet 2018)
Émeutes lors d'événements de la "marche du retour" dans l'Est de Rafah (Compte Twitter de Yasser Abu Azra, journaliste de Rafah, 20 juillet 2018)
Émeutes lors d'événements de la "marche du retour" dans l'Est de Rafah (Compte Twitter de Yasser Abu Azra, journaliste de Rafah, 20 juillet 2018)
Funérailles d'Arkan Thayeir Muzhir dans le camp de réfugiés de Dheishe. Son corps est enveloppé dans un drapeau du FPLP et transporté par des membres armés de l'organisation (page Facebook Qudsn, 23 juillet 2018)
Mahmoud Abbas remet des certificats et des plaques aux familles des prisonniers (Wafa, 23 juillet 2018)
Dévoilement du mémorial et de la place d'Abu Dis (Page Facebook centrale d'information du FDLP, 23 juillet 2018)
- Depuis le cessez-le-feu obtenu à la fin du quatrième cycle d’escalade (le 20 juillet 2018), la situation sur le terrain a été relativement calme. Une manifestation du calme a été une baisse significative de la portée du terrorisme incendiaire, qui a conduit à la réouverture partielle du terminal de Kerem Shalom (dans l’après-midi du 24 juillet 2018). Cependant, les tensions le long de la frontière, provoquées par la politique de violence contrôlée du Hamas, devraient se poursuivre, car les causes fondamentales existent toujours. Le prochain test des intentions du Hamas pourrait être les événements de la “marche du retour” le long de la frontière de Gaza vendredi prochain (27 juillet 2018).
Nouvelle série d’escalade dans la bande de Gaza
- Le jeudi 19 juillet 2018, les forces de Tsahal ont tiré sur une équipe qui lançait des ballons incendiaires près d’un poste d’observation du Hamas dans l’Est de Rafah, dans le Sud de la bande de Gaza. Un membre du Hamas a été tué (Site Internet de la branche armée du Hamas, 19 juillet 2018) et trois autres ont été blessés (Page Facebook du porte-parole du ministère de la Santé dans la bande de Gaza, 19 juillet 2018).
- Le vendredi 20 juillet 2018, sous couvert de la “marche du retour” dans le Sud de la bande de Gaza, des tireurs ont tiré sur des soldats de Tsahal, tuant un soldat. Les événements ont conduit à un autre cycle d’escalade (le quatrième).
- La mort du soldat a été désignée par Tsahal comme “l’incident le plus grave” depuis la fin de l’opération Bordure Protectrice. Des échanges de tirs ont entraîné la mort de trois membres du Hamas. Immédiatement après, des appareils de l’armée de l’air israélienne ont lancé de vastes attaques aériennes dans la bande de Gaza (plus de 60 attaques ciblant principalement l’infrastructure militaire et les systèmes de commandement et de contrôle du Hamas). Au cours des attaques, trois obus de mortier ont été tirés depuis la bande de Gaza, dont deux ont été interceptés par le système de défense aérienne Dôme de fer.
Droite : Poste d’observation dans l’Est de Khan Yunis attaqué par Tsahal
(Page Facebook palestinienne en direct, 22 juillet 2018). Gauche:
Palestiniens rassemblés autour du poste d’observation attaqué par Tsahal
(Page Facebook du Front Populaire de Libération de la Palestine, 21 juillet 2018)
- Après l’attaque massive de Tsahal, des contacts ont eu lieu entre le Hamas, l’Egypte et Nikolay Mladenov (l’envoyé de l’ONU dans la bande de Gaza), conduisant à l’accord du Hamas sur un cessez-le-feu. A 1h, le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a publié un court communiqué affirmant qu’un cessez-le-feu avait été conclu entre Israël et les organisations terroristes palestiniennes dans la bande de Gaza[1].
- Des sources du Hamas (essentiellement des porte-parole) ont souligné qu’elles n’avaient aucun désir de voir la situation se détériorer, mais ont maintenu qu’elles continueraient à poursuivre l’équation “attaque pour attaque”, à laquelle ils ont ajouté, “tir de sniper pour tir de sniper”.
Incidents dans la bande de Gaza
- Le 19 juillet 2018, deux obus de mortier ont été tirés sur les forces de sécurité israéliennes engagées dans des activités opérationnelles près de la frontière dans le Sud de la bande de Gaza. Aucune victime n’a été signalée (Porte-parole de Tsahal, 19 juillet 2018).
Tirs de roquettes et d’obus de mortier au cours des dernières escalades[2]
Les statistiques des mois de Mai-Juin-Juillet 2018 indiquent le nombre minimal de roquettes et d’obus de mortier tirés. Il est impossible de faire la distinction entre les tirs de roquettes des tirs d’obus de mortier.
Tirs de roquettes et d’obus de mortier au cours de l’année écoulée
Répartition annuelle des tirs de roquettes
* Nombre estimé des roquettes et obus de mortier tirés durant les trois séries d’escalade.
Le terrorisme incendiaire
- Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le terrorisme incendiaire a considérablement diminué. Le 23 juillet 2018, les pompiers n’ont signalé qu’un seul incendie en territoire israélien près de la bande de Gaza, qui n’a pas été causé par un cerf-volant ni un ballon incendiaire. Cependant, Israël continue de répondre énergiquement aux cellules palestiniennes qui lancent des ballons incendiaires depuis la bande de Gaza, et l’aviation israélienne a mené plusieurs attaques :
- Le 19 juillet 2018 : Des avions de l’armée de l’air israélienne ont attaqué une cellule qui avait lancé des ballons incendiaires près d’un poste du Hamas dans le Sud de la bande de Gaza (Porte-parole de Tsahal, 19 juillet 2018). Un membre de la branche armée du Hamas a été tué (ce qui a provoqué le dernier round d’escalade).
- Le 22 juillet 2018 : Des avions de l’armée de l’air israélienne ont attaqué une cellule qui avait lancé des ballons incendiaires dans le Nord de la bande de Gaza (Porte-parole de Tsahal, 22 juillet 2018). Les médias palestiniens ont rapporté qu’un missile avait été lancé sur un groupe de jeunes dans la partie orientale du camp de réfugiés de Jabaliya. Selon les témoignages, deux Palestiniens ont été blessés, dont un grièvement (Compte Twitter d’Ashraf al-Qidra, 22 juillet 2018).
- Le 23 juillet 2018 : Des avions de l’armée de l’air israélienne attaquent une cellule qui avait lancé des ballons incendiaires dans le Nord de la bande de Gaza. Aucune victime n’a été signalée. Les médias palestiniens ont rapporté une attaque contre un groupe de Palestiniens près du cimetière dans la partie orientale du camp de réfugiés de Jabaliya (Compte Twitter Amama, 23 juillet 2018).
- Le 24 juillet 2018 : Les forces de Tsahal ont tiré des coups de semonce contre une cellule qui avait lancé des ballons incendiaires dans le Nord de la bande de Gaza. Aucune victime n’a été signalée (Ynet, 24 juillet 2018).
Ballon lancé de la bande de Gaza qui a atterri dans la ville de Sderot, dans le Sud d’Israël, peut-être un ballon explosif (Page Facebook Qudsn, 23 juillet 2018). Gauche : Ruches incendiées par des ballons lancés de la bande de Gaza (Compte Twitter Palinfo, 18 juillet 2018)
- Le 20 juillet 2018, des démineurs de la police israélienne ont été appelés dans une maison du quartier de Gilo au Sud de Jérusalem. Un ballon a été trouvé sur le balcon, attaché à du matériel imbibé d’une substance inflammable (Unité du porte-parole de la police israélienne, 20 juillet 2018). Aucun dommage n’a été signalé. C’est la première fois que l’utilisation de ballons incendiaires a été identifiée dans la région de Jérusalem.
La “marche du retour” vendredi 20 juillet 2018
- La “marche du retour” du vendredi 20 juillet 2018 avait pour slogan “la conspiration contre les droits des Palestiniens ne réussira pas”. Quelques milliers de Gazaouis ont participé aux événements. Les événements ont commencé avec des pneus brûlés près de la frontière (Compte Twitter Amama, 20 juillet 2018). Isma’il Haniyeh et d’autres hauts responsables du Hamas ont participé aux événements. Haniyeh a visité un “camp du retour” à l’Est de la ville de Gaza (Shehab, 20 juillet 2018). Au cours des émeutes, des centaines de Palestiniens se sont rendus au terminal de Karni et ont commencé à vandaliser et à saboter ses infrastructures. Une force de Tsahal est arrivée et a ouvert le feu sur les émeutiers, qui ont fui (Page Facebook Red Alert, 20 juillet 2018).
- Un porte-parole du ministère de la Santé dans la bande de Gaza a déclaré que quatre Palestiniens avaient été tués dans les événements de la “marche du retour” du 22 juillet 2018 et que 120 d’entre eux avaient été blessés. Ils ont subi diverses blessures et certains ont également inhalé du gaz lacrymogène. Cinquante blessés ont été évacués vers les hôpitaux (Page Facebook du porte-parole du ministère de la Santé dans la bande de Gaza, 20 juillet 2018). Trois des tués sont des membres de la branche armée du Hamas. Un a été tué lors d’émeutes près de la barrière de sécurité dans l’Est de la ville de Gaza. L’autorité nationale suprême de la marche du retour a salué les victimes, affirmant que le thème des “marches du retour” vendredi prochain (27 juillet 2018) serait “les enfants chahids” (Compte Twitter Amama, 20 juillet 2018).
- Le Hamas et les autres organisations terroristes ont appelé à la poursuite des marches :
- Le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a rapporté que la participation de masse aux marches malgré “l’escalade israélienne” montre que le peuple palestinien ne se brisera pas et qu’il respectera ses droits et son désir de briser le siège de la bande de Gaza (Compte Twitter, 20 juillet 2018).
- Khaled al-Askar, haut responsable du Hamas, a déclaré que le Hamas n’avait aucun problème à sacrifier des chahids pour atteindre son objectif, la libération des terres (Al-Aqsa, 20 juillet 2018).
- Khalil al-Haya, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que la “résistance” [cf., les organisations terroristes] resterait ouvertement armée et que les “marches” continueraient jusqu’à ce qu’elles réalisent les objectifs du peuple palestinien (Al-Sa’ah al-Thamina, 20 juillet 2018).
Incidents sur le terrain
- Le 22 juillet 2018, lors d’une activité des forces de sécurité israélienne pour détenir des suspects dans le camp de réfugiés de Dheishe à Bethléem, deux terroristes ont été arrêtés et un tour utilisé dans la fabrication d’armes a été saisi. Au cours de l’activité, des Palestiniens ont lancé des pierres, des engins piégés et des cocktails Molotov sur les soldats, qui ont utilisé des mesures anti-émeutes et des tirs à balles réelles. Un Palestinien a été tué. Tsahal examine les circonstances de sa mort (Porte-parole de Tsahal, 22 juillet 2018). Les médias palestiniens ont rapporté que la victime palestinienne était Arkan Thayeir Muzhir, 15 ans, du camp de réfugiés de Dheishe. Son corps a été enveloppé dans un drapeau du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) et transporté par des membres masqués de l’organisation (Compte Twitter Shehab, 23 juillet 2018).
Principales attaques de l’année écoulée[3]
La situation aux terminaux
- Le terminal de Kerem Shalom, qui a été fermé à la suite de l’escalade dans la bande de Gaza, a rouvert pour une activité partielle le 24 juillet 2018, selon une décision prise par le ministre de la Défense, Avigdor Lieberman. Le carburant et le gaz de cuisson sont maintenant autorisés dans la bande de Gaza, ainsi que la nourriture et des médicaments. L’activité du terminal sera surveillée au cours des prochains jours en fonction des activités terroristes le long de la frontière de Gaza (Walla, 24 juillet 2018).
- Après avoir été fermé pendant deux jours “à cause de problèmes techniques” au moment de la fermeture du terminal de Kerem Shalom, le 18 juillet 2018, le terminal de Rafah a rouvert. Les autorités égyptiennes ont annoncé qu’elles le fermeraient le 23 juillet 2018, pour l’anniversaire de la révolution égyptienne, et le rouvriraient le 24 juillet 2018 (Al-Youm al-Sabaa, 22 juillet 2018).
La situation humanitaire
- L’autorité de l’énergie contrôlée par le Hamas a annoncé qu’elle fermerait la centrale le 23 juillet 2018. La fermeture a été causée par le manque de carburant nécessaire à son fonctionnement, suite à la fermeture du terminal de Kerem Shalom. La ligne électrique de 12 mégawatts, qui fournit de l’électricité d’Israël à la ville de Gaza, n’est pas opérationnelle depuis plusieurs jours. De plus, les lignes électriques d’Egypte ne sont pas opérationnelles depuis cinq mois. Par conséquent, la quantité totale d’électricité disponible pour la bande de Gaza est de 108 mégawatts, qui sont fournis par neuf lignes d’Israël. La compagnie d’électricité de la bande de Gaza a indiqué qu’elle faisait des efforts pour fournir de l’électricité pour une période de quatre heures avec et 18 heures sans (Ma’an, 23 juillet 2018, site Internet de la chaîne al-Ghad, 23 juillet 2018).
- Jamie McGoldrick, coordinateur de l’ONU pour les affaires humanitaires dans les territoires palestiniens, a déclaré que l’approvisionnement d’urgence en carburant de l’ONU pour les services essentiels dans la bande de Gaza s’épuisait rapidement. Il a appelé Israël à lever les limitations placées sur l’entrée de carburant dans la bande de Gaza et a lancé un appel aux donateurs pour qu’ils fournissent un financement immédiat. Il a dit que si aucun carburant n’était transféré dans la bande de Gaza, la vie des gens serait en danger (Site Internet du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, 22 juillet 2018).
Tentatives de réhabilitation
- Des sources liées au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont déclaré que l’ONU travaillait de toute urgence pour créer de nouveaux emplois dans la bande de Gaza. Selon le rapport, un plan a été élaboré pour créer 2 500 nouveaux emplois en un an. Le programme aidera directement 2 979 Gazaouis, dont 40% de femmes, et sera financé par la Banque islamique de développement (1 million de dollars), un réseau suisse de développement (1,2 million) et le PNUD (300 000 dollars) (Safa, 18 juillet 2018).
Efforts égyptiens en vue d’une réconciliation palestinienne interne
- Ismaïl Haniyeh, leader du Hamas, a déclaré à Abbas Kamal, chef des renseignements généraux égyptiens, que le Hamas avait accepté la proposition égyptienne proposée lors de leur visite au Caire les 12 et 13 juillet 2018 (Site Internet du Hamas 19 juillet 2018). Après leur acceptation, il a été rapporté que, après que les deux parties auront accepté les articles du document, l’Egypte envisage dans un proche avenir d’inviter des représentants du Fatah et du Hamas pour discuter d’un accord de réconciliation (Al-Hayat, 21 juillet).
- Selon des rapports divulgués à la presse, l’accord doit être mis en œuvre progressivement en quatre étapes, chacune avec un délai fixé (Al-Anadolu News, 19 juillet 2018).
- La première étape, qui prendra environ une semaine, consistera à lever les sanctions sur la bande de Gaza et inclura le rétablissement des salaires des fonctionnaires, le transfert des fonds aux ministères du gouvernement et la fourniture de carburant à la centrale sans les taxes de l’AP.
- La deuxième étape, qui prendra environ trois semaines, aura pour objectif d’établir une politique salariale convenue pour les fonctionnaires gouvernementaux et inclura le transfert de taxes du Hamas à l’Autorité Palestinienne après déduction des salaires des fonctionnaires. En outre, les barrages routiers seront supprimés aux terminaux frontaliers entre la bande de Gaza et l’Égypte, la bande de Gaza et Israël.
- La troisième étape, qui prendra entre trois semaines et un mois portera sur les questions de sécurité. Les réunions des comités de sécurité en Judée-Samarie et dans la bande de Gaza seront organisées sous supervision égyptienne.
- La quatrième étape, qui prendra trois jours, comprend la tenue de réunions au Caire pour déterminer un mécanisme de mise en œuvre de l’accord de réconciliation palestinienne interne de 2011.
- Isma’il Radwan, haut responsable du Hamas, a appelé l’AP à accepter le document égyptien, comme le Hamas l’avait fait, pour mettre fin au schisme palestinien interne (Télévision al-Aqsa, 23 juillet 2018). Le porte-parole du Hamas, Husam Badran, a appelé le Fatah à donner une réponse positive à tout ce qui concerne la réconciliation palestinienne interne (Site Internet du Hamas, 23 juillet 2018).
L’AP fait appel à la CPI
- Issa Qaraqe, responsable de l’autorité des prisonniers de l’AP, a rapporté que l’AP avait entamé un processus de dépôt d’une requête auprès de la Cour Pénale Internationale (CPI) de la Haye afin de prendre des mesures sur les cas liés à “la violation par Israël des droits des prisonniers palestiniens.” Il a déclaré que Mahmoud Abbas avait décidé de demander l’aide de la CPI concernant le statut juridique des prisonniers et de les désigner comme “prisonniers de liberté menant une lutte légale” (Télévision palestinienne, 18 juillet 2018).
Abbas fait d’éloge des terroristes et poursuit les paiements à leur famille
- Mahmoud Abbas a organisé une cérémonie dans son bureau pour rendre hommage aux familles des anciens prisonniers et des prisonniers qui sont morts dans les prisons israéliennes. Il a offert aux familles des certificats et des plaques. Il a prononcé un discours dans lequel il a déclaré que l’AP n’avait aucune intention de réduire ou d’arrêter les allocations accordées aux familles des chahids, des prisonniers et des anciens prisonniers. Il a ajouté que “même si nous n’avons qu’un cent, nous le paierons aux familles des chahids et des prisonniers” (Wafa, 23 juillet 2018).
Mahmoud Abbas remet des certificats et des plaques aux familles des prisonniers (Wafa, 23 juillet 2018)
Réactions palestiniennes à la loi sur l’Etat nation
- Le 19 juillet 2018, après de longues délibérations et le rejet de toutes les réserves et objections, la Knesset israélienne a voté, à 62 voix contre 55, la loi fondamentale selon laquelle l’Etat d’Israël est l’Etat nation du peuple juif. La loi ancre le statut de son symbole, son drapeau et son hymne national, le calendrier hébreu, les vacances d’Israël et la langue hébraïque comme langue du pays (Site Internet de la Knesset, 19 juillet 2018).
- De nombreux Palestiniens ont été indignés par la loi, qu’ils ont qualifiée de “raciste” et violant le droit international. Certains d’entre eux ont même déclaré que la loi transformait le conflit régional en conflit religieux. Ci-après les principales réactions:
- Mahmoud Abbas a dénoncé la loi de l’État-nation, affirmant qu’elle prouvait la politique raciste d’Israël et violait donc le droit international. Il a dit que Jérusalem est la capitale de la Palestine et qu’il n’y aura pas de paix, de sécurité ou de stabilité pour qui que ce soit (Wafa, 19 juillet 2018).
- Le ministère des Affaires étrangères de l’Autorité Palestinienne a dénoncé la loi, déclarant officiellement qu’Israël était un “Etat d’apartheid”. La loi, selon le ministère, viole clairement les lois internationales et Israël a envoyé un message clair au monde qu’il n’a aucun intérêt à résoudre le conflit israélo-palestinien sur la base de la solution à deux Etats (Wafa, 19 juillet 2018).
- Saeb Erekat, secrétaire du Comité exécutif de l’OLP, a dénoncé la décision de la Knesset, soulignant qu’Israël essayait de faire passer des “lois d’apartheid” et d’instaurer un régime raciste (Wafa, 19 juillet 2018). À une autre occasion, il a qualifié la loi de “raciste et discriminatoire.” Il a affirmé que la loi transformerait la lutte palestinienne de politique en religieuse. Il a également déclaré que la loi légitimait les implantations et le “nettoyage ethnique”. Il a déclaré que les Palestiniens feraient appel à l’Assemblée générale des Nations Unies pour réexaminer le statut d’Israël dans l’organisation (Al-Jazeera, 23 juillet 2018).
- Le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a déclaré que la loi de l’Etat-nation légitimait le racisme d’Israël et mettait en danger les Palestiniens et leur droit à vivre dans leur propre pays. Il a dénoncé le soutien apporté à Israël par les Etats-Unis, ajoutant que la politique israélienne prouvait que les Palestiniens devaient s’unir pour formuler une stratégie nationale et se battre pour leurs objectifs communs (Site Internet du Hamas, 19 juillet 2018).
- Isma’il Radwan, haut responsable du Hamas, a déclaré que le [Moyen-Orient] ne se calmerait pas après l’adoption de la loi, car elle transformé la lutte du politique au religieux. Il a appelé toutes les organisations [terroristes] palestiniennes à intensifier l’Intifada de Jérusalem et à poursuivre les “marches du retour” (Télévision Al-Aqsa, 23 juillet 2018).
Caricature du caricaturiste de Gaza, Alaa ‘al-Laqta, sur la loi nationale israélienne. En arabe on peut lire : “La Knesset confirme la loi de l’Etat juif (Page Facebook d’Alaa ‘al-Laqta, 20 juillet 2018)
Protestation des Palestiniens contre la montée des Juifs sur le Mont du Temple
- La présence de centaines de Juifs venus prier sur le Mont du Temple pour le jeune de Tisha ‘B’Av a conduit à de larges manifestations palestiniennes. Yusuf al-Mahmoud, porte-parole du gouvernement palestinien de consensus national, a qualifié l’événement de “jour noir dans l’histoire de la Palestine, lorsque les résidents des implantations ont envahi le Mont du Temple, protégés par le gouvernement de l’occupation” (Wafa, 22 juillet 2018). Yusuf Ede’is, ministre des Affaires religieuses de l’Autorité Palestinienne, a appelé à protéger la mosquée Al-Aqsa contre “l’invasion des résidents des implantations” et a exigé que les Musulmans à travers le monde agissent immédiatement pour empêcher l’invasions et défendre les droits des musulmans (Al-Ghad TV, 22 juillet 2018).
Membres armés lors d’une cérémonie du FDLP à Abu Dis
- Le FDLP a dévoilé un mémorial et une place à Abu Dis commémorant Muhammad Khalaf Muhammad Lafi, membre de l’organisation qui a été tué à Abu Dis le 21 juillet 2017, dans un affrontement avec Tsahal. Un discours a été prononcé par Taysir Khaled, membre du Comité exécutif de l’OLP (Page Facebook Qudsn, 21 juillet 2018, page Facebook du FDLP, 23 juillet 2018). Des membres armés et en uniforme ont assisté à la cérémonie.
La flottille pour la bande de Gaza
- Dans la soirée du 21 juillet 2018, al-Awda a quitté Palerme pour la bande de Gaza, suivi le 21 juillet 2018 par le Huriya et le Falestine. Il y a environ 40 passagers à bord des bateaux (Page Facebook de la Freedom Flotilla Coalition, 22 et 23 juillet 2018). Le quatrième navire, le Mairead, n’a pas navigué, en raison de problèmes d’équipage (Page Facebook Ship to Gaza – Sweden, 23 juillet 2018). Richard Sudan, journaliste britannique, a rejoint le Huriya. Il est correspondant de la chaîne de télévision iranienne Press en anglais (Page Facebook de Press TV UK, 22 juillet 2018)[4].
Droite : L’Al-Awda quitte Palerme pour la bande de Gaza, le 21 juillet 2018
(Compte Twitter de Zaher Birawi, 21 juillet 2018). Gauche : Correspondant de la
chaîne de télévision iranienne Press en anglais qui a rejoint les passagers à
bord du Huriya (Chaîne Youtube Press TV, 22 juillet 2018)
[1] A ce sujet, voir notre article (en anglais) du 22 juillet 2018 intitulé "Fourth round of escalation between Israel and Hamas, which ended with Hamas' announcement agreeing to end the fighting." ↑
[2] Les statistiques ne comprennent pas les engins qui se sont abattus dans la bande de Gaza. ↑
[3] Les principales attaques comprennent les fusillades, les attaques à l'arme blanche, les attaques à la voiture bélier et les poses d'engins piégés. Les tirs de pierres et de cocktails Molotov ne sont pas compris. ↑
[4] A ce sujet, voir notre article du 23-24 juillet 2018. ↑
